Joel Benzinou : La vie après le sponsoring

Joel Benzinou : La vie après le sponsoring

En mai dernier, Joel Benzinou voyait son contrat de sponsoring avec Titan Poker ne pas être renouvelé. S’en est alors suivi un mois sans résultat aux World Series of Poker, marquant la période la plus difficile de la jeune carrière du belge. Nous prenions alors contact avec lui, espérant recueillir ses impressions sur cette mauvaise passe. Une semaine après le début de notre entretien, le belge mettait fin à la disette, remportant le side-event à 1,000€ du Partouche Poker Tour pour 32,000€. C’est libéré que Joël, indéniablement apprécié par l’ensemble de la communauté du poker francophone, a répondu à nos questions, revenant sur son parcours et abordant sans détour les raisons qui ont poussé au non-renouvellement de son contrat.

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker. Jusqu’alors, il n’a jamais été très joueur, mais « Joben » se laisse néanmoins convaincre de participer à des petites parties entre amis. « Je n’ai pas directement été attiré par le jeu » confie le belge, « mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas qu’une histoire de hasard. » Alors Joel cherche à comprendre, à affuter son jeu. Sa première démarche est de lire de nombreux livres sur le sujet et, très rapidement, il devient un gagnant régulier des parties entre amis qu’il dispute.

Joel franchit alors le cap en créant un compte en ligne. Le belge débute par des freerolls puis fait un premier dépôt de 20 dollars grâce à la carte de crédit d’un ami. Sous son pseudonyme « Joben19 », il joue quasi-exclusivement en tournois, « car finir premier [l]’obsédait ». Rapidement, Joel remporte quelques centaines d’euros et découvre alors « une sensation étrange et agréable : celle de gagner de l’argent facilement. »

A un tournant de sa vie professionnelle, il décide d’arrêter ses études d’ingénieur civil pour travailler à la Bourse du diamant à Anvers. « Néanmoins, je suis arrivé en même temps que la crise, précise Joel, et les propositions intéressantes ne pleuvaient donc pas. » Il va alors travailler un an durant sans la moindre rémunération. Passer le cap est évident : Joel se met à sérieusement jouer en ligne, tout en ayant en tête un autre objectif : intégrer le circuit live.

Moins de deux mois plus tard et alors âgé de 23 ans, le jeune belge touche du doigt son rêve en se rendant à Las Vegas. « Ma bankroll était fragile » avoue-t-il désormais, « mais je ne pouvais plus attendre ! » Nous sommes en juin 2009. Joel part seul dans la Cité du Vice, tout en ayant établi un programme prévisionnel de tournois à disputer, aucun n’excédant un prix d’entrée de 1,000$.

Arrive alors une rencontre qui va changer le futur pokéristique de Joel : il fait la connaissance du belge le plus titré, Davidi Kitai. « Il m’a rapidement pris sous son aile » confie Joel. « Moins d’une semaine plus tard, je me retrouvais dans la villa du Team Winamax à passer de grosses soirées avec des pros que je suivais régulièrement sur les coverages. » La suite est un doux rêve : Joel s’inscrit à un tournoi Deepstack du Venetian au prix d’entrée de 500$. Devant 500 joueurs, « Joben » fait parler de lui en se hissant jusqu’au podium : sa troisième place lui rapporte 25,000$, son plus important gain jusqu’alors.

Les relations nouées à Vegas lui permettent d’envisager le futur avec sérénité. « De nombreux joueurs étaient prêts à me stacker » confie Joel. A cette époque, le stacking, pratique visant à financer un joueur dans l’optique de recevoir un pourcentage de ses gains, n’est pas encore très répandu. Joel est un des premiers joueurs francophones à en profiter. « J’ai alors pu attaquer le circuit, se réjouit le belge, et les premières entrées dans l’argent ont suivi ! » Avec une 40ème place au Partouche Poker Tour et une 25ème place au WPT Marrakech, Joel Benzinou se fait de nouveau remarquer et obtient un deal avec Winamax : le port du logo contre des Miles sur le site.

La visibilité obtenue sur les coverages lui permet d’acquérir une image médiatique, et rapidement les sollicitations de sponsors arrivent. En mai 2010, Joel s’engage avec Titan Poker et rejoint une équipe composée de Sorel Mizzi, Sam Trickett, Marvin Rettenmaier et du français Yann Brosolo. « Quand l’équipe a été créée, nous étions tous plus ou moins randoms, avoue sans concession Joel. Mais le courant est bien passé. » Et une belle équipe s’est formée, portée notamment par l’avalanche de résultats du phénomène Sam Trickett.

Comme tout joueur, Joel Benzinou a « ressenti ce sponsoring comme une libération. » Et lui a aussi permis de clairement se définir comme joueur de poker professionnel. Plein de motivation, il a alors un premier objectif : « décrocher un titre majeur. » Le succès, il le frôlera au World Poker Tour Marrakech, où il terminera en 10ème place après une rencontre difficilement évitable contre Guillaume de la Gorce. Il y eut aussi le World Poker Tour Vienne, où il a terminé 30ème, et l’EPT Vilamoura, où il a atteint l’argent. Mais son meilleur souvenir reste avant tout le Main Event des World Series of Poker 2010. « Hé oui, j’ai terminé premier belge ! » se marre Joel.

Cette année-là, 7319 joueurs ont déboursé les 10,000$ de l’inscription. Grâce à son sponsor, Joel en fait partie. « Débarquer dans cette salle, entouré de milliers de joueurs, c’était vraiment impressionnant » se remémore Joel. « Mais c’est le rêve absolu ! Savoir que l’un d’entre nous va repartir avec 8 millions de dollars et le titre le plus recherché de la planète est jouissif. » Pour sa première participation, Joel va se hisser jusqu’au Day 6, atteignant la 151ème place pour 57,102$.

Mais sur le circuit, tout n’est pas si rose. « Quelques mauvais côtés surgissent dans ce milieu une fois qu’on y a mis les pieds, confie Joel. Il y a les mensonges, les personnes à qui on ne peut pas faire confiance, et puis certaines histoires d’argent complètement folles… » Le belge modère néanmoins très vite son propos : « Malgré ces brèves histoires et les frais engendrés, je n’avais aucune envie de laisser le circuit de côté, tant mon but n’est pas de rester devant mon ordinateur à grinder, même si cela peut rapporter gros. »

Pourtant, après une année de contrat ponctuée de bons résultats et d’une image saine au sein de la communauté, Titan Poker décide de ne pas le renouveler. « Nous ne sommes pas tombés d’accord » se contente dans un premier temps de dire Joel, avant de poursuivre, plus amer : « Je suis quelque peu consterné par la manière dont certaines décisions se prennent au sein de l’entreprise Titan, les choix sont peu orientés par une vision professionnelle mais plus par des relations personnelles. »

Mais Joel le sait : les grandes heures du sponsoring sont désormais derrière nous. Les équipes dégraissent à tour de bras, et notamment Titan, donc, qui ne conserve que Marvin Rettenmaier et Sam Trickett dans son équipe professionnelle, et, dans une moindre mesure, Christophe Benzimra, Yann Brosolo et Florian Desgouttes pour assurer le lien dans la sphère francophone.

