WSOP 2023-Rubriques - À la une

Julien Sitbon, le deep run avec un seul œil

Comme si Florian Ribouchon ne nous avait pas donné assez de travail, un autre Français a décidé de s’inviter sur un Final Day avec des gros chiffres. Et qui d’autres que Julien Sitbon pour s’offrir, encore une fois, une opportunité de scorer gros sur ces WSOP ?

Event #59 : 3 000 $ Freezout (Fin de Day 2)

Le champion français n’en est pas à son premier coup d’essai sur cette édition 2023. Déjà finaliste du 3 000 $ 6-max (pour près de 124 000 $), 27e du beau Secret Bounty à 10 000 $ (pour 20 617 $ hors primes), Julien enchaîne un nouveau deep run sur un tournoi très relevé, le 3 000 $ Freezout. Et avec un seul œil !

Sitbon

« C’était une journée un peu délicate parce que j’ai pris une balle dans l’œil au Padel, explique Julien. Sur la fin de journée, ça commençait à tirer un peu. Je mettais des lunettes de soleil pour éviter que ça fatigue trop les yeux. Mais bon, ça c’est bien passé, je suis très content d’être là, et demain 19 left, c’est top ».

Deux heures avant ces commentaires, Julien était pourtant tombé dans la zone rouge. Une sombre histoire de "flush over flush" contre Niall Farell le faisait redescendre près des dix blindes. Sitbon a trouvé les ressources pour revenir dans la partie, et même un sac de jetons. « J’ai re-steal une fois, deux fois, c’est passé. Ensuite, j’ai défendu 55 contre Jesse Lonis. C’est venu 1052, il a bet j’ai payé. Turn, doublette du 2, il a fait tapis, j’ai payé et il avait A6 (et donc drawing-dead). C’est ça qui m’a remis au-dessus des 3 millions ».

Julien reviendra demain avec la moyenne, à 19 left de 675 briques, pour affronter des adversaires redoutables. « Il reste beaucoup de bons joueurs. Barak Wisbrod, un Israélien qui est très fort (et chipleader en primes), Dario Sammartino, Gianluca Speranza, Jesse Lonis… Au moins la moitié du field, ce sont des très bons joueurs ».

Pas de quoi effrayer Julien Sitbon, qui sera armé d’une petite trentaine de blindes et de tous les talents qu’on lui connait pour combattre ces top joueurs. Le Français arrivera en confiance, à mi-chemin d’un Vegas bien plus juteux que les autres années. Et ce n’est pas totalement dû au hasard.

« Je me suis bien préparé, j’ai vraiment à cœur de bien faire et je suis content de ce que je fais, explique Sitbon. Il n’y a rien de particulier, mais j’ai appréhendé Vegas différemment cette année. J’arrive à bien me reposer, je dors mieux la nuit, je suis assez rigoureux, je n’enchaine pas tous les tournois à droite à gauche : je reste focalisé sur ce que je veux faire ».

Rendez-vous à partir de midi heure locale pour le Day 3 de ce Freezout. Une heure avant la grande finale de Florian Ribouchon. Le scénario rêvé ? Couvrir deux “TF” en simultané et courir d’une table à une autre pour supporter nos deux champions.

Pay-out :

1er : 675 275 $ 2e : 417 338 $ 3e : 303 884 $ 4e : 223 657 $ 5e : 166 404 $ 6e : 125 170 $ 7e : 95 203 $ 8e : 73 225 $ 9e : 56 963 $ 10-11e : 44 823 $ 12-13e : 35 681 $ 14-17e : 28 739 $ 18-19e : 23 423 $

Ribouchon jouera pour le million

Le dernier survivant du clan bleu gagne sa place en finale. Perçant un field de plus de 10 000 joueurs, Florian se battra demain pour la perf d’une vie, à 6 left de 1 201 564 $.

Event #53 : 1 500 $ Millionaire-Maker (Fin de Day 4)

Ribouchon

Toute la France derrière Ribouchon !

Une barbe brune, une gouaille et un sens de la dérision devenus célèbres dans tous les casinos de France. Voilà plus de dix ans que Florian Ribouchon tape le carton un peu partout. Quelques coups d’éclats à Deauville, à Cannes, à San Remo et à Paris, mais cela faisait un moment qu’on n'avait pas vu Florian péter les scores sur un tournoi de poker. Il faut parfois attendre dix ans pour s’ouvrir l’opportunité d’une carrière. Demain, Florian jouera la plus grosse table de sa vie, une finale de Millionnaire-Maker, une partie de cartes à 1 201 564 $.

« C’est n’importe quoi ce qu’il se passe. Je n'arrive pas à gagner un tournoi de 80 joueurs et je me retrouve là » souffle Florian, à chaud, quelques minutes après avoir bagué ses jetons pour le Day 5. Au moment de ressasser sa journée, un premier commentaire général vient à Ribouchon : « C’était long ».

Près de onze heures de jeu pour les six survivants de ce tournoi, qui avait débuté à 10 heures du matin, avec 41 concurrents. Parti en queue de peloton, Florian a mis le gros braquet d’entrée pour remonter dès le début d’après-midi dans le groupe de poursuivants.

Ribouchon

« Que s’est-il passé déjà, tente de se remémorer le joueur, encore émoussé par l’effort ? Ah oui ! Il s’est passé un truc incroyable au début. Ça avait bien commencé, j’étais monté de 4 à 8 millions. J’open early et le mec en SB fait tapis. Big blinde fold, et là, la SB jette ses cartes. En fait, il n'avait pas vu que j’avais open. Du coup, il a eu range de BvB. J’avais prévu de raise-fold pour 13 blindes A10 mais du coup, on va pas passer ça. Je paie, et il y avait 109 en face ».

Un premier double-up pour se replacer dans la course, sur un tournoi où l’average descendra rapidement sous les trente blindes. Pour franchir les étapes, il faut maintenir son rythme de grind, et passer les coups clefs. Chose que le Français a fait à plusieurs reprises.

Un premier spot crucial en demi-finale avec un just call AA en BB sur un open bouton. Le flop vient 669, Ribouchon opte pour le check-raise tapis 18BB deep et c’est payé par deux dix. Brique-brique, Florian monte à 20 millions.

Il fait le dos rond jusqu’en table finale, où il arrive avec 20 blindes. Large chipleader, Andreas Kniep envoie un 3-bet tapis SB sur un open du Français. Snap-call avec JJ et il faudra tenir face au A3 adverse. J au flop, drawing-dead turn, explosion dans le rail, Florian monte à 31 millions.

Le kop en question était plutôt nombreux. Une armée de grinders et grindeuses, professionnels et amateurs, amis et connaissances, criaient dans le dos de Ribouchon. Comme souvent aux WSOP, un simple vol de blindes suffisait à lancer les clameurs. Mais lorsque tombe une river validant un double-up, le spot télévisé se met à trembler.

Ribouchon

Des refrains remixant « Free From Desire » à la sauce Ribouchon, des chants de supporters scandant « Floriannnnnnn est magique » ou tout simplement des hurlements sauvages sans grande coordination, pourvu que ce soit bruyant.

Mentionnons également ce gang de Hongrois ayant commencé la vodka-cranberry dès midi et qui faisaient à cinq presque autant de décibels que les trente Français, pour supporter leur héros Andras Matrai.

La bataille du rail franco-hongroise ne reprendra cependant pas demain, puisque sur l’ultime main du Day, Ribouchon se chargeait lui-même d’évincer Andras.

Un open CO 3 200 000, une défense du Hongros en grosse blinde, un flop K107, et le sort en était jeté. C-bet petit Ribouchon, check-raise tapis avec K4 et c’est snap-call par AA. « Teniiiiiir » hurle le clan français, en prenant Florian par les épaules, fixant avec intensité la carte que s’apprête à déposer le croupier… As. C’est gagné !

Ribouchon

C’est donc dans un « Et pour Ribouchon allez alleeeeeez » que se conclut ce Day 4, les floors ayant soudainement décidé d’arrêter la partie alors que la fin de journée était originellement prévue à 5 joueurs left.

Ce pot décisif permet au Français de passer virtuellement en 2e position au chipcount. Intouchable aujourd’hui, Pavel Plesuv maintient les poursuivants à distance, tandis que Myles Mullaly et Adreas Kniep se situent juste derrière le Français. Paul Gunnes et Victor de Souza reviendront demain en tant que shortstack, avec respectivement 13 et 15 blindes.

« Je suis un peu déçu du casting… Il n’y a pas un fish ! C’est un tournoi de 10 500 joueurs et à la fin, tout le monde est bon. Pavel est très bon, il n’y a personne de nul en tout cas. Je vais réfléchir un peu à la stratégie ce soir ».

Ribouchon

Bataille de blinde tendue entre Florian et Myles Mullaly. Le jeune Américain est bien revenu sur la fin de partie pour se positionner juste derrière le Français au chipcount.

Florian disposera d’un peu moins de 30 blindes à la reprise, à partir de 13h heure locale. Avec des paliers allant de 90 000 $ à 350 000 $, Ribouchon pourra s’appuyer sur toutes ses années d’expériences pour aller chercher la perf de sa carrière. « On va essayer de faire du mieux possible, promet le héros français. J’avais fait une pré-table finale d’un EPT il y a cent ans. J’ai regretté certains plays et je m’en voulais. C’est des trucs qui marquent un peu. Là, je veux juste pas regretter, je fais ce que je pense être le mieux, et puis on verra ». En attendant, ça sera une chicha pour décompresser et mettre en place la tactique, puis dodo. L’alcool et les célébrations, on les laisse pour l’instant au rail. Demain, on joue pour 1,2 million.

Ribouchon

Florian signe quelques autographes à ses fans, et notamment son supporter numéro 1, un certain Paul G, tout heureux de recevoir un souvenir de son héros.

Chipcount :

Pavel Plesuv (Moldavie) : 70 300 000 Florian Ribouchon : 46 000 000 Myles Mullaly (USA) : 43 600 000 Andreas Kniep (Allemagne) : 34 800 000 Paul Gunness (USA) : 24 100 000 Vitor De Souza (Brésil) : 20 800 000 Anton Smirnov (Russie) : 19 800 000

Plesuv

Pavel Plesuv a geré ce début de finale d'une main de maître, avec notamment un joli 4-bet sur la tête Paul Guness. Le grinder roumain reprendra la partie avec 70 millions de jetons soit, un peu moins de 40 blindes.

Pay-out :

1er : 1 201 564 $ 2e : 1 003 554 $ 3e : 650 058 $ 4e : 501 182 $ 5e : 373 : 524 $ 6e : 287 252 $

Kniep

La fantaisie d'Andreas Kniep avait déjà animé les deux derniers Main Event. La plus belle moustache du field s'offre un nouveau méga-deep run sur un gros tournoi WSOP et attaquera demain la partie avec le 4e tapis.

Le prix du public pour Kniep

Grand animateur de ce tournoi, que ce soit à table comme en dehors, Andreas Kniep se fait éjecter au pied du podium sur un bad-beat effroyable. Sorti sous l’ovation du public, l’Allemand a encore marqué ce tournoi par sa fantaisie et sa spontanéité, comme il l’avait déjà fait lors des deux précédents Main Event.

Event #53 : 1 500 $ Millionaire-Maker (Final Day)

Kniep

Cette moustache poursuit sa liaison passionnelle avec les WSOP. Il y a deux ans déjà, Andreas Kniep marquait de son empreinte le Main Event 2021. Sa couette en palmier dressée sur le crâne, son style vestimentaire excentrique, son jeton fétiche du Bayern Munich et ses célébrations enflammées avaient conquis caméras, couvreurs et spectateurs…

Son parcours fabuleux s’arrêtait malheureusement en 18e position, quelques minutes après avoir perdu le pot de superchipleader sur un bad beat qui doit encore certainement revenir dans ses cauchemars. Deux As chez Kniep, deux Rois chez Andreas Onikoul, un pot à trois averages, et un Roi fatal tombé sur la river.

