WSOP Circuit - Marrakech - Jour 1

Les WSOP envoient la couscoussière

Pour nous autres fans de poker Européens, l’année 2015 était placée sous le signe du retour des World Series of Poker sur le Vieux Continent après deux ans absence. Sauf que fin janvier, une bonne surprise tombait sur les téléscripteurs : pas besoin d’attendre octobre et Berlin, les WSOP revenaient dès le mois de mars non loin de chez nous, à Marrakech !

Surprise, vous dites ? Pas tant que ça, finalement, si l’on met de côté le timing serré (moins de deux mois) entre l’annonce de ce nouveau festival et sa tenue. Car au fil des années, la cité ocre s’est petit à petit transformée en une place-forte du poker high-stakes, tant au niveau des parties de cash-game, dont les enjeux peuvent atteindre certaines saisons des hauteurs stratosphériques, qu’au niveau des tournois, les équipes du Es Saadi nouant notamment un partenariat durable avec le World Poker Tour, et s’associant plus récemment avec Winamax pour le SISMIX, festival hybride musique/poker d’un genre nouveau, dont la seconde édition se tiendra en juin prochain.

Faire venir les World Series of Poker à Marrakech : c’est sans doute un gros coup pour le Es Saadi, mais c’est aussi la récompense de longues années de travail durant lesquelles le casino Marocain a développé un savoir faire certain en matière de poker de haut niveau. Probable, aussi, que la présence dans l’équipe d’encadrement des WSOP d’un Français - Grégory Chochon, ex-Barrière - a apporté un coup de pouce pour faire venir la plus ancien et prestigieuse des compétitions de poker à Marrakech, ville ô combien prisée par les joueurs Tricolores.

Mon précieux !

Les WSOP débarquent donc au Maroc, mais attention : ces WSOP là sont affublés du suffixe ‘Circuit’. Une extension qui suggère une édition à la marge, ‘hors-série’. Et c’est le cas : cette semaine, point de bracelets à gagner, mais des… bagues !

Une grosse chevalière somme toute pas plus kitsch que les bracelets tant convoités, nouvelle pour nous, mais que les joueurs du continent Américain s’arrachent depuis déjà 10 ans. Le WSOP Circuit a en effet été lancé dès janvier 2005. A cette époque, le géant casinotier Caesar’s/Harrah’s venait de racheter le mythique (mais défaillant financièrement) casino Binion’s Horseshoe où étaient nés les World Series of Poker en 1970.

Un road trip à l’Américaine

Se débarrassant aussitôt des murs du casino pour n’en garder que la propriété intellectuelle via ses deux marques emblématiques (Horseshoe et WSOP), Caesar’s entreprit de déménager les WSOP au sein de l’immense casino Rio, plus conforme aux ambitions de ses nouveaux propriétaires. En parallèle, le WSOP Circuit prenait rapidement forme : un circuit itinérant parcourant l’Amérique toute entière de janvier à décembre, et proposant des tournois aux gammes de buy-ins moins chères que ceux de Vegas, permettant aux joueurs de tout le pays de participer au rêve des WSOP, sans avoir à trop mettre la main au porte-feuille, ni à faire le voyage vers la Ville du Vice et ses mille pièges.

En dix ans, le WSOP Circuit sera passé par tous les décors, toutes les ambiances, toutes les cultures du territoire Yankee, grâce au réseau de casinos extrêmement développé du groupe Harrah’s : les grandes métropoles de San Francisco, Dallas, Philadelphie et Baltimore, l’Amérique profonde de la Nouvelle Orléans ou Tunica, les stations balnéaires idylliques de Floride et du Lac Tahoe, les grandes places du poker d’Atlantic City et Foxwoods… Tout ce que les USA compte de profils de joueurs s’y seront illustrés, des amateurs purs aux jeunes pousses en devenir (Ryan Riess, Blair Hinkle, Andrew Lichtenberger), en passant par les talents déjà confirmés (Freddy Deeb, Dan Heimiller).

Les WSOP tout le temps, et partout

Cette édition du World Series Of Poker Circuit qui quitte l’Amérique pour la première fois n’est donc que la dernière démonstration de ce qui fut la motivation première d’Harrah’s dès le premier jour : transformer ce qui fut trois décennies durant un petit festival de poker occupant chaque année deux semaines du calendrier, pas plus, en une machine multi-nationale ne s’arrêtant jamais de fonctionner. WSOP Europe, WSOP Circuit, WSOP Asie-Pacifique, November Nine, diffusion ESPN : désormais, on parle des Championnats du Monde de janvier à décembre.

Dix joueurs Winamax au départ

Vous avez peut-être aperçu un W rouge familier sur les publicités et prospectus annonçant le WSOP Circuit : toujours dans les bons coups, Winamax est en effet partenaire de l’évènement, et a à ce titre organisé un satellite hebdomadaire en ligne durant les mois de janvier et février. Résultat : ce sont sept joueurs qualifiés sur Wina qui disputeront le tournoi principal du festival (15 000 dirhams, soit 1350 euros) : l’Allemand Yarne, alias ‘1ut1l1ty’, Fabien alias ‘x wildhorses’, Anthony alias ‘chatblanc1’, Julien alias ‘Volume2’, Yohan alias ‘AriaVegas’, Christophe alias ‘Mehdi PASsa’, et Pierre alias ‘Lenchanteur.’, dont vous vous rappelez sans doute de la victoire au Winamax Poker Tour en 2014.

