Vegas Show - WSOP 2017 - Main Event - Finale

Comment regarder la table finale ?

Fans français : RDV sur PokerGo !

Table finale WSOP
Comme tous les ans depuis que la finale du plus gros tournoi du monde est télévisée, la chaîne sportive américaine ESPN dispose de l'exclusivité de la diffusion TV du Main Event. Sauf que cette année, bien malin celui qui aurait pu prédire un casting aussi international autour de la dernière table : deux français, deux britanniques, un argent, et seulement quatre américains. Pour la deuxième fois seulement, le pays hôte des World Series of Poker est donc minoritaire en table finale !

Pour les fans de poker de tous ces pays, pas facile d’accéder légalement à la chaîne ESPN. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que nos avons accueilli la bonne nouvelle hier : le service de streaming PokerGO, qui a diffusé nombre de finales d’épreuves préliminaires cette année, ainsi que des dizaines d’heures des premiers tours de jeu du Main Event, sera bel et bien en ligne pour l’intégralité de la finale. Ce n’était pas prévu initialement, mais devant la demande des fans du monde entier (dont vous, les frenchies et votre enthousiasme débordant des derniers jours !), la décision a été prise en dernière minute, et on ne peut que s’en réjouir.

Déjà parfaitement installée depuis le début de ces WSOP, PokerGO sera donc la bouée de secours idéale pour vous français, dépourvus de toute diffusion ESPN sur vos écrans de télé. Terminé la publicité intempestive d’ESPN, terminé les liens pirates qui disparaissent les uns après les autres : en échange d’un billet de dix dollars, il vous sera possible d’assister à la table finale comme si vous y étiez, en intégralité et avec les cartes de tous les joueurs visibles.

Cliquez-ici pour vous rendre sur PokerGO et vous inscrire au service de streaming live. Attention : ce lien sera le seul que nous donnerons pour regarder la table finale. Inutile de nous demander sur Twitter ou ailleurs.

Si vous ne résidez pas en France, cliquez ici pour consulter les options de diffusions offertes aux autres pays. Par exemple, les résidents anglais et irlandais pourront regarder l’action sur la chaîne cablée BT Sports 1.

La partie sera diffusée avec un décalage de trente minutes, ceci afin de pouvoir montrer les cartes des joueurs. Les plus impatients pourront se rendre sur notre fil Twitter officiel @Winamax, où nous publierons en temps rééel les développements les plus importants. Evitez Twitter si vous ne souhaitez pas être spoilé !

J’ai mon abo Poker Go depuis le day 3… Top…
Est-ce que Lon, Norman et Esfandiari seront sur Poker Go aussi, ou bien ce sera sans commentaire ?
En gros, ma question c’est: ce sera le même stream que sur ESPN mais sans les pubs ?

Flashback : les demi-finales

Retour sur un Day 7 crucial

WSOP
Lorsque débute le septième jour du plus long tournoi du monde, seuls 0,37% des 7221 participants sont encore en course. Pour les 27 joueurs restants, la table finale semble à portée de main. Mais seulement neuf sièges sont disponibles : il n'y a pas de place pour tout le monde, et c'est à ce stade de la partie que la déception de l'élimination se fait la plus douloureuse. Tous les joueurs quittant le tournoi lors du Day 7 sont grassement récompensés pour leurs efforts (des centaines de milliers de dollars au bas mot), mais difficile pour eux de ne pas penser qu'ils ont frôlé du doigt l'immortalité pokérienne. En attendant le coup d'envoi de la finale, revenons sur cette phase cruciale des demi-finales.

Une manière de vous les raconter, ces demis de l'édition 2017 du Event des World Series of Poker 2017, serait de les découper en deux moitiés de durée plus ou moins égale. Il y aurait une première partie au rythme de jeu rapide et où le clan français est resté intact. Puis il y aurait une seconde phase tout autant nerveuse et frénétique, mais marquée par la sortie de deux des côtés du dernier carré de nos compétiteurs français. Au fur et à mesure de ces deux phases, l’intensité des enjeux s’est peu à peu dessinée sur le visage des joueurs : on pouvait discerner à l’oeil nu leur nervosité, leur excitation, leur anxiété à l’idée de manquer une table finale se faisant de plus en proche.

