redirection

WSOP 2022 - Rubriques - à la une

WSOP 2022 : ce qui se passe à Vegas… on vous le raconte ici !

Les WSOP 2022 ont démarré ! Début de notre reportage sur place dès le 2 juin et jusqu'au 20 juillet Infos, photos, interviews, chroniques : on vous raconte tout !

WSOP 2022 Coverage

Les World Series of Poker sont de retour, déjà ! Sept mois après une édition 2021 exceptionnelle pour le clan français et le Team Winamax, mais quelque peu tronquée à cause de vous-savez-quoi, les Championnats de Monde retrouvent leur programmation estivale pour redevenir jusqu'au 20 juillet l'épicentre du poker mondial. Les WSOP 2022, ce sont 89 tournois "en dur", douze épreuves en ligne, dont une poignée de nouveautés que nous découvrirons et vous ferons découvrir tout au long de l'été, mais ils représentent aussi beaucoup plus que ça. Pour la première fois depuis trois ans, les joueurs de toute la planète vont enfin pouvoir se retrouver aux mêmes tables pour tenter de décrocher le trophée le plus prestigieux du poker moderne, qui plus est, dans un nouvel écrin : 53 ans après leur création, les Word Series déménagent sur le légendaire Strip de Las Vegas. Après le Binion's du côté de Downtown, après le Rio, légèrement à l'écart de l'artère principale de la ville, place au diptyque Bally's/Paris et son gigantesque centre de convention, que l'on annonce encore plus grand que le précédent. Les organisateurs ne s'en sont pas cachés lors de la traditionnelle conférence de presse précédant l'événement : ils n'espèrent rien de moins que de faire tomber le record d'affluence du Main Event, datant de 2006 avec 8 773 joueurs.

Les deux commentateurs historiques des WSOP Lon McEarchern et Norman Chad vous offrent un tour du propriétaire

Mais avant cela, nombre de belles histoires s'écriront dans ces murs qui n'ont pas encore connu l'inimitable crépitement des jetons et le bruissement des cartes. Des petits nouveaux se révèleront, des superstars du jeu étofferont leur palmarès ; certains connaîtront leur one time, d'autres se rappelleront à notre bon souvenir ; de nouvelles pages d'histoires seront ouvertes, au milieu d'un fourmillement d'anecdotes plus ou moins (in)dispensables ; des tricolores s'illustreront, au point espérons-le de faire résonner la Marseillaise (quoi de plus approprié au Paris ?) et des W rouges se montreront sous leur meilleur jour. Tout cela et tout un tas d'autres choses que nous n'imaginons pas encore. Quoi qu'il en soit, soyez-en sûrs : à chacune de ces étapes, il y aura un reporter Winamax dans les parages, calepin en main et appareil photo autour du cou. Du jeudi 2 juin au mercredi 20 juillet, ces colonnes seront alimentées en articles, photos et résultats en tous genres, signés, par ordre d'arrivée, d'une dream team composée de Fausto, votre serviteur, Benjo et Rootsah, et de notre inestimable photographe Caroline Darcourt.

Who’s ready for the 2022 WSOP ? @ParisVegas and @Ballysvegas are waiting for you ! pic.twitter.com/8YezrN68Ye

— WSOP (@WSOP) May 28, 2022

C'est grand, c'est beau

Alors gardez cette page dans vos favoris de l'été, et revenez la consulter le matin avec votre café, dans les transports, au bureau, depuis votre transat, votre serviette sur la plage ou n'importe quel autre lieu de villégiature : vous ne trouverez pas de reportage en français plus complet consacré aux World Series. Et pour rester dans l'ambiance le soir, en attendant les premières updates nocturnes, vous pouvez même partir à la chasse au bracelet depuis chez vous grâce aux Mini WSOP, et etre célébré ici même comme il se doit. Alors bonne chance à tous, bonne lecture et let's go!

Mercredi 1er juin : demandez le programme !

Ivey
Phil Ivey a t-il décidé de grinder à fond ces WSOP ? On le saura bientôt... Crédit photo : Seth Haussler/Pokernews

11h (20h en France) : Event #3 - NLHE 2 500 $ (Day 1)

Un bon vieux Freezeout en No-Limit Hold’em prévu sur trois jours ouvrira cette seconde session des WSOP 2022. Un tournoi à 2 500 $ qui débutera avec des niveaux de 40 minutes et où l'on pourrait retrouver certains des Frenchies déjà présents à Las Vegas pour imiter Carlos Chang, vainqueur l’an passé pour 364 589 $ : le Taïwanais avait notamment dominé en finale notre ex-pro Adrien Delmas, 3e, et Arthur Conan, 5e…

12h : Event #1 - NLHE Casino Employees 500 $ (Day 2)

Une partie d'entre eux va bosser dur pendant sept semaines, alors ils ont bien le droit de se la croustiller avant d'aller au turbin ! Le tournoi des employés de casino, qui ouvre traditionnellement chaque édition des WSOP, a ainsi débuté ce mardi avec 842 joueurs au départ (presque deux fois plus que l'an passé), parmi lesquels quelques collègues journalistes comme notre compère Veunstyle. Mais Steven n’a pu atteindre l’argent au contraire de 125 joueurs, dont 82 reviendront jouer le Day 2 ce mercredi. Parmi eux, certainement l’un des meilleurs employés de casino du monde cartes en main : le Tournament Director Kenny Hallaert, finaliste du Main Event en 2016 et qui disposera du 3e tapis derrière le chipleader Shaun Colquhoun mais loin devant le champion en titre Jimmy Barnett. À la win ? Une très belle prime de 65 168 $ pour les vacances post-WSOP !

12h : Event #2 - NLHE High Roller Bounty 100 000 $ (Day 2)

C’est le tournoi le plus cher de ce début de WSOP. Si le field n’est logiquement constitué que de top players, seulement 45 inscriptions ont pour l’instant été enregistrées (il est possible de buy-in jusqu’au début du Day 2). Pour l’instant, ils ne sont plus que 15 pour se partager le prizepool actuel de 4 353 750 $, alors que la première place devrait être récompensée d’un petit million d’euros (sans compter les Bounties). Justin Young mène les troupes devant David Peters et le champion du monde en titre Koray Aldemir, tandis que Phil Ivey, en course pour un 11e bracelet et beaucoup trop rare aux WSOP ces dernières années, sera aussi au centre de l’attention. Notre Team Pro Adrián Mateos a lui déjà tenté sa chance sans succès. Si tout ce beau monde tient pour l'heure autour de trois tables, mieux vaut ne pas être trop pressé : le tournoi s’achèvera jeudi à l'issue d’un Day 3.

15h : Event #4 – Dealers Choice 6-Handed 1 500 $ (Day 1)

Les WSOP, ce sont aussi l’une des seules occasions de l’année de disputer un max de tournois de variantes. Et pour 2022, ça commence avec un Dealers Choice 6-Handed où les inscrits pourront choisir leur jeu favori dès qu'ils auront le bouton parmi un panel de 20 variantes ! (on vous laisse la liste ici pendant qu'on révise pour la énième fois les différences entre le Badugi, le Badeucy et le Badacy). Il faudra là aussi trois jours pour trouver un successeur à Jaswinder Lally, lauréat surprise pour une petite centaine de milliers de dollars l’an passé.

Ici c’est Paris

Les World Series Of Poker débarquent sur le Strip. Dans ses nouvelles maisons du Paris et du Bally’s, le festival s’apprête à connaître un tournant historique, qui se traduit déjà par une atmosphère et des chiffres sans pareil.

Année record en perspective, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens, et Winamax n’ont plus puisqu’on on est paré pour cinquante jours de coverage, aussi costaud qu’un haltérophile géorgien et endurant qu’un fondeur éthiopien.

Paris

35 degrés qui chauffent le bitume, des enchevêtrements de passerelle qui surplombent les allées cinq voies du boulevard : En deux minutes, on passe de la majesté du Bellagio à la démesure du strips. Les publicités géantes, les lumières affolantes, le tapage incessant. On entend la symphonie ininterrompue de klaxons, les percussionnistes de rue, les micros des missionnaires invoquant la clémence divine sur les trottoirs bondés de passants… Pas de doute, nous sommes à bon port.

C’est dans cette atmosphère étouffante de chaleur et d’excitation que je débarque à l’aéroport de Vegas, la veille du coup d’envoi officiel. Un rédacteur en chef de Winamax dont je tairais le nom m’a réservé une chambre au Tropicana, en affirmant avoir confondu le casino avec celui du Flamengo, situé juste à côté de ceux qui hébergeront les WSOP. Après tout, il n’y a que sept lettres de différences, mais à défaut d’une situation pratique, je profite d’un des plus anciens établissements de la ville, avec une piscine agréable, au départ du Strip, que je remonte chaque matin pour me rendre au Paris.

strip

J’y retrouve Harper et Yohan, le maître à jouer des vidéos Winamax et son talentueux JRI. Les deux hommes sont arrivés une semaine à l’avance pour tourner un reportage exclusif sur le grand déménagement du Rio jusqu’au Paris. Les préparatifs, les coulisses, les nouveautés… Le duo a recueilli tous les secrets de ce grand chamboulement, dévoilés par Gregory Chochon lui-même. Restez connectés, vous aurez ça sur vos écrans dans quelques jours à peine.

ballys

Les coulisses de la salle Bally's, dont les dernières finitions ont été posées hier

Je vais tout de même vous spoiler une bonne partie de cette nouvelle organisation. Autour de quelques Budweiser dans la Sports Betting Area d’un casino du Strip, pour admirer un nouvel exploit de Rafael Nadal face à Novak Djokovic, Harper m’a rapporté de précieux chiffres et informations dont on parlera en détail dès demain. Et puis, entre mes déambulations sur Las Vegas Boulevard et mes sorties Cash Game Omaha 8 à l’Orleans, j’ai quand même bien traîné au Paris et au Bally’s pour découvrir le nouveau décor des WSOP et prendre la température de cette édition 2022. Et on ne va pas se le cacher, le thermomètre risque d'exploser.

Prêt à tout casser

Les avions viennent et vont dans le ciel sans nuage, les artères de la ville coagulent face à l’afflux de visiteurs, comme les allées six voies qui bouchonnent sur de nombreux embranchements. Juin est arrivé, la folie des World Series s’empare de Vegas. L’excitation habituelle d’avant-festival est renforcée par l’investissement de ces deux nouveaux casinos. Pour la première fois en 52 ans d’existence, les WSOP s'invitent sur le Strip !

Dans le centre névralgique de Vegas, l’énergie n’est pas la même… Et l’affluence non plus. Heureusement que l’organisation a dressé au Paris la plus grande salle de poker jamais vu dans l’histoire du festival, car c’est une tornade de joueurs qui s’abat déjà sur les deux casinos.

employee

Premières mains sur le "Casino Employee" Event

Le premier tournoi de ces Series, le traditionnel « Casino Employee » à 500 $ a affolé les compteurs (832 entrées contre 686 en 2019), le premier 2 500 $ affiche un score plus qu’honorable, la légende Phil Ivey, qui avait boudé l’édition précédente, est de retour, les tauliers du circuit sont présents, au même titre que ces dizaines de milliers d’anonymes, poursuivant tous leur rêve de bracelet.

