Le séminaire du Team W à Aix-en-Provence
Fin mars, les pros du Team Winamax se retrouvaient dans le Sud pour leur séminaire annuel. Entre séances de sport, fous rires, et discussions très pointues. On vous en dévoile les coulisses.
Retraite paradisiaque à Aix-en-Provence
Fin mars, les membres du Team Winamax se sont mis au vert quelques jours pour leur fameux séminaire annuel orchestré par le coach Stéphane Matheu. Et vous savez quoi ? On a beaucoup parlé d'humilité pendant ces quatre jours... Non pas que le groupe avait forcément besoin d'une piqûre de rappel sur ce sujet. Mais à force d'entendre notre superstar (et recrue la plus récente) Gus Hansen répéter ces mots, stay humble, à n'importe quelle occasion, la phrase n'a pas tardé à s'imposer comme LE slogan de cette édition 2025. Au point, peut-être, de devenir la nouvelle devise de l'équipe de joueurs de poker la plus titrée au monde. A tout le moins, tout le monde a été ravi de l'addition du Danois à ce rassemblement annuel : la bonne humeur de Gus Hansen est décidément communicative.
Cette année, avec la Grande Finale du WiPT toute proche sur le calendrier, le rendez-vous était tout trouvé : Aix-en-Provence. Avec ses champs de lavande et son soleil méditerranéen, c'était l'endroit parfait pour joindre l'utile à l'agréable.
Comme vous vous en doutez, il n'est pas facile de faire coïncider les emplois du temps de tout le monde. Réunir les onze membres de l'équipe au même endroit et au même moment ? Un petit miracle. Chacun a son propre rythme, son propre calendrier et sa propre façon de panacher poker en ligne et poker live. Disons-le : l'effort collectif a été remarquable au cours de ces quatre jours. Chacun a fait sa part pour faire de cette pause collective une réussite. Pour parler de poker, évidemment, mais aussi pour profiter d'une vraie expérience en groupe.
L'éveil du corps et de l'esprit
Par exemple : vu le niveau global, l'épatant Julien Sitbon n'a eu aucun mal à passer pour le Zinedine Zidane du Team Winamax. Mention spéciale aussi pour les décisions de Bruno Lopes, qui a composé une équipe « lusitanienne » en hommage à ses racines, en choisissant João Vieira comme coéquipier. Bien que né à Madère, ce dernier n'a pas montré 1 % des qualités techniques de l'autre célébrité de l'île, Cristiano Ronaldo. Kool Shen s'est également laissé berner par l'auteur (brésilien) de ces lignes... qui, à part porter le maillot de Ronaldo Nazário, n'a pas apporté grand-chose de plus sur le terrain. Résultat : la "Kool Team" a pris une valise lors de deux des trois matches disputés ce lundi.
Le sport est une part essentielle du planning de chaque séminaire. En plus de faire du bien au corps, il permet de passer de bons moments et de travailler la cohésion de l'équipe. OK, il y en a beaucoup qui finissent sur les rotules, comme (au hasard) Pierre Calamusa. Mais l'entraînement reste un excellent moyen de forger un état d'esprit de gagnant. L'ancien défenseur latéral de l'Atlético de Madrid, Filipe Luis, avait par exemple raconté comment son entraîneur Diego Simeone a fait de lui un champion. « Il m'a transformé en gagnant, il ne voulait pas seulement gagner au football, mais en tout. Il nous a dit qu'un champion ne se contente pas de se battre : peu importe l'enjeu, tu joues pour gagner ». Et c'est un peu comme ça chez les W. Avec le niveau de jeu qu'ont atteint nos pros aujourd'hui, jouer pour gagner est plus qu'un objectif : c'est une obligation.
Demandez donc à Leo Margets. Il est possible qu'il reste encore des traces de ses blessures de guerre au moment de la parution de cet article...
