WSOP 2010 - Main Event - Jour 4

WSOP 2010 - Jour 4

Le Main Event reprendra mardi à midi, heure locale (21 heures en France). 1,205 joueurs tenteront de rentrer dans les places payées. Seulement 747 d’entre eux y parviendront. La bulle devrait éclater aux alentours de 18 heures 30.

Le programme du Main Event

Lundi 05/07, midi : Day 1A (766 survivants sur 1,125 au départ)
Mardi 06/07, midi : Day 1B (1,018 survivants sur 1,489 au départ)
Mercredi 07/07, midi : Day 1C (1,646 survivants sur 2,413 au départ)
Jeudi 08/07, midi : Day 1D (1,716 survivants sur 2,391 au départ)
Vendredi 09/07 : Day 2A (Day 1A + 1C : 1,200 survivants sur 2,412 joueurs au départ)
Samedi 10/07 : Day 2B (Day 1B + 1D : 2,734 joueurs au départ)
Dimanche 11/07 : repos et tournoi médias
Lundi 12/07 : Day 3 (2,557 joueurs)
Mardi 13/07 : Day 4 (1,204 joueurs)
Mercredi 14/07 : Day 5
Jeudi 15/07 : Day 6
Vendredi 16/07 : Day 7 (jusque 27 joueurs)
Samedi 17/07 : Day 8 (jusque neuf joueurs)

La structure du Day 4

Level 13 : 1,200/2,400, ante 300 (une moitié)
Level 14 : 1,500/3,000 ante 400
Level 15 : 2,000/4,000 ante 500
Level 16 : 2,500/5,000 ante 500
Level 17 : 3,000/6,000 ante 1,000 (une moitié)

Benjo

Le top 10

James Carroll (USA) 803,000
Imari Love (USA) 741,100
Gerasimos Deres (Suède) 733,700
Filippo Candio (Italie) 727,300
Max Casal (USA) 687,200
Arie Kliper (Israël) 666,200
Andrew Brown (USA) 657,700
Johnny Lodden (Norvège) 656,400
Johnny Chan (USA) 636,000
Josh Brikis (USA) 616,900

Tableau de bord
1,204 joueurs (sur 7,319 entrants)
Blindes 1,200/2,400 ante 300
Tapis moyen : 182,367

38 français en route vers l’argent

Nicolas Babel 588,000
Thomas Demaria 520,600
Pierre Canali 508,500
Jean-Paul Pasqualini 458,500
Fabrice Soulier 426,000

Alexandre Luneau 420,000
Kevin Martinet 409,800
Mikael Oestricher 328,700
Fabien Dunlop 327,800
Damien Rony (Joueur Winamax) 323,400

Dimitri Rassam 313,900
Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax) 311,300
Damien Luis 277,400
David Benyamine 259,300
Alex Bonnin 218,400

Christophe Benzimra 217,100
Antony Lellouche (Team Winamax) 201,600
Germain Gillard 197,600
Michael Maitre 189,200
Fra Ianni 180,500

Adrien Allain 160,000
Gabriel Nassif 146,100
Sylvain Biard 145,200
Marc Bariller 138,400
Julien Lang Van 134,500

Nicolas Chappuis (Local Hero Winamax) 100,800
Julien Claudepierre 90,400
Julien Brahic 77,500
Vanessa Hellebuyck 75,300
Christophe Bernerd 69,900

Barbara Martinez 68,500
Olivier Matillo 65,000
Benjamin Pollak 64,200
Sylvain Mazza 51,000
Imad Derwiche 50,600

Nazim Guillaud 38,800
Mercedes Osti 21,000
Nadim Shabou 20,000

Benjo

Vidéo : Diaporama

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day8_1.flv[/video]

Paco

Vidéo : Ludo fait le point

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day8_2.flv[/video]

Paco

Enfin, la récompense
Day 4 : la bulle

« Quoi qu’il arrive, vous avez tous déjà gagné ! »

Il y une semaine, quand le Main Event a démarré, le directeur du tournoi Jack Effel avait lancé cette phrase au micro, sourire aux lèvres, à l’attention de tous les joueurs au départ des championnats du monde.

Un pieux mensonge marketing, bien entendu. Personne ne fera semblant d’ignorer que 90% des participants à n’importe quel tournoi de poker repartent les mains vides, et le Main Event ne fait pas exception. Ils étaient 7,319 départ : seulement 747 quitteront l’Amazon Room en ayant réalisé un profit.