Dans les dates de l’événement, l’affluence explosive et l'atmosphère générale, on sent comme un retour à la normale.La tenue de l’édition 2021 marquait un premier pas important pour le retour du poker après deux ans de pandémie, ce cru 2022 met le virus loin dans le rétroviseur, en attirant bien d’autres joueurs qui n’avaient pas touché au Live depuis la période Covid.

paris

Des tables à pertes de vue dans la grande salle du Paris, qui pourra accueillir jusqu'à près de 3 000 joueurs

Ces facteurs, ces chiffres, cette ambiance nous laissent penser qu’on va assister à une édition mythique. Le directeur exécutif des WSOP, Ty Stewart, s’aventure même dans une prédiction agréable. « Il n’y a pas de raisons qu’on ne batte pas le record d’affluence du Main Event. Je pense qu’on va passer les 8 774 cette année », avance Stewart. On ne s'enflammerait pas avec un Main Event à 10 000 joueurs ?

Chasse aux bracelets ouverte

vanderpump

Le premier « shuffle-up and deal » a été donné lundi par une invitée de marque : Lisa Vanderpump. Je vous avoue que je ne connaissais pas cette personne avant de mettre les pieds au Paris. Et pour cause, je ne fais pas partie de ces 2,9 millions d’abonnés Instagram. Cette entrepreneuse de talent, venue de la télé-réalité Real Housewives, a connu de nombreux succès dans sa deuxième carrière, dans le domaine du textile, des liqueurs ou de l’animalier. Cette amoureuse des chiens s’est d’ailleurs faite remarquer pour son cache carte plutôt créatif, en n’hésitant pas à mettre directement son toutou sur le tapis.

Désormais à la tête d’un des plus grands restaurants du Casino Paris, c’est elle qui a eu l’honneur de lancer le festival au côté de Jack Effel, avant le départ du premier tournoi, réservé aux employés du casino.

vanderpump

Des spectateurs envoutés par le discours d'ouverture de Jack Effel

Une équipe entend bien marquer de son sceau ces WSOP millésimés. Le W rouge débarquera au complet et plusieurs de ses membres éminents ont déjà tâté leurs premiers jetons. Adrian Mateos, Romain Lewis, Guillaume Diaz, Pierre Calamusa, Joao Vieira et François Pirault étaient au rendez-vous dès l'ouverture, un choix de calendrier qui témoignent de leurs intentions sur ce festival. Et la "Máquina" espagnole a déjà chauffé le moteur sur le 2 500 $, bien installée en tête de course. Adrian s’offrira une première vibration demain alors qu’il reste 113 joueurs en course sur les 752 partants.

Diaz

Le regard perçant de Guillaume Diaz, pas venu pour rigoler pour ces WSOP

Dès demain, nous entrerons dans le vif du sujet et de ces tournois. Le dénouement du 100 000 € Bounty, avec un Final Five de mutants, mené par Chance Kornuth, pour inaugurer la première grande table finale de cette édition. Le Day 2 du 2 500 $ avec Adrian Mateos, David Benyamine, Shannon Shorr, Chris Hunichen ou Kenny Hallaert en première ligne. Et un très attendu « Housewarming » No-Limit Hold’em, « le 500 de shemales » selon un membre du Team Winamax, le premier grand test pour les organisateurs qui devraient faire face à un raz-de marée de plus de 13 000 joueurs. Voilà un programme alléchant, et on sera sur place pour vous raconter toutes ces aventures. Et le kiff, c’est que ça va être ça pendant cinquante jours.

benyamine

David Benyamine rime avec World Series of Poker. Déjà en TF sur l'un des premiers évènements de la dernière édition, la légende française démarre très fort sur le 2 500 $ du deuxième jour.

Installez-vous confortablement, prenez votre petite routine sur le chemin du travail, lors de vos temps calme ou de vos cinq minutes de pause de la session et embarquez avec nous pour ce coverage au long cours. Mesdames et Messieurs, bienvenu au WSOP !

paris

Et bien ça y est, on y est !

WSOP entrance

La Máquina chauffe le moteur

Event #2 - 2 500 $

Pas de round d’observation pour Adrián Mateos. Le champion Espagnol a mis les gants d’entrée pour débuter sa quête vers un cinquième bracelet WSOP. Trois jours seulement après son arrivée, Adri trouve une première opportunité, avec un stack dominant à 50 left du deuxième tournoi du festival.

Mateos

Il a atterri, posé ses bagages et sans plus attendre, filer vers le Paris pour démarrer la grind. Pour sa septième campagne dans le Nevada, Adrián Mateos n’est pas venu faire du tourisme. La Máquina ronronne déjà et compte bien rouler sur le festival en envoyant, comme toujours, beaucoup de volume.

« J’ai prévu de jouer beaucoup de tournois, annonce Mateos, à la pause du 2 500 $. - Avec lui, c’est poker tous les jours, il ne va pas prendre un seul jour de repos, plaisante Sergi Reixach, qui profite du break avec son compatriote. - Peut-être pas quand même, mais des pauses, il y en aura peu.

Triplette espagnole

Le gang de la Roja rigole bien pendant la pause avec Adrián Mateos, Sergi Reixach et Sergio Aido. Pas la pire triplette.

Un programme de tournois déjà établi ? Concentration sur les gros buy-ins, grind sur les High Roller de l’Aria ? D’autres types de tournois ? « Cela dépendra de mon run, si je passe des Day 1 ou pas. Je regarderai chaque jour quelle est le tournoi le plus cher, et je jouerai ».

Première vibration

Bally's

Sous le regard de Robert Varkonyi et Greg Raymer, les cinquante survivants de ce 2 500 $ reprennent le combat.

Pour aujourd’hui, c’est un Day 2 d’un 2 500 $ sur lequel est engagé l’Espagnol. Après une tentative non fructueuse dans le 100 000 $ Bounty, Adrian a jumpé sur ce premier tournoi middle buy-in. 752 joueurs sur la ligne de départ et après un jour de combat, ils étaient 113 à pouvoir encore rêver des 320 000 $ promis au vainqueur. Et notre Team Pro s’est même idéalement positionné.

Whatssap Mateos

Le premier brag du festival dans le Chat Whatsapp du Team est signé Mateos

« Le D1 s’est vraiment très bien passé, raconte Mateos. J’ai monté plus de 400 000 jetons sur une moyenne à 250 000. Et le D2 a continué sur les mêmes bases. J’ai gagné plein de pots, dont un gros coup contre Bill Klein qui m’a propulsé chipleader ».

Après un open A5, l’Espagnol trouve deux clients dans les blindes en la personne de Tim McDermott et Bill Klein. Flop 976, c-bet chérot 45 000 du Madrilène, call de Mc Dermott et tapis chez Bill Klein pour 245 000.

Re-shove d’Adrian qui isole son adversaire, également sur un tirage, un peu moins puissant. Son 83 ne trouvera aucune amélioration sur la turn et la river et Mateos passe le million de jetons. Et même le million et demi après que ses deux as aient achevé les deux neuf de Stéphanie Dao.

Malheureusement, la Máquina a pris quelques bâtons dans les roues sur les derniers niveaux. « J’ai perdu deux gros flips, pour des pots à 90 et 50 blindes ». 650 000 pour Mateos, toujours au-dessus de la moyenne, à 50 left de cet event numéro 2.

Triplette Espagnole

Le numéro 1 de la All Time Money list espagnole, assis à côté du numéro deux, sous le regard du numéro 4. ¡ Vamos tios !

Seiver

Scotte Seiver a déjà croisé le fer plusieurs fois avec notre Team Pro, sans trop de succès pour l'instant. L'Américain possède pour l'instant le même stack que l'Espagnol.

Pour barrer sa route, Scott Seiver est dans sa diagonale, les compatriotes Sergio Aido et Sergi Reixach sont situés à sa droite et à sa gauche, Chris Hunichen figure parmi les chipleaders sur la table voisine, Jan Bednar, David Benyamine et Steve Zolotow sont dans le coup. Le casting est beau, le tournoi aussi. Rien d’étonnant, nous sommes au WSOP et nous allons suivre avec attention le parcours de notre champion espagnol. ¡ A por Ellos !

Le Peters Express en quatrième vitesse

Event 2 - 100 000 $ High Roller Bounty

Une table finale réglée en une heure et 26 mains. Cela suffit à David Peters pour remporter son 4e bracelet WSOP et plus d'un million de dollars.

Peters

Photo WSOP

1 166 810 $ de l’heure. C’est le tarif encaissé par David Peters pour s'offrir le 100 000 $ High Roller Bounty. Pour l’inauguration du spot télévisé, l’Américain n’a pas fait durer le plaisir, exterminant le « Final Five » en 26 petites mains pour s’offrir le quatrième bracelet de sa carrière.

Parti en deuxième position avec 90 blindes, le High Staker américain tient le chipleader Chance Kornuth dans son viseur (143 BB au départ). Derrière lui, Koray Alddemir, Dario Sammartino et Ali Imsirovic survivent comme ils peuvent, avec des stacks oscillant entre 9 et 18 blindes. Les trois derniers maillons ne tiendront pas longtemps.

Après huit minutes, le vainqueur du dernier Main Event est le premier à sortir. Chance Kornuth envoie 15BB au bouton pour mettre la pression sur les deux blindes, et Koray décide de jouer son tournoi en payant depuis la BB avec K2. C’est légèrement devant le J7 de l’Américain... Mais ça ne tient pas sur le flop 974cdh. Bye Bye Koray, qui se consolera avec un chèque de 249 693 $.

Dix minutes plus tard, Ali Imisrovic trouve un spot de 3-bet tapis avec KQ pour ses 15 dernières BB. Pas de chance, il s’empale contre deux as noirs dans les mains de David Peters. Au lit Ali, qui prend 350 158 $.

TF Peters

Dario Samamrtino profitera un peu plus longtemps du spot télévisé. 45 minutes de plus précisément, avant de léguer son stack à l’homme qui remporte presque tous les pots depuis le début de journée : David Peters. Open bouton de David Peters, 3-bet shove de l’Italien pour 22BB en grosse blinde et snap call de l’Américain qui tient deux valets. Son A8 ne trouvera rien. Sammartino à l’eau, avec une bouée d’un peu moins d’un demi-million de dollars.

Explications entre américains pour ce heads-up. David Peters a repris légèrement l’avantage devant Chance Kornuth. Avec plus de 100BB devant eux, les deux joueurs pourraient batailler quelque temps. 10 minutes plus tard, c’est pourtant terminé. Le croupier distribue deux Rois chez Peters, deux Huit chez Kornuth et les deux joueurs s’embarquent dans un duel de raise.

Open 3x 460 000 Peters, 3-bet 1 800 000 Kornuth, 3 900 000 pour David, et 5-bet tapis 12 millions pour Chance qui s’empale donc sur la premium adverse. Le flop 579 laisse un peu de suspens, la turn A laisse de l’espoir mais la river 7 valide la victoire. David Peters remporte le 100 000 $ High Roller Bounty pour 1 166 810 $, agrémentés que quelques KOs de 25 000 $.

TF Peters

Il ajoute un quatrième bracelet à sa collection, le deuxième en Live après sa victoire en 2016 sur un massif 1 500 $ pour 412 557 $. Les deux autres avaient été glanés en ligne, lors du Heads-Up Championship à 10 000 $ sur GG poker.com en 2020, puis l’année dernière lors du Lucky 7’s High Roller à 7 777 $.

« C’est une sensation géniale, surtout sur ce premier event du festival, le tout premier tournoi hors du Rio, commente le joueur devant les caméras de PokerGo. C’est un tournoi prestigieux, avec beaucoup de très bons joueurs. C’est énorme de prendre un quatrième bracelet sur ce tournoi. Il y a peu de joueurs qui atteignent ce chiffre. C’est un très, très beau départ pour ces Series ».