Ainsi, seules quatre heures de jeu ont été nécessaires pour voir le field initial de 27 joueurs chuter à 18. Les espoirs des allemands, notamment, allaient être réduits à zéro durant la première heure de jeu, avec les sorties rapides (une vingtaine de minutes) de Robin Hegele et Florian Lohnert. Le premier aura sûrement eu du mal à dormir au soir de sa sortie : avec un tapis le plaçant en 14e place sur la ligne de départ, il espérait probablement mieux que de recevoir d’entrée de jeu une paire d’As craquée par le As-10 de Jack Sinclair, à tapis avant le flop. Short-stack, le second perdra sa première confrontation avec une paire de 6 pas de taille contre les 9 de Christian Pham. Malgré un double-up d’entrée de jeu, Michael Sklenicka ne parviendra pas non plus à se sortir de la zone rouge, et perdra le peu de jetons qu’il avait après avoir floppé la top paire avec As-6 : Christian Pham, encore lui, détenait la paire supérieure. La première bonne nouvelle tricolore de la journée allait résulter en une autre élimination d’un short-stack, Benjamin Pollak remportant un coin-flip As-Roi vs 10-10 pour sortir Jake Bazeley en 25e place.

Luske
Tous ces coups se sont joués durant la première heure du Day 7. L’action n’allait guère ralentir lors de celle qui allait suivre. D’abord avec l’élimination en 23e place de l’un des joueurs européens les plus emblématiques du boom du poker du début des années 2000 : Marcel Luske. Le Hollandais Volant qui avait doublé son short-stack en début de partie, est sorti suite à un move que n’auraient pas renié les joueurs du début des années 2000 : un 3-bet/call all-in avec un As-8 loin derrière la paire de Valets de Benjamin Pollak. En souvenir du bon vieux temps, Luske quittera la scène avec une chanson. Ce n’est qu’un au revoir : son come-back ne se prolongera pas jusqu’en finale du plus gros tournoi du monde, mais les 263,532 vont renflouer de fort belle manière le pro old-school, dont la rumeur dit qu’il a été plus de fois broke dans sa vie que Phil Hellmuth n’a disputé de tables finales WSOP.
Hesp
Un autre short-stack allait quitter la scène (John Guay, dont la paire de 2 n’a pas tenu contre le As-Roi de Valentin Messina), immédiatement suivi par Jonas Mackoff, avec un As_9 resté derrière le As-Valet de pique de Jack Sinclair. 7e en jetons au départ de la journée, Randy Pisane allait sauter en 20e place, bad-beaté par le favori du public John Hesp (photo). Certes, le retraité anglais aux costumes flashy et aux moves bien éloignés du jeu GTO a un poil sur-joué son As-9, optant pour une relance puis un call du tapis de Pisane sur un flop 10-9-2, et craquant sa paire de Dames avec l’apparition d’un As sur le turn, mais était-ce une raison pour repousser la main tendue par Hesp une fois la dernière carte tombée ? D’autant que Pisane avait carrément cramé des jetons un peu plus tôt, payant une grosse mise de Hesp sur la rivière avec une simple pocket paire de 4 : Hesp était loin devant avec la couleur. Pas toujours en carnaval, le papy ! Plus finaud qu’il n’y parait, le doyen du tournoi parviendra ensuite à éviter la casse lors d’une confrontation TT/AA face à Jack Sinclair.
Pham
Niveau spectacle, le meilleur était à venir avec l’élimination en 19e place de Christian Pham. Vous savez, celui qui était chip-leader en début de journée, celui qui était quasiment dernier au classement la veille, celui qui fêtait le deuxième anniversaire de son bracelet remporté sur un tournoi de Deuce to Seven pour lequel il s’était inscrit par erreur, bref celui qui offrait l’un des profils les plus atypiques de la fin du tournoi ? Hé bien, ce Christian Pham a plus ou moins explosé en plein vol, perdant tous les coups dans lesquels il s’est engagé avant de payer ses derniers 10 millions avec A3 sur un turn AK107. Une belle main mais un mauvais timing, le dernier de son Main Event : Benjamin Pollak avait floppé le brelan d’As. "Cela m'a fait de la peine pour lui", dira plus tard Benjamin Pollak, vainqueur d'un coup qui le propulsera dans les cîmes du classement, une position qu'il ne quittera plus ensuite. "Il était tout content d'être là, il entame les demi-finales chip-leader : en fin de compte, il ne gagne même pas un palier de gains !"