Et c’est aujourd’hui qu’arrive enfin le moment que tout le monde attendait. Sept jours de débroussaillage intensif on permis de nous débarrasser de plus de 6,000 joueurs , et alors que nous entamons le Day 4, ils ne sont plus que 1,204 à pouvoir prétendre aux places payées. Grosso modo 250 éliminations nous en séparent… Pour les joueurs qui vont passer à la trappe avant cette étape fatidique, la frustration sera maximale : il auront travaillé d’arrache-pied durant quatre jours, avec aucune récompense pour leurs efforts…

En attendant la plus grosse bulle de l’année (avec une logistique impressionnante déployée pour l’occasion, on y reviendra), voici les premières infos de la journée. On a perdu plus de cent joueurs entre midi et treize heures. Les cris de « all-in and a call » résonnent à tout va dans l’Amazon Room.

Benjo

Antony Lellouche n’a pas hérité du tirage de table le plus simple qui soit. A sa droite : l’excellent Cole « CTS » South avec un tapis énorme. A sa gauche, et je le cite : « un joueur qui ne comprend pas tout mais capable de m’énerver. »

Le joueur du Team Winamax a déjà perdu une partie de son tapis, payant une relance depuis la petite blinde avec [Qd][Jd]. C’est Cole South qui avait attaqué au bouton. Le flop est venu [6s][6d][8d] et Anto a payé un c-bet à hauteur des deux tiers du pot. Son plan ? Check-raise le turn. L’occasion ne lui est pas donnée : Cole checke un turn [5c] derrière lui. La river [8s] est également checkée. Cole retourne [Kh][2h] et s’empare du pot. « Je checke la rivière car il est possible que j’ai la meilleure main » analysera plus tard Antony. Par la suite, il va se faire 3-bet par deux fois sur ses relances. Bilan comptable : le pro Winamax chute à 155,000.

Cela ne se passe guère mieux pour Nicolas Chappuis. « C’était un coup bizarre » commente le Local Hero Winamax. « Un vieux veut payer mais pose 3,600… Il est du coup obligé de relancer à 4,800. Je suis au bouton avec As-Dix et décide de le 3-bet pour 18,000. Il me paie… Le flop est [6s][5c][3c] : il m’envoie directement 20,000. J’ai préféré passer. » L’ami Chawips tombe ainsi à 65,000, ce qui ne représentera plus que vingt blindes d’ici quelques minutes.

La seule semi bonne nouvelle : Olivier Daeninckx continue de monter des jetons ! Et je dis « semi » car il a malheureusement sorti le très apprécié Christophe Benzimra. Au cut-off, le vainqueur de l’EPT Varsovie relance à 6,000. WooooTe paie avec [Qd][Jd] au bouton. Le flop Q-T-2 est checké. Sur un turn 9, Christophe attaque pour 12,000. C’est payé par Olivier. Christophe décide alors d’envoyer son tapis sur une river 4 pour 40,000. Le Local Hero paie avec sa top paire, et cette dernière s’avère suffisante. Il grimpe à 340,000 pendant que Christophe prend la sortie.

Autres éliminés français : Mercedes Osti, dont la paire de dames s’est heurtée à deux as, et Benjamin Pollak, dont les as n’ont pas résisté à un tirage couleur.

Harper

Tableau de bord
1,125 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 1,500/3,000, ante 400
Tapis moyen : 195,000

Réunification
Level 14 – Blindes 1,500/3,000, ante 400

Le passage sous la barre des 1,100 joueurs est survenu après moins de deux heures de jeu, et marquait un cap important : pour la première fois en huit jours, tous les joueurs restants étaient enfin réunis dans la même salle. La Pavillion Room peut désormais profiter d’un repos bien mérité, après avoir tourné à plein régime durant sept semaines. Le reste du Main Event se déroulera exclusivement dans l’Amazon Room. Oui, c’est un peu comme dans Koh Lanta : les clans rouge et jaune viennent d’être unifiés. Je me demande ce que les organisateurs ont prévu en guise de jeu de confort. Rester à la table de Scotty N’Guyen huit heures consécutives, peut-être ?

Pierre Canali continue de grimper : c’est par paquets de 100,000 que s’effectue maintenant sa progression. Le voilà donc à plus de 600,000. « Tu veux entendre la main la plus folle que j’ai jouée jusqu’à présent ? Je relance au cut-off avec [Th][8h]. Les blindes paient. Le flop est [Qc][9h][5s]. La petite blinde donk-bet 11,000. C’est un bon joueur, et j’interprete cette mise comme un signe de faiblesse. Je relance à 29,000. Il me paie, et le turn est un [J] qui me donne la quinte max. Il checke, je mise 40,000, il fait tapis pour 170,000. Je snap-call, bien sur… Mais je ne gagne rien car il avait la même main que moi ! Dingue qu’il m’aie payé hors de position avec juste le tirage ventral… »

Quelques uns de nos tricolores partagent la même table de départ. C’est le cas de Germain Gillard (photo) et Nicolas Babel. L’un possède un tapis en dessous de la moyenne, l’autre figure parmi les chip-leaders. Et, comme l’on va s’en rendre compte, l’un a la réussite de son côté, l’autre non. Babel relance à 7,500 en milieu de parole et Gillard défend sa grosse blinde.