Malgré la perte de son sponsor, Joel ne compte pas changer sa philosophie : « Je préfère me concentrer sur ce que je suis apte à modifier moi-même » confie le belge. « J’ai toujours été un joueur gagnant, que ce soit en live ou online, et je compte continuer à me donner les moyens de parvenir à mes fins. Ce sera clairement moins facile sans sponsor mais j’ai la chance d’avoir énormément de gens qui croient en moi, que ce soit dans les moments de prospérité comme de déception. »

Joel ne compte donc pas quitter le circuit live aussi facilement. Et bien lui en a pris : à l’occasion du Partouche Poker Tour, le belge a obtenu la première victoire de sa carrière en live, remportant le 1,000€ short-handed pour 32,000€. Désormais sans sponsor, « Joben » alternera donc entre tournois en ligne et tournois live. Redevenu un anonyme parmi la foule, sans patch Team Pro collé au bras, Joel Benzinou semble plus que jamais animé par la soif de victoire.

Harper

Bienvenu dans la team W.

Joel Benzinou : La vie après le sponsoring



En mai dernier, Joel Benzinou voyait son contrat de sponsoring avec Titan Poker ne pas être renouvelé. S’en est alors suivi un mois sans résultat aux World Series of Poker, marquant la période la plus difficile de la jeune carrière du belge. Nous prenions alors contact avec lui, espérant recueillir ses impressions sur cette mauvaise passe. Une semaine après le début de notre entretien, le belge mettait fin à la disette, remportant le side-event à 1,000€ du Partouche Poker Tour pour 32,000€. C’est libéré que Joël, indéniablement apprécié par l’ensemble de la communauté du poker francophone, a répondu à nos questions, revenant sur son parcours et abordant sans détour les raisons qui ont poussé au non-renouvellement de son contrat.

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker. Jusqu’alors, il n’a jamais été très joueur, mais « Joben » se laisse néanmoins convaincre de participer à des petites parties entre amis. « Je n’ai pas directement été attiré par le jeu » confie le belge, « mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas qu’une histoire de hasard. » Alors Joel cherche à comprendre, à affuter son jeu. Sa première démarche est de lire de nombreux livres sur le sujet et, très rapidement, il devient un gagnant régulier des parties entre amis qu’il dispute.

Joel franchit alors le cap en créant un compte en ligne. Le belge débute par des freerolls puis fait un premier dépôt de 20 dollars grâce à la carte de crédit d’un ami. Sous son pseudonyme « Joben19 », il joue quasi-exclusivement en tournois, « car finir premier ’obsédait ». Rapidement, Joel remporte quelques centaines d’euros et découvre alors « une sensation étrange et agréable : celle de gagner de l’argent facilement. »

A un tournant de sa vie professionnelle, il décide d’arrêter ses études d’ingénieur civil pour travailler à la Bourse du diamant à Anvers. « Néanmoins, je suis arrivé en même temps que la crise, précise Joel, et les propositions intéressantes ne pleuvaient donc pas. » Il va alors travailler un an durant sans la moindre rémunération. Passer le cap est évident : Joel se met à sérieusement jouer en ligne, tout en ayant en tête un autre objectif : intégrer le circuit live.



Moins de deux mois plus tard et alors âgé de 23 ans, le jeune belge touche du doigt son rêve en se rendant à Las Vegas. « Ma bankroll était fragile » avoue-t-il désormais, « mais je ne pouvais plus attendre ! » Nous sommes en juin 2009. Joel part seul dans la Cité du Vice, tout en ayant établi un programme prévisionnel de tournois à disputer, aucun n’excédant un prix d’entrée de 1,000$.

Arrive alors une rencontre qui va changer le futur pokéristique de Joel : il fait la connaissance du belge le plus titré, Davidi Kitai. « Il m’a rapidement pris sous son aile » confie Joel. « Moins d’une semaine plus tard, je me retrouvais dans la villa du Team Winamax à passer de grosses soirées avec des pros que je suivais régulièrement sur les coverages. » La suite est un doux rêve : Joel s’inscrit à un tournoi Deepstack du Venetian au prix d’entrée de 500$. Devant 500 joueurs, « Joben » fait parler de lui en se hissant jusqu’au podium : sa troisième place lui rapporte 25,000$, son plus important gain jusqu’alors.

Les relations nouées à Vegas lui permettent d’envisager le futur avec sérénité. « De nombreux joueurs étaient prêts à me stacker » confie Joel. A cette époque, le stacking, pratique visant à financer un joueur dans l’optique de recevoir un pourcentage de ses gains, n’est pas encore très répandu. Joel est un des premiers joueurs francophones à en profiter. « J’ai alors pu attaquer le circuit, se réjouit le belge, et les premières entrées dans l’argent ont suivi ! » Avec une 40ème place au Partouche Poker Tour et une 25ème place au WPT Marrakech, Joel Benzinou se fait de nouveau remarquer et obtient un deal avec Winamax : le port du logo contre des Miles sur le site.

La visibilité obtenue sur les coverages lui permet d’acquérir une image médiatique, et rapidement les sollicitations de sponsors arrivent. En mai 2010, Joel s’engage avec Titan Poker et rejoint une équipe composée de Sorel Mizzi, Sam Trickett, Marvin Rettenmaier et du français Yann Brosolo. « Quand l’équipe a été créée, nous étions tous plus ou moins randoms, avoue sans concession Joel. Mais le courant est bien passé. » Et une belle équipe s’est formée, portée notamment par l’avalanche de résultats du phénomène Sam Trickett.

Comme tout joueur, Joel Benzinou a « ressenti ce sponsoring comme une libération. » Et lui a aussi permis de clairement se définir comme joueur de poker professionnel. Plein de motivation, il a alors un premier objectif : « décrocher un titre majeur. » Le succès, il le frôlera au World Poker Tour Marrakech, où il terminera en 10ème place après une rencontre difficilement évitable contre Guillaume de la Gorce. Il y eut aussi le World Poker Tour Vienne, où il a terminé 30ème, et l’EPT Vilamoura, où il a atteint l’argent. Mais son meilleur souvenir reste avant tout le Main Event des World Series of Poker 2010. « Hé oui, j’ai terminé premier belge ! » se marre Joel.