Et le Team Winamax ? Chose rare, notre équipe préférée s’est partagée entre Marrakech et Vienne, où une étape du World Poker Tour est organisée en concomitance. Ainsi, si Gaëlle, MIK22, Kool Shen et Davidi sont partis en Autriche, les Top Shark ont fait bloc : Ludovic Riehl, Guillaume Diaz et Adrien Guyon seront au départ de l’édition Marocaine des WSOP.

Point d’orgue de 19 tournois (dont 7 récompensant le vainqueur de la fameuse chevalière), le Main Event du WSOP Circuit offre deux journées de départ jeudi et vendredi (Day 1A et 1B) avec possibilité de re-entry en cas d’élimination.

Coup d’envoi programmé à 14h, heure locale (15 heures en France), avec un tapis de départ de 30,000 et des niveaux de 45 minutes (60 minutes le Day 2, puis 75 minutes le Day 3) : je vous retrouve très vite pour un premier état des forces en présence. Les WSOP seront t-ils solubles dans le tajine ? Réponse cette semaine.

Benjo

Démarrage en douceur

Quarante minutes après le coup d’envoi du Day 1A, le compteur affiche un peu plus de 70 joueurs. Sur la photo ci-dessus, toutes les tables actives sont visibles : ce premier tour du Main Event est placé sous le signe de l’intimité. Nous autres observateurs ne nous en plaindrons pas, après le gigantisme de la finale du Winamax Poker Tour à Paris et le dernier EPT à Deauville.

Mais ce chiffre résolument modeste est appelé à augmenter significativement : le guichet des inscriptions pour le Day 1A va rester ouvert jusqu’à la conclusion du neuvième niveau, et les joueurs éliminés ont la possibilité de recaver une fois aujourd’hui. A la tombée de la nuit, il serait pas étonnant de compter deux fois plus de joueurs que maintenant. Et puis, bien entendu, vendredi se tiendra le Day 1B, donnant à tous les éliminés et les non-inscrits une nouvelle chance de participer (faisons les comptes : les joueurs les plus malchanceux pourront donc s’inscrire un total de quatre fois au cours des Day 1A et 1B).

Autour de la dizaine de tables actives, pas mal de joueurs Marocains, la plupart que je reconnais pas. Mon collègue Matthieu Sustrac me pointe du doigt les profils intéressants : « Lui, on l’appelle le Colonel… Retraité de l’armée Marocaine, style de jeu funky… » Parmi ceux dont le visage m’est familier, Daniel Elkeslassy, gagnant sur Winamax de la première heure, il squattait déjà nos tables il y a une décennie derrière le pseudonyme de ‘CasablancAA’.

Impossible évidemment de passer à côté de Moundir, prêt dans son habituelle tenue de combat poker, poing serré pour la photo en signe de détermination à claquer une perf (PAW !). Je repère aussi Vivian Anseline, l’un des meilleurs joueurs de cash-game de Paris, le pilier du cercle Clichy-Montmartre Guillaume Jenner, ou encore le membre historique de Wam-Poker Quentin Lecomte.

Candidate idéale pour le label « table de la mort » : celle que partagent Brian Benhamou, Guillaume Darcourt et Pierre Merlin.


La structure

Les organisateurs ont opté pour une jolie stucture progressive : chacun débute avec 30,000 unités aux blindes 25/50. Les niveaux durent 45 minutes, mais cette durée va passer à une heure lors du Day 2, puis 75 minutes lors du Day 3, qui correspondra à l’ultime journée de l’épreuve.

Satéllisés

Parmi les qualifiés Winamax au départ de ce Day 1A, on retrouve Fabien Bischoff, dont le visage rappèlera des souvenirs à ceux qui ont fréquenté les premières éditions du Winamax Poker Open : il avait terminé en 23ème place de l’édition inaugurale du tournoi en 2010. « Doc Brown », son surnom de l’époque sur les bancs de la presse, est toujours d’actualité. Nom de Zeus !

De son côté, Julien Arethuse dispute pour la première fois un gros tournoi aux couleurs de Wina, quelques semaines après avoir terminé 49ème/1,355 du tournoi principal des France Poker Series à Deauville. Il est assis au siège 2 de la « table de la mort » Darcourt/Merlin/Benhamou.

Darcourt : business as usual

Guillaume Darcourt s’est rendu responsable de l’une des premières éliminations de la journée, et les fans n’en seront pas surpris.

« Tu l’as ‘Darcourisé’ ? »

« Oui », me répond t-il dans un éclat de rire, évoquant une histoire de 9-3 qui bat As-Roi, « avec un As au flop » précise t-il, je vous laisse remplir les trous, quoi qu’il se soit passé exactement c’est pas du joli joli.

