Partouche Poker Tour 2012 - Jour 5 et Finale

Samedi : journée courte en prévision ?

Avec seulement 14 joueurs restants dans le Main Event du Partouche Poker Tour, les organisateurs disposent d’un boulevard pour terminer le tournoi, avec encore deux journées entières au programme, samedi et dimanche.

Si il est exclu de tenter d’emballer l’affaire dès demain (trop juste au niveau du timing), il se pourrait en revanche que nous débutions la finale dès samedi, après les cinq premières éliminations, avant de l’arrêter une fois atteint le format short-handed (six pékins, donc). C’est en tout cas ce qu’espère Matt Savage : le TD américain m’a confié qu’avoir neuf joueurs au départ dimanche donnerait une finale proprement interminable, et comme vous le savez, le dicton « plus c’est long, plus c’est bon », ne s’applique pas au spectacle d’une finale de tournoi de poker.

Quoi qu’il en soit, je serai au rendez-vous pour vous raconter la fin de ce PPT qui fut, euphémisme, chargé en drames, en solo puisque mes acolytes ont décidé de me lâcher, Kinshu devant assister à un mariage, tandis qu’Harper couvrira le début des Winamax Series IV en direct de nos locaux à Paris, pour une nouvelle édition du Multiplex Poker, la radio des tournois Winamax, avec en invités spéciaux Moundir et Nicolas Levi.

Rendez-vous à 13 heures !

Benjo

Day 5 : Composition des tables

Le coup d’envoi de la cinquième journée vient d’être donné par Matt Savage et Benoît Mialou. Voici le plan des deux dernières tables :

Table 1

1/ Gaston Onana 732,000
2/ Tom Alner 1,11 million
3/ Aurangzeb Sheikh 429,000
4/ Romero Gomila 1,59 m.
5/ Aaron Lim 1,767 m.
6/ Ole Scemion 1,506 m.
7/ Dan Smith 906,000

Table 2

1/ Marcello Marigliano 1,335 m.
2/ Fabrice Touil 1,697 m.
3/ Karen Sarkisyan 1,833 m.
4/ Simon Ravnsbaek 383,000
5/ Paul Tedeschi 554,000
6/ Ramin Hajiyev 1,497 m.
7/ Dan O’Brien 1,828 m.

Blindes : 10,000/20,000, ante 3,000

Aurangzeb Sheikh éliminé en 14e place (49,999€)

Sheikh (à gauche) serre la main de son bourreau

Après deux minutes de jeu à peine, on tient le premier sortant de la journée. Après une relance de Ole Schemion et un call de Tom Alner au bouton, Aurangzeb Sheikh envoie sa (petite) boîte depuis la SB. Schemion annonce all-in à son tour, provoquant un fold de Alner. Les cartes sont retournées, on a affaire à un coin-flip : paire de 6 contre As-Roi. Le pakistanais est légèrement en tête mais ne survivra pas à l’épreuve du board, qui tombe Dame-9-9-As-9 pour donner l’avantage a Schemion.

Paul Tedeschi éliminé en 13e place (54,995€)

La France élimine la France : le short-stack Paul Tedeschi (photo) se retrouve à tapis preflop contre le gros stack Fabrice Touil. Les deux Valets du premier ne trouvent pas de miracle contre les deux Dames du second : il ne reste donc plus qu’un seul tricolore en course dans ce PPT, mais il est chip-leader !

Benjo

Simon Ravnsbaek éliminé en 12e place (54,995€)

Fabrice Touil (à gauche sur la photo) vient de s’octroyer son deuxième scalp de la journée, en moins de trente minutes de jeu. Il défend sa grosse blinde face à une relance de Simon Ravnsbaek, et les deux joueurs checkent le flop [Jc][7h][4s]. Sur le turn [6c], Touil checke encore, mais c’est pour mieux revenir à tapis après la mise du danois. Celui-ci rigole, dit quelque chose comme « Je vais faire une connerie… J’espère que tu es à tirage ! » Puis il paie, révelant… [7s][2s] ! Touil retourne la pire main possible pour Ravnsbaek : [Kh][7d].

