EPT Barcelone présenté par PokerStars.com - Jour 1B

Le Programme

Lundi 22 novembre, midi : Day 1A
Mardi 23 novembre, midi : Day 1B
Mercredi 24 novembre, midi : Day 2
Jeudi 25 novembre, midi : Day 3 (jusque 24 joueurs)
Vendredi 26 novembre, midi : Day 4 (jusque 8 joueurs)
Samedi 27 novembre, midi : Finale

Joueurs du Team
David Kitai, Manuel Bevand et Tristan Clémençon.

EPT Barcelone, Day 1A : l’antisèche
Pour ceux qui ont loupé le cours d’hier

Où est-ce qu’on est ? A Barcelone, pour une étape de l’European Poker Tour. La capitale catalane a accueilli la toute première étape de l’EPT en septembre 2004, et est depuis un incontournable de la saison. Après six années de bons et loyaux services, le Gran Casino de Barcelone a été laissé de côté : les joueurs sont désormais installés au sous-sol d’un hôtel voisin, le Arts.

A quoi on joue ? Que du classique : un bon vieux tournoi de No Limit Hold’em, high-stakes et deep-stack. 5,000 euros par tête, 30,000 jetons, une structure qui débute à 50/100.

Y’a eu du monde ? 263 joueurs pour un Day 1A, c’est bien, très bien même. Cela laisse présager une affluence totale de plus de 600 joueurs, vu qu’il y a toujours plus d’inscrits au Day 1B que la vieille.

Qui était là ? Une majorité de « randoms » européens, et une poignée de visages immédiatement reconnaissables. Les Day 1A sont en général assez pauvres en joueurs « stars », ceux-ci préférant jouer le Day 1B. Peu d’américains, car les fêtes de Thanksgiving approchent, et nos amis yankees y sont très attachés. 27 français au total, dont les habitués Alain Roy, Bruno Launais, Patrick Sacrispeyre, Arnaud Mattern, etc… Et une poignée de joueurs jamais croisés auparavant.

J’imagine que pas mal de monde a sauté dès le premier jour ? Bien entendu. Le quota de 50% d’éliminations a été respecté, avec 137 joueurs passant la première journée de départ. Entre autres, on a perdu le champion en titre Carter Phillips, les français Antoine Saout, Bruno Launais, Thibaut Durand, Arnaud Mattern…

Et le Team Winamax ? Ah, m’en parlez pas. Aucun des quatre pros du Team engagés dans ce Day 1A n’ont réussi à survivre aux neuf niveaux joués lundi. Pour Nicolas Levi, Antony Lellouche, Ludovic Lacay et Michel Abécassis, l’aventure est déjà terminée. Le Local Hero Jérémy Geneau était aussi de la partie, mais s’est fait sortir après la pause-dîner.

Il reste des français ? Oui, tout de même. Sept seulement. Le vainqueur de l’édition 2005 Jan Boubli a monté un tapis conséquent pour terminer la journée en quatrième position au classement. Derrière, il y a Michel Spagna (125,800), Imad Derwiche (59,400), Fabrice Manel (39,400), José Carlos Da Silva (25,700), et Stéphane Albertini, qui ne figurait pas sur la liste officielle, son nom ayant été inversé avec celui d’Antoine Saout. Le breton a bel et bien sauté, mais Stéphane s’est maintenu avec un tapis de 48,700.

Et les têtes de série ? Le brésilien Alex Gomes s’est monté un tapis sympa (88,500). Pareil pour Cristiano Blanco (Italie) et Michael Keiner (Allemagne). Plus bas, on repère dans le classement Antonio Mattias (vainqueur de l’EPT Vilamoura en 2009), Matthias de Meulder, Léo Margets, André Akkari, Michael Tureniec, et Jeff Sarwer.