Au même moment, le joueur en question passe devant nous un rack de jetons à la main, s’installant à une table voisine après avoir réglé son re-entry. Pas malheureux après avoir subi les fantasques foudres de Darcourt, le joueur préfère en rire : « Je me suis renseigné : après ce que tu m’as fait, j’ai le droit de reprendre les jetons. »

Inspecteur la bavure

C’est un Philippe Ktorza détendu qui a pris place à table à l’entame du quatrième niveau de la journée. Un bonjour à la cantonnade, une mine joviale en direction du photographe, et c’est parti : « C’est combien les blindes ? »

Les blindes, c’est 100/200, et Philippe va envoyer un énorme 3-bet à 10,700 après l’ouverture à 600 de la joueuse assise deux crans à sa droite. Soit cinquante grosses blindes (en toute détente), et un tiers de son tapis (pépouze) !

« C’était pas voulu ! » s’écrie t-il au milieu d’un concert de gloussements, et on le croira d’autant plus facilement que le set de jetons utilisés par le El Saadi comporte un pion de 10,000 : une véritable hérésie tant il est aisé de le confondre avec le jeton de 1,000 (celui que Philippe cherchait certainement à utiliser), à fortiori quand on vient juste de prendre place à table.

Aucun de ses adversaires ne possède une grosse main : tout le monde passe sagement et Philippe révèle AK. On peut supposer qu’avec une main aussi forte et une fois cette boulette commise, il aurait engagé le reste de ses jetons.

Dans une semaine : la Coupe de Monde du poker

Dans huit jours à peine, les 20 et 21 mars prochain, toute la planète poker aura les yeux tournés vers le caillou de Malte, où se tiendra la première édition des Global Poker Masters. Appellation alternative : la Coupe du Monde de poker. Hé oui, rien que ça. Certes, ce label a été auto-apposé sur le concept par le grand manitou de l’opération, le boulimique entrepreneur Alexandre Dreyfus (on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je suppose), tout à sa croisade de redorer et étendre la popularité de notre jeu préféré (le néologisme clé : ’sportifier’, c’est à dire promouvoir le poker comme un sport). Mais force est de constater que la sauce prend auprès des fans, des joueurs pros, mais aussi des médias, y compris ceux dits ‘généralistes’, ce qui est de plus en plus rare ces temps-ci.

Car cette Coupe du Monde est plutôt bien ficelée sur le papier : les huit plus grandes nations du poker (leur grandeur étant mesurée par la performance globale de leurs joueurs au classement Global Poker Index, racheté il y a deux ans par Dreyfus) s’affrontent dans un duel à mort, à coup de pieux, gourdins, chaînes de vélo, et livres de Thomas Piketty. Le tout retransmis en direct sur Internet, avec des commentaires en cinq langues. Le dernier pays disposant de joueurs encore en vie est déclaré maître du monde, et peut donc commencer immédiatement à le dominer sans merci. Pardon ? Oui ? Ah. On me fait signe dans l’oreillette qu’en fait, il s’agira juste d’une série de Sit&Go, avec un pays déclaré vainqueur à la fin, à priori aucune mort sanglante n'est prévue. Bon, du poker, OK, c’est déjà bien quand même.

Joie : l’équipe de France est éligible pour participer à cette Coupe du Monde, en compagnie des Américains bien sûr, des Canadiens, des Anglais, des Italiens, de l’Ukraine, de la Russie, et de la nation numéro 1 du moment, l’Allemagne.

Pour constituer chacune de ces huit équipes de cinq joueurs, le classement GPI a tout naturellement été utilisé, la cinquième place étant réservée à une ‘wild card’, joueur sélectionné par les organisateurs sans que son classement GPI ne soit pris en compte. En ce qui concerne la France, Dreyfus a fait un choix naturel en invitant notre meilleur ambassadeur auprès du grand public : Patrick ■■■■■, auteur d’un joli come-back sur le circuit en 2014 avec notamment une finale sur le circuit World Poker Tour à Los Angeles. De quoi s’assurer un bon relais médiatique sur notre territoire : Canal+, Stade 2 et l’Equipe sont sur le coup, entre autres.

Le reste de l’équipe est constituée des meilleurs Français du classement GPI (même si deux d’entre eux ont pris la place de Fabrice Soulier et Benjamin Pollak, mieux classés mais empêchés de jouer par leur sponsor qui voyait d’un mauvais oeil l’interdiction des logos à table) : Erwan Pecheux, l’infatigable collectionneur de places payées à la langue bien pendue, Sylvain Loosli, très régulier depuis sa finale aux Championnats du Monde, ElkY, qui malgré une baisse de forme ces dernières années reste tout de même assez performant pour figurer dans les hauteurs du classement, et enfin Paul-Francois Tedeschi.

Sans doute le joueur le plus en retrait médiatiquement de cette équipe de France (forcément, quand on n'est ni sponsorisé, ni auteur d'une carrière à succès étalée sur trente ans), le Corse est d’un naturel discret, mais tous ses amis vous le diront : le jeune joueur (25 ans) est un redoutable technicien et sans doute l’un des futurs grands de ce jeu. Et puis, ses accomplissements jusque là, s’ils ne comportent pas - encore - de victoire majeure, parlent d’eux-mêmes : une 13e place au dernier Partouche Poker Tour en 2012, immédiatement suivie d’une place en finale des WSOP Europe joués cette année-là à Cannes (6e). Derrière, deux presque victoires sur des circuits infestés de regs : 4e à l’Unibet Poker Open (toujours à Cannes), puis deuxième à Gruissan, sur le circuit WPT National Series.

