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PokerStars European Poker Tour Paris 2023-Side Events - SHR 50K

On prend les mêmes, et on recommence

Super High Roller 50 000 € (Day 1)

Stephen Chidwick
Peu de surprises quant à la composition de la feuille de match pour la compétition de poker la plus chère de l'histoire du poker parisien : autour des tables du Super High Roller à 50 000 €, on retrouve les mêmes visages que lors des autres highrollers organisés depuis jeudi. Les différences ne se situent pas dans le générique du film mais dans son scénario : avec sa structure extra confortable - 250 blindes de tapis de départ et des rounds d'une heure - le "SHR" s'étalera sur trois journées entières. Ou peut-être pas : le compteur affichant actuellement 28 inscrits, il est possible que l'on puisse finir plus tôt. N'allons pas trop vite en besogne, cependant : les inscriptions vont rester ouvertes jusqu'au début du Day 2, et chaque inscrit a la possibilité de re-entry une fois s'il le désire. Deux paramètres qui nous laissent confiants quant à la possibilité que l'affluence totale dépasse les 50 inscrits.

Tiens, tant que nous y sommes, faisons le point sur les vainqueurs de tous les Highrollers joués jusqu'à présent…

Event #3 : Mystery Bounty 10 000 € - 107 inscriptions
Vainqueur : Andre Marques (Portugal) 128 500 €

Event #7 : NL Hold'em 25 000 € (Single re-entry) - 44 inscriptions
Vainqueur : Chris Brewer (USA) 357 180 €

Event #9 : NL Hold'em 25 000 € (Single re-entry) - 51 inscriptions
Vainqueur : Teun Mulder (Pays-Bas) 389 870 €

Fedor Holz
Un casting similaire aux journées précédentes, on l'a dit... mais avec tout de même quelques nouveaux venus, tel Fedor Holz, tout juste arrivé en ville
Joao Vieira
Joao Vieira, lui, en est à son troisième tournoi highroller en autant de jours
Juan Pardo
L'Espagnol Juan Pardo figure lui aussi parmi les nouveaux arrivants
Steve O'Dwyer
Steve O'Dwyer
Galen Hall
Vainqueur de la PCA en 2011, l'Américain Galen Hall ne se définit plus comme pro à plein temps, ayant fait la transition vers le monde de la finance. Son palmarès live est composé de plus de 6 millions de dollars de gains, mais de 0 résultats à Paris.
Jean-Noel Thorel
Assis à côté d'Adrian Mateos, Jean-Noël Thorel n'est pour une fois pas le seul Français en lice sur le tournoi le plus cher du festival. Deux autres tricolores se sont récemment inscrits... et leur identité va vous surprendre ! On vous en parle dans un prochain article.

Super High Roller : Adrian et Joao seront au Day 2

Super High Roller 50 000 € (Fin du Day 1)

Super High Roller EPT Paris 2023
Huit petites heures de jeu et puis s'en vont : avec trois jours à leur disposition pour mener à son terme une épreuve rassemblant à peine une cinquantaine de joueurs, les organisateurs n'avaient aucune raison de se presser. Soyons plus précis : 58 inscriptions ont été enregistrées sur le Day 1 du Super High Roller, un chiffre comprenant un nombre non-néligeable de re-entries. Une seule réinscription était autorisée pour chaque joueur. Parmi ceux qui ont remis la main au portefeuille, on peut citer Jean-Noël Thorel (qui ne sera pas au Day 2), Hugo Pingray (lui y sera, mais sans son associé en affaires Amaury Mamou, qui a jeté l'éponge après sa première bullet), Stephen Chidwick (qualifié), Fedor Holz (pas qualifié).
Super High Roller EPT Paris 2023
Le chip-leader est un habitué des plus hautes sphères du poker : Timothy Adams fait partie des trois joueurs ayant monté un stack supérieur à un million (quatre caves de départ).
Super High Roller EPT Paris 2023
Mission accomplie pour les deux représentants du Team, qui seront au Day 2 sans avoir recavé. Avec des stacks bien différents, cependant : Adrian Mateos sera déjà en mode "reshove préflop" avec ses 143 000 (24 BB), tandis que Joao Vieira disposera d'un poil plus de marge de manœuvre (473 000, 79 BB).
Super High Roller EPT Paris 2023
Si Hugo Pingray s'est inscrit au 50K, c'est parce qu'"il n'y avait plus de place sur le 2 200", a-t-il confié à notre confrère Jooles. Ayant délaissé le poker à plein temps depuis qu'il s'est lancé dans une lucrative carrière dans la finance, le vainqueur du premier Monster Stack de l'histoire des WSOP (2014) continue pourtant d'imposer sa loi de temps à autre. Preuve récente : sa cinquième place sur le Main Event de l'EPT Monte Carlo. Il sera au Day 2 avec 354 000 (59 BB).

