Qui sont les finalistes du Winamax Poker Tour ?
C'est aussi rare que réjouissant : tous les finalistes sont des non-professionnels ! Rendez-vous dimanche à midi pour le coup d'envoi
Jérémy Cauchard 36,9 ans, Pau (vit à Bordeaux) 44,3 millions (89 BB)
Il s'est emparé du bâton de chip-leader alors qu'il restait encore 50 joueurs : depuis, Jérémy Cauchard ne l'a plus jamais lâché, grâce à une belle collection d'éliminations, dont celle de Jad Beqqali en début de Day 3 sur un pot mémorable pesant plus de 20 millions. Agressif en diable, solide à chaque instant : aurait-on affaire à un professionnel ? Que nenni. "Je suis assureur, je travaille maintenant à Bordeaux", nous dit le Palois. Mais pour se rappeler ses premières parties de poker, il faut remonter au milieu des années 2000, quand il était tout juste majeur : voilà qui explique son expérience. "J'ai gagné le tout premier tournoi que j'ai joué", sourit-il, un poil nostalgique. "C'était dans un casino Tranchant. Ensuite, j'ai beaucoup joué sur Internet. J'ai adoré ça." Et Jérémy d'évoquer des victoires et deep-runs sur Winamax, Poker Stars... "Une fois, j'ai fait 19e sur le Sunday Million." Par la suite, Jérémy a bien été obligé de ralentir le rythme : sa vie professionnelle devait passer au premier plan. "C'est pour cela qu'aujourd'hui, j'aime bien les Expresso : c'est rapide ! Le poker, on a du mal à s'en défaire... Je n'ai jamais vraiment arrêté de jouer." Monter à Paris pour le WiPT, le projet s'est goupillé naturellement. "Depuis Bordeaux ce n'est que deux heures de trajet, et j'ai un de mes meilleurs potes qui habite ici." Sur la Grande Finale, Jérémy a re-entry sans succès le Day 1A. "J'ai enchaîné avec le satellite à 95 €. Ça m'a permis de rejouer le lendemain." Son succès est dû, selon lui, à son "respect des jolies cartes, et des 3-bets. J'ai eu l'occasion de gagner des gros coups contre des joueurs de la "nouvelle génération", qui 4-bets all-in avec des mains trop faibles." Lorsque l'on a autant de jetons, seule la victoire compte, n'est-ce pas ? Jérémy opine du chef. "Je me sens bien. J'avais un gros stack à la fin du Day 1, puis du Day 2..." En effet : il convient de terminer en beauté, d'autant que ce dimanche 17 mars 2024, Jérémy va célébrer ses 37 ans. Peut-être bien qu'il pourra couper le gâteau à l'aide de la plus célèbre épée du poker... - BenjoAdem Agoudjil - Qualifié sur Winamax pour 10 € 29 ans, Marseille 29,9 m. (60 BB)
Un grand sourire illumine le visage d'Adem Agoudjil. Le coup qu'il vient de gagner le propulse à la fois en haut du classement, tout en lui ouvrant les portes de la la table finale. Cette main, c'est celle qui élimine Clément Meunier : une paire de 9 tenant bon contre les 8, malgré l'apparition d'un troisième 8 au flop. "Quand le croupier retourne le flop, je n'étais vraiment pas bien. Heureusement qu'il a su se rattraper en mettant le 9 sur la quatrième !" Pour Adem, la découverte du poker s'est faite via des amis, qui l'ont invité à jouer un petit home game il y a cinq ans. Tout de suite, le Marseillais a accroché avec le jeu. Par la suite, il développera son plaisir dans les casinos autour de chez lui, signant quelques deep-runs entre deux shifts à la pharmacie de l'Estaque où il passe ses journées. Qualifié sur Winamax via un satellite à 10 €, Adem n'a pas vécu le début de Grande Finale rêvé. "Je suis rapidement tombé à 13 000, avant d'arriver sur une table où les gens faisaient pas mal d'erreurs. J'ai pu en profiter pour remonter petit à petit." Une belle remontada qui offrira au Méditéranéen sa place pour le Day 2 avec un gros stack de 700 000. "Au Day 2, c'est allé tout droit. Je ne suis jamais tombé bas, j'ai toujours réussi à manoeuvrer pour garder un tapis dominant. C'est ce qui m'a permis d'arriver au Day 3 avec 9 millions." Perdant la moitié de ses jetons sur un flip (As-Valet contre 99), Adem ne s'est pas laissé envahir par le doute. "Je me suis adapté, j'ai beaucoup foldé. J'ai été patient, et me voilà." Muni du deuxième plus gros stack, Adem est parfaitement légitime pour lorgner la victoire, l'épée, et les 170 000 € qui vont avec. - Phil AnthropikSunday Ogunjobi - Qualifié Freeroll Marseille 31 ans - Marseille 21,975 m. (44 BB)
