Winamax Poker Open Bratislava 2024-Main Event - 1A

À jamais les premiers !

Main Event 500 € (Coup d'envoi du Day 1A)

Duran

À l'heure où j'allais difficilement rejoindre les bras de Morphée au son des cris sauvages des participants du tant attendu Midnight Deglingo, je me rappelais que c'était ma première fois à Bratislava, et seulement ma deuxième sur un event Winamax après le Sismix en mai dernier.

Comme sur tous les événements Winamax, le jour et la nuit s'entremêlent, on ne sait plus si on doit prendre un digestif ou se rendre au petit dej', on oublie facilement l'heure en allant tester les différentes activités proposées aux "festivaliers". Hier, en guise d'apéro, après une découverte furtive de la capitale slovaque, pour aller goûter quelques plats en sauce et rendre visite à quelques magasins de jeux de société, on a quand même testé les tables de 6-Max. Le "le tournoi à ne pas rater" pour n'importe quel couvreur, le Media Event, remporté par une ancienne Team Pro (sa deuxième victoire en carrière), notre collègue Céline "The B" Bastian, en charge des projets audiovisuels chez Winamax et toujours à l'aise avec des cartes en main. Pendant ce temps, les joueurs, les vrais, disputaient le Colossus ou le Day 1 du Battle Royale, un tournoi dont on connaîtra le dénouement aujourd'hui, et que vous pourrez suivre en stream avec PonceP et Flavien aux commentaires.

Duran_Calamusa

Aujourd'hui, place au tournoi que tout le monde attend dans les dédales du Banco Casino de Bratislava, le Main Event, dont le Day 1A a été lancé ce midi. Un shuffle up and deal timide en guise de préambule, parce que les joyeux fêtards n'ont pas tous réussi à se pointer à l'heure. Pas de stress, Mathieu Duran ne s'alarme pas : "La salle va se remplir tout au long de la journée". Au lancement, 77 joueurs sur l'écran de contrôle et quelques tables qui peinent à se lancer avec deux joueurs assis. Ma théorie, qui vaut ce qu'elle vaut, c'est que beaucoup de joueurs ont peur de commencer à jouer en 3-handed. Du coup, ils attendent que ça se remplisse. Mais comme les joueurs adoptent cette même stratégie, personne ne s'installe. Évidemment, au bout d'un moment, ils se rendent compte qu'ils vont rater un niveau de blindes et qu'il serait peut-être mieux de venir s'asseoir pour démarrer leur aventure sur le Main Event.

Pierre Calamusa

Pour ce shuffle up and deal, qui de mieux que Pierre Calamusa pour lancer les festivités. Ému, "LeVietF0u" revient sur ses dix ans au sein du Team et sur son amour des events Winamax, en remerciant les joueurs pour ses bons moments aux tables et en dehors. "C'est peut-être un peu égoïste, mais merci à tous pour ces moments de kiff et de bonheur sur ces events Winamax", lancera-t-il au micro. On se souvient que c'est sur un WPO (à Dublin en 2015) que Pierre avait frappé un grand coup après sa signature en s'offrant la victoire pour 70 000 € sur son premier événement Winamax en tant que Team Pro. On devrait voir Pierre rejondre Julien Sitbon au départ de ce Day 1. Le membre du Team est déjà

Main Event : le programme

Guenan_Calamusa_Choffardet

Gros morceau du festival, le Main Event se déroulera toute la semaine, avec un vainqueur couronné ce dimanche après une table finale à suivre en Streaming. N'oubliez pas que vous pouvez tenter votre chance jusqu'à vendredi soir sur l'un des 4 Day 1 proposés par l'organisation pour participer au tournoi.

Day 1A : mercredi à midi (niveaux de 30 minutes) Day 1B : jeudi à midi (niveaux de 30 minutes) Day 1C : vendredi à midi (niveaux de 30 minutes) Day 1D Turbo : vendredi à 19h (niveaux de 15 minutes) Day 2 : samedi à midi (niveaux de 35 minutes) Day 3 et table finale : dimanche à 12 h 30 (niveaux de 40 minutes)

La structure du Day 1A

Croupiers_Bratislava

Tous les participants commencent leur aventure avec 50 000 jetons en guise de tapis de départ. Un re-entry est autorisé sur chaque Day 1 et on attend de pied ferme les futurs auteurs du grand chelem, ceux qui auront réussi à mettre deux bullets sur chaque Day 1, pour les mettre en lumière dans ce coverage, avec leur consentement, bien sûr. Des niveaux de 30 minutes et 13 niveaux pour late reg, voici ce que les joueurs auront pour tenter de faire fructifier leur stack tout au long de la journée.

On connaîtra déjà dès ce soir tard les premiers payés de ce Main Event, puisque dès que le field sera réduit à 16,6%, on atteindra les places payées sur chaque Day 1 et la journée s'achèvera alors.

LEVEL SB BB BB ANTE
1 100 200 200
2 100 300 300
3 200 400 400
4 200 500 500
5 300 600 600
6 300 700 700
7 400 800 800
8 500 1 000 1 000
9 600 1 200 1 200
10 700 1 400 1 400
11 800 1 600 1 600
12 1 000 2 000 2 000
13 1 200 2 500 2 500
14 1 500 3 000 3 000
15 1 500 3 500 3 500
16 2 000 4 000 4 000
17 2 000 5 000 5 000
18 3 000 6 000 6 000
19 3 000 7 000 7 000
20 4 000 8 000 8 000

Main Event : le règlement complet

WPO Bratislava : historique

Martin Bartos

Martin Bartos, vainqueur de la précédente édition du WPO Bratislava
Année Inscrits Prize-pool Vainqueur Gain
2023 1 577 977 240 € Martin Bartos (Slovaquie) 100 000 €
2022 2 221 693 880 € Deivida Daubaris (Lituanie) 120 000 €

Jamais deux sans trois. Pour la troisième édition du WPO Bratislava, la nouvelle destination-phare des events Winamax n'a pour l'instant pas souri aux Français, avec la victoire de Deivida Daubaris (devant Adrien Guyon) en 2022 et de Martin Bartos en 2023, sur une table finale sur laquelle on retrouvait nos deux membres du Team Davidi Kitai (6e) et Leo Margets (7e).