Troisième jour : place à un sport très à la mode ces derniers temps, y compris dans le Team : le padel. Sur le terrain bleu entouré de plexiglas, Gus Hansen fut incontestablement l'homme à abattre, au point que le coach lui-même - qui fut un grand joueur de tennis mais se remettait d'une blessure durant le séminaire - n'a rien pu faire. Stéphane jouait pourtant en doublette avec le redoutable Adrián Mateos... En vain : le Danois fut imbattable. Pendant ce temps, le reste de l'équipe se relayait dans un tournoi dont Julien Sitbon sortira vainqueur. A la fin, il restait un peu de temps pour un side-event (high stakes) où, surprise, on a assisté à une défaite de la máquina.
Même si tout le monde donne l'impression de s'amuser sur les photos, croyez-moi : ce séminaire, c'est du travail. En particulier l'après-midi. La suite du programme ? Des discussions avec des invités de prestige après le déjeuner puis, après une courte pause, Adri et João en maîtres de conférence pour s'intéresser (enfin) au poker.
La causerie du coach
Comme à son habitude, c'est Stéphane Matheu qui a ouvert les débats post-déjeuner. Le coach a évoqué les concepts de prise de décision, d'intuition et de la façon dont notre état d'esprit (mindset) peut être utilisé à notre avantage. « J'essaie d'apporter des concepts au Team : ils sont la plupart du temps liés à la recherche de la performance. Je cherche des thèmes ou des idées qui peuvent les aider dans ce qu'ils font. On le sait : le poker est un jeu de décisions. Ces dernières années, de nombreuses recherches, en particulier dans le domaine des neurosciences, nous ont permis de mieux comprendre de nombreux aspects du processus de prise de décision. Comme c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et que j'étudie, je me suis dit que je pourrais peut-être partager certaines des connaissances que j'ai acquises, et aider les pros à faire des parallèles qu'ils pourront appliquer à leur activité de joueur. »
Dans sa jeunesse, Steph a fait partie des meilleurs tennismen français. Une expérience qui lui permet aujourd'hui de comprendre l'environnement compétitif et sous pression dans lequel vivent les joueurs pro - quelle que soit leur discipline de prédilection. « Dans toute discipline de haut niveau, il faut prendre des décisions. Je pense qu'au poker, c'est particulier, car il s'agit d'une réflexion beaucoup plus rationnelle. Dans le sport, parce que vous êtes très entraîné et que tout est très répétitif, il s'agit souvent de bien exécuter, de prendre des décisions stratégiques rapidement. Si vous devez frapper une balle au tennis ou marquer un but, vous n'avez pas le temps d'analyser la situation en profondeur, comme vous pouvez le faire dans une partie de poker. Mais il y a quand même des similarités : l'importance du mental, la stratégie globale, etc. C'est ce que j'essaie de faire : créer des ponts entre différentes disciplines et partager des principes universels, qui peuvent être appliqués dans plusieurs domaines. Mon but est de leur donner des outils pour les aider à améliorer leur jeu et leurs performances. »
Très attentif aux propos de Stéphane, Julien Sitbon a donné son avis sur l'intervention du coach. « En ce moment, je travaille un peu l'aspect mental avec Steph. Tout ce qui a trait à l'intuition, à l'acceptation des situations... toutes ces choses sont fondamentales au poker, et je pense que nous ne sommes pas assez conscients de l'impact qu'elles ont, à la fois dans un tournoi et dans la continuité d'une carrière. Ce que j'aime avec les moments comme le séminaire, c'est qu'on peut partager nos opinions les uns avec les autres. Tout le monde a des modes de fonctionnement différents, des intuitions différentes qui se manifestent de différentes manières, donc c'est génial de pouvoir en discuter ensemble. » Concernant la quête et le désir actuel de la plupart des joueurs de jouer comme des machines, et de marginaliser l'importance des instincts à la table, Julien ajoute : « Il est important de séparer les deux : il y a la partie technique et stratégique, qui est notre outil de base, et puis il y a la partie intuitive, qui nous permet de simplement mettre les deux choses ensemble et de dire : 'OK, j'ai ressenti quelque chose, est-ce que ceci peut être lié à cela ? En fait, il y a deux approches possibles : simplement suivre son intuition et prendre sa décision... ou bien mixer technique et intuition, et combiner les deux pour trouver la meilleure solution possible. »
