Let there be 5-bet light
Event #52 : Short-Handed No Limit Hold’em 25,000$ (Day 1)
Avec une structure profonde mais agressive d’entrée de jeu avec des ante dès le premier niveaux, les joueurs n’ont pas attendu avant de mettre à contribution leurs jetons de 5,000, la plus grosse valeur disponible à l’heure actuelle. De nombreux pots sont 3-bet, 4-bet voire 5-bet avant le flop, et en deux heures trente de jeu, presque vingt joueurs ont déjà quitté le tournoi. Pour eux, la facture aura été de cent dollars la minute environ… Et plus pour ceux s’étant offert les services d’une masseuse. Le compteur affiche 191 joueurs après deux niveaux et demie.
100K pot
Une main qui témoigne du niveau de l’action en cours dans l’Amazon Room… Antoine Saout relance à 1,300 en début de parole. La petite blinde complète, et Sorel Mizzi squeeze pour 4,400 depuis la grosse blinde. La parole revient à Antoine qui 4-bet à 11,000. Sorel Mizzi lui renvoie la balle avec un 5-bet à 25,000. C’est un tiers du tapis de départ qui est déjà engagé, et Antoine paie.
Flop : [Qh][Jh][6c]
Mizzi ne relâche pas la pression et c-bet à 19,500. Antoine reste pensif quelques instants, et complète. Il y a maintenant près de 100,000 au milieu du tapis.
Turn [5c]
Sorel Mizzi ne réfléchit guère longtemps avant d’avancer une grosse pile de jetons orange (5,000), suffisamment pour mettre Antoine à tapis – il ne lui reste plus que 52,000 à ce moment.
Cinq minutes vont s’écouler avant que Saout ne prenne une décision, pendant lesquelles j’ai le temps d’entendre au loin qu’Allan Baekke s’est mangé deux Rois contre deux As dans la finale de l’épreuve à 1,000 dollars.
Saout reste silencieux, jetant de temps à autre des coups d’œil furtifs à Mizzi, tout concentré sur le massage qu’on est en train de lui administrer.
Je serais bien en peine de deviner ce qu’ont en main ces deux joueurs, et à mon grand regret, nous n’aurons pas le privilège d’assister à un showdown : Saout jette ses cartes, et Mizzi encaisse sans révéler son jeu.
The Man
Un autre qui n’hésite pas à envoyer du lourd, c’est Phil Ivey. On est pas surpris. J’ai vu Phil payer une mise de 3,800 au bouton contre deux joueurs sur le flop [6h][5c][2h]. Le turn est un [Ad] et tout le monde checke. Sur la rivière, un [Td], Ivey envoie un gros bet de 15,000, et se fait payer rapidement par la grosse blinde (qui avait misé au flop). Ivey montre [Ts][6s] pour deux paires gagnantes.
Plus tard, je le vois miser 3,000 sur le turn [Td][9d][8d][9s]. Kevin Macphee passe, mais pas Chad Brown. La rivière est un [Ac]. Ivey mise 10,000 et Chad Brown s’écarte du chemin à toute vitesse.
Benjo
Lilfoldem
Auteur d’une sur-relance avant le flop depuis sa petite blinde, Chab Batista est payé par Kevin Saul. Il attaque alors à hauteur de 9,100 sur [3s][3d][5c]. « Belowabove » va longuement hésiter (ouais, c’est à la mode aujourd’hui) puis, après trois minutes, décide d’envoyer l’intégralité de son tapis, jetant une pile orange de jetons de 5,000 devant lui. Chad « lilholdem954 » Batista passe immédiatement, conservant 48,000 de tapis.
« Good fold »
Bien qu’ayant relancé avant le flop, Dani Stern décide de rendre la parole à Elky sur [6d][6h][7c]. Bertrand Grospellier va du coup miser trois fois : 1,800 sur le flop, puis 4,400 sur le tournant [Ks] et enfin 11,500 sur la rivière [5d]. Après avoir check-call deux fois, Dani se décide à rendre les armes sur la dernière. « Good fold » assure Elky, qui grimpe à 120,000.
Durant la pause, Bertrand me confiait avoir joué une main amusante : « J’ai une paire d’as et on arrive à la rivière sur K-Q-3-J-A. Il mise alors 45,000 dans 9,000 ! Bon, c’est un peu trop pour payer, dommage. Pour 5,000, j’aurais été obligé de payer. » Et 10,000 ? « Ah, pff, là je sais pas, mal de crane. »
Davidi qui baille
La partie est très, très compliquée pour Davidi Kitai, que la table ne laisse pas respirer. Il ne se passe pas une main dans laquelle le belge ne soit pas sur-relancé. Exemples.
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Premier de parole, le pro Winamax relance à 1,300. Isaac Haxton le 3-bet pour 4,000 au cut-off. Davidi paie, puis check-fold sur une mise de 6,100 sur [Th][Tc][8c].
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Phil Galfond relance à 1,300 depuis le bouton. Davidi paie depuis la petite blinde. Le joueur en BB, style italien plutôt agressif, place alors un tout petit squeeze, pour 3,000. Phil et Davidi paient. Le flop est [8h][Jd][6h] : la grosse blinde poursuit son attaque pour 6,000 et les deux joueurs passent. Ces nombreux petits pots perdus ont fait chuter notre Davidi à 25,000, un tiers de la cave initiale.
Un bet un peu bête
Roland de Wolfe et John Juanda s’amusent comme des petits fous. Ils viennent de convaincre Antonio Esfandiari de rester le bras à l’horizontal durant vingt minutes. Montant du pari : 1,000 dollars. « C’est impossible ! » se marre John Juanda. Roland accoure auprès d’Antonio afin de fixer les règles : « interdiction de le baisser ni de le monter durant la période ! » Se rendant compte qu’il est en train de jouer un 25,000$, Antonio prend la parole : « Mais je ne vais pas faire ça maintenant ! » John et Roland acceptent alors de repousser le pari à un plus petit événement.
Paire de paires
En début de parole, Patrick Bruel relance à 1,400, muni d’une paire de dix. Il se fait alors 3-bet à 4,000 par Joseph Elpayaa au bouton. P14B se contente sagement de payer.
[7s][3s][9d]
Patrick check-call une première fois, pour 5,650. Le tournant est un [2d] : sur une nouvelle offensive de 12,500, après deux longues minutes de réflexion, il décide de passer. « C’est un cauchemar » confie Patrick, « il a déjà eu une paire de dames quand j’avais deux valets, et je suis sûr qu’il possède encore la même main ici. » Rien d’alarmant pour le Boss néanmoins : il pointe à 65,000, un tapis tout à fait confortable.
Harper