EPT Deauville 2013 présenté par Pokerstars.fr - Jour 1A

EPT Deauville - Jour 1A

Buy-in : 5 300 €

Joueurs du Team Winamax présents : Tous, y compris Patrick Bruel et le vainqueur Top Shark Yann « Da Prod » Del Rey ! Ainsi qu’une quinzaine de qualifiés et nos WIP (Winamax Important Person)

Programme :
Dimanche 3 février : Day 1A
Lundi 4 février : Day 1B

Mardi 5 février : Day 2
Mercredi 6 février : Day 3
Jeudi 7 février : Day 4
Vendredi 8 février : Day 5
Samedi 9 février : Finale

Toutes les journées débuteront à midi

Couvreurs: Benjo, Harper & Kinshu

Fear and loathing in Deauville

Inutile de le nier, il y a quelque chose de pourri au royaume du poker professionnel français, ce milieu bizarre et hors-normes dans lequel nous sommes immergés en apnée depuis plus de cinq ans à travers nos reportages pour Winamax.fr, ce milieu qui n’a cessé de croître depuis que la mode du poker a commencé à déferler en nos contrées, ce milieu qui, après quelques belles années, se trouve désormais attaqué, accusé, affaibli, remis en question jusque dans ses fondements.

Et alors que nous débarquons, comme chaque hiver depuis 2005, dans la station balnéaire normande de Deauville pour couvrir l’étape française de l’European Poker Tour, nous voilà – une fois de plus – pris dans le tourbillon d’un nouveau scandale faisant voler en éclat la cohésion fragile des plus hautes sphères du poker français, alors que les polémiques récentes sont encore toutes fraîches et s’entremêlent pour ne finalement former qu’un tout.

En septembre dernier, nous étions aux premières loges pour assister à la mort du Partouche Poker Tour, prononcée en direct par ses créateurs, acte suicidaire survenant au milieu d’une controverse concernant le montant de la cagnotte du tournoi (« Garantie ? Pas garantie ? Whatever ! ») et déjà, le poker était presque complètement passé au second plan derrière le scandale et les réactions passionnées, enflammées, étonnantes de violence parfois, qui en avaient résulté.

Les tournois pros en perte de vitesse

La tendance à la baisse de l’affluence lors des tournois de poker destinés aux professionnels, constatée lors de ce dernier PPT, allait se confirmer ensuite aux World Series of Poker Europe, organisés à Cannes avec beaucoup moins de joueurs présents que lors des éditions précédentes, puis lors des Euro Finals of Poker de l’Aviation Club de France, où seuls une poignée de fidèles furent au rendez-vous, parmi eux une minorités de joueurs français. C’est comme si, au plus haut niveau, on avait plus envie de jouer, tandis que les épreuves destinées aux amateurs (France Poker Series à Paris et Deauville, Winamax Poker Tour, Winamax Poker Open à Dublin) continuaient d’attirer une foule toujours croissante de passionnés. Pour nombre de pros, l’explication à cette désaffection était toute trouvée.

Le FISC se penche sur les pros

Car la colère de ces professionnels français face aux assauts de l’administration fiscale, réclamant à nombre de joueurs parmi les plus médiatisées des arriérés d’impôts assortis de pénalités au montant donnant le tournis, continuait dans le même temps de bouillir lentement mais surement, à mesure que les langues se déliaient sur les forums et réseaux sociaux, et que l’incompréhension mutuelle grandissait entre deux entités qui s’étaient jusque là ignorées : les pouvoirs publics d’une part, découvrant l’existence de cette profession atypique, limite absurde, qu’est celle du joueur gagnant son pain en manipulant cartes et jetons, et les pros du poker, hors-la-loi par habitude, par tradition, par défaut aussi, faute de cadre établissant règles et limites pour une activité si nouvelle, mais désormais obligés, avec force douleur, de « rentrer dans les clous », et régler la note – salée, inattendue – du percepteur. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui, plus souvent que jamais, le pro français est plus souvent que jamais un exilé, ayant choisi de quitter sa terre natale pour s’installer dans l’un des quelques pays où le régime fiscal des joueurs de poker correspond mieux à ses goûts, continuant à jouer sur le sol Français, virtuellement, via les sites régulés – et surtaxés, de l’avis général - du .FR – mais hors de portée du FISC.