Flop [Kd][8s][3h]. Gillard checke et Babel c-bet à 9,000. Gillard paie après un instant de réflexion. Turn [Qd]. Les deux joueurs checkent chacun à leur tour, en prenant leur temps. Rivière [Ts]. Gillard checke une dernière fois, et Babel mise très cher : 36,500. Gillard paie rapidement, et s’écroule en voyant le [As][Jc] de Babel : il vient de trouver la quinte runner-runner avec le Dix : c’est la même carte qui a poussé Gillard à payer, et pour cause, il possède [Kc][Tc] pour deux paires. Gillard tombe à 100,000 après ce coup.

Parti au départ du Day 4 avec l’un des plus petits tapis, l’expatrié Nadim Shabou n’aura pas réussi à se sortir de la zone rouge.

Benjo

« C’est un bon départ » sourit Damien Rony. Portant les couleurs de Winamax, « Lynch » a immédiatement trouvé la voie du good run. « Le coup n’est pas forcément bien joué » préfère prévenir Damien. « C’est contre un mec en tilt : il vient de spew les deux tiers de son tapis. » Second de parole, Damien relance à 5,500 (nous étions encore sur des blindes 1,200/2,400) avec une paire de valets. A sa gauche, son adversaire décide de le 3-bet pour 16,000 alors qu’il possède un tapis de 85,000. « Jamais il ne fait ça avec une moins bonne main, même en tilt » analysera plus tard Damien. Car dans le cas présent, il a fait tapis. Payé par une paire de rois, il s’est retrouvé dans une bien mauvaise configuration. « Et c’est là que le flop vient me sauver : A-J-3 ! Je dis toujours qu’il vaut mieux être chattard que bon » plaisante à moitié Damien. Le voilà désormais assis derrière un tapis massif de 390,000 !

Alors que tous les joueurs sont désormais réunis dans l’Amazon Room, les caméras se sont massées autour de la table de Barbara Martinez. Après avoir limpé avant le flop, elle a payé une relance à 9,000, tout comme deux autres joueurs. Le flop est [Tc][4h][5d] et Barbara décide de placer la fameuse… mise d’âne ! Hé oui, ce bon vieux donk bet des familles. Ce sera pour 18,000. Mais quand le relanceur initial lui fait tapis pour 70,000, c’est un énorme mal de tête pour la française, qui n’a plus que 60,000 derrière. Elle va alors hésiter cinq longues minutes, puis finalement jeter sa main à la défausse, conservant vingt blindes.

Lorsque soudain, dans un étroit passage entre deux tables sombres, Adrien Allain surgit… Hé, c’est que tu n’étais pas dans les chipcounts ! « Je sais » répond Adrien, « j’ai oublié de remplir la paperasse hier, je venais de perdre un gros pot en passant une paire de rois… A deux mains de la fin de la journée, c’est assez dur pour le moral. » Une mésaventure vite oubliée ce matin : avec un tapis de 210,000, le vainqueur de l’APPT Macau a déjà comblé son retard.

Un tricolore de moins… Enfin, une tricolore : Vanessa Hellebuyck, qui n’aura pas réussi à remporter le coin flip décisif entre sa paire de dames et As-Roi. La pression était trop énorme à quelques centaines de places de l’argent : c’est en larmes que Vanessa a quitté ces World Series qui resteront à jamais gravés dans sa mémoire grâce à son bracelet remporté dans l’épreuve Ladies. Encore bravo !

Harper

Tableau de bord
1,026 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
747 places payées
Blindes : 1,500/3,000, ante 400

A 150 places de l’argent
Level 14 – Blindes 1,500/3,000, ante 400

15h14. Moins de mille joueurs restants. Les places payées commencent à poindre à l’horizon, si proches qu’on peut presque les toucher. C’est maintenant qu’un bad-beat peut être très, très dur à encaisser. Quand on a cravaché dur pendant quatre jours, pour finalement se faire éclater de rire au nez par les Dieux du Poker, qui décident que le moment était parfaitement choisi pour que votre quinte floppée se fasse détruire par l’apparition d’un carré sur la rivière…

Parmi les récents sortants français, notons Christophe Bernerd, dont le siège est maintenant occupé par Erica Shoenberg (on y perd pas au change… je plaisante, Christophe).

