PokerStars European Poker Tour Prague 2022 - Tournois Annexe

Prague, 812 jours plus tard…

EPT Prague Bandeau

Nous y revoilà. Deux ans, deux mois et trois semaines après avoir posé le point final à notre précédent reportage estampillé EPT, le circuit européen fait enfin son grand retour là où tout s'était arrêté : Prague. Certes, deux festivals ont eu lieu entretemps à Sochi, en octobre 2020 puis en mars 2021, mais ces étapes au bord de la Mer Noire ont toujours été pensées comme des rendez-vous dédiés aux locaux, où peu de joueurs non-Russophones osent s'aventurer. D'où Prague en guise de retour à la normale. Ou presque. Car quel étrange sentiment de redémarrer la saison, de repartir de l'avant, dans une ville où l'on se rend d'ordinaire pour clore le grand livre de l'année pokeristique. Pour votre serviteur, comme probablement pour bon nombre de joueurs/reporters/membres du staff, il s'agit ainsi du tout premier déplacement dans la capitale tchèque en plein mois de mars. Alors qu'ont donné les premiers jours des festivités ? À quoi peut-on s'attendre jusqu'à la conclusion du festival le mercredi 16 mars prochain ? Est-ce qu'il fait toujours aussi froid à Prague en cette fin d'hiver ? Avant de rentrer dans le vif des tournois qui animeront nos prochaines journées (rassurez-vous, on a le temps), tentons d'apporter un maximum de réponses à vos interrogations.

Il y a du monde ?

C'est bien évidemment LA question qui brûlait les lèvres de la planète poker avant même le lancement de cet EPT Prague samedi dernier. Alors que tout le monde se préparait à reprendre le chemin de la République Tchèque en décembre dernier, l'événement avait dû être annulé une énième fois pour cause de remontée en flèche de ce fichu virus. Vite reprogrammé pour la première quinzaine de mars, le grand retour de cet "EPT pour tous" s'est ensuite heurté à un nouveau point d'interrogation : l'invasion russe en Ukraine allait-elle jeter un voile d'ombre sur le festival et dissuader les joueurs du Vieux Continent de se rendre dans la cité de Václav Havel ? Certes, la République Tchèque et l'Ukraine ne partagent aucune frontière, mais le théâtre du conflit est plus proche qu'en restant bien au chaud en France, au Royaume-Uni ou en Allemagne. De plus, Ukrainiens et surtout Russes, traditionnellement habitués de ces joutes praguoises, se font rares cette année, pour les raisons que l'on imagine, liées aux difficultés, voire à l'impossibilité de déplacements depuis ces deux pays.

EPT Prague 2022

Crédit photo : Tomas Stacha / PokerStars

Mais mettons fin au suspense : oui, il y a du monde. Et même beaucoup de monde. Si les World Series of Poker 2021 ont marqué pour certains Européens le retour du poker en live, beaucoup ont à l'époque dû renoncer à faire le voyage outre-Atlantique, soit à cause du travel ban imposant une quatorzaine à l'étranger avant d'entrer aux États-Unis, soit à cause d'une levée des restrictions trop tardive pour espérer jouer le Main Event dans de bonnes conditions. Alors que les tournois de poker ont depuis progressivement repris en Europe, avec bon nombre de petits et moyens festivals éparpillés sur le continent, cet EPT Prague marque le vrai et grand retour chez nous à un événement d'envergure internationale. Accessible facilement en quelques heures depuis n'importe quel pays, la capitale tchèque reste une destination particulièrement prisée, aux prix encore plus doux en mars qu'en décembre.

En clair : c'est la cohue, la vraie. Un chiffre suffit d'ailleurs à le démontrer : l'affluence du Main Event à 1 100 € de l'Eureka (anciennement EPT National). Après quatre Day 1 éparpillés entre dimanche et lundi, le compteur est monté à 3 155 entrées. Tout simplement un record, qui explose de 27% le précédent, à savoir les 2 486 inscriptions recensées en 2018. Jugez plutôt :

Année Entrées Prizepool Vainqueur 1er prix
2011* 329 231 290 € Keith Johnson 58 400 €
2012* 652 632 440 € Menikos Panagiatou 137 100 €
2013* 1 315 1 275 550 € Dimitri Holdeew 226 400 €
2014* 1 738 1 685 860 € Balazs Botond 206 948 €
2015* 1 893 1 836 210 € Javier Rojas 311 000 €
2016* 2 031 1 970 070 € Hubert Matuszewski 193 298 €
2017** 2 117 2 053 490 € Georgios Vrakas 338 000 €
2018** 2 486 2 411 420 € Boris Mondrus 382 750 €
2019** 2 452 2 353 920 € Semen Kravets 262 309 €
2022 3 155 3 028 800 € ? 417 820 €

*Éditions jouées au format Freezeout **Éditions jouées sous le nom d'EPT National

Il est encore trop tôt pour dire si cette hausse de la participation se répercutera sur le Main Event qui démarrera jeudi. Le public d'un tournoi à 1 100 € n'est pas celui d'un Event à 5 300 €, mais on peut imaginer qu'en l'absence de live durant tout ce temps, certains ont pu se constituer une belle petite bankroll spécialement dédiée pour l'occasion. Et il ne faut jamais sous-estimer la soif de jetons de joueurs de poker lâchés au milieu d'un énorme festival, ou le FOMO d'autres restés au pays et voyant de loin leurs potes s'éclater cartes en main. Voilà en tout cas un motif de satisfaction et d'espoir qui n'est pas pour nous déplaire en cette période troublée.

Les Français sont au rendez-vous ?