La première partie des demi-finales s’achevait. Il n’était même pas 17 heures et les deux dernières tables étaient constituées. Nos quatre français étaient répartis à parts égales autour de ces deux tables : un Antoine dans la moyenne et un Benjamin énorme d’un côté, et des Valentin et Alexandre en difficulté de l’autre, le premier ayant vécu le pire départ possible en début de demi-finales après plusieurs showdowns cruciaux perdus… Saout allait reprendre un peu d’air en éliminant Richard Gryko grâce à un coin-flip gagnant (10-10 vs K-Q off). C’est peu après qu’on allait assister au plus gros pot du tournoi jusqu’à présent : 68 millions (soit le tapis de départ de 1360 joueurs !) remporté par l’anglais Jack Sinclair suite à un setup probablement inévitable : les Rois contre les Dames, jouées à tapis sur un flop 10-8-4 offsuit tout ce qu’il y a de plus sec. Un pot massif provoquant l’élimination de Michael Krasienko en 17ème place.

Réard
Alexandre Réard n’était pas mécontent de voir deux joueurs sortir avant lui, franchissant des paliers de gains cruciaux. Avec son short-stack, son unique move possible depuis quelques tours de jeu se résumait aux mots « all » et « in ». Et c’est sur une relance à tapis préflop de ce genre que le français allait quitter la scène, avec un As-Dame pas de taille contre le As-Roi de carreau de Ben Lamb. Une 16ème place forcément frustrante pour celui qui n’a cessé de monter en puissance en live en 2017, mais représentant tout de même le plus gros gain de sa carrière : 340,000 dollars.

Messina
Une mauvaise nouvelle allait en chasser une autre dans le clan français, Valentin Messina rejoignant Réard dans le rail en 15e place. Pas le résultat escompté pour le qualifié Winamax, qui avait joué un poker quasi parfait, peut-être le meilleur de sa carrière, et était arrivé au septième jour du Main Event parmi les chip-leaders. Mais l'histoire n'est jamais écrite d'avance. Forcé d'enclencher le mode "short-stack/serrure" après plusieurs gros pots perdus, dont un check/raise payé perdant face à un brelan, le champion du France Poker Tour 2010 et runner-up de l'EPT Malte 2015 tombera lui aussi face à un Ben Lamb décidément peu clément envers les français. 450 000 dollars de gains, c'est loin des 8,5 millions de dollars qui iront au vainqueur ce soir : la déception est immense, mais Valentin, qualifié pour 750 euros sur Winamax, pouvait quitter le Rio avec la satisfaction d'avoir pu tenir tête aux plus grands.

De retour de pause-dîner, le reste des demi-finales allait se jouer en accéléré, avec les sorties successives de Karen Sarkisyan (14e pour 450,000$), Scott Stewart (13e pour 535,000$ : le sosie officiel du rappeur Action Brunson fut plutôt malchanceux sur ses allins préflop au cours de la journée), et Richard Dubini, 12e pour la même somme et lui aussi peu en veine, ses deux Dames ne tenant pas contre le As-2 d'un Scott Blumstein désormais chip-leader après un run phénoménal post-dîner.