Le fait du jour ? Le chip-leader est un joueur Winamax ! Loïc Sa, membre de l’écurie des Local Heroes, a réussi à se monter un énorme tapis de 217,000 (plus de sept fois le tapis de départ) le plaçant largement au dessus de la mêlée. Une telle avance n’est que rarement observée lors d’un Day 1, et laisse présager de bonnes choses pour la suite.

La suite, c’est quoi ? Le Day 1B, aujourd’hui ! On y retrouvera trois joueurs du Team Winamax, et deux qualifiés.

Quand est-ce qu’on mange ? J’en sais rien, mais j’ai hâte.

Benjo

EPT Barcelone : 137 joueurs passent le Day 1A

Top 10

Loïc Sa (Local Hero Winamax) 217,700
Yann Dion (Canada) 162,500
Claudio Piceci (Italie) 143,600
Jan Boubli (France) 139,100
Giuseppe Pantaleo (Allemagne) 135,900
Fabrizio Baldassari (Italie) 129,200
Thomas Froeslev (Danemark) 126,700
Michel Spagna (France) 125,800
Jose Rivas (Venezuela) 125,400
Aire Ori Miller (Israel) 123,300

7 Français

Loïc Sa (Local Hero Winamax) 217,700
Jan Boubli 139,100
Michel Spagna 125,800
Imad Derwiche 59,400
Stéphane Albertini 48,700
Fabrice Manel 39,400
José Carlos da Silva 25,700

Le reste du field (sélection)

Alex Gomes (Brésil) 88,500
Cristiano Blanco (Italie) 81,900
Michael Keiner (Allemagne) 81,300
Nichlas Mattsson (Suède) 73,300
Gianni Giaroni (Italie) 62,400
Antonio Matias (Portugal) 53,000
Martin Wendt (Danemark) 50,300
Matthias De Meulder (Belgique) 48,000
Ruben Visser (Pays-Bas) 46,100
Kevin Stani (Norvège) 40,500
Atanas Gueorguiev (Bulgarie) 40,100
Leo Margets (Espagne) 38,200
André Akkari (Brésil) 30,100
Michael Tureniec (Suède) 29,200
John O’Shea (Irlande) 29,100
Jeff Sarwer (Canada) 15,100

Tableau de bord
137 joueurs restants (sur 263 au départ)
Blindes (début Day 2) : 600/1,200, ante 100
Tapis moyen : 60,000

Benjo

Le Day 1B fait le plein
Plus de 480 inscrits

Le coup d’envoi de la seconde journée de départ de l’EPT Barcelone a été donné il y a une trentaine de minutes. Comme prévu, l’affluence est sans commune mesure avec celle d’hier : on compte déjà 480 joueurs autour des tables, et les inscriptions sont encore ouvertes ! On aura donc quoi qu’il arrive plus de 700 joueurs : le record établi en 2008 (619 joueurs) est explosé. Cela s’explique en partie par la baisse du prix d’entrée (de 8,000 à 5,000 euros).

Logiquement, le quota de têtes de série est pareillement bien plus important. Daniel Negreanu a pris place, muni d’un iPad et d’une barbe (non factice) deux accessoires qui font fureur en ce moment. J’ai croisé des tueurs du genre Maxim Lykov, Samuel Chartier, Nasr el Nasr, Jens Kyllonen, Johnny Lodden… Des barons de l’ancienne école comme John Duthie, Marcel Luske, Salvatore Bonavena…

Et côté français, nous sommes gâtés. J’en dénombre 36 dans la liste provisionnelle qui m’a été fournie par un espion infiltré au sein de l’organisation, c’est du confidentiel, on risque tous les deux notre vie. Quelques noms : Christophe Benzimra, Sébastien Boyard, Julien Claudepierre, Xavier Détournel, ElkY bien sur, Eric Haik, Clément Thumy, Julien « nori » Labuissière, Hugo Lemaire, Bruno « Kool Shen » Lopes, Valentin Messina, Marion Nedellec (pour son premier EPT de la saison), Jean-Paul Pasqualini (à la table avec Claire Renaut), Ilan Rouah, Fabrice Soulier, Jacques Zaicik… et une poignée de noms que je n’ai pas reconnus. Bref, y’a du beau monde.