Le spectre de la triche

Et comme si tout cela ne suffisait pas, une dernière bombe éclatait, juste à temps pour plomber la grande réunion annuelle - pros et amateurs mélangés - de Deauville, avec les révélations cette semaine de Nordine Bouya, joueur amateur et ancien régulier du circuit, accusant, preuves vidéo à l’appui, Jean-Paul Pasqualini et Cédric Rossi d’avoir joué « en équipe » pour atteindre les deux premières places de l’édition 2009 du Partouche Poker Tour. Des révélations tombant plus de trois ans après les faits et dont les motivations sont sujettes à question, mais qui auront néanmoins convaincu une large assemblée de passionnés sur les forums, déçus et dégoûtés de découvrir que la triche, tabou ultime du poker, cliché que l’on croyait appartenir à une autre époque, celle du poker « underground », celle des parties illégales d’arrière salle de bar décrites dans tant de films, déçus et dégoûtés de se rendre compte que semble t-il, cette triche n’étais pas un cliché poussiéreux en voie d’extinction, mais bel et bien une réalité touchant aussi – surtout ? demanderont les conspirationnistes – le plus haut niveau.

Malaise à Deauville – Les accusés absents

C’est dans cette marmite faite de peur, de dégout, de parano et de défiance envers un milieu et des institutions mal connues, aux contours mal définis, que nous débarquons à Deauville. En 48 heures ici, je n’aurai pas appris grand chose de nouveau sur l’affaire qui secoue tant la communauté en ce moment. La plupart des éléments sont connus de tous, notamment grâce à la frénétique activité du forum du ClubPoker. Comme vous pouvez vous en douter, le sujet est sur toutes les bouches ici, mais c’est prudemment qu’on l’évoque, en jetant de fréquents coups d’œils par dessus l’épaule pour vérifier que l’on est bien en privé. Beaucoup plus naïfs que ce que ne semble penser d’eux la communauté, nombre de pros sont finalement aussi surpris, choqués et déçus de toute cette affaire que la masse des anonymes s’exprimant sur les forums, et si je devais émettre une opinion personnelle, je dirais que le silence de certains, ce silence qu’on leur reproche à certains endroits, ce silence a plus volontiers valeur de condamnation et de rejet embarrassé plutôt que d’une quelconque volonté de couvrir des faits dont, comme nous tous, ils n’avaient aucune idée quelque jours plus tôt.

Au cas où vous vous poseriez la question, Jean-Paul Pasqualini, dont l’immense popularité et palmarès l’a mis de facto en première ligne du scandale (en comparaison d’un Cédric Rossi dont l’anonymat l’a plus ou moins écarté de la tourmente), Jean-Paul Pasqualini, un temps annoncé comme présent à Deauville (il s’était qualifié pour le tournoi via le sponsor principal de l’épreuve), a semble t-il abandonné ses projets, et n’est donc pas dans les parages.

Comme il semble loin, mon premier séjour à Deauville, en février 2006, lorsque j’avais débarqué au milieu d’une masse grouillante et enthousiastes de joueurs, rencontrant la vieille garde des pros de l’ancienne école, encore fringants à l’époque, cohabitant avec la menaçante montée d’une nouvelle génération de joueurs, ces gamins qui, agglutinés par dizaines autour de leurs ordinateurs portables dans les couloirs et bars de l’hôtel Normandy, s’apprêtaient à prendre le pouvoir.

Le poker français ne mourra pas

Sept ans plus tard, le contexte et l’ambiance ne sont plus tout à fait les mêmes, et ils seront nombreux, les oiseaux de mauvais augure qui, pour le plaisir d’un titre d’article racoleur, à annoncer que « le poker français se meurt ! » Mais n’écoutez pas ceux qui vous disent que tout est foutu. Ils ont tout faux, et font l’erreur de confondre l’iceberg entier avec sa partie la plus visible, autrement dit confondre le poker français et le poker professionnel français, alors que le second n’est finalement qu’une infime composante du premier.

Le poker, tel qu’il est populaire chez nous en France, ce ne sont pas d’abord des compétitions massives, des cagnottes de plusieurs millions d’euros, des carrières de professionnel fulgurantes, des sponsors, un métier, et tout ce qui va avec, la gloire, les paillettes, et les tentations de franchir la ligne et de pactiser avec le mal. Ça, c’est venu après. Car à la base, le poker, ce sont surtout des cartes et des jetons dans une mallette rangée dans le placard, à portée de main. Le poker, c’est un cash-game dealer choice joué avec cinq potes sur la table du salon, avec une bouteille de whisky, des glaçons et des caves à 2 euros. Le poker, c’est un MTT à 5€ où l’on chatte ses coin-flips pour arriver en finale devant 600 joueurs. Le poker, c’est la réunion bimestrielle de son association de joueurs, 50 passionnés dans une salle des fêtes qui passent une bonne journée. Le poker, c’est un satellite gagné à cinq heures du mat’ devant son ordi, le poing levé, sautant de joie sur son lit en rêvant de Las Vegas. Le poker est un jeu. Un jeu que certains - une minorité ! - ont choisi de mettre au centre de leur vie mais malgré tout, envers et contre tout, un jeu, tout simplement, que rien ni personne ne pourra tuer tant qu’il restera un jeu. On va essayer de garder ça en tête durant les journées qui viennent, tandis que l’on va vous raconter le plus gros tournoi français de l’année.