Seulement trois cartes peuvent le sauver, et la rivière [Jh] n’est pas l’une d’entre elles. Simon Ravsnbaek est donc éliminé en douzième place. Pour mémoire, c’est lui qui a ruiné les espoirs de Vanessa Selbst dans ce tournoi, avec un superbe call à tapis sur la rivière durant le Day 2, que nous avons raconté ici.

Matt Savage vient de me confier que la table finale serait constituée une fois atteint le chiffre de dix joueurs restants.

Ramin Hajiyev éliminé en 11e place (64,999€)

C’est un pot énorme qui a débloqué la voie vers la table finale du Partouche Poker Tour. Il commence avec une relance au bouton de Fabrice Touil, pour 45,000. De petite blinde, Karen Sarkisyan complète. Derrière, de BB donc, Ramin Hajiyev squeeze pour 130,000. Fabrice paie mais Karen surprend son monde en sur-relançant à tapis pour 1,8 millions ! Le fameux « New York Back Raise »…

Ramin s’engage à son tour, et Fabrice s’écarte prudemment du chemin.

Showdown ! Un gros showdown :

[Qc][Qd] pour Karen, embusqué grâce à son call de petite blinde
[8c][8d] pour Ramin.

Le board tombe [7s][4d][Ks][6h][2h] : la logique est respectée et Ramin Hajiyev repartira en Azerbaïdjan enrichi de 64,999 euros. Il était à Cannes en vacances avec sa famille (qui, paraît-il, comprend de très riches et très généreux clients du casino Palm Beach).

Pendant ce temps, le Russe Sarkisyan reprend le chip-lead et passe à plus de 3 millions de tapis.

La table finale à dix est constituée : dans le prochain article, je vous donnerai sa composition.

Hajiyev échoue à une marche de la finale

Sarkisyan est de nouveau chip-leader

La table finale du Partouche Poker Tour 2012

Siège 1 : Fabrice Touil (France) 1,806 millions
Siège 2 : Karen Sarkisyan (Russie) 3,554 m.
Siège 3 : Ole Schemion (Allemagne) 2,4 m.
Siège 4 : Dan Smith (USA) 746,000
Siège 5 : Tom Alner (UK) 1,32 m.
Siège 6 : Romero Gomila (Espagne) 1,128 m.
Siège 7 : Gaston Onana (Belgique) 1,049 m.
Siège 8 : Dan O’Brien (USA) 1,909 m.
Siège 9 : Marcello Marigliano (Italie) 1,858 m.
Siège 10 : Aaron Lim (Australie) 1,459 m.

Le petit génie Dan Smith est officiellement short-stack, étant le seul joueur de la table placé en dessous de la barre du million, mais il possède tout de même 38 blindes.

Il a fallu à peine une heure de jeu pour passer de 14 à 10 joueurs : il reste donc encore une heure à jouer aux blindes 10,000/20,000, ante 3,000. Rappelons que la partie sera mise en pause une fois atteint le chiffre de 6 joueurs restants, pour reprendre dimanche à 13 heures. Combien de temps ça va prendre ? Allez, on va tabler sur un rythme d’une élimination par heure. Avec une structure et des prix aussi beaux, normal que les joueurs vont prendre leur temps…

Les prix

Vainqueur : 1,172,850€
Runner-up : 693,494 €
3e : 417,499 €
4e : 341,991 €
5e : 267,492 €
6e : 223,498 €
7e : 179,496 €
8e : 139,499 €
9e : 105,404 €
10e : 74,992 €

Benjo

La finale a démarré en douceur

Ambiance studieuse durant cette première heure de la table finale, et aucune élimination à déplorer.

Quelques mains notables cependant :

  • Un beau bluff du chip-leader Karen Sarkisyan : le Russe 3-bet après l’ouverture de Marcello Marigliano, Dan Smith répond avec un 4-bet mais Sarkisyan répond avec une sur-relancer à tapis. Smith est obligé de passer, et Sarkisyan montre un joli [Kd][9d].

