(Presque) comme les autres
Plus de 1 000 joueurs ont répondu présent à Montparnasse, pour une étape parisienne toujours capitale !
Une main c’est tout
"Le premier sortant, vous me l'attrapez, on veut le saluer." À peine notre arbitre en chef Guillaume Gleize a-t-il eu le temps de dérouler son traditionnel discours introductif que la première salve d'applaudissements se fait entendre au sous-sol des Galeries Montparnasse. En face d'Aymeric, le tapis de 40 000 jetons confié à chaque jour quelques minutes plus tôt a déjà disparu. "Paire de Dames contre paire d'As, synthétise-t-il avant de préciser. J'ouvre à 600 sur 100/200, normal quoi, et là, il me relance à 11 000. Je ne le vois jamais sur les As, je le prends plutôt pour un bouffeur de blindes (sic)." Cinq cartes plus tard, son WiPT Paris est déjà terminé.
"Je vais retourner me coucher, je crois, confie le Francilien, venu de Saint-Ouen. C'est à partir de 15 heures les Side Events, c'est ça ? [pour le tournoi Shootout tout à fait, et le bureau des inscriptions ouvre une heure avant, NDLR] Je verrai si je reviens. J'étais à la Villette il y a deux ans, j'avais tenu quatre heures, c'était déjà mieux qu'aujourd'hui…" Mais il n'avait pas eu la chance d'être célébré par plus de 900 joueurs tout heureux de voir quelqu'un prendre la porte avant eux. Quitte à choisir…
Record pulvérisé
1 038 joueurs envahissent les Galeries Montparnasse
Officiellement, les étapes régionales (comprenez hors lancement) du Winamax Poker Tour nouvelle formule, inauguré l'an passé, sont prévues pour 800 joueurs. Mais, comme vous l'avez peut-être vu à Montpellier le week-end dernier, où 944 joueurs se sont présentés, il n'est pas rare que la jauge déborde, et pas qu'un peu. Heureusement, pour notre bien à tous, à commencer par le vôtre, vous les joueurs, l'organisation rigoureuse du WiPT – pour ne pas dire quasi militaire – a de quoi parer à toutes les éventualités. Alors à Paris, capitale dont l'amour pour le poker n'est plus à démontrer, comme vous l'a présenté Rootsah dans sa longue introduction, toutes nos équipes s'attendaient à un raz de marée. Nous n'avons pas été déçus.
Au final, alors que la pause déjeuner vient d'être décrétée, le compteur s'est arrêté sur le nombre 1 038, soit presque 30% de plus que les fameux 800 annoncés. Tout simplement un record pour une étape de ce genre, laissant loin derrière le précédent de 964, comptabilisés à Nantes il y a tout juste un an. Que ce soit à la Villette, porte de Versailles ou à Montparnasse, Paris est définitivement magique.
Conséquence directe, le nombre de tickets pour la Grande Finale d'Aix-en-Provence passe de 13 à 17 ! Du jamais vu, forcément, portant à 20 le total de qualifiés sur le week-end, en comptant le vainqueur du Shootout et les deux à venir sur le 6-max. Quant au nombre de places payées, il grimpe lui aussi, jusqu'à 128, qui seront atteintes, comme le veut la coutume, environ une heure après le lancement du Day 2.
Autant dire que, pour les 940 joueurs encore assis, la route qui y mène est toujours très longue. Au moins autant que les files d'attente qui ne manqueront pas de se former devant le bureau d'accueil, dès l'ouverture des inscriptions pour les Side Events. Rendez-vous à partir de 14h30 pour réserver votre place sur le Shootout. On préfère vous prévenir : il n'y aura pas de place pour tout le monde ! En parlant de monde, on a déjà repéré pas mal de têtes connues au sein du field, mais avant de vous les présenter plus en détail, voici une belle galerie d'anonymes, immortalisés pour l'éternité par l'œil unique de notre photographe Caroline Darcourt.
