Envoie tout, minot

La préparation de Paul Pires Trigo pour cette seconde journée de l’EPT San Remo ? Une soirée arrosée, bien sûr ! Néanmoins, il fut vite rattrapé par Ludovic Lacay qui lui a fait son discours habituel : « C’est le tournoi de ta vie demain ! Va te coucher ! » Je vous passe ensuite le monologue d’une heure que lui a réservé Cuts, lui expliquant en quoi remporter le tournoi changerait sa vie. Tout est rentré dans l’ordre grâce à une tournée de shooters qui a mis tout le monde d’accord.
Mais notre Paul semble endurant. Derrière une relance à 3,600, le qualifié Winamax place un 3-bet à 10,200. Son adversaire, un américain, sur-relance à 23,500. La réaction de Paul ? Un tapis, pour près de cent blindes. Notre américain passe dans l’instant et Paul grimpe à 175,000.
La prudence paie
Arnaud Mattern relance à 3,600. La petite blinde 3-bet à 9,200, et son voisin envoie tous ses jetons au milieu – 22,000 au total.
Le français possède [As][Qc] et doit prendre une décision difficile – la petite blinde possède un tapis suffisant pour faire du mal à Arnaud en cas de showdown perdant. La prudence l’emporte finalement : il jette ces cartes.
La parole revient à la petite blinde, qui, avec [Ts][Tc], va réfléchir deux minutes avant de rajouter 13,000 dans un pot en contenant déjà 35,000. Une côte de presque trois contre 1.
La grosse blinde retourne [Ah][Jh], et Arnaud ne semble pas trop mécontent d’avoir passé. Il le sera encore moins après un board [Kh][8h][2s][Jc][Kd] qui l’aurait fait perdre sur les deux tableaux.
Quand la musique est bonne

Ramzi Jelassi vit un joli début de Day 2, ayant multiplié son tapis par deux durant la première heure de jeu. Assis derrière un stack de 150,000, écouteurs dans les oreilles, le suédois est dans une bonne dynamique : « C’est ta musique qui me fait run good ! » En effet, Ramzi s’est présenté à moi hier avec un Ipod tout neuf, et m’a demandé de le remplir. Je me suis exécuté, avec un mix éclectique alternant rock, hip-hop, musique electro, punk et même de la country, parce que la country, y’a que les snobs pour trouver ça ringard.
Société des nations
D’où viennent les 1,240 participants à l’EPT de San Remo ? La réponse avec un camembert bien coulant concocté par Mad Harper, coordinatrice des médias de l’European Poker Tour.

L’Italie était bien sur le pays le plus représenté avec 412 joueurs. La France est sans surprise en seconde place avec 112 joueurs. (57 d’entre eux ont passé le Day 1)
Pourtant, il jouait tout le paquet
Anto Lellouche saute à son tour
De petite blinde, Anto trouve [Td][6d]. On pourrait croire que cette main ne va pas entrainer trop d’action, mais c’est bien mal connaître Antony. Derrière une attaque du cut-off à 4,100, il 3-bet à 11,500. Et est payé.
[3d][8s][9d]
Antony, avec son tirage quinte et couleur, envoie 12,800. Son adversaire paie.
[Js]
« C’est là que je fait l’erreur » analysera plus tard Anto : « j’aurais du check-raise à tapis. » Car dans le cas présent, Antony a misé : 22,500. Et lorsque son adversaire a envoyé tapis, réclamant 64,000 de plus au joueur du Team Winamax, il a considéré avoir investi trop d’argent dans cette main pour pouvoir passer. Antony a donc payé, et fait face à [Jc][Tc]. La rivière est un [9h] qui ne change rien : Antony Lellouche est éliminé.
Alors que revoilà la pause
Les éliminations continuent à un rythme effréné, et n’épargnent malheureusement pas les joueurs du Team Winamax, comme vous avez pu le constater.
Pour vous situer…
Midi : 627 joueurs
13h45, première pause : 516 joueurs
15h15, seconde pause : 414 joueurs
Prévision après six niveaux : 221 joueurs
Tableau de bord
414 joueurs restants (sur 1,240 au départ)
184 places payées
4 niveaux restant à jouer
Blindes : 1,000/2,000, ante 200
Tapis moyen : 84,500
666
Sur une relance du bouton à 4,500, Xavier Jacquet décide de payer, depuis la petite blinde.
[9c][7c][9s]
Xavier checke, mais pas pour abandonner : il paie une mise de 6,000.
[Ah]
Nouveau check de Furax666. Son adversaire envoie 10,500. Xavier prend le temps de la réflexion puis relance, à 25,000. Un long moment passe avant que le bouton ne se décide à jeter ses cartes. Le Local Hero Winamax me montre alors discrètement sa main : [Kh][Qd]. Il grimpe à 100,000.
Un feu éteint