TF Peters

Celui qu'on surnomme le "Silent Killer" (l'assassin silencieux) a encore frappé, en faisant honneur à son surnom. Une poignée de main silencieuse, une joie mesurée au moment de rejoindre le petit rail formé par sa compagne et deux copains, après avoir terrassé en deux temps trois mouvements les meilleurs joueurs mondiaux. GG.

Bras de fer entre titans

Event #6 : 25 000 $ Heads-Up Championship

Dans un tournoi au casting frémissant, Joao Vieira défendait seul les couleurs du Team Winamax. Après deux longues batailles, le Portugais sort malheureusement au 2e tour, dominé par Christoph Vogelsang. Les deux seuls Français ont été éjectés d’entrée tandis que Phil Ivey montre ses intentions sur ces WSOP. 16 tauliers du circuit se retrouveront demain pour le 3e tour.

HU

Un concours de bras de fer entre mastodontes du circuit. Dans le coin « Purple » de la Ball Room Paris, 16 tables de deux joueurs, qui se regardent les yeux dans les yeux.

Les spectateurs ont droit à des affiches alléchantes. Dès le premier tour, le jeune impétueux Ali Imsirovic piège la légende Erik Seidel, Cary Katz renverse Scott Ball après être tombé à 5 blindes, Dan Smith punit Jake Daniels, Nick Petrangelo bute contre Chino Rheem, Farez Jaka calme le tout récent champion du 100 000 $ bounty David Peters...

Côté français, ça tourne mal. Julien Martini sort rapidement contre Anthony Zinno tandis que Yoh Viral le suit quelques minutes plus tard, défait par Bin Weng.

Naza valeureux mais malheureux

Dans cette ribambelle de stars, une étoile de la galaxie Winamax. Joao Vieira représente seul le W rouge, puisqu’Adrian Mateos n’a pas pu s’inscrire à temps, après son élimination du 2 500 $ (40e pour un peu plus de 6 500 $).

Tandis que les 31 premières parties ont rendu leur verdict, le Portugais est encore aux prises avec Kane Kalas. « C’est un des premiers High Staker, un joueur de la grande époque Full Tilt, aujourd’hui dans les fonds d’investissements » me précise le Portugais, qui connaît le CV de chacun de ses adversaires. L’Américain donne du fil à retordre à Naza, qui doit batailler pendant plus de 3 heures pour venir à bout de l’Américain.

HU Joao

Passé tout deux de super deep à shortstack, Joao boucle l’affaire avec un limp malicieux avec AQ. L’Américain envoie la boite avec 78, c’est payé, et la meilleure main tient sur le board AJ258.

Un premier tour de passé, mais puisque Joao Vieira est le dernier qualifié, il ne dispose que de cinq minutes pour souffler avant le deuxième match. Et c’est un sacré client qui se présente face à lui.

Vogelsang

Cette capuche est bien connue sur le circuit High Stakes. Elle cache le visage de Christoph Vogelsang. L'Allemand n'a presque rien mangé de sa salade. En revanche, il s'est gavé des jetons de Joao Vieira.

La bataille n’est pas moins longue. Encore une fois, la table du Portugais est la dernière à jouer sur ce deuxième round. Mais cette fois, la chance tourne le dos à Naza. Dominé de bout en bout par un Vogelsang inspiré, Joao ne trouve aucun spot pour renverser la vapeur. Dans un pot 3-bet, il envoie deux pralines sur le board 2562 avant de check-fold sur la river 8 suite au tapis de l’Allemand.

Dans un autre spot, Joao opte pour l’overbet sur un board K3382, sur lequel Vogelsang réplique par un raise x2,5. A chaque fois, les jetons se dirigent vers son opposant. Tombé à 6 blindes, il rendra les armes après deux heures de résistance sur une rencontre J10 vs AK.

Beaucoup de fair-play entre les deux hommes qui s’arrêtent quelques minutes après la partie pour discuter entre amis.

Vogelsang

« J’ai vraiment rien touché de ce heads-up. Tu l’avais alors sur ce 25628, demande Naza ? - Tu sais, je n’aime pas dire mes mains et je n’aime pas mentir non plus, répond l'Allemand. Mais je peux te dire que j’ai run très hot.

Une franche poignée de mains, puis Christoph Vogelsang s’en va reprendre des forces, avant d’affronter demain son compatriote champion du monde Koray Aldemir. Côté Naza, l’heure est aussi au repos, avant de repartir à l’assaut sur le 25 000 $ NLHE dans deux jours.

Ivey toujours en patron

On signalera également la démonstration Phil Ivey. Déjà inspiré sur le 100 000 $ bounty, où il a atteint l’argent avec une honorable 7e place, Phil Ivey montre que sa présence irrégulière sur le circuit n’a entamé en rien sa compétitivité au plus haut niveau.

Ivey

Phil Ivey en démonstration face à Jonathan Jaffe

Tombé face au redoutable Henri Puustinen, l’un des meilleurs joueurs du monde en format HU, Phil n’a besoin que d’une petite heure pour prendre la mesure du scandinave. Il faut dire qu'Ivey n'est pas malhabile non plus dans ce format. L'année dernière, il remportait déjà un 25 000 $ Heads-up face à Patrick Antonius, sur le même genre de tournoi, mais en ligne, pour 400 000$ de gains.

Au deuxième tour, Phil fait face au triple bracelet WSOP Jeremy Ausmus, sacré encore lors de la dernière édition. Cette fois, il a besoin de deux heures pour régler l’affaire.

Sur un board A258J, Phil Ivey laisse bluffer son opposant qui envoie le tapis avec une joli merguez K3… Quand lui tient les nuts K6. Merci, au revoir et à demain pour le 3e tour face à Kevin Rabichow, tombeur de Daniel Negreanu, puis du streamer japonais Masato Yokosawa.

Dans les duels de colosses, on notera la victoire de Koray Aldemir face à Mikita Badziakousiki, d’Anthony Zinno sur Chris Brewer ou encore de Sean Winter sur Chino Rheem.

Foxen

Aussi sympathique que redoutable, Alex Foxen rigole avec Isaac Kempton avant de lui prendre tout son stack.

Qualification également de Dario Sammartino, Alex Foxen, Chance Kornuth, Jonathan Jaffe, Dylan Destefano, John Smith, Matthew Gonzales, Patrick Kennedy et William Stanford.

Les affiches des 1/8e de finale :

Dylan Destefano - John Smith Kevin Rabichow - Phil Ivey Sean Winter - Matthew Gonzales Christoph Vogelsang - Koray Aldemir Chance Kornuth - Patrick Kennedy William Stanford - Dario Sammartino Alex Foxen - Dan Smith Anthony Zinno - Jonathan Jaffe

William Stanford

Une tenue déconcertante peut déstabiliser votre adversaire. Ca a marché pour William Stanford, l'invité surprise de ces huitièmes, qui tentera de prolonger son parcours de rêve face à Dario Sammartino.

Foxen Smith

Puisqu'il a gagné rapidement sa partie, Alex Foxen prend le temps d'observer son futur adversaire, le vainqueur du match Smith - Bujtas, qui tournera en faveur de l'Américain.

Rendez-vous à partir de 14H heure de Vegas pour la suite de ce tournoi des titans. Les gagnants seront assurés de 75 000$, les perdants, eux, repartiront bredouille. Et le grand vainqueur prendra plus d'un demi-million. Pour les plus curieux, retrouvez le tableau complet du tournoi ici.

Pay-out :

1er : 509 717 $ 2e : 315 029 $ 3-4e : 193 047 $ 5-8e : 75 045 $

HU

Scott Seiver mène une finale cinq étoiles

Event #3 : 2 500 $ Freezeout NLHE (Table finale)

Le champion américain est en tête d’affiche et du chipcount du premier tournoi middle buy-in du festival. Mais plusieurs grands noms du poker tenteront de lui barrer la route vers un 4e bracelet.

Seiver

Après un tournoi réservé aux employés et un tournoi réservé aux énormes bankrolls (le 100 000 $ Bounty), nous tenons la troisième grande finale de ces WSOP. En comparaison avec les deux premiers cités, ce MTT semble empreint d’une certaine normalité. Un tournoi open, un field large de 752 unités, un buy-in ni trop faible, ni trop élitiste bref, un tournoi WSOP comme on les aime.

Ce tournoi a vu le premier deep run d’un de nos Team Pro Winamax. Chipleader peu après l’entame du Day 2, Adrián Mateos a finalement échoué en 44e position, pour un gain de 7 448 €. Après deux flips perdus, l’Espagnol est redescendu en dessous du tapis moyen, avant de pousser ses 25 dernières blindes en re-steal avec deux sept rouges. Scott Seiver décidera de le payer avec deux huit noirs, qui tiendront malgré trois cœurs au flop.

TF

Quelques heures plus tard, ce même Scott Seiver bouclait la journée dans la peau de chipleader. Rien de surprenant tant on connait le talent du garçon. Il a notamment enchaîné trois éliminations sur la fin de Day, avec deux rois contre As-Dame, deux neuf contre As-4 et un flip remporté face à Shaw Daniels pour s’envoler dans le ciel du tournoi.

Avec un stack légèrement dominant d’une soixantaine de blindes au départ du Day 3, Scott continue d’appuyer sur l’accélérateur. Il ouvre de nombreux pots et trouve les bonnes décisions, à l’image de ce petit hero-call contre David Goodman. Sur un board 679AT, il décide de call avec son K6 après trois séries de check dans un pot 3-way. Derrière, il laisse encore Goodman bluffer contre sa top paire sur un board K2T64 pour passer la barre des 8 millions de jetons.

Seiver

Rien n’est joué cependant pour le champion américain qui doit faire face à une sacré concurrence. Ce tournoi au field pourtant massif a accouché d’une finale au casting magnifique. 2 autres champions du monde pour accompagner Scott Seiver : Le vétéran Steve Zolotow, vainqueur de l’un des seuls tournois de poker chinois en 1995 pour 112 000 $, et du 3 000 $ Pot Limit Texas Hold’em en 2001.

Zolotow

Steve Zolotow tentera de faire parler son expérience pour décrocher son troisième bracelet

Nick Schulman aussi collectionne les bracelets en variantes : Double vainqueur de Deuce to Seven Championship, champion de PLO8 Championship en 2019, il pèse plus de 14 millions de dollars de gains sur le circuit.

Schulman

À l'instar de son compatriote Scott, Nick vise un quatrième bracelet sur cette table finale.

C’est juste un de plus que son voisin Sergio Aido. Malgré son palmarès ébouriffant, l’Espagnol vit là sa première table finale WSOP, embusqué avec un stack de 4,5 millions de jetons.

Aido

Pas de Mateos, mais Sergio Aido pour représenter le clan espagnol, en quête de son premier titre WSOP.

Dans sa diagonale, le taulier Chris Hunichen, champion Super high Roller Bowl Online, finaliste High Roller WPT, High Roller PCA, ou du Party Poker Millions Nassau. Voilà le genre de calibre qu’on trouve à cette table.

Hunichen

Pour compléter le casting, l’Anglais Lewis Spencer, top reg online sponsorisé DTO Poker et 20e du dernier Main Event WSOP, Alexander Farahi, 3e du Millionaire Maker 2017 pour plus d’un demi million de dollars.

Au moment où je termine ces lignes, l’Indien Aditya Agarwal est le premier éliminé de cette finale, toujours dominée par Scott Seiver. 8 joueurs pour 320 000 $ et un bracelet WSOP. GL messieurs !