Super High Roller EPT Paris 2023
Le Français mystère de ce Super High Roller : Jules Dickerson et son stack de 821 000 (137 BB). Il se pourrait que l'ami Jules soit en fait Anglais, ce qui ferait plus de sens rapport à son patronyme. À vérifier en début de Day 2 !
Super High Roller EPT Paris 2023
Qualification "one bullet" pour le neo-reg du circuit Highroller Grégoire Auzoux, avec un stack de 326 000 (54 BB).

La dotation dépasse les 2,7 millions d’euros. Les derniers retardataires ont jusqu’à lundi 12h30 pour s’inscrire, un horaire qui correspond aussi au coup d’envoi du Day 2.















































































































































































Name Country Chips
Timothy Adams Canada 1 184 000
Dimitar Danchev Bulgarie 1 112 000
Nikita Kuznetsov Russie 1 017 000
Jules Dickerson France 821 000
Alex Kulev Bulgarie 642 000
Conor Beresford UK 500 000
Sam Greenwood Canada 489 000
Joao Vieira Portugal, Team Winamax 473 000
Ben Heath UK 460 000
Nick Petrangelo USA 433 000
Saar Wilf Israel 423 000
Pedro Marques Portugal 420 000
Jakov Nesterov Russie 404 000
Mike Watson Canada 399 000
Juan Pardo Espagne 390 000
Aleksejs Ponakovs Lativie 379 000
Mikalai Vaskaboinikau Biélorussie 371 000
Tom Bedell Norvège 360 000
Hugo Pingray France 354 000
Daniel Dvoress Canada 343 000
Niklas Astedt Suède 343 000
Seth Davies USA 342 000
Gregoire Auzoux France 326 000
Orpen Kisacikoglu Turquie 303 000
Pedro Garagnani Brésil 285 000
Belarmino De Souza Brésil 260 000
Igor Yaroshevskyy Ukraine 241 000
Steve O’Dwyer Irlande 221 000
Stephen Chidwick UK 220 000
Kayhan Mokri Norvège 208 000
Sirzat Hissou Allemagne 205 000
Chris Brewer USA 185 000
Adrian Mateos Espagne, Team Winamax 143 000

Super High Roller EPT Paris 2023
Sam Greenwood (489 000)
Super High Roller EPT Paris 2023
Stephen Chidwick (220 000)
Super High Roller EPT Paris 2023
Galen Hall s'est eclipsé après une seule bullet...
Super High Roller EPT Paris 2023
...de même que le jovial Britannique Sam Grafton
Super High Roller EPT Paris 2023
Steve O'Dwyer (220 000)
Super High Roller EPT Paris 2023
Nick Petrangelo (433 000)

Jules s’égare

Super High Roller 50 000 € (Day 2)

Jules Dickerson

Un prénom bien de chez nous, un tapis de 821 000 jetons le plaçant en quatrième place provisoire à la reprise ce midi, et surtout un joueur jamais croisé sur de pareilles limites lors d'un festival EPT : le début de Day 2 sur ce Super High Roller à 50 000 € était propice pour partir à la rencontre de Jules Dickerson. Qui es-tu ? D'où viens-tu ? Que fais-tu là ? "J'ai 26 ans, j'ai grandi en France, mais je suis né à Londres, se présente notre ex-homme mystère. D'ailleurs, je suis officiellement Anglais, je n'ai même pas de passeport français." Ce qui ne l'empêche pas d'avoir noué une très bonne relation avec la capitale.