Thomas Demaria était numéro 2 du classement français au départ du Day 4, et est tombé à 460,000. Rien de très alarmant. « J’ai 4-bet Kido Pham avec As-Roi, histoire qu’il passe les Dames ou les Valets… Mais il a sur-relancé, et c’est moi qui ai du jeter… »

Serge Didisheim fait partie de la cohorte d’étrangers francophones en course vers les places payées. L’ami suisse du Team Winamax a vécu un Day 3 des plus agréables, se constituant un gros tapis de plus de 400,000. Un montant que Serge a fait progresser un peu plus en ce début de Day 4. Hier, Serge partageait une table avec Carter Phillips : « Un vrai poison ! Mais j’ai réussi à gagner un gros pot contre lui. » Le coup en question est intéressant stratégiquement. Ecoutons Serge : « Carter min-raise UTG… Il min-raise tout le temps. Deux joueurs paient. J’ai une paire de 10 de grosse blinde, et je complète. Flop As-Q-10. Je checke. Carter mise 5,100. Un joueur paie. Je check/raise à 15,000, et il paie très vite. Le turn est une brique. Je checke à nouveau. Peut-être que je dois miser, je ne sais pas. Carter mise 20,000 et je paie. La rivière est la pire carte possible : un Valet. Je checke et Carter mise 30,000. Le pot est énorme, maintenant. Je réfléchis un moment, je le sens embêté. Je finis par décider que j’ai la meilleure main. Je pense qu’il a As-Dame. Je paie. Il me montre As-Dame ! A la table, nous avons longuement discuté du coup ensuite… »

Julien Lang Van continue son joli parcours dans le Main Event. C’est la première fois qu’il dispute les championnats du monde. « Je me prépare pour ce tournoi depuis deux ans », dit-il. « J’ai passé du temps à essayer de trouver le style qui me convient le mieux, celui où je suis le plus à l’aise. » Et il se trouve que le style en question est plutôt du genre serré. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, et dans le doute, ce n’est jamais une mauvaise idée que d’opter pour un style conservateur. « Mon image m’a permis de voler quelques coups », explique Julien. « Il y a eu des moments difficiles hier, mais je me suis battu, et mon tapis a continué d’augmenter. » Présentement, Lang Van est prêt pour affronter la bulle avec un tapis de 160,000.

Reconnaissez vous ce visage ? Jon Randomson, cela vous rappelle quelque chose ? Souvenez-vous, c’était à Copenhague en 2009, lors de l’EPT scandinave. Submergé par des centaines de scandinaves, nous avions décidé de tous les surnommer d’un bloc, en les affublant d’un faux nom unique, destiné à symboliser tous ces jeunes joueurs blonds à capuche et Ray-Ban : « Jon Randomson » était né. On peut dire qu’il nous a rendu une fière chandelle au cours des années, celui-là. Combien de fois nous a t-il tirés d’affaire lorsqu’il nous fallait raconter des coups de poker entre deux illustres inconnus ? Randomson a inspiré une ribambelle d’autres joueurs symbole dans toute l’Europe : Massimo Randomi en Italie, Wolfgang Randomberg en Allemagne, etc…

Le Jon Randomson original est actuellement assis derrière un énorme tapis dans la zone Bleue de l’Amazon Room. Derrière Randomson, c’est toute une armée de scandinaves assoifés de sang qui est en train de prendre d’assaut le Main Event : quelques uns des meilleurs joueurs du nord de l’Europe s’apprêtent à rentre dans l’argent avec de gros tapis, comme Johnny Lodden, Jasper Hougaard, Mats Iremark, William Thorson ou Theo Jorgensen.

La naissance de Jon Randomson : Poker Winamax - Reportages - Winamax

Benjo

La Pavillon Room, c’est terminé pour cette 41ème édition des World Series… Alors que nous sommes passés sous les 1,000 joueurs, tout le monde est dans l’Amazon !

Il n’y a plus aucun doute : l’effet bulle des World Series commence à se faire sentir. L’ambiance est électrique, chaque bad beat est accompagné d’un cri d’horreur et les petits tapis commencent à zoner entre les tables pour voir s’ils sont les seuls dans pareille situation. Pourtant, il faut encore trouver 150 candidats à l’élimination !

Nicolas Chappuis fait partie de ces joueurs dans une situation délicate. « Je m’accroche… Je suis remonté à 97,000 sans aucun showdown. J’ai envoyé mon tapis derrière des relances, cela a suffi. » Je demande alors à notre Local Hero si faire la bulle ne lui fait pas trop peur. « Je suis arrivé avec une énorme boule au ventre » confie Chawips. « Sauter lors d’un Day 4, il n’y rien de pire. Mais depuis, je me suis mis dedans et suis en pleine confiance. » A sa table vient de débarquer Joel Benzinou, lui aussi très mal en point avec 55,000. « S’il faut faire la bulle, on la fera » confie le belge, « mais je vais me battre et jouer pour aller le plus loin possible dans ce tournoi. »

Damien Rony a pour sa part vu un quart de son tapis s’envoler. Je le retrouve sur un turn [8d][4s][4c][7h] alors que le pot contient plus de 60,000. Derrière un check de son adversaire, le joueur Winamax checke également. La river est un [6s] : son opposant envoie 30,000 et, au bout de dix secondes à peine, Lynch annonce « Call ». Il ne peut malheureusement montrer mieux que le [6d][6c] de son adversaire, qui a touché un full sur la rivière.