Côté Team Winamax, trois joueurs seront à suivre de près : David Kitai, Manuel Bevand et Tristan Clémençon. L’un d’entre eux sera le héros du prochain épisode de « Dans la tête d’un pro » : Paco, Régis et Junior sont actuellement scotchés à la table pour ne pas louper une miette de l’action.

Benjo

Cojones sobre la mesa

Xavier Detournel (photo) est un régulier des cercles parisiens que l’on peut croiser de temps à autres sur le circuit européen. C’est le cas aujourd’hui à Barcelone. Je l’ai trouvé au milieu de la salle, assis en face de Johnny Lodden, l’un des joueurs les plus loose-agressifs du nord de l’Europe, habitué à sortir très rapidement des tournois… où à se monter une énorme tapis et terroriser ses adversaires.

Les deux sont impliqués dans un gros pot lorsque j’arrive à leur table. Quatre cartes sont retournées au milieu : [2h][8h][2c][7d]. Il y a déjà pas mal d’argent au milieu, et Xavier est de grosse blinde : il mise 8,000. Scénario probable justifiant la taille du pot et la mise de Xavier : le français à 3-bet préflop une relance de Johnny, puis c-bet le flop. Juste une hypothèse.

Quoi qu’il en soit, Lodden paie cette mise, et le croupier retourne un [Ac] sur la rivière. Xavier mise 12,000. Cela représente presque 100 blindes à ce stade. Lodden soupire, il n’est visiblement pas muni d’un jeu énorme, et est donc confronté à une décision difficile, impliquant une grosse partie de ses jetons. On peut presque l’entendre penser « Tiens, je vais encore sauter au Level 2 ». Le norvégien paie avec un air résigné.

Detournel ne retourne pas immédiatement ses cartes. Un signe qui ne trompe pas : le français est en plein bluff avec [Jh][Th], ayant manqué son tirage couleur sur le flop, et quinte sur le turn. Très bon call de Lodden, qui possède juste [8s][9d] pour la top-paire au flop.

Ce genre de bluff reste assez rare en début d’EPT. Et ce genre de call aussi, en fait. Il fallait avoir du courage pour les tenter.

Detournel avait auparavant réussi à engranger beaucoup de jetons, il lui reste donc encore 20,000 après ce coup. Lodden, quant à lui, grimpe à 50,000.

Benjo

Mesa de muerte

Parmi les trois joueurs Winamax au départ aujourd’hui, il semble à première vue que ce soit Davidi Kitai qui ait hérité de la table la plus difficile. Je vous laisse juger : directement à sa gauche, le joueur high-stakes Sami « LarsLuzak » Kelopuro. A l’opposé, Jude Ainsworth (excellent joueur irlandais) et Michael Binger (finaliste aux WSOP en 2006 et « perfeur » régulier). A leur droite, Antoine « tons26 » Junillon, l’un des meilleurs joueurs français en tournoi online, et par ailleurs qualifié Winamax pour cette épreuve.

Enfin, j’ai reconnu l’allemand Dren Ukella. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous rafraichis la mémoire : lui et Davidi avaient atteint la finale de l’EPT espagnol en 2008. Ukella avait atteint la cinquième place, tandis que Davidi décrocha une place sur le podium. J’ai l’impression que c’était hier, tout ça.

Benjo

Bluffés et bluffeurs

Les deux premières heures du Day 1B sont passées à toute vitesse : panne Internet, gros écran bleu de la mort qui s’affiche sur l’écran, bref je n’ai pas encore eu le temps de raconter grand chose. Cela tombe bien : il ne se passe jamais rien en début de tournoi.

On a déjà assisté à plusieurs éliminations, ceci dit. A la table de Marion Nedellec, un qualifié américain s’est constitué un tapis de 90,000 en un temps record.