Si vous voulez vous faire un petit revival sur les deux précédentes éditions du festival, n'hésitez pas à aller checker un peu nos coverages précédents. Prévoyez-vous une bonne tasse de thé et installez-vous confortablement, vous aurez quelques heures de lectures devant vous. - Tapis_volant

Coverage du WPO Bratislava 2022 Coverage du WPO Bratislava 2023

Pan fait la gutshot

Main Event 500 € (Day 1A)

Bratislava
Elle est là, tapie dans l'ombre, bien cachée sous une plaque d'égout, invisible au regard des passants qui ne se doutent de rien. Quand elle frappe, elle ne prévient pas. Et quand elle se décide à surgir, elle prend tout. Elle, c'est la gutshot. Elle vient de faire des siennes peu avant le premier break du Day 1A...

On est en table 50 et deux joueurs russophones s'affrontent sur un turn 4-4-2-Valet. Yarema (Ukraine) mise. Raman (Biélorussie) relance… et Yarema 3-bet pour 14 000. Quasiment un tiers du stack de départ de 50 000. Si Raman décide de payer, il y aura largement assez au milieu pour que le reste des jetons soit misé sur la rivière.

Et c'est exactement ce qu'il se passe : Raman complète, et après l'apparition d'un 3 sur la rivière, Yarema fait tapis.

Raman ne réfléchit guère longtemps. Après tout, la possibilité de re-entry lui sera offerte en cas de mauvaise décision, et son brelan trouvé au flop avec As-4 est loin d'être vilain.

Sauf que Yarema retourne… 6 et 5 dépareillés. Muni d'un simple tirage ventral, l'Ukrainien a montré les muscles sur le turn avec un semi-bluff gonflé… avant de trouver la fameuse gutshot rivière.

Il grind pour des couches, Manzone

Main Event 500 € (Day 1A)

Maxime Manzone
Dans la grande saga de la Top Shark Academy, le concours de recrutement du Team Winamax organisé durant plus d'une décennie, Maxime Manzone restera celui qui a fermé le ban. Au terme de la promo 2023 remportée par Estelle Cohuet (côté Espagne) et Maxime (côté France), Winamax avait en effet décidé de mettre à la retraite la vénérable opération, et d'introduire en remplacement un concours plus abordable, moins élitiste, la Team Pro Experience.

Top Shark, le Cannois ne l'est plus. Joueur de poker, il l'est toujours. Et c'est dès le mois de juillet qu'il avait remporté un satellite pour le WPO Bratislava. « J'étais sûr de venir », nous dit-il. « C'est un évènement à ne pas manquer. » Ceci étant dit, Maxime a pas mal ralenti son activité poker ces derniers temps. Ceci pour la plus merveilleuse des raisons. « On a accueilli notre deuxième enfant. Léo, une fille. Donc ces derniers mois, ce fut moins de poker, et plus de baby sitting ! »

Toujours installé aux alentours de Cannes, Maxime continue cependant de grind les grands évènements sur son ordi, en adaptant son rythme. « Sur les Series, j'ai peut-être joué trois ou quatre sessions. » En parallèle, il y a son job de technicien chez Free, qu'il n'a jamais quitté, même au milieu de l'œil du cyclone que fut la Top Shark. Et puis, il y a donc ce foyer qui vient de s'agrandir. Maxime ne s'en cache pas : « C'est un peu un rythme de fou ! Cela demande beaucoup d'attention et d'énergie. »

Durant ce WPO Bratislava, qu'il dispute en compagnie de frère Matheo, Maxime va tenter de monter une bankroll pour l'achat de couches. Mais l'objectif premier sera bel et bien de souffler un peu. « Ha ça, oui : je suis en détente absolue ! »

Du Tripot au WPO

Main Event (Day 1A)

Catherine Ganoux

Catherine Ganoux dispute son premier WPO Bratislava et arbore une petite veste aux couleurs de son club de cœur, le Tripot Hold'em Club, un club de poker associatif à Lyon. Malheureusement, elle me raconte qu'une grosse partie de son tapis est parti tout droit vers la concurrence, à savoir chez son voisin, membre du Club Pokeralyon. "J'ai fait full contre carré runner-runner", me souffle-t-elle. À la première pause de la journée, c'est pourtant avec un grand sourire qu'elle me raconte sa première fois à Bratislava. "J'en ai profité pour faire du tourisme à Vienne pendant trois jours, j'ai visité la ville, je suis allé à l'Opéra de Vienne, c'était vraiment génial".

Joueuse dans l'associatif depuis plus de dix ans, elle avait déjà eu l'occasion de jouer le WiPT et le Winamax Club Trophy, et garde un souvenir enthousiaste de son week-end, partagé avec des joueurs passionnés. Ravie d'être là, après avoir gagné son ticket grâce à l'une des super-finales du championnat de son Club, Catherine a déjà coché une autre épreuve à son calendrier, si elle bust du Main. "J'aurais peut-être plus de chance au beer-pong", me lance-t-elle avant de partir en pause avec un stack compté à 15 000 jetons, toute heureuse de retrouver en terres slovaques des connaissances de la FNL (French No Limit), un autre club dont elle faisait partie il y a quelques années.

Patrick le déglingo

Main Event (Day 1A)

Patrick

C'est Matthieu Choffardet qui me glisse l'info quand j'approche de sa table : "Le mec là-bas, il a ship le Deglingo d'hier et run comme Jésus". Autant vous dire que ce genre de phrases suffit à faire dresser l'oreille à n'importe quel couvreur digne de ce nom.

Après enquête, ce joueur, c'est Patrick Vignet, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on rigole bien à le regarder évoluer sur ce Day 1A du SISMIX. "On est venu à 4, directement du club de Manosque", me raconte Patrick avec une gouaille digne d'un Carette des grands jours (pour ceux qui ont la ref), "On s'est mis ensemble pour le Deglingo, en partageant l'action. On a dû mettre 50 balles chacun et j'ai joué comme un dieu, plaisante-il. En quelques heures et après avoir beaucoup vibré, Patrick remporte le Deglingo et gagne 2 400 €, soit 600 € chacun. Le good run continue sur ce Day 1A du Main Event. Après trois niveaux, il avait déjà multiplié son tapis par 3, en éliminant notamment un joueur avec une paire de Rois contre 3-4, à tapis sur un flop Valet-3-4. Un Valet tout de suite, et les deux paires floppées de son adversaire étaient réduites à néant.