L’année dernière, Andreas remettait ça en atteignant encore le Day 3 du plus beau tournoi du monde. Cette fois, l’Allemand n’a pas affolé les compteurs, mais son bonnet rose et sa moustache avait encore largement égayé le tournoi. Nous étions d’ailleurs partis à la rencontre de l’ingénieur logiciel, qui nous racontait alors le campement qu’il monte chaque année à Burning Man, et ses liens avec la musique électronique, et notamment le label Nie Wieder Schlafen.

Pour la troisième année consécutive, Andreas Kniep se fait encore remarquer sur le festival des WSOP. Et encore une fois, c’est autant le style du joueur que sa performance aux tables qui attire les regards.

Hier, il débarquait vêtu d’une salopette de la NASA par dessus un body vert fluo. La chemise de finale est plus traditionnelle, mais le bonnet rose, la moustache et le jeton du Bayern sont toujours là. Quand à sa bonne humeur, il suffit d’un petit coup du destin pour allumer la flamme.

Dès les premières minutes de la finale, le joueur hurlait son bonheur vers le ciel après ce flip décisif remporté contre De Souza. Une joie tellement expressive qu’Andreas en cassait le rebord de l’estrade télévisé, sur laquelle il s’était sur-élevé pour communier avec son public.

Un kop qui s’est d’ailleurs habillé aux couleurs de son héros. Une grosse dizaine de copains, tous chapeautés d’un bonnet rose, et qui n’ont pas hésité à apporter les accessoires fantaisistes qu’ils utilisent certainement à Burning Man, à l’image de ces colliers à paillettes ou de cette grande licorne en hélium qui flotte au-dessus de leur rail.

Kniep

Andreas ne fait pas seulement dans l’esthétique. L’ingénieur logiciel a beau être un amateur assumé, il n’en demeure pas moins un sacré joueur de poker. Plutôt du côté aggro de la force, Kniep met perpétuellement ses adversaires dans des spots indélicats. Et lorsque son adversaire tente de lui mettre la pression, Andreas est capable de poser ses balls sur la table pour payer avec des mains peu évidentes.

J’en veux pour preuve ce call téméraire avec AJ, alors que Pavel Plesuv lui demandait l’intégralité de ses presque 30BB sur un duel de blindes. Au vu des considérations ICM et de sa positon (2ème en jetons à cet instant), beaucoup aurait préféré lâcher l’affaire et attendre un spot plus sûr. L’Allemand s’est quant à lui tourné vers son public, lâchant un petit “it’s gonna be a big one” avant d’avancer la pile de pions au milieu : Call.

Pavel retourne AJ, pour un pot qui se dirige tout droit vers le split… Jusqu’à ce flop 1042. Petit frémissement dans le public, attention aux cœurs. 8 sur la turn. La plaisanterie commence à ne plus être drôle.

Andreas marche vers le croupier et lui glisse un petit mot à l’oreille, comme pour lui dire “s’il te plait, arrête avec tes mauvaises blagues”. 6 river. Andreas est passé à deux doigts de la correctionnelle, mais récupère ses pions. Sur le chemin de sa chaise, il s’arrête de nouveau près du croupier, à qui il délivre un bisou sur le crâne, avant de reprendre la partie. Le “Kniep style”.

Kniep

Le deuxième duel avec le Moldave accouchera d’un dénouement moins heureux. Encore une fois, les deux premiers au chip count se mettent sur la tronche, Pavel tentant bien sûr de jouer sur la pression ICM. Iso 3,5x pour faire gonfler le pot, check-check sur le flop 789 et Pavel part à l’assaut sur la turn 5. 7 500 000, payé. River 2, 18 000 000 envoyé. Kniep prend deux minutes pour réfléchir, se lève de sa chaise quelques secondes puis avance encore une pile de jetons, pour un call courageux avec son Q9. Andreas pense même avoir fait le hero-call, jusqu’à ce que Plesuv retourne Q6. La dame dominée avait trouvé la quinte. Pavel s’envole au-dessus des 130 millions, Andreas tombe sous les dix blindes.

Un coup d’arrêt terrible, mais l’Allemand n’est pas du genre à se laisser abattre. Un premier double-up avec A5 contre K10 lui permet de revenir près des 30 millions. Dans la foulée, Andreas pose le piège avec la meilleure main du poker.

Kniep

Open Florian Ribouchon 4 000 000 bouton, call sournois de l’Allemand et Plesuv tombe dans le piège. 3-bet shove avec A2 pour mettre la pression maximum. Un move qui fait fuir le Français mais pas l’Allemand, qui referme le piège avec ses deux As.

Le spot est parfait pour la remontada et Andreas affiche un large sourire jusqu’à ce flop 1053. Même chorégraphie que tout à l’heure, Kniep se dirige vers le croupier et lui glisse deux mots à l’oreille. Mais cette fois, les cartes sont sans pitié. 4 sur la turn, Pavel vient de rentrer la ventrale. Un pique pourrait tout de même sauver l’Allemand. Mais le river scelle le sort d’Andreas, éliminé au pied du podium, pour 501 182 $.

L’espace de quelques secondes, “Rayo” est sonné. Comme il y a deux ans, le joueur s’est fait trahir par la meilleure main du poker, dans un pot pesant près d’un million de dollars. Pourtant, il suffit d’une minute pour qu’Andreas retrouve le sourire. Le clan allemand chante à la gloire de son héros et tous les autres kops, français, moldaves et américains suivent le rythme pour applaudir chaudement Andreas. Un hommage qu’on voit rarement sur une partie de poker. Celui-là est amplement mérité. Bravo Monsieur Kniep, et on espère, à très bientôt !

Kniep

Ribouchon reste sur le Pavel

Florian Ribouchon échoue à un cheveu du bracelet, mais sa perf résonne comme une victoire. Le grinder réalise un score tonitruant en prenant la deuxième place du mythique Millionaire-maker. Ce soir, il est tombé contre l’os Pavel Plesuv. Les deux hommes repartent millionnaires, mais c’est bien le Moldave qui remporte son premier bracelet, pour 1 201 564 $. Retrouvez l'interview de notre héros français ici.

Event #53 : 1 500 $ Millionaire-Maker (Fin)

Plesuv

Le finale était presque parfaite. Une gestion de stack remarquable, une grind consistante, un peu de réussite sur les deux coups à tapis pré-flop… Pendant les quatre heures de jeu, Ribouchon a mis tous les ingrédients nécessaires pour se cuisiner un bracelet WSOP.

Pavel Plesuv a cependant conservé la toque de chef tout le long de la partie, Florian jouant à merveille son rôle de second, pour se partager les éliminations avec le joueur moldave. Florian s’était farci les deux premières, Pavel se chargeait du finish. Après le bad-beat terrible infligé à Andreas Kniep, Plesuv s’occupe du cas Paul Guness.

Guness Plesuv

La première balle sur un duel A-8 vs A-7 est esquivée par l’Américain sur un split river. Mais sur la deuxième, le Q-8 de Plesuv touche sa cible, avec une Q turn qui gagne contre le A-3 de Guness. Les floors apportent le bracelet, le heads-up se met en place, le titre WSOP se jouera entre le chef et son second.

Ribouchon Plesuv

Le premier quart d’heure est favorable au Français. Florian arrache un ou deux coups et hit un brelan puis une quinte pour remonter de 35 à 60 millions. Ca reste 140 de moins que Pavel, qui ne semble pas vraiment inquiété. Quelques minutes plus tard, c’est au tour du Moldave de frapper le board.

Open 5 000 000 Plesuv et 3-bet 13 500 000 de Ribouchon (26BB de départ). Plesuv paie et le flop vient K52. Check Ribouchon et Pavel envoie une première praline à 9 millions. Payé. Doublette du K sur la turn, Plesuv va au bout de son idée et envoie la sauce, pour les 31 millions restant à Ribouchon. Florian ne parvient pas à se dépêtrer de son JJ et paie, pour voir son opposant retourner KQ. La river 3 sera la dernière du tournoi, Pavel Plesuv vient de remporter le Millionaire Maker, et 1,2 million de dollars.

Plesuv

« J’ai eu beaucoup de deep run sur les World Series, mais jamais de bracelet, raconte Pavel lors de la traditionnelle mêlée de journalistes, en faisant référence notamment à sa deuxième place l’an dernier sur le 10 000 $ 6-max. C’est génial de remporter mon premier, qui plus est sur un field si énorme, et pour un montant si gros, le plus gros de ma carrière ».

Chipleader du début à la fin de la table finale, Pavel nuance sa domination en rappelant ce coup de théâtre face à Andreas Kniep. « Honnêtement, je n’avais pas ce sentiment que j’avais la victoire en main. Les stacks étaient assez serrés. Si je perds le A2 contre AA, je ne suis plus chipleader. J’ai surtout profité de bons spots en demi-finale pour me construire un gros stack ».

À la question classique, que va-t-il faire de toute cette oseille, le Moldave répond en toute franchise. « D’abord, je vais payer mes taxes. Ensuite, je vais prendre des bières et faire la fête. Je continuerai aussi à supporter l’Ukraine et les personnes dans le besoin. Et peut-être que je vais m’acheter une maison, je vais voir ».

Un énorme GG à Pavel Plesuv, dont le titre ne souffre d’aucune contestation. Florian Ribouchon s’incline contre un grand joueur, respecté par tous ses pairs et qui allonge un peu plus son palmarès déjà ronflant. Le clan français est bien évidemment déçu de ne pas ramener le bracelet à la maison, mais une perf de cet acabit résonne comme une victoire. Après un petit encas pour se sustenter et se désaltérer, Florian Ribouchon nous accorde d’ailleurs une petite interview, histoire de débriefer cette journée de poker à 1 million de dollars.

Ribouchon

Tableau 1 500 $ - Millionaire-Maker - 10 430 joueurs

1 - Pavel Plesuv (Moldavie) : 1 201 564 $ 2 - Florian Ribouchon (France) : 1 003 554 $ 3 - Paul Funness (USA) : 650 058 $ 4 - Andreas Kniep (Allemagne) : 501 182 $ 5 - Anton Smirnov (Russie) : 373 524 $ 6 - Myles Mullaly (USA) : 286 522 $ 7 - Vitor De Souza (Brésil) : 22 749 $ 8 - Andras Matrai (Hongrie) : 173 683 $ 9 - Chalres Benoit (Canada) : 136 602 $

Sitbon complète la Team Poulydorée

Deux runner-up français sur un même jour de WSOP. Quelques heures après Florian Ribouchon, Julien Sitbon échoue à son tour à une marche du bracelet WSOP. Cette édition ne sera - a priori - pas celle des champions du monde français. En revanche, elle sera celle des super-perfs françaises. Aux termes d'un scénario improbable, Julien valide une deuxième TF WSOP en deux semaines et explose son record de gains, devant un rail bleu qui a enflammé l'Event center de 13H jusqu'à minuit.

Event #59 : 3 000 $ Freezeout (Fin)

Sitbon

« On est des looseeeers ! On est des looseeeers ! On est, on est, on est des loseers ! » entonne Florian Ribouchon en tournant autour du plateau télévisé. Le protagoniste de l’après-midi a repris son rôle de prédilection. Celui du barde du rail, lançant les chants de supporters de sa voix enrayée et parfumée des différentes liqueurs apportées par les serveuses du Horseshoe.

Le refrain de Florian est bien trouvé. En bon Français, Ribouchon et Sitbon ont tous les deux terminé runner-up d’un tournoi WSOP. Le même jour. Des “loosers” ayant respectivement gagné 1 003 057 $ et 417 338 $. Ça fera quelques billets pour sécher les larmes de la défaite… Ou pour célébrer leur magnifique performance. Comme Florian il y a quelques heures, Julien a vu le bracelet WSOP posé à quelques centimètres de lui au moment de jouer son duel final. Mais quelques minutes après sa sortie, le joueur ne voit que du bonheur.