Toute la France du poker attend impatience de voir nos joueurs en découdre les samedi 20 et dimanche 21 mars prochain contre les Sam Trickett, Dan Smith, Ole Schemion, Olivier Busquet et autres Sorel Mizzi en lice dans cette compétition d’un genre inédit.

L’évènement sera visible en direct sur Internet, et je ne sais pas si j’ai le droit de le dire mais tant pis, impossible de contenir ma joie : j’ai été choisi pour commenter l’évènement en direct ! Je vous rassure, ils ont aussi recruter quelqu’un qui s’y connaît en poker.

Toutes les infos sur le Global Poker Masters

Le fonctionnement du Global Poker Masters (cliquez pour agrandir)

Flash info

20 heures à Marrakech : le huitième niveau du Day 1A vient de débuter et comme prévu, le coup d’envoi donné six heures plus tôt en compagnie d’un field clairsemé n’est plus qu’un lointain souvenir. Le compteur a considérablement gonflé depuis : on compte 167 inscriptions, dont 13 re-entry. Parmi les joueurs ayant remis la main à la poche, on compte Guillaume Darcrourt et Guillaume Diaz, qui a retrouvé la table de Brian Benhamou. Plus de cinquante joueurs ont perdu leur cava initiale et certains, en particulier ceux éliminés une fois l’après-midi terminé, ont préféré s’en tenir là pour ce soir. Citons par exemple Philippe Ktorza et Quentin Lecomte, qui tenteront à nouveau leur chance vendredi au Day 1B.

Encore deux niveaux de 45 minutes à jouer et les survivants pourront profiter d’un buffet fort agréable (d’après les échos qui me parviennent) offert par le casino Es Saadi.

Parmi les meilleurs départ en ce Day 1A, on compte Ludovic Riehl, actuellement assis derrière à un tapis de 85,000 (et devant une masseuse s’acquittant de sa tâche avec énergie), et notre aventurier préféré du poker, Moundir (80,000 environ).

Vous reprendrez bien un peu de bust ?

Affamé bien avant l’horaire (tardif) de la pause-dîner des joueurs (une omelette à onze heures, ça ne cale pas son homme), je me suis rendu au buffet avec un peu d’avance. J’étais accompagné de Guillaume Diaz : le Top Shark 2014 a perdu sa deuxième, et dernière cave de la journée peu après 20 heures.

« Je n’ai pas gagné un seul coup », résume Guillaume, me racontant une succession de combos gros pot/grosse main perdants (le premier en exemple : un joueur relance 900, un autre paie, un troisième 3-bet à 2,500, Volatile possède les Dames et 4-bet à 5,000, le 3-betteur lui répond tapis, Volatile passe, on les montre les As) Son parcours se termine sur un banal coin-flip joué avec quinze blindes.

Pas sûr que l’on retrouve Guillaume au départ du Day 1B : « J’ai quand même sauté de six tournois depuis que je suis arrivé », dit-il avec un rire jaune (dont, notamment, une bulle lors du tournoi qui a précédé le Main Event)

Un des convives coupe notre discussion : « Si tu achètes un troisième ticket, ca fait presque un EPT… »

« Enfin, je sais pas. C’est quand même un super tournoi. En théorique c’est sûrement une erreur de ne pas retenter. »

Au compteur surplombant les tables provisoirement vidées de leurs occupants : 96 joueurs restants, sur un total de 171 inscrits (chiffre non-définitif, mais presque). Au retour de la pause, on fera un état des lieux de la progression des têtes de série.

Baston entre qualifiés

Pierre Merlin est désormais assis à la table de Fabien Bischoff. Les deux qualifiés Winamax ont disputé un coup sanglant au retour de la pause-dîner.

Tout commence avec une relance en début de parole du vainqueur WiPT. A son tour, Fabien fait monter les enchères à 3,200. La parole revient à Pierre qui annonce être « obligé de payer ». Il va jouer le coup en sous-marin sur le flop KA3 (check/call 4,400), puis sur le turn 4 (check/call 5,000) avant de prendre l’initiative sur la rivière, un J, avec une mise de 11,000. Fabien ne perd pas de temps avant de payer, et voit Pierre lui montrer un AK parfaitement sous-joué pour l’occasion. Fabien est dépité : son As-Dame est perdant, et ce coup lui coûte plus de la moitié de son tapis.

Pierre Merlin : 60,000
Fabien Bischoff : 17,000
(Blindes 400/800, ante 100)

​

Fabien (en rouge) et Pierre (de dos)

On va manger des chips, t’entends ?