Pendant les quelques minutes que j'ai passées près de sa table, je l'ai également vu empocher un énorme pot, où il ouvre à 5x preflop avec As-Valet, envoie une mise à hauteur du pot sur un flop 2AA, check-check sur la turn J et relance à 25 000 à la mise à 10 000 de son adversaire sur la rivière 6. Son adversaire paye pas très content avec Q7 et Patrick annonce sobrement "Full" en dévoilant AJ.

"You are the end boss of the festival", lui lance un de ses compagnons de tablée après cet énorme coup remporté. Patrick se contente d'un lucide "C'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens" avant de ranger ses nouveaux précieux jetons.

Croisés à la pause, les quatre membres du Manosque Poker seront tous au rendez-vous du Main Event, mais n'ont pas tous choisi le Day 1A pour s'inscrire, certains préférant se chauffer avant d'attaquer le gros morceau du festival. Chauffer, c'est exactement la raison qui fait que Patrick a choisi Winamax plutôt que PokerStars pour ses sessions online. WTF, me direz-vous ? "J'ai une vieille bécane, et quand je jouais sur PS, ça chauffait tellement que mes tables disparaissaient. Du coup, j'ai switché sur Wina et mon ordi l'encaisse mieux." Les quatre compères, Michel, Ulysse, Alain et Patrick sont venus ensemble disputer ce WPO Bratislava, l'un d'entre eux ayant réussi à gagner son ticket grâce au championnat du Club, offrant un ticket Main Event pour le vainqueur et des tickets de tournois pour les 18 premiers.

L’enquête corse

Main Event 500 € (Day 1A)

Sylvain
"En Corse, on aime les jeux de cartes." C'est pas nous qui le disons, mais une personne plutôt crédible pour nous donner cette affirmation : Sylvain, le président du Corsica Poker Club. "On joue à la belote, au poker, et aussi à la pétanque," précise ce Corse d'adoption, "transfuge de Paris". Cela ne l'a donc pas empêché de faire son petit bonhomme de chemin au sein de son club, qui compte aujourd'hui 25 membres. "Le club est basé à Ajaccio et existe depuis 2011, explique Sylvain. Certaines années, on avait 80 joueurs, mais le Covid nous a coupé les ailes, et nous avons subi l'avènement d'autres clubs dans la région. On organise une partie live une fois par mois, mais c'est dur d'organiser. Mais c'est toujours un plaisir d'être un partenaire de Winamax."" Tout de même, on sent que les insulaires sont des passionnés de cartes : une grosse partie des effectifs du club sera de la partie à Bratislava : "Ils seront quelques-uns à jouer le Day 1D vendredi", précise le président. Cela fait 10 ans qu'on joue tous ensemble, on se connait par coeur. Et c'est toujours un plaisir d'être un partenaire de Winamax."

Le concernant, il nous explique avoir débuté le poker sur les tables en ligne il y a une dizaine d'années. "J'ai fait la toute première édition du WiPT à la Villette, raconte ce joueur amateur de 51 ans. J'ai aussi fait les Winamax Club Trophy. Je joue une fois par mois en live, pour m'amuser. Je vais aller faire le WiPT à Marseille cette année. Et je profite des déplacements : là j'ai tourné dans toute l'Europe de l'Est avant de venir : Venise, la Croatie, la Hongrie... Je navigue. Peut-être Berlin, mais j'aimerai rester ici jusqu'à dimanche. C'est ma 1ère fois à Bratislava." Sylvain a également eu l'occasion d'aller jouer à Macao, où il avait atteint une 10e place sur un tournoi des Asia Championship of Poker, en 2016. "Mais je ne suis pas là pour gagner, je n'ai pas d'ambition. Ce qui me rebute, c'est l'argent. J'aime la technique : je suis davantage passionné par le jeu que par le gain." On verra ce qu'en pensera Sylvain quand il découvrira le payout de ce tournoi : rappelons que l'an passé, le champion Milan Bartos avait empoché 100 000 €...

Le monde d’après

Main Event (Day 1A)

Malo Latinois

Auteur d'une perf' retentissante cet été en atteignant la table finale du Main Event des WSOP pour 1 000 000 €, Malo Latinois aurait pu s'enflammer et aller jouer le circuit Triton. Au lieu de ça, il revient à la maison, sur un festival Winamax, comme le grand habitué qu'il était avant que son talent n'éclabousse le monde du poker mondial. "Je crois que depuis Madrid en 2022, je n'ai pratiquement jamais raté un event Wina", me confie-t-il. Venu à Bratislava pour la troisième année consécutive, Malo nous raconte qu'il avait même envisagé de réserver une auberge de jeunesse entière avec 30 potes. "Finalement, ça ne s'est pas fait, mais on est quand même 8 dans un AirBNB, et les autres potes ne sont pas loin".

La question qui me taraude en le voyant assis à la table du Day 1A, c'est comment fait-on pour se motiver pour un tournoi à 500 balles quand on a connu les sunlights d'une table finale sur le plus beau tournoi du monde, un exploit qui n'arrive qu'une fois dans une vie (ou deux, mais juste pour Antoine Saout !). "En fait, j'étais presque content de retrouver mon quotidien, de lancer mes petits tournois habituels pendant les Series. Tu prends du recul, tu retrouves tes habitudes de grind, c'est confortable. J'ai toujours autant de motivation sur des tournois moins chers, je sais que ça reste exceptionnel de faire une perf comme celle du Main et j'aborde tous les tournois avec la même envie de bien faire, quel que soit l'enjeu."

La chose qui a changé, c'est que beaucoup de gens reconnaissent Malo désormais, ou ont l'impression de l'avoir vu quelque part, une situation qui ne déplaît pas du tout au jeune prodige répéré par la Team ATM sur sa première grosse perf sur l'EPT Paris 2023, qui semble toujours très heureux de raconter sa folle expérience de ce Vegas 2024 qu'il n'est pas prêt d'oublier. Quant au fait que les gens le surjouent ou veulent se payer la nouvelle star, "MysteryMalsy" en est conscient, mais n'a pas encore cerné ces profils depuis son arrivée à la table du Main Event. "Je sais que certains vont peut-être essayer de me play-back ou de me sur-jouer, mais je n'ai pas encore remarqué grand-chose", me dit-il avant de reprendre le grind avec un tapis dans les quarante blindes.