Cette année-là, 7319 joueurs ont déboursé les 10,000$ de l’inscription. Grâce à son sponsor, Joel en fait partie. « Débarquer dans cette salle, entouré de milliers de joueurs, c’était vraiment impressionnant » se remémore Joel. « Mais c’est le rêve absolu ! Savoir que l’un d’entre nous va repartir avec 8 millions de dollars et le titre le plus recherché de la planète est jouissif. » Pour sa première participation, Joel va se hisser jusqu’au Day 6, atteignant la 151ème place pour 57,102$.



Mais sur le circuit, tout n’est pas si rose. « Quelques mauvais côtés surgissent dans ce milieu une fois qu’on y a mis les pieds, confie Joel. Il y a les mensonges, les personnes à qui on ne peut pas faire confiance, et puis certaines histoires d’argent complètement folles… » Le belge modère néanmoins très vite son propos : « Malgré ces brèves histoires et les frais engendrés, je n’avais aucune envie de laisser le circuit de côté, tant mon but n’est pas de rester devant mon ordinateur à grinder, même si cela peut rapporter gros. »

Pourtant, après une année de contrat ponctuée de bons résultats et d’une image saine au sein de la communauté, Titan Poker décide de ne pas le renouveler. « Nous ne sommes pas tombés d’accord » se contente dans un premier temps de dire Joel, avant de poursuivre, plus amer : « Je suis quelque peu consterné par la manière dont certaines décisions se prennent au sein de l’entreprise Titan, les choix sont peu orientés par une vision professionnelle mais plus par des relations personnelles. »

Mais Joel le sait : les grandes heures du sponsoring sont désormais derrière nous. Les équipes dégraissent à tour de bras, et notamment Titan, donc, qui ne conserve que Marvin Rettenmaier et Sam Trickett dans son équipe professionnelle, et, dans une moindre mesure, Christophe Benzimra, Yann Brosolo et Florian Desgouttes pour assurer le lien dans la sphère francophone.

Malgré la perte de son sponsor, Joel ne compte pas changer sa philosophie : « Je préfère me concentrer sur ce que je suis apte à modifier moi-même » confie le belge. « J’ai toujours été un joueur gagnant, que ce soit en live ou online, et je compte continuer à me donner les moyens de parvenir à mes fins. Ce sera clairement moins facile sans sponsor mais j’ai la chance d’avoir énormément de gens qui croient en moi, que ce soit dans les moments de prospérité comme de déception. »

Joel ne compte donc pas quitter le circuit live aussi facilement. Et bien lui en a pris : à l’occasion du Partouche Poker Tour, le belge a obtenu la première victoire de sa carrière en live, remportant le 1,000€ short-handed pour 32,000€. Désormais sans sponsor, « Joben » alternera donc entre tournois en ligne et tournois live. Redevenu un anonyme parmi la foule, sans patch Team Pro collé au bras, Joel Benzinou semble plus que jamais animé par la soif de victoire.

Harper
soxav:
Bienvenu dans la team W.


LoL.
Joel Benzinou : La vie après le sponsoring



En mai dernier, Joel Benzinou voyait son contrat de sponsoring avec Titan Poker ne pas être renouvelé. S’en est alors suivi un mois sans résultat aux World Series of Poker, marquant la période la plus difficile de la jeune carrière du belge. Nous prenions alors contact avec lui, espérant recueillir ses impressions sur cette mauvaise passe. Une semaine après le début de notre entretien, le belge mettait fin à la disette, remportant le side-event à 1,000€ du Partouche Poker Tour pour 32,000€. C’est libéré que Joël, indéniablement apprécié par l’ensemble de la communauté du poker francophone, a répondu à nos questions, revenant sur son parcours et abordant sans détour les raisons qui ont poussé au non-renouvellement de son contrat.

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker. Jusqu’alors, il n’a jamais été très joueur, mais « Joben » se laisse néanmoins convaincre de participer à des petites parties entre amis. « Je n’ai pas directement été attiré par le jeu » confie le belge, « mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas qu’une histoire de hasard. » Alors Joel cherche à comprendre, à affuter son jeu. Sa première démarche est de lire de nombreux livres sur le sujet et, très rapidement, il devient un gagnant régulier des parties entre amis qu’il dispute.

Joel franchit alors le cap en créant un compte en ligne. Le belge débute par des freerolls puis fait un premier dépôt de 20 dollars grâce à la carte de crédit d’un ami. Sous son pseudonyme « Joben19 », il joue quasi-exclusivement en tournois, « car finir premier ’obsédait ». Rapidement, Joel remporte quelques centaines d’euros et découvre alors « une sensation étrange et agréable : celle de gagner de l’argent facilement. »

A un tournant de sa vie professionnelle, il décide d’arrêter ses études d’ingénieur civil pour travailler à la Bourse du diamant à Anvers. « Néanmoins, je suis arrivé en même temps que la crise, précise Joel, et les propositions intéressantes ne pleuvaient donc pas. » Il va alors travailler un an durant sans la moindre rémunération. Passer le cap est évident : Joel se met à sérieusement jouer en ligne, tout en ayant en tête un autre objectif : intégrer le circuit live.



Moins de deux mois plus tard et alors âgé de 23 ans, le jeune belge touche du doigt son rêve en se rendant à Las Vegas. « Ma bankroll était fragile » avoue-t-il désormais, « mais je ne pouvais plus attendre ! » Nous sommes en juin 2009. Joel part seul dans la Cité du Vice, tout en ayant établi un programme prévisionnel de tournois à disputer, aucun n’excédant un prix d’entrée de 1,000$.

Arrive alors une rencontre qui va changer le futur pokéristique de Joel : il fait la connaissance du belge le plus titré, Davidi Kitai. « Il m’a rapidement pris sous son aile » confie Joel. « Moins d’une semaine plus tard, je me retrouvais dans la villa du Team Winamax à passer de grosses soirées avec des pros que je suivais régulièrement sur les coverages. » La suite est un doux rêve : Joel s’inscrit à un tournoi Deepstack du Venetian au prix d’entrée de 500$. Devant 500 joueurs, « Joben » fait parler de lui en se hissant jusqu’au podium : sa troisième place lui rapporte 25,000$, son plus important gain jusqu’alors.

Les relations nouées à Vegas lui permettent d’envisager le futur avec sérénité. « De nombreux joueurs étaient prêts à me stacker » confie Joel. A cette époque, le stacking, pratique visant à financer un joueur dans l’optique de recevoir un pourcentage de ses gains, n’est pas encore très répandu. Joel est un des premiers joueurs francophones à en profiter. « J’ai alors pu attaquer le circuit, se réjouit le belge, et les premières entrées dans l’argent ont suivi ! » Avec une 40ème place au Partouche Poker Tour et une 25ème place au WPT Marrakech, Joel Benzinou se fait de nouveau remarquer et obtient un deal avec Winamax : le port du logo contre des Miles sur le site.