Après l'élimination de Pedro Oliveira en 11e place (deux paires As-9 pas max contre la couleur floppée de John Hesp), la pré-finale à dix était prête. Elle n'allait pas durer longtemps : on aura le temps d'y voir un hero-call dantesque de Scott Blumstein (dix millions payés avec 10-10 sur une rivière 9-7-3-6-As face à Jack Sinclair), et un double-up du miraculé Bryan Piccioli contre un Michael Ruane à qui il ne resterait plus qu'une poignée de jetons ensuite. November Nine en 2016, Ruane manquera d'un cheveu un historique back to back : son élimination en dixième place à 1h30 du matin mettra fin aux demi-finales…

Finale
Soudain, ils n’étaient plus que neuf…

« You got no fucking idea what it’s like to be Number One! »

Tony Soprano

Let’s go ! On y croit !!! :sunglasses:

Shuffle up and deal !

Bracelet et pognon
C'est au Champion du Monde en titre Qui Nguyen qu'on échu les honneurs de lancer la plus grosse partie de poker de l'année dans une ambiance électrique, avec des clans de supporters déchaînés, notamment ceux de Bryan Piccioli et bien sûr nos français, qui ont sorti les drapeaux français et breton (question : comment on fait pour trouver un drapeau breton à Las Vegas en 48h ? Ils sont forts nos frenchies) et hurlent déjà à s'en

Siège 1 : John Hesp (UK) 87,7 millions (107BB)
Siège 2 : Scott Blumstein (USA) 97,25 m. (122BB)
Siège 3 : Antoine Saout (France) 21,75 m. (27BB)
Siège 4 : Benjamin Pollak (France) 35,175 m. (44BB)
Siège 5 : Jack Sinclair (UK) 20,2 m. (25BB)
Siège 6 : Damian Salas (Argentine) 22,175 m. (28BB)
Siège 7 : Ben Lamb (USA) 18,05 m. (23BB)
Siège 8 : Bryan Piccioli (USA) 33,8 m. (42BB)
Siège 9 : Dan Ott (USA) 26,475 m. (33BB)

Blindes : 400 000/800 000, ante 100 000 pendant une heure environ

L’ambiance avant le départ

Rail dehors
Longue file d’attente devant la Brasilia. Chaque finaliste dispose d’un quota d’amis et proches garantis de pouvoir prendre place dans la salle. Pour les autres, c’est premier arrivée, premier servi.

Rail
Aurélie "Damidot" Quélain prépare un rail français coloré de qualité.
Antoine Saout
Antoine Saout est relax avant l'entrée dans la salle.
Antony Picault
Antony Picault a été désigné porteur officiel du drapeau français.
Jack Effel
Arbitre en chef des WSOP, Jack Effel s'est chargé lui-même de sortir les jetons des sacs et de les mettre en place.
Jack Effel
Effel est comme à son habitude sapé comme un pape pour la journée la plus importante de son été.
Norman Hesp
Avec cette tenue, le commentateur ESPN Norman Chad affiche clairement son parti pris pour John Hesp ! Et l'objectivité journalistique ? Il faut dire que l'anglais a charmé tout le monde, y compris au sein des médias.
Hesp
Ultime séance photo avant le coup d'envoi.
Liv Boeree Carlino
Joseph Carlino décroche un sourire à Liv Boeree quelques minutes avant l'heure H.
Bryan Piccoli
Pour un 8 chez les fans de Bryan Piccioli ? C'est cette carte qui l'a sauvé sur la rivière face à Antoine Saout.
Jetons
Les jetons les plus importants : un million est la valeur max en table finale.
Commentateurs
Lon McEachern, Norman Chad, Antonio Esfandiari : beau trio de commentateurs
Rail
Parmi les supporters de nos français : le couvreur/joueur Tapis Volant et le champion EPT Jean Montury
Rail
Alex Réard, Ilan Boujenah, Tapis Volant, Aurélie, Yorane Kérignard, Jean et Anthony. De l'autre côté du panneau : le même message, mais avec "Ben".
Rail
Le rail de Dan Ott.
Rail
Les fans de Scott Blumstein ont des tenues assorties. "Is this real ?"
Rail
Rail français de qualité, comme toujours !
Rail
Les argentins ont sorti les chapeaux géants.
Saout
Derniers étirement avec la partie de poker la plus importante de leur vie. Deux des neuf finalistes ont déjà vécu cette expérience, dont un Antoine Saout parfaitement détendu malgré un short-stack.
Rail
Les gradins sont pleins à craquer.
Rail français
Plus de place non plus sur le banc de presse !