L’homme des festivals Winamax

Main Event 500 € (Day 1A)

abel pruchon
Il ne raterait un festival Winamax pour rien au monde. Omniprésent depuis la première édition du Winamax Poker Open à Bratislava il y a de cela trois ans, Abel Pruchon n'a d'ailleurs pas tardé à se mettre en route en prenant part au Day 1A du Main Event. S'il y a déjà pu grappiller quelques jetons depuis le shuffle up and deal lancé par Pierre Calamusa ce midi, le véritable Main Event du plus Nantais des Rennais ne débutera que demain soir. Pourquoi ? Tout simplement car le vainqueur du Sprint de jeudi de l'an passé compte bien défendre son titre jeudi soir. “J’ai déjà fait un premier ITM sur ce tournoi en guise d’échauffement en début de festival, mais celui que j’ai remporté l’an passé était le jeudi. Alors, il y a de grandes chances que je le joue à nouveau après le Beer-Pong, et qui sait, peut-être que je parviendrai à conserver mon titre”, nous confie avec le sourire le joueur amateur auteur d’une année plus que remarquée en live.

Au sortir d’un beau deep-run sur le Main Event du Winamax Poker Tour en début d'année (31e), le fidèle supporter du FC Nantes, jamais sans son maillot, a eu la merveilleuse idée de faire le déplacement à Paris pour s'en aller décrocher sur le Main Event des WSOP-Circuit une 4e place bonne pour 51 000 €. De loin sa plus belle perf’ en live. Alors, forcément, après une année comme celle-ci, le Breton, accompagné d’une trentaine de ses amis, dont le finaliste du Main Event des derniers WSOP, Malo Latinois, compte bien passer une semaine en toute détente. “Je n’ai aucun objectif en particulier. Je suis uniquement venu m’amuser avec les copains comme on fait chaque année. Maintenant, si je peux gagner un autre tournoi ou faire quelques deep-runs, je ne dis pas non, mais le plus important reste de prendre du plaisir.

Il faut de tout pour faire une table

Main Event 500 € (Day 1A)

Table 3
Les tournois live Winamax, c'est toujours un grand melting pot de joueurs aux profils aussi divers que variés : qualifiés, amateurs, pros, grinders online, joueurs de live... Et ce WPO Bratislava ne déroge pas à la règle, notamment la table 3. Elle réunit en effet un joueur de l'Est au patronyne impronomçable, Oleksandr Svishchevskyi (essayez de trouver un nom plus compliqué dans le field, on vous lance le défi), un régulier de club, Dany, une pro Winamax, Leo Margets, un grinder online, Sunny, et enfin un pur joueur de live, Fabien.

Leo Day1A
Leo, vous la connaissez bien, alors on va vous épargner la présentation de celle qui avait terminé 7e de ce tournoi l'an passé (mais on vous glisse quand même une jolie photo). Et notre joueur de l'Est semble peu enclin à la discussion : tout ce qu'on peut vous dire, c'est qu'il a un bon profil de gambleur, si l'on en croit ses plays observés durant notre rail éphémère.

Dany
Non, nous, on va s'intéresser aux trois autres profils (ils ne sont actuellement que cinq à cette table), en commençant par Dany, membre éminent de la French No Limit depuis dix ans, et installé au siège 2. "On est neuf à être venus, explique Dany. C'est la troisième fois que je viens ici, j'avais fait 45e du Main Event il y a deux ans. Je suis aussi allé à Marrakech. L'an passé, c'est Leo qui m'avait éliminé, même si elle ne s'en souvient certainement pas, moi si !" "J'espère que tu ne prendra pas ta revanche cette année", rigole la Catalane. Les WPO : des tournois que Dany joue en freeroll. "J'ai quelques packages d'avance, que j'ai gagné dans les tournois de mon club et sur Internet, via des compétitions communautaires. Mais on remettra des bullets pour gagner le tournoi s'il le faut !" Sinon, Dany explique jouer de temps en temps au casino Peralada, qui est de son propre aveu "magnifique." "C'est le plus beau casino du monde," embraye Leo. Pour l'instant, Dany gère bien son début de journée : on l'a vu faire deux paires sur un tableau A-3-4-10-2 contre Oleksandr, après avoir défendu sa big blind avec 10-3 off. "J'ai mal commencé, mais je remonte", sourit Dany. Plus qu'à décoller !

Sunny
On passe ensuite au siège 4, où est assis Sunny. Lui a payé ce Main Event avec ses Miles accumulées sur Winamax. "En espérant que ça se passe bien qu'à Marrakech... J'ai terminé 80e du SISMIX cette année, où j'avais déjà fini parmi les chipleaders du Day 1A [il était 3e en jetons]. Ce serait bien avant de partir habiter en Thailande." Comment ça ? "Cela fait deux ans que je joue sérieusement au poker", explique ce joueur de 27 ans, fan de Hold'em depuis sa majorité et qui réside actuellement dans l'Yonne. Je suis en train de vendre mon commerce, une friterie à St-Fargeau, et ma maison. Je pars peut-être avec ma copine. Pourquoi ? Pour la liberté financière, le fait de pouvoir voyager, et la possibilité de jouer sur le .com. En plus, j'ai fait de belles Winamax Series en septembre : j'ai gagné un 100 € pour 18 000 €. C'était un beau mois", précise "Lunarungood", qui avait également épinglé un logo sur les Series d'avril. Le live ? "Je m'en fait trois ou quatre par an, surtout les tournois Winamax, avec le format 6-max. Pourquoi pas ne pas en jouer davantage plus tard, quand j'aurai une belle bankroll..."

En attendant, on l'a vu subir les foudres d'Oleksandr : après avoir défendu sa big blind, Sunny check-raise le flop 65K pour 3 500, envoie 8 000 sur un turn Q, et mise 12 000 sur la river 2 [rappelons que le tapis de départ est de 50 000 jetons sur ce tournoi]. Il est cependant contrait de passer un Roi quand son adversaire annonce tapis...