La visibilité obtenue sur les coverages lui permet d’acquérir une image médiatique, et rapidement les sollicitations de sponsors arrivent. En mai 2010, Joel s’engage avec Titan Poker et rejoint une équipe composée de Sorel Mizzi, Sam Trickett, Marvin Rettenmaier et du français Yann Brosolo. « Quand l’équipe a été créée, nous étions tous plus ou moins randoms, avoue sans concession Joel. Mais le courant est bien passé. » Et une belle équipe s’est formée, portée notamment par l’avalanche de résultats du phénomène Sam Trickett.

Comme tout joueur, Joel Benzinou a « ressenti ce sponsoring comme une libération. » Et lui a aussi permis de clairement se définir comme joueur de poker professionnel. Plein de motivation, il a alors un premier objectif : « décrocher un titre majeur. » Le succès, il le frôlera au World Poker Tour Marrakech, où il terminera en 10ème place après une rencontre difficilement évitable contre Guillaume de la Gorce. Il y eut aussi le World Poker Tour Vienne, où il a terminé 30ème, et l’EPT Vilamoura, où il a atteint l’argent. Mais son meilleur souvenir reste avant tout le Main Event des World Series of Poker 2010. « Hé oui, j’ai terminé premier belge ! » se marre Joel.

Cette année-là, 7319 joueurs ont déboursé les 10,000$ de l’inscription. Grâce à son sponsor, Joel en fait partie. « Débarquer dans cette salle, entouré de milliers de joueurs, c’était vraiment impressionnant » se remémore Joel. « Mais c’est le rêve absolu ! Savoir que l’un d’entre nous va repartir avec 8 millions de dollars et le titre le plus recherché de la planète est jouissif. » Pour sa première participation, Joel va se hisser jusqu’au Day 6, atteignant la 151ème place pour 57,102$.



Mais sur le circuit, tout n’est pas si rose. « Quelques mauvais côtés surgissent dans ce milieu une fois qu’on y a mis les pieds, confie Joel. Il y a les mensonges, les personnes à qui on ne peut pas faire confiance, et puis certaines histoires d’argent complètement folles… » Le belge modère néanmoins très vite son propos : « Malgré ces brèves histoires et les frais engendrés, je n’avais aucune envie de laisser le circuit de côté, tant mon but n’est pas de rester devant mon ordinateur à grinder, même si cela peut rapporter gros. »

Pourtant, après une année de contrat ponctuée de bons résultats et d’une image saine au sein de la communauté, Titan Poker décide de ne pas le renouveler. « Nous ne sommes pas tombés d’accord » se contente dans un premier temps de dire Joel, avant de poursuivre, plus amer : « Je suis quelque peu consterné par la manière dont certaines décisions se prennent au sein de l’entreprise Titan, les choix sont peu orientés par une vision professionnelle mais plus par des relations personnelles. »

Mais Joel le sait : les grandes heures du sponsoring sont désormais derrière nous. Les équipes dégraissent à tour de bras, et notamment Titan, donc, qui ne conserve que Marvin Rettenmaier et Sam Trickett dans son équipe professionnelle, et, dans une moindre mesure, Christophe Benzimra, Yann Brosolo et Florian Desgouttes pour assurer le lien dans la sphère francophone.

Malgré la perte de son sponsor, Joel ne compte pas changer sa philosophie : « Je préfère me concentrer sur ce que je suis apte à modifier moi-même » confie le belge. « J’ai toujours été un joueur gagnant, que ce soit en live ou online, et je compte continuer à me donner les moyens de parvenir à mes fins. Ce sera clairement moins facile sans sponsor mais j’ai la chance d’avoir énormément de gens qui croient en moi, que ce soit dans les moments de prospérité comme de déception. »

Joel ne compte donc pas quitter le circuit live aussi facilement. Et bien lui en a pris : à l’occasion du Partouche Poker Tour, le belge a obtenu la première victoire de sa carrière en live, remportant le 1,000€ short-handed pour 32,000€. Désormais sans sponsor, « Joben » alternera donc entre tournois en ligne et tournois live. Redevenu un anonyme parmi la foule, sans patch Team Pro collé au bras, Joel Benzinou semble plus que jamais animé par la soif de victoire.

Harper
autolyse:
Bienvenu dans la team W.


LoL.
Harper:

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker


Triste époque.

Voilà un jeune homme, sûrement intelligent, qui arrête de belles études (ingénieur civil, c'est l'équivalent d'X, l'université en Belgique ce n'est pas des études de 2e catégorie comme en France), pour... jouer aux cartes. :roll:

Et je lisais la même chose ce matin dans Le Soir, sur les inscriptions. Ingénieur et sciences, en baisse ; par contre, l'économie et la gestion, hausse de 30%. Il y a quelques années, un Fabrice Tourre ou un Joel Benzinou seraient devenus ingénieurs, ou médecins, ils auraient inventé le Concorde ou soigné le cancer, ou écrit La Comédie Humaine ; de nos jours, ils rêvent d'argent facile et passent leurs journées à jouer aux cartes ou créer des "produits structurés". :roll:

Non, mais sérieux... Comment est-ce possible d'arrêter de telles études comme ça...
Joel Benzinou : La vie après le sponsoring



En mai dernier, Joel Benzinou voyait son contrat de sponsoring avec Titan Poker ne pas être renouvelé. S’en est alors suivi un mois sans résultat aux World Series of Poker, marquant la période la plus difficile de la jeune carrière du belge. Nous prenions alors contact avec lui, espérant recueillir ses impressions sur cette mauvaise passe. Une semaine après le début de notre entretien, le belge mettait fin à la disette, remportant le side-event à 1,000€ du Partouche Poker Tour pour 32,000€. C’est libéré que Joël, indéniablement apprécié par l’ensemble de la communauté du poker francophone, a répondu à nos questions, revenant sur son parcours et abordant sans détour les raisons qui ont poussé au non-renouvellement de son contrat.

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker. Jusqu’alors, il n’a jamais été très joueur, mais « Joben » se laisse néanmoins convaincre de participer à des petites parties entre amis. « Je n’ai pas directement été attiré par le jeu » confie le belge, « mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas qu’une histoire de hasard. » Alors Joel cherche à comprendre, à affuter son jeu. Sa première démarche est de lire de nombreux livres sur le sujet et, très rapidement, il devient un gagnant régulier des parties entre amis qu’il dispute.