Les prix

Vainqueur : 8 150 000 $ Runner-up : 4 700 000 $ 3e : 3 500 000 $ 4e : 2 600 000 $ 5e : 2 000 000 $ 6e : 1 675 000 $ 7e : 1 425 000 $ 8e : 1 200 000 $ 9e : 1 000 000 $

John Hesp montre énorme un bluff d’entrée de jeu !

Antoine Saout piégé par le joyeux retraité anglais dès la première main de la finale

John Hesp ne nous déçoit pas d'entrée de jeu ! Le favori du public a démarré sa table finale pied au plancher en remportant les trois premières mains de la partie, entamée pile à l'heure à 17h30, heure locale.

Qui Nguyen vient à peine de prononcer les mots « shuffle up and deal » que le retraité paie un 3-bet d’Antoine Saout (SB) après avoir min-raise au cut-off à 1,6 million. (Au passage, Ben Pollak fuit de BB en abandonnant une paire de 10).

Le flop tombe T82 (Pollak aurait floppé le brelan de 10 !) et Hesp min-raisant le c-bet du français, de 3,2 millions à 6,4 millions. Antoine se sent battu et abandonne son As-Valet qui a manqué le flop, mais à la demande générale, Hesp va fièrement claquer sur la table un improbable K9 !

Excitée comme jamais, toute la table profite de ce moment de joie de l’Anglais pour se lever et savourer en sa compagnie le premier bluff de la finale du Main Event 2017. Mais ce moment est aussi une bien mauvaise nouvelle pour Antoine Saout qui chute à 10 millions de jetons, et devient ainsi le shortstack officiel de la table avec une douzaine de blindes. Quant à John, il vient désormais de passer chipleader avec une centaine de millions de jetons devant lui, et n'a pas fini d'en faire voir de toutes les couleurs, autant de couleurs que sur sa chemise.

Parti en lambeaux

Ben Lamb éliminé en neuvième place après qiunze minutes de finale (1 000 000$)

Ben Lamb OUT
Avec Antoine Saout, Ben Lamb était le seul des neuf finalistes ayant déjà connu l'excitation d'une finale sur le plus beau tournoi du monde, ayant atteint le podium du Main Event il y a six ans. Ce podium, il le quitte après seulement un quart d'heure de jeu, ayant envoyé ses 20BB dès la quatrième main après une relance de Jack Sinclair. Ce dernier paie en un éclair avec AQ : l'anglais est devant le A9 de Lamb, et le restera après un board 6-5-4-3-10.

Ben Lamb s'enrichit de un million de dollars (avant impôts - environ 30% pour les joueurs américains), tandis que tous ses adversaires gagnent un palier d'une valeur de 200,000 dollars.

Comment nos français se sont préparés ?

Antoine et Benjamin
« Ces deux jours sont passés tellement vite, je n’ai pratiquement pas dormi ! » Lequel de nos deux français est l'auteur de cette phrase ? Antoine Saout, qui a déjà vécu la finale du Main Event en 2009, ou Benjamin Pollak, qui la découvre pour la première fois ?

« Je me suis couché à 20h, réveillé à 22h… Derrière, impossible de dormir. » C'est bel et bien Pollak qui nous confie ceci, toujours en plein rêve éveillé depuis qu’il a validé son billet pour la plus belle finale du monde. « On a fait énormément de photos, d’interviews avec des questions pas très intelligentes parfois, mais on a joué le jeu avec Antoine. J’espère surtout que le rendu sera beau pour ceux qui vont regarder ! » Benjamin a surtout profité de ces deux jours pour penser à autre chose, mais « quand ça te trotte dans la tête, ce n’est pas évident de faire autre chose. Je ne réalise toujours pas, et pourtant, je suis bien un finaliste du Main Event 2017 ! »