  • Gaston Onana a pris un petit pot avec [Ad][Qd] à la faveur d’un As sur la rivière, lui permettant de battre la paire de 8 de Sarkisyan. Mais pourquoi le belge a t-il checké en position sur le dernier tour d’enchères ?

  • Un peu plus tard, Gaston reprend un gros pot dont je n’ai hélas vu que la fin : une mise de 100,000 depuis la grosse blinde, sur la rivière [As][3s][Ad][3c][Jh]. Ole Schemion abandonne après un long moment de réflexion : Onana semble soulagé…

  • On a aussi pu voir un 3-bet de Dan O’Brien (105,000) au cut-off après une ouverture de Romero Gomila deux crans à sa droite. O’Brien remporte un joli pot avec une mise de 135,000 sur le flop [7s][4d][2c], puis 260,000 sur le turn [3c]. Gomila abandonne.

Après une heure de jeu en finale, le Russe Karen Sarkisyan est (probablement) toujours chip-leader, et de loin.

Les positions après une heure de finale

Romero Gomila est ceui qui a le plus souffert durant la première heure de la finale, avec un tapis divisé par deux. O’Brien et Onana ont bien progressé (l’américain grimpe à la seconde place), tandis que les autres sont relativement stables. Daniel Smith n’a pas réussi à gagner des jetons et reste donc short-stack avec moins de 30 blindes.

Siège 1 : Fabrice Touil (France) 1,783 millions
Siège 2 : Karen Sarkisyan (Russie) 3,595 m.
Siège 3 : Ole Schemion (Allemagne) 2,246 m.
Siège 4 : Dan Smith (USA) 600,000
Siège 5 : Tom Alner (UK) 1,344 m.
Siège 6 : Romero Gomila (Espagne) 767,000
Siège 7 : Gaston Onana (Belgique) 1,58 m.
Siège 8 : Dan O’Brien (USA) 2,483 m.
Siège 9 : Marcello Marigliano (Italie) 1,818 m.
Siège 10 : Aaron Lim (Australie) 1,397 m.

Blindes : 12,000/24,000, ante 3,000

Justice est fait(e) : Gaston Onana éliminé en 10e place (74,992€)

Après une heure très calme, nous venons d’assister à la première confrontation massive de cette finale. Je vais vous raconter la main façon « hand history Winamax » vu qu’il y a eu beaucoup de joueurs impliqués :

Ole Schemion (UTG+2) ouvre à 48,000
Dan Smith (UTG+3) paie.
Gaston Onana (Cutoff) paie.
Dan O’Brien (Bouton) 3-bet à 200,000.

Les blindes passent.

Ole Schemion 4-bet à 408,000.

Dan Smith demande immédiatement à O’Brien combien il a de jetons restants (réponse : 2,5 millions), réfléchit un moment, puis pose la même question à Schemion, avant de jeter ses cartes.

Onana surprend son monde en annonçant « tapis ! » (encore un New York back raise).

Dan O’Brien réfléchit à son tour, puis abandonne (il dira après coup avoir jeté As-Roi).

Onana et O’Brien devant le 4-bet de Schemion

Ole Schemion demande le compte, mais n’attend pas la réponse avant d’annoncer « I call » avec un haussement d’épaules. Il retourne [As][Kc]. Onana est enthousiaste à la vue de cette main : avec [9s][9c], il joue un coin-flip plutôt qu’un 80/20.

Le flop tombe [Js][7s][7c] : Onana est toujours en tête.

Turn : un [5s]. « Pas de pique », dit Onana (il doit aussi éviter les As et les Rois)

Rivière : [Ts].

« Boom », fait Schemion avec un large sourire, tandis que Onana laisse tomber son béret sur le sol. Sonné, il rejoint le clan des supporters belges et s’effondre sur une banquette. Les deux joueurs se serrent ensuite la main.

