Bon eh bien voilà un petit topic pour les amoureux de Django !
Amateurs de Jazz Manouche partagez vos bons plans, liens internet, sites de partitions, artistes préférés ou inédits, et tout ce qui se rapporte au Jazz Manouche en général.
Pour ceux qui ne connaissent pas, une bonne introduction consiste à écouter les morceaux standards de Django Reinhardt l’inventeur de ce style.
Si j’ouvre ce topic c’est parce qu’après m’être essayé à divers styles de guitare, de la reprise pop au rock indé en passant par les ballades pop, j’ai enfin trouvé un style qui me motive assez pour passer le temps nécessaire à jouer, rejouer et rejouer encore sans me lasser. J’attaque direct dans le dur avec le solo de Minor Swing et sinon je bosse les rythmes pour accompagner mes potes qui eux se débrouillent pas mal du tout.
Originaire d’une famille manouche venu d’Europe centrale, Django est avant tout un musicien extraordinaire, un improvisateur de génie, un virtuose incomparable. Django… cette guitare à voix humaine"(Cocteau).
Django Reinhardt 1947 (cliché Vandamme)
Né en Belgique, en 1910, il ne fait pas partie d’un passé lointain mais reste présent, de manière consciente ou inconsciente, au coeur de la musique d’aujourd’hui.
En 1928, Django a perdu une partie de l’usage de sa main gauche dans l’incendie de sa roulotte. Ce héros de légende dut inventer une nouvelle technique de doigté. Il se trouva en situation d’évaluer sa relation à son instrument comme aucun guitariste n’avait eu à le faire auparavant. Ce qui le mis dans la situation de reconsidérer tous ses acquis. Improvisation en octave (dont Wes Montomery s’inspira), gammes chromatiques, triades (re-utilisées par Charlie Christian) sur un tempo ahurissant, précision du touché, sens de la phrase…
Django a perdu l’usage de deux doigts, mais s’obstine néanmoins, et après 6 mois de travail sans relâche il développe une technique nouvelle sur la guitare que son frère Joseph, alias « Nin-Nin », lui a apportée en guise d’outil de rééducation.
Le Hot Club de France
À sa sortie d’hôpital en 1930, Django Reinhardt a développé une toute nouvelle technique guitaristique, d’autant plus exceptionnelle qu’elle n’emploie que deux doigts de la main gauche, plus le pouce. Il découvre qu’entre-temps, la guitare a gagné sa place au sein des orchestres de Jazz, cette nouvelle musique venue des États-Unis. Les premiers contacts de Django avec la musique de Duke Ellington, Joe Venuti, Eddie Lang ou Louis Armstrong sont un grand choc, et le jeune guitariste décide de consacrer son existence à la pratique du Jazz.
En 1931, il rencontre le violoniste Stephane Grappelli, avec qui il fondera en 1934 grâce à Louis Vola le Quintette du Hot Club de France. Le groupe comprend également le frère de Django, Joseph, alias « Nin-nin », ainsi que Roger Chaput à la guitare et Louis Vola à la contrebasse. Les cinq musiciens inventent une musique innovante qui remporte un grand succès. Les années suivantes, ils enregistrent de nombreux disques et jouent dans toute l’Europe aux côtés des plus grands musiciens de l’époque, tels que Coleman Hawkins, Benny Carter ou Rex Stewart.
Django, Grapelli & le Hot Club
Tournée Américaine
Après la guerre, le Hot Club de France reprend enregistrements et tournées. En 1946, une tournée aux États-Unis donne enfin à Django l’occasion de jouer dans le groupe de Duke Ellington.
La tournée a emmené le groupe à travers tous les États-Unis (même au Canada) et la présence de Django était évidemment exceptionnelle pour les amateurs : c’était après-tout la seule vedette de jazz (avec Grappelli) non américaine.
Il gardera de cet épisode une certaine amertume, et il s’éloigne peu à peu de la guitare, se consacrant de plus en plus à ses autres passions, la peinture, la pêche et le billard. Cela ne l’empêche pas de récréer à plusieurs occasions sur disque le prestigieux Quintette avec Stéphane Grappelli. Les résultats sont fantastiques de maîtrise et de singularité.
