PPT, Day 1B : Pas mal de stars, dont Paul et Mickey
Mes excuses pour ce titre honteusement pompé chez les regrettés Noir Désir, mais force sera de constater que l’aspect « star system » de cette deuxième journée de départ du Partouche Poker Tour a quelque peu été occulté par une controverse d’ordre sémantique et monétaire. Pour ceux qui ont la flemme de relire l’ensemble de notre reportage aujourd’hui, retour sur une journée qui a titillé les nerfs de beaucoup.
Du grand nom en veux tu en voilà
Une chose que l’on ne pourra enlever au format « Re Entry », mis en place cette année au grand dam des joueurs préférant la pureté du format « Freezeout » : le fait que chacun avait l’option de retenter sa chance une fois après avoir sauté a amélioré la qualité du field en ce Day 1B.
Ainsi, moult têtes de séries ayant perdu leur tapis hier ont retenté leur chance aujourd’hui. Une seconde chance qui n’a pas souri à des joueurs comme Arnaud Mattern ou Scott Seiver, qui pourront donc se vanter auprès de leurs amis d’avoir sauté deux fois du même tournoi (sauf qu’ils ne le feront pas). De leur côté, David Benyamine, Bruno Launais, Ilan Boujenah, Dan Smith, Dan O’Brien, Marvin Rettenmeier, ou encore Tommy Vedes ont eux aussi payé deux fois leur entrée, leur persévérance étant récompensée par une accession au Day 2.
D’autres, comme Sam Trickett, ont préféré attendre le Day 1B pour faire leur entrée, et profité de la possibilité de se recaver immédiatement après avoir perdu ses jetons, peu après s’être assis. Le tenant du titre a ensuite géré son tapis assis à la droite de Patrik Antonius (qui, lui, était en mode « mono-cave ») : tous deux reviendront mercredi pour une nouvelle journée de poker. Ilari Sahamies, lui, est arrivé avec l’air du mec qui va faire un massacre, avant de filer sans demander son reste, ni une seconde chance, après quelques heures de jeu à peine.
Arrivés frais aujourd’hui, des joueurs comme David Williams, Tristan Clémençon, et Pedro Canali ont réussi à se constituer un capital envisable sans avoir à passer par la case « rebuy ».
Pour un apercu du classement des têtes de série du Day 1B, voir plus bas.
Bilan mitigé pour le Team Winamax
Antony Lellouche

L’homme mystère. Planqué qu’il était dans un coin de la salle, nous ne l’avons que peu suivi. Puis très vite, il a disputé un pot majeur, où sa quinte s’est heurtée à un full. Tombé à 10,000, ‹ AntonyL › a poussé son tapis avec As-Dame et est tombé contre As-Roi. « Next », comme on dirait les fans d’une certaine émission de télé-réalité.
Gaëlle Baumann

Après une arrivée sous les projecteurs et les caméras, notamment celles de « Dans la tête d’un pro », Gaëlle a subi une confrontation entre deux paires contre deux paires supérieures, un 3-barrel bluff qui n’est pas passé, puis un missclick et enfin un coin flip perdu : c’était suffisant pour perdre l’ensemble des jetons mis à sa disposition dans ce Partouche Poker Tour. Sa première participation à ce tournoi s’est achevée quelques minutes avant la pause diner.
Nicolas Levi

Après une livraison en début de journée, Nicolas a ensuite passé une journée somme toute tranquille, si ce n’est frustrante, la faute à peu d’occasions de réellement faire parler la poudre. Oscillant autour d’un tapis de 80 blindes tout au long de ce Day 1B, ‹ Croc › reviendra en seconde journée avec un tapis dans la moyenne (55,000) et un taux de confiance débordant.

« J’ai ramé toute la journée » explique Manuel Bevand, qui a donc connu une fameuse journée « aviron ». Le pro du Team Winamax est monté jusqu’à 50,000 dans les premiers niveaux avant de se faire peur en tombant à 14,000 dans la soirée. Au final, « ManuB » a quitté le chapiteau du Palm Beach avec un tapis de 37,000, soit plus de 45 blindes pour la reprise au Day 2. Mieux que rien, non ?
« 5 millions d’euros » : et le garanti, il est où ?
Après une édition 2011 sans histoires, le parfum de scandale qui avait laissé un arrière goût de gueule de bois à l’édition 2010 du Partouche Poker Tour (un ruling contesté dans un side-event, avec des centaines de messages vengeurs sur les forums à la clé, et bien sur l’affaire Tekintamgac, que personne n’a oublié) a fait son retour au casino Palm Beach de Cannes.
L’objet de la colère de nombreux joueurs aujourd’hui ? Un bête cafouillage au niveau de la communication sur la cagnotte du tournoi. Un cafouillage que, soyons honnêtes, les équipes de Partouche auraient du voir venir à dix kilomètres, mais que l’on peut suspecter de n’avoir pas fait énormément d’efforts pour éviter.
Ainsi, en ce Day 1B, quand il fut apparent à tous que l’affluence n’était pas spécialement au rendez-vous (à peine 240 inscriptions à raison de 8,500 euros par joueur, à coupler aux 326 participants de la veille – pas un mauvais score dans l’absolu, et même un score tout à fait honorable, mais un score légèrement inférieur à celui de l’année dernière), il furent nombreux parmi les joueurs à subitement se rappeler de la campagne publicitaire de Partouche autour du PPT, martelée sur les sites d’info poker, les magazines de poker, les ondes hertziennes, les kakémonos disséminés dans tous les casinos du groupe, et même jusque les petits trains à touristes sillonnant les rues de Cannes, cette campagne avec écrit en gros « 5 millions d’euros ».
5 millions d’euros ? Dans toutes les têtes, la calculatrice s’est mise en route. Alors, attends, 8,500 euros l’entrée, moins la taxe de l’Etat (4%), moins le bénéfice de Partouche… On arrive à 7,444 euros dans la cagnotte pour chaque inscription. Je multiplie le chiffre par le nombre de joueurs approximatif, et j’arrive à… Hmm, même pas 4,3 millions d’euros. Hé ho, dites, vous allez nous mettre de votre poche les 700,000 balles qui restent, hein ? Pas d’embrouille les gars !

