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PokerStars European Poker Tour Paris 2023-Main Event - Finale

9 finalistes, 9 drapeaux

L'ONU du poker est réunie à Paris Main Event - 5 300 € (Day 5 - Début de la finale)

Table Finale EPT Paris Winamax
On ne soutiendra donc qu'un seul joueur français en finale du tout premier tournoi EPT jamais organisé à Paris... Une déception qui permet en revanche une configuration plutôt rare : autour de la table finale sont réunis 9 joueurs en provenance de 9 pays différents. Le casting est à dominante européenne ! 7 joueurs sont issus de l'UE, avec en plus Mehdi Chaoui (Maroc) et Brian Delaney (Royaume-Uni).

Voici la composition de la finale…











































































Siège Joueur Pays Tapis BB
1 Fabrice Bigot France 3 650 000 37
2 Konstantin Held Allemagne 4 910 000 49
3 Henri Kasper Estonie 1 320 000 13
4 Brian Delaney UK 9 330 000 93
5 Peter Jorgne Suède 9 215 000 92
6 Mehdi Chaoui Maroc 1 145 000 11
7 Johan Schultz-Pedersen Danemark 3 270 000 33
8 Denzel Spekman Pays-Bas 5 570 000 56
9 Razvan Belea Roumanie 9 370 000 94

L'objectif de la journée est de tomber jusqu'à six joueurs. Mais si ce but venait à être atteint tôt, il se pourrait bien que les organisateurs décrètent une petite période de prolongations. Une manœuvre qui viserait à prévenir autant que possible une longue finale dimanche, car en l'état actuel des choses, le tapis moyen est très élevé : plus de 50 blindes.

Fabrice Bigot et Mehdi Chaoui
Ils sont parmi les deux joueurs francophones nous ayant le plus impressionné en 2022 : Mehdi Chaoui et Fabrice Bigot sont en position pour assoir un peu plus leur domination actuelle sur le circuit live

Les prix

Trophée

Rang Prix
Vainqueur 1 170 000 €
Runner up 780 100 €
3e 535 850 €
4e 412 200 €
5e 317 050 €
6e 244 000 €
7e 187 650 €
8e 144 300 €
9e 111 000 €

Mehdi Chaoui prend date

Medhi Chaoui perd les Rois contre les As dès les premières mains de la finale Il termine 9e pour 111 000 €, son second meilleur score en live Main Event - 5 300 € (Day 5 - Finale)

Chaoui
Medhi Chaoui n'a pas vraiment eu le temps de profiter de sa première table finale EPT. Enfin, presque, la TF officielle comportant huit joueurs. Mais, shortstack avec 11 blindes, le Marocain se devait de prendre des risques pour pouvoir jouer la victoire. Ce qu'il a fait, dans un spot où quand on possède son tapis, on se dit qu'il sera compliqué de trouver un moment plus propice... Et pour cause, Mehdi découvre deux Rois. Sauf qu'il s'est empalé sur les deux As de Johan Schultz-Pedersen.

Chaoui 2
Alors qu'il s'était un peu trompé au départ du coup, en ne voyant pas que Brian Delaney avait relancé UTG, Mehdi croit donc ouvrir les hostilités en relançant au hi-jack. Mais la règle est claire : ce sera un call. Derrière, Johan Schultz-Pedersen envoie 600 000 au cut-off, Delaney passe, et Mehdi shove. Il se fait snap-call... Et se retrouve drawing dead dès le flop 57A, un Roi ayant été foldé préflop. "C'était fun. J'aura pu faire mieux, ça aurait pu aussi être pire, concluait Mehdi. Je suis content de mon jeu, j'ai joué plus solide que je ne m'en croyais capable. J'ai pris des spots, j'ai parfois fait des erreurs... Financièrement, c'est une bonne opération."

Pour son 4e EPT Mehdi Chaoui remporte donc le second plus gros gain de sa carrière (111 000 €), derrière sa victoire à l'APO 2500 il y a un an. De quoi confimer l'immense talent de ce joueur, qui collectionne les perfs depuis trois ans et son arrivée sur le circuit français, et qui frôle désormais le million de dollars de gains en tournois live. On a franchement hâte de le voir perfer sur des épreuves plus cher...

Tableau de bord 8 joueurs restants (sur 1 606 entrées) 57 minutes à jouer au level 29 (blindes : 50 000 / 100 000 / 100 000) Prochain sortant : 144 300 €

Un hero fold et puis s’en va

Johan Schultz-Pedersen éliminé en 8e place (144 300 €) Main Event - 5 300 € (Day 5 - Finale)

Johan Schultz-Pedersen
L'élimination de Johan Schultz-Pedersen sera vite oubliée de tous : un banal coin-flip - 99 contre As-Roi - joué contre Razvan Belea. Le chip-leader roumain trouve un As dès la première carte du flop pour prendre les 22 blindes du Danois.
Johan Schultz-Pedersen
Ce qui ne veut pas dire que Johan Schultz-Pedersen n'aura pas marqué la table finale de sa présence, aussi brève fut-elle. C'est même tout l'inverse. Car une demi-heure avant son élimination, le jeune pro online (1 million de dollars de gains sur Internet, dit-on) nous a gratifié d'un fold de classe business. Ayant trouvé le meilleur flop possible avec son K9 après avoir relancé préflop, J32, Schultz-Pedersen envoie un premier barrel, puis un second sur le turn 2, puis un dernier sur la rivière 10.