Benjo

Du monde à l’appel

Un peu plus de 300 joueurs ont pris part à cette première journée de départ (Day 1A) de l’étape normande de l’European Poker Tour. Ce qui laisse finalement augurer une affluence finale aussi importante que les précédentes éditions (aux alentours de 900 participants). Une excellente nouvelle pour le poker live en France alors que les plus sceptiques du milieu craignaient il y a encore quelques jours que ce tournoi soit un flop monumental, dans la lignée des Euro Finals Of Poker disputés en janvier à l’Aviation Club de France, dont la faible participation (47 joueurs pour le Main Event à 5,000€) avait suscité de nombreuses interrogations quant à la pérennité de notre jeu favori.

La fine fleur du poker hexagonal, suivie de près (ou de loin) par les agents fiscaux, a donc répondu présent. Les réguliers étrangers du circuit, dont la plupart viennent de Russie ou de Scandinavie, sont également nombreux. Tout comme les joueurs qualifiés sur internet, disséminés dans la gigantesque salle du Centre International de Deauville. Parmi les joueurs appartenant à cette dernière catégorie figure « ulremalu » (en photo ci-dessus). Vainqueur du Grand Prix Mensuel de novembre 2012, Yann a choisi Deauville pour faire parler la poudre. Un choix judicieux si on se fie à ces derniers résultats en ligne : le bougre a notamment remporté plus de 26,000€ en se classant second du Main Event de dimanche dernier ! ulremalu n’est pas le seul qualifié Winamax à concourir aujourd’hui : KILLBILL76, Cognisams_x, benj92250, Stylista et S4lt1bank sont aussi dans le coup.

Kinshu

Une belle structure

Elle est belle cette structure, n’est-ce-pas ?

Tous les participants se sont vu remettre 30,000 en jetons en échange d’un droit d’entrée de 5,300€. Un tapis qu’ils ont commencé à faire fructifier (ou pas) au niveau de blindes 50-100. Mais la grosse nouveauté, c’est la durée des niveaux : par le passé, les joueurs débutaient les Day1 avec des niveaux de 60 minutes avant de glisser en douceur sur des niveaux de 75 minutes à partir du Day 2 et ce jusqu’à la fin de la compétition. Désormais, la durée des niveaux est fixée à 75 minutes pour l’ensemble du tournoi ! Une légère refonte de la structure qui devrait ravir les réguliers du circuit.

*50-100
75-150

100-200
100-200 ante 25

150-300 ante 25
200-400 ante 50

Dinner break (vers 20h30 environ)

250-500 ante 50
300-600 ante 75*

Avec ce menu, il sera près d’une heure du matin quand le gong de fin du Day 1A résonnera !

Kinshu

France Poker Series : Ronan Monfort est en finale

Avant que ne débute le tournoi principal de l’European Poker Tour français se tenait au même endroit (Deauville, pour ceux qui n’ont pas suivi) la finale des France Poker Series, le circuit de PokerStars dans l’héxagone. Peut-être que certains avaient parlé trop vite en évoquant un effondrement généralisé de l’affluence des gros tournois live : cette épreuve au prix d’entrée de 1,100€ a attiré un chiffre record de 828 joueurs, démontrant (à mon sens) que les fans de poker ont plus que jamais envie de jouer… Mais moins cher qu’auparavant ! Un succès que les organisateurs eux-mêmes avaient mal anticipé : ils ont tout bonnement refusé du monde à l’entrée !