« OMGLaRiver »

Dans la catégorie ça-fait-zizir-de-le-voir-avec-des-jetons : Phil Galfond ! « OMGClayAken » vient de prendre un pot énorme le propulsant derrière un tapis de 650,000. Je ne suis pas sûr de la séquence avant le flop mais vu la taille du pot, il me semble qu’un joueur relance en début de parole et que Phil décide de le 3-bet depuis le bouton. Il est payé.

[6c][Jc][7s]

Derrière un check adverse, Phil envoie une salve à 32,500. Son adversaire hésite un moment, fixe Phil, puis paie. Vient alors le turn : un [8d]. Les deux joueurs décident de checker. La river est un [Td] : l’adversaire de Phil prend l’initiative d’envoyer 76,000. Phil Galfond va alors laisser passer deux minutes et puis soudainement, le regard dans le vide, annoncer « All-in », pour 170,000 de plus. « No ! » lâche son adversaire. Vient alors la séquence classique quand vous jouez contre Phil : se prendre la tête à deux mains, se gratter le crane, tenter de réfléchir mais ne rien comprendre à la séquence et… Là, ça dépend. Certains sont lâches à tort, d’autres sont courageux… à tort aussi. Ici, notre ami a décidé de payer avec [4c][5c] pour une petite quinte. Phil a retourné [Js][9d] pour une quinte supérieure et s’est emparé de ce pot massif qui le place désormais parmi les hommes à suivre de très près dans ce Main Event.

Harper

Tableau de bord
900 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
747 places payées
Blindes : 2,000/4,000, ante 500
Tapis moyen : 243,000

En un mot : intense
A cent places de l’argent
Level 15 – Blindes 2,000/4,000, ante 500

Ciel, mon tapis

Barbara Martinez laisse échapper un cri strident, qui résonne à travers l’Amazon Room entière, faisant tourner les têtes de mille personnes simultanément.

« What the fuck was that », demande quelqu’un.

« Did she have an orgasm ? »

« Is this woman okay ? », dit un autre.

Affirmatif : il s’agissait bien d’un cri de joie. La française vient en effet d’être sauvée à moins de cent places de l’argent, sur un coup des plus spectaculaires qui a fait saliver les caméras d’ESPN.

A tapis préflop avec [Qd][Jh] contre [7d][7h], Martinez était bien mal en point sur le flop K-Q-7, son adversaire ayant floppé un brelan apparemment imbattable. Mais le turn est un Valet donnant à Martinez deux paires, et la rivière est proprement miraculeuse : une Dame, lui apportant le full gagnant.

Vu l’enjeu, le tournoi et le déroulement du coup, on peut comprendre les cris de Barbara. Mais les règles aux WSOP sont claires : toute célébration excessive se verra pénalisée. Le superviseur restera cependant clément, en ne donnant qu’une main de pénalité à Barbara, qui se confondra ensuite en excuses. La voilà de retour à 150,000.

Même pas peur

A l’approche de la bulle, les pros font leur boulot d’intimidation, jouant un maximum de mains pour remporter tous les coups sans showdown, se nourrissant des petits tapis effrayés à l’idée de sauter avant la bulle.

C’est ce que vient de tenter le dangereux pro Kido Pham, armé de son énorme tas de jetons et d’une réputation de joueur ultra-agressif. Je dis « tenter », car l’essai fut un cuisant échec.

Sur la rivière [9h][Jh][As][Kc][5d], Pham a opté pour une vieille ficelle de pro : l’overbet, avec une mise de 255,000 dans un pot qui n’en contenait pas plus de 150,000.

« How much ? », a demandé Thomas Demaria en soupirant. Cela représentait presque l’intégralité de son tapis (320,000), mais le français ne pouvait décemment pas passer son brelan de Rois, la troisième meilleure main possible sur ce tableau. La mise fut donc rapidement payée, et sans grande surprise, Pham a envoyé son bluff dans le muck. Thomas Demaria passe à plus de 720,000 après ce coup, devenant au passage le chip-leader du contingent français.

Justement, faisons le point sur les français… Ils étaient 37 au départ du Day 4, et après quatre heures de jeu, nous pouvons vous confirmer l’élimination des compatriotes suivants :

Christophe Benzimra
Vanessa Hellebuyck
Christophe Bernerd
Benjamin Pollak
Nazim Guillaud
Mercedes Osti
Nadim Shabou
Julien Claudepierre

Sauf oubli de notre part, ce sont donc encore 29 français qui peuvent prétendre aux places payées.