Banlieue all-star
Ils sont quatre joueurs qualifiés issus du club sur ce WiPT Paris : deux par un tournoi interne, et deux via les Tremplins sur Winamax. Quentin fait partie de la première catégorie : on l'a déjà rencontré dans nos reportages, et on se souvient qu'il faisait partie des heureux détenteurs d'un Platinum Pass pour le PSPC à 25 000 $ l'an passé, où il avait sauté à quelques places de l'argent… Originaire de la région d'Evreux, Quentin, qu'on a pu apercevoir également sur des tournois des clubs de jeux parisiens [il avait également terminé 113ᵉ de la Grande Finale du WiPT en 2023], joue en tout cas à domicile. Avec pour objectif de rejouer la finale en 2025...
Bennecourt a le bras long
Après la pause-déjeuner, Adrien était encore accompagné dans ce tournoi par Cyril, alias Teix78 donc, un pseudo en référence à son nom d'origine portugaise, Teixeira. "Le président, Fab78, a sauté," précise le joueur, qui fait partie du club depuis cinq ans. "C'est ma première expérience sur un gros tournoi Winamax. C'est une bonne expérience. Je le referai bien volontiers ! J'ai fait Lille mais j'ai loupé le ticket. J'ai déjà fait des tournois en casino, mais jamais avec plus de 1 000 joueurs. Je joue aussi en cash-game au club Circus."
Cyril explique qu'il est également performant dans son club : "Depuis trois ans, je suis dans le top 5 du classement. Winamax participe beaucoup au développement de notre club. Le poker associatif, c'est une bonne expérience. J'ai découvert cela grâce à mon beau-père qui était membre du club, et je suis vite tombé dedans. Parfois, ça peut déborder, quand tu as une vie de famille, explique celui qui travaille dans le diagnostic immobilier, et réside à Rosny-sur-Seine. Son objectif ? "Gagner un jour un gros ticket." Sur ce WiPT Paris, par exemple ?
Attachée poker
"C'est la table des setups ici !", me glisse Sylvia au moment où je me plante derrière son épaule. Et la Parisienne de me dérouler un coup où elle perd le minimum avec As-Roi sur Roi-Dame-Dame-9-4. "J'ai 3-bet préflop en grosse blinde et préféré just call son 4-bet, pour éviter de mettre cent blindes au milieu tout de suite." Bien lui en a pris, après avoir placé un petit bet turn puis checké la river, elle a le plaisir de voir son adversaire check back et lui montrer… une paire d'As ! "Derrière, on a tous les deux split avec 5-6 sur 3-4-9-2-Dame."
Sans doute est-ce l'expérience qui a incité la joueuse de la Darshan Team à la prudence, elle qui compte de nombreuses étapes Winamax Poker Tour au compteur. Et même en cas d'échec ce week-end, elle a prévu d'aller faire un tour du côté de Strasbourg début février.
Pourtant, Sylvia fait partie de ces gens occupés, multipliant les projets et les hobbies. En plus du poker, elle se produit fréquemment sur des scènes de stand-up parisiennes. "J'ai un peu freiné dernièrement, tempère-t-elle toutefois. Et plus on s'arrête longtemps, plus c'est difficile de reprendre…"
Alors à la place, elle occupe son temps avec des cours d'écriture ou des leçons de piano – "Je me retrouve avec des enfants de 5 ans." – tout en exerçant à plein temps le métier d'attachée de presse freelance dans le cinéma. "Dans les prochains jours, je vais à Barcelone pour une grosse rencontre professionnelle entre acteurs du cinéma d'animation européen." Un cinéma d'animation qui occupe d'ailleurs une place majeure dans sa vie pro, avec un pic d'activité concentré chaque année autour du mois de juin, à l'occasion du Festival international du film d'animation, hébergé depuis 1960 dans sa ville natale d'Annecy.