Pollak ajoute avoir l'impression « qu’il ne s’est rien passé de différent avec Antoine, rien n’a changé chez lui. Hier encore, on était à la piscine, on discutait de choses et d’autres. Non vraiment, rien n’a changé. » Jean Montury est catégorique : Antoine n’affiche pas plus de pression que d’habitude : « L’expérience, voilà la grande différence avec 2009 », confiait un Antoine Saout tout sourire sur le Periscope de Winamax (voir ci-dessous). « En 2009, j’avais du jouer 10 tournois maximum avant cette perf’, là j’en ai joué au moins 30 rien que cet été, il y a une énorme différence ! »

Antoine a profité de ces deux jours pour se concentrer quelque peu sur ces adversaires : « Je n’ai pas regardé 100% des mains, mais j’ai bossé sur tout ce s’est passé sur le Day 7, ça j’ai bien étudié. » Soucieux du travail bien fait, le Antoine Saout de 2017 a parcouru un long chemin depuis 2009, quand il était encore un jeune Breton maigrichon et sous-estimé qui se surprenait lui-même à oser bluffer Phil Ivey devant les caméras d’ESPN et des centaines de milliers de telespectateurs. Il y a huit ans, Antoine avait entamé la finale en outsider mais le lendemain, tous les experts l’admettaient : il avait été le meilleur de tous les finalistes cette année-là. C’est pour cela qu’il sera attendu au tournant aujourd’hui.

Periscope : l’ambiance avant la finale

La table finale du Main Event WSOP va commencer bientôt ! Les joueurs arrivent gentiment... https://t.co/harSgkOzBl

— Winamax (@Winamax) 20 juillet 2017

Benjamin Pollak, pur produit du poker parisien

POLLAK
Benjamin Pollak en chiffres, c'est :

3e tapis au départ de la finale
5/1 : sa cote auprès des bookies de Vegas
34 : son âge
8e : sa position sur la All Time Money List de la base de données live Hendon Mob (pour l’instant !)
85 : nom nombre d’ITM sur le circuit
2,967 : en millions de dollars, son total de gains de carrière en live sur Hendon Mob.
Premier ITM : décembre 2007, vainqueur des Euro Finals of Poker « Bronze », un tournoi à 500€ à l’Aviation Club de France, pour 12,130 euros.

A l’image d’un Antony Lellouche ou d’un Fabrice Soulier, c’est à la dure école des cash-games parisiens que Benjamin Pollak s’est formé. Avant de le voir prendre son envol sur les gros tournois du circuit européen, nous le croisions régulièrement lors de nos virées à l’Aviation Club de France, qu’il a commencé à fréquenter dès la vingtaine.

Sa progression fut rapide et naturelle : d’abord aux petites tables à 50€ la cave (blindes 2€/2€), puis à la 2€/4€, puis à la fameuse « 500 » (blindes 5€/5€) sur lequel il a regné de longues années et autour de laquelle on retrouve quelques-uns des meilleurs joueurs de Omaha et Hold’em de Paris. Sa réputation auprès des réguliers de feu-l’ACF est celle d’un joueur ultra-sérieux, y compris avec sa bankroll : chez Pollak, pas de prises de risques inutiles, le parisien a pris son temps pour grimper les échelons. Son parcours en fait de lui un modèle dont tous les aspirants pros devraient s’inspirer.

Marrakech 2009
Octobre 2009, WPT Marrakech : l’une de nos premières rencontres avec Pollak (11e sur 416)

Celui qui se surnomme MagicDeal sur les Internets est un joueur polyvalent, aussi à l’aise en live qu’online, adepte des tournois comme des cash-games, maîtrisant tous les formats les plus populaires à Paris. Ancien ingénieur en Telecom et réseaux, Benjamin a découvert le poker en 2006 à l’occasion d’un séjour en Californie. Pris de passion pour le jeu, il va rapidement se lancer dans une carrière professionnelle (un choix qu’il ne doit pas regretter aujourd’hui !)