Et la table finale de ces FPS, constituée après 4 jours de bataille, est tout à fait réjouissante puisque l’on y retrouve un joueur que l’on aime bien, un ex-confrère des médias et ami malgré qu’il soit passé depuis peu dans le camp de l’ennemi en signant un contrat de sponsoring avec PokerStars : Ronan Monfort (je sens que je vais faire criser le concurrent avec cette photo d’archives où voit le jeune pro avec notre logo, mais la tête de ma mère, c’était juste parce que je suis trop fainéant pour descendre en prendre une nouvelle, s’il gagne je fais un effort, promis)

La table finale a débuté depuis quelques heures, et ils ne sont déjà plus que 5 en course après l’élimination d’un autre confrère, Bruno Santos, journaliste pour la version portugaise de PokerNews, qui remporte 31,500 euros pour sa sixième place.

Le vainqueur empochera plus de 160,000 euros, on vous tiendra au courant sur son identité dès qu’elle sera connue…

Il tient le bon Boujenah

En 150 minutes de jeu, Ilan Boujenah n’a pas souvent vu le croupier avancer des jetons vers lui. Il faut dire que le franco-israélien, malgré une grosse activité à la table, n’a pas été très efficace. Souvent confronté à des décisions difficiles dans des gros pots, Boujenah a choisi la plupart du temps l’option fold. A tord ou à raison. Mais il n’a pas à regretter ses choix : le bougre s’est refait la cerise en deux petites minutes.

Il aura donc fallu que Boujenah dispute un coup à tapis pour enfin gagner des pions dans ce tournoi : suite à une ouverture à 400 (blindes 75/150) de sa voisine Vanessa Rousso, il 3-bet à 1,000. Une sur-relance rapidement payée par les des deux joueurs en blindes. Le nez rivé sur téléphone portable, Rousso lance avec nonchalance 4,400 devant elle. Boujenah n’attendait que ça et pousse ses derniers 11,500 au milieu. Les deux joueurs perdus en blindes s’enfuient et la parole revient à la joueuse franco-américaine qui réfléchit, calcule combien elle doit rajouter, avant de poussivement payer avec [Ah][Qc]. Un cran au-dessus avec [As][Kd], Boujenah ne se fait pas trahir par le tableau : il repasse à plus de 25,000, un capital qui va lui permettre de repartir dans des « games de légende ».

Kinshu

FPS : Ronan Monfort termine 3e (60,000€)

Notre favori ne décrochera pas sa première victoire ce soir en finale des France Poker Series… Ayant sauté avec un Roi et un 4 (assortis) poussés avec 10 blindes, qui tombent contre une paire de 4 que son détenteur a failli jeter avant de se raviser.

Ronan Monfort empoche, en guise de consolation, le plus gros gain de sa carrière sur le circuit live (et de loin), avec la satisfaction d’avoir atteint le podium d’un tournoi ayant attiré plus de 800 joueurs.

La sortie de Monfort ouvre la voie à l’ultime duel qui se jouera entre le québécois Patrick Braga (11,25 millions) et l’irlandais Andrew King (8,67 millions).

High-Roller FPS : Bulle tendue pour Davidi Kitai

Autre succès cette semaine au casino de Deauville : le High-Roller à 3,000€ des FPS, à ne pas confondre avec le High-Roller à 10,000e de l’EPT, qui se tiendra dans quelques jours.

222 inscrits, rien que ça, pour cette épreuve, dont 3 joueurs du Team Winamax ayant réussi à passer le premier tour. Le Day 2 est en cours, et nous sommes actuellement à un point charnière : la bulle, avec 25 joueurs en course pour 24 payées. Avec une cagnotte de presque 600,000€ et un premier prix de 163,700€, pas question de faire une bêtise maintenant.

Nicolas Levi et Michel Abécassis ne rentreront pas dans l’argent, ayant sauté en début de Day 2. En revanche, Davidi Kitai (qui a d’ailleurs éliminé MIK22 et porte une casquette avec « Shove qui peut » écrit dessus, ce qui est amusant) possède toutes ses chances parmi un field composé notamment de Dominik Nitsche, Jean-Yves Chicheportiche dont j’adore le nom de famille, le champion EPT Kent Lundmark, Estelle Denis qui est désormais sponsorisé par Barrière… Cependant, Davidi vit de son propre aveu une bulle « cauchemar », ayant vu son tapis fondre à toute vitesse durant le main par main, à cause notamment d’un brelan perdant sur la rivière contre un full.

L’homme en forme

Benjamin Nicault est sans aucun doute l’homme en forme du moment. Intraitable en ligne, « benj92250 » a connu un début d’année époustouflant sur les tables virtuelles de Winamax : s’il a gagné à deux reprises le High Roller et remporté le Top 50, son plus gros fait d’armes demeure sans conteste sa place de runner-up au Main Event de la cinquième édition des Winamax Series, festival durant lequel il a fait un autre podium (3ème de l’Event 10).