Ludovic Riehl (Team W) 120,000 Guillaume Darcourt 110,000 Brian Benhamou : beaucoup El Mostafa Ederoua 70,000 Moundir 60,000 Pierre Merlin (Qualifié W) 60,000 Martial Blangenwitsch 60,000 Julien Arethuse (Qualifié W) 48,000 Daniel Elkeslassy 40,000 Guillaume Jenner 32,000 Toukif Ourini 27,000 Rebecca Gerin 16,000 Fabiebn Bischoff (Qualifié W) 17,000

Tableau de bord
81 joueurs restants (sur 171 inscriptions, re-entry inclus)
Tapis moyen 63,000
Blindes 500/1,000, ante 100

El Mostafa Ederoua, troisième en finale du WiPT il y a une semaine

Une (belle) demi-heure avec Mikedou

23h38 - Ludovic Riehl était revenu de pause-dîner avec un solide tapis de 120,000. Une heure et demie plus tard, je le retrouve avec un montant à peu près équivalent (10,000 de moins à tout casser). Le bon moment pour rester collé à la table du premier Top Shark et détailler chacun de ses coups. Temps imparti : 30 minutes. Blindes 500/1,000, ante 100.

23h40 - Les adversaires de Mikedou me semblent être à 100% Marocains. J’observe Mikedou ouvrir à 2,300 deux crans avant le bouton. Les joueurs en blinde paient à toute vitesse (aucun joueur Marocain ne pourra jamais être accusé de tank intempestif : ici on pratique le poker à la Méditerranéenne, à savoir un jeu rythmé et nerveux). La SB annonce « J’ai une main de merde… Tu peux pas imaginer. » Ce même joueur donk-bet 2,800 sur le flop 854. La BB paie, mais pas Mikedou, et la SB renvoie une patate sur le turn, un 4. La BB abandonne, la SB montre sa main : 103. J’aime bien !

23h44 - Entre les coups, Mikedou consulte son téléphone portable. Probablement le compte Twitter @WinamaxSport, ça détend à tous les coups.

23h48 - Mikedou relance à 2,500 UTG. Tout le monde passe, sauf son voisin de droite qui snap (of course) de BB. Le flop 574 est checké. Sur le turn, une Q, la BB mise 2,400. Mikedou paie dans la foulée. La rivière est un 6. La BB renvoie à hauteur de 2,300. Mikedou marque une pause avant de relancer à 7,800. Aucune hésitation chez la BB, c’est payé. Mikedou montre ‘TPTK’ (top-paire, top-kicker) avec AQ. La BB retourne un QT perdant. (J’ai d'ailleurs remarqué que la BB avait retourné son jeu très vite et avec confiance, comme s’il allait montrer la main gagnante, genre deux paires. Bizarre, mais c’est peut-être moi qui interprète trop ce qui n’est au final qu’un showdown d’un coup de poker à minuit dans un établissement casinotier du Maroc.)

23h51 - Tout le monde passe jusqu’au bouton, c’est Mikedou, il relance à 2,300. La SB passe, la BB fait de même en annonçant « deux dix ». Probablement la main fétiche de Doyle plutôt qu’une paire.

23h53 - Le joueur UTG ouvre à 2,500. Payé par son voisin. Un peu plus loin, Mikedou 3-bet en utilisant deux jetons de 5,000 (je n’ai pas saisi si c’est une relance à 10,000 ou un montant inférieur). La parole relance au joueur UTG qui abandonne, ce qui n’est pas le cas de son voisin : il pousse l’ensemble de ses jetons, c’est beaucoup, 50,000 à vue de nez. Mikedou paie sans attendre un instant, et pour cause il est plus qu’armé avec KK. Son adversaire a déjà un pied dans la tombe avec KQ, et sera drawing dead dès le turn.

Un sortant !

Mikedou encaisse un bon gros pot pour grimper à 170,000, tandis que UTG annonce avoir jeté AJ (pour ceux qui se demandent, il aurait perdu le coup s’il l’avait joué à fond)

23h55 - Les blindes passent à 600/1,200 avec une ante de 200. Le superviseur annonce que ce niveau sera le dernier du Day 1A.

23h56 - Je prends en photo notre héros, et un joueur m’interpelle : « Tu as bien noté sur ton carnet qu’il n’avait pris que des belles livraisons de fish ? » Je lui réponds que je ne suis pas censé donner mon avis trop explicitement, et que par ailleurs les lecteurs sont probablement en mesure d’arriver à cette conclusion par eux-mêmes.

23h58 - Cette demi-heure passée à observer le pro du Team se termine avec une relance à 2,800 UTG. C’est payé par le joueur en milieu de parole et par la BB. Flop A32. La BB checke, Mikedou c-bet 3,800, c’est payé par le joueur au milieu, mais pas par la BB. Pas d’action sur le turn 4c et la rivière Jc. Mikedou montre KJ : sa paire trouvée sur la rivière n’est pas de taille contre le A8 adverse, mais il a perdu le strict minimum !

Sans avoir l'air de trop y toucher, Mikedou a passé une très belle demi-heure en cette fin de Day 1B !

On a gardé le meilleur pour la fin

Fin de Day 1A tonitruante à Marrakech ! A chaque table ou presque, qui d’une anecdote, qui d’un gamble à mourir de rire, qui d’un grand drame.

D’abord ce joueur qui, alors que l’on vient d’annoncer qu’il ne restait plus que trois coups à jouer ce soir, fait face à une grosse mise sur le flop, et décide de montrer l’une de ses cartes (une Dame pour la top-paire) afin de jauger sa réaction et détecter un tell éventuel. Une manoeuvre, comme il l’expliquera ensuite, courante et acceptée autour des tables de cash-game du Maroc, mais strictement interdite en tournoi. Le joueur abandonne, et écope d’un tour de pénalité entier : durant les premières mains du Day 2, il sera encore en train de purger sa peine !