Avec un palmarès long comme ses bras, Benjamin a vu sa carrière progresser linéairement, avec un premier résultat à l’ACF en 2007 lors de l’épreuve « Bronze » des EFOP. Il terminera premier et empochera 12 000 €. Son premier succès retentissant à six chiffres se produit également à Paris, lors du Trophée Haussmann organisé en 2010 : un tournoi à 3000 € qu’il remporte pour 100 000 €.

Pollak
Prague, 2014 : victoire sur un side-event à 4250€

Depuis, le Parisien a enchaîné les perfs’ à six chiffres et joué des buy-in de plus en plus élevés. Un temps sponsorisé par Barrière avant de revêtir les couleurs de Betclic, il a notamment terminé quatrième du WPT Prague en 2011 pour 104 000 € et runner-up du WPT Barcelone en 2013 pour 126 000 €. Cette même année, Vegas lui sourit (déjà), puisqu’il termine septième du WSOP 3000 $ 6-Max pour 44 000 $ avant de deep-run le Main Event et de s’incliner en 27e position pour 285 000$.

Prague 2015
Enfin, plus récemment, Benjamin a signé une jolie quatrième place à l’EPT Deauville en 2015 pour 187 000 € et a remporté une épreuve Turbo 6-Max de l’EPT Barcelone la même année pour 118 000 €. On le retrouve désormais au départ de la plupart des Main Events et High-Roller des festivals européens, où son style de jeu sans bavures fait de lui un compétiteur redouté.

Clairement, Pollak est un métronome qui ne fait que très peu d'erreurs : cela fait de lui une valeur sûre pour la victoire, si seulement il parvient à bien gérer (traduisez : à run good !) son début de finale, qu'il entame avec 44BB.

Main Event 2013
Déjà en demi-finales du Main Event : c’était en 2013, avec Sylvain Loosli et Clément Tripodi

En ce qui concerne le Main Event, Benjamin Pollak l’a disputé tous les ans depuis 2010, avec deux ITM en 8 participations, dont une déjà mémorable 27e place en 2013, l’année de la finale de Sylvain Loosli, qui est devenu depuis l’un de ses amis les plus proches sur le circuit du poker. Pollak a également fait 26e du ME des WSOPE à Berlin en 2015. Avant d’atteindre la finale du Main cette année, on l’a vu terminer en 46e de l’Event 49, un PLO 6 max à 3 000$.

Un sale départ pour Antoine Saout

Il reste moins de dix blindes au breton après une heure de jeu

Saout / Blumstein
Le début de cette table finale ne sourit pas à Antoine Saout. Bluffé dès la première main, le Français n'est pas parvenu ensuite à gagner le moindre pot d’importance. Sur la 17e main de cette finale, il a encore laissé filé des jetons chez Scott Blumstein, dans une bataille de blindes qui a mal tourné.

Antoine a check sa grosse blinde avec plaisir avec 63 suite à limp de l’Américain. Puis, sur un tableau 5275J, Antoine a payé une mise de 800 000 (1BB, quoi) avec son tirage quinte ventrale, avant de prendre le lead sur la turn, misant à hauteur de 1,2 million.

Blumstein possède AQ, et « he’s not going anywhere ! » comme disent les Américains. Il paye et Antoine va ensuite opter pour une toute petite mise sur la rivière en proposant 1,75 millions - un pur bluff, évidemment.

« J’aime bien la décision d’Antoine de miser sur la rivière, mais il aurait du miser plus gros. Il représente principalement un 5, et je ne vois pas pourquoi il miserait peu cher avec un 5 », lâche Doug Polk sur Twitter. Blumstein a également du sentir de la faiblesse, puisqu’il relance à 4 millions, forçant Antoine à snap-fold. Le Breton chute sous la barre des 10 millions, soit 11 fois moins que Blumstein, qui possède désormais 111 millions.