Bracelet

La grande foire du Omaha 8

Event #7 : 1 500 $ Omaha 8 or Better

Grosse affluence sur l’un des variantes préférées des amateurs américains… Et du couvreur français qui a été envoyé par Winamax. Quelques stars brillent au milieu de ce large field, auquel est venu se frotter un de nos Team Pro.

Salle O8

Déjà plus de 1 000 joueurs dans ce field, 200 de plus qu'en 2019 et 450 de plus que lors de la dernière édition.

C’est une variante peu connue de nous autres Français. Si de nombreux joueurs se sont mis au Pot Limit Omaha, peu d’entre eux se sont essayés à sa version Hi-Lo. Et plus rare encore sont les amateurs de Limit Omaha Hi-Lo 8 or Better.

Mais au Etats-Unis, les gens sont fous de cette variante. Si vous vous rendez dans certains casinos adeptes de « mixed games », à l’instar de l’Orleans, vous trouverez des tables et des tables de cash games de LO8, pour toute sorte de limites. Et pourquoi est-ce que je m’attarde sur ce tournoi ? Parce qu’il est magnifique, parce que c’est un WSOP, et parce que c’est tout simplement l’une de mes variantes préférées.

Pour ne rien vous cacher, j’ai même passé mes deux premiers soirs de Day-off à grinder dans la poker room de l’Orleans. Et que ne fut pas ma surprise au moment de retrouver quelques têtes avec qui je jouais en cash games il y a de cela deux jours.

A 1 500 $ l’entrée, le tournoi attirent en effet de nombreux amateurs. Mais quand on est amoureux de variantes, le buy-in importe peu. Demandez-donc à tous ces high shaker qui se présentent aujourd’hui sur ce 1 500 $. On joue aussi pour le plaisir, pour la gloire, et pour aller chercher un bracelet WSOP !

Matusow

Un Mike Matusow dans un field WSOP ? Rien d'anormal. En revanche, un Mike Matusow calme, ça c'est étonnant !

Barry

Pas une star, une légende vivante du poker : Le vieux sage Barry Greenstein est présent dans la salle.

C’est par exemple ce qui pousse un David Benyamine, davantage habitué aux buy-ins à cinq chiffres, à s’aligner sur ce genre de tournois. Ou encore un Barry Greenstein, spécialiste du genre depuis plus de 30 ans. Quelques noms ronflants parcourent en effet ce field majoritairement composé de randoms américains.

Benyamine

Le meilleur joueur français de Omaha Hi-Lo n’est autre que la légende David Benyamine. On connaît son gout pour les parties High Stakes, on l’a vu sur les plus grosses parties télévisées en Hold’em, mais sachez que là où David se sent le plus à l’aise, c’est en Omaha 8.

C’est dans cette variante qu’il a notamment pris son bracelet en 2008, dans une catégorie de buy-in un poil supérieur, transformant alors 10 000 $ en 535 687 $. 3e du H.O.R.S.E (qui comprend cette variante) l’année dernière, 6e du Stud8/Omaha8 en 2007, 7e du 10 000$ Omaha 8 en 2019, 10e en 2016… Vous aurez compris que Benyamine est un des boss de fin de ce joueur. Et heuresmenet qu’il est là puisque je ne vois pas un autre Bleu dans ce field de près de 1 000 joueurs.

Glaser

Si vous avez un billet à mettre sur quelqu’un, mettez le sur cet homme ! Quatre titres WSOP (record pour un joueur britannique), tous glanés en variantes, dont deux conquis en Omaha Hi-Lo. En 2016, il faisait même le doublé en prenant le 1 500$ puis le 10 000$ du format. Voici Benny Glaser, l’un des seigneurs du Omaha 8. Pour en savoir plus sur cet homme, n'hésitez pas à checker l'article qu'on avait écrit lors de son dernier bracelet il y a six mois.

Kessler

Impossible de faire un tournoi variante au WSOP sans voir Allan Kessler. L’homme au 391 lignes Hendon Mob est un vrai passionné, à tel point qu’il anime quotidiennement les réseaux sociaux de ces informations et remarques au sujet de tous ces différents formats. Il a d’ailleurs frôlé le bracelet en 2005, terminant runner-up derrière Todd Brunson pour 132 bâtons.

Matt

"Hey, j'ai pas joué contre toi il y a deux jours à l'Orleans ?" me demande ce joueur en me voyant passer à côté de sa table avec ma carte média autour du cou. Matt Ithaca à l'œil. Ce random était assis deux sièges à ma droite et à raser le vieux gambler fou qui faisait tout et n'importe quoi. Avec ce qu'il a gagné, il a pu buy-in tranquille ce tournoi, pour passer des cagoulés de l'Orleans au WSOP du Paris.

Un W dans la foule

Un logo Winamax au milieu de ce field ! Si vous connaissez un peu le Team, vous devinerez vite de qui il s’agit : il n’y en a qu’un seul qui sait jouer à ce genre de jeu : Joao Vieira. Amateur de variantes, le Portugais a collectionné les ITMs dans tout type de format lors de la dernière édition. Il y a deux ans, il trouvait même un deep run sur ce même tournoi, terminal 37e pour un peu moins de 4 Buy-ins.

Joao

Hier, je jouais contre Christoph Vogelsang... Aujourd'hui, je joue contre Joe du Texas. Pas le même field en effet pour Joao Vieira, qui s'éclate tout de même tant qu'il y a des cartes et un bracelet au bout.

Mais au fait, comment se joue cette variante au nom exotique ? Tout est dans le titre. On nous sert quatre cartes, comme au Omaha. On joue pour la main haute et la main basse (la plus petite combinaison étant A-2-3-4-5, les suites ne comptant pas pour le « Low »), et le système de mises est le même que dans n’empote quel jeu de limites : Un montant pour le flop, le double sur la turn et la river, avec bien évidemment, des possibilités de relancer, de ce même montant. Je ne vous ai pas perdu ?

Le show Rabichow

Event #6 : 25 000 $ Heads-Up Championship (Day 2)

Deuxième tournée de un contre un entre tauliers du poker mondial. Une journée marque du sceau de Kevin Rabichow éteint Phil Ivey et expédie Dylan Destefano pour valider sa place en demi-finale. Il formera le dernier carré avec Christoph Vogelsang, Dan Smith et Dario Sammartino.

Rabichow

Le monde du poker scrute avec attention le retour de Phil Ivey sur ces WSOP. Il a beau avoir déjà gagné dix bracelets, le public aime voir ce joueur percer les tournois, pour faire parler sa magie sur les plus belles tables finales mondiales. Et bien ça ne sera pas pour cette fois !

Après avoir obtenu le min-cash sur le 100 000 $ Bounty, Phil Ivey bute sur Kevin Rabichow et fait la bulle de ce 25 000 $ Heads-up.

Ivey

Le champion américain s’est fait attraper par un move malicieux de son compatriote. Open 10 000 de Phil, 3-bet Rabichow 36 000 et les deux joueurs découvrent un flop QJ3. Check de part et d’autre et sur la turn 9, Rabichow envoie 27 000, payé par Ivey. La river vient 9 et cette fois, Kevin opte pour le check. Parpaing chez Ivey pour 75 000 et retour de parpaing de Rabichow qui place le check-raise tapis, pour un peu plus de 300 000 jetons (il couvre légèrement son opposant).

Mal de crâne chez Phil qui tank, une, deux, quatre, sept minutes, avant d’annoncer « call ». Kevin révèle son KJ pour une flush et Phil file vers la sortie.

Rabichow

Après s'être occupé du cas Ivey, Rabichow ne fait qu'une bouchée de Destefano.

Une petite demi-heure plus tard, Dylan Destefano se défait de John Smith. Tombeur d’Ali Imisrovic au tour précédent, le vétéran américain ne trouvera pas de troisième finale sur ce tournoi qui lui réussit si bien. Tout est parti sur un board 642. 55 chez Smith, 87dd chez Dylan, qui trouvera le 5 river pour faire quinte contre brelan.

Puisque les autre heads-up sont encore en cours, Kevin et Dylan sont les seuls joueurs à commencer leur quatrième round dans les temps prévus. Et avant même que les autres n’aient commencé, Rabichow achève son opposant pour rentrer à la maison avec son ticket pour les demis.

Open de Destefano 25 000, payé par Rabichow et le flop vient 982. C-bet 40 000 de Dylan, c’est payé. Sur la turn 5, Rabichow envoie son fameux check-raise : 335 000 sur 100 000, c’est payé (les joueurs compte 1 200 000 de stack de départ, contre 600 000 au tour précédent). River 2, tapis Rabichow pour 735 000 et call rapide de Destefano qui tourne son 42. Son tirage flush est devenu brelan, mais ça ne suffit pas pour battre le 67 de Kevin qui avait trouvé quinte sur la turn. Voilà une rencontre parfaitement négociée et Rabichow termine sa journée avec un tour d’avance.

Raibchow

Kevin Rabichow se lève après avoir terminé son HU, tandis que le heads-up entre Vogelsang et Sean Winter n'a quant à lui même pas commencé.

Smith

Trois autres matchs suivent dans la foulée. Tombeur d’Alex Foxen, Dan Smith enchaîne avec Jonathan Jaffe, qu’il abattra sur un gros flip AKsc contre 7cd après avoir grignoté un peu de son stack.

Sammartino Chance

Deux joueurs qui ont la banane avant de s'affronter en Heads-up. Les deux copains immortalisent le moment avec quelques petites stories.

Après un joli come-back contre William Stanford, Dario Sammartino retrouve son pote Chance Kornuth, tombeur de Patrick Kennedy. L’Italien prend l’avantage rapidement, mais le vainqueur du 100 000 $ Bounty revient bien… Avant ce set-up imparable. Deux valets chez Kornuth, deux dames chez Sammartino, pas de brelan et pas de Chance en demi-finale.

Sammartino

Malgré plusieurs frayeurs tout le long de son parcours, Dario Sammartino perce le tableau de ce 25k, deux jours après sa troisième place sur le 100 000 $ Bounty. Ma que bello run de italiano !

Vogelsang

Vogelsang remporte le duel entre Nazguls et complète le dernier carré de ce Heads-Up Championsip

Comme à chaque tour, Vogelsang est le dernier joueur à terminer son heads-up. Et comme à chaque tour, c’est lui qui a le dernier mot. L’Allemand se coltinera l’homme en forme Kevin Rabichow tandis que Dan Smith et Dario Sammartino en découdront de l’autre côté du tableau. Rendez vous de main à partir de 14H pour le dernier carré de ce Heads-up Championship !

Qualifiés pour les demi-finales :

HU

Kevin Rabichow (tombeur de Daniel Negreanu, Masato Yokosawa, Phil Ivey et Dylan Destefano) Christoph Vogelsang (tombeur de Benjamin Reason, Joao Vieira, Koray Aldemir et Sean Winter). Dario Sammartino (tombeur de Isaac Kempton, Cary Katz, William Stanford et Chance Kornuth). Dan Smith (tombeur de Jake Daniels, Laszlo Bujtas, Alex Foxen et Jonathan Jaffe).

Pay-outs :

1er : 509 717 $ 2e : 315 029 $ 3-4e : 193 357 $

Scott Seiver par quatre chemins

Event #3 : Aux termes d'une finale mouvementée, Scott Seiver s'impose sur le 2 500 $ No-Limit Hold'em pour 320 059 $ et un quatrième bracelet WSOP.

Seiver

Nouveau temps fort de ce début de festival. Après une finale épique garnie en swings et coups de théâtre, Scott Seiver remporte le 2 500 € No-Limit Hold’em. Le champion Américain achève Alexander Farahi dans l’ultime duel pour ajouter un nouveau trophée majeur à sa galerie exceptionnelle, bon pour 320 000 $.