Que dire de cette entourloupe finale de Guillaume Darcourt, ultime éclat de rire de la journée de notre dingo préféré ? C’est hilare comme un gamin chopé en train de manigancer un mauvais coup dans la cour de récré que Guillaume Darcourt a triplé son tapis sur la dernière main de la journée : il était bien entendu en troisième position au moment où les jeux ont été retournés préflop. Avec son tapis de 26,000, le champion WPT s’est probablement dit qu’il valait mieux tenter un dernier gamble, pour dans le pire des cas jouer le Day 1B avec un tapis tout neuf de 600 blindes. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé all-in avec 98 (plutôt pas mal, connaissant Guillaume) contre 88 et A8. Archi dominé, en somme, et le déroulé du board Q10Q2K gardera le suspens intact pour se terminer en feu d’artifice.

Résultat des courses : Guillaume Darcourt termine le Day 1A au dessus de la moyenne, et sera en congé demain.

Tragédie finale, enfin, pour Ludovic Riehl. « J’aurais aussi pu jeter préflop », dira après-coup le pro du Team Winamax, évoquant sa décision de payer avec 92 un 3-bet d’un joueur possédant un gros tapis. « Je sais qu’il a une grosse main, si je trouve quelque chose, je lui prends tout. » Et Mikedou trouvera effectivement le flop qu’il cherchait, Q29, et poussera son adversaire à pousser ses jetons avec un check/raise bien appuyé. Et effectivement, son adversaire retournera les As… Et trouvera le brelan salvateur sur le turn pour le sauver !

Ce coup du sort annule tous les efforts accomplis par Mikedou durant l’heure précédente : il chute en effet à 110,000.

Chip-counts (sélection)

El Mostafa Ederoua 216,000 Miroslav Alivovic 138,000 Brian Benhamou 131,000 Ludovic Riehl (Team W) 110,100 Guillaume Darcourt 80,000 Paul-François Tedeschi 67,100 Julien Arethuse (Qualifié W) 56,000 Moundir (WIP) 48,500 Rebecca Gérin 47,400 Pierre Merlin (Qualifié W) 30,500 Isabelle Baltazar 20,000

Tapis moyen 81,000
Blindes 800/1,600, ante 200

Ils ont sauté une ou deux fois aujourd’hui…

… Mais conservent la possibilité de retenter leur chance vendredi sur le Day 1B.

Martial Blangenwitsch, Daniel Elkeslassy, Guillaume Jenner, le qualifié Winamax Fabien Bischoff, Vivian Anseline, Guillaume Diaz, Philippe Ktorza, Quentin Lecomte…

Rendez-vous à 15h pour le Day 1B

Le classement officiel et complet sera publié vendredi dans la matinée. 64 joueurs environ ont survécu (sur un total de 171 inscriptions, dont 16 re-entry). Au départ du Day 1B, on retrouvera sans doute pas mal des éliminés du jour, ainsi que quelques joueurs moins tentés par des re-entry à gogo. Parmi eux, notre nouveau Top Shark Adrien Guyon !

Bonne nuit à tous !

Benjo

Merci pour le COV et go le team Wina. Joli départ de Mikedou :wink:

Day 1A : bilan chiffré

Avant de nous intéresser au Day 1B du Main Event de ces World Series of Poker à la sauce Marocaine, qui a débuté il y a trente minutes, on se penche sur le classement des survivants du Day 1A (voir en fin de page pour le classement complet)

Top 10

Frédéric Rizzo 264 000
Jorge Coello Esmoris 239 800
El Mostafa Ederoua 216 300
Alexandre De Zutter 154 800
Mostafa Boukri 154 000
Masbah Ben Baba 153 700
Farid Azarkan 150 000
Arnaud Peyroles 147 000
Saoudi Mimene 139 800
Sophien Arrar 139 500

Le reste du field (sélection)

Miroslav Alilovic 138 000 Brian Benhamou 131 300 Ludovic Riehl (Team Winamax) 110 000 Guillaume Darcourt 91 800 Julien Arethuse (Qualifié Winamax) 71 900 Paul-François Tedeschi 67 100 Moundir Zoughari (WIP) 48 500 Rebecca Gérin 47 400 Pierre Merlin (Qualifié W) 30 500 Isabel Baltazar 20 700

63 joueurs restants (sur 171 inscriptions Day 1A - Re Entry inclus)

Classement complet

Un invité de marque

163 joueurs au compteur après une grosse heure de jeu en ce Day 1B… Et l’on peut diviser les participants en deux sous-groupes : ceux qui ont déjà joué, et perdu hier et voient donc leur budget pour ce Main Event à 1,350€ se rapprocher dangereusement de celui d’un EPT (Fabien Bischoff, Martial Blangenwitsch, Philippe Ktorza…), et ceux qui, à l’inverse, font leurs débuts dans le tournoi aujourd’hui (Jessy Marillaud, David Susigan le Belge Olivier Baeten, Olivier Averso, Jean-Philippe Rohr, le récent finaliste du WiPT David Pecheur…)