Le dernier qualifié freeroll encore présent sur ce tournoi en est aussi l'un des, sinon LE principal animateur. Repéré très tôt par les caméras de Winamax TV sur l'étape de lancement de Marseille, Sunday Ogunjobi a ensuite tracé sa route avec une insouciance désarmante. Une fois son ticket à 500 € en poche, ce Phocéen d'adoption, ascensoriste dans le civil (réparateur d'ascenseur, quoi) est remonté sans aucun complexe dans la capitale, où il a passé la majeure partie de sa vie. Absolument pas intimidé par les lumières de la table télévisée, il n'a pas hésité à jouer des gros pots contre des pointures comme Hadrien 'ViensMonAgno' Gallois, avant de faire péter la bulle du Day 1A, bouclé avec un tapis conséquent. Tant de chemin parcouru depuis 2012, et ses premières parties online en freeroll sur Zynga Poker. Partisan d'un poker "au feeling", Sunday ne fait pas partie de ces joueurs "qui connaissent les maths" et "élaborent des plans en avance." Au lieu de ça, il va "essayer de varier les styles" en finale, profitant d'un tapis profond et d'une confiance en lui inégalable. "Je sais que j'ai pu dire des choses, un peu m'emporter après certains coups, mais je ne pense jamais à mal. C'est juste qu'à l'intérieur, ça bouillonne, il faut que je fasse sortir l'émotion. En tout cas, je suis le plus heureux ce soir." On le croit sans peine. S'il a déjà connu l'excitation de belles finales sur Winamax.fr, notamment sur "son" tournoi, le Sunday Surprise, qu'il a déjà dealé à trois, il n'y a rien de comparable avec l'idée de jouer pour 170 000 €. "Je me suis étonné moi-même." Tout en ne cessant jamais de nous étonner, nous. - FlegmaticKarim Lehoussine (France) 56 ans - Bondy (vit à St-Maur-des-Fossés) 20,1 m. (40 BB)
Voir Karim Lehoussine deeprun un tournoi live, c'est quelque chose d'habituel lorsqu'on suit de près les MTT parisiens. Même si son activité principale est celle de chef d'entreprise, dans le domaine du courtage en assurance, le joueur originaire de Bondy ne manque pas d'expérience cartes en mains. Ce n'est donc pas surprenant de le voir atteindre la table finale de cette Grande Finale, lui qui compte pas moins de 93 lignes Hendon Mob à son actif depuis 2008, dont quatre victoires. "J'ai commencé au poker fermé quand j'avais 18 ans, commence Karim. Puis j'ai repris en 2007/2008, grâce à l'émission de Patrick ■■■■■. Je jouais à l'ACF, au Gaillon, surtout en cash-game Omaha [variante où il a d'ailleurs réussi son plus gros score en tournoi live, 46 000 € gagnés sur un Side Event de l'EPT Barcelone 2011]. Aujourd'hui, je joue au Club Charron, et j'ai plus de sensibilité en cash-game qu'en tournois." Concernant le jeu en ligne, Karim confie qu'il sévit sur Winamax, "depuis longtemps. Je change de pseudo tous les six mois, je joue les gros tournois de PLO pendant les Series..." Durant cette Grande Finale, et après avoir terminé le Day 1A avec 290 000 jetons, pour ce qui constituait sa seconde bullet, Karim retient surtout une main : "Je 3-bet avec 7-7, et un joueur me suit. Le flop est venu 9-8-5, j'ai c-bet à 400 000, il m'a fait tapis pour 1,5 millions, c'était beaucoup de jetons à ce moment. J'ai tanké, tanké... Je ne le vois pas sur grand-chose, je paye pour tous mes jetons, et il retourne As-Valet. Ni As, ni Valet, heureusement. Le reste du temps, je n'ai fait que du grind." Karim a également assisté à ce qui est pour lui le plus gros bluff de sa carrière, et pourtant il en a vu d'autres : "C'est un coup avec un flop tout à pique, un joueur fait quasiment tapis en se gardant deux jetons de 1 000. Sur la river, son adversaire le met à tapis, il fold car il n'a pas de pique... Mais son adversaire n'en avait pas non plus !" Pour jouer cette finale, Karim ne se prend pas la tête : "On fera en fonction de la métagame, ça devrait aller." L'expérience, ce n'est en effet pas ce qui lui manque... - RootsahHugues Girard 36 ans, Paris (originaire du 92) 18,925 m. (38 BB)