King of the Swing

Parti chipleader, Scott a connu moult rebondissements durant les presque de huit heures de combat. Il prend d’abord le large avec quelques bons calls, puis enchaîne avec l'élimination de Lewis Spencer (7e pour 39 973 $) sur un 60-40. Vient ensuite ce run-out favorable avec 43 sur un board 742A5 face à Sergio Aido, qui parviendra tout de même à rendre sa paire d’as en mains sur la river.

Après la sortie de Nick Schulman (6e pour 53 296 $), Seiver va connaître un retour de bâton. Un premier gros call-muck face à Alexander Farahi qui trouvait "TPTK" river sur un board 455QK, puis Scott se fait prendre dans les griffes de David Goodman à plusieurs reprises.

3-max

Un 3-max acharné entre David Goodman, Alexander Farahi et Scott Seiver, qui s'échaneront tour à tout le chiplead pendant plus de deux heures.

A force de grind et d’agressivité, le POY WSOP online 2018 reprend les devants tandis que Scott poursuit sa descente. En 3-max, David tient même un avantage presque décisif après un joli raise river avec 106 sur un board 599103, qui fera encore call-muck Seiver.

C’est là que le futur vainqueur entame sa remontée. Un premier flip remporté avec KT contre 88 pour se remettre en selle puis un 30-70 crucial face à ce même Goodman pour revenir en tête de course. Son A9 trouve un 9 au flop pour abattre le AJ de David et Scott achèvera le grinder online un quart d’heure plus tard, avec deux dames rouges contre A10.

Scott ne lâchera plus le chiplead. Il enfonce Alexander Farahi avec quelques petits pots avant de trouver deux nouvelles dames qui feront encore mouche. Alexander ne trouve rien pour améliorer son A8 sur le board 95353 et Scott Seiver peut lever les bras !

Seiver

Appétit, camaraderie et voyage personnel

Cette victoire vient confirmer le retour en force de l’américain depuis les derniers WSOP. « Je ne jouais plus beaucoup de tournois ces dernières années mais la faim est revenue. J’avais envie de pousser un peu et jusqu’ici tout va bien », commente le joueur en sortant du spot télévisé. Le casting ébouriffant de cette finale ajoute un peu plus de saveur à cet exploit délicieux.

Seiver

« C’était très amusant de retrouver tous ces champions. Sur un buy-in à 2 500 $ avec un field si large, on s’attend à trouver beaucoup plus de visages inconnus en finale. Mais dès le 30 left, il y a fait des tueurs sur toutes les tables. Et certains de ces joueurs font partie de mes très bons amis. D’hier soir jusqu’à aujourd’hui, on n'a pas arrêté de blaguer, de vanner, de hurler… C’était très amusant. Au poker, il y a une compétition énorme quand on arrive à si loin dans ce genre de tournoi et pourtant, cela se mêle à un esprit de camaraderie. Cette table finale l’a encore montré aujourd’hui ».

Scott Seiver rejoint le groupe des quadruples détenteurs de bracelets, aux côtés des Zinno, Ben Yu, Amarillo Slim, Matusow, Mateos, Cada, Elezra, Baldwin et autres Stu Ungar. Un accomplissement exceptionnel, bien que Scott ne soit pas omnibus par les stats.

Seiver

« Pour moi, le nombre de bracelets est moins important qu’il pourrait l’être pour d’autres. Je le vois plutôt comme mon voyage personnel, aussi éculée que l’expression puisse paraître. J’ai passé des heures à travailler, des années à jouer ce genre de tournois et je suis heureux de voir que cela se transforme en victoires. Je ne suis pas du genre à me dire "j’ai passé le cap des quatre, maintenant visons les 20", je suis juste très heureux ».

À peine l’interview terminée, Scott s’en va célébrer sa victoire… Sur le 1 500 $ LO8. Le garçon est venu au WSOP pour jouer et cet énorme gain ne devrait pas le freiner dans son programme, bien au contraire. En NLHE comme en variantes, Scott assure qu’il va envoyer du volume. « Je cherchais cette victoire depuis longtemps, mais c’est devenu presque impossible de remporter un bracelet en Hold’em. Les fields sont devenus vraiment durs et ils sont si larges ! En termes de nombre de joueurs, les plus gros tournois de variantes correspondent au nombre des plus petits Hold’em. S’il y a un tournoi que je veux remporter par-dessus tout, c’est le 10k PLO High ». Le rendez-vous est pris.

Le tableau de ce 2 500 $ No-Limit Hold'em :

1er - Scott Seiver (USA) : 320 059 $ 2e - Alexander Farahi (USA) : 197 806 $ 3e - David Goodman (USA) : 139 193 $ 4e - Steve Zolotow (USA) : 99 483 $ 5e - Sergio Aido (ESP) : 72 233 $ 6e - Nick Schulman (USA) : 53 296 $ 7e - Lewis Spencer (UK) : 39 970 $ 8e - Chris Hunichen (USA) : 30 478 $ 9e - Aditya Agarwal (Inde) : 23 634 $

Le rendez-vous des prédateurs

Event #8 : 25 000 $ 8-handed

Au milieu d’un field galactique brille plusieurs étoiles du Team Winamax. Parmi elles, Romain Lewis file déjà à toute allure et rompt ainsi le mauvais sort qui l’empêchait de profiter un peu plus longuement de ces tournois princiers.

Une horde de monstres pokeristiques dans le coin « Purple » de la Paris Ball Room. 150 ogres du jeu ont pris place en ce début d’après-midi pour une explication entre mastodontes. Certains se sont déjà fait les dents sur le 100 000 $ Bounty et le 25 000 $ Heads-up, mais cette fois, la troupe est encore plus vaste.

Chance

Le tigre Kornuth a le coup de griffe facile en ce moment. Runner-up du 100 000 $, quart de finaliste sur le 25 000 $ Heads-up, Chance a la confinace et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.

Mateos

Ne vous aventurez pas si vous n’êtes pas armés. Ces prédateurs attendent au tournant chaque proie égarée. Dans cette meute de high stakers, quatre carnivores floqués du W rouge. Attendant cette partie de chasse avec impatience, Adrian Mateos, Joao Vieira, Mustapha Kanit et Romain Lewis ont commencé leur traque, avec diverses réussites.

Joao

Loin de trembler face à ce field, Naza est même content de retrouver les copains, à l'instar de son ami lusitanophone Yuri Dzivielevski

Mattern Kanit

Deuxième chance pour Musta, ici en bataille de blindes avec Arnaud Mattern. Les deux joueurs viennent d'ailleurs de voir Justin Bonomo s'asseoir juste dans leur diagonale.

Mustapha Kanit passe par la case re-entry après seulement cinq mains jouées. « J’ai tenté un bluff et je suis rentré dans une quinte… Mais c’était un bon bluff » commente l'Italien, qui a repris place dans le tournoi, à côté d’un certain Arnaud Mattern.

Romain Lewis vainc la malédiction

Quelques tables à sa gauche, Romain Lewis, lui, fait un départ du tonnerre. Après cinq minutes de jeu, le prodige Français possède déjà deux stacks de départ.

Lewis

Une réussite bienvenue, d’autant plus que Romain avait connu quelques mésaventures sur ce buy-in particulier. « Le dernier 25k que j’ai fait, à Monaco, j’ai tenu deux mains », se rappelle le joueur, qui avait déjà connu un bust sur le High Roller de Barcelone… Dès la première main. « C’était il y a longtemps » rassure Romain, qui ne fait pas trop cas de ce genre de dynamique. Il vient d’ailleurs d’inverser la tendance avec ce double-up rapide.

Open 2 500 UTG, Romain fait 8 500 derrière et au siège 2, une joueuse en SB fait 20 000. Payé par Romain avec A9hh et le tirage couleur arrive sur le flop J104. C-bet 15 000, payé volontiers. La turn vient K, 2-barrels 50 000, payé avec un peu plus de réserve. River 5, nut-flush, et madame envoie le tapis, pour un peu moins de 90 000 jetons. La dame tient deux beaux rois pour un brelan, mais aucune main ne peut battre la couleur de Romain, qui monte déjà à plus de 300 000 jetons.

Tout juste après son double-up, le bracelet tricolore est installé à une nouvelle table. Il y retrouvera des copains comme Chance Kornuth, récent runner-up du 100 000 $ bounty, Koray Aldemir le champion Main Event en titre, Alex Foxen ou encore Daniel Negreanu. En face de Joao Vieira, on a une triplette Sylvain Loosli, Jason Koon, Yuri Dzivielevski… Vous voyez le niveau du tournoi ?

Loosli

Yoh Viral

Sylvain Loosli et Yoh Viral viennent fonfler le contingent français, qui comptent pour l'instant quatre représentants.

Negreanu

Le grand feu chauffe la maison

Event #5 : 500 $ The Housewarming No-Limit Hold'em

Depuis trois jours, un tournoi gigantesque s’étale dans les salles du Paris et du Bally’s. Parallèlement aux divers tournois High Stakes, le Housewarming réchauffe l’atmosphère en permettant à la fois aux petits portefeuilles de rêver, et aux organisateurs de se tester.

Housewarming

C’est un vent chaud qui parcourt les allées de tables du Bally’s. Que dis-je c’est un vent chaud, c’est une tornade bouillonnante, une étuve, c’est une canicule ! A vue de nez, une bonne douzaine de milliers de joueurs ont participé à ce réchauffement. Un gros 3 000 au Day 1A, un petit 4 000 au Day 1B et sur ce Day 1C, ce sont déjà plus de 5 000 joueurs qui ont tenté leur chance sur ce grand tournoi introductif.

Il faut dire que le buy-in est démocratique : 500 $ pour prendre part au combat. La bataille durera trois jours, même si la très grande majorité des prétendants se font découper dès le premier jour, pour ne pas dire les premières heures. Pour dégraisser un field si large, une structure « boucherie » est en effet nécessaire. Les quatre Day 1 donnent lieu à de véritables carnages, avec environ un vingt-cinquième du field toujours sur pied en fin de journée. Les heureux survivants auront tout de même le droit à 40 minutes de blindes pour le Day 2.

Qu’importe la structure, pourvu qu’on ait l’ivresse : Ce Housewarming donne l’occasion à des milliers d’inconnus de vivre l’expérience d’un tournoi WSOP, avec le rêve d’une table finale qui pourrait changer leur vie. Les 5 millions de dollars garantis devraient être explosés une fois le Day 1D terminé. Je tablerai plutôt sur un 8 ou 9 millions de prizepool, ce qui devrait donner une première place à 1,2 million de dollars, peut être plus… Pour 500 d’investissement.

Housewarming

Évidemment, ce tournoi met la logistique à rude épreuve. Il faut contenir l’afflux de joueurs dans les allées du casino, fluidifier la circulation, les inscriptions, maîtriser les changements de table, les breaks, pouvoir compter sur des croupiers compétents…

Sur (presque) tous les points, les WSOP version Paris/Bally’s ont réussi leur pari. Sur les deux premiers jours, le traffic a été parfaitement géré. On notera également les migrations du field, déplacé de la Paris Ballroom jusqu'au Bally's pour rassembler tous les survivants dans un seul endroit. Les inscriptions et mises en place ont pris relativement peu de temps. C’est du côté des re-entry qu’il fallait se montrer un peu patient, avec une attente parfois d’une petite demi-heure, somme toute acceptable.