Le qualifié Winamax Yorane Kérignard (finaliste à Copenhague en 2010) a quant à lui perdu la moitié de son tapis, mentionnant s’est fait bluffer lors d’un coup tendu. Même histoire pour Manuel Bevand, qui m’a confié avoir passé sur la rivière un brelan de 5 floppé. « Je c-bet 1,150 sur le flop [Jh][6d][5h]. Le turn est un [2s] : mon adversaire est agressif, et va surement tenter un move si je montre de la faiblesse. Je checke, mais il m’imite aussitôt ! La rivière est un [Kh]. Pas la meilleure carte, mais je mise 2,100. Il me relance à 7,000 et je passe. » Une décision regrettable : Manub se voit montrer un [7s] : le joueur du Team Winamax avait donc forcément la meilleure main !

De son côté, Davidi Kitai a réussi à en passer un, de bluff, mais se demande si c’était une bonne idée de le montrer. Il faisait en effet face au dangereux Sami Kelopuro : pas forcément le genre de joueur à qui l’on veut donner une information gratuitement. Muni de [Qh][9h], Davidi check/raise sur le flop [Ah][Kh][Tc], puis envoie une deuxième « barrel » sur le turn [2d], pour 5,800. Le finlandais jette ses cartes.

Benjo

Démarrage en trombe

Allez, des bonnes nouvelles. Tristan Clémençon est arrivé dans la salle de tournoi avec une heure de retard, ce qui ne l’a pas empêché de se monter un joli tapis en un temps record. Deux coups lui ont suffi à doubler. Écoutons les explications du benjamin du Team Winamax :

1/ « Un joueur relance à 350. Un autre 3-bet à 1,100. J’ai deux Rois noirs : je paie en position. On est trois sur le flop [Qs][Td][8d]. Le relanceur initial checke. Le 3-betteur mise 2,200. En rétrospective, j’aurais du passer immédiatement. Mais j’ai payé. L’autre joueur passe. Turn [4d]. Mon adversaire checke. Ma paire de Rois n’est probablement plus bonne. Je décide de la transformer en bluff. Je mise un montant permettant d’avoir le levier nécessaire pour faire tapis sur la rivière : 4,100. Il paie très vite. Il n’a donc pas deux As. Je le vois bien sur un brelan de Dames. Rivière : [2d]. Il checke une dernière fois. Comme prévu, je fais tapis. Il réfléchit quatre bonnes minutes avant de jeter ses cartes. Plus tard, je lui demande s’il avait deux Dames, et il me dit oui. »

2/ « Je suis au bouton avec [Ad][Jd]. Tout le monde passe jusqu’à moi, je relance à 475. C’est payé par la grosse blinde. Flop [9d][2d][3h]. La grosse blinde donk-bet 600. Je relance à 1,700. Il revient par dessus pour 4,000. C’est bizarre. Je réfléchis. Je peux soit payer, ou relancer. Il doit probablement avoir un brelan ici. Je paie. Turn : la carte magique, un [6d]. Je suis max. Il checke. Je mise 5,050. Il réfléchit, et paie. Rivière [Jc]. Toujours max ! Il checke. J’ai 19,000, le pot fait 19,000, décision facile : tapis ! Mon adversaire paie… Je ne sais pas avec quoi, il n’a pas montré. »

Voilà Tristan Clémençon avec un tapis de 55,000, trois heures après le départ du Day 1A.

Benjo

Qualifiés V.I.P

Si vous suivez de près l’actualité des tournois en live ou online, les deux qualifiés Winamax de cet EPT espagnol ne doivent pas vous être étrangers… Deux professionnels de grand talent ayant décroché leur siège pour le tournoi en jouant le satellite à 300 euros du dimanche soir. Pub ! En ce moment, vous pouvez vous qualifier pour l’EPT de Deauville. A la clé : l’entrée pour le tournoi, l’hôtel, et un peu d’argent de poche. Pub !