Joel franchit alors le cap en créant un compte en ligne. Le belge débute par des freerolls puis fait un premier dépôt de 20 dollars grâce à la carte de crédit d’un ami. Sous son pseudonyme « Joben19 », il joue quasi-exclusivement en tournois, « car finir premier ’obsédait ». Rapidement, Joel remporte quelques centaines d’euros et découvre alors « une sensation étrange et agréable : celle de gagner de l’argent facilement. »

A un tournant de sa vie professionnelle, il décide d’arrêter ses études d’ingénieur civil pour travailler à la Bourse du diamant à Anvers. « Néanmoins, je suis arrivé en même temps que la crise, précise Joel, et les propositions intéressantes ne pleuvaient donc pas. » Il va alors travailler un an durant sans la moindre rémunération. Passer le cap est évident : Joel se met à sérieusement jouer en ligne, tout en ayant en tête un autre objectif : intégrer le circuit live.



Moins de deux mois plus tard et alors âgé de 23 ans, le jeune belge touche du doigt son rêve en se rendant à Las Vegas. « Ma bankroll était fragile » avoue-t-il désormais, « mais je ne pouvais plus attendre ! » Nous sommes en juin 2009. Joel part seul dans la Cité du Vice, tout en ayant établi un programme prévisionnel de tournois à disputer, aucun n’excédant un prix d’entrée de 1,000$.

Arrive alors une rencontre qui va changer le futur pokéristique de Joel : il fait la connaissance du belge le plus titré, Davidi Kitai. « Il m’a rapidement pris sous son aile » confie Joel. « Moins d’une semaine plus tard, je me retrouvais dans la villa du Team Winamax à passer de grosses soirées avec des pros que je suivais régulièrement sur les coverages. » La suite est un doux rêve : Joel s’inscrit à un tournoi Deepstack du Venetian au prix d’entrée de 500$. Devant 500 joueurs, « Joben » fait parler de lui en se hissant jusqu’au podium : sa troisième place lui rapporte 25,000$, son plus important gain jusqu’alors.

Les relations nouées à Vegas lui permettent d’envisager le futur avec sérénité. « De nombreux joueurs étaient prêts à me stacker » confie Joel. A cette époque, le stacking, pratique visant à financer un joueur dans l’optique de recevoir un pourcentage de ses gains, n’est pas encore très répandu. Joel est un des premiers joueurs francophones à en profiter. « J’ai alors pu attaquer le circuit, se réjouit le belge, et les premières entrées dans l’argent ont suivi ! » Avec une 40ème place au Partouche Poker Tour et une 25ème place au WPT Marrakech, Joel Benzinou se fait de nouveau remarquer et obtient un deal avec Winamax : le port du logo contre des Miles sur le site.

La visibilité obtenue sur les coverages lui permet d’acquérir une image médiatique, et rapidement les sollicitations de sponsors arrivent. En mai 2010, Joel s’engage avec Titan Poker et rejoint une équipe composée de Sorel Mizzi, Sam Trickett, Marvin Rettenmaier et du français Yann Brosolo. « Quand l’équipe a été créée, nous étions tous plus ou moins randoms, avoue sans concession Joel. Mais le courant est bien passé. » Et une belle équipe s’est formée, portée notamment par l’avalanche de résultats du phénomène Sam Trickett.

Comme tout joueur, Joel Benzinou a « ressenti ce sponsoring comme une libération. » Et lui a aussi permis de clairement se définir comme joueur de poker professionnel. Plein de motivation, il a alors un premier objectif : « décrocher un titre majeur. » Le succès, il le frôlera au World Poker Tour Marrakech, où il terminera en 10ème place après une rencontre difficilement évitable contre Guillaume de la Gorce. Il y eut aussi le World Poker Tour Vienne, où il a terminé 30ème, et l’EPT Vilamoura, où il a atteint l’argent. Mais son meilleur souvenir reste avant tout le Main Event des World Series of Poker 2010. « Hé oui, j’ai terminé premier belge ! » se marre Joel.

Cette année-là, 7319 joueurs ont déboursé les 10,000$ de l’inscription. Grâce à son sponsor, Joel en fait partie. « Débarquer dans cette salle, entouré de milliers de joueurs, c’était vraiment impressionnant » se remémore Joel. « Mais c’est le rêve absolu ! Savoir que l’un d’entre nous va repartir avec 8 millions de dollars et le titre le plus recherché de la planète est jouissif. » Pour sa première participation, Joel va se hisser jusqu’au Day 6, atteignant la 151ème place pour 57,102$.



Mais sur le circuit, tout n’est pas si rose. « Quelques mauvais côtés surgissent dans ce milieu une fois qu’on y a mis les pieds, confie Joel. Il y a les mensonges, les personnes à qui on ne peut pas faire confiance, et puis certaines histoires d’argent complètement folles… » Le belge modère néanmoins très vite son propos : « Malgré ces brèves histoires et les frais engendrés, je n’avais aucune envie de laisser le circuit de côté, tant mon but n’est pas de rester devant mon ordinateur à grinder, même si cela peut rapporter gros. »

Pourtant, après une année de contrat ponctuée de bons résultats et d’une image saine au sein de la communauté, Titan Poker décide de ne pas le renouveler. « Nous ne sommes pas tombés d’accord » se contente dans un premier temps de dire Joel, avant de poursuivre, plus amer : « Je suis quelque peu consterné par la manière dont certaines décisions se prennent au sein de l’entreprise Titan, les choix sont peu orientés par une vision professionnelle mais plus par des relations personnelles. »

Mais Joel le sait : les grandes heures du sponsoring sont désormais derrière nous. Les équipes dégraissent à tour de bras, et notamment Titan, donc, qui ne conserve que Marvin Rettenmaier et Sam Trickett dans son équipe professionnelle, et, dans une moindre mesure, Christophe Benzimra, Yann Brosolo et Florian Desgouttes pour assurer le lien dans la sphère francophone.

Malgré la perte de son sponsor, Joel ne compte pas changer sa philosophie : « Je préfère me concentrer sur ce que je suis apte à modifier moi-même » confie le belge. « J’ai toujours été un joueur gagnant, que ce soit en live ou online, et je compte continuer à me donner les moyens de parvenir à mes fins. Ce sera clairement moins facile sans sponsor mais j’ai la chance d’avoir énormément de gens qui croient en moi, que ce soit dans les moments de prospérité comme de déception. »

Joel ne compte donc pas quitter le circuit live aussi facilement. Et bien lui en a pris : à l’occasion du Partouche Poker Tour, le belge a obtenu la première victoire de sa carrière en live, remportant le 1,000€ short-handed pour 32,000€. Désormais sans sponsor, « Joben » alternera donc entre tournois en ligne et tournois live. Redevenu un anonyme parmi la foule, sans patch Team Pro collé au bras, Joel Benzinou semble plus que jamais animé par la soif de victoire.