"J'ai beaucoup d'amis ici, notamment Roger [Taieb, qui dispute la finale du Main Event FPS sur la table d'à côté de la sienne, NDLR] ou encore Matthieu [Rabalison]. Cet EPT, c'était aussi l'occasion de revenir en France. Après ça, je descends pour aller skier. Cela fait 2-3 ans que je suis "en vacances", je vis en Thaïlande avec ma copine, on bouge beaucoup." Autant dire que quand Jules se déplace pour jouer au poker, ce n'est pas pour rien. "J'ai joué un tournoi Triton une fois, je crois que c'était un 50K aussi. J'avais bust en une heure." Rien à voir donc pour l'instant avec sa prestation parisienne. Lors de notre passage à sa table, Jules planait au-dessus du million de jetons, soit plus de deux fois le tapis moyen.

Hugo Pingray

Il était alors assis en face d'Hugo Pingray, un visage beaucoup plus connu... sauf pour Jules. "C'est mon premier tournoi, plaisante le vainqueur du Monster Stack 2014 , qui se contente aujourd'hui de petites incursions sporadiques sur le circuit. On s'était joué une fois, sans doute sur un 5K 6-max," ajoute-t-il. Malheureusement pour cette fois, leur confrontation a tourné court : short stack après deux niveaux, le finaliste du dernier EPT Monte-Carlo a fini par flancher.

Adrián Mateos

Quelques minutes plus tard, le Français a été rejoint dans le rail par Adrián Mateos. Le Madrilène laisse donc seul João Vieira défendre les couleurs du Team Winamax sur ce Super High Roller. À noter que dix inscriptions supplémentaires ont été recensées aujourd'hui, pour porter le total à 68 entrées. Une excellente affluence, supérieure à celles des 50K de Londres, Prague et même Barcelone. De quoi faire culminer le prizepool à 3,2 millions d'euros, qui seront partagés entre les neuf finalistes comme suit :

L'échelle des gains Vainqueur : 959 520 € 2e : 623 800 € 3e : 443 000 € 4e : 340 700 € 5e : 262 300 € 6e : 201 500 € 7e : 155 100 € 8e : 120 000 € 9e : 92 800 €

‹ J’apprends directement à table ! ›

Rencontre avec l'amateur Grégoire Auzoux, dernière adoption au sein de la petite famille des high rollers Le Français est aux portes de la finale dans le tournoi le plus cher de l'EPT Paris Son objectif : prendre un max de plaisir... et pourquoi pas un titre Super High Roller 50 000 € (Fin du Day 2)

Grégoire Auzoux
Minuit et demie. En position de grosse blinde, Grégoire Auzoux est coincé entre une horloge et un pro américain pesant près de 7 millions de dollars de gains. D'un côté, le compteur est tombé à zéro, le gong a sonné, la journée est de facto terminée : le Français n'a qu'à jeter ses cartes pour s'assurer de faire partie des 11 joueurs qualifiés pour le Day 3 du tournoi le plus cher de l'EPT Paris. Mais d'un autre côté, Auzoux n'est pas tout à fait satisfait de la hauteur de ses piles de jetons. 24 blindes pour se défendre face aux poids lourds du circuit aux portes d'une finale avec un million à gagner, ça ne pèsera pas des masses. Et face à un joueur aussi agressif et retors que Chris Brewer, qui a relancé UTG, ses deux cartes - A3 - ont l'air de pouvoir se défendre. Allez, c'est payé. Voyons le flop !