Historiquement, les joueurs tricolores se sont toujours déplacés en masse à Prague, quand ils ne formaient carrément pas la nationalité la plus représentée aux tables du Main Event. Ces deux années d'absence ne semblent pas avoir attaqué cette tendance : avec 54 Français parmi les 469 joueurs qualifiés au Day 2 du Main Event de l'Eureka - tous ITM par ailleurs -, notre drapeau est celui qui flottait le plus vigoureusement à midi dans la salle de tournois principale, devant les bannières italienne (48 joueurs), allemande (39) et polonaise (35). C'est une certitude : la langue de Molière ne manquera pas de se faire entendre à table et lors des pauses.

Pierre Calamusa

Derrière cette démonstration de force, la déception est cependant de taille pour le Team Winamax, qui n'a réussi à placer aucun de ses représentants au Day 2, malgré deux bullets possibles sur chacun des quatre flights. À l'image d'un Guillaume Diaz sorti avec deux Dames par une paire de 9 sur sa deuxième main du Day 1C, nos pros, dont un Pierre Calamusa qui a tombé le masque, ont semble-t-il manqué de réussite... du moins sur ce tournoi. Car dès le deuxième jour, ce même Volatile38 a ouvert le compteur de finales pour nos W rouges, se classant sixième de l'Event #2, un Freezeout à 1 100 € sur deux jours, pour 14 000 €. De quoi lui permettre de financer une bonne partie de la suite de son festival.

Quelles sont les restrictions sanitaires en vigueur ?

Pour l'heure, la règle est simple dans la zone de tournois du Hilton de Prague : le port du masque est obligatoire pour toute personne souhaitant y accéder, ainsi qu'à table. Si cela ne devrait pas nous aider à reconnaître des visages que nous n'avons pas revus en chair et en os pour certains depuis au moins deux ans, certains bruits de couloir parlent déjà d'une levée des restrictions sanitaires en intérieur à l'échelle de la ville, à partir de ce dimanche 13 mars. L'organisation suivra-t-elle le mouvement ou décidera-t-elle de garder tout le monde couvert durant l'intégralité du festival ? Les heures qui suivent devraient nous apporter quelques éléments de réponse. L'idée d'une belle et grande table finale avec un chèque à sept chiffres à la clé et un casting aux visages entièrement découverts paraît en tout cas séduisante.

Il fait quel temps à Prague en mars ?

Traditionnellement, sa tenue mi-décembre assure à l'EPT Prague d'être associé à la période de fêtes qui précède Noël. Un immense sapin est alors dressé sur la grand-place, entouré de petites cahutes en bois servant mets, boissons et autres babioles plus ou moins typiques, qui investissement également les artères principales de la ville, où les gens se massent pour dépenser leurs couronnes tchèques, dont une quantité impressionnante de touristes. Forcément, pour qui a l'habitude de cette ambiance féérique, à laquelle s'ajoutent parfois quelques flocons de neige formant un fin manteau blanc, les rues de la capitale tchèque paraissent bien vides et ternes en ce début du mois de mars.

Prague Panoramic View

Ce qui ne change pas en revanche, c'est la température, tournant toujours autour de zéro tout au long de la journée - il a même neigé vendredi dernier, la veille de notre arrivée. Autant dire que la parka rembourrée tout juste achetée en vue d'un prochain séjour en Islande, les chaussures de randonnée et le bonnet de ski n'étaient pas de trop pour arpenter la ville, ses ruelles pavées, son château et ses hauteurs, ce que nous avons fait avec un plaisir constamment renouvelé durant les trois jours précédant le début de ce reportage. En décembre comme en mars, Prague garde tout son charme, et s'il faudra y retourner en fin d'année, ce sera avec bonheur !

Quoi qu'il en soit, et quelle que soit la météo d'où vous nous lisez, n'hésitez pas à vous mettre dans l'ambiance en vous servant un vin chaud et en vous blottissant sous un plaid bien épais : vous pourrez nous lire, dans ces colonnes en français, ainsi qu'en espagnol, jusqu'au mercredi 16 mars. Et si le clan français comme le Team W font ne serait-ce qu'aussi bien qu'en 2019, avec notamment trois titres de choix et de nombreuses finales sur quelques-uns des plus beaux tournois au programme, vous ne devriez pas manquer de lecture. Allez, après cette longue introduction, comme on dit ici : Pojďme!

Trois heures, 300 sortants

Eureka Main Event - 1 100 € (Day 2)

Salle de tournois

173 joueurs restants sur 469 au départ du Day 2 en à peine plus de trois heures de jeu : on a fait le calcul pour vous, cela fait près de 300 sortants soit un peu plus d'1,5 par minute. Et au moment de déambuler entre les tables à la recherche de (moitié de) visages connus, les "all-in and call" et autres "seat open" continuaient de fuser, preuve que l'écrémage va se poursuivre pendant encore un bon moment.

Un flot ininterrompu d'éliminations qui n'a évidemment pas ménagé le clan français. Alors qu'ils étaient 55 à avoir repris leur siège à midi, notre recensement maison couplé à celui de nos confrères de PokerNews en a compté au moins 38 au tapis. Au milieu des nombreux inconnus qui le resteront encore pendant quelques jours, citons tout de même les têtes d'affiche que sont Ivan Deyra (457e, 1 700 €), Erwann Pécheux (413e), Nicolas Burtin (407e, 1 910 €), Dimitri Halliez (364e), Hugues Mazerolle (350e, 2 150 €), Ibrahim Senoussi (310e), Yannick Cardot (305e), Quentin Roussey (292e), Arnaud Enselme (291e, 2 450 €), Mickaël Muselli (220e) ou encore Nicolas Vayssières (203e, 3 150 €).