Comme beaucoup de finalistes de cette édition 2024, Hugues Girard est de la génération dorée du milieu des années 2000, celle dont les héros se nommaient Patrick ■■■■■, Chris Moneymaker ou Jamie Gold. "J'ai beaucoup joué à cette époque, avant d'arrêter", dit celui qui a notamment remporté le Marrakech Poker Open en 2009, pour l'équivalent en dirhams de 95 000 dollars. "J'ai repris il y a un an. Pour le plaisir, et pour l'argent." Un redémarrage d'activité se faisant surtout online, avec un average buy-in de 80 € selon ses estimations. Hugues est de ces amateurs éclairés qui bossent activement leur poker, et font appel aux services de coachs. En parralèle, il nous raconte avoir été scénariste dans une vie antérieure - il se peut que vous ayez déjà regardé une série dont il a participé à l'écriture : Un Village Français, ça vous parle ? Il a depuis changé de voie : "depuis plus de deux ans, je suis prof d'histoire-géo dans un collège." Qualifié pour le Day 2 dès sa première bullet avec moins de 20 BB, Hugues retiendra un coup en particulier, du genre "qui n'existe pas." "Un joueur veut relancer mais il se trompe, du coup c'est un call. Moi, je le sens faible. Au bouton, je fais tapis pour 13 blindes avec Roi-10. Il tank, j'essaie de lui parler pour qu'il fold. Il paie avec As-10. Je fais quinte !" Depuis son retour dans le poker, Hugues a renoué avec la victoire, c'était au Club Circus le 30 décembre, sur un tournoi régulier à 675 €. Dimanche, il jouera pour la plus grosse première place de sa carrière, et pour vivre ce mélange de sensations que seul le poker peut procurer en quantité : "C'est stressant, et c'est kiffant. Ce soir il va falloir essayer de dormir !" - BenjoSidoine Pachot (France) 44 ans - Paris (vit à Achères, Yvelines) 16,2 m. (32 BB)
Parisien de naissance, Sidoine Pachot présente un profil qu'on connait bien chez les joueurs de poker de la capitale. Patron d'un bar (Le Scilicet, spot bien connu du quartier latin), il a commencé dans feu les cercles de jeux, après avoir découvert le poker "comme tout le monde, en regardant l'émission de Patrick ■■■■■. Ensuite, j'ai acheté les livres de Dan Harrington, et je jouais à l'ACF car je bossais sur les Champs-Elysées. Je faisais le 50 rebuys du vendredi, et le 500 du mercredi." Sidoine s'est aussi essayé au poker online : "Je faisais des Sit&Go, j'ai aussi fait une belle perf pour Full Tilt, pour 10 000 dollars. Je me suis remis au cash-game live à l'ouverture des clubs, et j'ai pris un coach pour Internet, Mathieu "lapoooonte", car c'est plus simple pour moi de jouer sur le Net avec mes horaires. Je suis aussi un gros joueur d'Expresso, en 25, 50 ou 100 €. Je suis déjà tombé sur un x100 sur un 50 €, mais je ne l'ai pas gagné... Pendant le confinement, je pouvais en faire jusqu'à 300 par jour. Mais mon kiff depuis le départ, c'est les MTT. Je profite que ce n'est pas encore la haute saison pour jouer ce tournoi..." Après avoir terminé le Day 1A avec 197 000 unités, il confie que sa progression sur cette Grande Finale s'est surtout faire à base de grind. Mais ce que Sidoine retient, c'est aussi "des gens cools. On se lie facilement d'amitié avec certains. Aussi, l'organisation est au top." Pour sa première grosse finale en live, Sidoine ne semble pas stresser outre-mesure : "Je m'en fous ! J'ai zéro pression. Je connais mes ranges, mais je ne joue pas GTO, avis aux commentateurs. Je suis là pour le kiff !" - RootsahCyril Belkebir - Qualifié Expresso Nitro 5 € 40 ans - Luxeuil-les-Bains (vit à Massieux, Ain) 12 m. (24 BB)
"C'est un truc de fou ! C'est incroyable" répète en boucle Cyril Belkebir. Le commercial franc-comtois n'arrive pas à se réveiller du rêve qu'il est en train de vivre les yeux grands ouverts. Son histoire a tout du conte de fées : il commence en décembre sur l'étape freeroll organisée à Grenoble. Eliminé plus vite qu'il ne l'aurait imaginé, il se met à suivre un autre chemin vers la Grande Finale. "Je n'avais pas prévu de jouer si je ne me qualifiais pas." Cela tombe bien : le KING5 fait son grand retour, avec ses objectifs à remplir chaque semaine. "Je me suis débanni des Expresso juste pour les faire. Je lance mon petit Nitro à 5 € et pan : la table avec le package apparaît, je réussis à le gagner." Pour celui qui réside aujourd'hui dans l'Ain, cela représente sa toute première excursion sur un tournoi payant, après quelques visites sur les parties gratuites du club Poker@Lyon. Le Day 1 de Cyril s'est déroulé sans trop d'accrocs, avec un stack grimpant à 300 000 - à peu près la moyenne. Un capital qu'il triplera dès la première heure du Day 2, avant que les choses ne se compliquent : cette deuxième journée s'achèvera dans les profondeurs du tableau. "Quand j'ai découvert A![](https://static.winamax.fr/img/poker/cards/diamond.gif)
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