Pour Leo Margets, « tout le monde sait que l'aspect mental est important, mais cela reste une notion très théorique. Parce que dans la pratique, tout le monde regarde des choses concrètes comme : combien d'heures cette personne travaille son jeu, combien d'heures elle étudie, combien de volume elle envoie par semaine... Comme l'aspect mental est quelque chose qui est moins quantifié, personne ne le voit à une table. C'est comme si c'était quelque chose d'optionnel, un bonus, quelque chose qui vient après le reste. Alors qu'en fin de compte, lorsqu'on parle de joueurs ayant tous une base technique solide, c'est l'aspect mental qui va vraiment faire toute la différence. »
À la fin de la discussion, Naza a pris la parole pour révéler qu'il avait écrit la préface du livre à paraître de Stéphane Matheu. Le groupe a été très surpris, surtout le coach, que l'on a deviné touché et ému. Peu de détails peuvent être révélés pour l'instant, mais Stéphane nous a confirmé l'existence du bouquin. « Le livre devrait sortir en juin. Il est en cours de révision finale avec l'éditeur. Je peux dire au moins ça : on y parle beaucoup du Team Winamax. Je raconte des anecdotes, je donne des exemples avec différents joueurs... ». Autant dire qu'on l'attend tous avec impatience à la rédac.
Des invités prestigieux
Cette année, le séminaire a pu compter sur la présence de Skyyart, streamer et YouTubeur aux 1,5 million d'abonnés, et grand animateur de l'émission Poker Society en 2024. Son intervention a permis d'aider et de guider les Team Pros dans l'utilisation des réseaux sociaux : créer du contenu, générer de l'interaction, apprendre à connaître son public, etc. Une activité bien loin des stratégies GTO et autres tableaux de ranges en BvB, mais qui a son importance pour un joueur sponsorisé en 2025. L'autre invité de cette édition : Kirk Kinnell. L'Écossais est négociateur professionnel, avec plus de 30 ans d'expérience et des collaborations avec différents services de maintien de l'ordre, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Kinnell a ainsi pris part à d'innombrables négociations lors de prises d'otages.
Le conférencier a axé son intervention sur un sujet qui intéresse particulièrement les joueurs de poker : comment lire à travers une personne ? Sachez-le : les pros ont désormais quelques connaissances supplémentaires à ce sujet... Kirk a expliqué comment les gens dévoilent leurs émotions et leur personnalité sans s'en rendre compte, et comment on peut déceler ces traits avec très peu d'indices. Ses années d'expérience lui permettent d'avoir une perception ultra-rapide, qui ressemble presque à un sixième sens. En quelques minutes, il a montré aux pros qu'il pouvait repérer les points faibles de certaines personnes - de quoi suciter l'interêt de n'importe quel joueur de poker. L'inverse est aussi vrai : il est important de tenir compte des signes que l'on envoie aux autres joueurs, et ce qu'on dévoile de soi-même. Alexane Najchaus fut conquise : « L'intervention de Kirk était incroyable, car son expérience est totalement différente de ce que nous connaissons en jouant au poker. Honnêtement, je pense qu'absolument tout ce qu'il a dit pendant ces deux heures peut être appliqué au jeu. »
Masterclass ibérique
Est venu le tour d'Adrián Mateos et João Vieira, qui se sont chargés du volet "poker" du séminaire, avec des concept pointus et des hand histories à débattre entre pros. Trois sessions intenses basées sur des mains jouées par le Team W, live et online. En 2024, Amadi a été le joueur qui a cumulé le plus de gains bruts en live : plus de 13 millions de dollars. De son côté, Naza114 a enregistré les meilleures performances de sa carrière au cours des derniers mois, avec une deuxième place sur le 100 000 $ des WSOP Paradise, et une victoire sur le Triton à 150 000 $ début mars. Des résultats qui ont rendu la présentation de ce duo de fous furieux d'autant plus incontournable.
