Iadisernia, un dresseur au milieu des étalons
Entraineur de chevaux, Giuseppe Iadisernia a décidé de se frotter aux boss de fin du No-Limit Hold’em sur le prestigieux High Roller à 100 000 $. L’Italo-Vénézuelien a donné quelques bons coups de cravache pour passer la première épreuve, dominée par Henrick Hecklen et Nick Petrangelo. Event #47 : NLHE High Roller 100 000$
Des poids lourds sur toutes les tables. Les meilleurs joueurs du monde se sont donnés rendez-vous dans la section Purple du Paris pour un High Roller à six chiffres entre mastodontes. Chaque table pèse des dizaines, parfois des centaines de millions de dollars de gains en tournoi. Giuseppe Iadisernia fait partie des très rares amateurs ayant osé s'inviter à la table des “tops”. Un joueur vénézuelien, passionné de longue date, qui n'a pas peur de se confronter aux meilleurs du monde. Il l'a fait pendant des années, aux tables de poker, mais surtout dans une autre discipline qui l'a couvert d'or et de succès : les courses de chevaux.
« C’est mon hobby, précise Giuseppe. Dans la vie, je suis développeur informatique. Mais les chevaux, je les côtoie depuis tout petit. Ma famille était déjà dans le milieu. Je suis entraineur. Mon rôle, c’est de les préparer du mieux possible pour qu’ils soient performants le jour de la course ».
Iadisernia dans sa "Big Stable" (source Pokerologia)
Dans sa vie professionnelle, de joueur de poker ou d’entraineur hippique, Giuseppe a parcouru des kilomètres. Et ce dès le plus jeune âge. « Je suis né en Italie mais mes parents ont déménagé au Vénézuela quand j’avais 6 ans. J’y ai vécu un temps, mais je suis installé aux États-Unis depuis plus de vingt ans. Mes chevaux, mes affaires, ma vie, tout est en Floride ».
Comme le poker, Iadisernia a pris cette passion très au sérieux. Fondateur de l’écurie « The Big Stable », Giuseppe a participé à près de 2 000 courses, pour 271 victoires, un peu moins de 800 podiums et 5 millions de gains en carrière (source : Equibase). « Aujourd’hui, j’ai moins de temps pour m’occuper des chevaux. Je suis moins impliqué. J’ai eu quelques périodes de succès, notamment avec Delosvientos, mon meilleur cheval » se remémore Iadiserinia.
Ses années fastes remontent à 2008. Tandis qu’Erik Lindgren enchainait les perfs sur les WSOP, Giuseppe Iadisernia rasait les conférences américaines, son cheval fétiche pointant à plus de 50% de victoires. Cette année là, Delosvientos remportait notamment le célèbre « Brooklyn Handicap », l’une des plus grandes courses du pays, au Belmont Park de New York.
L'intouchable "Delosvientos" lors de sa win sur le Brooklyn Handicap
« La vie elle même est une course, philosophe Iadisernia. Et qu’on parle de poker, de cheval ou de la vie, toutes les courses ont des points commun. En hippisme, il y a beaucoup de stratégies. Pendant la course, mais surtout avant. La clef, c’est la préparation physique et mentale. Le cheval est comme un être humain. Il faut lui donner beaucoup d’amour, de tendresse et comprendre qui il est pour savoir de quoi il a besoin. Il y en a qui sont jaloux, d’autres qui sont fainéants, d’autres qui sont très disciplinés » détaille Giuseppe, qui voit dans le hippisme et le poker de nombreuses similitudes.
« Comme le joueur de poker, le cheval a ses routines. Il faut trouver celles qui lui conviennent, qu’il apprécie. Ce que j’aime, c'est analyser les chevaux, identifier leurs profils, pour les préparer au mieux ».
Aujourd’hui, c’est sur le tapis vert plutôt et non sur le gazon que Iadisernia a su faire parler son sens du “profiling”. Malgré la présence des meilleurs étalons du circuit, le Vénézuelien était levé sur ses étriers tout le long d’une course, qu’il a commencé au grand galop. Il a mis les coups de cravache à Stephen Chidwick, botté Mikita Badziakouski sur un flip puis arnaché ses opposants highstakers pour se positionner dans le Top 5 du chipcount… Un mauvais saut devant l’obstacle Nick Petrangelo le fera redescendre à 1,2 million, soit deux fois le stack de départ et 40 blindes pour reprendre la course demain.
« J’aime jouer contre ces joueurs. La chance m’a beaucoup aidé aujourd’hui. C’était bien, mais j’ai fait un mauvais call contre Petrangelo. Mais tant que j’ai des jetons, je suis content », commente le vainqueur du Super High Roller Bahamas 2018.
Sur sa route, Giuseppe a également croisé un certain Adrián Mateos. Journée en demi-teinte pour notre Team Pro, qui n’a pas monté de gros tapis, mais réussit à baguer 775 000 jetons. Ça fera 25 blindes pour le Day 2. En revanche, il n’y aura pas de João Vieira, éliminé sur le dernier niveau du jour.
Le Top 10 à la fin du Day 1
Position | Joueur | Nationalité | Jetons |
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1 | Henrick Hecklen | Danemark | 3 505 000 |
2 | Ben Tollerene | USA | 2 815 000 |
3 | Nick Petrangelo | USA | 2 700 000 |
4 | Jared Bleznick | USA | 2 655 000 |
5 | Chris Unichen | USA | 2 215 000 |
6 | Santosh Suvarna | Inde | 2 135 000 |
7 | Jérémy Ausmus | USA | 2 090 000 |
8 | Brian Kim | USA | 2 015 000 |
9 | Johannes Straver | Pays-Bas | 1 965 000 |
10 | Justin Saliba | USA | 1 860 000 |