Pour faciliter le processus du « chip-race », le chip-leader de chaque table est chargé de récupérer tous les jetons noirs de 100 appelés à disparaître, les échangeant contre des chips de dénomination supérieure avec les autres joueurs de la table. C’est ainsi qu’on a pu voir, le temps d’une demi-heure, plusieurs joueurs avec des tapis composés de plusieurs milliers de jetons.

Benjo

Qui dit bulle dit hésitation de douze minutes pour passer Huit-Quatre premier de parole, pied droit qui tape le sol à un rythme de 22 coups/10 secondes et ouverture des yeux à 4 centimètres à chaque fois que la phrase « All in and call » est prononcée. J’exagère à peine. Alors que nous sommes à moins de cent places de l’entrée dans l’argent, la tension est à son paroxysme dans l’Amazon Room. Fort heureusement, nos joueurs sont plutôt à catégoriser parmi les forces tranquilles.

Antony Lellouche a « gratté quelques pots. » Exemple avec cette paire de sept qu’il relance. La grosse blinde défend et, sur un flop [Ah][5h][5s], Anto se fait check-min raise. « Ça, non, ça marche pas » s’amusera le pro Winamax après la main. Il paie et, après que son adversaire ait checké un turn [3c], mise la moitié du pot. Cela lui suffit pour l’emporter. Il possède 210,000.

« J’ai mal joué » avoue Gabriel Nassif. Pourtant, son tapis est bien supérieur à celui avec lequel il a débuté. « Ah, ça c’est parce que j’ai pris le tapis d’un short avec As-Roi contre As-Neuf. » C’est bien l’essentiel non ? Yellowhat possède désormais 230,000 à une table compliquée où figure Jason Somerville. Barry Greenstein était également de la partie. Mais ça, c’était avant de se faire éliminer.

Deux autres français qui déroulent :

  • Alexandre Luneau : « Vu le profil des joueurs, je pensais que ma table serait difficile… Finalement, ce n’est pas le cas. » Et voilà Alex derrière un tapis de 550,000 ;
  • David Benyamine : Toujours aussi discret et efficace, le MJFDM continue de monter des jetons. Alors que nous allons prochainement entrer dans l’argent, David possède un demi-million, soit deux fois le tapis moyen !

Pour Olivier Daeninckx, la vie est belle aussi. « On grimpe, on grimpe » confie le toulousain avec son inamovible sourire. « Mon voisin relance au cut-off à 8,000 et je décide de 3-bet pour 18,000 au bouton avec Dame-Cinq. Il me paie et le flop vient [Qc][Jd][9d]. Il checke et je fais de même pour contrôler le pot. Sur le turn [7h], il envoie 39,000. C’est un peu cher et cela me fait peur, mais je paie. Il checke une river [3h] : je fais de même, il n’y a pas énormément de value ici. J’ai la meilleure main et ce pot me permet de grimper à 410,000. »

La plus belle progression française de la journée ? Michael Maitre, passé de 189,000 à 700,000 en deux niveaux !

Harper

Tableau de bord
846 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
747 places payées
Blindes : 2,000/4,000, ante 500
Tapis moyen : 259,000

Bubble Alert
On y est presque

A l’approche de la bulle, les organisateurs ont mis en places les habituelles restrictions concernant l’accès des médias aux tables. Un peu plus tôt que d’habitude, cependant : les barrières se sont fermées à cent places de l’argent ! Nous pouvons tout de même regarder ce qu’il se passe de loin, depuis les allées centrales. Néanmoins, il est probable que si un français est éliminé avant l’argent, nous ne pourrons nous en rendre compte immédiatement. Il semblerait qu’Alex Bonnin nous ait quittés. C’est en tout cas ce qui se dit sur le banc de presse. A confirmer. Antony Lellouche, lui, vient de passer à 240,000 après une paire de Valets bien payée sur la rivière. C’est Jommanix de PokerNews qui me communique l’information.

C’est un silence relatif qui plane dans l’Amazon Room. Le niveau des conversations a quelque peu décru. Les cris de « All-in and a call » se font moins nombreux. Les joueurs aux tapis les plus faibles restent silencieux, ne quittant pas l’horloge des yeux, où le nombre de joueurs restants est régulièrement actualisé. Les gros tapis, eux, ne se privent pas de relancer à tout va, profitant de l’atmosphère de trouille généralisée.

Une heure et quinze minutes après la mise en place des restrictions, nous ne sommes plus qu’à 27 places de l’argent. Si la bulle éclate dans les soixante prochaines minutes, les joueurs partiront en pause-dîner. Dans le cas contraire, la partie continuera aussi longtemps qu’il le faudra, sans break.