Qualifié en ligne pour Deauville, Benjamin n’est pas venu en Normandie pour faire de la figuration : en préambule du Main Event, le jeune homme de 21 ans a empoché 48,000€ en remportant un tournoi annexe au prix d’entrée de 1,100€. De quoi mettre encore un peu plus de beurre dans les brocolis (ouais, y en a marre des épinards) pour cet étudiant en école de commerce qui a déjà engrangé, live et online confondus, plus de 140,000€ en 2013 !

Forcément doté d’une confiance inébranlable, Benjamin espère bien continuer sur sa lancée : en lice dans le Day 1A du tournoi, il est rapidement grimpé à 41,000 avant de perdre quelques milliers d’unités à la suite d’un « gros bluff raté ». Attention à ne pas tomber dans l’excès de confiance !

Kinshu

307 joueurs ont participé au Day 1A
Dont une majorité d’inconnus

Il semblerait que les inscriptions pour le Day 1A soient closes, plus de six heures après l’entame de la journée. Du moins c’est que ce me dit ma collègue en charge de dresser la liste des joueurs, qu’elle vient d’envoyer à l’ensemble des médias.

On trouve 307 noms sur cette liste. Un chiffre qui augure d’une bonne affluence sur la totalité du tournoi, car généralement les Day 1B sont plus peuplés que les Day 1A. Rappelons qu’en 2011 et 2012, l’EPT Deauville avait attiré un tout petit peu moins de 900 joueurs : si l’on ne dépassera sans doute pas ces chiffres en 2013, on devrait s’en approcher.

Alors que les joueurs du Team Winamax ont tous choisi le Day 1B comme journée de départ, nombre de têtes connues et joueurs appréciés sont déjà en lice, ayant opté pour le Day 1A. Citons notamment Isabelle Mercier, Elisabeth Hille (11e aux WSOP derrière Gaëlle) Marion Nedellec et Vanessa Rousso, Ilan Boujenah dont Kinshu vous a déjà parlé, Alain Roy, l’anglais John Eames, les belges Jean-Yves Malherbe (auteur d’un deep-run ici même en 2012 après s’être qualifié sur Winamax), Daniel Dodet et Michael Ghaty. Citons encore Antoine Saout, Adrien Allain, Michel Leibgorin, Paul Tedeschi… Et l’ancien champion Lucien Cohen (vainqueur ici en 2011), qu’on entend bien entendu à tort et à travers depuis le début de la journée.

Et puis, noyant cette poignée de joueurs immédiatement repérables mais finalement peu nombreux, il y a un océan de joueurs que je ne reconnais pas. Des visages anonymes derrière lesquels se cachent pêle-mêle des qualifiés Internet (une petite centaine aujourd’hui), des joueurs étrangers venus de la Scandinavie, des pays de l’Est ou de l’Angleterre, des français habitués du casino du coin et tentant leur chance pour la première fois sur une grosse épreuve, des petits génies d’Internet ayant travaillé d’arrache-pied les moves qui demain seront la norme. Parmi tous ces anonymes, probablement un grand nombre d’excellents joueurs : « randoms » aujourd’hui, certains d’entre eux seront les « têtes de série » de demain. Ce soir, à la fin du Day 1A, lorsque nous publierons le classement de la journée, il ne faudra donc pas vous étonner de ne reconnaître qu’une poignée de noms au sommet.

C’est l’information la plus importante à retenir lorsque l’on regarde ces tables remplies de joueurs qu’on croit sortis de nulle part : l’importance, dans les gros tournois, du turnover : combien sont-ils parmi ces joueurs qui étaient déjà là pour le premier EPT français en 2005 ? En 2006 ? Ou même ne serait-ce qu’en 2011 ou 2012 ? Beaucoup moins qu’on ne le pense.

La majorité, elle, est composée de ces joueurs que l’on croise quelques mois, quelques saisons, qui vont et qui viennent, facilement remplaçables et interchangeables. La majorité silencieuse, dont sort de temps à autre un champion.

Marc déposé

« Je ne suis pas au mieux » confie Marc Inizan. Effectivement, avec 6,500 en guise de tapis, soit une vingtaine de blindes, le Team Pro Winamax est dans une situation plutôt inconfortable. Pas besoin d’être médium pour deviner qui a martyrisé le joueur breton : il suffit simplement de regarder à sa droite, où siège Christophe Lesage devant une montagne de jetons.