Inizan avec plein de jetons, c’était à Berlin. A San Remo, il est busto
Je croise Marc Inizan déambulant dans les couloirs, signe manifeste qu’il est éliminé. Il nous raconte : « J’ai commencé par perdre une bonne partie de mes jetons en relançant avec Quatre-Cinq. Le flop est J-4-5 mais je vais quand même réussir à perdre le coup… Un joueur paie effectivement ma mise avec Dix-Huit, pour me bluffer plus tard, mais il n’en aura pas besoin : le tournant est un 8 et la rivière aussi ! Par la suite, il me reste 36,000 et j’envoie tapis avec As-Neuf derrière une relance à 5,100. Je suis payé par As-Dame et n’améliore pas. Terminé. »
Triple B

Bernard Boutboul relance à 5,500 en début de parole. Tout le monde passe jusqu’à la grosse blinde qui pousse son tapis au centre. 36,900 au total.
Perplexe, Bernad demande le compte à plusieurs reprises, comme pour chercher à se convaincre de quelque chose. Les jetons à la main, le français considère la situation, ayant de finalement les jeter derrière la ligne avec un haussement d’épaules qui dit « bof, j’ai pas trop le choix ».
« Good luck », dit la grosse blinde en retournant [Ac][Kd]. Bernard retourne une paire de 8 en poussant un petit soupir de soulagement : il était dans le vrai.
Le board Q-9-7-6-4 consolide son avantage : « Triple B » prend un bon pot qui lui permet de remonter à 100,000. Entre temps, Bernard avait perdu deux fois contre les As, avec en main les Dames puis les Rois.
Michel déménage
Les superviseurs ont cassé la table de Michel Abécassis : le joueur du Team Winamax a fait tout le chemin vers le fond de la salle, pour se retrouver assis deux places à la gauche d’un certain ElkY. Ce dernier continue de grimper, affichant plus de 370,000 de tapis. Michel, lui, doit pour l’instant se contenter de 65,000, ce qui reste très jouable. J’ai vu Michel ouvrir pour un tout petit 4,900 en début de parole. Allen Baekke (le vainqueur du Snowfest) a défendu sa petite blinde, et check/fold sur le flop [Ac][9h][6d].
Des nouvelles du champion 2008

Jason Mercier est le dernier rescapé du rocambolesque convoi routier arrivé hier après-midi de Londres. Ayant pu bénéficier de sa première vraie nuit de sommeil en trois jour, l’américain progresse lentement mais surement dans ce Day 2, ayant fait passer son tapis de 117,000 à 150,000 durant les deux premiers niveaux.
Olivia Fleur

Liv Boeree avec 150,000 jetons ? Cela mérite bien une photo, on est d’accord. La belle anglaise avait commencé la journée avec moins de trente blindes, mais a su profiter de belles confrontations pour remonter. Liv (« Olivia Fleur » comme il est indiqué sur sa carte d’identité) n’a plus connu de résultats à cinq chiffres depuis avril 2009, on espère pour elle que cet EPT San Remo lui permettra d’enfin renouer avec le succès.
PPT déroule
Notre qualifié Winamax Paul Pires Trigo continue d’accumuler des jetons. « Il n’y a que deux joueurs vraiment tricky à ma table » me confie Paul, en même temps qu’il relance à 4,800 (nous sommes sur des blindes 1,000/2,000 ante 200). Le bouton paie et « Proscoo1 » n’a qu’à envoyer 4,300 sur un flop [2s][Ac][7c] pour remporter le pot. Il pointe à 180,000, deux fois le tapis moyen.
As usual

