Réconciliés autour d’une raquette
La soirée Pingathlon racontée par la rédac hispanophone de Winamax
Les collègues français du bureau de Paris ont bien profité des Jeux Olympiques cet été. Ils n'avaient que des superlatifs à la bouche. Très peu de bouchons, des transports en commun au poil, la sécurité assurée à toute heure... et pour ne rien gâcher, sur les terrains, le spectacle fut largement rendez-vous. Sauf... au tennis de table.Pensez-vous : des tables aux dimensions tristement règlementaires, un filet à la bonne hauteur, des raquettes banalement normales. Non, mes collègues n'étaient pas prêts à accepter de jouer au ping-pong des conditions aussi insipides. Ces incultes du CIO n'avaient-ils donc jamais entendu parler du Pingathlon ?
Le Pingathlon, c'est comme le 8-game : il faut être paré à toutes les éventualités
Des tables aussi trouées qu'un gruyère. Des filets montant jusqu'à la tête. Des claviers, gants et skateboards en guise de raguettes. Ça, c'est un vrai défi. Qu'ils essaient d'y gagner des médailles, les Chinois !
23 équipes ont pris part mercredi soir au side-event le plus étrange du WPO Bratislava. L'objectif était d'abord d'en finir le plus vite possible… afin de ne pas empiéter sur le temps dévolu aux bières, à la fête, et le reste. La compétition ne fut pas serrée, la rage de vaincre des grinders ne se transposant pas facilement sur ce terrain de jeu inhabituel.
On a quand même assisté à des coups de théâtre. Comme lorsque cette doublette équipée de claviers d'ordi a réussi à s'imposer face à un duo équipé de raquettes de badminton.
Le prix « Bjorn Borg » de la plus belle chevelure de tennisman ? On l'attribue à Pierre Calamusa et à sa coupe de chanteur glam des 70's. On ne sait pas s'il cherchait à rendre hommage à Tina Turner. Si jamais il voulait un jour changer de carrière, il pourra devenir son sosie officiel.Félicitations à tous les participants. Vous qui nous lisez et voudriez en être l'an prochain, un conseil pour se préparer : il n'y a qu'à fouiller un peu votre cuisine pour trouver des ustensiles adéquats. Un coup de perceuse dans la table qui prend la poussière dans le garage de vos parents, et c'est parti.
Le calvaire brésilien (et argentin)
Voici le récit d'un binôme un peu controversé : un Argentin et un Brésilien, tous deux membres du staff Winamax. Partout ailleurs, une telle union serait impensable. D'un côté, l'un va gueuler « Maradona est plus grand que Pelé ! ». De l'autre, on rétorquera « Chez nous on n'a pas besoin de se doper pour gagner. » Rien de tout ça au Winamax Poker Open… les deux ont porté le maillot. Enfin, pendant quelques minutes… ou plutôt quelques secondes.
L'amitié naissante entre les deux nations a failli se dissoudre, en une fraction de seconde. Que s'est-il passé. Voici leur histoire.
Valentino (community manager) en pleine forme (Photo : Poker Red)
Valentino, Argentin de La Plata, supporter de ses Estudiantes, est responsable de nos réseaux sociaux. Avec un passé presque professionnel dans le ping-pong (c'est en tout cas ce qu'il a juré), Valentino pensait que le Pingathlon serait un jeu d’enfant. Mais la vie est pleine de surprises, et lorsqu'il a choisi son partenaire brésilien, le destin lui en a réservé une de type amère.
Renato (couvreur) sur le point de rater un service (Photo : Poker Red)
Renato, le Brésilien (et auteur de ces lignes), a accepté le défi. Mais avec peu d'attentes. "Tu sais que je ne joue pas au ping-pong, n'est-ce pas ?", a-t-il prévenu en préambule. Premier match : défaite 7-0 en moins d'une minute. Valentino, expert en la matière, ne pouvait pas faire grand-chose : dans ce jeu, tu ne peux frapper la balle que si ton coéquipier y est parvenu avant toi. "Ah, boludo... ["ma couille ?" - c'est intraduisible, NDLR] C’est une honte", disait-il, incrédule. "Allons boire quelque chose."
Alors qu'ils se dirigeaient vers une dose d'alcool pour se détendre, un message de l'organisation est arrivé : "Où êtes-vous ? Il reste encore des tables à jouer !" Valentino n'en revenait pas. Le 7-0 l'avait marqué à vif. Et c'est exactement le même score qui les attendait sur le deuxième match. "Je n'y crois pas, mon ami. Marquons au moins un point !"
Visiblement frustré, le fan de Messi a décidé de noyer sa déception dans quelques verres de bière. Il restait encore trois tables à jouer, mais il flirtait déjà avec l'ivresse. À tel point qu'il ne s'est même pas rendu compte quand Josejo, un confrère, lui a collé une vingtaine de stickers dans le dos.
? Primera noche de Josejo en Bratislava, trolleando a diestra y siniestra. Y sin mirar a quien. pic.twitter.com/Dq6plcI3iR
— Winamax Póker (@Winamax_Espana) September 26, 2024
Résultat final ? On ne sait pas. On ne saura jamais. Évidemment, le Brésil et l'Argentine ne sont pas passés au deuxième tour... mais ils ont tout de même réussi à gagner une partie, et perdre avec honneur une autre (7-6). On a terminé mieux qu'on a commencé, mais très loin des espoirs initiaux de Valentino. "Au Brésil, ils ne savent pas ce que c'est une raquette. Je l'ai compris ce soir : ils ne connaissent que le football." Voilà comment Valentino encaissait avec philosophie son erreur : celle d'avoir voulu associer les deux grandes nations ennemies d'Amérique du Sud.
Ils n'ont pas remporté le titre... mais ont gagné une belle amitié. C'est une façon très cliché de conclure cet article, n'est-ce pas ? C'est ça, le Pingathlon : tu peux insulter ton ami, mais le lendemain, la vie reprendra son cours normal.
Article original par Antrodax & Renato P Adaptation par Benjo