Maxime Costas

Voilà pour les mauvaises nouvelles, fort heureusement il y en a aussi des bonnes et même des très bonnes, en provenance directe du haut du classement, où trône un certain Maxime Costas (photo). Jeune joueur inconnu de nos services, dont la meilleure des trois lignes Hendon Mob est une troisième place à 1 500 € sur un Hyper Turbo à 60 € du WPO Dublin 2018, il se fait immédiatement remarquer malgré son camouflage quasi intégral et pour cause. À notre passage à sa table, il siégeait devant un tapis de plus d'1,5 million, pour une moyenne qui dépassait tout juste les 500 000. Un tapis qu'il mettait évidemment à profit pour agresser le plus possible, en rentrant dans la majorité des coups. Chipleader de ce Day 2 après avoir bouclé le Day 1C avec 736 000 pions, reste maintenant à savoir s'il va poursuivre sa route vers les sommets.

Julien Sitbon

À la table de Maxime, il nous a fallu un certain temps pour être bien sûr de reconnaître Jonathan Therme. Classé comme souvent à tort dans le clan des joueurs estampillés "UK", le Londonien avait échappé à notre listing, tout comme Julien Sitbon (photo), assis juste derrière lui avant d'être changé de table. De retour sur son terrain préférentiel du poker live, ce dernier surfe sur une énorme vague de confiance, pour avoir signé un retentissant coup double sur le festival APO qui s'est tenu il y a quelques jours au Club Montmartre : vainqueur du High Roller à 3 000 € pour plus de 80 000 € puis runner-up du Super High Roller à 5 000 € derrière Davidi Kitai pour 50 000 € supplémentaires. Dans une capitale tchèque qui ne lui a jusque-là guère souri, il va devoir cravacher sec avec une petite quinzaine de blindes restantes.

Alexandre Reard

Terminons ce tour d'horizon des tricolores que nous avons réussi à reconnaître avec l'indéboulonnable Alexandre Réard. Arrivé avec exactement 200 000 jetons, le Champion WSOP est vite grimpé autour du million, sortant notamment le finaliste du dernier WPO Dublin Ibrahim Senoussi sur un vilain bad bad As-Dame contre As-Roi, avant de redescendre autour de 850 000. Tout ce beau monde va devoir continuer à en découdre pendant encore un peu plus de trois heures aujourd'hui, afin de passer au Day 3, au terme duquel sera connu le lauréat de l'immense chèque de 417 820 € promis au vainqueur.

Jasper Meijer Van Putten
Gros mal de crâne pour Jasper Meijer Van Putten. Relancé à tapis après avoir misé sur la rivière d'un board 8Q947, le vainqueur du Main Event 2016 ici même a réfléchi pendant cinq bonnes minutes avant de payer avec Q10. Bien vu, son adversaire dans ce coup, l'Irlandais Ahmad Leila, était en bluff avec K10. Le Néerlandais l'achèvera même quelques minutes plus tard passer autour des 900 000.

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Kenny Hallaert
Petit coup d'arrêt en revanche pour Kenny Hallaert, qui se fait craquer les Dames à tapis préflop par Roi-Valet. Le November Nine 2016 perd 100 000 pions sur ce coup mais reste au-dessus de la moyenne.

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Échelle des gains (morceaux choisis)

Vainqueur : 417 820 € Runner-up : 249 000 € 3e : 174 130 € 4e : 131 900 € 5e : 99 920 € 6e : 75 690 € 7e : 57 340 € 8e : 43 430 € 9e : 32 860 €

10e : 24 930 € 20e : 13 330 € 50e : 5 940 € 100e : 4 660 € 173e : 3 570 €

100 pour un titre

Eureka Main Event - 1 100 € (Day 2)

Main Event Eureka 100 left

Le futur vainqueur se situe forcément quelque part sur l'une de ces deux rangées.

Ça y est, le field gargantuesque de ce tournoi record est enfin réduit à deux petits chiffres. Et autour de la quinzaine de tables restantes, les joueurs français connaissent des fortunes pour le moins contrastées. Une fois n'est pas coutume, que dites-vous de commencer par le bas du panier pour terminer en fanfare ? Démarrons ainsi par Jean-René Fontaine, qui a terminé son tournoi sous nos yeux, lorsque ses sept dernières blindes sont parties au milieu avec un Dame-6 qui est resté derrière le Dame-7 de son adversaire. Vainqueur de la copie carbone de cette épreuve, à Barcelone en 2018, le vétéran tricolore termine cette fois aux portes du top 100.

Jonathan Therme

Ce fut ensuite au tour de Jonathan Therme de nous faire craindre le pire. Dans ce qui ressemblait dans un premier temps à une classique confrontation cut-off contre grosse blinde, Jo défend puis paie le continuation bet adverse de 40 000 (on est sur 10 000 / 20 000) sur un flop Q97. Les deux joueurs tapotent la table sur le T turn avant que le 3 rivière, a priori une belle brique, ne déclenche une série d'événements inattendus. Suite à un nouveau check du Français, le relanceur initial avance une pile de jetons bleus valant 100 000 et se fait check/raise à 450 000 par Jonathan, qui se laisse 75 000 derrière. Après de longues minutes qui ont dû lui paraître une éternité, ce dernier voit malheureusement son voisin de table jeter un jeton en guise de call : il avait tourné son 108 en bluff et doit s'incliner face à AQ. Il parviendra cependant à doubler une première fois avec As-8 contre Roi-Valet, avant de se refaire la cerise derrière notre dos pour remonter autour de 400 000.

Philippe Culot

Un peu plus loin, et alors que le contingent français continue lentement mais sûrement de diminuer, ils sont encore trois à discuter, tantôt dans la langue de Molière, tantôt dans celle de Shakespeare. Le premier, c'est Alexandre Reard, en vitesse de croisière vers le Day 3, avec un tapis d'1,4 million restant largement au-dessus de la ligne de flottaison. Tout l'inverse de son voisin de droite Philippe Culot (photo), qui a lui bien failli toucher le fond plusieurs fois. "Tu pourras me surnommer le phénix dans ton reportage, me glisse-t-il ainsi. Je suis tombé à une blinde à 275 left puis de nouveau à trois blindes un peu plus tard !" Autant dire que du haut de son tapis actuel d'un peu plus de 10 BB, il doit se sentir tout en haut de l'Everest. Joueur occasionnel travaillant "dans la finance", Philippe ne joue pas plus de "trois ou quatre fois dans l'année, et principalement sur des EPT ou aux WSOP. La qualité plutôt que la quantité." Il a en tout cas choisi le bon tournoi pour deep run.