Quoi qu'il en soit, son agenda est libre du 29 mars au 7 avril, dates de la Grande Finale d'Aix-en-Provence. On lui souhaite de faire au moins aussi bien que lors de son escapade à Vegas en septembre dernier, où elle avait signé deux Top 5 en deux jours sur deux petits tournois du Venetian, encaissant un peu plus de 1 100 $. "Le niveau était tellement faible, c'était un bonheur." Et par rapport à une étape WiPT ?
S.Pri libre
Au sein de notre écurie de WIP, il fait sans nul doute partie des plus en vue actuellement. Et si Malick Mendosa ne vous dit rien, peut-être le connaissez-vous mieux sous son nom de scène S.Pri Noir. Présent sur la scène rap depuis plus de quinze ans, il s'est réellement fait une place en solo à partir de 2018, année de sortie de son premier album, Masque blanc, devenu disque de platine (entre 100 000 et 200 000 exemplaires vendus). Suivra deux ans plus tard État d'esprit (disque d'or) et, en février de cette année 2024, La Cour des miracles. Trois galettes qui atteindront au minimum le Top 4 du Top Albums, ouvrant à Malick les portes de l'Olympia, où il s'est produit pour la première fois le 19 septembre dernier (photo). Pas trop impressionnant ?
"Nan, ce n'était que du kiff', nous répond le Parisien du tac au tac. La salle était pleine, c'était trop bien. J'étais bien plus impressionné au moment d'entrer dans une salle de poker pour mon premier tournoi." Ce baptême du feu en live, il a eu lieu il y a quelques semaines du côté de Bratislava. "J'ai joué 3-4 tournois, dont le Main Event et un Turbo. C'était excellent, j'ai adoré. Ça m'a aussi permis de me rendre compte de l'écart qui sépare les amateurs des professionnels. Que je voyais des mecs arriver quatre heures en retard, je me disais qu'ils avaient un truc que je n'avais pas."
Un amour des cartes venues de parties entre amis "au quartier. On jouait comme ça, pour s'amuser. Puis récemment, Fred Musa [MC de Planète Rap, émission emblématique de Skyrock, NDLR] a monté une partie via Winamax et il m'a invité. J'ai beaucoup parlé, c'est mon style à table, et ç'a bien plu. Il m'a demandé si je voulais venir faire d'autres tournois et j'étais chaud !" Reparti bredouille de Bratislava, il n'a pas connu beaucoup plus de réussite aujourd'hui. "J'étais monté à 120-130 000 !, lâche-t-il. J'ai même sorti Moundir. Derrière, j'ai perdu 2-3 sales coups, ça ne pardonne pas."
Pas de quoi entacher les deux expériences en tournoi live de celui qui joue essentiellement des Expresso sur nos tables online. "Souvent, je joue devant des matchs de foot. Je place un bet, et si ça ne se passe pas comme je veux ou si le match est chiant, je lance quelques tables." Car le rappeur est aussi un gros fan de foot et de son club de cœur, le Paris Saint-Germain. À 14 ans, Malick a même passé des essais dans les clubs de Newcastle et Sedan, sans succès. Il délaisse même ensuite le ballon rond pour l'ovale, se convertissant au football américain. Cette fois, le succès suit, avec deux titres de Champion de France conquis avec les Flash de La Courneuve.
Autant dire qu'S.Pri Noir a l'esprit de compétition. Et c'est avec l'esprit revanchard qu'il vient de se lancer sur le Side Event 6-max. Quel meilleur tournoi pour faire parler son flow et son jeu agressif ?
Au four et au moulin
Pendant qu'une partie de la rédaction Winamax charbonne sur ce WiPT Paris, certains de nos collègues ont troqué carnets et stylos pour cartes et jetons ce week-end.
Vous pouvez aussi retrouver Thibault Lamy (Capital), Mathieu Monier, Romain Favril, Guilhem Pouiol ou encore Brice Gerstemberg. Alors, qui gagnera le last longer des journalistes ?