J73 : trois cartes qui n’apportent que le minimum d’aide à Auzoux. Mais dans un tournoi Super High Roller, on ne défend pas sa grosse blinde pour aussitôt rendrez les armes post-flop avec une paire, aussi petite soit-elle. Auzoux se doit donc de check/call le c-bet de Brewer - il avisera ensuite. Ou pas : le turn A est LA carte magique dissipant tous les maux de tête potentiels. Auzoux tente de contenir son excitation. Il sait que les pourcentages sont désormais en sa faveur. Il n’a plus qu’un seul objectif : pousser son adversaire à tout mettre. Le Français lance sa ligne avec une mise. Ça mord : Brewer annonce « all-in ». C’est payé dans la foulée, évidemment. Avec son AQ, Brewer n’aurait pas été difficile à convaincre dans tous les cas. Il ne reste plus à Auzoux qu’éviter une rivière traître. Un inoffensif 5 tombe en guise de happy end. Avec un sourire aussi large que le prizepool du tournoi, Grégoire Auzoux peut compter et emballer un tapis de 2,4 millions. Il vient de se propulser en troisième position au classement. Ses chances d’atteindre la table finale sont presque assurées. En attendant, il était temps de laisser retomber la pression.

« C’était dur de garder son calme. Il est cadeau, ce coup ! » Ce genre de sensations fortes, c’est exactement ce que Grégoire Auzoux, 38 ans, recherche quand il s’installe à une table de poker. Il y a six mois, le résident chypriote ne s’était jamais approché à moins de dix mètres d’un tournoi highroller. Cette semaine à Paris, on l’a vu enchaîner en cinq jours et sans broncher le Mystery Bounty à 10 000 €, deux High Roller « one day » successifs à 25 000 €, et donc ce Super High Roller à 50 000 €, point culminant du volet high stakes de l’EPT parisien, en compagnie de tout le gratin mondain du milieu pro, les Mateos, Chidwick, Petrantelo et autres Adams. Il y a dix ans tout rond, on faisant la connaissance d’Auzoux lors de la toute première finale du Winamax Poker Tour : celui qui était à l’époque marketeux chez Betlic et Everest s’était incliné sur la toute dernière marche, en seconde place. Au cours des années suivantes, on ne l’a jamais vraiment perdu de vue… mais sans pour autant le voir se transformer en un « reg » en bonne et due forme, ni monter progressivement les limites. Mais ça, c’était avant. Avant cette incruste, aussi récente que surprenante, dans la petite famille des highroller.

Grégoire Auzoux & Benjo
Recette d'une interview détendue : s'offrir un double up juste avant

Alors, que s’est-il passé ? Comme le veut la formule consacrée, c’est une histoire de dur labeur qui rencontre une opportunité, et donne naissance à un coup de chance. Écoutons Auzoux : « Pendant le Covid, j’ai beaucoup progressé, je me suis fait coacher. J’ai vraiment eu l’impression de faire un grand pas en avant, de jouer vachement mieux. » Avance rapide jusqu’en septembre 2022 : le François voit arriver à côté de chez lui le festival highroller le plus populaire du moment, les Triton Series et ses épreuves en petit comité (mais à très gros buy-in). « J’avais trouvé un deal de stacking. Et là, sur le premier tournoi, le Omaha à 25 000 $, j’arrive en finale, direct. J’ai dit au stacker ‹ Bon, on arrête le deal, j’ai envie de tenter le coup en solo ! › C’était un ‹ shot ›, clairement, mais maintenant que j’avais rentré un peu d’argent, c’était trop tentant de jouer pour 100% de mon action plutôt que 50%. » Étape suivante du festival chypriote : le Main Event des Triton Series. Prix d’entrée : 100 000 $. Un tarif inédit pour Auzoux, évidemment. Mais loin d’être désarçonné, il s’y offre une sixième place bonne pour 600 000 $ de gains.