Une tête de série incontestable est assise en table 5, de celles qui ont déjà accumulé des millions, des titres, et la gloire sur le circuit international, et font même figure de présence incongrue tant ils sont au dessus du field en termes de palmarès et de réputation : Surinder Sunar. Présent sur le circui depuis le milieu des années 80, le discret Anglais (je ne pense pas avoir entendu le son de sa voix plus de trois fois en dix ans) affiche plus de 4,5 millions de dollars de gains de carrière, des tables finales par dizaines, et surtout une inoubliable victoire à l’Aviation Club de France en 2004 lors de la défunte étape Parisienne du World Poker Tour : souvenez-vous, Sunar était resté de marbre des heures durant lors du heads-up final face à un Tony G déchaîné et éméché, jamais déstabilisé par les multiples bluffs et assauts verbaux envoyés en rafale par le Lithuanien, triomphant finalement à l’usure à force de patience.

Surinder / Tony G à l'ACF en 2004 : l'un des plus grands duels de l'histoire du poker (photo : Getty)

Shakkki-Marraakech

Quid du clan Winamax aujourd’hui ? Outre Fabien Bischoff, qui retente aujourd'hui sa chance après un essai infructueux hier, au moins un qualifié Winamax est au départ du Day 1B : Christophe, alias ‘Mehdi PASsa’.

Du côté des pros, repos pour Mikedou (qualifié hier avec un bon stack), et (peut-être) re-entry pour Guillaume Diaz - indécis hier quant à une nouvelle participation, Volatile dispose de toute la journée pour se décider, les inscriptions ne fermant qu’aux alentours de 21 heures.

Notre nouveau Top Shark Adrien Guyon est de son côté arrivé à Marrakech hier accompagné de sa petite famille, et touche pour la première fois les jetons à l’occasion du Day 1B, qu’il entame à la même table que Surinder Sunar.

J’ai vu Adrien payer depuis la petite blinde une relance venue d’un joueur en finale de parole. A sa gauche, Ouri Cohen (un joueur amateur parcourant le circuit en dilettante depuis de nombreuses années) 3-bet et Adrien est le seul payeur.

Flop K92

Pas de mise.

Turn 10

Adrien checke, et Ouri mise 625.

« As-Dame c’est pas suffisant », dit Adrien, « en revanche les Valets c’est bien. »

Le Top Shark complète la mise : « Allez, je penche pour As-Dame. »

Peut-être le résultat de ce dialogue : la rivière 7 est checkée, et Adrien montre une pocket paire de 6. Elle est perdante face aux Dames QQ d’Ouri. « Tu n’étais pas loin », sourit ce dernier en encaissant les jetons.

Pendant ce temps-là, à Vienne, on joue en petit comité

C’est un conflit de calendrier qui n’est que malheureusement trop fréquent dans l’industrie hyper-concurentielle qu’est le poker : alors que le Main Event des World Series of Poker de Marrakech bat son plein, une épreuve du circuit World Poker Tour est en cours à Vienne.

A en juger par les chiffres, le Maroc et son tournoi à 1,350€ l’entrée est plus séduisant que la capitale Autrichienne, plus chère avec un Main Event à 3,300€ : alors que 171 inscriptions ont été recensées hier au Es Saadi, ce sont seulement 69 joueurs qui se sont écharpés au bord du Danube pour le Day 1A. Actuellement en cours, le Day 1B rassemble pour le moment une grosse centaine de joueurs.

(Photo : WorldPokerTour.com)

Bonne nouvelle pour le clan Winamax : Michel Abécassis et Gaëlle Baumann ont franchi le cap du premier tour, terminant le Day 1A avec 71,600 et 53,000 unités, respectivement. Kool Shen complète ce trio Viennois : il joue en ce moment même le Day 1B. D'autres français sont au départ, comme Erwan Pecheux et Thomas Bichon. Nous vous tiendrons au courant de leur progression tout au long de l’épreuve, dont la finale est prévue mardi (on remarquera que les organisateurs ont eu les yeux plus gros que le ventre en étalant le tournoi sur cinq jours ! Tant mieux pour les joueurs, qui ne devraient pas se coucher trop tard le soir)

En apnée avec Guillaume Diaz

C’est aux alentours que seize heures que Guillaume Diaz a finalement cédé aux sirènes du Main Event, tentant sa chance pour la troisième fois. Je le retrouve deux heures plus tard avec un tapis légèrement diminué (25,000 contre 30,000 au départ), mais un sourire intact : « Cette table est un scandale ! Je ne sais pas si je vais jouer beaucoup de coups mais tu vas rigoler. »

18h03 - Au moment où je débute mon round d’observation d’une demi-heure, un joueur vient de se faire éliminer. A la table de Volatile, plus de 50% de Marocains, dont un Omar Lakhdir déjà très bien stacké avec 130,000. Les blindes sont à 100/200 avec une ante de 25.

18h08 - Guillaume est UTG et ouvre à 600. C’est payé par ‘Le Colonel’ (dont on a déjà évoqué le profil hier). En milieu de parole, un joueur du nom d’Azdine Beljadid 3-bet à 1,200. Ce n’est pas assez cher pour faire passer Guillaume et le Colonel.