Fin de parcours dramatique pour le fantasque et attachant joueur Belge, qui nous a régalé tout au long de la semaine. Rappelons que celui qui se surnomme « Justice » s’est qualifié gratuitement pour le Partouche Poker Tour, ayant gagné son ticket en décrochant la première place du classement à points annuel des tournois du casino de St-Amand les Eaux, dans le nord de la France. Gaston avait terminé le Day 2 en tête du classement, avant perdre la quasi-totalité de ses jetons à la bulle, puis de revenir dans le Top 5 au terme du Day 3. Il remporte 74,992 euros pour sa prestation à Cannes.

Il est le premier joueur à quitter cette table finale. Pendant ce temps, l’allemand Ole Schemion prend la tête des 9 joueurs restants.

Benjo

Photo souvenir

De gauche à droite : Maxime Masquellier (PPT), Matt Savage (TD), Fabrice Touil, Christian (autre TD), Karen Sarkisyan, Ole Schemion, Dan Smith, Tom Alner, Romero Gomila, Dan O’Brien, Marcello Marigliano, Aaron Lim.

C’était vraisemblablement la dernière fois que les médias se sont rassemblés pour immortaliser les finalistes d’une épreuve du Partouche Poker Tour. Ce que j’aime bien avec ce genre de photo, c’est que les sujets ne savent jamais vers quel objectif regarder, vu qu’il y en a une vingtaine braqués sur eux. Je crois que j’ai réussi à attirer le regard de Matt Savage.

Après la séance photo, les joueurs se sont rassis, et la finale a repris, avec Dan Smith trouvant un double-up face à Sarkisyan qui essayait de l’éliminer avec 9-6 dépareillés, les 10 de l’américain tiennent. Ensuite, Fabrice Touil a pris un pot de bonne taille sur un flop « choc à pique », misant pour faire passer le discret Aaron Lim.

Info d’importance : les niveaux sont passés de 120 mn à 90 mn pour la finale, Matt Savage m’a dit que c’était prévu depuis le début. En tête à tête, ils passeront à 60 mn.

De l’action mais pas d’éliminations

Pas de sortants depuis plus d’une heure, mais il s’est quand même passé deux ou trois trucs autour de la dernière table du Partouche Poker Tour :

  • Dan Smith a doublé deux fois durant la dernière heure, la première fois « papiers en règle » (Paire de 10 contre Sarkisyan qui a tenté de le sortir avec 9-6 off), la seconde fois de manière chanceuse (3-bet all-in contre Alner qui paie avec As-Roi, Smith trouve une Dame pour compléter son Roi-Dame).

  • Short-stack après ce coup du sort contre Smith, Tom Alner a envoyé deux fois la boîte au cours de la dernière heure, sans se faire payer.

  • Le coup énigmatique de l’heure : Sarkisyan ouvre à 55,000 UTG+1. C’est payé par Schemion (+2), Marcello (SB) et Lim (BB).

Sur le flop [Qc][7s][6h], Sarkisyan c-bet à 107,000 et Marcello se trompe en voulant relancer (ou payer ? Je sais pas trop). Toujours est-il qu’il a mis trop de jetons pour payer, mais pas assez pour relancer, et est donc forcé par les règles de faire un min-raise à 214,000. Son adversaire russe complète et le croupier retourne une [Qh] sur le turn. Là, Marcello renvoie 225,000, et Sarkisyan réfléchit une bonne semaine avant d’abandonner le coup.

  • Marcello Marigliano relance à 55,000 au high-jack. C’est payé par Fabrice Touil au bouton. Flop [Ks][5h][Ah]. Touil call un tout petit c-bet de 45,000.

Turn [Th]. Thouil call 105,000 de plus.

Rivière [7h]. Dangereuse rivière ! Touil force l’italien à passer avec une mise de 225,000.

  • Statistiques concernant le format Re-Entry : 84 joueurs l’ont utilisé, parmi eux 10 ont réussi à atteindre l’argent, dont 2 parvenant en finale : Dan O’Brien et Romero Gomila.

Les positions après deux niveaux

Touil et Schemion enregistrent une forte progression durant le dernier niveau, le second s’installant dans le fauteuil de leader aux dépends de Karen Sarkisyan, qui dégringole. Tom Alner est officiellement short-stack avec tout juste 20 blindes. O’Brien, Marigliano et Lim sont stables.