Si vous pensez deviner en Grégoire Auzoux un pro de l’ombre ayant décidé un beau jour de se jeter sous les feux des projecteurs, quitte à risque de se cramer, détrompez-vous. C’est bien parce qu’il n’est pas un pro du poker qu’Auzoux s’autorise aujourd’hui à aller affronter les plus grands. « J’ai 38 ans. Pendant dix, douze, quinze ans, le poker m’a offert un complètement de revenus. Je faisais attention à ce que je jouais, parce que mes revenus en dépendaient. C’était un objectif quotidien. Maintenant, ce n’est plus pareil. C’est du divertissement. J’ai monté une boîte avec un groupe d’investisseurs dans le secteur de la tech. On touche au gaming, à la banque, la crypto. Donc je n’ai pas trop de soucis de bankroll, ça aide ! Et comme je ne vais pas jouer souvent, autant aller jouer ces tournois-là, les Highrollers. » Selon Auzoux, les tournois les plus chers offrent une atmosphère et des conditions de jeu uniques, qu’on ne retrouve pas sur les autres compétitions. « Les Highrollers sont trente fois plus kiffants. Ce n’est pas le même poker. Les tables sont très sympa, on rigole bien. Et le grand intérêt, c’est qu’on retrouve tout le temps les mêmes joueurs. Il y a un historique, un metagame qui se développe au long cours, sur plusieurs tournois de suite. Ce qui est impossible dans les tournois à 1 000 ou 2 000 joueurs. »

Auzoux approche donc les Highrollers avec l’enthousiasme d’un fan de poker devenant acteur des tables télés qu’il regardait autrefois sur son ordi. Et lui faut désormais assurer lui même le spectacle, en prenant exemple directement sur ses voisins. « Sur chaque coup, ils te mettent la pression. 4 heures sur un High Roller, c’est aussi fatiguant que 12 heures de cash-game ! Du coup, t’es obligé de prendre les spots. Car eux, ils les prennent. Un joueur comme Ben Heath, il arrive à table et direct c’est : 3-bet, 3-bet, 4-bet, 4-bet. Moi, je n’ai pas 10 % de leur niveau, je sais que je ne les prends pas assez, les spots. Mais j’apprends directement à table ! Je reste concentré, je ne regarde pas mon téléphone, j’essaie de tout mémoriser : la taille des mises, ce qu’il se passe selon la texture des boards, etc. Il ne faut pas penser en termes de prizepool ou de buy-in, sinon t’es mort. Il faut complètement oublier les sommes. »

Si Auzoux ne joue pas au poker pour gagner sa vie, quel est son objectif ? L’idée de titiller les pros sur leur terrain lui plaît. « Clairement, l’objectif c’est de battre le field. Et de gagner un titre. » Et en filigrane, on devine une autre envie : celle de pousser la martingale aussi loin que possible, de voir où cette drôle d’aventure entamée à Chypre va le mener. "Attention, hein, je ne vais pas devenir un reg ! J’ai joué à Chypre en septembre, j’ai gagné, après j’ai break even à Prague en décembre, et aujourd’hui je suis à Paris. Ca fait 3 festivals en 6 mois. Le prochain, ça sera Vegas. Si tu me vois là, ça veut dire que je suis off, que je peux m’amuser. Quand le séjour est fini, je rentre à la maison, et je recommence à travailler."

Super High Roller : les 11 prétendants

Ils seront onze à retrouver les tables mardi à 12h30. L’autre Français encore en course, Jules Dickerson, est parvenu à se construire le stack du chip-lead, juste devant Grégoire et Sam Greenwood. Premier objectif de la troupe : sécuriser une place payée - il n’y en aura que 9. Derrière commencera la table finale et la bataille pour le million de dollars de la première place.