Le renouveau be-bop
En 1951, il achète une maison et s’installe à Samois-sur-Seine en Seine-et-Marne, près de Fontainebleau. À ce moment commence pour lui un véritable renouveau : l’inspiration revient, son jeu est plus inspiré que jamais et il joue régulièrement avec un orchestre composé des meilleurs be-boppers français : Roger Guérin, Hubert et Raymond Fol, Pierre Michelot, Bernard Peiffer, Jean-Louis Viale… Il est toujours à l’avant-garde du jazz.
Django enregistre son dernier disque le 8 avril 1953, avec entre autres Martial Solal au piano (c’est un de ses premiers enregistrements). Son interprétation vibrante de Nuages fera dire à certains que le guitariste s’attendait à disparaitre d’ici peu. Il mourra un mois plus tard d’une hémorragie cérébrale. Django Reinhardt repose depuis à Samois sur Seine.
Plaque commémorative de Django Reinhardt à Samois-sur-Seine.
Le jazz manouche est le style révélé par Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. La relève a tout d’abord été prise par ceux qui côtoyaient Django, c’est-à-dire entre autre la famille Ferret dont les représentants actuels sont Boulou Ferré et Elios Ferré. La musique manouche — pas le « jazz manouche » — existait avant Django ; mais ce dernier, en introduisant le jazz dans la culture manouche, a réussi à créer un nouveau folklore. Les musiciens manouches lui vouent un véritable culte, dont la célébration se concrétise par un festival qui a lieu tous les ans à Samois-sur-Seine en seine et marne, vers fin juin, où l’on va même jouer sur la tombe de Django pour lui rendre hommage.
Le jazz manouche est revenu devant le grand public au milieu des années 1990 grâce a des artistes comme Angelo Debarre, Raphaël Faÿs, Romane, Moreno. On peut également citer un certain nombre d’artistes qui se situent plus ou moins dans l’esprit du jazz manouche : Stochelo Rosenberg, Biréli Lagrène, Romane, Richard Manetti, Raphaël Faÿs, Jimmy Rosenberg, Tchavolo Schmitt, Angelo Debarre, Boulou et Elios Ferre, Serge Krief, Dorado Schmitt, David Reinhardt, Christophe Lartilleux, Christian Escoudé, etc. D’autres artistes, de variété cette fois, tels que Sanseverino s’inspirent du jazz manouche ou plutôt de la musique manouche.
Chaque année depuis 28 ans se tient à Samois-sur-Seine le Festival Django Reinhardt. Un évènement incontournable pour les fans du manouche, inventeur d’un jazz européen populaire et universel.
Dans le cadre magnifique de l’Ile du Berceau située sur les bords de Seine (un endroit où le jazzman aimait venir se ressourcer), des pointures comme Biréli Lagrène, Xavier Richardeau, Stéphane Belmondo ou Didier Lockwood - entre de nombreux autres - rendent hommage au regretté Django.
Cette année c’était un Festival particulièrement flamboyant avec un programme exceptionnel :
29ème FESTIVAL DJANGO REINHARDT
1968 – 2008
40 ANS DE JAZZ MANOUCHE
Du Jeudi 26 au Dimanche 29 Juin
Jeudi 26 Juin
20h30 - David Reinhardt Trio + Invités
21h30 - Tigran Hamasyan Trio
22h45 - Bireli Lagrene Trio
Vendredi 27 Juin
20h30 - Latchès : Chris Campion, Yorgui Loeffler & Steeve Laffont
21h30 - Fred Pallem & le sacre du tympan
22h45 - Didier Lockwood Trio
Samedi 28 Juin
16h00 - Swingum – Atelier Jazz de Montereau
16h45 - Zaïti Acoustic Quartet
17h45 - Stefano Di Batista Quartet
19h15 - Boulou & Elios Ferré Quintet
20h45 - Buika
22h30 - Fred Wesley & Pee Wee Ellis “Still Black & Still Proud”
Dimanche 29 Juin
11h00 - Messe souvenir en hommage à Django Reinhardt
13h30 - Selmer 607
14h30 - Christian Escoudé Trio Gitan
15h45 - Pat Martino Quartet
17h00 - Les Primitifs du Futur
18h30 - Trio Rosenberg invite Tim Kliphuis
Deux morceaux à tomber par terre, au moins si vous ne les aimez pas vous saurez pour sûr que ce style n’est pas pour vous !