Antoine Junillon avait déjà porté le W rouge lors du Main Event des World Series of Poker Europe en 2008. « tons26 » est un des meilleurs joueurs de tournois français en ligne, connu notamment pour sa régularité dans les résultats. A l’époque des « .com », Antoine dominait le réseau OnGame de la tête et les épaules.

La table à laquelle Antoine avait débuté (Kitai/Kelopuro/Binger) a été cassée par les superviseurs. Voilà le français en compagnie de nouveaux joueurs que je ne reconnais pas, avec un tapis de 32,000.

Yorane Kérignard a passé deux ans à enchaîner les performances à cinq chiffres en ligne avant de se dévoiler au grand jour. C’était à l’EPT de Copenhague en février de cette année, avec une prestation remarquable en finale qui avait permis à « Virusss » d’atteindre la quatrième place (192,000$ de gains).

Yorane est actuellement assis en table 38. Après un sale coup perdu en début de partie, le breton est depuis remonté à 22,000.

Benjo

Parti trop tôt

Cet EPT de Barcelone ne laissera pas de souvenirs impérissables à Manuel Bevand : le joueur du Team Winamax vient de sortir, quelque part au milieu de la quatrième heure de jeu.

Au poker comme ailleurs, il y a des jours avec et des jours sans (sans vouloir verser trop dans le cliché), inutile de préciser dans quelle catégorie sera rangé ce Day 1B.

Le résumé de sa partie sera donc succinct : après avoir subi un méchant bluff, Manu n’a pas réussi à remporter le moindre coup. Sa dernière main ? [Ah][Kh]. « J’ai cinquante blindes, je relance à 800. Un joueur serré paie, et le bouton 3-bet. C’est quelqu’un qui aime bien jouer préflop. Je 4-bet, et paie sa relance à tapis. Il me montre deux As. »

Benjo

Don’t stop believing

Assurément l’un des meilleurs joueurs français en tournoi apparus sur le circuit ces dernières années (oui, je sais, j’ai écrit la même chose aujourd’hui à propos de quelqu’un d’autre, mais je le réécrirai autant de fois qu’il sera nécessaire, na), Hugo Lemaire est particulièrement friand des situations difficiles, bizarres, compliquées. Qu’il soit payeur ou bluffer, plus c’est light, plus il se régale, le bonhomme.

Voici un exemple en ce Day 1B :

« Je relance UTG+1 avec une paire de 8… Je suis payé trois fois. Flop [Jh][7c][2h]. La grosse blinde checke, et moi aussi. Le troisième joueur mise 1,150. Le bouton paie. La grosse blinde passe. Je checke/raise à 4,000, histoire de faire passer un Valet.

Le mec qui a misé jette – il me dira avoir un Valet – mais l’autre envoie son tapis pour 17,000. »

Là, 99% des joueurs s’avoueraient battus, et enverraient leurs cartes à la poubelle. Hugo, lui, tente de trouver une raison de payer. « Ce joueur s’est contenté de payer la première mise à 1,150. Il n’a donc pas deux paires ou un brelan. La main la plus probable, en fait, est un tirage couleur. Je paie. »

Son adversaire retourne, comme prévu, un tirage avec [Kh][Th]. Il possède de nombreuses outs (au niveau des pourcentages, c’est grosso modo du 50/50), mais Hugo passe entre les gouttes et remporte le gros pot.

Le voilà désormais muni d’un tapis de 50,000. Son meilleur pote de poker Clément Thumy est lui aussi en forme : « ça se passe très bien… » avant d’ajouter « pour mes adversaires ! » Thumy pointe à 15,000, soit la moitié du tapis de départ.

Benjo

La méthode Marion

Marion Nedellec dispute son premier tournoi EPT cette saison. Inutile de dire que la bretonne nous a beaucoup, beaucoup manqué. J’ai pu la voir remporter un pot de taille appréciable, sans avoir à montrer ses cartes.