Harper

c’est pas forcement completement idiot ce qu’elle dit, alors evidement c’est caricatural comme toujours mais, c’est pas totalement faux non plus

Je suis assez d’accord avec Anne-Laure aussi sur ce coup là.

@fritz: tu te débrouilleras avec les abus

Va finir tes études toi sale faux jeune !

en meme temps t’es pas non plus un vrai vieux, du coup ça s’annule

Joel Benzinou : La vie après le sponsoring



En mai dernier, Joel Benzinou voyait son contrat de sponsoring avec Titan Poker ne pas être renouvelé. S’en est alors suivi un mois sans résultat aux World Series of Poker, marquant la période la plus difficile de la jeune carrière du belge. Nous prenions alors contact avec lui, espérant recueillir ses impressions sur cette mauvaise passe. Une semaine après le début de notre entretien, le belge mettait fin à la disette, remportant le side-event à 1,000€ du Partouche Poker Tour pour 32,000€. C’est libéré que Joël, indéniablement apprécié par l’ensemble de la communauté du poker francophone, a répondu à nos questions, revenant sur son parcours et abordant sans détour les raisons qui ont poussé au non-renouvellement de son contrat.

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker. Jusqu’alors, il n’a jamais été très joueur, mais « Joben » se laisse néanmoins convaincre de participer à des petites parties entre amis. « Je n’ai pas directement été attiré par le jeu » confie le belge, « mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas qu’une histoire de hasard. » Alors Joel cherche à comprendre, à affuter son jeu. Sa première démarche est de lire de nombreux livres sur le sujet et, très rapidement, il devient un gagnant régulier des parties entre amis qu’il dispute.

Joel franchit alors le cap en créant un compte en ligne. Le belge débute par des freerolls puis fait un premier dépôt de 20 dollars grâce à la carte de crédit d’un ami. Sous son pseudonyme « Joben19 », il joue quasi-exclusivement en tournois, « car finir premier ’obsédait ». Rapidement, Joel remporte quelques centaines d’euros et découvre alors « une sensation étrange et agréable : celle de gagner de l’argent facilement. »

A un tournant de sa vie professionnelle, il décide d’arrêter ses études d’ingénieur civil pour travailler à la Bourse du diamant à Anvers. « Néanmoins, je suis arrivé en même temps que la crise, précise Joel, et les propositions intéressantes ne pleuvaient donc pas. » Il va alors travailler un an durant sans la moindre rémunération. Passer le cap est évident : Joel se met à sérieusement jouer en ligne, tout en ayant en tête un autre objectif : intégrer le circuit live.



Moins de deux mois plus tard et alors âgé de 23 ans, le jeune belge touche du doigt son rêve en se rendant à Las Vegas. « Ma bankroll était fragile » avoue-t-il désormais, « mais je ne pouvais plus attendre ! » Nous sommes en juin 2009. Joel part seul dans la Cité du Vice, tout en ayant établi un programme prévisionnel de tournois à disputer, aucun n’excédant un prix d’entrée de 1,000$.

Arrive alors une rencontre qui va changer le futur pokéristique de Joel : il fait la connaissance du belge le plus titré, Davidi Kitai. « Il m’a rapidement pris sous son aile » confie Joel. « Moins d’une semaine plus tard, je me retrouvais dans la villa du Team Winamax à passer de grosses soirées avec des pros que je suivais régulièrement sur les coverages. » La suite est un doux rêve : Joel s’inscrit à un tournoi Deepstack du Venetian au prix d’entrée de 500$. Devant 500 joueurs, « Joben » fait parler de lui en se hissant jusqu’au podium : sa troisième place lui rapporte 25,000$, son plus important gain jusqu’alors.

Les relations nouées à Vegas lui permettent d’envisager le futur avec sérénité. « De nombreux joueurs étaient prêts à me stacker » confie Joel. A cette époque, le stacking, pratique visant à financer un joueur dans l’optique de recevoir un pourcentage de ses gains, n’est pas encore très répandu. Joel est un des premiers joueurs francophones à en profiter. « J’ai alors pu attaquer le circuit, se réjouit le belge, et les premières entrées dans l’argent ont suivi ! » Avec une 40ème place au Partouche Poker Tour et une 25ème place au WPT Marrakech, Joel Benzinou se fait de nouveau remarquer et obtient un deal avec Winamax : le port du logo contre des Miles sur le site.

La visibilité obtenue sur les coverages lui permet d’acquérir une image médiatique, et rapidement les sollicitations de sponsors arrivent. En mai 2010, Joel s’engage avec Titan Poker et rejoint une équipe composée de Sorel Mizzi, Sam Trickett, Marvin Rettenmaier et du français Yann Brosolo. « Quand l’équipe a été créée, nous étions tous plus ou moins randoms, avoue sans concession Joel. Mais le courant est bien passé. » Et une belle équipe s’est formée, portée notamment par l’avalanche de résultats du phénomène Sam Trickett.

Comme tout joueur, Joel Benzinou a « ressenti ce sponsoring comme une libération. » Et lui a aussi permis de clairement se définir comme joueur de poker professionnel. Plein de motivation, il a alors un premier objectif : « décrocher un titre majeur. » Le succès, il le frôlera au World Poker Tour Marrakech, où il terminera en 10ème place après une rencontre difficilement évitable contre Guillaume de la Gorce. Il y eut aussi le World Poker Tour Vienne, où il a terminé 30ème, et l’EPT Vilamoura, où il a atteint l’argent. Mais son meilleur souvenir reste avant tout le Main Event des World Series of Poker 2010. « Hé oui, j’ai terminé premier belge ! » se marre Joel.

Cette année-là, 7319 joueurs ont déboursé les 10,000$ de l’inscription. Grâce à son sponsor, Joel en fait partie. « Débarquer dans cette salle, entouré de milliers de joueurs, c’était vraiment impressionnant » se remémore Joel. « Mais c’est le rêve absolu ! Savoir que l’un d’entre nous va repartir avec 8 millions de dollars et le titre le plus recherché de la planète est jouissif. » Pour sa première participation, Joel va se hisser jusqu’au Day 6, atteignant la 151ème place pour 57,102$.