Rail technique
Le rail français n'est pas seulement précieux pour les chants et encouragements : les supporters sont bien entendu branchés sur la diffusion TV en différé de la finale, afin de pouvoir informer leurs poulains des cartes cachées que détenaient leurs adversaires une demi-heure plus tôt.

Saout remet une pièce dans le jukebox

Double-up à 20BB !

Rail FR
C'est un grand "ouf" de soulagement que vient lâcher le clan Français. Antoine Saout ne partira pas de cette table aussi rapidement que ça ! Tombé à moins de dix millions au cours des deux premières heures de jeu, le November Nine 2009 n’avait clairement pas dans l’idée de mourir à petit feux.
Saout
Du coup, lorsque tout le monde fold avant lui et qu’il soulève T9 au bouton, il ne se pose pas trop de questions, et investit sa dizaine de blindes au milieu de le table. Jack Sinclair ne va, lui non plus, pas mettre beaucoup de temps pour l’imiter et payer de BB avec K8 dans les mains.
Saout Pollak
Antoine est dominé, mais à peine le temps qu'un le flop TT4 ne fasse son apparition, lui offrant les trips. Avec 99,7% de chances de remporter le coup chez Antoine, son adversaire ne chattera pas ses 0,3% restants.
Smile !
Antoine est de retour à 21,1 millions, soit le même tapis que Jack Sinclair à ce stade... Retour à la case départ, et c'est très bien !

Saout qui double en faisant brelan de 10 flop et qui folde pp6 quelques coups après… :unamused: :unamused:

GG Antoine. Allez on continue !

En tout cas, l’anglais Hesp anime bien la table ^^

Bien joué Benjamin !

Tout en étant un des plus faibles à la table , sinon le plus faible niveau poker .

Mais là , il est tombé sur le meilleur de la table .

Pollak monte en puissance

Pollak
Copie parfaite en ce début de finale pour Benjamin Pollak : sans se presser, sans stresser, le parisien sélectionne ses spots avec soins, conserve soigneusement ses jetons, et remporte plus ou moins les coups d'importance dans lesquels il s'engage grâce à un flair qui impressionne même les pros les plus expérimentés. Après la première vraie pause de la journée (au milieu de toutes les "fausses pauses" qui sont en fait des coupures de pub ESPN de deux ou trois minutes), on l'a vu payer 6,8 millions sur la rivière d'un board Q9946. C'est Dan Ott qui misait, et notre français a bien senti le coup avec un maigre Q10 : au showdown, Ott rend au croupier son As-4 !

Quelques minutes plus tard, un nouveau gros pot, mélange de réussite et de « value » : avec une paire de 8, Pollak paie au bouton une relance de John Hesp. Flop : 10-6-5. Pollak paie une mise de 3 millions. Le turn est un 4 et Pollak paie encore 3 millions. Il se croît sans doute devant, mais de fait, Hesp est en train de miser avec As-10 pour la top paire. Les Dieux du poker sont du côté du français sur cette main : la rivière 7 lui donne la quinte. Pollak prend alors l’initiative, et Hesp n’arrivera pas à abandonner sa main, lâchant 10 précieux millions.

Rail Français
Avec ces deux gros pots, Pollak grimpe à plus de 70 blindes alors qu'il reste toujours 8 joueurs autour de la table. Le clan français exhulte : l'un de leurs poulains possède le troisième plus gros tapis !

Long time @PollakB fan, one of most intimidating players I've faced live and super in tune with live reads. Will do v well vs Hesp.

— Max Silver (@max_silver) July 21, 2017

"Un des joueurs les plus intimidants que j'ai croisés, et très affuté sur les lectures en live". Bel hommage du très respecté Max Silver à l'un de nos deux joueurs français i

Hi, I'm looking for pavilion green 234...

wait what pic.twitter.com/i9NnlwLHbQ

— Liv Boeree (@Liv_Boeree) 21 juillet 2017

Le tournoi de billard qui suit habituellement les WSOP au Rio a débuté !

Ouch ! Inévitable !

Ca fait mal là…

Mais LOLLLLLLLLLLLLLLLLLLLLL quoi PTDR