Le hi-jack relance à 700, et Marion paie au cut-off. La grosse blinde se joint à la tête, et les trois joueurs voient tomber un flop [5c][4h][3d]. Le hi-jack c-bet à 1,500, mais échoue à faire fuir ses deux adversaires, qui restent pour le turn, un [Ts]. Là, personne ne mise, et Marion en profite pour envoyer 3,500 sur la rivière, un [4c].

Elle ne se fait pas payer, et ajoute quelques jetons à son tapis, actuellement de 50,000. A la même table, Paul Testud est plus en difficulté avec 17,000.

Benjo

Le value-bet, c’est chouette

J’ai pas osé titrer « le value bet, c’est pas bête », mais le coeur y est… Oui, parce que je viens d’observer nos deux qualifiés Winamax tirer parti à merveille de cette notion fondamentale du poker.

1/ Sur un board [Td][5d][Ac][4d], Antoine Junillon checke, et son adversaire mise 3,225. C’est payé par le français. La rivière est un [9s] et là, c’est Antoine qui prend l’initiative, avec une mise à 6,000. Son adversaire se tâte quelques instants avant de payer. Antoine retourne [Ah][Kd] pour le bon vieux duo top-paire, top-kicker. Il passe à 32,000.

2/ Encore mieux : sur une rivière [7s][Tc][4c][Kh][8s], Yorane Kérignard mise 3,100. Il est payé. Le qualifié Winamax montre [Kd][2d] : la meilleure paire, mais avec le pire kicker. Son adversaire ne peut montrer mieux. Après un départ difficile, Yorane est maintenant bien lancé avec un stack de 49,000.

Benjo

Un tandem performant

Le finaliste du Partouche Poker Tour Fabrice Soulier nous a déjà quittés (« J’ai gagné un coup, en tout et pour tout »), mais sa moitié Claire Renaut est toujours en course.

Le couple le plus rentable du poker français revient tout juste de Lloret del Mar, où Claire a réalisé sa plus belle performance à ce jour en atteignant la deuxième place du Spanish Poker Tour, pour 60,000 euros de gains. Et pour ça, je dis « bravo », « bien joué », « gg » ou encore « vazy, donne moi des sous, fais pas ta lache-rien » à mon ancienne confrère des médias.

Claire possède 31,000 alors que le cinquième niveau de la journée suit son cours. En face d’elle, on retrouve Jean-Paul Pasqualini avec un tapis multiplié par deux (60,000).

Benjo

Le bad-beat du mangeur

Davidi Kitai est debout, les poings serrés, la tête regardant le plafond.

« C’est pas possible… Quel bad-beat… On arrive jamais à chatter ! »

« Que se passe t-il, Davidi, tu as sauté ? Attends… Tu as des jetons devant toi. T’es encore dedans ! »

« Je sais ! Mais ma table vient de casser. Je dois bouger. J’étais en table 39, je me retrouve en table 15. Et ils viennent d’annoncer que la première pause dîner concernait les tables au dessus du numéro 17 ! Je meurs de faim ! J’ai déchatté la pause-dîner à cinq minutes près ! Je vais devoir attendre une heure ! Au secours ! »

Vous l’avez compris, les estomacs commencent à travailler, y compris le mien. Il est temps de se restaurer à coups de tortilla et jàmon iberico. On se retrouve d’ici une heure !

Les joueurs Winamax
Davidi Kitai (Team Pro) 46,000
Tristan Clémençon (Team Pro) 30,000
Yorane Kérignard (Qualifié) 30,000
Antoine Junillon (Qualifié) 15,000

Tableau de bord
380 joueurs restants (sur 495 au départ du Day 1A)
Blindes : 300/600, ante 75 après la pause
Tapis moyen : 39,000

Benjo

OOOOOUT

De retour du buffet, une mauvaise nouvelle tombe sur les téléscripteurs : l’élimination de Hugo Lemaire. C’est l’intéressé qui nous l’apprend lui-même sur Twitter : « As-Dame sur un board Q-Q-10-7, pas suffisant contre 10-10. Pot de 100,000. »

Benjo

L’Espagne, parent pauvre du poker européen ?