Mais sur le circuit, tout n’est pas si rose. « Quelques mauvais côtés surgissent dans ce milieu une fois qu’on y a mis les pieds, confie Joel. Il y a les mensonges, les personnes à qui on ne peut pas faire confiance, et puis certaines histoires d’argent complètement folles… » Le belge modère néanmoins très vite son propos : « Malgré ces brèves histoires et les frais engendrés, je n’avais aucune envie de laisser le circuit de côté, tant mon but n’est pas de rester devant mon ordinateur à grinder, même si cela peut rapporter gros. »

Pourtant, après une année de contrat ponctuée de bons résultats et d’une image saine au sein de la communauté, Titan Poker décide de ne pas le renouveler. « Nous ne sommes pas tombés d’accord » se contente dans un premier temps de dire Joel, avant de poursuivre, plus amer : « Je suis quelque peu consterné par la manière dont certaines décisions se prennent au sein de l’entreprise Titan, les choix sont peu orientés par une vision professionnelle mais plus par des relations personnelles. »

Mais Joel le sait : les grandes heures du sponsoring sont désormais derrière nous. Les équipes dégraissent à tour de bras, et notamment Titan, donc, qui ne conserve que Marvin Rettenmaier et Sam Trickett dans son équipe professionnelle, et, dans une moindre mesure, Christophe Benzimra, Yann Brosolo et Florian Desgouttes pour assurer le lien dans la sphère francophone.

Malgré la perte de son sponsor, Joel ne compte pas changer sa philosophie : « Je préfère me concentrer sur ce que je suis apte à modifier moi-même » confie le belge. « J’ai toujours été un joueur gagnant, que ce soit en live ou online, et je compte continuer à me donner les moyens de parvenir à mes fins. Ce sera clairement moins facile sans sponsor mais j’ai la chance d’avoir énormément de gens qui croient en moi, que ce soit dans les moments de prospérité comme de déception. »

Joel ne compte donc pas quitter le circuit live aussi facilement. Et bien lui en a pris : à l’occasion du Partouche Poker Tour, le belge a obtenu la première victoire de sa carrière en live, remportant le 1,000€ short-handed pour 32,000€. Désormais sans sponsor, « Joben » alternera donc entre tournois en ligne et tournois live. Redevenu un anonyme parmi la foule, sans patch Team Pro collé au bras, Joel Benzinou semble plus que jamais animé par la soif de victoire.

Harper

ALLO les gens

Les études c’est de la merde

pas d’accord par contre, pour revenir sur ce que disait Anne-Laure, et comme l’illustre l’exemple de Benzinou, les bons ingénieurs aujourd’hui vont taffer dans la finance. So much for the Concorde.

Feeling-64:
AL > il existe des gens qui font des études pas par choix réel mais par facilité (lieu, prix, parents, etc....) et au bout de 2/3 ans plaquent tout car c'est pas fait pour eux...


Certes, et en Belgique la première année de fac, c'est la glandouille et les fêtes puis l'échec (on "se cherche encore", selon le bobard qu'on raconte aux parents), mais ingénieur civil, c'est super sérieux. Il y a un examen d'entrée, ça se prépare dès les humanités, avec des programmes de maths spéciaux, des cours supplémentaires le samedie matin,... Généralement, c'est le top, les meilleurs étudiants. Donc voilà, quoi... Gâchis, non ? Mets-toi à la place du prof : 'y a un de ses étudiants, qui après avoir fait tout ça, lui dit que finalement 'il plaque tout pour aller jouer aux cartes... (c'est très exactement une scène du film Les Joueurs avec Matt Damon et son prof de droit). Chacun son parcours, évidemment. Et mon "coup de gueule", c'était contre l'air du temps (et l'article d'un journal ce matin aussi).

en meme temps pour le concorde celui qui a conçu les reservoirs finalement il aurait fait poker a la place ça aurait pas derangé…

sauf si c’est lawson 47 ( private joke )

on pousse trop les jeunes a faire de grandes et belle études ,alors que parfois le bonheur est bcp plus simple qu’une question de situation ou d’argent .

L’éducation nationale poussent souvent trop les jeunes d’aujourd’hui à faire de longues et belles études pour au finale pas grand chose , ce discours qu’on entant tous à l’école quand ont travaille mal ou pas assez qui dit tu à intéret a travaillé bien à l’école ,si tu veut pas finir comme ta mère " caissière chez auchan " ou comme ton père " ouvrier chez renault " . le résultat , c’est qu’on se retrouve avec une tripoté de jeunes avec des diplômes bac +3 et bcp + ,des ingénieurs en tous genre qui reste sur le carreau à cause la réalité économique …

y’a 15 - 20 ans on pensait que la france aurait besoin de tous ses diplômés souvent sur-qualifiés ,le résultats est qu’il ne trouvent pas si vite et qu’ils prennent souvent un métier alimentaire faute de mieux et s’en contente .

des ingénieurs ,y’en a trop ,on a voulu en former bcp trop ,j’ai pas peur de le dire ,il faut pas s’étonner si les jeunes cherche autre chose pour s’épanouir en cour de route .Savez vous qu’il y’a pas plus tard qu’ hier ,je suis tombé sur un reportage sur quoi on découvrait que nos amis les chiens allaient bientot pouvoir choisir leur repas préféré rien qu’en entendant des sons à la télévision , y’a des ingénieur en ce moment même qui sont payer pour faire ce genre d’études , c’est pour vous dire à quel point on en est rendu et dans quel monde on vie … :unamused:

tout ça pour dire , faites ce qui vous fait plaisir les jeunes et suivez vos intuitions ,mêmes si elles ne sont pas toujours bonnes ,ça ne peut pas être pires que celle du voisin qui ne connait rien de vous :wink:

Joel Benzinou : La vie après le sponsoring



En mai dernier, Joel Benzinou voyait son contrat de sponsoring avec Titan Poker ne pas être renouvelé. S’en est alors suivi un mois sans résultat aux World Series of Poker, marquant la période la plus difficile de la jeune carrière du belge. Nous prenions alors contact avec lui, espérant recueillir ses impressions sur cette mauvaise passe. Une semaine après le début de notre entretien, le belge mettait fin à la disette, remportant le side-event à 1,000€ du Partouche Poker Tour pour 32,000€. C’est libéré que Joël, indéniablement apprécié par l’ensemble de la communauté du poker francophone, a répondu à nos questions, revenant sur son parcours et abordant sans détour les raisons qui ont poussé au non-renouvellement de son contrat.

C’est en 2007, durant ses études d’ingénieur civil à l’université libre de Bruxelles, que Joel découvre le poker. Jusqu’alors, il n’a jamais été très joueur, mais « Joben » se laisse néanmoins convaincre de participer à des petites parties entre amis. « Je n’ai pas directement été attiré par le jeu » confie le belge, « mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas qu’une histoire de hasard. » Alors Joel cherche à comprendre, à affuter son jeu. Sa première démarche est de lire de nombreux livres sur le sujet et, très rapidement, il devient un gagnant régulier des parties entre amis qu’il dispute.