Il faut tout lire, y compris les mots qui manquent… (Extrait d’une publicité datant de janvier 2012)
Mais embrouille, il y a eu. Car, par un effet subliminal qui mériterait d’être enseigné dans les écoles de manipulation mentale (si ce genre d’établissement existe), tout le monde, que ce soit joueurs, journalistes et même certaines personnes liées à Partouche, avait réussi à se convaincre de la présence du mot « garanti » à côté de « 5 millions d’euros ». Or, ce mot crucial, « garanti », qui change tout, nous avons eu beau le chercher, sur le site Internet de Partouche, sur les panneaux 4x3 placés un peu partout dans Cannes, sur les publicités publiées dans la presse poker depuis décembre 2011, on ne l’a jamais trouvé.
Mais à force de répéter partout, comme un mantra, cette expression (vide de sens en elle-même, imprimée sans contexte elle pourrait aussi bien réferer à la bankroll de François Montmirel qu’au rake total généré par LocSta sur Winamax en 2011), cette expression, « 5 millions d’euros », on avait fini par se convaincre qu’elle équivalait à « 5 millions d’euros GARANTIS », que le mot « garanti » était finalement superflu et que la somme dispensait de l’usage du mot qui devrait la suivre.
A tel point que certains sites liés à Partouche (nous en avons recensé deux au moins) avaient imprimé noir sur blanc ce fameux mot qui n’avait jamais existé, et furent, dans un exercice de rétropédalage que j’imagine pénible pour Partouche, censurés à la va vite pour effacer la confusion.
Trop tard : le mal était fait ! Et beaucoup de joueurs ne se sont pas privés d’exprimer un mécontentement somme toute légitime via les réseaux sociaux et forums de poker. Nous avons pu discuter – en toute franchise, comme d’habitude - avec l’un des responsables de l’organisation du tournoi, qui nous avoué avoir poussé le bouchon un peu loin en ce qui concerne cette forme de communication propice à confusion. Tout en jurant n’ayant jamais imprimé nulle part que cette somme de 5 millions était garantie – contrairement aux éditions 2011 et 2010, où 4 et 3 millions de cagnotte étaient respectivement assurés par Partouche. Notre interlocuteur nous a confirmé avoir initialement envisagé de poursuivre la progression graduelle du montant garanti, le faisant logiquement passer à 5 millions pour cette édition 2012. Avant, très vite, de se rétracter. Et, dans un « move » de businessman, d’escamoter ce mot « garanti », et, à la place, de laisser parler les esprits, de les laisser se convaincre tout seuls de la présence d’un mot qui n’était pas là. Et convaincus, les joueurs le furent, et je ne pense pas exagérer si j’affirme que l’on a pas fait/dit grand chose pour les contredire depuis l’annonce du tournoi en début d’année 2012. De bonne guerre, sur le mode « Hey, it’s business » ? Peut-être, mais le procédé risque de laisser un goût amer dans la bouche de nombre de joueurs ayant eu l’impression d’être pris pour des cons !
Ah, si seulement les inscriptions avait dépassé le chiffre fatidique de 672, seuil permettant la constitution d’un prize-pool de 5 millions d’euros… Mais, la faute à différents facteurs, très peu étant imputables à Partouche dont le savoir-faire en matière de tournois est désormais une cause acquise, l’affluence escomptée n’a pas été au rendez-vous, et la prise de risque syntaxique du groupe casinotier s’est retournée contre eux. Leçon apprise pour l’édition 2013 ?
Un aperçu du classement
Marvin Rettenmeier 143,000
Benjamin Debard (Qualifié Winamax) 143,000
David Williams 120,000
Tristan Clémençon 120,000
Tobias Rekenmeier 110,000
Bruno Launais 110,000
Pedro Canali 100,000
Laurent Polito 97,000
David Vamplew 93,000
Bruno « Kool Shen » Lopes 91,000
Patrik Antonius 87,000
Thibaud Guenegou 81,000
Giuseppe Zarbo 70,000
Flavien Guenan 60,000
Nazim Guillaud 60,000
Alain Roy 60,000
Sam Trickett 55,000
Nicolas Levi (Team Winamax) 55,000
Aurélien Guiglini (Staff Winamax) 46,000
Dan Smith 38,000
Liv Boeree 37,000
Manuel Bevand (Team Winamax) 37,000
David Benyamine 36,000
Nicolas Cardyn (Qualifié Winamax) 24,000
Nicolas « chawips » Chappuis 20,000
Juha Helppi 20,000
Ilan Boujenah 13,000
Alexandre Coussy : couça
Tableau de bord
278 joueurs restants (sur 560 inscriptions au total – chiffre non définitif, puisqu’on peut encore s’inscrire jusqu’au départ du Day 2)
Blindes : 400/800, ante 100
Tapis moyen : 60,000
RDV à 13h pour le Day 2 du PPT !
Benjo, Harper & Kinshu