Le poker c’est la santé
Directeur d'une société de prestataire de soins à domicile, Fred, du Saloon Poker Club, se portait pas mal vers 17 heures. Il n'a pas eu trop de chemin à faire pour venir à Montparnasse, son club étant basé à St-Germain-lès-Corbeil, dans l'Essonne. "On est une petite soixantaine au club, explique Fred. On fait des Sit&Go le mardi soir, et des MTT une fois par mois en fin de semaine. On fait aussi les tournois de la Ligue Française de Poker, en individuel et par équipe." Le club facture 12-13 ans d'existence selon notre héros, qui a rejoint ses rangs il y a six ou sept ans et joue au poker depuis une quinzaine d'année, selon ses dires.
Et visiblement, il n'est pas venu seul : "On est 7 ou 8, tous qualifiés sur les Tremplins ! Mais là on n'est plus que deux..." En tout cas, Fred ne se contente pas de jouer les WiPT : "Je suis allé à Vegas avec quelques amis fin septembre début octobre, on s'est baladés et on a joué. J'ai fait 7 tournois en 9 jours, notamment au Bellagio, au Venetian, à l'Orleans, et au Mandalay. Je l'avais déjà fait il y a six ou sept ans. J'aime le rythme de cette ville, ça bouge tout le temps, il y a toujours quelque chose à faire. Et c'est les vacances." Pour lui, le poker reste en tout cas un loisir. On espère qu'il prend autant de plaisir à Montparnasse qu'à Las Vegas !
Cure de Juvisy
Avec 53 adhérents et huit petites années d'existence, le Juvisy Poker Club est loin d'être le plus gros club de la région parisienne. Par rapport à des géants comme le Paname Poker Club ou la Darshan Team, l'association du 91 fait même figure de Petit Poucet. Mais à force d'abnégation et grâce à un groupe petit mais soudé, les Juvisiens comptent bien faire perdurer l'aventure. Surtout que celle-ci se fait désormais main dans la main avec Winamax.
"C'est notre première année de partenariat, me glisse Thomas (photo, en haut à droite), qui s'occupe justement d'échanger avec Étienne, membre de notre pôle Clubs. On a deux tournois online par semaine les lundis soir, un freeroll et un à 2 €. Ça donne lieu à un classement, avec jusqu'à 125 € de tickets à gagner. C'est énorme pour des amateurs comme nous, ç'a bien boosté le online, alors qu'on a beaucoup de membres qui ne jurent que par le live." Le live, il y en a aussi, à raison d'une partie toutes les deux semaines, le vendredi. "On a terminé à 4 heures du mat' cette nuit. Ça piquait un peu ce matin. Et on se fait plaisir, on ajoute des tickets pour celui qui fait la meilleure main de la soirée et le premier sortant. Hier soir, on a eu une quinte flush royale. Un beau club de chattards !"
Et qui le prouve sur ce WiPT Paris, avec trois Juvisiens encore assis aux alentours de 400 joueurs restants – quatre avant l'élimination d'Éric (en haut à gauche) – à commencer par Philippe, le président (au centre). Pour "lequintal94", cette étape freeroll est un non-événement, lui qui a atteint le Day 3 de la Grande Finale en 2018, à l'époque du Cercle Clichy-Montmartre, en passant par les Wam Triad Battles. "J'ai aussi joué le FPS à 1 100 € en début d'année au Palais des Congrès, complète-t-il. Qualifié online, il avait malheureusement chuté deux heures avant l'entrée dans les places payées, sur un vilain bad beat, As-Valet contre As-10. Mais l'accomplissement dont il est le plus fier, c'est le titre de Champion de France de la Ligue Française de Poker – une compétition récemment passée dans le giron de Winamax.
Alors en plus des vestes floquées du logo JPC, une belle photo avec un ticket doré aux alentours de 18 heures demain soir serait la plus belle des publicités pour le Juvisy Poker Club.