Sitbon

« Je ressens beaucoup de gratitude. J’ai fait 2e d’un énorme tournoi avec 1 600 joueurs, rappelle Julien après s’être extirpé du large rail français. La “TF” c’était entre 15 et 20 deep, donc ça pouvait se jouer à n’importe quel moment, j’aurais pu faire 10e, 8e et j’ai fini 2e donc c’est quand même énorme. J’ai démarré le HU avec avec 12 millions contre 51. Il y avait quand même plus de chance que je perde, je pense avoir fait ce que je pouvais. Je suis quand même très satisfait ».

Le deuxième héros du jour le souligne très justement : il a profité d’un scénario favorable. Arrivé en finale avec le 2e plus gros stack, Julien décide de prendre un flip conter Naza Buhaiov, avec 77, qui ne tiennent pas contre le AJ de l’Ukrainien. « Ça m’a remis dans le ventre mou, ce qui était assez compliqué puisqu’il y avait beaucoup d’ICM. Il fallait vraiment être très solide, très rigoureux. Ça s’est bien passé par la suite, les paliers ont sauté 10, 9, 8, 7 et là je gagne un gros coup à tapis ».

Dernier en jetons, Julien voit en effet Robert Schulz lui mettre la pression maximum en bataille de blindes. Le Français se réveille avec AQ et paie debout sur la table. C’est bien devant le J6 de l’allemand, mais Julien sue un peu sur le flop AK2. Pas de carreaux, Sitbon double et revient dans la partie, avec une petite quinzaine de blindes.

Après la sortie Burlacu (6e, pour 125 170 $), Julien remporte un nouveau coup crucial, avec QJ qui frappe le J turn pour abattre le AK. « C’est un coup qui change tout. Parce que Dario se retrouve cripple et bust derrière (5e, pour 166 604 $). Ensuite, c’est Barak Wisbrod qui se prend flush contre full (chez Robert Shulz), il se retrouve cripple et je le bust. Et après, deux Rois contre deux Dix qui sont partis en couille, je ne sais pas comment, et je me retrouve en HU ! Clairement, je ne peux pas me plaindre, c’est vraiment magnifique ».

Sitbon

Un enchainement de péripéties qui ont permis à Sitbon d’effacer un à un des paliers colossaux. « C’est des grosses sommes, mais je t’avouerai que je n'ai pas regardé. De toute façon, on connait un peu les structures de pay-out. Je savais ce que je devais faire en termes d’ICM ». Il demandera tout de même combien au moment de récupérer son ticket pour le pay-out : 417 338 $.

Son score de 237 000 € acquis au MCOP d’Amsterdam il y a de cela huit mois est explosé. Et encore, ce gain était plus de deux fois supérieurs à tous ces différentes, à toutes les perfs à 50-80k, que le Français enfilait comme des perles il y a quelques années.

« Ça va avec le travail que je fais depuis l’année dernière. J’ai décidé de jouer plus cher, que ce soit des 5k, des 10 et des 25k bien sélectionnés, sur lesquels je vends un peu. Et mon cœur de buy-in, c’est le 2 500 - 5 000. Même sur le 10 000 $ d’il y a deux semaines, je me sentais très bien. J’aime ces structures un peu rapide de 30-40 minutes. Quand on joue en finale pour des sommes très élevés, il ne faut pas faire d’erreur. Moi qui n’ai pas beaucoup bossé le jeu, c’est vraiment un truc d’instinct et d’expérience. J’essaie vraiment de faire mon maximum là-dedans ».

« J’avais dit un bracelet avant mes 40 ans »

Sitbon

Le palmarès de Julien était encore vierge de tables WSOP au début de cette édition. Une semaine après le 3 000 $ 6-max, le numéro 1 GPI France de l’année 2022 remet ça avec une deuxième place. Voilà deux belles cases de cochées. « Honnêtement, je m’étais donné un objectif qui était très élevé cette année. D’habitude, je me dis toujours “le bracelet, le bracelet”. Cette année, j’ai préféré me dire “objectif difficile : + 500k”. Ce qui était très relevé. Et je suis virtuellement dedans. Je suis très content ».

Et le bracelet alors ? Sommes-nous condamnés à faire des finales inachevées tout le long de ces WSOP ? Si on ne peut plus compter sur Julien Sitbon en heads-up, comment allons-nous faire ? « J’avais dit que je voulais un bracelet avant les 40 ans. J’avoue, il me reste quatre jours (avant son 40e anniversaire), ça risque d’être compliqué. Il me reste le 5k, je vais quand même le buy-in demain. Et puis, je n’ai pas dit mon dernier mot du tout dans ces WSOP. Il reste encore 7 ou 8 events pour aller chercher un bracelet, avec en ligne de mire, le Main Event ».

Il l’attaquera justement le lendemain de son anniversaire. La fête sera double, en célébrant le passage vers la quarantaine et la plus belle perf’ de sa carrière. Avant d’ouvrir cette nouvelle décennie par le plus beau tournoi du monde.

Schulz

Après avoir maintenu Sitbon à distance, Robert Schulz a conclu la partie sur une anecdotique rencontre A2 contre Q5 (crédits photo WSOP).

Tableau 3 000 $ Freezeout - 1 598 joueurs

1er - Robert Schulz (Allemagne) : 675 275 $ 2e - Julien Sitbon (France) : 417 338 $ 3e - James Mendoza (Philipines) : 303 884 $ 4e - Barak Wisbrod (Israël) : 233 657 $ 5e - Dario Sammartino (Italie) : 166 404 $ 6e - Robert Burlacu (Roumanie) : 125 170 $ 7e - Nazar Buhaiov (Ukraine) : 95 203 $ 8e - Kunal Patni (Inde) : 73 225 $ 9e - Jesse Lonis (USA) : 56 963 $ 10e - Shon Aroeti (Israel) : 44 823 $

Sitbon

Deux "loosers" plein d'amour

Bruno par le haut, Naza par le bas

Un Français et un Team Pro se distinguent à 14 left du Stud8 Championship.

Event #63 : 10 000 $ Seven Card Stud Hi-Lo 8 or Better Championship (Day 3)

Après la folle journée d’hier, Bruno Fitoussi reprend le flambeau du clan français. Seul représentant bleu sur le Stud8 Championship, le “King” avait annoncé la couleur dès le premier jour en prenant le chiplead du tournoi, avec un peu plus de 330 000 jetons. Le Day 2 n’a pas été aussi fluide, mais Fitoussi a assuré l’essentiel, en baggant 100 000 jetons de plus et validant ainsi son premier Day 3 du festival.

Fitoussi

« C’était dur, concède Bruno. J’ai eu très peu de jeu, j’ai perdu beaucoup de coups. C’est allé un tout petit mieux sur la fin, heureusement, j’ai envie de te dire. Depuis ce matin, ça va mieux. Je viens de remporter un gros coup 3-way où j’avais un très bon low et un tirage flush. Je raise sur toutes les streets, il y avait beaucoup de jetons au milieu et je fais la flush sur la dernière » raconte Fitoussi.

Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cette variante, le Stud8 est l’un des jeux les plus croustillants et ludiques des mixed-games. Il se joue en format “Stud” : vous démarrez avec trois cartes, deux faces cachées, une ouverte. Trois cartes ouvertes vous sont ensuite données, puis une dernière, face cachée. 5 tours de mises sont donc prévus, de la 3e à la 7e street, avec des Big bet (deux big blindes) sur les trois dernières streets. Le but est de composer le tableau le plus fort, avec une combinaison de cinq cartes sur les sept disposées devant vous… Mais aussi le meilleur “low”, soit la hauteur la plus faible possible (les “nuts” étant hauteur 5 avec A-2-3-4-5, puisque les quintes ne comptent pas pour le “low”). Les meilleurs mains de départ sont donc A-2-3 suités, A-2-4 suités, A-3-4, afin de pouvoir faire des low, mais aussi des flushs et des quintes.

Bruno a pris l’ascendant sur la featured table, avec un tapis de 1,5 average. Sur le spot télévisé, c’est Joao qui tient les rênes. Notre Team Pro enquille un quatrième Day 3 sur ces WSOP, son troisième en variante. Objectif 3e table finale, mais surtout, concrétiser ces deep runs par une véritable perf, Joao n’ayant jamais transformé l’essai sur ses trois premières tentatives. Après un gros Day 2, Vieira est bien placé avec 780 000 jetons sur une moyenne à un demi-million. Le Portugais s’attend à une rude bataille.

Joao Vieira

« Ca va être une longue journée quoi qu’il arrive, anticipe Joao. La structure est deep et c’est un jeu de “split-pot”. Par ailleurs, tu as beaucoup d’informations sur le board, ce qui fait que tu peux souvent t’en sortir avec au moins une moitié du pot. Même avec 5 big bet, tu peux durer pendant des heures. Il n’y a pas de Day 4 programmé, mais je doute qu’on finisse ce soir ».

Pay-out :

1er - 344 677 $ 2e - 213 027 $ 3e - 149 981 $ 4e - 107 824 $ 5e - 79 189 $ 6e - 59 441 $ 7e - 45 624 $ 8e - 35 826 $ 9e - 28 797 $ 10-11e : 23 707 $ 12-14e : 20 000 $

Jean-Claude Perrot, le shark du business

Un Français déroule sur les tables du Super Seniors 1 000 $. Amateur de longue date et businessman accompli, Jean-Claude Perrot fait partie des plus gros stacks à 23 left du massif tournoi des vétérans. Rencontre avec ce sudiste aussi bavard qu'ambitieux et dont le style impulsif fait des ravages depuis trois jours.

Event #61 : 1 000 $ Super Seniors (Day 3)

Perrot

« Excuse me, are you french » demande à ce joueur en chemise à carreaux bleus. Sur le chipcount, il répond au nom de Jean-Claude Perrot mais nos confrères de Pokernews lui ont accolé un drapeau américain.

« Je ne comprends pas ce qu’ils ont fait ces Amerloques. Ils ont dit que j’habitais à Charlotte. Surtout pas, je viens de Bagnère-de Bigorre » explique Jean-Claude. Le sudiste a l’air d’humeur bavarde.

« Je suis un jukebox, tu mets une pièce dans la machine, et ça ne s’arrête plus. D’ailleurs, tu veux aller manger, je t’invite ».

Cinq minutes après avoir repéré Jean-Claude, me voilà donc dans un luxueux restaurant du Paris en train de faire la connaissance de cet amateur, qui s’est pris d’amour pour les cartes il y a 25 ans.

« Je suis un ami de Jean-Pierre Gleize et de la bande à Claude Marbleu, situe Perrot, qui a longtemps habité à Toulouse. Un jour, Jean-Pierre m’a dit, viens, je t’emmène faire un tournoi à Marrakech. Il m’a expliqué les règles dans l’avion, et une fois arrivé, je fais table finale. J’ai gagné des tournois au Saadi, à la Mamounia… Je trouvais que je n'étais pas mauvais et je m’y suis mis ».

Ayant fait carrière dans la société Carrefour, dont il a été président de la branche Espagne pendant un certain temps, Jean-Claude joue quelques parties de cartes à côté de son emploi du temps bien chargé. Des homegames entre copains, mais aussi des beaux tournois un peu partout sur le Globe, des EPT Varsovie au PCA des Bahamas.

« Mon meilleur fait d’armes, c’était un 1 000 $ aux WSOP 2008. On est plus que 19, j’ai deux Rois, je pars à tapis contre deux Dames, et il me fait la dame. Derrière, le mec fait 2e pour 450 000 $ », se souvient Jean-Claude.