Alban Juen

Un constat qui s'applique également à celui que mène les troupes françaises avec plus d'1,7 million de jetons, le revenant Alban Juen (photo). "Je viens jouer à peu près une fois tous les cinq ans, plaisante-t-il. Blague à part, je crois que c'est seulement mon deuxième EPT." Se serait-il donc chauffé pour une grosse dizaine de jours à Prague ? "Non, je pars au ski la semaine prochaine. Donc même si je gagne le tournoi, ça ne changera rien." Un hit and run en bonne et due forme, c'est tout ce que l'on souhaite à celui qui nous assure jouer aujourd'hui "de manière récréative" mais conserve donc de beaux restes.

Alejandro Lococo

Véritable phénomène du dernier Main Event des WSOP, qu'il a quitté en septième place sur un coup fou fou fou, Alejandro 'Papo MC' Lococo fait également des siennes sur ce Main Event Eureka. Le rappeur argentin est bien installé dans le haut du classement, flirtant avec la barre des deux millions de jetons. Mais on sait qu'avec lui, tout peut disparaître en une fraction de secondes.

Nikita Luther
En cette journée internationale des droits de la femme, aucune représentante de la gent féminine ne franchira malheureusement le Day 2, la Championne WSOP Nikita Luther ayant pris la porte en 109e position. Elle rejoint dans le rail d'autres joueurs de renom de la scène européenne comme Michal Mrakes, Ismael Bojang, Patrick Leonard, Tobias Peters, Kenny Hallaert ou encore Jasper Meijer Van Putten.

Ils remportent 4 660 €

Jean-René Fontaine

101e : Stephen Chambaud 102e : Jean-René Fontaine 117e : Alexis Nicolai 121e : Victor Pahon 125e : Cedric Ghanassia 128e : Emmanuel Terrazzoni

Ils remportent 3 570 € 145e : Alexandre Dana 148e : Quentin Guivarc'h 150e : Samy Dubonnet 183e : Sylvain Rivière 184e : Giuseppe Zarbo

Tableau de bord 94 joueurs restants (sur 3 155 entrées) Blindes : 10 000 / 25 000, BB ante 25 000 Tapis moyen : 1 006 915

Alors qu'il reste tout juste une heure à disputer sur ce Day 2, nous allons laisser nos représentants tenter d'empaqueter le plus de jetons possible. On se retrouve demain jeudi peu après midi pour un état complet des troupes, en espérant pouvoir mettre une tête sur quelques-uns de rares noms inconnus subsistant sur notre liste. Bonne soirée à tous !

En route vers la finale

Eureka Main Event - 1 100 € (Day 3)

Maxime Costas, Alexandre Réard, Alban Juen, Emmanuel Kahan et Julien Sitbon : tels sont les noms des cinq joueurs français à avoir rallié le Day 3 de ce Main Event Eureka, débuté avec 66 survivants, et qui se poursuivra aujourd'hui jusqu'à connaître le casting des six derniers finalistes. Avant de saluer nos héros du jour, rendons hommage aux trois soldats tombés pour la patrie hier soir lors du dernier niveau du Day 2, à savoir Jonathan Hubert (85e), Jonathan Therme (84e) et Philippe Culot (80e), tous récompensés à hauteur de 5 300 €. On ne serait pas étonné qu'une partie de ce pécule soit dépensé sur le High Roller Eureka à 2 200 €, lancé sur les coups de 13 heures.

Emmanuel Kahan

Un tournoi auquel va malheureusement pouvoir prendre part plus tôt que prévu Emmanuel Kahan (photo). Seul tricolore inconnu de nos services avant aujourd'hui, il a vu ses espoirs de TF considérablement réduits dès la première main de la journée. Derrière l'ouverture à 85 000 UTG+1 de Jon Kyte, le Français pousse au milieu ses 745 000 jetons, soit 18 blindes. Ses affaires se compliquent quand son voisin de gauche envoie lui aussi la couscoussière, pour un total de 490 000 pions. Le Norvégien se retire de ce bourbier et les jeux sont retournés : As-Valet off pour Manu et deux As pour son short stack de voisin, qui double sans encombre. Tombé à 255 000 puis changé de table, la nouvelle lanterne rouge tricolore s'éteint quelques minutes plus tard, son A2 joué à fond préflop s'empalant contre le As-Roi du Tchèque Jan Mach. Le parcours d'Emmanuel s'arrête en 59e position, pour un gain de 6 940 €.

Julien Sitbon

Arrivé dans la zone orange avec un tapis d'exactement 17 BB, Julien Sitbon est lui parvenu à se donner un tout petit d'air. Nous arrivons sur la rivière d'un board T9T36. En position de small blind contre le joueur UTG, le Londonien annonce "all-in" pour 495 000, soit un peu plus que le pot et obtient un fold. Un scénario inversé par rapport à celui auquel s'est retrouvé confronté Alban Juen un peu plus tôt, qui a lui dû abandonner face à une mise à tapis sur le board A44K6 et a chuté sous le million.

Karol Konopka

Tout va bien en revanche pour Maxime Costas et Alexandre Réard, même si ce dernier va devoir se frotter au Polonais Karol Konopka, chipleader au départ de ce Day 3 et toujours en plein rush, avec un tapis qui approche désormais des 6 millions.

