En un mot : intense
A cent places de l’argent
Level 15 – Blindes 2,000/4,000, ante 500
Ciel, mon tapis
Barbara Martinez laisse échapper un cri strident, qui résonne à travers l’Amazon Room entière, faisant tourner les têtes de mille personnes simultanément.
« What the fuck was that », demande quelqu’un.
« Did she have an orgasm ? »
« Is this woman okay ? », dit un autre.
Affirmatif : il s’agissait bien d’un cri de joie. La française vient en effet d’être sauvée à moins de cent places de l’argent, sur un coup des plus spectaculaires qui a fait saliver les caméras d’ESPN.
A tapis préflop avec [Qd][Jh] contre [7d][7h], Martinez était bien mal en point sur le flop K-Q-7, son adversaire ayant floppé un brelan apparemment imbattable. Mais le turn est un Valet donnant à Martinez deux paires, et la rivière est proprement miraculeuse : une Dame, lui apportant le full gagnant.
Vu l’enjeu, le tournoi et le déroulement du coup, on peut comprendre les cris de Barbara. Mais les règles aux WSOP sont claires : toute célébration excessive se verra pénalisée. Le superviseur restera cependant clément, en ne donnant qu’une main de pénalité à Barbara, qui se confondra ensuite en excuses. La voilà de retour à 150,000.
Même pas peur
A l’approche de la bulle, les pros font leur boulot d’intimidation, jouant un maximum de mains pour remporter tous les coups sans showdown, se nourrissant des petits tapis effrayés à l’idée de sauter avant la bulle.
C’est ce que vient de tenter le dangereux pro Kido Pham, armé de son énorme tas de jetons et d’une réputation de joueur ultra-agressif. Je dis « tenter », car l’essai fut un cuisant échec.
Sur la rivière [9h][Jh][As][Kc][5d], Pham a opté pour une vieille ficelle de pro : l’overbet, avec une mise de 255,000 dans un pot qui n’en contenait pas plus de 150,000.
« How much ? », a demandé Thomas Demaria en soupirant. Cela représentait presque l’intégralité de son tapis (320,000), mais le français ne pouvait décemment pas passer son brelan de Rois, la troisième meilleure main possible sur ce tableau. La mise fut donc rapidement payée, et sans grande surprise, Pham a envoyé son bluff dans le muck. Thomas Demaria passe à plus de 720,000 après ce coup, devenant au passage le chip-leader du contingent français.
Justement, faisons le point sur les français… Ils étaient 37 au départ du Day 4, et après quatre heures de jeu, nous pouvons vous confirmer l’élimination des compatriotes suivants :
Christophe Benzimra
Vanessa Hellebuyck
Christophe Bernerd
Benjamin Pollak
Nazim Guillaud
Mercedes Osti
Nadim Shabou
Julien Claudepierre
Sauf oubli de notre part, ce sont donc encore 29 français qui peuvent prétendre aux places payées.

Pour faciliter le processus du « chip-race », le chip-leader de chaque table est chargé de récupérer tous les jetons noirs de 100 appelés à disparaître, les échangeant contre des chips de dénomination supérieure avec les autres joueurs de la table. C’est ainsi qu’on a pu voir, le temps d’une demi-heure, plusieurs joueurs avec des tapis composés de plusieurs milliers de jetons.

Benjo
Qui dit bulle dit hésitation de douze minutes pour passer Huit-Quatre premier de parole, pied droit qui tape le sol à un rythme de 22 coups/10 secondes et ouverture des yeux à 4 centimètres à chaque fois que la phrase « All in and call » est prononcée. J’exagère à peine. Alors que nous sommes à moins de cent places de l’entrée dans l’argent, la tension est à son paroxysme dans l’Amazon Room. Fort heureusement, nos joueurs sont plutôt à catégoriser parmi les forces tranquilles.
Antony Lellouche a « gratté quelques pots. » Exemple avec cette paire de sept qu’il relance. La grosse blinde défend et, sur un flop [Ah][5h][5s], Anto se fait check-min raise. « Ça, non, ça marche pas » s’amusera le pro Winamax après la main. Il paie et, après que son adversaire ait checké un turn [3c], mise la moitié du pot. Cela lui suffit pour l’emporter. Il possède 210,000.

« J’ai mal joué » avoue Gabriel Nassif. Pourtant, son tapis est bien supérieur à celui avec lequel il a débuté. « Ah, ça c’est parce que j’ai pris le tapis d’un short avec As-Roi contre As-Neuf. » C’est bien l’essentiel non ? Yellowhat possède désormais 230,000 à une table compliquée où figure Jason Somerville. Barry Greenstein était également de la partie. Mais ça, c’était avant de se faire éliminer.
Deux autres français qui déroulent :
- Alexandre Luneau : « Vu le profil des joueurs, je pensais que ma table serait difficile… Finalement, ce n’est pas le cas. » Et voilà Alex derrière un tapis de 550,000 ;
- David Benyamine : Toujours aussi discret et efficace, le MJFDM continue de monter des jetons. Alors que nous allons prochainement entrer dans l’argent, David possède un demi-million, soit deux fois le tapis moyen !
Pour Olivier Daeninckx, la vie est belle aussi. « On grimpe, on grimpe » confie le toulousain avec son inamovible sourire. « Mon voisin relance au cut-off à 8,000 et je décide de 3-bet pour 18,000 au bouton avec Dame-Cinq. Il me paie et le flop vient [Qc][Jd][9d]. Il checke et je fais de même pour contrôler le pot. Sur le turn [7h], il envoie 39,000. C’est un peu cher et cela me fait peur, mais je paie. Il checke une river [3h] : je fais de même, il n’y a pas énormément de value ici. J’ai la meilleure main et ce pot me permet de grimper à 410,000. »

La plus belle progression française de la journée ? Michael Maitre, passé de 189,000 à 700,000 en deux niveaux !
Harper
Tableau de bord
846 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
747 places payées
Blindes : 2,000/4,000, ante 500
Tapis moyen : 259,000