Perrot

15 ans plus tard, le voilà encore à 20 left d’un énorme tournoi des championnats du monde. Cette fois, c’est sur le Super Seniors à 1 000 $ que le jeune soixantenaire fait des étincelles. « Je viens content, je vole, je suis heureux de jouer » s’enthousiasme le patron, qui profite d’un run agréable depuis deux jours. « Hier, j’ai rasé les tables. J’ai fait tous les coups que je savais faire. J’ai dû faire quinze bluffs, c’est passé à chaque fois. J’ai fait brelan contre brelan. À un moment, je re-raise et je ne cherche que le dix pour la quinte. Devine ce qu’il tombe. Un dix, il avait deux paires, et je lui prends tout ».

Joueur d’expérience, Jean-Claude est adepte de la guerre psychologique. « J’aime prendre l’ascendant sur l’adversaire. Le poker, c’est que ça. C’est un jeu où tu ne regardes pas les cartes. Tu regardes le mec. C’est un duel, il faut que tu rentres dans sa tronche ».

Un style de jeu basé sur le feeling, qui lui permet d’abuser des adversaires qu’il sent un peu faiblard. « Là par exemple, je n’avais rien du tout, affirme le joueur, faisant référence à ce re-raise bouton sur un board 239, qui a fait lâcher son voisin américain. Les mecs se caguent. Et puis, les vieux, ils aiment trop l’oseille. Dès qu’il y a un palier, ils lèvent la tête pour voir combien ils vont prendre en plus ».

Jean-Claude sait mettre la pression dans les bons moments, mais en bon businessman, il sait également flairer les arnaques et est capable de gros fold lorsqu’un adversaire tente de lui sous-tirer les jetons. « C’est ma spécialité, lâche Perrot. Hier, je suis dans un coup avec A-K, je raise sur un flop avec Roi-Valet, le mec me re-raise, je lache tout de suite en montrant mon As-Roi. Toute la table me regarde en me disant “quoi, tu lâches ça”. Je leur réponds “vous croyez quoi, il a deux valets en face”. Et effectivement, le gars montre deux Valets ».

Perrot

Ancien pilier de Carrefour, Jean-Claude est venu avec trois amis, dont son copain Paulo de Leclerc. « C’est quand même dingue, qu’un gars de Carrefour soit pote avec Leclerc. Par contre, je ne les vois pas beaucoup, puisque je joue douze heures par jours depuis que je suis arrivé. C’est déjà mon troisième ITM. Du coup, le soir, je rentre tout seul, je me fais un whisky, je dors, et je repars au combat ».

Compétiteur dans l’âme, ce pur joueur de tournoi ne se soucie pas de la pression monétaire. « L’argent, je m’en fous. Dans trois jours, je rentre en France et j’ai un deal qui m’attend pour référencer mes deux nouvelles boites avec des gros distributeurs. On parle de grosses valeurs, bien plus que sur ce tournoi. Mon but, c’est d’abord de faire TF, et puis de ramener la breloque ».

Le chemin est encore long, mais Perrot a déjà bien percé ce field gros de 3 121 joueurs. Au moment de revenir du diner, ils ne sont plus que 23, et Jean-Claude reprend la partie avec une grosse cinquantaine de blindes, un tapis qui le place dans le Top 5 provisoire. L’opportunité est là, est ce requin du business n’est pas du genre à laisser filer une bonne affaire. Allez Jean-Claude !

PyroSC, sur les traces de son père

Streamer, animateur, et joueur de poker, PyroSC multiplie les casquettes avec beaucoup de polyvalence et de talent. Qualifié sur Winamax, Sacha Cohen s'offre une deuxième expérience à Vegas, et un premier gros deep run sur un tournoi WSOP. Au point de s'ouvrir une première opportunité d'imiter son père, Claude Cohen, vainqueur d'un des premiers bracelets français.

Event #64 : 600 $ No-Limit Hold'em Deepstack Championship

PyroSC

Ces stories Instagram sont arrivées comme un signal d’alerte. Documentant son parcours à Vegas à travers ses réseaux, PyroSC filmait chacun de ses coups clefs et sa progression dans cet énorme tournoi de plus de 4 000 joueurs. Les “slides” s’enchainent en même temps que les coups gagnés et alors que le field tombe sous la barre des 50 joueurs, Sacha est toujours de la partie, avec près de 2 millions de jetons devant lui. Il est temps d’aller voir ça de plus près.

« Hey Fausto ! » me lance Sacha tandis que je cherchais parmi tous ces randoms. L’animateur et spécialiste de jeux vidéo est posté sur la dernière des six tables restantes. J’ai seulement le temps d’observer quelques mains avant que les floors ne rapportent les bags. Un dernier petit coup remporté et ça y’est, Sacha est au Day 3 d’un tournoi WSOP.

« C’est incroyable d’être à 44 left d’un bracelet, démarre Pyro, avant de me détailler son run du jour, plutôt agréable. J’ai eu un début exceptionnel. On était 570 let, j’arrive avec 300 000, et en deux niveaux, je passe à 1 500 000 ! Tous mes flips sont passés, j’ai pas eu de décision compliqué, tout allait bien. Puis pendant deux heures, je suis card-dead. Je redescends près du million, je passe un nouveau flip, puis sur la dernière heure, je fais un hero-call important ».

Open J10 EP de Sacha 27BB deep et MP 3-bet pour 2,5x. Le Français paie et trouve un flop 973. C-bet 1/4 pot, Sacha paie et le 10 vient sur la turn. Check-check, river 6, Sacha check encore et se prend un bet bien gras de son adversaire, pour un peu plus de deux tiers pot. Pyro décide de payer avec sa top paire et son adversaire montre AQ. Chichi, Pyro passe au-dessus des 3 millions ! « Je run deux bluffs dans top-range derrière, ça fera 2 300 000 pour demain » informe le joueur au moment de mettre les jetons dans le sac.

Tous ces coups montrent que sur ce 600$, il y a moyen de jouer au poker. « C’est incroyable de jouer un 600 avec cette structure-là. Depuis aujourd’hui, ce sont des niveaux d' une heure, c’est l’une des plus belles structures que j’ai jouées. Rien à voir avec les autres tournois low buy-in du programme ».

PyroSC

Pyro reviendra avec 23 blindes précieuses pour son premier Day 3 WSOP, et tout simplement son premier ITM sur les championnats du monde. « J’étais déjà venu à Vegas en 2019, mais ça a été catastrophique. Là, j’ai pu revenir en chopant un package sur Winamax. Le 125 €, il n’y avait qu’un ticket et j’ai gagné alors que j’avais démarré le HU avec 10 BB contre 90. J’ai sali un gars sur un coup 40BB deep et d’ailleurs, je l’ai recroisé dans les couloirs du Bally’s ».

Qu’importe la manière, Sacha est bien présent à Vegas cette année et cette deuxième campagne débute beaucoup mieux que la première. « J’ai déjà fait 3e d’un 200 $ au Golden Nugget pour 5,5k. Ca me permet de freeroller tout mon programme à côté du package, explique Sacha. Il comprenait le Millionaire-Maker, ce 600 $ et le Mini Main Event, en plus des frais de voyage » informe Sacha.

Une petite perf pour commencer, histoire de faire le plein de confiance et de bankroll, puis trois après son arrivée, voilà Sacha à 44 left d’un bracelet WSOP et de 270 briques. Pour un néophyte, difficile de ne pas vibrer sur ce genre de run. « Je sais qu’il ne faut pas que je me projette. Mais en voyant mon stack monter comme ça et le field se réduire, il y a deux ou trois moments où je me projetais. J’essaie de vite revenir à la réalité, mais ces tournois, c’est beaucoup d’émotions. Je prends énormément de plaisir ».

Le plaisir se double d’une mission. Sacha Cohen aspire à une carrière de joueur pro. Il se prépare d’ailleurs mentalement et techniquement depuis quelque temps déjà et profite de toute l’expérience que ce genre de tournois peut lui procurer. Avec l’idée un jour de marcher sur les traces de son père Claude Cohen… Vainqueur d’un bracelet WSOP en 1997.

Cohen

« C’était un Limit Omaha 1 500 $, précise Sacha. Au moment de s’inscrire, il pensait que c’était un PLO. Mon rêve, c’est de décrocher un bracelet moi aussi ». Un père et un fils champion du monde de poker. L’histoire serait cocasse. Pour l’instant, on en est encore loin et Sacha le sait bien. A 44 left, Sacha détiendra demain une première opportunité. Reprise des hostilités demain à 10H pour se rapprocher un peu plus de son rêve.

Joao, encore un Day 3 à l’eau

Une fois n'est pas coutume, Joao Vieira s'est fait lâcher par les cartes au moment du Day 3. Notre Team Pro ajoute une nouvelle finale WSOP à son palmarès, pour un score un peu frustrant. Le Portugais ne lâchera rien et tentera de faire de son mieux pour gonfler les chiffres sur la fin du festival.

Event #63 : 10 000 $ Seven Card Stud Hi-Lo 8 or Better Championship (Day 3)

Joao

Les tournois se suivent et se ressemblent pour Joao Vieira. Notre Team Pro déroule sur débuts de tournoi, multiplie les ITMs, monte un stack plus que décent avant d’aborder le late-game. Puis sur les Day 3, plus rien. Lâché par les cartes, le Portugais dégrind et sort systématiquement à des places frustrantes.

8e sur le juteux High Roller 25 000 $, 7e sur le Deuce-To-Seven Triple Draw Championship, 10e sur le Mixed Triple Draw… Aujourd’hui encore, Naza se contente d’une place frustrante, avec la 8e place du Stud8 Championship, pour un peu moins de quatre buy-in.

« C’était une journée assez stable. J’ai eu le même stack pendant les trois premiers niveaux, raconte notre Team Pro, quelques minutes après sa sortie. Je perds quelques mains au moment de la bulle TF. J’ai réussi à regrinder jusqu’au tapis du début de journée mais je me fais scoop assez rapidement sur coup assez malchanceux ».

Parti avec A34, Joao tirera tous les tirages Low ainsi que de nombreuses cartes pour battre la double paire d’Andres Korn. Aucune des outs espérées ne tombera et Joao lègue son stack à l’Argentin.

« 8ème, ce n’est pas génial. Il ne faut pas gamberger et se projeter tout de suite sur le tournoi suivant, affirme Naza. Je vais de ce pas sur le 2-7 Championship et je suis concentré à fond la-dessus. Je dois faire des deep runs, certains vont s’arrêter plus tôt, d’autres vont t’emmener sur les deux dernières tables, la dernière table, le jeu est ainsi. Il faut continuer à aller de l’avant et se concentrer sur l’épreuve suivante ».

Joao

Comme à son habitude, Joao persévère, envoie du volume et donne le meilleur de lui-même. Il en sera ainsi jusqu’au dernier jour des WSOP. Ces deux premiers bracelets ont d’ailleurs été conquis à chaque fois durant le deuxième mois de compétition. À l’aube de la dernière ligne droite, le Portugais fait le point sur ce début de festival et le calendrier qui l’attend.

« Les derniers jours avant le Main Event sont parmi les plus durs, puisque ce sont généralement ceux où tu es le plus fatigué. Pendant le Main, il y a quelques jours pour se reposer. J’ai tout de même encore quelques opportunités avant. Là, il y a déjà ce Deuce-To-Seven Championship, que j’adore. Il faut continuer sur la lancée. Je prendrai deux jours de pause avant le Main. Le séjour n’est pas si mauvais pour l’instant, j’ai déjà fait 9 ITMs. Il faut juste que je run un peu mieux sur les fins de tournois. Pour l’instant, ça ne s’est pas bien passé sur les dernières tables. Je vais essayer de créer d’autres opportunités pour faire de meilleurs scores ».

Omar boxe les poids-lourds

Un quatuor de grinders bleus valident leur ticket pour le Day 3 du prestigieux 5k 6-max. Pris dans un set-up sur l’ultime main du jour, Jeremy Saderne tentera le one-chip, one-chair, Fabrice Bigot et Sami Bechahed reviendront avec un stack confortable, correspondant à la moitié de celui d’Omar Lakhdari, qui a encore monté une tonne.