Migration

Nouvelle fonction des floors, qui doivent assurer la migration des joueurs en course en les menant du Paris jusqu'au Bally's.

Housewarming

Ce samedi, l’affluence déjà massive a encore augmenté, de près de 80%. Et nombreux sont les passants qui filmaient la file d’attente étalée au milieu de la Paris Ball Room. Étonnement, ce n’est pas pour s’inscrire, mais pour récupérer son stack qu’il fallait prendre son mal en patience. Mais l’excitation et la beauté du tournoi calment vite les impatients.

Housewarming

La grosse dizaine de milliers de joueurs s’étant déjà lancée a surtout pu profiter d’un tournoi énorme et d’une adrénaline qu’on ne peut trouver qu’au WSOP. Il suffit de voir les réactions des joueurs sur les double-up de fin de journée (qui surviennent à chaque minute, sur presque chaque table). Les randoms venus de toute l’Amérique et du monde entier semblent vivre le tournoi de leur vie, si bien que les hurlements, d’horreur et de joie, sont réguliers dans les salles de tournoi. Ça fait tout drôle quand, dans la salle d’à côté, les mecs du 100 000 $ encaissaient un bad beat proche bulle sans bouger un sourcil.

Encore aujourd’hui, des milliers de joueurs d’un 500 $ bataillent à quelques mètres du carré « Purple », ou 200 participants ont posé 25 000 $. Et chacun a ses vibrations. C’est aussi ça, la magie des WSOP.

Diaz vole entre les balles

Diaz

Coup après coup, Day après day, pinte après pinte, Volatile fait son trou dans ce Housewarming

Après les deux premiers massacres, 311 joueurs tiennent toujours debout (147 au 1A + 164 au 1B). Parmi ces héros, une large majorité de randoms américains… Mais aussi quelques soldats déjà connus pour leurs exploits passés. Vainqueur d’un bracelet Online l’année dernière, Justin Lapka a monté l’un des plus gros stacks du Day 1B (3 millions de jetons). Les doubles détenteurs de bracelet Eric Baldwin et Brandon Cantu ont également passé l’épreuve, tout comme Joao Simao, Kevin Gerhart… Et Guillaume Diaz !

L’oisillon du Team Winamax a parfaitement géré les nombreuses turbulences du jour pour gagner sa place au Day 2. Et il détient un stack plus que correct pour se défendre. Bon, ça fera que 25 blindes sur le niveau 30 000 - 60 000, mais ça reste au-dessus de la moyenne, légèrement supérieure aux 20BB.

Derrives surf sur Vegas

Quelques randoms français que nous nous ferons un plaisir de découvrir accompagneront notre Team Pro au Day 2. Parmi eux, j’ai rencontré, Alain Derrives. Originaire du pays Aixois, ce vétéran est revenu dix ans après son premier voyage. « On s’était régalé, mais ça demande du temps et du budget. Avec le Covid, on a pas pu venir les dernières éditions, mais cette année, c’était la bonne » raconte celui qui est venu avec son cousin, comme la première fois.

Derrives

Présent pour une quinzaine de jours, Alain n’a pas perdu temps. Un tournoi de poker par jour depuis son arrivée… Et quatre ITMs sur quatre !

« J’ai fait finale au Daily du South Point le premier joueur, j’ai dealé à trois sur le 150 $ des Golden Nuggets Series le 2e et un autre min-cash le troisième jour » détaille Alain, tout en rangeant ses jetons dans le bag, pour son 4e ITM. Il y en a même 2 195 000, l’un des Top 15 stack du jour.

Une petite dizaine de drapeaux français apparaissent sur les chipcount des Day 1A et B. On espère qu’ils seront rejoints par de nombreux autres aujourd’hui, afin d’avoir un bel escadron pour escorter Volatile dans sa migration vers le Day 3.

Pirault s’ouvre la route des High Roller

Event #8 : 25 000 $ 8-handed

Il n’avait pas prévu de s’inscrire, il s’est chauffé et il a passé une belle journée. Pour sa grande première sur un 25k, François Pirault monte trois gros tapis de départ et mène le trio de Team Pro qualifié pour le Day 2.

Au moment de se lever, François Pirault avait prévu de jouer un 500 € « turbish » avec des milliers de randoms. Au moment de se coucher, il a bag un joli stack pour le Day 2… Du 25 000 $ High Roller, aux côtés des plus grands noms du circuit. Mais que s’est-il donc passé ? Une histoire de chambre d’hôtel, de motivation et de stacking éclair.

Pirault

Pour comprendre l’histoire, il faut savoir qu’à chaque WSOP, Stéphane Matheu loue une chambre dans l’hôtel hébergeant l’événement, qu’il met à la disposition du Team pour qu’il puisse s’y reposer quand il le souhaite. Les hôtels et villas où logent les joueurs sont parfois à plusieurs kilomètres, et les breaks ne permettent pas de faire l’aller-retour pour une petite sieste.

Et bien c’est grâce au coach et cette chambre de repos que François Pirault atteint aujourd’hui le Day 2 de son premier High Roller.

« J’ai bust du 500, je suis allé dans la chambre et je devais remettre la clef aux gars qui étaient encore au Paris, explique On_The_Road. J’arrive dans la salle, je croise Romain et en observant sa table, je vois du récréa, plein de joueurs que je ne reconnais pas ». Ce field hétérogène met le grinder en appétit.

« Mon erreur au départ, c’est de ne pas penser à faire ce genre de tournoi, alors qu’il y a de la value. J’ai cherché du stacking auprès de mon réseau de grinders et en quelques minutes, j’ai réussi à vendre toutes les parts que je voulais ».

Très motivé à l’idée de jouer le plus gros tournoi Live de sa vie, en confiance après le soutien rapide de ses stackers, François se lance dans sa petite routine Live. Un moment d’isolement, une petite minute de méditation, et le grinder entre en piste.

« Je me rappelle pourquoi je fais ce genre de tournoi, que je suis là pour jouer mon jeu, peu importe si je peux bust dès la première main » détaille François, toujours aussi perfectionniste en matière de préparation. Place au jeu désormais, avec une table menée par un certain Stephen Chidwick juste en face de lui.

Sans peur et sans reproche

Pirault

L’ancien Top Shark monte vite des jetons. « J’ai placé un premier bluff qui m’a donné de belles vibrations. Ca open UTG, qui doit avoir 30BB, et je défends A4 en BB, avec un peu plus de 35BB. K84 au flop, il c-bet 1/3, je paye. Turn 7, il fait quelque chose comme 60%, je paye encore et ça vient river 5, qui complète couleur et quinte. Je sais que j’ai des leads dans ce spot, parfois même à tapis. Il reste un PSB, je fais all-in et mon adversaire fold rapidement ».

L’ascension continue. Avec 88, il propose un nouveau move couillu dans un duel High Jack contre BB. Open call et sur le flop 953, François décide de check. Check-check encore sur le J turn et sur la river 9, son adversaire bet un tiers pot.

« Il a parfois quelques petits valets qui font ça, mais souvent, c’est moi qui ai la meilleure main. Je raise 3,5x et il tank-call-muck ». Ses adversaires réagiront au raise de François. « Ha… Il est capable de faire ça ». « Oui, c’est un logo Winamax, il y a du skill » entend-on autour de la table.

Ils ont peut être déjà joué On_The_Road sur les rooms online mais impossible pour eux d’associer ce nouveau visage à un pseudo. En tout cas, François se présente à ce plateau High Roller en montant trois tapis de départ et demi, soit 525 000 jetons dans le sac avant d’aller se coucher.

Joao Vieira

Pirault sera escorté au Day 2 par deux collègues. Joao Vieira a passé un bon début de journée, grimpant lui aussi au demi-million avant de perdre quelques petits pots. Il reviendra demain avec 360 000 (36BB). C’est juste un peu plus qu'Adrián Mateos, qui a lui eu besoin de deux tentatives pour passer cette première épreuve.

Mateos Yoh

Adrián Mateos rejoint ses compagnons au D2. Il retrouvera ses deux voisins Yoh Viral et Jason Koon, avec qui il a tchatché toute la fin de soirée.

En revanche, pas de Romain Lewis, emporté dans un duel As-Roi contre les deux as de Byron Kaverman. Mustapha Kanit ayant rapidement double-bust, cela fait donc un trois sur cinq pour le Team, pour sept bullets envoyées.

Tout en haut du chipcount, Sergi Reixach a monté une tonne. 141 blindes pour l’Espagnol qui reviendra demain avec le costume de chipleader, avec 40BB d’avance sur son dauphin virtuel, Justin Young. Sam Grafton, Elky Grospellier, Cary Katz et Martin Stausholm complètent le peloton de tête, suivis de 88 survivants, sur un field de 229 joueurs.

Elky

Un stack de patron pour Elky qui a monté 75 BB pour le Day 2.

Martini

Martini a joué un flip à 900 000 jetons en fin de journée mais la pièce est tombée du mauvais côté. Il conserve tout de même une grosse quinzaine de blindes pour revenir dans la partie demain.

Trois Team Pro à suivre donc sur ce Day 2. Deux champions d’expérience et un jeune loup en train d’aiguiser ses crocs. François Pirault a passé le premier test, mais il sait que pour l’instant rien n’est fait. À confirmer demain.

Dan Smith, premier bracelet d’un grand champion

Event #6 : 25 000 $ Heads-up (Finale)

Après 3 heures de jeu, le High Staker américain règle son ultime duel face à Christoph Vogelsang pour remporter un tournoi rare, un demi million de dollars, mais surtout, son premier bracelet. Un accomplissement fondateur dans la carrière de ce déjà grand champion.

Smith

Photo WSOP

Les Top Regs des temps modernes sont parfois critiqués pour leur froideur. Certains les comparent à des machines, qui maitrisent chaque aspect du jeu, mais qui ne dévoilent pas leur intimité, leur émotion. Dan Smith fournit un exemple contraire.

Au sortir de sa victoire, l’homme apparaît tout retourné devant le quatuor de journalistes qui lui tend le micro. Dans ses mains, il tient ce qui fait rêver tous les passionnés de poker, qu'il soit amateur ou High Staker : un premier bracelet WSOP.

Smith

« Je ne suis pas une personne très sentimentale, mais aujourd’hui… Il s’arrête un temps, la gorge coupée par une montée d’émotion. Je me souviens par exemple de la table finale du One Drop, reprends le champion. Les gens parlaient du bracelet, je leur disais que j’étais concentré sur les 10 millions de dollars. Mais sur ce tournoi, tout était autour du bracelet. J’ai dû être chanceux pour l’avoir, mais je le prendrais comme ça ».

Dan Smith a beau apparaître au 8e rang de la All-Time Money List, son palmarès ébouriffant ne comptait en effet pas de titres WSOP. Des piques rouges, des trophées WPT, mais lorsqu’il s’agit des World Series, Dan se contentait jusque-là des places d’honneur. A six reprises, il échouait à la 3e place, notamment sur ce fameux Big One for One Drop, où il se consolait tout de même avec 4 millions de dollars.

Dan Smith profite de sa tribune pour mettre en lumière le projet Double Up Drive, un fondation caritative qui fédère les donateurs pour les connecter avec des organismes de charité.

Smith Double Drive

« Je suis très fier de ce que j’ai accompli dans le poker. Ce bracelet est un moment important, une case de cochée dans l’héritage que je laisse, mais je suis encore plus ému de ce que la communauté poker et moi avons accompli avec "Double-up Drive". Depuis 2014, nous avons levé 25 millions de dollars. Les organismes que nous avons soutenus ont pu sauver des milliers de vies. Je suis heureux que le poker soit mon vaisseau pour mener ce projet à bien ».

