Barrière, tu nous fous les jetons
Entre Barrière et ce qu’on appelle dans le jargon des casinos la « jetonnerie », c’est pas le grand amour… La preuve en deux temps.
Voici le tapis de Moundir dans la Deauville Cup, suite à son gros coup remporté contre Mathieu Philbert (voir article précédent). On remarquera le nombre important de jetons qui compose ce stack de 1,2 millions : une vingtaine de piles, composées de vingt jetons chacune, soit un total de 400 jetons environ. De quoi remplir une mallette de jetons de chez Carrefour presque intégralement, mais en pratique, ce stack représente seulement 75 grosses blindes au moment où j’ai pris la photo, aux blindes 8,000/16,000, ante 2,000.
Le problème, c’est que seulement deux types de jetons sont utilisés : 1,000 et 5,000. Le tapis moyen est de 600,000, à ce stade de la partie on devrait déjà avoir des jetons de 25,000, voire 100,000, mais non. De fait, les stacks de tous les joueurs en course, du short-stack au chip-leader, ressemblent à des murs de fortifications. Dès qu’on veut 3-bet, il faut s’emparer de trois piles de 20, le foutoir complet.
Autre exemple… Voici un tapis selectionné au hasard, cette fois dans le Day 1A du Main Event à 5,300€. On remarquera plusieurs choses :
1/ Il ne s’agit pas des beaux jetons utilisés sur la plupart des EPT, mais des jetons de chez Barrière, vieux de plusieurs saisons et aux couleurs délavées qui rendent la lecture plutôt difficile à moins de 30cm de distance. Par exemple, sur cette photo, il y a des jetons de 25 (jaune), des jetons de 100 (turquoise), des jetons de 500 (rouge), des jetons de 1000 (vert), mais aussi… des jetons de 5000, presque invisibles au fond de la pile à gauche ! Ce qui la fout un peu mal puisque ce sont les jetons les plus chers, donc les plus importants.
2/ Ces jetons made in Barrière sont les mêmes que ceux utilisés lors des tournois à 570€ régulièrement organisés par le groupe casinotier (Barrière Poker Tour), comme le fait remarquer plusieurs pros dont Erwan Pecheux, pointant du doigt les abus rendus possibles par ce double-emploi :
Pour un festival de tournois aussi prestigieux, on est en droit de se dire que les joueurs pouvaient espérer un poil mieux.
MISE A JOUR (Quelques heures plus tard) : Au retour du dîner, discussion avec un superviseur en charge, entre autres, de la Deauville Cup, objet du premier paragraphe de cet article. Apparemment, j’aurais manqué de très peu le chip-race, qui a été effectué immédiatement après mon cliché du stack de Moundir. Des jetons de 20,000 et des plaques de 100,000 ont donc fait leur apparition au moment de la publication de cet article, donnant un peu d’air aux joueurs et aux croupiers. Une précision qui méritait d’être faite !