Nom Pays Tapis Table Siège
Jules Dickerson UK 3 790 000 1 1
Sam Greenwood Canada 700 000 1 2
Gregoire Auzoux France 2 410 000 1 4
Chris Brewer USA 1 640 000 1 6
Thomas Muehloecker Autriche 1 280 000 1 8
Steve O'Dwyer Irlande 1 410 000 4 2
Timothy Adams Canada 535 000 4 3
Pedro Marques Portugal 640 000 4 4
Dimitar Danchev Bulgarie 1 155 000 4 5
Juan Pardo Espagne 2 435 000 4 7
Nick Petrangelo USA 1 000 000 4 8

Joao Vieira & Ben Heath
Joao Vieira et Ben Heath furent les derniers éliminés de la journée, en 13e et 12e place

Neuf pour un million

La table finale est avancée Jules Dickerson est large chipleader, Greg Auzoux est en embuscade Super High Roller - 50 000 € (Day 3 et Finale)

Thomas Muehloecker

Quinze minutes. C'est le temps qu'il a fallu pour connaître les neuf finalistes de ce Super High Roller. Et autant dire que ce Day 3 ne restera pas dans les annales du poker canadien. Revenus aujourd'hui avec respectivement 14 et 11 blindes, Sam Greenwood et Timothy Adams n'ont pas réussi à trouver le double up espéré pour s'inviter à la fois dans les places payées et autour de la TF. Le premier a vu son A7 se heurter au AQ de Jules Dickerson tandis que le second s'est pris les deux As de Thomas Muehloecker (photo) alors qu'il avait envoyé la boîte avec... deux Rois. Ce sera donc un package bubble boys pour Sam et Tim, partis se consoler sur le 25K du jour, comptant pour l'instant une vingtaine de joueurs.

Grégoire Auzoux

Une fois la finale à neuf démarrée, le rythme s'est logiquement ralenti, malgré la présence des deux short stacks Pedro Marques et Nick Petrangelo. Pendant que le Portugais et l'Américain luttaient pour leur survie, Jules Dickerson a mis en route sa machine à aspirer les jetons. Durant la grosse demi-heure d'observation effectuée autour de la table, nous avons vu le Franco-Anglais remporter la majorité des pots dans lesquels il était impliqué, faisant grimper son total jusqu'à sept millions, soit 40% des jetons en circulation.

Steve O'Dwyer

Mais ça, c'était avant de se frotter à Steve O'Dwyer. L'Irlandais ouvre depuis le low-jack et voit Jules défendre sa grosse blinde. Continuation bet de circonstance à hauteur de 175 000 sur le flop KQT, avant que le T turn ne soit checké. Le 3 river est une brique totale, sur laquelle Dickerson demande à O'Dwyer ses 835 000 jetons restants. Steve ne pouvait pas payer plus vite et pour cause : sa paire de 10 a trouvé la turn parfaite pour battre le Valet-9 de Jules, qui avait lui floppé la quinte ! Un double up en bonne et due forme pour le Champion irlandais, le propulsant directement en deuxième place, devant un Grégoire Auzoux pour l'instant assez discret. Il faut dire que le Français n'a pas été gâté par le seat draw, qui l'a placé directement à la droite de Jules Dickerson. Mais on le sait, Greg' n'est pas du genre à avoir peur et est avant tout là pour apprendre et prendre du plaisir aux tables de ces Highrollers qu'il continue de découvrir. Alors s'il peut y avoir un petit million d'euros à la clé pour épicer le tout...

Juan Pardo

Cette table finale a en revanche tourné au cauchemar pour Juan Pardo. Le protégé de mon collègue Álex d'abord perdu un flip contre Pedro Marques avant de faire doubler Dimitar Danchev sur un bad beat As-Dame contre Roi-Dame. Le Portugais a fini par lui infliger le coup de grâce avec une paire de 6 restant devant son A5. Tout le monde est maintenant assuré d'un gain à six chiffres.