Paris, le plancher des vaches
Mais il est vrai qu'on ne s'attend pas forcément à voir un joueur venu d'aussi loin à Paris : et si Alexandre, qualifié sur un Tremplin, a fait le déplacement dans la capitale, c'est qu'il a de bonnes raisons. "J'ai des potes dans le 91, et le siège de ma boite est dans le 94. Je suis monté à Paris pour le boulot et le plaisir !" Alexandre, qui bosse dans la vente aux enchères de véhicules, confie qu'il va aussi essayer de se qualifier pour l'étape de Rennes, la plus proche de chez lui, ou Bordeaux, en cas d'échec. "Mais Rennes, c'est moins loin !" En tout cas, il joue ici sa première étape WiPT, car il n'a jamais réussi à se qualifier auparavant. "Je suis un joueur de club, et je préfère le live. On joue toutes les semaines", précise Alexandre, qui tâte du poker depuis une quinzaine d'années, avec des phases plus actives que d'autres. On espère qu'au final, il n'aura pas fait le voyage pour rien...
Esternay au taquet
Le meilleur As ?
On continue notre tournée des clubs franciliens avec l'As de Pique 95, basé à Taverny dans le Val-d'Oise et représenté en cette fin de Day 1 par Frédéric. "On est deux à être venus, qualifiés sur des Tremplins, explique notre héros. Il y a une quarantaine de membres au club, et on est toujours plein à chaque fois qu'on organise des tournois chaque lundi." Une nouvelle preuve que le poker associatif se porte bien en Ile-de-France, merci.
Pour Fred, ce WiPT est en tout cas une première : "J'ai déjà essayé de me qualifier l'an passé, sans succès. Cela fait deux ans que je fais partie du club, et cinq ans que je joue sur Winamax, des Sit&Go, trois fois par semaine. Je joue jusqu'à 20 € de buy-in." Ce WiPT constitue donc pour lui une première expérience en live : "Je suis super content. J'ai aussi joué un tournoi de la LFP..." Tombé à cinq blindes à une heure de la fin de la journée, Fred s'est en tout cas offert un sursis pour prolonger ce baptême du feu... Rendez-vous au Day 2 ?
Qui est in dans le Shootout ?
Étape après étape, on a coutume de dire que le Side Event Shootout est le chemin le plus court vers la Grande Finale. Pensez donc : il suffit de remporter deux Sit&Go de dix joueurs pour repartir avec un ticket à 500 €. Pas de millier de participants face à vous donc, mais une adaptation nécessaire pour passer de fullring à heads-up, en connaissant parfois de violentes variations de stack... avant de remettre le couvert le lendemain.
Ce fut notamment le cas pour Lambert, tombé à une blinde en HU après s'être fait craquer les Dames par 10-2... pour mieux remonter et se qualifier pour la finale de dimanche. Quoi qu'il en soit, les dix joueurs ci-dessous sont les premiers "In The Money" sur cette étape parisienne et reviendront à 10h45 pour en découdre. Bravo à eux : ils ont fait la moitié du chemin. Qui n'est peut-être pas si court que ça, finalement...
Shootout : les 10 finalistes
| Joueur | Pseudo |
|---|---|
| Bruno | Rubyy Rhoood |
| Djamel | Roi-Lion007 |
| Hugo | MindH4ndlerX |
| Farida | Crikito-29 |
| Cyril | Cyrius-Black |
| Sébastien | Cafou97 |
| Marc | HYELD |
| Lambert | Brique-river |
| Mehdi | MEDFISH93 |
| Alain | MIIIIIHAWWW |
Dernier partant, premier à mi-parcours
Bruno boucle le Day 1 du 8-max dans la peau du chipleader
Nous sommes en milieu d'après-midi aux Galeries Montparnasse en ce samedi 23 novembre. Premier de parole, Bruno ouvre avec As-Roi et se fait payer deux fois avant que le joueur au bouton n'opte pour un squeeze à tapis. Couvert, Bruno paie et se retrouve confronté à une paire de 2, qu'il ne parvient pas à battre. Son WiPT Paris est terminé. À moins que… Il reste des places sur le Side Event 8-max ? Oui, monsieur : une seule.