Et en effet, on a pu constater la cohésion et la fluidité de leurs échanges. Le plus intéressant est de voir comment chacun se voit face à un certain type de spot, comment il fait face à telle ou telle situation. Le but final ? Essayer de trouver des dénominateurs communs. Ce n'est pas toujours possible - il y a beaucoup de choses à prendre en compte au poker - mais il faut toujours essayer, au plus haut niveau, de minimiser les pertes et les erreurs. Il s'agissait donc d'une véritable Masterclass poker, à tel point que les deux heures quotidiennes consacrées à notre jeu préféré ont fini par sembler bien courtes. Ce qui vous donne une petite idée de l'intensité des discussions et des sujets abordés pendant ces sessions !
« Je pense que tout ce que font Adri et João est tellement bon que nous allons continuer à le faire pendant les sept prochaines années, c'est certain. Nous n'avons pas besoin de changer quelque chose qui a tant de valeur, tant qu'ils sont prêts à continuer. J'ai l'impression qu'au fil des années, ils apportent de nouvelles choses et c'est comme s'il y avait une continuité... », a déclaré Davidi Kitai. Pierre Calamusa a lancé le même appel pour que les deux « professeurs » rempilent lors des éditions à venir, et si possible avec un temps de parole plus long. « C'est quelque chose de très précieux pour moi et ça n'arrive qu'une fois par an. »
Au final, le sentiment est que cette année encore, le séminaire a atteint son objectif : faire du Team Winamax un groupe toujours plus soudé, plus préparé, plus capable et encore plus désireux de bien faire dans ce monde ultra exigeant qu'est le poker. De notre côté, on a envie de penser qu'ils seront toujours là les uns pour les autres. Ils s'entraident, ils ne se considèrent pas comme des rivaux, même si, dans un tournoi, il peut arriver qu'ils soient assis à la même table. Mais tant que cela n'arrive pas, il n'y a aucune raison de considérer son coéquipier comme autre chose qu'un collègue, un ami...
« C’est la première fois que je passe plusieurs jours comme ça avec le groupe, et franchement, j’ai énormément apprécié. J’ai le sentiment d’avoir pu mieux connaître les gens. Je considère surtout que c’est la meilleure équipe de poker qui existe. Mais aussi la seule véritable équipe, car il y a un vrai esprit de groupe, un vrai soutien mutuel, par exemple lors d'un deeprun durant les tournois live. ». Ce sont les mots de Gus Hansen, le dernier arrivé dans l'escouade W.
Et il n’y a pas de meilleure preuve de l’effet que peuvent avoir ces quelques jours d’immersion que la perf de Romain Lewis : une semaine plus tard, le Bordelais atteignait la deuxième place du High Roller de la Grande Finale WiPT.