Le plan de table au départ de la finale

Siège Joueur Stack
1 Juan Pardo (Espagne) 2 435 000 (49 BB)
2 Grégoire Auzoux (France) 2 410 000 (48 BB)
3 Jules Dickerson (UK) 4 490 000 (90 BB)
4 Nick Petrangelo (USA) 1 000 000 (20 BB)
5 Pedro Marques (Portugal) 640 000 (13 BB)
6 Thomas Muehloecker (Autriche) 1 815 000 (36 BB)
7 Stephen O'Dwyer (Irlande) 1 410 000 (28 BB)
8 Christopher Brewer (USA) 1 640 000 (33 BB)
9 Dimitar Danchev (Bulgarie) 1 135 000 (23 BB)

L'échelle des gains

# Gains
Vainqueur 959 520 €
2e 623 800 €
3e 443 000 €
4e 340 700 €
5e 262 300 €
6e 201 500 €
7e 155 100 €
8e 120 000 €
9e 92 800 €

Une bonne leçon

Grégoire Auzoux sort en 5e place sur un bad beat Il signe son second gain à six chiffres en live (262 300 €) Super High Roller 50 000 € (Finale)

Auzoux
Il l'a dit lui-même : Grégoire Auzoux est là pour apprendre dans les tournois Highrollers. Alors oui, il y a certainement beaucoup de choses à retenir de ce 50k, après avoir passé deux jours et demi à croiser le fer avec la fine fleur des joueurs de tournois high-stakes. Mais pour gagner des beaux MTT, il faut aussi une bonne part de réussite, et ça nul doute que Grégoire le savait déjà : il en a malheureusement eu la confirmation en milieu d'après-midi.

Alors qu'il restait encore cinq joueurs en lice dans ce Super High Roller, le joueur de 38 ans, tombé à 14 blindes, voit le nouveau chipleader Pedro Marques relancer à 200 000 jetons, sur 50 000 / 100 000, au bouton. Muni de AQ en grosse blinde, le Français trouve un spot parfait pour 3-bet shove, et le Portugais effectue le call avec une main dominée : A8. De quoi espérer revenir un peu dans la partie pour Grégoire... Mais le flop n'est pas à son avantage 578. Le turn est un 5 et Grégoire ne touche ni As ni Dame pour le sauver sur la river 10.

Après avoir démarré la table finale à 9 joueurs en troisième position au chipcount, Grégoire Auzoux termine donc 5e du Super High Roller de l'EPT Paris, après avoir vécu une table finale agitée : rapidement tombé shortstack à huit joueurs restants après avoir perdu plusieurs coups consécutifs en début de finale (il n'avait plus que 760 000 aux blindes 30 000/60 000), l'ancien runner-up du WiPT avait tout de même réussi à se refaire avec deux double-ups pour revenir à 35 blindes. Mais l'embellie n'a pas duré... Grégoire aura tout de même gagné deux paliers dans l'affaire, après les éliminations de Steve O'Dwyer (6e pour 155 100 €) et Dimitar Danchev (5e pour 201 500 €) : il repart avec un ticket de paiment à 262 300 €, le second gain à six chiffres de sa carrière après sa seconde place à Chypre l'an passé pour 600 000 $.

Si à chaud, Grégoire conservait le sourire, il confiait être un peu "sous le choc", pressé d'aller fumer une cigarette pour évacuer une déception qu'on imagine tout de même bien présente. "Mais bon, c'est cool évidemment", nous a t-il lâché en quittant la salle de tournoi. On tâchera d'aller lui demander ses impressions à froid, lui qui s'est d'ores et déjà inscrit au Main Event : 45 minutes après sa sortie, son siège demeurait vide en table 22. Fini les joueurs high-rollers : désormais, il devra batailler avec de vieux briscards du poker parisien, comme Franck Kalfon.

Dickerson
Grégoire laisse ainsi Jules Dickerson et son passeport anglais en tant que seul francophone dans cette table finale. Lui peut espérer se mêler à la lutte pour le titre : à la pause après le level 22 vers 17h30, il possèdait un stack quasi identique à celui de Chris Brewer, un peu en retrait de Pedro Marques, mais plus du double de celui du shortstack Nick Petrangelo. On l'a d'ailleurs vu en plein mal de crâne à la river contre l'Américain : Jules complète sa small blind, attaque pour 100 000 sur un flop K36, et check-call 250 000 sur le turn 10. Nick lui demande en revanche beaucoup plus sur un 3 : 1 300 000. Suffisant pour que Dickerson utilise sept time banks de 30 secondes, avant de passer... Nous avons tenté de lui arracher quelques mots, mais il s'est directement éclipsé dans sa chambre d'hôtel. "Il est dans sa bulle", l'excuse Matthieu Rabalison, présent dans le rail en compagnie de Jimmy Guerrero notamment. On le comprend, lui qui joue très peu de tournois live... "Il n'en a pas fait plus de trois ou quatre", nous confiait d'ailleurs Jimmy. "Promis, en fin de journée, je te l'amène !" Merci Matthieu, en espérant tout de même que nous puissions réaliser une interview de vainqueur...