Fabien
Enfin, terminons donc notre tour de table avec le siège 6, Fabien. Lui cumule deux casquettes principales : joueur de club, et joueur de live (bon, les deux vont souvent ensemble). Précisions de l'intéressé : "Je suis membre du conseil d'administration du Montpellier Poker, dont je suis membre depuis 13 ou 14 ans, commence Fabien. C'est ma première fois à Bratislava, mais j'ai déjà été à Lloret et à Dublin. Je joue exclusivement en live. On a la chance d'avoir le casino de La Grande-Motte à côté de chez nous, avec les tournois d'Apo : j'y ai gagné un tournoi à 150 €, et fait aussi 4e d'un 250 € à Aix. J''en suis à 6 000 € de gains en 2024 : l'année à très très bien commencé, mais la variance m'a rattrapé, je suis breakeven maintenant, je ne fais pas un résultat depuis juillet. Je fais aussi l'Arena Poker Camp, le festival Fiesta Poker." Et pourquoi avoir temporairement laissé de côté les tables sudistes pour la Slovaquie ? "Comme chaque année, je me fais un voyage poker, avec mon ami Michel [qui joue à la table adjacente]. Je suis allé à Las Vegas en 2018, avant la Coupe du Monde. Mes vacances, c'est une partie pour la famille, et une partie pour le poker."

Un peu comme Dany, Fabien en profite pour visiter : "Lundi, on va passer une journée à Vienne." Et si le Montpellier Poker est de son propre aveu "pratiquement le plus gros club de France, avec des Main Event où on accueille entre 200 et 250 joueurs", aucun membre se semble d'être chauffé pour venir à Bratis : "Beaucoup ont préféré partir à Marrakech, explique ce fan de la série Olive et Tom. "Mon tee-shirt, c'est Kojiro [Marc Landers en version française], c'est un cadeau de mon fils." Cela lui portera t-il bonheur ?

Voyage en terre bien connue

Main Event 500 € (Day 1 A)

Chaque festival nous réserve son lot de nouvelles têtes. Certains arrivent avec des rêves de victoires quand d'autres n'ont pour ambition que de profiter des festivités et de remporter le Winamax Beer Pong Open. Souvent, cette première expérience sur notre circuit en amène une deuxième, puis une suivante encore, jusqu'à faire de ce nouvel arrivant un régulier de notre circuit.

Parmi ces profils qu'on retrouve régulièrement, nous croisons Valentin François. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais si vous jouez des tournois de 20 à 50 € sur notre plateforme, vous aurez tendance à rencontrer son pseudo : NiTn3lav. Avec cinq magnums de champagne récupérer sur les Winamax Series au fil des années, il fait partie de ceux qui cumulent les victoires comme certains enquillent les pintes de bière sur ce festival. En live le lascar est là aussi puisque l'année dernière il terminait 32e du Main Event ici même, l'incitant cette année à aller chercher une place encore plus haute.

Passé par la Top Shark Academy en 2021, il a su s'entourer des meilleurs étant aujourd'hui coaché par le vainqueur de l'épreuve 2021, un certain François Pirault. « Depuis je me sens bien dans mon jeu, je sens que je progresse et les résultats suivent. » Pour l'instant ce début de festival ne passe pas comme prévu : « J'ai mis une boulette dans le Battle Royal, une autre dans le Colossus et pour l'instant on a tout blank. Je me réserve pour le Main » dit-il avec le sourrire.

Alors que nous discutons, il décide de s'engager dans un coup en relançant 1 800 depuis le cut-off, le bouton paye et la grosse blinde également. Le flop amène A 2 3 sur lequel Valentin continue de miser 1 500. Payé de nouveaux par ses deux adversaires. La turn est 7 sur laquelle tout le monde checkent. La rivière est un effrayant 5 qui fera checker tous les protagonistes du coup. Le A7 de Valentin fait double paire mais celle-ci sera battue par le K4 du bouton.

Un petit coup qui ampute Valentin de quelques rondelles, mais qui n'écorche pas sa bonne humeur. Comme il le dit si bien « Ce n'est que le début, on se revoit un peu plus tard. »

Kool saigne

Main Event 500 € (Day 1A)

Julien Sitbon
Les membres du Team Pro Winamax commencent à pointer le bout de leurs nez sur ce WPO et leurs intentions sont claires : ramener le titre à la maison ! En effet, depuis la victoire d'Adrian Mateos en 2018, plus aucun trophée n'a été collecté par un membre du team sur nos Main Event. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, à l'image de l'an passé où Davidi Kitai et Léo Margets avaient atteint la table finale.

Cette année, Julien Sitbon porte pour la première fois en terre slovaque l'écusson au W rouge, et force est de constater qu'il s'emploie afin de porter haut les couleurs de l'équipe. Quand il a cet objectif en ligne de mire, personne ne doit se mettre sur son chemin, et encore moins un coéquipier. En la matière, c'est un de ses collègues, fraîchement arrivé, qui en a fait les frais.

Tout commence sur le niveau 400 / 800, Julien relance son bouton 1 600, payé par la small blinde et Kool Shen qui défend sa BB. C'est sur le flop 355 que les choses vont se corser. Après que les blindes aient checké, ifyourgood fait sa mise de continuation pour 1 600 que la small blinde paiera avant que Kool Shen décide de relancer à 5 100. Julien se contente de payer et la SB décide de s'extirper de ce coup alambiqué. La turn est K sur laquelle Bruno va envoyer une praline de 7 300 jetons soit à peu près la moitié du pot, une mise qui n'effraie en rien Julien qui continue de compléter. Le croupier abat la rivière, un 10 qui fera miser 14 300 à l'ancien membre de NTM. C'est alors que Julien se saisit de 40 000 en jetons bleus et les envoie derrière la ligne mettant à tapis son adversaire. S'enclenche alors une réflexion qui durera plusieurs minutes pour l'ancien rappeur qui recompte plusieurs fois son stack, prend ses jetons, hésite à payer, les repose, les reprend, regarde ses cartes, fait mine de les jeter. Pendant ce temps, les journalistes s'agglutinent autour de la table. Parmi eux, Flavien Guénan n'a rien perdu de l'action et me souffle « Je suis sur que Julien est en bluff ici avec 99 ».

Le temps s'égrainent, et le time est finalement demandé. Le floor arrive et commence son décompte, avant de voir Bruno se résoudre à coucher sa main sans que Julien ne montre la sienne. Ce pot écorne largement le tapis de Kool Shen qui n'arrivera pas à inverser la vapeur, il sortira quelques orbites plus tard. Julien de son côté poursuit son ascencion et espère bien pour cette première à Bratislava mener les troupes le plus loin possible.