Eureka Main Event Nationality Pie Chart
L'organisation du tournoi nous a fourni pendant la nuit le fameux "camembert des nationalités" de ce Main Event Eureka, qui est venu confirmer ce que l'on soupçonnait déjà : les Français sont venus en force à Prague, et devancent sur le podium les Italiens puis les Allemands. On ne serait pas surpris de retrouver une répartition similaire sur le Main Event.

Tableau de bord 58 joueurs restants (sur 3 155 entrées) Blindes : 20 000 / 40 000 / 40 000 Tapis moyen : 1 631 896

Prix distribués aujourd'hui 66e-41e : 6 940 € 40e-33e : 7 910 € 32-29e : 9 000 € 28e-25e : 10 270 € 24e-21e : 11 690 € 20e-18e : 13 330 € 17e-16e : 15 200 € 15e-14e : 17 320 € 13e-12e : 20 780 € 11e-10e : 24 930 €

9e : 32 860 € 8e : 43 430 € 7e : 57 340 €

Trois joueurs, trois ambiances

Eureka Main Event - 1 100 € (Day 3)

Alors que le clan français s'est malheureusement réduit à trois unités, suite à la sortie derrière notre dos de Julien Sitbon en 51e place, c'est un trio final assez improbable que notre offre ce premier gros tournoi praguois. Improbable, car aux côtés d'une valeur sûre de la scène tricolore se trouvent un joueur que l'on n'avait pas vu en live depuis des années et un petit nouveau sorti pour la première fois de sa zone de confort des tables online.

Maxime Costas

Cette nouvelle tête, c'est celle de Maxime Costas (photo). Mais si vous êtes un habitué des MTT de Winamax, vous le connaissez sans doute mieux sous le pseudo de stak0max, avec lequel il a multiplié les perfs ces derniers mois. À son palmarès depuis septembre, un Winamax Pokus et surtout trois titres Winamax Series, tous pour des chèques à cinq chiffres, dont le plus gros à 53 680 €, collecté sur un énorme 6-max KO Championship. "Je joue depuis le Portugal avec des potes, nous explique ce top reg' juste avant la reprise du tournoi. Je suis entraîné pendant deux ans et maintenant, c'est parti ! Je commence avec Prague et puis j'enchaînerai avec le WPO Madrid, Vegas et Bratislava."

Voilà ce qu'on appelle un mort de faim. Dommage que son stack lui ait quelque peu maigri lors des deux premières heures de ce Day 3. "C'est la bagarre sur chaque spot, résume-t-il. Je n'ai plus trop de crédit." Tombé à 1,1 million, soit 700 000 pions de moins qu'à midi, Maxime fait ainsi partie du clan des short stacks, avec moins de vingt blindes.

Alban Juen

Malgré ce que la photo ci-dessus pourrait laisser penser, Alban Juen se régale pour son grand retour sur la scène live. Surtout depuis qu'il a été changé de siège. "Je dois avoir la table la plus soft du field, nous a-t-il soufflé au moment de sortir prendre l'air. Ça change des précédentes où ça boxait dans tous les sens à grands coups de 3 et 4-bet. Il ne faut pas que je spew !" Après nous avoir avoué qu'il avait abandonné As-10 sur la main racontée dans le post précédent, le Londonien a reçu un petit coup de pouce du croupier : "Deux Dames contre deux Valets pour 25 BB deep. Et j'ai bien enchaîné derrière en gagnant deux ou trois petits pots." De quoi le remettre complètement dans la course avec un nouveau tapis flambant neuf de 2,3 millions.

Alexandre Reard

Cela reste un demi-million de moins que celui que l'on pourrait désigner comme notre éternel chef de file, notre porte-drapeau, Alexandre Reard. "Je suis monté à 3,1 millions, descendu à 2,5 et là j'ai 2,8." Tranquille. "J'ai pris un gros pot où je défends de BB derrière un open UTG+1. Je check/raise de 85 000 à 285 000 sur As-9-7 avec un flush draw. Turn 8 qui fait rentrer la flush j'envoie 330 000. River 10, je shove et il fold." Mais au fait, tu avais quoi Alex ? "Je ne donne pas ma main." Quel petit cachottier. À vous donc de vous faire votre propre idée.

Tableau de bord 43 joueurs restants (sur 3 155 entrées) Blindes : 30 000 / 60 000 / 60 000 Tapis moyen : 2 201 163 Prochain sortant : 6 940 €

Réard en solitaire

Alban Juen (36e) et Maxime Costas (31e) ne verront pas la finale Eureka Main Event - 1 100 € (Day 3)

Alexandre Réard

Ce troisième jour de Main Event Eureka ne semble décidément pas vouloir sourire au clan français. Ou plutôt, il sourit pour l'instant à un seul membre du clan français, désormais dernier de nos représentants sur ce tournoi, le seul, l'unique, Alexandre Réard. Quelle ne fut pas tout d'abord notre surprise en remettant les pieds dans la salle, de découvrir un siège vide là où se tenait auparavant Alban Juen. Malgré un rapide tour des couloirs du Hilton, nous n'avons malheureusement trouvé aucune trace du Londonien, dont le tournoi s'est achevé bien trop prématurément à notre goût - et on imagine au sein aussi - en 36 place, pour 7 910 €.

Maxime Costas

À peine le temps de nous en remettre que les choses s'agitent à la Table 1. Maxime Costas est à tapis avec une paire de 8 et en flip contre le AT de... Alex Réard. Le flop AJQ est tout à l'avantage de ce dernier, jusqu'à ce que le turn apporte un improbable 8, offrant le double up à stak0max, qui se passe la main sur le front et multiplie son million de jetons par deux. Mais l'embellie ne va pas durer plus de quelques minutes.