# Gains
Vainqueur 959 520 €
2e 623 800 €
3e 443 000 €
4e 340 700 €
5e : Grégoire Auzoux 262 300 €
6e : Dimitar Danchev 201 500 €
7e : Steve O'Dwyer 155 100 €
8e : Thomas Muehloecker 120 000 €
9e : Juan Pardo 92 800 €

Brewer, c’est carré

Christopher Brewer s'impose devant Jules Dickerson L'Américain remporte son deuxième High Roller... du festival ! Super High Roller - 50 000 € (Day 3 et Finale)

Chris Brewer

Une quarantaine de blindes de chaque côté. Au moment de remettre les pieds dans la salle de tournoi, nous ne nous doutions pas que le heads-up de ce Super High Roller n'allait durer devant nos yeux qu'une poignée de minutes. Et pourtant. Sur le tapis, cinq cartes sont étalées : 98858. Face à Christopher Brewer, un triangle noir avec inscrit "All-in" a été déployé. Jules Dickerson remet au croupier l'intégralité de ses derniers cartons "Time Bank" avant d'appuyer sur le bouton "Call". L'Américain retourne ses cartes : A8, pour un brelan floppé transformé en carré sur la rivière. Il n'avait même pas besoin d'en faire autant. En face, le pote de Jimmy Guerrero avait payé avec un simple bluff catcher, en l'occurrence, une paire de 6. Il ne reste plus à Jules qu'une seule blinde après ce coup, qui file du côté de Brewer sur une dernière main anecdotique.

Pour sa première incursion sur un Event aussi cher, le dernier francophone de ce tournoi empoche la bagatelle de 623 800 €. Régulier des épreuves de ce genre depuis la reprise du circuit post-Covid, Chris Brewer signe lui le plus gros gain de sa carrière live. Une première place à 959 520 €, qui intervient... quatre jours après sa précédente victoire. Vendredi dernier, sur l'Event #7 à 25 000 €, le natif de l'Oregon avait triomphé face à 32 autres entrants, pour un sympathique billet de 357 180 €. En clair, à cinq jours de la fin du festival, Christopher Brewer est assuré de repartir avec un plus gros chèque que le futur vainqueur du Main Event. Est-ce qu'on ne tiendrait pas déjà le MVP de cette quinzaine parisienne ?

Nick Petrangelo

Avant ce heads-up expédié en un rien de temps, les jetons étaient passés d'une main à l'autre à quatre, puis à trois joueurs restants. Nick Petrangelo en est le parfait exemple, swinguant de short stack à chipleader en quelques minutes grâce à l'élimination du Portugais Pedro Marques. Un vilain deux outer river avec deux 9 contre la paire de 2 de Jules Dickerson précipitera sa chute sur la troisième marche du podium.

Super High Roller - 68 entrées 50 000 € l'entrée - Prizepool 3 198 720 €

# Joueur Gains
Vainqueur Christopher Brewer (USA) 959 520 €
2e Jules Dickerson (UK) 623 800 €
3e Nick Petrangelo (USA) 443 000 €
4e Pedro Marques (Portugal) 340 700 €
5e Grégoire Auzoux (France) 262 300 €
6e Dimitar Danchev (Bulgare) 201 500 €
7e Steve O'Dwyer (Irlande) 155 100 €
8e Thomas Muehloecker (Autriche) 120 000 €
9e Juan Pardo (Espagne) 92 800 €