Event #65 : 5 000 $ 6-max (Fin de Day 2)

« C’est un tournoi très relevé. J’ai peut être déchatté un peu les seat-draws, mais j’ai eu des monstres sur toutes les tables, raconte Jeremy Saderne après le coup de sifflet du Day 2. J’ai eu Bruno Volkmann, le meilleur joueur du monde d’après Benjamin Chalot, Pedro Garagnani, un top online, puis Martirossian et plein de très bons joueurs » énumère le champion français. Le 5k 6-max est en effet connu comme un rendez-vous de regs, un tournoi où les candidats jouent moins pour la value que pour le prestige entourant le titre.

Disputé en format 6-max, il reste cependant taillé pour nos Français, qui s’entrainent toute l’année, et davantage que leurs homologues internationaux, en short-handed. Beaucoup de tricolores ont en effet tenté leur chance. Pourtant, à 50 left, le clan bleu se fait discret. 4 représentants seulement pour prétendre encore au 938 244 $.

Saderne

Et encore, Jeremy Saderne a de grandes chances de passer un court Day 3. Pris dans un set-up 1010 contre KK sur la dernière main du jour, le Français a mis un petit jeton de 25 000 dans le sac, soit une BB très exactement pour demain. « J’étais tombé à 33 000 au moment de la bulle, puis j’avais bien enchaîné. J’ai passé un 30-70, puis deux flips pour revenir dans la partie. Derrière, je fais un gros fold contre le chipleader Pedro Garagnani avec A-Q après un 3-barrel sur un board A96KJ, où il m’a dit tenir AK ». Saderne peut être fier de son match et tentera demain de gratter quelques paliers… Et pourquoi pas le come-back. Comme on dit, "one-chip one-chair".

Bigot

Fabrice Bigot et Sami Bechahed reviendront tous deux avec une petite quarantaine de blindes. Les deux hommes ont d’ailleurs bataillé ensemble sur la fin de journée pour se stabiliser tous deux au-dessus des 900 000 jetons. « J’ai call-muck et j’ai chatté pré-flop » lâche Yepaki au moment de résumer sa journée. Le finaliste EPT Paris ne semblait pas en effet transporté par sa prestation du jour. Il a tout de même eu la bonne inspiration de passer un flip à 70 blindes avec deux dames contre As-Roi et reviendra donc avec un tapis plus que correct pour le Day 3 d’un tournoi qu’il avait ciblé tout particulièrement.

« Je pense que c’est mon tournoi préféré, affirme Bigot. Parce que c’est du 6-max, parce qu’il y a du niveau, et parce qu’il y a une heure de niveau » explique Fabrice, dont on connait l’affection pour les structures bien profondes.

Bechahed

Son voisin Sami est un peu moins connu de nos services. Exilé aux Etats-Unis depuis 7 ans, celui qui travaille comme croupier au casino Hustler de Los Angeles a épousé une carrière de joueur professionnel depuis deux ans… Avec un certain succès. Un deep-run Main Event l’an dernier et surtout, une bague WSOP-C acquise à Oklahoma pour 274 patates il y a sept mois. Spécialiste de MTT, Sami avait monté une roll en commençant par les petits buy-in à 300 $, sur des énormes fields. Résultat : 2e du Mega Million de Los Angeles devant plus de 5 000 joueurs, pour 194 briques, et 1er d’un tournoi de 3 000 joueurs trois mois plus tard, toujours au Parkwest Bicycle Casino (appelé communément The Bike).

Désormais, le Parisien d’origine joue dans la cour des grands et se débrouille très bien dans ce 5 000 $, qu’il reprendra demain avec 965 000 jetons.

Ca reste deux fois moins qu’Omar Lakhdari. Le Franco-Algérien a littéralement marché sur les tables, et ce malgré la présence de joueurs bien costauds. « Si on gagne ce tournoi, on est respecté, non ? Y’a que des cracks ici c’est ça, s’interroge très justement Omar. L’avantage, c’est que je ne les connais pas, et d’ailleurs je ne veux pas savoir qui c’est. Eux, ils doivent se demander qui je suis, c’est à eux de découvrir ».

Lakhdari

Omar a parfaitement géré sa journée en compagnie des Tops. Le runner-up WiPT a monté un énorme stack… En faisant du Omar. Toujours à trifouiller ses jetons en permanence, toujours à s’agiter sur sa chaise, toujours à laisser un tapis en pagaille… La seule différence, c’est que pour semer le trouble chez ses adversaires, la parlotte se fait en anglais. Enfin, un anglais très italien puisqu’Omar s’aide beaucoup de la gestuelle pour se faire comprendre auprès du public américain. Ceux qui l’ont joué aujourd’hui ont en tout cas compris qu’il était savait envoyer de grosses pralines, qu’il était capable de 3-bet shove puis de montrer une merguez après que ses adversaires aient fold et que même sans être polyglotte, il maitrise très bien la langue du poker. Avec 1 700 000, Omar reviendra demain avec un beau stack de 70 blindes pour continuer de pincer les tops mondiaux.

Garagnani

Considéré comme un des tous meilleurs joueurs sur les rooms online, le Brésilien Bruno Garagnani termine la journée dans le gagn des chipleaders, juste derrière son compatriote Yuri Dzivielevski.

Lakhdari dernier français en vie

Début compliqué pour le clan bleu dans ce Day 3 de 5k 6-max. Saderne et Bechahed ont pris la porte dès les premières minutes, tandis que Bigot suivait deux heures plus tard, éliminé par son compatriote Omar Lakhdari. Gros stack, le runner-up WiPT est le dernier tricolore de ce tournoi prestigieux.

Event #65 : 5 000 $ 6-max (Day 3)​

Lakhdari

« Arrrrgggh. Ca me saoule, c’était mon tournoi préféré » souffle Fabrice Bigot, que je croise au bureau des Pay-outs, quelques secondes après sa sortie. « Je n'ai rien pu faire aujourd’hui. J’ai passé mon temps à folder, puis j’ai run deux fois dans nuts. J’ai trouvé le bon fold la première fois, mais pas la deuxième. Derrière, il me reste six blindes et je les perds contre Omar ». Un duel de blindes anecdotique AQ contre le K2 du Franco-Algérien, qui trouve le 2river.

26 869 $ tout de même pour Fabrice, qui multiplie les paiements de ce genre depuis le début du festival. « Ca fait trois fois que je fais entre 10e et 30e » rappelle le finaliste EPT Paris. Des résultats encourageants, quoiqu’un peu frustrants, Bigot ne passant pas les coups cruciaux dans le money-time.

« Je vais chill aujourd’hui, puis je vais voir ce que je vais faire. Je pense que ça sera le 10 000 $ Super Turbo Bounty » annonce Bigot, qui se projette aussi sur le 10 000 $ 6-max, et bien sûr, le Main Event.

Field 5k 6max

Le malheur des uns faisant les jetons des autres, Omar Lakhdari ajoute un nouveau pot à son tapis déjà bien garni. 2 200 000 pour le dernier représentant tricolore. Dernier ? Tout à fait. Dans les premières minutes de la journée, nous perdions en effet Jeremy Saderne. Parti avec une blinde, le champion français a tout de même réussi à gratter le palier à 18 898 $. La chute fut plus brutale pour Sami Bechahed. Le Français de Los Angeles avait trouvé le spot parfait en se faisant payer avec A-Q par le A-J de Douglas Ferreira pour un pot à près de 70 blindes. Malheureusement pour l’ancien croupier, un J sur la turn mettait fin au parcours de Bechahed en 43e position, pour le même butin que son compatriote Jeremy.

Valeriano

Nos collègues espagnols auront les yeux tournés vers Valeriano. Un visage qu'on croise régulièrement du côté Marrakech, où l'Andalou se régale à chacun de ses passages au Saadi.

Rich

Depuis hier après-midi, elle est la seule femme encore présente dans ce field. Vainqueur d'un MSPT Extravaganza en 2015 pour 304 briques, la grindeuse australienne deep run son premier tournoi du festival et vient de passer le million et demi de jetons.

More women, more prize

Un remix tiré par les cheveux du titre de Bob Marley pour vous signifier l’affluence record de ce Ladies Championsip. Avec 1 295 entrées, ce tournoi est tout simplement le plus grand Ladies Event jamais organisé dans l’histoire du poker. 120 joueuses encore en courses, dont une Française, concourant pour le bracelet et 192 167 $.

Event #67 : 1 000 $ Ladies Event Championship (Day 2)

Verloome

Ce tournoi record n’est pas particulièrement bleuté. Une dizaine de Françaises apparaissait dans le field du Day 1. Au moment d’entrer dans l’argent, il ne reste qu’une seule tricolore. Audrey Verloome a connu bien des swings depuis le début de journée. Au moment de l’apercevoir, elle freine dans une descente dangereuse, avec un peu plus de 100 000 jetons pour continuer la course. « Ca avait bien démarré mais là, j’ai eu deux niveaux compliqués, explique la coach mentale. Je viens de faire un gros fold avec deux Rois, je pense que c’était bon, il me reste une grosse dizaine de blindes. C’est normal de swinguer, il faut s’accrocher ».

Saliba

Parmi la centaine de joueuses restantes, quelques visages phares du poker féminin. Assurément l’une des plus redoutables field, Vivian Saliba navigue elle aussi dans le bas du chipcount. 100 000 jetons pour la Brésilienne et triple finaliste WSOP.

Sicconi

Juste à sa gauche, Alice Sicconi est aussi en mode “push or fold”. Régulière du circuit français, l’Italienne s’était notamment imposée sur l’UDSO Cup d’Annecy il y a un peu moins de deux ans.

Teusl

La tenante du titre Jessica Teusl est toujours en course pour le back-to-back. Finaliste du Monster Stack peu avant son bracelet, l’Autrichienne possède plus de deux averages à 120 left.

Lampropoulos

Enfin, comment oublier Maria Lampropoulos ? L’Argentine dispose assurément du plus grand palmarès du field. Vainqueur PPT Millions, vainqueur PCA, runner-up Eureka et double finaliste WPT, Maria ajouterait volontiers un bracelet à sa galerie. Pour l’instant, la championne est bien partie dans ce Day 2, avec près de 400 000 jetons.

Les Français devront se ré-entrainer sur Winamax

On avait rarement pris une si grosse branlée en 6-max. Format fétiche de nos grinders français, le short-handed à 5 000 $ ne provoquera pas les mêmes émotions que l’année dernière. Après quelques min-cashs de ses compatriotes, notre dernier espoir Omar Lakhdari termine 23e pour 40 835 $.

Event #65 : 5 000 $ 6-max (Day 3)​

Jonathan Pastore, Joao Vieira, Pierre Calamusa, Romain Lewis, Davidi Kitai… Les tournois 6-max des WSOP nous ont habitué à de nombreux succès, pour les Français comme pour le Team. Il faut croire que cette année, nos grinders ne se sont pas assez entrainés sur notre room : le clan bleu fait chou blanc sur ce 5k 6-max 2023.

Dernier tricolore en course, Omar Lakhdari signe tout de même une perf à 40 briques. Plutôt correct pour démarrer ses WSOP. En revanche, ne voir aucun autre tricolore à 4 tables left sonne comme une défaite, d’autant que les Tricolores étaient arrivés en nombre sur ce tournoi.

Récent vainqueur BPC à Namur, Lakhdari trônait pourtant sur un gros stack depuis hier après-midi. Sur ce début de Day 3, Omar poursuivait sur sa lancée en prenant les derniers jetons de Fabrice Bigot, puis le Français s’est pris un premier coup d’arrêt face à Tyler Cornell.

Cornell

Le vainqueur du 25 000 $ WSOP 2021 a causé des soucis à notre dernier tricolore.