Flop A85

Check de Guillaume, check du Colonel, Azdine envoie une jolie patate de 4,000. Seul Guillaume reste dans le coup.

Turn : une Q.

Guillaume checke encore, mais c’est pour mieux envoyer 20,000 et tapis après une seconde charge à 8,000 d’Azdine. Malgré la fold equity inexistante de cette relance, Azdine ne paie pas immédiatement. Il paiera, cependant, et secouera la tête en voyant Guillaume retourner les nuts : K9. Azdine secoue la tête : son A9 est déjà six pieds sous terre.

La rivière est superflue, mais tout de même retournée : une autre Q, et Guillaume double son tapis pour passer à plus de 50,000.

Etre à tapis avec 0% de chances de défaite : l'une des sensations les plus délicieuses que peut procurer le poker

18h12 - Dès la main suivante, Azdine est all-in pour ses derniers 2,000 (10BB) avec As-10. Omar Lakhdir le paie avec deux Valets, mais Azdine trouve un As sur la rivière pour se sauver.

18h21 - Un pot familial : six joueurs, et aucune relance préflop. La passivité est toujours de mise sur le flop A108, on passe donc directement au turn, un 8. Là, Guillaume prend l’initiative en misant 800. Il est payé par le Colonel (SB), Azdine (BB) et Omar (UTG).

Rivière : un 2. Là encore, personne ne mise (on totalise onze checks au cours de cette main). Omar montre AK : une bombe jouée de manière très prudente - ou piégieuse, je vous laisse apprécier.

Aux côtés d'une croupière du Es Saadi, Azdine et Omar

18h23 - Guillaume ouvre à 600 depuis le hi-jack. Le cut-off 3-bet à 1,500. C’est payé par Omar de BB, et Guillaume reste pour voir le flop, qui tombe Q63 et ne provoque aucune action.

Turn : 9. Omar mise 3,000. Guillaume abandonne, mais pas le cut-off.

Rivière : 7. Omar mise une dernière fois : 3,000 encore. Son adversaire abandonne, non sans y avoir consacré une minute de réflexion.

18h25 - Les blindes passent à 150/300 avec une ante de 25. Les coups suivants n’engagent pas Guillaume de façon significative. Conclusion de Guillaume, qui a peu joué mais doublé son tapis durant la demi-heure que j’ai passée à l’observer : « C’est pas si facile, le poker à Marrakech… Beaucoup de joueurs tricky ! »

Maison pleine

19 heures à Marrakech. Nous arrivons à mi-chemin du Day 1B, et le compteur n’en finit plus de grimper : 268 inscrits aux dernières nouvelles, et il reste encore plus de deux heures aux retardataires pour s’inscrire. Au global, on a depuis longtemps dépassé les 400 entrées, incluant plus de 90 re-entry.

Parmi les joueurs en course dont je n’avais pas encore évoqué la présence, citons Quentin Lecomte et Guillaume Jenner (présents hier lors du Day 1A), Bernard Guigon, Jean-Marie Vanderborne, Patrick Sacrispeyre, Matas Cimbolas, ou encore Philippe Barouk.

On dirait bien que le joueur le plus titré du field n’a pas fait longtemps à Marrakech : Surinder Sunar est introuvable autour des tables…

Pendant ce temps, un tournoi de Pot Limit Omaha a débuté en parralèle. 4000 dirhams l’entrée (360€), et peu de motivés (une soixantaine) malgré la chevalière WSOP promise au vainqueur… Quelqu’un pour me stacker ? Je suis très fort en tirages.

Il en a comme des melons

Adrien Guyon a disputé l’un des plus gros pots de ce Day 1B jusqu’à présent… L’a t-il gagné, l’a t-il perdu ? « C’est un bon gros spew », commente t-il à chaud, doublé d’un « misread [erreur de lecture en VF] ».

On écoute notre Top Shark :

« Le joueur UTG relance à 1,000. Je suis en milieu de parole avec 97, je 3-bet à 2,700. Derrière, la petite blinde met 6,600. Il a un gros tapis, quelque chose comme 80,000 [Adrien possède juste un peu plus]. Fold chez UTG, ça revient à moi je paie. »

Le flop 1082 offre un tirage de quinte à Adrien.

« Il mise 7,700, je paie. »

Turn K

« Il mise 15,500. J’envoie tout ! »

Adrien est payé à la vitesse de l’éclair, forcément : son adversaire retourne KK pour le brelan. Il n’est pas sauvé par la rivière, et perd un énorme pot.

Je demande à Adrien la motivation derrière ce gros bluff (parce que forcément, il y en a une) « J’ai de la fold equity et dans sa range, il y a aussi les As-X, comme As-Dame et As-Valet, et aussi deux Dames, deux Valets… C’est dur pour lui de payer avec ses mains, quand je fais tapis je représente un Roi grand minimum. Avec les As, c’est un casse tête aussi. Mais c’est tout de même un spew… »

Après cette grosse défaite, Adrien est au bord de l’élimination avec seulement six blindes restantes, mais va parvenir à doubler rapidement, puis à remporter d’autres pots : le voilà désormais remonté à 25,000, soit cinquante blindes à ce stade de la partie. Rien n’est perdu !