Siège 1 : Fabrice Touil (France) 2,605 millions
Siège 2 : Karen Sarkisyan (Russie) 2,01 m.
Siège 3 : Ole Schemion (Allemagne) 3,705 m.
Siège 4 : Dan Smith (USA) 1,205 m.
Siège 5 : Tom Alner (UK) 605,000
Siège 6 : Romero Gomila (Espagne) 725,000.
Siège 8 : Dan O’Brien (USA) 2,255 m.
Siège 9 : Marcello Marigliano (Italie) 1,950 m.
Siège 10 : Aaron Lim (Australie) 1,265 m.

Blindes : 15,000/30,000, ante 4,000

Tom Alner éliminé en 9e place (105,404€)

Réduit à une vingtaine de blindes après avoir fait doubler Dan Smith sur un coup du sort, l’anglais Tom Alner vient de sortir de la manière la plus classique qui soit : 7-2 contre Valet-6. Euh, non, c’est pas ça. Je recommence : réduit à une vingtaine de blindes après avoir fait doubler Dan Smith sur un coup du sort, l’anglais Tom Alner vient de sortir de la manière la plus classique qui soit : As-Roi contre deux Dames. C’est la serrure Aaron Lim qui remporte le coin-flip.

Alner quitte la finale enrichi de 105,404 euros. Plus tôt cet été, il atteignait la 4e place d’une boucherie aux WSOP pour un prix de 207,019 dollars.

Romero Gomila éliminé en 8e place (139,499€)

Peu après la sortie de Alner, on assiste à un nouveau coup inévitable à ce stade du tournoi, quand Romero Gomila s’engage avec As-Roi après une relance de Karen Sarkisyan. Le russe paie plus vite qu’Usain Bolt, et pour cause il possède deux Rois. Le board apporte tout un tas de cartes n’étant d’aucune utilité pour l’espagnol, qui nous quitte donc en huitième position dans cette ultime itération du Partouche Poker Tour : il s’agit de son plus beau résultat depuis sa cinquième place à l’EPT Barcelone en août 2011.

Gomila serrant la main de Dan Smith (ce qui portera la poisse à ce dernier, comme je vais vous le raconter dans le prochain article)

Dan Smith éliminé en 7e place (179,496€)

Une affaire vite expédiée que ce Day 5, ce qui peut s’expliquer facilement par le fait que les croupiers ont donné aux finalistes des mains leur commandant d’engager leurs jetons. Après le coin-flip d’Alner, le setup de Gomila, ce fut au tour de Dan Smith de s’impliquer dans un coup inévitable contre Marcello Marigliano : les Rois contre les As.

Avec une petite variation à la norme, cependant : l’argent n’est pas parti préflop, Marigliano choisissant de la jouer un poil subtil en se contentant de payer le 4-bet de Smith avant le flop. Et c’est bien sur ce flop [Jh][Jc][5h] que le reste de l’argent est parti, encore que Smith a bien failli jeter ses cartes face au min-raise de l’italien.

Un turn et une rivière sans importance plus tard, Dan Smith pouvait enfiler le proverbial manteau, de même que tous les autres joueurs : le Day 5 était terminé. Smith ne remportera pas son sixième tournoi de l’année 2012, mais empoche tout de même une belle somme pour cette septième place.

Rendez-vous à 13h pour la conclusion du PPT

C’est une journée courte et relativement pauvre en surprise qui s’est terminée peu avant 19 heures au casino Palm Beach de Cannes : de 14 joueurs à 13 heures, ils n’étaient plus que 6 après 5 heures de jeu effectives, et parmi les survivants, on retrouve 5 des 6 joueurs qui étaient les mieux classés à l’entame de la journée.

Parmi ceux qu’on ne retrouvera pas dimanche pour la dernière journée de la dernière édition du Partouche Poker Tour, un français (Paul Tedeschi), et un petit génie très en forme (Dan Smith). Pour représenter les espoirs tricolores, il nous reste tout de même Fabrice Touil, qui a excellemment géré sa position depuis trois jours, et possède donc une belle chance de rafler le titre face au mystérieux chip-leader russe Karen Sarkisyan, au jeune prodige Ole Schemion, au gambler old-school Marcello Marigliano, au jovial pro ricain Dan O’Brien, et au discret australien Aaron Lim.