Joel franchit alors le cap en créant un compte en ligne. Le belge débute par des freerolls puis fait un premier dépôt de 20 dollars grâce à la carte de crédit d’un ami. Sous son pseudonyme « Joben19 », il joue quasi-exclusivement en tournois, « car finir premier ’obsédait ». Rapidement, Joel remporte quelques centaines d’euros et découvre alors « une sensation étrange et agréable : celle de gagner de l’argent facilement. »

A un tournant de sa vie professionnelle, il décide d’arrêter ses études d’ingénieur civil pour travailler à la Bourse du diamant à Anvers. « Néanmoins, je suis arrivé en même temps que la crise, précise Joel, et les propositions intéressantes ne pleuvaient donc pas. » Il va alors travailler un an durant sans la moindre rémunération. Passer le cap est évident : Joel se met à sérieusement jouer en ligne, tout en ayant en tête un autre objectif : intégrer le circuit live.



Moins de deux mois plus tard et alors âgé de 23 ans, le jeune belge touche du doigt son rêve en se rendant à Las Vegas. « Ma bankroll était fragile » avoue-t-il désormais, « mais je ne pouvais plus attendre ! » Nous sommes en juin 2009. Joel part seul dans la Cité du Vice, tout en ayant établi un programme prévisionnel de tournois à disputer, aucun n’excédant un prix d’entrée de 1,000$.

Arrive alors une rencontre qui va changer le futur pokéristique de Joel : il fait la connaissance du belge le plus titré, Davidi Kitai. « Il m’a rapidement pris sous son aile » confie Joel. « Moins d’une semaine plus tard, je me retrouvais dans la villa du Team Winamax à passer de grosses soirées avec des pros que je suivais régulièrement sur les coverages. » La suite est un doux rêve : Joel s’inscrit à un tournoi Deepstack du Venetian au prix d’entrée de 500$. Devant 500 joueurs, « Joben » fait parler de lui en se hissant jusqu’au podium : sa troisième place lui rapporte 25,000$, son plus important gain jusqu’alors.

Les relations nouées à Vegas lui permettent d’envisager le futur avec sérénité. « De nombreux joueurs étaient prêts à me stacker » confie Joel. A cette époque, le stacking, pratique visant à financer un joueur dans l’optique de recevoir un pourcentage de ses gains, n’est pas encore très répandu. Joel est un des premiers joueurs francophones à en profiter. « J’ai alors pu attaquer le circuit, se réjouit le belge, et les premières entrées dans l’argent ont suivi ! » Avec une 40ème place au Partouche Poker Tour et une 25ème place au WPT Marrakech, Joel Benzinou se fait de nouveau remarquer et obtient un deal avec Winamax : le port du logo contre des Miles sur le site.

La visibilité obtenue sur les coverages lui permet d’acquérir une image médiatique, et rapidement les sollicitations de sponsors arrivent. En mai 2010, Joel s’engage avec Titan Poker et rejoint une équipe composée de Sorel Mizzi, Sam Trickett, Marvin Rettenmaier et du français Yann Brosolo. « Quand l’équipe a été créée, nous étions tous plus ou moins randoms, avoue sans concession Joel. Mais le courant est bien passé. » Et une belle équipe s’est formée, portée notamment par l’avalanche de résultats du phénomène Sam Trickett.

Comme tout joueur, Joel Benzinou a « ressenti ce sponsoring comme une libération. » Et lui a aussi permis de clairement se définir comme joueur de poker professionnel. Plein de motivation, il a alors un premier objectif : « décrocher un titre majeur. » Le succès, il le frôlera au World Poker Tour Marrakech, où il terminera en 10ème place après une rencontre difficilement évitable contre Guillaume de la Gorce. Il y eut aussi le World Poker Tour Vienne, où il a terminé 30ème, et l’EPT Vilamoura, où il a atteint l’argent. Mais son meilleur souvenir reste avant tout le Main Event des World Series of Poker 2010. « Hé oui, j’ai terminé premier belge ! » se marre Joel.

Cette année-là, 7319 joueurs ont déboursé les 10,000$ de l’inscription. Grâce à son sponsor, Joel en fait partie. « Débarquer dans cette salle, entouré de milliers de joueurs, c’était vraiment impressionnant » se remémore Joel. « Mais c’est le rêve absolu ! Savoir que l’un d’entre nous va repartir avec 8 millions de dollars et le titre le plus recherché de la planète est jouissif. » Pour sa première participation, Joel va se hisser jusqu’au Day 6, atteignant la 151ème place pour 57,102$.



Mais sur le circuit, tout n’est pas si rose. « Quelques mauvais côtés surgissent dans ce milieu une fois qu’on y a mis les pieds, confie Joel. Il y a les mensonges, les personnes à qui on ne peut pas faire confiance, et puis certaines histoires d’argent complètement folles… » Le belge modère néanmoins très vite son propos : « Malgré ces brèves histoires et les frais engendrés, je n’avais aucune envie de laisser le circuit de côté, tant mon but n’est pas de rester devant mon ordinateur à grinder, même si cela peut rapporter gros. »

Pourtant, après une année de contrat ponctuée de bons résultats et d’une image saine au sein de la communauté, Titan Poker décide de ne pas le renouveler. « Nous ne sommes pas tombés d’accord » se contente dans un premier temps de dire Joel, avant de poursuivre, plus amer : « Je suis quelque peu consterné par la manière dont certaines décisions se prennent au sein de l’entreprise Titan, les choix sont peu orientés par une vision professionnelle mais plus par des relations personnelles. »

Mais Joel le sait : les grandes heures du sponsoring sont désormais derrière nous. Les équipes dégraissent à tour de bras, et notamment Titan, donc, qui ne conserve que Marvin Rettenmaier et Sam Trickett dans son équipe professionnelle, et, dans une moindre mesure, Christophe Benzimra, Yann Brosolo et Florian Desgouttes pour assurer le lien dans la sphère francophone.

Malgré la perte de son sponsor, Joel ne compte pas changer sa philosophie : « Je préfère me concentrer sur ce que je suis apte à modifier moi-même » confie le belge. « J’ai toujours été un joueur gagnant, que ce soit en live ou online, et je compte continuer à me donner les moyens de parvenir à mes fins. Ce sera clairement moins facile sans sponsor mais j’ai la chance d’avoir énormément de gens qui croient en moi, que ce soit dans les moments de prospérité comme de déception. »

Joel ne compte donc pas quitter le circuit live aussi facilement. Et bien lui en a pris : à l’occasion du Partouche Poker Tour, le belge a obtenu la première victoire de sa carrière en live, remportant le 1,000€ short-handed pour 32,000€. Désormais sans sponsor, « Joben » alternera donc entre tournois en ligne et tournois live. Redevenu un anonyme parmi la foule, sans patch Team Pro collé au bras, Joel Benzinou semble plus que jamais animé par la soif de victoire.

Harper