Open 80 000 HJ et défense de blinde de Cornell. Le flop vient 597 et Lakhdari envoie un c-bet bien chargé à 200 000. Payé par Cornell. L’Américain check encore sur la turn 5, accueille un nouveau bet bien pesé d’Omar, à 350 000, pour mieux rebondir sur son sizing : clique à 850 000. Snap-fold.

Lakhdari perdra un autre gros coup quelques minutes plus tard, pour se retrouver autour des vingt blindes. Un stack de re-steal, ce que fera le Français avec KJdd en BB sur un open CO de Georgios Sotiropoulos. Le Grec paie le tapis avec son 99. Omar trouve de l’espoir sur le flop 4Q4, mais Georgios termine en full sur la turn 6 et river 4.

Correction de tir attendue sur le 10 000$ 6-max.

Dzievelvski

Chipleader depuis hier après-midi, Vitor Dzivielevski continue de dérouler et espère ramener un autre bracelet à la famille, quatre jours après son frère Yuri.

Un de perdu, trois de retrouvés

Trois Français atteignent la table finale devant 4 300 joueurs Un régulier de Vegas, un cash gamer exilé dans les Caraïbes et un amateur du nord en plein one time

Event #64 : NLHE Deepstack Championship

Table Finale

Jeudi soir, au moment où se terminait le Day 2 de ce Deepstack pour une fois bien nommé, nos projecteurs étaient braqués sur Sacha Cohen et à juste titre : le membre du Winamax Stream Gang validait son premier Day 3 WSOP et marchait dans les traces de son père Claude, vainqueur d'un bracelet en 1997. Mais PyroSC n'était que la partie émergée de l'iceberg : en même temps que lui, trois autres tricolores étaient en train de remplir leur sac de jetons. Et un peu plus de sept heures après le coup d'envoi de cette troisième journée, ils sont toujours là. Alors que Sacha manquait de réussite en début de journée, éliminé en 25e place (10 247 $) sur un setup entre sa paire de Valet et une paire d'As, Jonathan Fhima, Gaëtan Balleur et Romain Kowalczyk ont tous trois pris place autour de la dernière table, à dix joueurs restants d'un bracelet valant 270 972 $.

Mais pour cela, il leur a fallu batailler ferme, notamment le long de demi-finales ayant tiré en longueur, écornant au passage une structure par ailleurs très belle, surtout pour une épreuve dans cette gamme de prix. À partir de douze joueurs restants, nous avons notamment vu Jonathan perdre un flip As-Roi contre deux 8, tandis que Gaëtan, qui venait de franchir la barre des dix millions (aux blindes 150 000 / 300 000) a fait doubler son voisin de gauche. Ce dernier avait eu l'idée douteuse de pousser au milieu ses 18 blindes UTG avec A6 et a terminé en carré après s'être fait payer par le Français et sa paire de 9. À la même table, Cade Lautenbacher a doublé deux fois (As-2 contre As-8 et paire de 9 contre As-Valet) avant de rendre les armes sur un call river avec deux paires contre quinte floppée.

Romain Kowalczyk

Autant de coups du destin qui mettent les jauges de patience et de mental à rude épreuve. "Et en plus, j'ai mal à la tête depuis ce matin, c'est pas facile," avoue Romain Kowalczyk avant de partir en dinner break à... 16h40. Arrivé il y a trois jours, ce menuisier dans les fenêtres en aluminium du côté de Douai n'a pas eu le temps de souffler depuis qu'il a mis les pieds dans la cité du vice. "Dès le premier jour, il termine cinquième du 400 $ du MGM," nous glisse Michel, son pote et collègue présent dans le rail. Ensemble, ils en sont à leur troisième Vegas depuis 2019. Et si la réussite les avait fuis jusque-là, cette édition 2023 s'ouvre dans une tout autre ambiance. Deux finales pour deux tournois : on connait bon nombre de joueurs présents ici qui auraient signé pour un tel bilan. "En plus, on a bien failli ne pas le jouer ce tournoi, enchérit Michel. La file d'attente pour s'inscrire était interminable, on a été à deux doigts d'abandonner plusieurs fois." Comme quoi, la patience dans le poker peut s'appliquer avant même d'avoir reçu la moindre carte. Joueur régulier depuis plus de dix ans, comptant un Day 4 de Main Event à son palmarès réalisé en 2011, il ne lui reste qu'un palier à franchir pour signer sa meilleure perf', tout en gardant forcément dans son viseur le Day 4 et les 270 972 $ à la gagne.

Jonathan Fhima

Un Day 4 de Main Event, Jonathan Fhima aussi connaît ça, puisqu'il s'agit peu ou prou de la dernière fois où nous l'avions croisé, ici-même l'an passé, avant qu'il s'arrête en 429e place. Le Franco-Israëlien fait partie de ces tricolores réguliers de Las Vegas, qui ne rateraient pour rien au monde une édition des World Series. Comme Romain, il vient également tout juste de poser ses valises. "Je suis là depuis trois jours, c'est mon deuxième tournoi," précise-t-il. Revenu ce matin avec 6,6 millions, il en a un temps compté plus du double, avant donc ce flip mentionné plus haut, vécu comme un premier coup d'arrêt. Mais qu'à cela ne tienne, "on travaille bien", comme il le dit lui-même, soutenu par deux potes avec qui il a fait le voyage.

Gaëtan Balleur

Mais question rail, personne sur ce tournoi ne peut rivaliser avec Gaëtan Balleur. Alexandre Réard, Nicolas Dumont, Paul Guichard, Meddi Ferrah, Rémi Castaignon : la crème du poker français est là pour soutenir ce joueur expérimenté, présent sur le circuit depuis plus de dix ans. "C'est normal, il est super sympa," ajoute Florian Ribouchon, venu grossir les rangs et donner de la voix. Intégré depuis longtemps à la communauté tricolore, Gaëtan se fait pourtant un peu plus discret sous nos latitudes depuis quelques années, et ce pour une raison simple : il vit depuis deux ans dans les Caraïbes, à Saint-Martin, partageant son temps entre cash game et tournois live. "Après le Covid, on en a eu marre avec ma femme et on a emménagé là-bas. C'est très sympa, et puis ça change de la Picardie !" "Il venait me voir souvent, passer un ou deux mois, abonde Anthony Picault, installé sur l'île depuis cinq ans. Et puis il a fini par rester." Short stack durant une bonne partie des demi-finales, Gaëtan s'est principalement maintenu à coups de relances et surrelances préflop, et aborde la finale dans le clan des short stacks. Vainqueur d'une bague WSOP-Circuit à Saint-Martin en octobre dernier, il se verrait bien enrichir sa collection naissante de bijoux d'un petit bracelet.

Steven Stolzenfeld

L'énorme chipleader de cette finale, c'est lui, Steven Stolzenfeld. L'Américain dispute sa deuxième TF WSOP, moins de deux ans après avoir terminé sixième du Double Stack à 1 000 $ pour 95 000 $.

Le plan de la table finale

Siège Joueur Tapis
1 Jonathan Fhima (France) 9 500 000 (24 BB)
2 Paul Hindmarch (UK) 3 000 000 (8 BB)
3 David Guay (Canada) 12 500 000 (31 BB)
4 David Stellmon (USA) 12 000 000 (30 BB)
5 Gaëtan Balleur (France) 4 700 000 (12 BB)
6 Steven Stolzenfeld (USA) 35 900 000 (90 BB)
7 Romain Kowalczyk (France) 12 300 000 (31 BB)
8 David Sebesfi (Australie) 10 000 000 (25 BB)
9 Ahmed Karrim (Afrique du Sud) 16 000 000 (40 BB)
10 John Taylor (USA) 12 700 000 (32 BB)

L'échelle des gains

# Gains
1 270 972 $
2 167 444 $
3 124 821 $
4 93 773 $
5 71 002 $
6 54 186 $
7 41 684 $
8 32 324 $
9 25 270 $
10 19 916 $

Une tragédie en trois actes

La France se contente une nouvelle fois de places d'honneur Pas de bracelet pour Gaëtan Balleur (6e, 54 186 $), Romain Kowalczyk (5e, 71 002 $) ou Jonathan Fhima (4e, 93 773 $)

Event #64 : NLHE Deepstack Championship 600 $

Table Finale 5

Pour la deuxième fois de l'histoire, trois joueurs français avaient réussi à se faufiler en table finale d'un tournoi des World Series of Poker. Mais de la même manière que Michel Leibgorin, Maxime Parys et Samuel Anclevic étaient repartis bredouille du 1 500 $ Freezeout l'an dernier, aucun de nos compatriotes n'enfilera autour de son poignet aujourd'hui le bracelet du Deepstack Championship à 600 $. À la place, Gaëtan Balleur, Romain Kowalczyk et Jonathan Fhima ont signé un tir groupé entre la sixième et la quatrième place, dans cet ordre. Pas même une médaille à ramener à la maison pour nos trois mousquetaires, sortis les uns après les autres, dans une succession d'événements qui nous a laissé un peu hagard. Comme si l'on regardait impuissant un train de marchandises dérailler au ralenti.

John Taylor

Pourtant, à la reprise post dinner break, les choses s'étaient plutôt bien enchaîné. Là où la table finale avait mis pas loin de deux heures à se mettre en place, une fois celle-ci installée, le nombre de prétendants a rapidement diminué de dix à six. À tel point que la direction du tournoi a décidé de supprimer le Day 4 initialement prévu au programme pour en terminer ce soir. 50% de Français à six joueurs restants : la situation était inédite sur un tournoi WSOP disputé à Las Vegas. Surtout, Romain Kowalczyk se replaçait dans le haut du classement suite à un 3-bet shove avec une paire de Rois, payé par le AJ de John Taylor (photo). Ce dernier allait cependant se refaire la cerise sur un autre tricolore, le nouveau short stack de cette TF, Gaëtan Balleur. Tombé sous les dix blindes, le résident de Saint-Martin tente sa chance avec K9 et voit finalement l'Américain s'acquitter de la somme après mûre réflexion et retourner KJ. Un de chute pour le clan français, qui perd au passage un rail riche en énergie et en palmarès (Florian Ribouchon, Alexandre Réard, Pierre Merlin, Nicolas Dumont, etc.). Davantage habitué des tables de cash game que de tournoi, le Picard profite de sa première finale WSOP pour signer son meilleur gain en carrière, à hauteur de 51 186 $.

Romain Kowalczyk

C'est alors que les floors se décident de bouger nos finalistes de l'anonymat de la zone gold de l'Event Center du Horseshoe à l'une des tables annexes du plateau télévisé. Malheureusement, nos deux derniers représentants n'auront pas l'occasion d'en profiter bien longtemps. Placé avantageusement à la gauche de l'écrasant chipleader Steven Stolzenfeld, Romain Kowalczyk se fend d'un 3-bet à 3,75 millions depuis la small blind suite à une ouverture à 1,1 million de l'Américain au bouton. Puis sur un board Q9573, le Nordiste, qui jouait quarante blindes effectives au départ du coup, envoie trois banderilles à 2,25 millions, 4,5 millions puis tapis. Pas même le temps de compter cette dernière mise que l'ami Steven jette un jeton au milieu en guise de call : son 86 a trouvé les noisettes au turn, pour finir loin devant le AK du Français, pris en flagrant délit de bluff. La tête et les épaules basses, le menuisier de Douai s'en va collecter son gain de 71 002 $. Une somme enviable pour laquelle il aurait probablement signé en début de tournoi, pour une sortie qui lui laissera sûrement longtemps un goût amer.

Jonathan Fhima

À peine le temps de se remettre de cette déception que les jetons volent de nouveau en tous sens. Premier de parole, David Guay envoie la sauce pour un peu moins de 20 BB. Dernier à parler en grosse blinde, Jonathan Fhima jette un regard insistant à son voisin de gauche avant d'annoncer "call". Les jeux sont retournés : 66 pour le Canadien et A7 chez le Français, qui se retrouve donc à jouer un lancer de pièce pour sa survie. Cette dernière tombe du mauvais côté, à l'issue d'un board 2293Q. Pas de réaction ou presque du côté de Jonathan, qui salue ses ultimes adversaires avant de filer au bureau des payouts récupérer son chèque de 93 773 $. Là encore, il s'agit d'un nouveau high score en carrière pour le Franco-Israëlien, que l'on reverra tout aussi sinon encore plus déterminé sur le Main Event.