Je tenterai de vous présenter tous ces joueurs plus en détail avant le coup d’envoi, programmé dimanche à 13 heures. En attendant, consultez le bilan chiffré ci-dessous, et portez-vous bien en cet humide samedi soir.

Finale à 6 : le classement

Karen Sarkisyan (Russie) 3,99 millions
Ole Schemion (Allemagne) 3,51 m.
Marcello Marigliano (Italie) 3,165 m.
Fabrice Touil (France) 2,555 m.
Dan O’Brien (USA) 2,51 m.
Aaron Lim (Australie) 1,47 m.

Blindes : 15,000/30,000, ante 5,000 (encore 45 mn dans le niveau)
Niveaux : 90 minutes, puis 60 mn en heads-up

Les prix

Vainqueur : 1,172,850€
Runner-up : 693,494 €
3e : 417,499 €
4e : 341,991 €
5e : 267,492 €
6e : 223,498 €

Les éliminations du jour

7e : Dan Smith (USA) 179,496€
8e : Romero Gomila (Espagne) 139,499€
9e : Tom Alner (UK) 105,404€
10e : Gaston Onana (Belgique) 74,992€
11e : Ramin Hajiyev (Azerbaïdjan) 64,999€
12e : Simon Ravnsbaek (Danemark) 54,995€
13e : Paul Tedeschi (France) 54,995€
14e : Aurangzeb Sheikh (Pakistan) 49,999€

Benjo

Découvrons les 6 finalistes du Partouche Poker Tour

Voici une rapide présentation des six joueurs pouvant encore prétendre au titre dans cette ultime édition du Partouche Poker Tour. Point commun entre ces 6 joueurs : ils collecteront le plus gros prix de leur carrière quoi qu’il arrive…

Siège 1 : Fabrice Touil (France) 1,783 millions
L’unique français restant dans le tournoi est un homme de peu de mots. « Je m’appelle Fabrice Touil ! » rigole t-il en guise de réponse lorsqu’on lui demande de se présenter. Cet amateur éclairé ne joue pas en ligne, préférant les tables de cash-game des cercles parisiens qu’il fréquente depuis bien avant le « boom » du poker. En tournoi, on se souvient de lui en finale du WPT parisien remporté par Theo Jorgensen en 2010, où il avait terminé en cinquième position pour un gain de 140,870 euros. Cette semaine, Touil a parfaitement géré sa barque avec un style de jeu prudent mais agressif quand il le fallait. Et lorsque votre serviteur lui révèle qu’il écrit pour Winamax, Touil répond qu’il est un grand ami de notre actionnaire préféré, Patrick Bruel…

Siège 2 : Karen Sarkisyan (Russie) 3,595 m.
Au (modeste) palmarès live de ce joueur moscovite que je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé auparavant, on compte un min-cash au Main Event des WSOP 2012, et une troisième place à l’étape ukrainienne du défunt circuit « Russian Poker Series ». Chip-leader au départ de cette dernière journée, le russkov nous a laissé entrapercevoir un style agressif et imprévisible.

Siège 3 : Ole Schemion (Allemagne) 2,246 m.
Ce jeune joueur s’est emparé du chip-lead aux alentours de la bulle (Day 3), et n’a jamais quitté les cimes du classement depuis, avec son style typique de la génération online. On l’a récemment vu buller la TF de l’EPT Barcelone, et collecter quelques beaux succès dans des side-events du circuit européen. On murmure qu’il serait un peu « spewy »…

Siège 4 : Dan O’Brien (USA) 2,483 m.
Le meilleur pote de poker de Jason Mercier (son stacker de toujours) fait office de joueur star de cette finale, avec le palmarès le plus fourni de la table : 1,4 millions de dollars de gains, 3 finales WSOP, une finale WPT (3e à San Jose en mars 2010), et quantité de belles places d’honneur. Un mec sympa que je considère comme mon favori, je suis biaisé vu qu’on se connaît depuis ses premières visites en Europe (San Remo 2008, lors de la première victoire d’importance de Mercier).