Si je vous demande de me citer cinq joueurs français connus et/ou bons, vous allez m’en trouver quinze assez rapidement. Si je pose la même question concernant les anglais, les italiens, et les allemands, cela ne devrait pas trop poser de problèmes non plus à la majorité d’entre vous.

Maintenant, citez moi cinq joueurs espagnols, n’importe lesquels. Vous avez une minute.

Pas facile, hein ? Vous avez probablement pensé immédiatement à Carlos Mortensen (pourtant né en Équateur), puis vous vous êtes rappelés de la ravissante Léo Margets et de son superbe parcours au Main Event des WSOP 2009 (27ème sur 6,494), puis… vous avez calé.

Ils sont où, les joueurs de tournoi espagnols ? Regardez la liste des plus gros gagnants ibériques sur Hendon Mob. Vous n’en reconnaissez aucun, ou presque ? Moi non plus. Pour être dans le top 10, il « suffit » d’avoir accumulé plus de 300,000$ de gains. En France, aucun membre du même club ne possède moins de 1,8 millions de dollars à son palmarès. Aucun espagnol n’a jamais réussi à s’imposer en six éditions de l’EPT de Barcelone. En fait, et c’est extraordinaire, un seul joueur espagnol a réussi à atteindre la finale de cette épreuve en SIX ans ! (Santiago Terrazas, 2009).

Le but de ce petit article n’est en aucun cas de jeter l’anathème sur les joueurs espagnols, mais d’essayer de comprendre pourquoi aussi peu d’entre eux obtiennent de bons résultats lors des tournois du circuit pro.

Léo Margets

Avec 46 millions d’habitants, l’Espagne est certes moins peuplée que l’Italie (50 millions), le Royaume-Uni (61 millions), la France (65 millions) ou l’Allemagne (81 millions), mais, economiquement, elle reste l’une des nations européens poids lourd… Sans pour autant faire le poids avec les nations scandinaves de taille bien moindre, comme la Suède ou la Norvège, qui voient régulièrement éclore de nouveaux génies du poker.

Cette carence est d’autant plus étonnante que le territoire espagnol est constellé de casinos offrant du poker. L’absence de législation relative aux jeux en ligne permet aux habitants d’accéder aux sites internationaux les plus populaires sans aucune contrainte. Bref, toutes les conditions sont requises pour permettre l’éclosion de joueurs performants.

Mais pourtant, toujours rien. Pour tenter d’en savoir plus, j’ai demandé son avis à Ignacio, confrère de la presse locale : « Nous avons du retard sur le reste de l’Europe, c’est sur… Probablement que nous sommes plus longs à la détente [rires]. Cela est en partie du au fait que les joueurs espagnols n’aiment pas voyager vers les tournois étrangers. Il y a énormément de tournois ici, et ce depuis longtemps. On préfère rester entre nous, et du coup, cela n’aide pas pour progresser. » Autre piste intéressante : en Espagne, le Texas Hold’em peine à s’imposer. En cash-game, le Pot-Limit Omaha semble plus populaire, et c’est encore avec le bon vieux « fermé » que beaucoup prennent le plus de plaisir. Dans ce contexte, difficile d’esperer des miracles lors des compétitions de No Limit.

Fut un temps où la France était dans la même situation. Lors de mes débuts dans le poker, on pouvait compter sur les doigts d’une main les joueurs français respectés à l’étranger (Benyamine, Soulier, Perrault…), et pour la majeure partie, les « grenouilles » étaient considérées comme de genéreuses donatrices. Puis nous avons rattrapé notre retard à vitesse grand V. Le virage s’est produit aux alentours de 2006, avec l’éclosion de la première génération Internet (ElkY, Ludovic Lacay…), et un enchaînement de titres et tables finales, mouvement qui se poursuit encore aujourd’hui (rapellons que l’on a célébré une championne du monde française à Vegas cet été !)