Retour aux affaires

Main Event 500 € (Day 1A)

El Fassy 2
"Je n'ai pas touché une carte depuis deux ans !" C'est ainsi que Xavier El Fassy nous résume ses derniers exploits au poker, lui qu'on avait l'habitude de voir sur des tournois live Winamax lors de la dernière décennie : il avait notamment gagné un Sunday Surprise à Dublin en 2015. "La dernière fois que j'ai joué, c'était en cash-game à Las Vegas." Il faut dire que Xavier est désormais très occupé : "Je me suis lancé dans les affaires. J'ai ouvert six restos, une usine dans le bio, un pressing. J'ai tout monté en quatre ans. Là, ce sont mes premières vacances depuis deux ans !" Ce n'est donc pas un hasard si Xavier a choisi un de nos événements pour revenir tâter le carton : "Winamax, c'est toujours la bonne ambiance." Ce qui change en revanche, c'est la composition des fields : "Je ne reconnais personne, mais on ne me connait pas," rigole le joueur de Calais, qui pour rappel a connu son heure de gloire il y a plus de dix ans, en terminant 2e de l'ISPT 2013, pour plus de 200 000 €.

El Fassy 1
Mais nous sommes désormais en 2024, et Xavier doit composer à sa table avec le finaliste du dernier Main Event WSOP Malo Latinois et le solide hongrois Daniel Koloszar, 289 000 $ de gains en live, et très bien stacké avec 220 000 jetons une heure et demie avant le dinner-break. "Mais il ne fait peur à personne", lâchait Xavier en parlant du Français... En tout cas, notre héros n'était pas loin de faire ses adieux pour sa première bullet. Après une relance de Malo UTG+1, Xavier call au bouton et les blindes s'invitent dans la danse. Le flop vient 6K3, et Malo c-bet à 2 400 après deux checks. El-Fassy relance à environ 7 500, et la SB porte les enchères à 15 000. Xavier est le seul à payer. "Tu vas me voir buster," affirme t-il... Son adversaire lui demande ses derniers 35 000 sur le turn Q, mais le Nordiste finit par rendre sa main au croupier (un Roi), et part fumer une cigarette pour décompresser après ce coup perdu. On espère qu'il parviendra à se refaire une santé.

Passion packages

Ouvrons le bal des qualifiés sur ce Main Event avec Matthieu Saulières, un grand amoureux des packages. Présent sur le Main Event des WSOP 2024 après avoir glané son ticket d’entrée sur un Expresso qualificatif, le Rochelais a remis le couvert un soir d’août pour s’offrir, pour son plus grand bonheur, celui pour le Main Event du WPO Bratislava. “C'est assez fou, mais je l'ai fait. Je suis vraiment très heureux d’être là, d’autant que ça n’aurait certainement pas été possible si je n’avais pas gagné un nouveau package sur Winamax”, nous confit le joueur amateur qui, à l’inverse de son Day 1 sur le Main Event des WSOP, vit un début de Day 1A quelque peu compliqué.

“J’ai vécu deux premières heures assez difficiles. Je n’avais pas de jeu du tout, et même si j’ai réussi à remporter quelques petits pots qui, au fil du tournoi, m’ont permis de remonter, je viens malheureusement d’en perdre un gros juste avant le break. Ça m’embête un peu, mais on sait bien que tant qu'il y a des jetons, rien n'est jamais fini, affirme celui qui comptabilise à l'heure actuelle une vingtaine de blindes. Cela sera-t-il suffisant pour parvenir à décrocher sa place pour le Day 2 comme il l'a fait cet été sur le Main Event des WSOP ? Réponse dans quelques heures...

Prépa Bratislava

Main Event 500 € (Day 1A)

dylan cechowski
Comment préparer au mieux son arrivée à Bratislava en vue d’une semaine pleine de poker et de festivités ? Euh… en remportant 45 000 € quarante-huit heures avant ? Bonne réponse ! Si cela n’arrive pas à n’importe quel joueur, c’est en tout cas ce qu’est parvenu à faire Dylan Cechowski la veille de son départ en terminant, par deux fois, runner-up de deux très gros tournois online. “Je ne te cache pas qu’online, c’est assez incroyable ce que je vis en ce moment. Je travaille notamment aux côtés de Thomas “Inauspicious” Santerne, et ça me prend beaucoup de temps, alors après Vegas, je me suis focalisé sur le online et fait l'impasse sur le live avant de venir ici”, nous confie le jeune joueur français qui a finalement mis de côté le grind online pour passer selon ses dires “une semaine en toute détente avec tous les copains”.

S’il compte bien profiter de la présence de certains de ses amis, l’ancien Team Pro PMU n’en oublie pas le grind pour autant. “Je compte bien profiter, mais je suis aussi là, et surtout là pour le grind bien sûr.” Actuellement en lice sur le Day 1A du Main Event de ce WPO Bratislava, Dylan, qui vit un début de journée idéal, n'a cependant pas l'intention de se fixer d'objectif. Toutefois, s’il a l’occasion de faire mieux que lors de la première édition de 2022, il ne s'en privera pas. "Je n'ai, certes, pas d'attentes particulières. Mais c'est certain que si j'ai la possibilité de faire aussi bien, voire mieux qu'en 2022, où j'avais malheureusement terminé en 26e position, je ne dis pas non". C'est en tout cas tout le mal que l'on te souhaite !

Hugo déchire

Main Event 500 € (Day 1A)

Calamusa Choffardet
Pierre Calamusa et Matthieu Choffardet (au centre) peuvent retourner au bar...