L’Amazon Room sur le pied de guerre

La zone Bleue

La zone Rouge

La zone Orange. Au premier plan, les superviseurs sont placés sur une estrade surplombant la salle, communiquant par Talkie-Walkie pour connaître à tout moment le nombre de joueurs restants

Les deux tables télévisées ESPN (vous pourrez aussi voir sur cette photo un belge en grande conversation avec un français)

Benjo

Video : Antony Lellouche

Le joueur du Team Winamax s’apprête à rentrer dans les places payées du Main Event pour la première fois en cinq participation. Ecoutez ses impressions, prises sur le vif par la caméra de Paco…

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day9_1.flv[/video]

Tension maximum

Quelques clichés signés Paco (décidement, il est partout) à l’approche du fatidique moment…

Vidéo : Nicolas Chappuis

Notre Local Hero Chawips fait partie des quatre joueurs Winamax en position pour atteindre les places payées. Cerise sur le gâteau, il s’agit de sa première participation au plus gros tournoi du monde !

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day9_2.flv[/video]

Coitus Interruptus

Retournement de situation ! Alors que les joueurs étaient prêts à entamer le « hand for hand » à quatre places de l’argent, Jack Effel a pris le micro pour annoncer un changement de direction soudain : « OK, vous êtes en pause-dîner pour 90 minutes ! »

La réponse des joueurs ne s’est pas faite attendre : huées, sifflements et cris de protestation. Mais la décision du big boss est finale, et la salle est en train de se vider petit à petit.

On se retrouve à 20 heures 30, heure locale (5 heures 30 du matin chez vous), pour le moment le plus excitant des World Series of Poker !

Tableau de bord
751 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 2,500/5,000, ante 500
Tapis moyen : 292,000

Benjo

Main par main : la bulle va faire « plop »

On reprend avec 75 minutes restantes dans le Level 16 : blindes 2,500/5,000, ante 500. Quatre des 751 joueurs encore en course remporteront la somme de zéro dollars pour leurs efforts, et vont probablement vomir leur dîner sur la table avant de s’en aller les mains vides.

29 français (ou 28 ? ou moins ? On ne sait pas trop, mais on y travaille) vont rentrer dans l’argent, sauf accident de dernière minute. Parmi eux, quatre joueurs Winamax. Le « Hand for Hand » va commencer immédiatement. Restez branchés pour notre récit de la bulle, le moment le plus excitant du Main Event…

Benjo

Félicitations aux 26 français payés dans le Main Event !

La bulle a finalement éclaté à 21 heures 25 très précisement. A notre connaissance, ils sont 26 tricolores à rentrer dans l’histoire du Main Event, faisant partie des 747 joueurs qui repartiront de Vegas enrichis d’une somme comprise entre 19,263 et 8,944,138 dollars. Bravo à eux :

Antony Lellouche (Team Winamax)
Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax)
Nicolas Chappuis (Local Hero Winamax)
Damien Rony (Joueur Winamax)

Nicolas Babel, Thomas Demaria, Pierre Canali, Jean-Paul Pasqualini

Alexandre Luneau, Mikael Oestricher, Fabien Dunlop, Sylvain Mazza

Damien Luis, David Benyamine, Germain Gillard, Michael Maitre

Adrien Allain, Gabriel Nassif, Sylvain Biard, Fabrice Soulier

Julien Lang Van, Barbara Martinez, Olivier Matillo, Dimitri Rassam

Marc Bariller

et Julien Brahic, dont on a oublié de prendre la photo, pfff abusé, quel bande de tanches, ces reporters Winamax.

Edit : Nos excuses à Fra Ianni, Kevin Martinet et Imad Derwiche, qu’on a annoncé ITM avec un peu trop de précipitation.

Benjo

59 minutes, 6 mains, 4 malheureux
Plop plop plop

20H30 – Les joueurs sont de retour de dîner. Ils sont 751 au total. Quatre d’entre eux vont repartir les mains vides.

20H35 – Jack Effel lance la première main du « hand for hand ». Vous connaissez la chanson : chaque table ne peut entamer une nouvelle donne tant que TOUTES les autres n’ont pas terminé la main en cours. Un joueur est éliminé durant ce coup, et l’on passe au suivant.

20H45 – Deuxième main. Un joueur portugais double sur un pot énorme contre Paul Magriel à tapis avant le flop. Deux Rois contre As-Valet. Il ne reste plus que dix blindes à Magriel après ce coup. Personne ne sort, et Jack Effel lance la troisième main à…

20H57 – Pour patienter entre les coups, les joueurs s’occupent de diverses manières. La plupart regardent avec anxiété le compteur. D’autres bavardent avec leurs amis derrière la barrière, au risque de se prendre une pénalité – les superviseurs ne plaisantent pas avec les joueurs se levant de leur chaise durant le main par main. Il est vrai que cela leur obstrue la vue à un moment crucial où chacun des croupiers se doit d’être bien visible. Le truc le plus étrange que j’ai vu ? Un type lisant un… traité de mathématiques, au chapitre « Intégrales ». Un second joueur est éliminé durant cette main.