Alors que le break approche, les deux compatriotes remettent le couvert : Maxime ouvre à 160 000 (sur 40 000 / 80 000) en milieu de position et se fait payer en grosse blinde par Alex. Les choses s'enveniment dès le flop K69, sur lequel le plus jeune des deux tricolores envoie une belle sacoche à 300 000, qui n'effraie pas le Champion du Monde, bien au contraire. Celui-ci se saisit d'une pile de jetons noirs : c'est une relance, pour un total de 800 000. Le turn est une brique, un 4, sur lequel Alexandre ne se prive pas pour enchaîner, demandant les 1 200 000 jetons restants de Max. Passablement embêté, ce dernier finit par payer et montre un KJ drawing dead contre la paire de neuf du Team Pro Unibet.

Pour son tout premier tournoi frappé du sceau European Poker Tour, Maxime Costas peut être fier du chemin parcouru : il termine 31e sur 3 155 et empoche la rondelette somme de 9 000 €. Arrivé ce midi dans le milieu du peloton, Alexandre Réard est lui passé à la vitesse supérieure et pointe à 5,8 millions. À croire que ce fan du Paris Saint-Germain cherche à atteindre la finale à six le plus vite possible pour pouvoir suivre, à partir de 21 heures, le huitième de finale retour de Champions League de son club de cœur contre le Real Madrid. Allez, plus que 23 joueurs à sortir.

Jon Kytes

Alex va aller pouvoir piocher des jetons du côté de son voisin de droite, le nouveau chipleader Jon Kytes, parti en pause avec 7,545 millions de jetons. Le Norvégien devance tout juste un Alejandro 'Papo MC' Lococo qui n'a jamais quitté le haut du classement depuis le début du Day 2.

Yann Nasser
Enfin, il reste malgré tout deux francophones autour de cette Table 1, grâce à la présence du Luxembourgeois Yann Nasser, lui aussi bien placé avec 4,5 millions.

Tableau de bord 29 joueurs restants (sur 3 155 entrées) Blindes : 50 000 / 100 000 / 100 000 Tapis moyen : 3 263 793 Prochain sortant : 9 000 €

Un call fou fou fou

Alejandro Lococo remporte déjà l'un des coups du festival Derrière l'Argentin, Alexandre Réard est très bien placé Eureka Main Event - 1 100 € (Day 3)

Alejandro Lococo Hero Call

Alors que je revenais dans le coin dévolu au Main Event Eureka pour prendre des nouvelles d'un Alexandre Réard en pleine forme avec plus de 80 blindes à treize joueurs restants, je vois une montagne de jetons avancée au milieu de sa table. Un joueur est à tapis sur un board affichant J4378 et un parterre de curieux attend la décision d'Alejandro Lococo, en pleine concentration de l'autre côté de la table.

Rembobinons le fil de cette main, qui m'est racontée par mes confrères de PokerNews. Tout commence par une ouverture à 325 000 (les blindes sont montées à 80 000 / 160 000) au cut-off de Dan Borlan, surrelancée à 1,5 million depuis la grosse blinde par "Papo MC". Le rappeur poursuit avec un continuation bet à 1 million sur le flop, puis tapote la table une fois venu le turn. Le Roumain reprend alors les commandes, en misant 1,6 million, avant de mettre ses derniers 2,5 millions et donc son tournoi en jeu sur la rivière.

Alejandro Lococo

La réflexion est visiblement intense pour l'Argentin, qui fixe la table pendant de longues minutes avant de claquer un jeton sur la table et de retourner immédiatement... A3. Une maigre cinquième paire, qui se révèle cependant être la main gagnante, lorsque Borlan ne peut montrer mieux que QT, pour un bluff éventé. Déjà chipleader avant cette main, Lococo se propulse loin au-dessus de tout le monde, à plus de 23 millions de jetons, ce qui équivaut à près de trois tapis moyens. Il ne reste plus que six éliminations avant que s'achève ce Day 3 et soient connus les six finalistes, et il faudrait un tremblement de terre d'une magnitude jamais vue à Prague pour qu'Alejandro Lococo n'en fasse pas partie.

Tableau de bord 12 joueurs restants (sur 3 155 entrées) Blindes : 100 000 / 200 000 / 200 000 Tapis moyen : 7 887 500 Prochain sortant : 20 780 €

Peinard comme Réard

Alexandre Réard atteint la finale à neuf avec le troisième tapis Eureka Main Event - 1 100 € (Day 3)

Alexandre Réard

Pendant que le Paris Saint-Germain prouvait une fois de plus qu'il était incapable de conserver un résultat, la France sur laquelle on peut vraiment compter était à chercher du côté de ce Main Event Eureka : Alexandre Réard est en finale, avec un tapis le plaçant en troisième position, bien placé au cœur d'un peloton de chasse resserré derrière le chipleader, le fantasque Alejandro Lococo.

Ils étaient douze aux alentours de 21 heures à partir profiter d'une pause dîner bien méritée, ajoutée au programme alors que la journée était partie pour s'éterniser. C'est lors de ces demi-finales que le Champion du Monde français a produit son effort. "Je me souviens de deux coups avec showdowns, attaque Alex avec un débit mitraillette. Le premier est une bataille de blindes : je suis en SB avec Dame-10, je limp et mon adversaire relance à quatre fois la blinde. Le flop vient Valet-5-6 avec un flush draw à trèfle (je n'ai pas de trèfle en main) et on check tous les deux. Turn 10 offsuit, je mise 60% du pot et river 4 offsuit aussi, je refais 60% du pot et il call/muck."

La deuxième main est l'un de ces tours de passe-passe dont le Francilien est coutumier. Suite à une ouverture du bouton, Alexandre défend 6-4 off. Rien n'est misé sur le flop 7-3-2 puis, sur la doublette du 2 turn, qui ouvre en même temps un deuxième flush draw, le mari d'Aurélie check/raise de 175 000 à 675 000. La rivière est magique : un 5 qui ne fait rentrer aucune flush. Alex mise 1,8 million et, là encore, son adversaire finit par payer perdant.