« Je relance à 450 au cutoff, Marc fait 1,075 au bouton, je 4-bet à 2,200, il call » explique ‘Elsagio’, vainqueur du dernier France Poker Tour organisé en 2011. « Il me paye trois barrels (2,100, 5,600 et 10,800) sur A-4-Q-2-9 et je gagne avec A-4 » résume ensuite le jeune parisien qui fait partie du peloton de tête de ce Day 1A avec près de 100,000 de tapis.

Kinshu

Pause-dîner longue durée
Nous avons rencart avec le Team Winamax

Notre reportage est en pause pour un petit moment (disons, trois heures pour être large), car nous devons « sacrifier » (je mets des guillemets car c’est un plaisir) à une tradition du Team Winamax : un repas de groupe dans une charmante brasserie de la ville voisine de Trouville, « Les Vapeurs ». L’équipe au complet est au rendez-vous, moins Marc Inizan et Davidi Kitai, engagés respectivement dans le Main Event et le High Roller FPS aujourd’hui, mais avec notre vainqueur du Top Shark Yann « Da Prod » Del Rey, qui va donc vivre ce soir son bizutage ! J’ai hâte.

On se retrouve vers 22 heures pour la suite de notre reportage en direct de ce Day 1A.

A voile et à vapeur

Avant de faire son entrée en lice au Day 1B, le Team Winamax était réuni, presque au complet, au restaurant « Les Vapeurs », pour se retrouver autour d’un bon repas. L’occasion pour Yann ‹ DaProd › Del Rey - le nouveau Top Shark - de faire connaissance avec ses nouveaux coéquipiers, avec lesquels il parcourra le circuit un an durant. Les joueurs de l’équipe ont ensuite mis les voiles et sont allés se reposer afin d’être parfaitement parés à la longue journée qui les attends demain.

Du côté du Day 1A, les dernières heures d’affrontement ont logiquement engendré une tripotée d’éliminations. On a ainsi perdu Adrien Allain, David Vamplew, Nicolas Chouity, Jonathan Duhamel, Eugene Katchalov, Laurent Polito, Pedro Canali, Julien Di Pace, Ilan Boujenah ou encore Michael Gathy, pour ne citer qu’eux. Les acteurs de cette première journée de tournoi s’acheminent désormais vers la dernière heure de jeu.

Tableau de bord
198 joueurs restants (sur 306 entrants)
Blindes 300/600 ante 75
Tapis moyen : 46,500

Kinshu

Braga sonique !
Victoire québécoise dans la finale des France Poker Series

Photo : Jules Pochy / Hold’em Pix / PokerStars

Epilogue dans l’autre gros tournoi de la semaine, l’épreuve finale des France Poker Series (1,100€ de buy-in, plus de 800 joueurs au départ), avec la victoire de Patrick Braga, un québécois au nom de famille tellement propice aux jeux de mots en tout genre (Braga muffin’, Lady Braga, Braga whine, etc) face à l’irlandais Andrew King.

Voici les payouts de la finale :

Vainqueur : Patrick Braga (Canada) 165,000€
Runner-up : Andrew King (Irlande) 100,000€
3e : Ronan Monfort (France) 60,000€
4e : Julien Rustom (France) 48,000€
5e : Konstantinos Nanos (Grèce) 39,500€
6e : Bruno Santos (Portugal) 31,500€
7e : Richie Allen (Royaume-Uni) 23,500€
8e : Olivier Averso (France) 16,000
9e : Pierre Deville (France) 11,430€

Davidi Kitai en finale du High-Roller FPS

Jolie demi-performance de notre belge préféré Davidi Kitai, qui a réussi à se hisser en table finale du tournoi High-Roller des France Poker Series (3,000€, 222 joueurs) alors qu’il affiche un tapis sérieusement mal en point depuis l’avant-bulle, lorsqu’il restait 25 joueurs et que le vainqueur Triple Crown se demandait s’il n’allait pas finir à la place du con.

La finale a débuté aux alentours de 22 heures 30, et depuis, Davidi a assisté à trois éliminations, chacune ayant j’en suis sur réchauffé son coeur de short-stack à mesure que le joueur du Team Winamax grimpait pas à pas sur l’échelle des prix. D’autant que dans le même temps, Davidi s’est lui-même retrouvé à tapis à plusieurs reprises, survivant miraculeusement au moins une fois, quand son [7h][6h] a réussi à ne pas perdre contre une paire de 9 à la faveur d’un tableau entièrement composé de trèfles.