Dans la Tête d'un... débutant
avec Gus Hansen
Gus Hansen est l’un des membres du Team les plus expérimentés à l'échelle de la grande histoire du poker, mais sur ce séminaire 2025, il en était le jeune premier, puisqu'il s'agissait de la première édition depuis son arrivée dans le Team. Comme on pouvait s’y attendre, il n’est pas passé inaperçu. Le Danois, qui fut l'un des visages emlématiques du boom mondial du poker au début des années 2000, a passé un très bon moment à Aix-en-Provence : « Pour moi, ça a été une super expérience. Et ce qui m’a le plus marqué, c’est que, même si nous sommes tous des joueurs, des individus qui jouent au poker, ça fonctionne vraiment comme une équipe. On travaille ensemble, on se soutient, on s’encourage… et je pense que c’est ça, le plus beau. »
L’auteur de Chaque Main Révélée est déjà partant pour refaire un séminaire en 2026 : « Globalement, j’ai trouvé ça génial. Et le fait d’être tous ensemble – plein de gars et quelques filles – à vivre comme ça pendant 4 ou 5 jours… ça te donne vraiment le sentiment de faire partie de quelque chose. Donc oui, c’était ma première fois, mais j’espère vraiment que ce ne sera pas la dernière ! Si ça ne tenait qu’à moi, je recommencerais sans hésiter. »
Le meilleur moment selon Gus ? Sans conteste les interventions d’Amadi et Naza. « On m’avait prévenu que ce serait intense… et ça l’a été, mais dans le bon sens du terme. On sent vraiment l’effort qu’ils mettent à montrer leur manière de penser et d’agir en tournoi. »
Au-delà de son rôle de "prof", le Portugais João Vieira occupe une place particulière dans le cœur de Gus. Tous deux ont eu l’occasion de tisser une belle amitié, autant depuis son arrivée dans l’équipe que pendant ces quelques jours de séminaire. « João est clairement celui avec qui j’ai passé le plus de temps dans l’équipe. Surtout parce qu’on partage la même passion pour les mixed games - les autres sont plutôt focus sur le No-Limit Hold'em. On a eu beaucoup de discussions, notamment l’an dernier à Las Vegas, sur les différentes variantes et leurs stratégies. J’ai aussi rencontré sa femme… Bref, il m’a fait une excellente impression. C’est un super gars, très généreux. Il aime enseigner, partager tout ce qu’il a appris au fil des années. Je suis vraiment content qu’il soit dans l’équipe, qu’on puisse être ensemble, travailler ensemble. C’est génial. »
Le mythique Gus Hansen est connu – et reconnu – pour sa bonne humeur, sa décontraction et la légèreté avec laquelle il aborde la vie… et même le poker. Des qualités qui ont fait de lui l'un des personnages les plus charismatiques et appréciés des fans. Et cet aspect du Danois n’a pas manqué à l’appel pendant le séjour. C'est simple : Gus a terminé au sommet du hit-parade des fous rires provoqués... et trouvé la nouvelle devise du Team Winamax. Stay humble!
« J’aime bien inventer des petites phrases drôles ou des expressions qu’on peut répéter encore et encore. Par exemple, pendant les WSOP, je suis connu pour toujours dire : “It's gonna be a great summer” Et le "Stay Humble"... On parlait du fait que João venait de gagner sur le circuit Triton, et l’un de nous a sorti un truc du genre : "Hé, t’as gagné 4 500 000 $ en un seul tournoi, mais il faut rester humble." Ce genre de phrases, dans le bon contexte, c’est marrant, et moi j’adore ce type de punchlines. » On ne va pas se mentir : Gus, tu es un vrai showman. Et ce don pour captiver les gens, il n'est pas donné à tout le monde...
En ce moment, la dernière recrue du Team Pro commence doucement à tracer les grandes lignes de ses objectifs pour la saison à venir. Même si ceux qui le connaissent bien savent qu’il préfère généralment avancer sans pression, ni planification trop rigide. « En vérité, je ne suis pas trop du genre à faire de grands plans. Mais oui, les World Series of Poker sont mon premier objectif. C'est le plus gros festival de l’année pour moi. J’ai hâte que ça commence. Je vais étudier un peu, bien me préparer pour les WSOP. Je pense que ça va être une grosse édition pour tout le Team Winamax. Donc oui, j’ai vraiment hâte ! »
Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne chance à Gus Hansen. Bien sûr, on sera là pour célébrer ses prochains succès !
Texte et photos : Renato-Augusto Paim
Traduction par Enrique F
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