Ajoutez à cela plusieurs autres pots glanés çà et là, dont un où le Français a "check/raise turn cher avec les nuts" et s'est fait payer sur les deux dernières streets par Lococo, et vous obtenez un Réard en pleine confiance, d'autant plus ragaillardi par l'élimination du PSG (nos excuses aux Parisiens). Qui plus est, non content d'attaquer sa première table finale de l'année avec une belle soixantaine de blindes, Alex a reçu un petit coup de pouce du destin, récupérant le siège 3, soit celui directement à la gauche de Papo MC, toujours largement en tête avec plus de 90 BB.

La table finale de l'Eureka Main Event

1/ Merijn Van Rooij (Pays-Bas) 14 400 000 2/ Alejandro Lococo (Argentine) 23 600 000 3/ Alexandre Réard (France) 14 900 000 4/ Bartolomeo Tato (Italie) 15 025 000 5/ Yann Nasser (Luxembourg) 4 275 000 6/ Nicolas Cottin (Chili) 4 375 000 7/ Ville Jantunen (Finlande) 3 950 000 8/ Jon Kyte (Norvège) 12 400 000 9/ Jakub Kolecker (Rép. tchèque) 5 625 000

Blindes : 125 000 / 250 000 / 250 000 Tapis moyen : 10 516 667 Prochain sortant : 32 860 €

Finir le travail

Alexandre Réard vise aujourd'hui le plus gros gain de sa carrière Le Français est toujours troisième en jetons sur neuf Eureka Main Event - 1 100 € (Day 4 et Finale)

Main Event Eureka Finale

Crédit photo : Danny Maxwell / PokerStars

Avec quatre joueurs entre 16 et 22 blindes au moment de la constitution de cette table finale à neuf, puis même encore moins que cela une fois atteint le dernier niveau de la journée, la dernière heure du Day 3 de ce Main Event Eureka aurait pu se transformer en pop corn géant. Il n'en fut rien. À la place, les short stacks ont tous fait progresser leur tapis, le Chilien Nicolas Cottin trouvant notamment un double up avec une paire de neuf craquant les As du Néerlandais Merijn Van Rooij. Conséquence directe : les leaders ont au mieux stagné, à l'image d'Alejandro Lococo et Jon Kyte, tandis que d'autres, comme le doyen italien Bartolomeo Tato ont laissé échappé près d'un tiers de leur tapis.

Troisième en jetons en début de TF, Alexandre Réard n'a pas échappé à cette tendance, mais voyons plutôt le verre à moitié plein : cela aurait pu être bien pire. Dès la première orbite, le Français ouvre en premier de parole et trouver un payeur en milieu de position, en la personne de Yann Nasser. Rien n'est misé sur le flop 996 et il faut attendre le turn 8 pour voir le Champion du Monde opter pour un delayed c-bet à hauteur de 500 000. La rivière 10 achève de connecter ce board particulièrement dangereux et incite Alex à envoyer une seconde banderille à 1,2 million. Avec environ trois millions de jetons restants, le Luxembourgeois finit par payer quelque peu mourant avec une paire d'As noirs tandis qu'Alexandre retourne KK. N'oubliez jamais, amis lecteurs : pour aller loin dans un tournoi de poker, il faut savoir aussi bien optimiser ses gains que ses pertes.

Grâce à ce slowplay bienvenu pour le clan tricolore, Alexandre Réard conserve donc le troisième tapis pour attaquer ce Day 4, et si sa marge de manœuvre est désormais limitée par rapport à la concurrence, il fait toujours bel et bien partie des favoris pour le premier prix de 417 820 €. Cela constituerait le plus gros gain de son impressionnante carrière et sa troisième perf' d'envergure à Prague, après avoir terminé sur le podium du Highroller à 10 300 € en 2018 et remporté le High Roller à 2 200 € de l'EPT National en 2019. Une chose est sûre : nous ne sommes pas pressés de quitter le rail de cette finale pour nous intéresser au Day 1A du Main Event, qui a démarré en parallèle.

La table finale de l'Eureka Main Event au départ du Day 4

1/ Merijn Van Rooij (Pays-Bas) 6 450 000 (18 BB) 2/ Alejandro Lococo (Argentine) 24 075 000 (69 BB) 3/ Alexandre Réard (France) 11 900 000 (34 BB) 4/ Bartolomeo Tato (Italie) 10 300 000 (30 BB) 5/ Yann Nasser (Luxembourg) 6 200 000 (18 BB) 6/ Nicolas Cottin (Chili) 7 250 000 (21 BB) 7/ Ville Jantunen (Finlande) 8 950 000 (26 BB) 8/ Jon Kyte (Norvège) 12 825 000 (37 BB) 9/ Jakub Kolecker (Rép. tchèque) 6 775 000 (19 BB)

Blindes : 175 000 / 350 000 / 350 000 Tapis moyen : 10 516 667

L'échelle des gains

Vainqueur : 417 820 € Runner-up : 249 000 € 3e : 174 130 € 4e : 131 900 € 5e : 99 920 € 6e : 75 690 € 7e : 57 340 € 8e : 43 430 € 9e : 32 860 €

Réard : le coup de Tato

Alexandre Réard éliminé en neuvième position après deux setups brutaux Le Français se contente de 32 860 € Eureka Main Event - 1 100 € (Day 4 et Finale)

Le deuxième niveau de la journée était sur le point de se terminer sur ce Day 4, toujours sans élimination. Avec une moyenne tombée autour de 25 blindes et un Alejandro Lococo aspirant vers lui la plupart des jetons, les huit autres finalistes se regardaient en chiens de faïence. Les flops étaient peu nombreux et personne ne voulait être le premier sortant du jour. Il a donc fallu un, ou plutôt deux énormes setups pour faire bouger les choses. Malheureusement pour nous autres Français, ils ont tous deux tournés en défaveur d'Alexandre Réard.