Toujours short-stack (après un double-up A-10 contre A-4) mais plus vaillant que jamais, Davidi est garanti de remporter au moins 15,000€, mais reste bien entendu concentré sur le premier prix, dix fois supérieur.

Une question demeure cependant, d’ordre organisationnel : faut-il terminer le tournoi ce soir, comme cela est prévu par le programme ? Il reste tout de même 8 joueurs, avec une moyenne à 37BB et des niveaux de 60 minutes : on a déjà vu des finales aux paramètres similaires durer douze heures. Mais si ce n’est pas ce soir, quand terminer le tournoi ? Lundi ? Oui, mais tout le monde voudra jouer le Day 1B du Main Event. Plus tard dans la semaine ? Oui, mais il faut mettre tout le monde d’accord.

En finale, Davidi peut compter sur le soutien silencieux d’El Moumou, croupier et pilier du forum Wam-Poker

Qualifiés : portés disparus

Les vieux briscards du circuit ont mené la vie dure aux qualifiés Winamax aujourd’hui : à quelques encablures de la fin de journée, ‘benj92250’, ‘S4lt1bank’ et consorts sont aux abonnés absents, sans doute dans leurs chambres d’hôtel, ou dans l’un des bars avoisinant le casino, en train de ressasser les dizaines de mains jouées aujourd’hui qui ont finalement débouché sur leurs éliminations.

Le sympa ‹ KILLBILL76 › ne méritait pas ça

Concernant ‘S4lt1bank’ et ‘Cognisams_x’, leurs tables respectives ont été cassées et il est impossible de mettre la main sur eux. Les experts en criminologie poker, dont le niveau d’étude est toutefois plus que limité, en ont donc déduit qu’ils n’étaient plus de ce monde. Mais attendons l’avis du médecin légiste, le Docteur Chipcount, qui rendra son rapport dans la nuit et nous permettra de savoir si les présumées victimes ont finalement survécu.

Pour ‘KILLBILL76’ en revanche, les spécialistes ont rapidement conclu que son cas était réglé en voyant une autre personne assise à son siège. A moins qu’il ait profité de la pause dîner pour opérer un lifting express et se transformer en scandinave. N’excluons aucune piste.

Quant à ‘benj92250’, ce fut un massacre : en heads-up sur un flop [Kh][3d][Jh], le jeune homme a misé 1,525, puis, payé, il a décidé de check-raise à 10,225 le turn [8d] après une salve à 3,200 lâchée par son adversaire. De nouveau payé, Benjamin n’a pas tremblé en annonçant all-in pour 23,000 sur la river [4d]. Call par [Js][Jc], le jeune loup de poker en ligne n’a pu montrer mieux que [Th][9h]. Paix à son âme.

Seul survivant au milieu de ce bain de cartes, ‘ulremalu’, qui n’a cependant plus grand chose devant lui. « Je suis monté à 46,000 mais je n’ai plus que 16,000. J’ai perdu un gros coup contre le gars deux sièges à ma gauche qui est extrêmement agressif » avoue le qualifié qui espère subsister au carnage.

Kinshu

Nous ne sommes pas encore rentrés dans le sujet
Un Day 1A sans aspérités

C’est avec la tête ailleurs que vos couvreurs préférés ont abordé l’un des plus gros tournois de poker français, et c’est dans le même état d’esprit qu’ils vont rentrer dormir quelques heures avant de retrouver le chemin du casino d’ici midi. Forcément, difficile de véritablement s’immerger dans la journée d’introduction d’une épreuve, aussi belle soit-elle, lorsque notre communauté tout entière tremble sur ses fondations.

Quoi qu’il en soit, on a joué au poker aujourd’hui à Deauville, entre le Day 1A du Main Event, la finale des France Poker Series (où Ronan Monfort a atteint la troisième place), le High-Roller où notre Davidi Kitai est toujours en course avec 6 joueurs restants, et un tournoi Ladies remportée par une habituée, Anaïs Lerouge.

Dans le tournoi principal, on est tombé sous la barre des 200 joueurs restants, alors que 307 avaient pris le départ douze heures plus tôt. Parmi ceux ayant réussi à se constituer un capital imposant, on compte Christophe Lesage (vainqueur du dernier France Poker Tour, en 2011), Matthias de Meulder et Kenny Hallaert (Belgique), ainsi que Marvin Rettenmeier. Des 6 qualifiés Winamax au départ (vainqueurs du satellite du dimanche soir où premiers à l’un des classements mensuels de nos MTT en ligne), nous avons perdu trois. Unique représentant du Team Winamax aujourd’hui, Marc « LocSta » Inizan (photo) s’est qualifié pour le Day 2 avec un tapis réduit, mais encore manœuvrable.