L’Espagne va t-elle connaître un jour un mouvement similaire ? Tous les espoirs sont permis. « Nous avons tout de même beaucoup de bons joueurs en ligne », explique Ignacio. « On peut notamment citer Alvaro ‹ VARICO › Ballesteros, l’un des meilleurs joueurs de tournoi online d’Europe. Il y a aussi Armando ‹ SobraoBoy › Romano, Javier ‹ MuckDBoy › Tazon, Vedast Sanxis… Aucun d’entre eux n’est encore vraiment connus, mais leurs performances en ligne parlent d’elles-mêmes. »

Benjo

Ça sent la fin

Il ne reste plus que deux heures à jouer ce soir. Le compteur affiche 325 joueurs restants (sur 495 au départ du Day 1B). Les blindes sont passées à 400/800 avec une ante de 75. Dans le couloir, j’ai retrouvé deux de nos jeunes représentants tricolores attendant patiemment la fin de la pause.

A gauche, Julien « nori » Labuissière, un habitué de ces pages. Plutôt en difficulté avec 16,000 à l’heure actuelle. Julien m’explique avec perdu avec deux Dames contre deux Rois (une confrontation inévitable passés les premiers niveaux), et s’être fait craquer deux fois les As.

A droite, Alex « opus170 » Bonnin, dont nous avions déjà parlé lors du Main Event des WSOP cet été. Avec 42,000, Alex est dans la moyenne, et compte bien revenir mercredi pour disputer le Day 2.

Benjo

En vrac

Christophe Benzimra soupire : il vient de passer sous la barre des dix blindes. Je me suis bien gardé de lui demander ce qu’il s’était passé. Comme dit le proverbe que je viens d’inventer, « il ne faut jamais gratter le dos d’un chat qui grogne ».

Eric Haik n’est pas en mauvaise compagnie, étant assis en face la ravissante Mélanie Weisner, dont la mention suffit à éveiller les bas instincts de certains de mes confrères de la presse poker, qui ne sont hélas pas présents à Barcelone cette semaine. Eric possède un poil plus que son tapis de départ : il va peut-être lui falloir chatter quelques coin-flip pour rester en vie dans le tournoi.

Paul Testud, Bruno « Kool Shen » Lopes et Xavier Detournel sont introuvables dans la salle de tournoi. L’aventure est probablement terminée pour ces trois là.

Avec un stack de 55,000, Marion Nedellec se maintient dans la fourchette haute du classement.

Côté Team Winamax, Davidi Kitai est dans la moyenne (48,000), tandis que Tristan Clémençon fait la moue avec un tas de jetons qui a fondu à un maigre 15,000.

Stéphane Boyard : 23,000
Valentin Messina : en forme avec 66,000
Fabien Perrot : 22,000
Jacques Zaicik : 40,000

Benjo

Mucho dinero para los gringos

Les 758 joueurs présents au septième EPT de Barcelone ont crée un prize-pool de 3,79 millions d’euros. Plus de 300 d’entre eux savent déjà qu’ils n’en toucheront pas une centime, ayant été éliminés durant le Day 1. Les autres vont tenter de faire partie des heureux payés, au nombre de 112. Et une poignée de chanceux et/ou bons joueurs vont fortement s’enrichir cette semaine :

Vainqueur : 825,000 euros
Runner-up : 525,000 €
Troisième : 300,000 €
4e. 222,000 €
5e. 170,000 €
6e. 130,000 €
7e. 90,000 €
8e. 70,000 €

9e et 10e : 50,000 €
11e et 12e : 36,000 €
13e et 14e : 28,000 €
15e et 16e : 23,000 €

17e à 24e : 20,000 €
25e à 32e : 17,000 €

33e à 48e : 15,000 €
49e à 64e : 13,000 €
65e à 80e : 11,000 €
81e à 96e : 9,000 €
97e à 112e : 7,500 €

Benjo