21H04 – Les quatre frères Mizrachi (Eric, Michael, Danny et Eric) sont encore en course. Sans avoir consulté les archives des WSOP, on peut affirmer sans trop de risques de se tromper que c’est la première fois qu’une fratrie entière se classe dans le Main Event. C’est la maman qui doit être fière. On perd un troisième joueur durant cette main. Il sort en 749e position pour 747 payés. C’est lui le VRAI « bubble boy « , car le 748e se verra offrir l’entrée pour le Main Event 2011.

21H10 – Cinquième main. Avec les collègues, nous lançons les paris sur la section qui verra la bulle éclater : rouge, bleue ou orange ? Personne ne sort au cours de cette main.

21H19 – Sixième main. Je monte sur sur une estrade pour profiter de la vue dans son ensemble. Un spectacle plutôt amusant. Au moindre signe d’agitation, ESPN se précipite : caméraman, preneur de son, scripte foncent à toute vitesse, tels des vautours ayant repéré une proie. Je vois une des équipes foncer au milieu de la zone Bleue. Un coup à tapis est en cours, mais le joueur à risque va finalement doubler son tapis au lieu de sauter. Au même moment, un attroupement se forme dans la zone Rouge. De loin, je peux voir que les jeux sont retournés, et qu’un flop est donné. Mais rien de plus…

21H22 – Mon collègue hollandais Franck arrive en courant sur l’estrade. « C’est terminé ! » Personne n’a encore rien remarqué dans le reste de la salle, mais un joueur du nom de Tim McDonald s’est mis à tapis avec [Qs][Qc] sur un flop As-As-2. Il a été payé par… As-2 pour le full max. « La rivière a déjà été donnée, le mec a perdu », dit Franck. « Ils attendent juste que toutes les mains sont terminées pour l’annoncer. »

21H29 - « CONGRATULATIONS ALL PLAYERS, YOU’RE IN THE MONEY ! » Au micro, Jack Effel se tient sur l’estrade en face de moi, avec à ses côtés le plus gros perdant du jour. La salle explose dans un torrent d’applaudissements. McDonald repart tout de même avec un siège pour le Main Event 2011, voilà de quoi le consoler. Un type fait péter une bouteille de champagne, pour de vrai. Et ainsi, la plus grosse bulle de l’année vient de se terminer. On ne regrette pas d’être venu : tout cela fut très réjouissant.

Benjo

Portfolio : la bulle

Amis, compagnes, fans ou simples spectateurs, des dizaines de personnes se sont réunies autour des tables pour vivre cet intense moment qu’est la bulle du Main Event.

Le traditionnel Main par Main est engagé pour éviter à des petits malins de prendre trop de temps en attendant d’éventuelles éliminations… Chaque croupier doit se lever une fois la main de sa table terminée et attendre le signal de la direction avant d’en attaquer une autre.

Chaque « All-in and call » entraine un véritable raz-de-marée : les caméras d’ESPN arrivent lancées à pleine vitesse, les fans sautent par dessus les barrières pendant que les bloggers essaient de se faufiler pour voir une bride d’action. Ici, ce pauvre mexicain va se faire craquer les as par deux valets à seulement deux places de l’argent… Cruel.

Tim McDonald l’a compris : il est le bubble-boy de ce Main Event. Les larmes aux yeux, il s’empare de son téléphone pour prévenir ses proches.

Tim fut victime d’un énorme setup à 20,000 dollars… Full-overfull à une place de l’argent dans le Main Event des World Series, il lui faudra quelques jours pour s’en remettre…

Pour les 747 survivants, c’est la délivrance : tous sont assurés de repartir avec un minimum de 19,263$ !

Paco et Harper

The Color of Money

Je pense que c’est le bon moment pour parler de l’échelle des prix, non ?

Vainqueur – 8,944,138 dollars
2e - 5,545,855$
3e - 4,129,979$
4e - 3,092,497$
5e - 2,332,960$
6e - 1,772,939$
7e - 1,356,708$
8e - 1,045,738$
9e – 811,823$

10e à 12e - 635,011$
13e à 15e - 500,165$
16e à 18e - 396,967$

19e à 27e - 317,161$
28e à 36e - 255,242$
37e à 45e - 206,395$
46e à 54e - 168,556$
55e à 63e - 138,285$
64e à 72e - 114,205$
73e à 81e - 94,942$
82e à 90e - 79,806$
91e à 99e - 67,422$

100e à 171e - 57,102$
172e à 243e - 48,847$
244e à 315e - 41,967$
316e à 387e - 36,463$
388e à 459e - 31,647$
460e à 531e - 27,519$
532e à 603e - 24,079$
604e à 675e - 21,327$
676e à 747e - 19,263$