« ALL OF ME » et « MINOR BLUES » interprétés par Romane & Stochelo Rosenberg, deux des plus grands artistes manouches d’aujourd’hui.
Malheureusement je n’ai pas de lien à vous proposer, pour se consoler il y a toujours ce petit jam à Samois dans la maison de Romane, avec un des nombreux membres de la famille Reinhardt, sur le même morceau « All of Me ».
Ami Parisien tu as bien de la chance car en plus du Festival de Samois/Seine chaque année en Juin se tient le Festival des Puces dans les brasseries et marchés partenaires, ainsi que dans les rues et sur la scène de cap St-Ouen !
Petit synopsis du Festival 2008 pour vous donner une idée :
"Comme chaque année, les têtes d’affiches sillonneront les bars et les marchés partenaires du Festival Jazz Musette des Puces, le 14 ou le 15 juin dans l’après-midi. Toutefois, soucieux de préserver la spontanéité historique du parcours, le planning et le timing « passage bars » ne sont pas révélés au public (et à peine aux artistes!).
L’effet de surprise de rencontrer Sanseverino, Bernard Lubat, Didier Lockwood, Thomas Dutronc, Jean-Jacques Milteau, Patrick Saussois… jouant au milieu des visiteurs (photo J.Panconi) sera, cette année encore un plaisir inoubliable et partagé. Le concours des brasseries et des marchés a permis de subtiles rencontres entre musiciens résidents et têtes d’affiches : Olivia Ruiz et Thomas Dutronc, Didier Lockwood et Jil Aigrot, Sylvain Luc et Marcel Azzola …"
jomannix: Deux morceaux à tomber par terre, au moins si vous ne les aimez pas vous saurez pour sûr que ce style n'est pas pour vous !
"ALL OF ME" et "MINOR BLUES" interprétés par Romane & Stochelo Rosenberg, deux des plus grands artistes manouches d'aujourd'hui.
Malheureusement je n'ai pas de lien à vous proposer, pour se consoler il y a toujours ce petit jam à Samois dans la maison de Romane, avec un des nombreux membres de la famille Reinhardt, sur le même morceau "All of Me".
http://www.youtube.com/watch?v=L0dYOlzyaeg
Ah j'ai trouvé la ref du disque dont je vous parle, sur la FNAC, et il y a même des extraits ;)
http://musique.fnac.com/a1806991/Romane-Gypsy-guitar-masters-CD-album
C'est vrai qu'il est énorme.... Sinon tu trouves pas qu'il y a un certain "revival" récemment avec plein de jeunes talentueux qui s'y mettent?
C'est vrai qu'il y a un regain de flamme pour le jazz en général, on a une nouvelle génération qui se défend bien (genre Cullum), mais j'ai l'impression que les grands noms de la génération précédente tournent pas mal, et font de plus en plus de date de pars chez nous.
De plus comme évoqué dans un précédent post, pas mal de groupe actuel s'inspire du jazz manouche (rue ket, sanseverino...) ce qui doit familiariser l'oreille des auditeurs au style, et faciliter le passage vers le vrai jazz manouche.
Bref on pourrait en parler des heures...En tout cas on va pas s'en plaindre Jazz is great !
My two cents : http://www.youtube.com/watch?v=SdJU9qUv50g
Tchavolo Schmitt et Fapy Lafertin.
Schmitt est vraiment énorme, j'ai eu l'occasion de le voir en concert ( j'essaierai de retrouver les vidéos) c'est ultime.
Postez les artistes que vous écoutez, ca peut être sympa pour découvrir de nouveaux sons.
A +
Alors la, Very good choice... :wink: et pour ce que j'écoute actuellement, je sais c'est classique mais je ne m'en lasse pas, c'est Boulou et Elios Ferre
?
ops: … Il en est où le jazzmanouche Georges Brassix 
?
Site Officiel du Festival : 