Alors qu'on taille de bout de gras avec Benjamin Fourage (on en reparle plus tard), notre attention est attirée à la table d'à côté par un Pierre Calamusa qui vient de se faire payer son tapis. Mais le pro Winamax met un peu de temps à montrer deux Rois à son adversaire Hugo Loustau, qui s'est aligné avec J7 sur un tableau J83. "Tu vas prendre un karma", le prévient le grinder, qui estime s'être fait slowroll sur ce coup... Si le turn est un 4, la river est bien un terrible 7 qui éjecte cruellement LeVietF0u de ce Day 1A. Le Grenoblois, un peu sonné après avoir vu disparaître ses 25 dernières blindes, reste prostré quelques secondes à table : "Je suis vraiment un dindon, se lamente t-il. Merci, c'était un plaisir." "Envoyez-nous un autre pro, ils ne restent pas longtemps à notre table !" raille un autre joueur, qui avait auparavant assisté à la sortie de Matthieu Choffardet, l'un des membres du Stream Gang

Loustau
Ce 7 à la rivière est en tout cas bien représentatif de la bonne passe d'Hugo Loustau dans cette première journée. "Je suis en rush depuis deux heures. J'ai eu des rencontres favorables. Pierre ? Il l'a cherché," sourit le grinder expatrié à Malte. "Je joue en tournois sur Winamax, avec un buy-in moyen de 40 €, continue le jeune homme. J'ai notamment gagné le One Time à 20 €, le premier tournoi des Winamax Series de septembre, alors que je n'ai joué que pendant deux jours !" "LoveUPenguin", joueur pro depuis trois ans, a encaissé plus de 10 000 € à cette occasion, alors qu'il se consacre à apprendre d'autres formats de jeu ces derniers temps. "Je n'avais plus envie de passer huit heures par jour sur ma chaise. J'ai un peu tout essayé, et là je me spécialise en heads-up, pour jouer en cash-game. J'apprécie." Venu à Bratislava avec quelques potes de l'île, le joueur de 25 ans, qui était aussi présent au SISMIX cette année (il a fini 190e du Main Event), commence en tout cas très bien son séjour : il possédait pas loin de 150 000 jetons une heure avant le dinner-break de ce Day 1A.

Fan-club

Main Event 500 € (Day 1A)

Fourage
Beaucoup de joueurs commencent le poker dans les clubs. Puis au moment où cette activité commence à devenir plus qu'un simple hobby, ils changent d'optique et ne sont pas forcément fidèles à leur premier amour. Benjamin Fourage n'est pas de ceux-là. Car oui, il prend le poker au sérieux : il nous confie jouer à fond depuis 2018, date de ses débuts au poker, avec un average buy-in de 20 € sur Winamax, où il possède le statut Diamond 3 Carats (preuve de son assiduité) et a déjà gagné quatre titres Winamax Series (!).

Mais pas question pour autant de délaisser son club du "Fullauxsept", basé à Baziège (Haute-Garonne). "J'adore y jouer, confirme t-il, les yeux brillants. Je m'y suis fait des amis, ce sont des joueurs amateurs, et je passe des supers moments." D'ailleurs, si Benjamin est présent sur ce WPO, c'est bien parce qu'il s'y est qualifié via les tournois de son club. "J'avais deux tickets, dont un package pour la Grande Finale du WiPT. Je suis parmi les meilleurs de mon club, j'ai terminé top 3 dans un tournoi de la Ligue des Clubs Winamax." Et résultat, il kiffe aussi son expérience en live. "Cela permet de voir les copains du poker online. Tu fais des soirées, c'est le kiff. Et ce que j'aime, c'est le format 6-Max, car je m'ennuie en 9-max, c'est très long pour un joueur online. Même si je trouve que le niveau est élévé : normalement, sur un 500 €, ça correspond à un tournoi à 2 € sur Internet. Là, c'est plutôt un 50 €..." De quoi tout de même se faire plaisir pour jouer à un jeu qui l'a très rapidement pris aux tripes : "J'adore, je suis complètement passionné. Je joue en "extra-taf", je suis conseiller en gestion de patrimoine à côté."

Sur ce Main Event, on l'a aussi vu jouer une main intéressante, où Benjamin commence par relancer à 3 500 au cut-off, un montant payé par la petite blinde. La BB envoie 15 000, et le grinder s'aligne après réflexion. Il lui reste à peine plus qu'un "pot size bet", mais il décide de suivre un c-bet à 7 000 sur un flop 3104. Le turn est un 2, où son adversaire check. Benjamin propose 5 000, et est payé. Sur la river 3, il décide d'envoyer son tapis restant au milieu... et obtient un fold. Il va pouvoir se la croustiller encore un peu !

Papier en reg

Main Event 500 € (Day 1A)

Victor

Il y a quelques heures, Victor Fryda terminait 10e du Battle Royal. Mais ce joueur régulier est insatiable, quand un tournoi se termine, un autre se lance. C'est ainsi qu'on le retrouve sur le Main Event sur lequel quelques orbites suffirent pour qu'ils montent des montagnes : 230 000 jetons, soit plus de deux fois la moyenne. D'un naturel humble, il se contente de nous dire : « J'ai juste eu des très bons jeux quand mes adversaires en avait simplement des bons. » Ce à quoi son voisin de droite ajoute Dylan Cechowski: « Si tu connais pas Jésus, c'est lui. » Visiblement à défaut de maîtriser la multiplication des pains, le gaillard est davantage spécialisé dans celle des jetons. L'an passé, il nous avait montré son talent en terminant 3e du Main Event, et depuis on l'a vu à de nombreuses reprises deep run différents tournois comme à Marrakech où il finit 3e du Battle Royal. Une place à laquelle il semble fatalement s'habituer et qu'on lui souhaite de délaisser pour trôner tout en haut du classement.

S'il en est un qui connaît les joies de la victoire, c'est Anthony Dasbourg. Souvenez-vous en mai dernier, il soulevait le trophée du plus gros tournoi de 6-max jamais organisé : le SISMIX. Depuis, le grinder a levé le pied sur le poker pour profiter de son temps en prenant de vacances dans le sud de la France. Celui qui répond au pseudo de SiiSii sur les tables virtuelles, n'a pas commencé ce festival de la meilleure manière qui soit : « j'en suis déjà à ma seconde cartouche » glisse-t-il entre deux coups. Pour l'instant Anthony démarre en mode diesel en pointant à une quinzaine de blindes au moment de partir en pause diner. « À mon avis, si tu veux interviewer le futur gagnant, tu peux t'adresser à lui » dit-il en pointant son voisin de gauche.