Après l’élimination de Dario Minieri, tous les regards italiens sont braqués vers Luca Pagano, dont on ne doute pas qu’il réalisera ici son 927ème cash dans un European Poker Tour.
Derrière une relance à 5,000, Luca a profité de son bouton pour envoyer 13,500. Son adversaire a payé pour découvrir un flop [4s][5h][5c], sur lequel il a check-fold après une mise de 20,000 de Luca, qui possède désormais un tapis de 90,000.
Furieusement mélomane
En tant que membres de la presse serviables et équipés d’ordinateurs branchés toute la journée, c’est en permanence que nous répondons à des requêtes de joueurs à la batterie d’Ipod en fin de vie. Dernier appareil en date s’étant vu brancher sur mon port USB : celui de Xavier Jacquet.
De manière assez surprenante, l’Ipod mini de Furax ne contient que dix morceaux. De manière encore plus surprenante, il s’agit de dix sonates de Beethoven, écoutées en 18 et 45 fois chacune. Pas courant chez un joueur de poker, vous en conviendrez.
Mais quand on est surnommé « Furax666 » autour des tables à 5$/10$ de Winamax, tous les moyens sont bons pour s’adoucir un peu les moeurs.
Check/fold
Almira Skripchenko relance à 5,100 au cut-off. Son voisin de gauche répond présent, et le croupier retourne un flop [9h][7c][2c]. Almiré réfléchit un petit instant, et checke. Le bouton mise 8,700. Almira jette ses cartes assez ses vite, préférant conserver son tapis de 77,000.
A sa table, on vient de perdre Ovi Balaj (finaliste en 2009), tandis qu’Harrison Gimbel (vainqueur de la PCA) n’est pas au mieux avec ses dix blindes.
Passage à la caisse
Au bouton, Xavier Jacquet trouve [Qd][Jd] et décide de payer une relance. Ils sont quatre à voir un flop [Js][3d][4d]. La petite blinde mise 8,000, le relanceur initial envoie 18,000 et Furax666 décide de mettre 32,000, bien décidé à engager son tournoi sur cette main. Mais tout le monde passe et Xavier peut tranquillement encaisser. Il grimpe à 140,000.
Pause, le retour de la revanche
Le rythme des éliminations s’est quelque peu ralenti… On a perdu « seulement » 74 joueurs durant le niveau précédent, contre cent auparavant.
Tableau de bord
340 joueurs restants (sur 1,240 au départ)
184 places payées
3 niveaux restant à jouer
Blindes : 1,200/2,400, ante 200
Tapis moyen : 109,000
Il n’est pas Prezet

Samuel Prezet continue sa progression discrète dans l’EPT de San Remo. Qualifié via le club Montpellier Poker, partenaire de Winamax « Seamus34 » a récemment doublé son tapis (As-Roi contre As-Dame) pour, enfin, dépasser le stack de départ auquel il semblait accroché depuis le début du tournoi. Samuel pointe désormais à 70,000, soit 35 blindes.
A sa table vient d’arriver Sébastien Ruthenberg. « Ca pourrait devenir rock’n’roll », Samuel.
Patience, patience

Il y a quelque mois, Michel Abecassis me confiait avoir changer son jeu une fois tombé à trente blindes : « Je joue comme si j’en avais vingt et évite un maximum de raise-fold. Car une fois tombé à vingt, ta fold equity devient très maigre. » Mik a donc resserré son jeu, et attend patiemment des spots profitables. « Mais c’est compliqué… On joue une main toutes les dix minutes ! » La raison ? Une croupière apparemment très maladroite. « Très honnêtement, c’est la plus mauvaise qu’il m’ait été donnée de voir » se plaint Michel, très vite conforté par Elky qui acquiesce ses propos. Le mot d’ordre pour le professeur du Team Winamax est donc « patience », alors qu’il possède 65,000 (vingt-sept blindes).