La publication du classement (dans la nuit) nous permettra de voir un peu plus clair sur les positions au terme de cette première journée de départ. En attendant, je vous donne rendez-vous à midi pour le Day 1B, qui devrait être autrement plus excitant, notamment avec l’entrée en lice du reste du Team Winamax, vainqueur Top Shark inclus, ainsi que quelques WIP (Winamax Important Person)…

Benjo

165 joueurs passent le Day 1A
Sur 307 au départ

Top 10

Jesper Feddersen (Allemagne) 188 900
Patrick Schuhl (France) 142 700
Andrei Stoenescu (Roumanie) 131 800
Remi Le Meur (France) 127 200
Daniel Dodet (Belgique) 124 100
Alexandre Reard (France) 118 200
Tomas Pleticha (Rep. Tchèque) 117 600
Christophe Lesage (France) 115 700
Adrian Mateos (Espagne) 115 700
Razif Valiullin (Russie) 114 900

Têtes de série (sélection)

Matthias De Meulder (Belgique) 98 300
Atanas Gueorguiev (Bulgarie) 96 300
Jean-Yves Malherbe (Belgique) 94 300
Vanessa Rousso (USA) 81 100
Marvin Rettenmaier (Allemagne) 49 500
Max Heinzelmann (Allemagne) 45 400
Kenny Hallaert (Belgique) 33 400
Isabelle Mercier (Canada) 26 600
Elisabeth Hille (Norvège) 21 500
Martin Jacobson (Suède) 21 500
John Eames (Angleterre) 19 900
Vojtech Ruzicka (République Tchèque) 12 800
Balazs Botond (Hongrie) 9 900
Vitaly Lunkin (Russie) 7 600

73 français

Patrick Schuhl 142 700
Remi Le Meur 127 200
Alexandre Reard 118 200
Christophe Lesage 115 700
Matthieu Herve 108 800
Sacha Ordelheide 99 700
Mohamed Kerkeni 92 700
Christophe Malaurie 87 100
Yves Soussan 80 700
Yannick Bonnet 75 600

Julien Robert 74 700
Laurent Olive 74 100
Olivier Averso 72 500
Romain Tardy 71 000
Mikael Bilan 70 500
Marion Nedellec 69 400
Brian Benhamou 68 000
Guillaume Fabre 65 800
Pascal Jean Boyer 65 000
Jean Vasseur 62 500

Steven Moreau 61 800
Nicolas Lambert 60 500
Samuel Ducoin 60 200
Guy Catan 58 500
Arnaud Mattern 57 800
Bruno Jais 57 200
Jean Pierre Renaudo 53 300
Kevin Allen 51 700
Jean Philippe Peyratoux 51 700
Jean Pierre Renaudo 53 300

Kevin Allen 51 700
Jean Philippe Peyratoux 51 700
Erwann Pecheux 51 600
Philippe Narboni 49 400
Sebastien ‹ S4lt1bank › Leclercq (France / Qualifié Winamax) 49 300
Bruno Le Garrec 49 200
Michel Leibgorin 49 200
Francois Scapula 48 100
Fabrice Fort 47 800
Maxime Petitprez 47 700

Xavier Gaboreau 47 700
Allan Payen 43 000
Yann ‹ ulremalu › Loreau (France / Qualifié Winamax) 40 000
Lucien Cohen 38 400
Thomas Pinet 38 300
Vincent Fouret 37 300
Alex Ferrand 35 900
Timothy Reilly 34 100
Fabrice Gouget 31 800
Antoine Saout 29 900

Jamel Haddad 29 400
Guillaume Valle 27 500
Rabah Ait Abdelmalek 26 800
Olivier Ferrage 26 500
Claude Metais 24 000
Jean Baptiste Varvat 21 600
Mathieu Biague 21 400
Antonio Subtil 21 000
Yohann Lablanche 20 900
Belmehel Dja Daouadji 20 000

Marc Inizan (France / Team Winamax) 19 900
Guillaume Jenner 19 500
Paul Tedeschi 17 600
Christian Aris 17 600
Yann Migeon 17 100
Patrick Nataf 16 900
Maxime Conte 16 700
Stephane Keliel Bengabbou 14 900
Janos Nagygyorgy 14 600
Andre Guedj 12 500

Gaelle Acerbis 11 500
Mokrane Boukedim 10 900
Andoni Larrabe 9 000