Sixième, cinquième et quatrième : dire que cette table finale ne s'est pas exactement passée comme prévu relèverait de l'euphémisme. Une fois de plus, la communauté de joueurs français a montré qu'elle était capable de s'illustrer sur n'importe quel tournoi de No-Limit Hold'em, impressionnant bon nombre d'observateurs pas forcément habitués à nous voir à pareille fête. Mais de nouveau cet été, nos représentants ont échoué à transformer l'essai, ne collectant qu'un chapelet de places d'honneur, et pas mal de regrets. La fenêtre se réduit de plus en plus pour espérer célébrer une victoire qui serait plus que jamais libératrice. Arrivera-t-elle à temps ? Telle sera l'interrogation principale de ces trois dernières semaines de festival.

David Guay

Nettement derrière au lancement de la phase à trois, David Guay est, à l'heure où ces lignes sont tapées, le nouveau chipleader de ce Deepstack Championship. Mais avec des écarts en tapis extrêmement réduits, tout reste encore possible.

Un bon turbo d’anniversaire

Comme chaque année, Adrian Mateos fête son anniversaire au beau milieu des Championnats du monde de poker. L’Espagnol fête ses 29 printemps, juste après un aller-retour en Espagne pour un break de dix jours. Le voilà de retour en piste sur un tournoi cher au Team Winamax, le fameux 10 000 $ Super Bounty.

Event #71 : 10 000 $ Super Turbo Bounty

Mateos

La “maquina” prend de l’âge mais ne s’enraye pas, bien au contraire. Elle s’améliore avec le temps et gagne en performance. Le 1er Juillet célèbre justement la naissance d’Adrian Mateos. Comme chaque année, c’est aux tables de poker, pendant les WSOP qu’Amadi_17 (les chiffres du pseudo signifiant sa date d’anniversaire) que le joueur fête son anniversaire.

En grandissant, la “maquina” pense aussi à économiser son énergie. Après avoir enchaîné les tournois les plus chers du festival, Adri est revenu à la "casa", le temps d’un break de plus de dix jours.

« Les WSOP sont très longs pour moi, et au milieu, il n'y a pas beaucoup de gros tournois NLHE. C’est plutôt le moment des mixed-games, Omaha, etc. Cette année, j'ai donc décidé de prendre 10 jours de vacances, de retourner en Espagne et de revenir avec les batteries chargées pour le Main Event. J'ai un bon pressentiment. Je pense qu'ils vont avoir du mal à m'éliminer. Vous feriez mieux de vous préparer à faire des heures supplémentaires, parce que je pense que vous allez devoir travailler » présage Mateos.

Pour son retour à la compétition, Adrian a choisi le fameux 10 000 $ Super Turbo Bounty. Un tournoi cher à notre Team, puisque Romain Lewis remportait il y a deux ans son premier bracelet sur ce format plein d’action. Pour autant, le Français ne tentera pas cette année de récupérer son titre, cédé à Nacho Barbero lors de l’édition 2021. Lewis ne se sentait pas à 100% et préfère revenir à son maximum sur le Mini Main Event de demain. Mustapha Kanit et Joao Vieira sont là en revanche pour représenter le W rouge.

Baumann

Le tournoi fut de courte durée cependant pour Gaëlle Baumann, prise d'entrée dans un set-up AK contre AA. "La table était pourtant magnifique. J'étais partie pour just-call le 3-bet, mais la grosse blinde a cold-call, et je couvrais mon adversaire pour le bounty".

Le tableau affiche déjà 637 entrées, soit déjà 50% de plus que l’année passée. Une affluence massive, qui promet un énorme prize-pool. Les gros grinders français ont flairé le bons spots et se sont présentés nombreux cet après-midi. Julien Sitbon, Flavien Guénan, Ivan Deyra, Jules Dickerson, Axel Hallay, Jimmy Guerrero, Jonathan Fhima, Jonathan Pastore, Thomas Eychenne… L’armée bleue est au rendez-vous.

Pastore

Jonathan Pastore a late-reg, il s'asseoit pour sa première main, 3bet 7 500, payé par son voisin. Flop 257, c-bet 7 000, raise tapis de Monsieur, petite réflexion et payé avec AK. C'est en effet bien devant le A3 adverse, qui a pensé mettre l'horeur sur la turn 6. Mais non, river brique et double-up première main pour le runner-up WSOP Europe.

Hallay

Axel Hallay est également de cette chasse aux bounties...

Bounty

... Représentée par les petits tickets roses que voici. Chacun d'entre eux vaut 3 000 $. Et Ivan Deyra par exemple en a déjà récolté deux.

Le turbo, c’était vite plié

Malgré une belle équipe sur la ligne de départ, les Bleus ont vite disparu de ce Super Turbo Bounty. Antoine Saout et Ivan Deyra sauvent l’honneur en accrochant deux min-cashs, tandis que Cédric Schwaederle a pris un sale bad-beat à la bulle.

Event #71 : 10 000 $ Super Turbo Bounty

Saout

Seul Antoine Saout et Ivan Deyra repartent de ce tournoi avec quelques sous

La zone Purple est un vrai terrain miné. Dans cet espace réservé aux tournois les plus chers, on voit des High Stakers et gambleurs fortunés sauter à chaque minute. Les “Seat open table sixteeen” fusent dans tous les coins et le field de 642 joueurs réduit dangereusement.

Beaucoup de Français sont touchés dès les premiers niveaux. Côté Team W, ce n’est guère mieux. Adrian Mateos trouve un bon call pour un bounty et un triple-up avec KQ contre KJ et A9, mais un A flop mettra fin au parcours de l’Espagnol. Mustapha Kanit et Joao Vieira n’auront pas plus de réussite.

Quand la bulle apparait à l’horizon, ils ne sont déjà plus que 4 Français. Jonathan Pastore a mangé quelques bounties en débuts de tournoi, mais ne dégustera pas le dessert de l’ITM, réservé au 97 derniers survivants.

Orlando

L'homme qui a marché sur la bulle répond au nom de Jon Orlando

Cédric Schwaederle était proche de faire partie de ce groupe et trouvait même le spot de double-up avec QQ contre le 88 de son adversaire japonaise. Malheureusement, madame trouvait le 8 et CrazyDonkey termine bubble-boy de ce 10 000 $ sur ce terrible 20-80.

Également shortstack à la bulle, Ivan Deyra, lui, tient avec ses "Zizous" contre les deux neuf de son opposant pour relancer son tournoi… Qui s’arrêtera trente, sur des rencontres à tapis tout à fait standards. 72e place, à 11 873 $ (hors bounty) pour notre ex-Team Pro, mais le "last longer" français est remporté de justesse par Antoine Saout, éliminé en 70e position.

« A-9 contre Q-Q. Je fais deux paires pourtant, mais ça n’a pas suffi. Au moins, tu vas pouvoir finir plus tôt » souriait Antoine, qui enchaine un 8e ITM depuis le début du festival.

Antoine se projette déjà sur le Mini Main Event de demain, ainsi que possiblement le PLO8 Championship, derniers entraînements avant le Main Event. Ivan, lui, a déjà la tête tournée vers le plus beau tournoi du monde, ainsi qu'un autre évènement de taille, la fameuse Coupe du monde de football des WSOP, où la France a un titre à défendre. La compétition se jouera le 6 juillet, en même temps que le Day 1C. Et s'il était là, le spot de bracelet de l'été ?

Jessica

Après un nouveau deep-run sur le Ladies Event, Jessica bouscule désormais les garçons du Super Turbo Bounty.

Au moment où j’écris ces lignes, les têtes d’affiche pouvant encore prétendre au 803 briques promises au vainqueur répondent au nom de Phil Ivey, Phil Hellmuth, Jessica Teusl ou encore Andre Akkari.

Phil Ivey

Nos deux bons vieux Phil se montrent plutôt à l'aise en mode turbo, avec ici Phil Ivey, bien installé dans le gang des chipleaders à 50 left.

Pay-out :

1er : 803 818 $ 2e: 496 801 $ 3e : 349 737 $ 4e : 249 876 $ 5e : 181 230 $ 6e : 133 461 $ 7e : 99 817 $ 8e : 75 837 $ 9e : 58 546 $

Phil Hellmuth agrandit sa collection d’un 17e bracelet

Le Poker Brat remporte une nouvelle victoire éclair et creuse un peu plus l'écart avec la concurrence

Event #72 : NLHE Super Turbo Bounty 10 000 $

Phil Hellmuth Winner Photo

Phil Hellmuth a encore frappé. Sur son terrain de jeu préféré. Les années passent, les coups de sang et les polémiques s'enchaînent, mais elles ne font que lui glisser dessus. Sourd aux critiques d'où qu'elles viennent, toujours aussi sûr que lui, parfois (souvent) beaucoup trop, le Poker Brat continue d'écrire l'histoire d'un jeu qui lui réussit depuis près de 35 ans. Déjà recordman du nombre de bracelets, voilà le Grand Phil auréolé d'un 17e titre WSOP, sur ce Super Turbo Bounty à 10 000 $, le dixième en No-Limit Hold'em. Il devance désormais de sept unités le légendaire trio composé de Phil Ivey, Doyle Brunson et Johnny Chan. Et quand on sait qu'il est également numéro 1 en termes de deuxièmes places (14 contre 10 pour Daniel Negreanu), et troisième en gains bruts avec 17 770 609 $ accumulés (derrière Negreanu et Antonio Esfandiari) depuis 1988 aux World Series, il ne fait aucun doute que les Championnats du Monde sont sa maison, l'endroit où il s'exprime le mieux, où son aura et son égo démesuré lui permettent d'accomplir ce que beaucoup considèrent comme impensable. 17 bracelets à cheval sur cinq décennies. Quel que soit le niveau d'admiration ou de dégoût qu'il nous inspire, Phil Hellmuth mérite a minima notre respect.

Un respect qu'il a visiblement ressenti bien avant ce nouveau sacre. "C'est la première année de ma carrière où tous les grands joueurs autour de moi se mettent à m'appeller 'The great' ou 'The greatest'", a-t-il déclaré dans son interview post-victoire, citant notamment Shaun Deeb parmi ceux qui seraient venus le complimenter cet été. Une reconnaissance qui vaut peut-être encore plus pour lui que tous ces titres, lui qui doit régulièrement courir après une forme de légitimité, surtout depuis le passage aux années 2010. C'est là, entre 2007 et 2012 qu'il a connu la plus longue disette de sa carrière. Lui, l'ancien golden boy du poker américain, vainqueur du Main Event en 1989 avec son visage poupon, triplement titré en 1993, deux fois en 2003, était soudainement devenu has been, dépassé. Depuis, il s'est imposé deux fois en Razz, une fois en Deuce to Seven, sur le Main Event des WSOP Europe à Cannes, et donc dans la nuit de samedi à dimanche sur ce Super Turbo Bounty.

Phil Hellmuth

803 818 $ (hors bounties) représentant son cinquième plus gros gain en carrière, même si cette victoire ne fut pas la plus bruyante. Certes, comme à son habitude, Phil Hellmuth a exulté au moment où est tombée la dernière carte, sautant partout comme un jeune premier qui viendrait de remporter son premier trophée, mais la scène a eu lieu autour de 5 heures du matin, dans une Paris Ballroom presque entièrement vide. Qu'à cela ne tienne, la victoire n'en reste pas moins belle, surtout après avoir lui-même écarté en finale un certain Phil Ivey, grâce à une paire d'As trouvée au meilleur des moments. Tournoi Turbo oblige, Hellmuth a dû compter sur la chance pour aller au bout, après être notamment tombé à 2 BB en milieu de tournoi. Le heads-up contre Justin Zaki fut quant à lui réglé en une petite main.