Effectivement ce dernier est loin d'être un inconnu puisque Julien Da Silva fait partie de la fameuse team ATM. L'année dernière, sur le Main Event il terminait à la bulle du Day 3, éliminé par son coach Alexis André. Le résident maltais est arrivé aujourd'hui et il n'a pas tardé à monter des jetons en trouvant les petites values qui font la différence, comme sur ce coup joué en blinde contre blinde. De SB Julien ouvre KJ dépareillé et open 3 BB que son adversaire paye. Sur le flop K52 il poursuit son agression en misant un tiers du pot, la BB paye la somme demandée. Le tournant est un 8 qui fait rentrer la couleur, mais qui n'empêche pas « Pikachu » d'en réclamer toujours plus en faisant un montant de 40 % pot. Il ne faut pas longtemps pour que son rival investisse les jetons demandés. Sur la river A, le membre du team ATM pousse l'intégralité de ses chips au milieu. La décision est cruciale pour son concurrent puisqu'il y va de sa survie dans ce tournoi. « T'as tellement peu d'as ici, je sais que t'es capable de bluff » lui dit-il tout en se questionnant s'il doit investir la somme. Après quelques minutes et quelques analyses à haute voix, la big blinde décide finalement d'engager son capital. Julien serein retourne KJ, pour une simple deuxième paire, mais qui suffira pour prendre le pot, face à un adversaire qui ne pourra montrer mieux que K8. « C'est ça la force des regs » conclue Anthony « bluff une bonne partie de la journée, pour se faire payer quand il a les papiers. »

Objectif jours off

Main Event 500 € (Day 1A)

Marcadet
La bulle approche dans cette journée d'ouverture, et Christopher Marcadet, bien connu de la grande famille Winamax, est toujours en lice. Pourtant, il ne semblait pas totalement satisfait avec ses 100 000 jetons. Le pro nous raconte sa journée : "Après avoir fini 11e du Battle Royale, j'ai late reg sur 400/800. Je suis descendu à 17 000, et je suis remonté, sans showdown. Puis je limp une paire de 5 en SB, et je fais carré floppé ! La BB a 3-barell sur 5-5-7-9-J, en misant 25 000 sur la river. J'ai check-raise à 85 000, et il m'a payé avec un Valet. Mais deux mains plus tard, je relance à 5 500 sur 1 000/2 500, et ce même joueur au bouton me fait tapis pour 64 000 ! Je paie avec deux Dames : il avait donc mis 26 blindes avec 10-9 suités. Le board est venu 4-6-7-8... Cela me faisait passer à 305 000, ce qui correspondait à l'average pour le Day 2 ! Ensuite, j'ai un peu dégrind. Mais on va le faire, comme ça on aura un jour off demain." Titré ici-même l'an passé, où il avait gagné le Colossus KO, Christopher Marcadet, qui a aussi atteint l'argent sur le Main Event des WSOP cet été, va devoir encore tenir un certain temps : "Je pense qu'il y en a au moins pour 2h30 de jeu", prophétise le vice-président de l'Orleans Poker Club.

Patouillard
Paul Patouillard aussi va devoir batailler pour atteindre les places payées. Aux environs de 21h30, "'Lapatouille" venait tout juste de doubler son maigre tapis avec As-Roi contre As-Dame chez Leo Margets. "J'ai commencé assez fort, j'ai doublé au début, mais j'ai perdu plein de petits coups, explique ce joueur résident à Liverpool. Depuis, j'ai beaucoup foldé. On est encore un peu loin de la bulle, mais il va falloir y penser." De toute façon, le poker ne semble pas être la raison principale de sa venue à Bratislava. "Si je peux me qualifier et avoir deux jours off... Je suis plutôt ici en vacances, pour voir des amis, avec des potes de Liverpool. J'aime bien les events Winamax, j'en fais un sur deux, généralement Marrakech et Bratislava. Je vais à Vegas chaque année pour faire le Main Event, mais sinon, je ne joue qu'en cash-game online, car je n'aime pas tellement voyager. Je suis vraiment ici pour le plaisir." Et si le kiff se passait finalement aussi avec des cartes en main ?

Il mène les troupes

Main Event 500 € (Day 1A)

Alors que ce Main Event avance à vive allure, il est l'heure de repérer les tapis dominants, qui, à une vingtaine d'éliminations de la bulle, caressent l'espoir de voir le Day 2. Parmi ceux-ci, nous découvrons Hugo Menant assis derrière un stack dépassant les 400 000 unités, soit plus de 100 BB. Qualifié sur internet, Hugo profite de ce séjour pour vivre sa première expérience sur un événement Winamax. Arrivé mardi, il n'a pas tardé à se mettre dans le bain en se jetant sur le Battle Royal sans connaître le succès escompté. Malgré ça, le jeune homme a préféré rester sérieux plutôt que de se lancer dans les joyeusetés dont regorgent nos festivals : « Je n'ai pas encore profité des activités annexes, je voulais être frais pour le Main. » Bien lui en a pris puisqu'il figure actuellement parmi les chipleaders provisoirs de ce Day 1A.

Derrière ce visage juvénile se cache en réalité un grinder aux crocs acérés vivant à Malte. En effet, celui qu'on connait sous le pseudo Miss Monique terminait 4e du 3 million event des Winamax Series d'avril dernier. Venu avec toute une clique de pros maltais, cette première expérience sur nos lives pourrait bien démarrer avec un joli ITM sur ce Main Event. Pour l'instant, nous n'y sommes pas encore, il reste encore du chemin et des coups à passer avant de faire partie des 35 survivants qui verront la couleur de l'argent.

Job done

Main Event (Day 1A)

Julien_Sitbon

Pour son premier event Winamax (hors WiPT), Julien Sitbon fait le job. Présent dans l'entame de ce Day 1A, le Team Pro est déjà dans les hauteurs du classement avec 370 000 jetons devant lui à deux ou trois niveaux de la fin de journée.

Et pourtant, le moins que l'on puisse dire, c'est que ses adversaires ne sont pas dans l'optique de céder leurs jetons. Son voisin de gauche nous a même gratifié un bel overbet à 105 000 (dans 33 000) sur un tableau Q2567. Julien a tank trois bonnes minutes en fixant son adversaire avant de folder et de se voir montrer un beau 3. "On se fight depuis plusieurs heures", me confiera Julien après avoir retardé notre pause de quelques minutes pour cause de tank intempestif.

Quand on voit que Eugenio Sanchioni, son voisin, possède près de 400 000 à l'heure où j'écris ces lignes, on se prend à imaginer à un énorme chipleader en fin de Day 1A.

Najchaus

Du côté du Team Winamax, nos deux féminines Alexane Najchaus et Leo Margets sont encore largement favorites pour entrer dans les places payées et composter leur billet pour le Day 2, avec respectivement 230 000 et 85 000 devant elles.