Avance rapide aux alentours de 19 heures. Avec un tapis de 111 000 jetons, Bruno est chipleader de ce tournoi annexe démarré en 8-max et qui se poursuivra en 6-max. "Je n'ai fait que grimper, nous confie-t-il. Au bout de cinq mains, j'avais déjà pratiquement doublé. Ensuite j'ai agressé un maximum, j'en ai mis partout." Il mène ainsi un bataillon de 60 joueurs sur les 208 au départ, avec un premier objectif en tête : atteindre les 29 places payées, puis s'en aller collecter l'un des deux tickets en jeu à 500 € pour la Grande Finale.
Il faut dire que ce magasinier de 43 ans est un habitué du poker live, affichant au compteur près de quinze années d'expérience. "Je fais partie du Soissons Poker Club, précise-t-il. On se retrouve une fois par semaine, on fait aussi le Championnat de France par équipes ou encore la Ligue Française de Poker."
Mais il ne se cantonne pas au monde associatif, avec de fréquentes excursions dans les casinos voisins de Saint-Amand et Namur. "Je dois avoir quatre ou cinq lignes sur Hendon Mob. Récemment, j'ai fait 22ᵉ d'un 300 € à Saint-Amand pour 800 €." Pourtant, malgré ce beau CV, il s'agit de la toute première fois de Bruno sur une étape du Winamax Poker Tour. Il est à moins de 24 heures de lui offrir la plus belle des conclusions
6-max : le top 6
| Prénom | Jetons |
|---|---|
| Bruno | 111 000 |
| Simon | 97 600 |
| Rudy | 92 600 |
| Salim | 88 000 |
| Marco | 67 000 |
| Warren | 64 700 |
Paris, c’est d’la bombe !
166 joueurs reviendront demain jouer le Day 2 pour aller chercher l'un des 17 tickets pour la Grande Finale !
Main Event : le top 10
| Prénom | Jetons |
|---|---|
| Zied K. | 1 217 000 |
| Sam D. | 742 000 |
| Victor R. | 723 000 |
| Clément D. | 688 000 |
| Laurent D. | 678 000 |
| Pablo G. | 528 000 |
| Tanguy LS. | 523 000 |
| Simon C. | 521 000 |
| Gauthier B. | 515 000 |
| Lucas T. | 488 000 |
La fin de journée en images
Tout ça pour rien
Une situation qui donne parfois lieu à quelques moves ubuesques, les superviseurs devant par exemple transférer lesdits stacks de table en table lorsqu'une table casse : on imagine la satisfaction de joueurs voyant débarquer quelques centaines de milliers de jetons à leur table... Mais personne pour les défendre ! Bon, ce sont aussi ça les péripéties d'un tournoi de poker. Et d'ailleurs, il est probable que certains atteignent les 128 places payées sans jouer... Hommage en tout cas à Anthony, Daniel, Tanguy, Rodolphe, Tim et Frédéric, qui ne gagneront donc pas l'un des 17 tickets à 500 € pour la Grande Finale. On espère tout de même qu'ils ont apprécié l'expérience !
Winamax représente
Ils étaient une quarantaine de membres du Staff Winamax à tenter leur chance dans ce tournoi. Enfin, en tout cas, d'employés ne bossant pas sur ce WiPT Paris. Un Day 1 plus tard, ils ne sont plus que trois en lice. Rappelons qu'aucun ne pourra utiliser les tickets de tournois en ligne gagnés s'il parvient à atteindre les 128 places payées... Mais ce n'est pas une raison pour ne pas faire les présentations.
Une bulle pas à pas
11h06 aux Galeries Montparnasse. Il reste 134 joueurs pour 128 places payées et pas moins de cinq joueurs sont à tapis couvert en même temps. Une grosse demi-heure plus tôt, ils étaient encore 166, c'est vous dire le rythme des éliminations sur une étape freeroll du Winamax Poker Tour. Mais pour perdre les six joueurs nous séparant de l'argent, il va falloir se montrer patient.