"Les choses arrivent pour une raison," a philosophé Phil, qui n'a dû sa présence sur ce tournoi qu'à son élimination rapide du High Roller à 50 000 $ de Pot-Limit Omaha. Avant cela, il avait connu une autre déconvenue sur le Deuce to Seven Championship, qu'il a mis à profit en prenant trois jours de repos. Un break qui s'est prouvé être "d'une très grande aide". Même les légendes ont besoin de souffler. Et celle de Phil Hellmuth sur les WSOP est encore loin d'être terminée.

Les 17 bracelets de Phil Hellmuth

Année Tournoi Gains
2023 NLHE Super Turbo Bounty 10 000 $ 803 818 $
2021 Deuce to Seven No-Limit 1 500 $ 84 951 $
2018 NLHE 5 000 $ (niveaux de 30 minutes) 485 082 $
2015 Razz Championship 10 000 $ 271 105 $
2012 NLHE Main Event 10 540 € (WSOPE) 1 022 376 €
2012 Razz 2 500 $ 182 793 $
2007 NLHE 1 500 $ 637 254 $
2006 NLHE 1 000 $ 631 863 $
2003 NLHE 3 000 $ 410 860 $
2003 Limit Hold'em 2 500 $ 171 400 $
2001 NLHE 2 000 $ 316 550 $
1997 Pot-Limit Hold'em 3 000 $ 240 000 $
1993 Limit Hold'em 5 000 $ 138 000 $
1993 NLHE 1 500 $ 161 400 $
1993 NLHE 2 500 $ 173 000 $
1992 Limit Hold'em 5 000 $ 188 000 $
1989 NLHE Main Event 10 000 $ 755 000 $

Crédits photos : PokerNews / WSOP

Flavien Guénan : ‹ ‹ Cette ville est maudite › ›

De retour à Las Vegas pour la première fois depuis sept ans, le coach Kill Tilt passe pour l'instant un été en enfer... tout en gardant le sourire !

Flavien Guénan

La nouvelle nous est parvenue par notre fil Twitter : parmi les quelque mille joueurs encore en course sur le bien nommé Colossus, se trouve un certain Flavien Guénan, avec un tapis de quarante blindes légèrement assez nettement au-dessus de la moyenne. Le temps de lui demander son siège via un rapide DM et de nous acquitter de nos premières tâches du jour, c'est la désillusion : élimination autour de la 370e place, pour ce qui devrait représenter environ cinq buy-ins à 400 $. "Je max late reg le Mini Main Event du coup !" Une deuxième occasion s'offre finalement à nous pour une photo à table doublée d'une interview. Malheureusement, la rencontre se fait avant même que nous mettions un pied dans la Ballroom du Paris. "J'ai joué une main !, avoue-t-il, pas plus déçu que ça. Je suis rentré avec quinze blindes, il fallait bouger vite." Avant cela, il avait vu son tapis sur le Colossus fondre comme neige au soleil, à cause notamment de deux lancers de pièce perdus et d'une mauvaise rencontre en bataille de blindes. Une journée comme une autre pour un joueur de poker à Las Vegas, mais tout de même diablement représentative de l'été de Flavien jusqu'à présent.

Arrivé le 11 juin dans la ville du vice, notre éloquent consultant live streaming sur nos festivals live n'a pour l'heure signé qu'une seule place payée : une timide 180e place sur un tournoi à 2 000 $, récompensée de deux buy-ins. Pour un total de 40 000 $ engagés. Et lorsque l'on remonte son fil Twitter pour en apprendre plus sur les circonstances de certaines éliminations, il y aurait de quoi se taper la tête contre un mur. Mais pas pour Flavien. "En fait, je crois que c'est parce que je ne m'attendais à rien. Ou plutôt, je m'attendais à ça : bien jouer et perdre en boucle. Cette ville est maudite pour moi de toute façon, je me suis toujours fait ouvrir." Plus sérieusement, comme tout bon professionnel qui se respecte, le Grenoblois est davantage intéressé par son attitude et ses décisions que ses résultats. "Je suis content de moi dans l'ensemble. Il n'y a vraiment qu'une journée où j'ai mal joué, et c'est parce que j'étais un peu tilté de la situation."

Ça open entre 5 et 10x a ma table, y’a deux baleines qui jouent 115% des mains c’est la folie. Dernière HH en date:

300/600,60k starting->
BB est allin en blind, utg 1 raise 5x…mais utg n’a pas encore joué! UTG raise 25x un tiers de son stack! Il libère n’a parole à utg1 qui…

— guenan flavien (@GerarMendujeu) July 1, 2023

Le Vegas qu'on aime.

Comment fait-on alors pour tenir le coup quand les éliminations s'enchaînent ? "Je suis logé ici au Horseshoe (dans une suite gigantesque d'ailleurs), donc c'est plus facile pour moi de trouver mon rythme dans ces conditions. J'ai aussi eu la chance (ou la malchance) de souvent me faire sortir en fin de journée. Et je n'ai vraiment fait que jouer, donc j'étais toujours occupé. En plus de ça, je m'astreins bien à faire mes séances de sport quotidiennes, et j'avais une routine le soir en rentrant. Dans le package des masterclasses que l'on a vendues avec Sylvain Loosli pour Kill Tilt, nous nous étions engagés à des comptes-rendus quotidiens de nos tournois. C'est ce qui m'a fait tenir honnêtement, pour me rendre vraiment compte de la façon dont j'ai joué." Ensuite et surtout, parce que ces pertes se comptent bel et bien en billets verts, il faut avoir les reins solides financièrement. "J'ai vendu beaucoup de parts. Et je bénéficie d'un deal de financement qui m'a permis de tripler mon enveloppe. C'est grâce à ça que j'ai pu jouer le Super Turbo Bounty à 10 000 $ et re-entry le 5K 6-max."

Le reste du programme est lui tout tracé. "Madame est arrivée donc je vais prendre deux jours de repos avant de jouer le Day 1C du Main Event. On va aller faire un peu de rando, Sylvain nous a conseillé un spot sympa. Si ça se passe mal, il y aura encore deux autres petits tournois, comme le 777 et le 2 500. Après ça, il sera temps de rentrer." Non sans avoir transformé ce retour tronqué dans le Nevada en réussite ? "Les WSOP, on sait comment c'est : il suffit d'une grosse perf' pour tout changer." Dans ce cas, autant que ce soit sur le Big One, tournoi sur lequel Flavien avait terminé 18e... à Enghien-les-Bains en 2013. Autant dire il y a une éternité. Tout comme la dernière visite de Flavien ici, il y a sept ans. "La ville a pris une bonne inflation, non ? J'ai l'impression que tout est deux fois plus cher qu'avant !" Quant au changement du Rio au Horseshoe, il ne fait pas partie de ceux qui ont sauté au plafond. "J'imagine que c'est agréable pour tout le monde de ne pas devoir prendre cinquante fois le taxi quand tu ne loges pas sur place. Et c'est vrai que les chambres du Horseshoe sont largement meilleures. Mais en dehors de ça, je ne vois pas réellement de différence." Peut-être en sera-t-il autrement dans deux semaines avec un beau bracelet au poignet ?

Et bon anniversaire maman !

Débarqué à Vegas avec son frère et sa maman, à qui il faisait découvrir la capitale du jeu pour fêter son 59e anniversaire, Jérémy Oléon se retrouve quelques jours plus tard en finale d’un tournoi de plus de 5 000 joueurs, à jouer pour un demi-million de dollars. Passé à deux doigts du bracelet au cours d’un 3-max à sensations, l’Auvergnat prend finalement la 3e place, pour 255 215 $. Le récit de cette finale, suivi de l'interview juste ici.

Event #74 : 1 000 $ Mini Main Event (Fin)

Altéras Oleon

Tout est parti d’un cadeau d’anniversaire. Pour ses 59 ans, Jérémy et Julien Oléon ont offert à leur maman ce dont elle rêvait depuis longtemps, un voyage à Las Vegas. « On est un petit peu joueurs dans la famille » me souffle Patricia Almeras. « On est venu de jeudi à vendredi. C’est énorme que nos belles filles aient donné leur accord pour laisser partir leur mari dix jours avec leur mère ». Les belles-filles en question peuvent être rassurées. Leurs époux reviendront bientôt à la maison… les valises chargées de dollars. Au bout de ce voyage poker en famille, Jeremy vient de claquer son “one-time”, en terminant 3e du Mini Main Event, pour 255 000 $.

L’ingénieur auvergnat était même tout proche du bracelet. Perçant un field monstre de 5 257 joueurs, Jeremy se retrouve chipleader à l’amorce du Day 3. Plus que quatre joueurs à battre pour remporter le demi-million et le bracelet WSOP. Évidemment, la maman Patricia et le frère Julien sont aux premières loges et le rail français a sorti les coqs, bérets tricolores et autres vêtements folkloriques pour porter haut les couleurs de la France. « J’avais pris ça dans la valise, en pensant qu’on se déguiserait quand on irait à Downtown. J’avais acheté tous ces trucs, mais jamais je n’aurais pensé qu’on les mettrait pour une table finale ».

Table Finale

Patricia Almeras n’est pas une inconnue de notre room. Venue de temps à autre sur les évènements Winamax, la coiffeuse de profession avait carrément relooké le Team lors du dernier SISMIX, à l’occasion d’un des savoureux flashs quotidiens. Difficile de décrire les vibrations de la maman, subjuguée à chaque gros pot remporté par son fils. « Ça va à 200 à l’heure » confesse Patricia en évoquant ses BPM. « Déjà hier, j’ai stressé. On était là pour tous les coups ».

La famille s’apprête encore à partir pour un tour de montagnes russes. Vers le haut tout d’abord, après un énorme tapis préflop remporté par Jeremy, alors deuxième en jetons, sur un duel AQ contre AJ chez le chipleader Josh Reichard, alors qu’il reste encore quatre concurrents. La pression ICM est colossale, mais Jeremy frappe la Dame tout de suite et valide le coup dès la turn. Le voilà chipelader avec quasi 60% des jetons en circulation.

Après l’élimination de Jennifer Abad (4e pour 193 103 $), Jérémy perd un gros coup contre ce même Josh Reichard. Le Français check/raise sur le flop 982, puis ralentit sur la turn J. Check-back de l’Américain, mais sur un nouveau check de Jeremy, Josh envoie le parpaing 52 000 000 sur la river 3. Le Français finit par payer avec 87, insuffisant pour battre le QQ de Reichard.

Oleon

Le Français conserve un petit 90 000 000 quand le troisième, Bradley Gafford en compte tout juste 15. Les deux leaders vont alors assister à une remontée fantastique. Un premier double-up A10 contre le K8 de Reichard, un deuxième presque consécutif avec AQ contre 106, toujours face à Reichard et un troisième avec 1010 contre 86. En trois coups, les deux Américains ont quasi inversé leur stack.

Jeremy se retrouve au coude à coude avec Josh et les deux hommes s’expliqueront directement en batailles de blindes. Open shove K4 sur la blinde de l’Américain qui snap-call avec A3. K86 sur le flop, J turn. Josh vient de faire la flush, le Français est éliminé en 3e positon de ce Mini Main Event

Oleon

Une performance exceptionnelle pour l’amateur de Royat. Un homme qui joue trois tournois par an, qui espérait seulement ramener un petit ITM estampillé WSOP. Ça sera finalement un “one-time" pour 255 215 $. Après avoir appelé sa femme et ses deux enfants, qui suivaient les aventures depuis l’Auvergne, Jérémy s’est arrêté quelques instants pour nous raconter ses émotions et comment il a vécu cet exploit de l’intérieur, à travers la traditionnelle interview.