Bracelet prestigieux, Heads-up acharnés

Smith

Pour son premier bracelet, Dan Smith a su choisir son tournoi. Un buy-in princier, sur un tournoi rassemblant les meilleurs joueurs du monde, dans le format ultime du poker. Pour tracer sa route jusqu’en finale, Dan a dû écarter certaines des plus fines lames du circuit. Jake Daniels , Laszlo Bujtas, Alex Foxen, Jonathan Jaffe, Dario Sammartino, qu’il a notamment vaincu suite à un superbe come-back… Et enfin Christoph Vogelsang.

La terreur allemande a poussé l’Américain dans ses derniers retranchements,Un joli bluff avec Q5 dans un pot 3-bet sur un board 1010984 lui donnera un avantage de deux contre un.

Vogelsang

L’Américain revient dans la partie en trouvant une double paire turn sur un board 76382 qui fera call-muck son opposant… Qui revient dans la partie cinq minutes plus tard.

Limp de Vogelsang, check de Smith et 62A. Bet 100 000, payé par Smith qui check-raise ensuite sur la turn K. 930 000 sur 325 000, Vogelsang paie, puis cueille encore le bet 2 millions de l’Américain avec 96 pour un flush, quand Dan tenait… 82.

HU

Le match semble tourner en faveur de Vogelsang… Mais vingt minutes plus tard, c’est Dan qui soulève le trophée. Limp de l’Allemand, iso de Smith, tapis pour 22BB effectif et c’est payé par l’Américain avec 66. La pocket tient contre le A5 de son opposant et Smith reprend le lead.

Cinq minutes plus tard, même séquence et nouvelle balle de match. Limp Smith, iso Vogelsang, tapis-payé. Cette fois, c’est Vogelsang qui domine avec A10 contre A4 L’Américain trouve sa paire sur le flop 482, la turn 7 ne change rien et la river 3 lui offre son premier bracelet WSOP.

Vogelsang Smith

Beaucoup de respect entre deux grands champions. Mais ce soir, c'est Dan Smith qui réalise son rêve de bracelet WSOP.

Le tableau de ce 25 000 $ Heads-up championship :

1er - Dan Smith : 509 717 $ 2e - Christoph Vogelsang : 315 029 $ 4e - Dario Sammartino : 193 537 $ 4e - Kevin Rabichow : 193 537 $ 8e - Sean Winter : 75 045 $ 8e - Chance Kornuth : 75 045 $ 8e - Dylan DeStefano : 75 045 $ 8e - Jonathan Jaffe : 75 045 $

Pirault seul en scène

Event #8 : 25 000 $ 8-handed​

Des cinq Team Pro engagés sur ce tournoi, c’est celui qu’on attendait le moins. A l’approche de la bulle, François Pirault est pourtant le dernier survivant floqué du W rouge… Avec un stack plus que décent.

Pirault

Il a passé le premier test avec brio, il est désormais en train de confirmer. Pour son premier saut en High Roller, François Pirault réalise pour l’instant un vol parfaitement maîtrisé. Inscrit en dernière minute sur ce tournoi qu’il n’avait pas prévu de jouer, il a passé le premier jour avec un stack de 55 BB grâce à quelques bonnes values et bluffs bien sentis. Sur ce deuxième jour, il poursuit sa bonne trajectoire avec quelques petits pots gagnés pour se maintenir légèrement au-dessus de la moyenne.

« Ça se passe plutôt bien. Je suis tombé à une bonne table en début de journée. Il y avait tout de même Patrick Leonard juste à ma gauche, qui connaît très bien mon jeu, puisque c'était un de mes coachs, mais il a été éliminé rapidement, raconte le grinder, qui a connu une ascencion tranquille sur ce début de Day 2. J’ai touché quelques mains et gagné plusieurs petits coups, je n'ai même pas eu à jouer de gros pots, poursuit François, désormais installé devant 760 000 jetons… Et même près de 900 000 puisque deux minutes plus tard, On_The_Road avale le shortstack de son compatriote Yoh Viral.

Pirault

Open shove A10, re-shove AJ chez François et ça tient pour notre Team Pro.

On aurait préféré une autre cible, puisque le contingent s’est déjà considérablement réduit avec les éliminations en début d’après-midi de Julien Martini, Sylvain Loosli, Arnaud Mattern et Elky Grospellier… Mais il reste un autre membre pour représenter le clan bleu, pas vraiment inconnu de nos services, que je vous présenterai dès le prochain post.

Schindler

Pour l'instant, c'est Jake Schindler qui mène la danse, avec 1 725 000 jetons.

Eveslage Reixach

Beaucoup de jetons aussi chez Chad Eveslage et Sergi Reixach, tout deux aux alentours des 1 500 000, sur une moyenne à 800 000.

Le retour de la merguez

Event #8 : 25 000 $ 8-handed (Day 2)

En plus de François Pirault, un ex Team Pro se cache dans ce field prestigieux.

Deyra

Un bob qui passe aussi crème que sa couleur, un T-shirt manche courte et des lunettes rondes luisantes… Un homme se présente sur ce 25 000 $ comme s’il allait faire sa pêche du dimanche.

Mais attendez, ces traits du visage me disent quelques choses… Mazette ! Ivan Deyra est de la partie sur ce High Roller.

Sa présence au WSOP n’a rien de surprenant. En revanche, le voir cruiser dans une tenue aussi détente, légèrement plus. Il n’en est cependant pas à son premier coup d’essai. « J’ai du en jouer cinq ou six » précise l’ancien Team Pro, qui avait même atteint la table finale de l’édition Monégasque il y a déjà 6 ans, pour un peu plus de 100 briques.

Evidemment, le nom de l’ex Team Pro est associé à cette affaire qui lui avait causé bien des bricoles il y a de cela un an et demi. La merguez était grillée, mais pas de quoi cramer ni l’élan, ni le talent du garçon. En cavalier solitaire, il a poursuivi la grind avec succès, remportant même peu avant Vegas un énorme 800 $ sur GGPoker, pour plus de 160 bâtons.

Deyra

Si quelques uns de ses adversaires se demanderont qui se cachent derrière ces lunettes de soleil, les couvreurs et joueurs français ne se tromperont pas. Mais de toute façon, loin de lui l’idée de passer incognito. « J’ai travaillé le style du pêcheur. J’ai pris toute une série de bobs, celui-là, c’est juste pour les Day 1 ».

Ivan a en effet sorti un chapeau magistral pour ce Day 2. Son voisin David Peters lui a bien tapé sur la tête une ou deux fois, notamment dans un duel AK contre AQ, mais à quelques unités de la bulle, le bob coloré de Deyra illumine toujours le field de ce 25k. 20 blindes pour la merguez, en quête de son premier ITM sur les WSOP

Le coin des spécialistes

Event #10 : 10 000 $ Dealer Championship 6-max (Day 1)

L'un des plus rares et des plus beaux tournois du monde vient de commencer. Un rendez-vous aux règles et à l'atmosphère bien particulière, sur lequel l'un de nos Team Pro, tentera d'aller concurrencer les meilleurs joueurs de variantes.

Corner DC

À quelques mètres des six dernières tables du High Roller, une petite centaine de joueurs vient de prendre place dans l’autre moitié du coin « Purple » de la Paris Ball Room. On leur sert bien plus de cartes qu’à leurs homologues du HR, et les Hand Histories sont bien plus complexes à raconter : bienvenu dans le Dealer Choice Championship.

Le tournoi n’est pas moins relevé que dans le tournoi Hold’em. Mais les guerriers qu’on retrouve dans ce field sont d’un autre genre. Il manie aussi bien la hache, que l’épée, la lance ou le fléau d’armes. À l’instar d’un décathlonien, leur capacité à être bons dans toute une variété de discipline.

Cartes variantes

A chaque orbite, un joueur doit choisir la variante qui se jouera pour les six prochaines mains. Il doit pour cela choisir entre... 20 types de jeu ! 3 Hold'em (Limit, Pot Limit, No Limit), 5 Omaha (PLO, PLO8, LO, LO8, Big O), 3 Stud (Stud High, Stud8, Razz), 2 jeux de Draw No-Limit (Ace-to-Five et Deuce To Seven Lowball), et 7 jeux de Triple Draw (Ace-To Five, Deuce To Seven, Pot Limit Deuce to Seven, Badugi, Badacey, Badeucey)

Gorodinsky

Mike Gorodinsky, l'exemple du joueur de poker complet. Vainqueur du WSOP Poker Players Championship (le 8-game à 50 000 $)

En plus d’être bons, et plutôt riches, les joueurs qui s’alignent sur ce tournoi sont des puristes. Ils en ont exploré tous les formats possibles, expérimenté toutes les sensations que peuvent procurer le jeu, à deux, trois, cinq, sept cartes, révélées, partagées, tirées… Cet amour partagé pour les variantes les plus fantasques confèrent à ce genre de tournois une atmosphère unique et souvent très détendue, relativement à la tension et le silence de certaines parties de Hold’em High Stakes.

Les différents formats proposent parfois moins de variance et une concurrence plus établie qu’au NL Hold’em. Souvent, on retrouve les mêmes têtes aux stades les plus avancés du tournoi. Demandez-donc à Adam Friedman. Vainqueur en 2018, vainqueur en 2019, vainqueur en 2021, cet homme a réalisé un improbable triplé et pousser ce format de tournoi à un tout autre niveau. Cet homme est tellement respecté par les joueurs de variantes, qu’il a reçu les applaudissements de toute l’assemblée déjà présente, au moment de prendre place en table 129.

Adam Friedman

Le roi du Dealer Choice et triple tenant du titre Adam Friedman

Aujourd’hui, il croisera le fer avec Benny Glaser, qui lui aussi collectionne les bracelets de variantes. Quatre pour être précis. Deux également pour Mike Wattel, vainqueur en Omaha8 et Stud High, une variante où son voisin David Williams tient également un titre WSOP.

Benyamine

Un gros buy-in WSOP en format variante ? Voilà comment parler à David Benyamine. Le Français démarre fort en prenant déjà le chiplead avec un peu plus de deux stacks de départ.

Elezra

La légende Eli Elezra est au rendez-vous

Negreanu

Daniel Negreanu raffolle aussi de ces variantes fantasques. Mais pourquoi cet ordinateur ? Ne se rappelerait-il plus de certaines règles ? Du tout, le Canadien est tout simplement en train de multitabler avec les deux tournois WSOP Online du jour, à 500 $ et 5 000 $. En No-Limit cette fois.

Sur toutes les tables, vous verrez des multiples détenteurs de bracelets « Mixed Games ». À l’instar du Poker Players Championship, nous tenons là l’un des plus beaux tournois du monde. Je ne vais pas vous proposer un coverage heure par heure, puisque malgré mon amour des variantes, je ne comprends moi-même rien à certain format (et sans vous offenser, la grande majorité d’entre vous serait complètement perdu). Mais puisque nous avons dans notre Team un amoureux des variantes, c’est avec grand plaisir que je suivrai les péripéties de Joao Vieira sur ce Dealer Choice Championship !

Brewer et l’Amérique dominent le High Roller

Event #8 : 25 000 $ 8-handed (Day 2)​

Non content d’avoir éliminé notre dernier Team Pro, Chris Brewer a enchaîné les éliminations pour boucler la journée dans le costume de chipleader. Il emmène dans son sillage un Top 15 très largement composé de joueurs locaux.