Tombé à un petit jeton de 1 000, un premier joueur double avec Valet-2 contre une paire de 6. Le second ne peut rien faire avec Roi-Valet contre deux As. Le troisième gagne un lancer de pièce avec une paire de 8 contre As-Dame. Le quatrième voit sa top paire au flop tenir contre un tirage quinte et deux overcards. Le cinquième se fait sortir sans que nous ayons pu voir comment.
On vous épargne les autres hand histories de coups à tapis préflop, mais l'histoire va se répéter encore deux fois. Main suivante : cinq "all-in and call", un seul sortant, un double up avec 7
3 contre Roi-9 qui fait couleur et un split improbable entre deux Dames et deux 6 (un 6 est arrivé au flop avant que le board ne se transforme en quinte).
Main suivante : trois coups à tapis payé, un seul sortant, notre ami tombé à 1 000, qui avait doublé sur la main suivante, mais dont le Roi-2 s'est finalement heurté à la paire de 3 de notre collègue du service client Magic Niko (photo). Ils ne sont plus que 130, puis 129, un joueur absent depuis la reprise ayant vu son tapis fondre définitivement. Il est 11h27 : c'est enfin l'heure de la vraie bulle.
De nouveau, la machine s'emballe avec quatre coups à tapis payé. Nous n'aurons pas besoin d'en dérouler autant. Pus petit tapis parmi les quatre joueurs en danger et donc premier à passer l'épreuve, Stéphane (photo) est bien mal embarqué avec sa paire de 4 faisant face à deux Valets. Le flop tout à cœur a beau lui offrir un tirage couleur, le turn et la river ne lui apportent aucune aide. Debout, dépité, il accepte sa sentence pendant que le reste de la salle résonne des applaudissements des 128 joueurs ITM. "Je suis bien dégoûté, nous confie le malheureux. J'ai fait 51ᵉ à Limoges, je reviendrai à Rennes." On préfère entendre ça.
"Pour la petite histoire, ajoute Aurélia, sur la troisième main de la journée, je double contre lui avec deux Rois contre deux Dames en faisant carré. Ç'a bien entamé son tapis." En manque de réussite à Lille lors du lancement, notre WIP se glisse cette fois parmi les places payées, qui plus est avec un beau tapis, et accompagnée de son compère du Paname Poker Club Kevin. Mais où est Bonjour Baptiste pour immortaliser tout ça dans l'un de ses vlogs ? Ah, on me glisse dans l'oreillette qu'il a préféré aller faire un tour du côté d'Amnéville. Et si c'était en fait lui le chat noir de la bande ?
La bulle en images
‹ J’ai déjà gagné ›
Mais ce n'est pas ce que retiendra Frédéric sur ce WiPT Paris. Car comme il nous l'apprend, il fait partie de ces joueurs vivant ici un baptême du feu en live : "C'est mon premier ! D'habitude, je ne joue que des freerolls online, un peu comme d'autres jouent au morpion. C'est la première fois que je joue au poker ailleurs que devant mon ordinateur." Et visiblement, le Parisien, qualifié donc sur un Tremplin, a apprécié l'expérience : "J'ai adoré. Je ne m'attendais pas à autant de sollicitude de la part des autres joueurs. J'ai appris plein de choses, c'est génial, j'ai rencontré des gens super, des passionnés, c'est une formation en accéléré. J'ai vraiment apprécié, et j'y ai pris goût." On ne va pas se mentir : s'il est venu défendre ses deux blindes ce matin, c'est aussi parce qu'il habite à Pernety, jusque à côté des Galeries Montparnasse. "Je ne peux même pas venir en métro," sourit Frédéric. Mais pas seulement : "Je suis revenu pour profiter encore de l'expérience. J'ai vraiment été très étonné de l'ambiance, j'avais des préjugés sur le poker, qui ont disparu. Ce côté social, c'est intéressant. C'est la France, sa diversité, même si ça manque de filles. Quoi qu'il arrive, j'ai déjà gagné." En voilà un qui a bien fait de tenter le coup...