Siège 5 : Marcello Marigliano (Italie) 1,818 m.
Les amateurs de belles joutes online à la grande époque de Full Tilt connaissent surement mieux Marigliano sous son identité virtuelle : « luckexpress ». Le parieur sportif highstakes a en effet croisé le fer avec des cadors comme Tom Dwan à de nombreuses reprises (Cherchez sur Google des vidéos de leurs affrontements, qui ont aussi eu lieu en live devant des caméras), et fut loin d’être ridicule, malgré son apparence résolument old-school, costard et cheveux blancs qui lui donnent à priori le profil du riche pigeon de la table. En live, son palmarès est en revanche modeste, avec seulement six « petits » résultats, dont une 40e place à l’édition 2011 du PPT. Son profil : serré, mais avec quelques coups de génies dans la manche, qu’il peut sortir à tout moment.

Siège 6 : Aaron Lim (Australie) 1,397 m.
Un jeune joueur dont je n’avais jamais entendu parler avant cette semaine. Un coup d’oeil à sa fiche Hendon Mob indique une poignée de résultats en live, tous collectés sur le continent Océanique (Lim nous vient de Perth, Australie), mais pas de véritable grosse perf à ce jour.

Benjo

La dernière danse

La finale a débuté avec 45 minutes restantes aux blindes 15,000/30,000, ante 5,000. Le plus petit tapis (Aaron Lim) possède 50 blindes, donc vous pouvez vous attendre à une finale très, très longue. Je posterai les coups importants ici, en plus de commenter l’action en live sur mon compte Twitter perso (@BenjoDiMeo). Et vous pouvez regarder l’action en direct live et en vidéo sur le site de Partouche.

Vous aurez remarqué qu’il y a plus de filles que de garçons dans les gradins, ce qui est inconcevable mais on ne va pas s’en plaindre

Le pire départ possible pour Fabrice Touil

La finale a démarré doucement, avec certes beaucoup de relances, sur-relances, des flops et même des pots à 3 ou 4 joueurs durant la première demi-heure, mais aucun showdown, les joueurs abandonnant les coups avant d’en arriver à montrer leurs cartes. Puis la première confrontation majeure de cette finale est survenue entre Fabrice Touil et le discret mais efficace Aaron Lim.

La main débute avec une relance d’Ole Schemion. C’est payé par Lim au bouton, et Touil de petite blinde.

Sur le flop [Kd][Js][9s], Schemion refuse le c-bet, laissant Lim miser 115,000. Seul Touil veut voir le turn.

Il s’agit d’un [Ad]. Là, Fabrice checke, pour mieux relancer à tapis après une seconde mise (320,000) chez Lim. L’australien paie aussitôt, signe évident d’une mauvaise nouvelle, et en effet, il retourne le brelan de 9 floppé. Avec As-Valet (deux paires), Touil a besoin d’un miracle, mais le 2 retourné sur la rivière n’y ressemble guère.

Résultat des courses : Touil est maintenant short-stack avec une vingtaine de blindes, tandis qu’Aaron Lim se rapproche du chip-lead.

Fabrice Touil éliminé en sixième place (223,498 €)

Le dernier français en course dans ce PPT ne se sera jamais remis de cette confrontation malchanceuse contre Aaron Lim : on vient de perdre Fabrice Touil en sixième position.

Juste après l’augmentation des blindes à 20,000/40,000, ante 5,000, Touil trouve une paire de 4 au bouton et envoie son tapis, pour environ 600,000 au total. De BB, Ole Schemion hausse les épaules en annonçant « I call ». Il retourne [Ah][Th].

Le croupier retourne un As de carreau sur le flop, anéantissant les espoirs de come-back de Touil. Il collecte 223,498 euros pour ses efforts, et on argumentera qu’il n’aura pas grand chose à se reprocher au moment de refaire le match.