Brewer

« Je suis Don César, qui s’en revient des Amériques… Où j’ai vu beaucoup d’Américains » déclarait Yves Montand dans un célèbre film de Gérad Oury. À ma connaissance, l’acteur Français ne s’est jamais présenté sur un tournoi des World Series. Pourtant, son commentaire évoque avec une justesse troublante la fin de Day 2 de ce High Roller à 25 000 $.

Certes, les Américains sont les plus nombreux sur la ligne de départ. 70 sur les 107 joueurs revenus ce dimanche, très précisément. Demain à 13H, ils seront 12 sur 15. De 65%, nous sommes passés à 80%… Et encore, les deux seuls européens encore en vie occupent les deux dernières place du classement.

Chris Brewer a largement participé à ce gonflement des statistiques. En grande forme, le High Staker de Vegas a barré la route de nombreux concurrents, sans vraiment se soucier de leur origine, mais plusieurs étrangers ont subi les foudres de l’Américain.

Brewer

François Pirault pourra en témoigner. Au retour du dinner break, Chris a délivré le call fatal, pour achever précipitamment la route, jusque-là très bien tenue, de notre Team Pro.

Open d’On The Road UTG +1 KJ avec 25 blindes devant lui, payé par le bouton ainsi que par Brewer en BB. Le flop vient 7QA et le Français c-bet 1/3 avec sa ventrale, prêt à envoyer des parpaings. Il fera fuir le bouton, mais pas Brewer qui paye pour voir la turn 8.

François poursuit l’attaque. 2/3 pot envoyé, et Chris paye encore. K sur la river, François touche une paire certainement insuffisante et envoie la sauce. Tapis pour environ les deux tiers du pot.

Le 3-barrels du Français plonge Chris dans long tank. Il pose tout de suite toutes ses cartes « Time Bank » au milieu et réfléchit en observant son adversaire. Il attendra quatre bonnes minutes avant de poser le jeton du call. Son AJ est bon, Chris met fin au premier High Roller de Pirault. Et s’envole dans les hauteurs du chipcount.

Pirault

« C’est assez rare que je sorte sur un bluff comme ça, mais je suis content de voir que je peux faire ce move sur ce genre de tournoi, commente François après son élimination. J’ai un petit regret sur le sizing turn. Je pense que je dois faire un peu moins cher, pour avoir plus de "fold equity" river ».

Joli parcours tout de même du Français qui prend 44 459 $. Une jolie somme, surtout quand on sait qu’il n’avait pas prévu de jouer ce tournoi. ITM validé aussi pour Ivan Deyra, qui a serré les fesses avant la bulle pour obtenir le min-cash à 40 briques.

Désormais big stack, Chris Brewer déroule toute la fin de soirée. Il élimine Daan Mulders qui, comme lui, avait trouvé double paire au flop sur un board A873, puis enchaine en s’offrant le scalp de Bran Rast, sur une rencontre KK contre 77. Pour terminer la soirée, il avale le shortstack de David Miscikowski sur un 70-30 pour être le seul joueur à passer la barre des 5 millions de jetons.

Eveslage

Chad Eveslage suit de près son compatriote, avec lui aussi près de 50BB.

Schusten

Brekstyn Schusten reviendra au Day 3 avec 45BB le 3e plus gros stack provisoire.

Chad Eveslage flirte également avec ce total, tout comme son compatriote Brek Schutten. Le trio tient à distance un peloton où l’on retrouve Josh Arieh, Dan Colpoys, Justin Young ou Byron Kaverman. Vous l’aurez compris, les Américains dominent le field. Tout en bas du chipcount, on retrouve tout de même le champion du monde Koray Aldemir, qui s’est gardé six blindes pour tenter le comeback.

Aldemir

Même chiploser, Koray Aldemir a le sourire. Le champion du monde en titre valide un nouvel ITM et tentera la remontée fantastique demain.

Pas de Day 3 en revanche pour Brian Rast, Joe Mc Keehen ou encore Alex Foxen, tous éliminés sur les deux derniers niveaux de la journée.

Pay-out :

1er : 1 415 610 $ 2e : 874 915 $ 3e : 616 047 $ 4e : 442 213 $ 5e : 323 730 $ 6e : 241 791 $ 7e : 184 324 $ 8e : 143 480 $ 9e : 114 094 $ 11-12e : 92 725 $ 13-14e : 77 056 $ 15e : 65 511 $

Naza chipleader du Dealer Choice

Event #10 : 10 000 $ Dealer Championship 6-max (Day 1)

Un W rouge tout en haut du chipcount d’un tournoi WSOP. Qu’il est bon d’écrire ce genre titre. Joao Vieira valide le premier chiplead du Team Pro sur une fin de Day en montant 7 tapis de départ sur cette épreuve de décathlonien.

Joao

« Si tu n’as pas joué un tournoi de “Mixed Games”, tu n’as jamais joué au poker ». C’est en ces mots que le Portugais évoque l'ambiance unique de ces tournois variante, particulièrement aux WSOP. « C’est la même chose sur les tournois de Stud, de Razz, et sur la plupart des parties jouées en Limit. Il y a une onde très chill, très détendue » poursuit Joao, qui sort d’une belle journée de grind et de discussions agréables.

La convivialité n’empêche pas la compétition. Dans ce rendez-vous de spécialistes, Joao vient passer du bon temps, mais surtout monter des jetons. Et il l’a plutôt bien fait puisque notre Team Pro termine tout simplement chipleader de ce Day 1, avec un stack énorme de 425 000 jetons, soit plus de sept tapis de départ.

Joao

Joao s’est propulsé dans les hauteurs du tournoi suite à une main de haute voltige face à celui avec qui il a discuté toute la soirée : le triple bracelet WSOP Jeremy Ausmus.

On joue alors en Pot-Limit Omaha et Joao open à 4 000 jetons au Cut-Off. Posté en grosse blinde, Jeremy relance à hauteur du pot, pour 14 500 jetons et les deux joueurs se retrouvent sur un flop A105.

C-bet 20 000 de Jeremy, payé rapidement par Joao qui voit la turn K. Ausmus poursuit l’agression et demande cette fois le Pot, pour un peu plus de 70 000 jetons. C’est presque la totalité du tapis de Joao qui, cette fois, prend trois, même quatre bonnes minutes pour analyser le coup. Il semble bien agacé par le move d’Ausmus, mais finit par pousser son tapis en dévoilant son KK94.

« Ah oui ! Brelan plus nut-flushdraw » réagit son voisin, un poil surpris par le tank du Portugais. - Je ne te voyais pas si fort, concède Jeremy en retournant son A7J8.

Joao Ausmus

Jeremy ne joue plus que la dame pour une ventrale qui ne viendra jamais. Joao remporte un pot énorme, qui le fait passer près des 250 000 jetons. Il poursuivra l’ascension toute la fin de journée pour terminer avec plus de 400 000, loin devant la mêlée.

« Face à certains joueurs, c’était un fold, analyse Joao. En face, il y a très souvent deux as ou quinte. Et contre top-set, je suis très mal. Il faut qu’il y ait des bluffs dans sa range, et c’est ce qui m’a fait payer ».

Benyamine

David Benyamine reviendra au Day 2 avec un joli stack équivalent à trois tapis de départ.

Seul Mike Gorodinsky, l’autre joueur au-delà des 400 000, est parvenu à suivre le rythme du Portugais. Dans le groupe de poursuivants, on retrouve Nacho Barbero, Jean-Robert Bellande, ou encore David Benyamine. Le Français a appuyé sur l’accélérateur d’entrée avant de se stabiliser sur la fin de journée, avec 173 000 jetons pour revenir au Day 2.

Pas de pay-out encore dévoilé, mais je peux vous confirmer que le field a déjà dégraissé de moitié, avec 60 joueurs encore en course sur le 113 partants. Et je peux également assuré qu’il n’y aura pas de 4e titre consécutif pour Adam Friedman. Le Dieu du Dealer Choice a été abattu par Mike Matusow sur un flip en No Limit Hold’em.

Firedman Matusow

Mike Matusow s'applaudit lui-même après avoir réussi l'exploit d'éliminer le triple champion en titre Adam Friedman

Fuchs

Carol Fuchs aux abois. La seule femme présente dans ce field est sortie rapidement, mais la joueuse a tout de même eu le temps de sortir son chien.

Voilà ce qu’il fallait pour faire connaître à Adam une première élimination en cinq ans sur ce tournoi. Rendez-vous demain pour le deuxième segment. Ce tournoi était déjà magnifique. On le trouve encore plus beau avec ce genre de chipcount.

Le ballet des High Roller

Event #12 : 50 000 $ High Roller

Tandis que le 25 000 $ se dirige vers la table finale, le 50 000 $ vient de débuter dans la zone du Paris réservé au High Roller.

Table de mastodontes

Les gros portefeuilles sont servis depuis le début de festival. Un 100 000 $ Bounty pour ouvrir le bal, un 25 000 $ Heads-up pour s’expliquer en un contre un, un full-ring du même montant dans la foulée et aujourd’hui, un 50 000 $ sur le même format.

Un beau package de tournois réservé aux mastodontes du circuit. À l’instar de Daniel Negreanu, Mikita Badziakouski, Cary Katz ou Alex Foxen, plusieurs d’entre eux n’ont pas loupé un seul de ces évènements. Une telle régularité signifie souvent une absence de résultats, auquel cas un Day 2 aurait pu leur épargner un buy-in supplémentaire.

Chance Kornuth fait tout de même exception à la règle, avec déjà deux ITMs en trois tournois, pour près de 800 000 $ encaissés. Le runner-up du 100 000 $ Bounty a su mêler le volume et la réussite. Il vient d’ailleurs d’entrer en piste sur le 50 000 $ avec l’ambition de poursuivre son départ canon, en allant cette fois au bout de son idée de bracelet.

Le Team Pro au boulot

Le casting du 25 000 $ était déjà ébouriffant. Que dire de celui du 50 000 $ ? Cinquante joueurs figurant parmi les plus grands joueurs du monde ont déjà pris place en ce début d’après-midi pour former des tables d’une douceur alarmante.

Table de mastodontes

Que diriez-vous d’une brochette Daniel Negreanu, Dan Smith, Andrew Lichtenberger (bientôt rempalcé par Alex Foxen), Christoph Vogelsang et Adrián Mateos ?

Table de mastodontes

Peut-être préfèreriez-vous celle-là ? Erik Seidel, faisant face au trio Stephen Chidwick, Dario Sammartino, Sergio Aido ?

C’est bien simple : huit joueurs appartenant au Top 10 de la All-Time Money List sont dans le tournoi, en attendant l’arrivée de Phil Ivey qui devrait sans surprise rejoindre les copains High Staker. Le seul manquant à l’appel n’est autre que le premier du classement, Bryn Kenney, sans qu’on ait besoin de vous expliquer pourquoi.

Adrian

Et nos Team Pro Winamax dans l’histoire ? Deux W rouges sont venus prendre part à cette petite sauterie entre légendes. Alex Foxen venait de s’asseoir à la table d'Adrián Mateos… Il vient d’être remplacé par le grand Mustapha Kanit !

Mateos

Qui vient donc rejoindre le copain Adri ? Musta est « in » dans ce 50k, deux sièges à gauche de la Maquina. Voilà qui promet de beaux duels bouton contre BB, avec Christoph Vogelsang dans le rôle de l’arbitre.

52 entrants au moment où j'écris ces lignes, 300 000 de stacks de départ, des niveaux d'une heure. On laisse nos deux costauds grinder tranquilles et on reviendra prendre des nouvelles dans quelques heures.