Alexandre Reard OUT

Le premier coup est sans nul doute le plus cruel pour notre Champion du Monde. Il démarre par une énième ouverture à 1,25 million (les blindes sont à 250 000 / 500 000) de "Papo MC" en milieu de position, payée un cran plus loin par Alex. Tombé à 6 petits millions, Bartolomeo Tato décide alors de tout mettre au milieu. À côté de lui, Yann Nasser se retrouve visiblement confronté à une vraie grosse décision, mais finit par rendre ses cartes à la croupière, imité par l'Argentin. Le Francilien, lui, snap call et retourne deux beaux Rois rouges, qui dominent le AJ de l'Italien. Ce dernier trouve un peu d'aide sur le flop J76 et passe devant grâce à un J assassin sur le turn. Le pire dans cette histoire, c'est que Nasser avoue ensuite avoir jeté As-Roi et Lococo... Dame-Valet. Il restait donc à Tato encore moins d'outs qu'escompté !

Alexandre Reard - Bartolomeo Tato

Tombé à 7,5 millions après ce coup du sort, Alexandre grapille ensuite quelques petits pots avant donc que n'intervienne la deuxième main, qui lui sera fatale. Jon Kyte lance les hostilités avec un open à un million en MP. Papo MC s'acquitte de la somme au cut-off, ce sur quoi Alex annonce "all-in" pour 8,7 millions. Surprise, Tato s'invite à la fête depuis la small blind, faisant fuir le Norvégien puis l'Argentin, qui diront avoir jeté respectivement As-10 suité et deux Valets. Les jeux sont retournés et c'est cette fois le Français qui se retrouve en fâcheuse posture, avec AK contre les deux Rois du vétéran de cette finale. Le flop 975 est vecteur d'espoir, mais le 3 turn et le T sont de parfaites briques. Contre toute attente, Alexandre Réard est le premier à abandonner ses rêves de titre ce jeudi, récupérant 32 860 € "seulement" pour sa neuvième place.

Alexandre Réard

"Je suis évidemment très déçu, mais je n'ai pas de regrets à avoir par rapport à ce qui s'est passé aujourd'hui, nous a-t-il confié avant de filer au bureau des payouts. J'avais décidé d'opter pour une stratégie tight en début de finale, avant de jouer un peu plus large et agressif une fois à sept. Je n'ai malheureusement pas pu mettre ça en application. Cela ne m'est pas arrivé souvent de faire neuvième d'une TF, c'est comme ça, il faut l'accepter." En lieu et place d'une nouvelle consécration praguoise, Alexandre s'offre donc un peu de repos, avant de repartir au combat sur le Main Event, vraisemblablement demain.

Alejandro Lococo

Malgré ces deux double ups signés Bartolomeo Tato, Alejandro Lococo reste le patron de cette table finale. Après avoir fait doubler Jon Kyte, Papo MC a remporté un énorme flip pour éliminer le Chilien Nicolas Cottin en septième position. Septième du dernier Main Event des WSOP, le rappeur argentin continue décidément de surprendre.

Alejandro Lococo MC du Main Event Eureka

Le rappeur argentin remporte cette édition record pour 417 820 € Eureka Main Event - 1 100 € (Day 4 et Finale)

Alejandro Lococo Victoire

Comme on pouvait l'imaginer, tout s'est accéléré autour de la table finale de ce Main Event Eureka dans la foulée de l'élimination en neuvième place d'Alexandre Réard. Alors qu'il avait fallu plus d'une heure et demie de jeu pour connaître le premier sortant, à peine plus de temps a été nécessaire avant de voir un joueur soulever le trophée. Ce joueur, c'est le chouchou du public et de l'organisation, celui qui a dominé l'épreuve depuis les demi-finales, Alejandro Lococo.

Bousculé à six joueurs restants par Bartolomeo Tato, "Papo MC" a ensuite fait le ménage, s'occupant du Luxembourgeois et francophone Yann Nasser, du dangereux Norvégien Jon Kyte, avec qui il se chauffait depuis hier, puis du short stack ninja tchèque Jakub Koleckar. De nouveau en position dominante face au vétéran italien, bourreau de notre Alex national aujourd'hui, le rappeur argentin ne met qu'une vingtaine de minutes à boucler l'affaire, éventant le bluff de Tato, qui avait décidé de tout mettre avec 75 sur AKQ7, quand lui tenait AJ.

Découvert lors du Main Event des WSOP, où il a soulevé les foules avant d'exploser en plein vol en septième position, Lococo prouve qu'il n'est pas que l'homme d'un seul tournoi, en repartant avec la coupe et le chèque de 417 820 € qui va avec. Il domine ainsi un field record de 3 155 inscrits, sans que personne ait réellement réussi à remettre en cause son hégémonie lors de la dernière ligne droite. Un "loco" qu'il va falloir commencer à considérer très au sérieux.

EPT Prague Eureka Main Event 1 100 € - Résultats 3 155 entrées (re-entries inclus) - 3 028 800 €

Vainqueur : Alejandro Lococo (Argentine) 417 820 € Runner-up : Bartolomeo Tato (Italie) 249 000 € 3e : Jakub Koleckar (Rép. tchèque) 174 130 € 4e : Jon Kyte (Norvège) 131 900 € 5e : Yann Nasser (Luxembourg) 99 920 € 6e : Ville Jantunen (Finlande) 75 690 € 7e : Nicolas Cottin (Chili) 57 340 € 8e : Merijn van Rooij (Pays-Bas) 43 430 € 9e : Alexandre Réard (France) 32 860 €