Problème : en face, Brian Delaney avait défendu sa BB avec 1010, et le collant Anglais avait refusé d’abandonner sur le flop et le turn ! Ainsi muni d’un improbable full runner-runner, Delanay envoie son tapis. Ayant investi la moitié de son propre stack, Schultz-Pedersen utilisera quatre « time banks » successives avant de se résoudre à prendre la difficile mais judicieuse décision : abandonner sa couleur et rendre ses cartes au croupier. Même s’il n’y avait que peu de bluffs dans la range adverse, il fallait le trouver, ce fold, a fortiori lorsque l’on est sous les feux des projecteurs d’une table filmée avec plus d’un millin d’euros à gagner.

Pour l'heure, le million attendra… mais la 8e place de Johan Schultz-Pedersen lui rapporte 144 300 €, ce qui fait plus que doubler son total de gains en live.

Fabrice, ça glisse tout seul

Fabrice Bigot reçoit une petite livraison juste avant le break Main Event - 5 300 € (Finale)

Pause
Il fallait bien qu'il finisse par craquer : Razvan Belea vient de manquer un bluff... et c'est Fabrice Bigot qui en a bénéficié ! Le Français relance UTG avec QJ, et le Roumain défend 54 en BB. Le flop K92 est checké, et yepaki touche la carte magique sur un 10 au turn. Ça tombe bien, Razvan attaque à 400 000, une mise que Fabrice se contente de suivre. Sur la river 6, Razvan envoie cette fois une praline à 1 300 000, snap-call par le Français, qui encaisse un bon gros pot pour grimper à plus de 6 millions... ce qui lui permet de passer en 3e position au chipcount !

La route est encore longue pour aller chercher les deux chipleaders, Peter Jorgne et donc Razvan Belea, mais voilà de quoi faire le plein de confiance pour notre Français. Henri Kasper sera en danger au retour du break, avec seulement 14 BB en sa possession.

La prochaine élimination marquera la fin de ce Day 5... Si jamais ce n'est pas le cas avant la fin du niveau 30, on partira en dinner-break, et on rejouera derrière, jusqu'à ce qu'un joueur soit éliminé ! Allez, un petit effort les gars, vous pourrez profiter de votre soirée...

Les stacks au break :

Siège Joueur Pays Tapis BB
1 Fabrice Bigot France 6 160 000 51
2 Konstantin Held Allemagne 5 260 000 43
3 Henri Kasper Estonie 1 710 000 14
4 Brian Delaney UK 5 835 000 48
5 Peter Jorgne Suède 13 845 000 115
8 Denzel Spekman Pays-Bas 4 090 000 34
9 Razvan Belea Roumanie 11 380 000 94

Tableau de bord 7 joueurs restants (sur 1 606 entrées) Début du level 30 (blindes : 60 000 / 120 000 / 120 000) Tapis moyen : 6 882 857 Prochain sortant : 187 650 €

Spekman ne fera pas de zèle

Denzel Spekman sort en 7e place (187 600 €) Il conclut avec le sourire son meilleur tournoi live Main Event - 5 300 € (Day 5 - Finale)

Spekman
Quant on a vu la composition de son rail en table télévisée, on se disait que Denzel Spekman ne pouvait pas perdre, du moins pas aujourd'hui : parce que quand Teun Mulder vous supporte à quelques mètres, les vibes de la victoire ne sont pas loin... On parle quand même de celui qui a éliminé tout le monde dans une finale en moins d'une demi-heure sur un tournoi à 25 000 € la semaine passée. Et en plus, le Hollandais disposait encore d'un bon pécule en jetons au retour du break : 34 blindes. Sauf que comme tant d'autres, il est tombé sur un os : Razvan Belea.

Le Hollandais commence par ouvrir UTG avec AJ, tandis que le Roumain call au hi-jack avec Q9. Denzel choisit de checker sa top paire sur A42, poussant l'aggressif Razvan a miser 425 000. Payé bien sûr, et le turn Q, qui donne de la showdown value au Roumain, ne provoque pas d'action. En revanche, la river est un 9 qui offre deux paires à Razvan... Et c'est le moment que Denzel choisit pour annoncer tapis en léger overbet, soit 3 145 000 ! Le Roumain ne met pas très longtemps à payer et élimine son adversaire.

Alors qu'on attendait plutôt la sortie du shortstack Henri Kasper, c'est donc bien Denzel Spekman qui quitte ce tournoi avant la fin du niveau 30. Le Hollandais remporte donc 187 600 € pour son deeprun, ce qui multiplie par trois ses gains en live (92 000 $ depuis 2013, pour six places payées), lui dont la meilleure perf restait une 3e place aux Masters Classics d'Amsterdam en 2021. De quoi repartir avec un sourire qui ne le quittait pas, même après sa sortie. Le jeu continue donc jusqu'à la fin de ce niveau, avec un Razvan Belea possédant désormais 16 340 000 jetons, soit 136 BB !

Tableau de bord 6 joueurs restants (sur 1 606 entrées) 36 minutes à jouer au level 30 (blindes : 60 000 / 120 000 / 120 000) Tapis moyen : 8 030 000 Prochain sortant : 244 000 €

C’est plus Byzance pour Konstantin

Konstantin Held finit 6e (244 000 €) Fabrice Bigot en profite Main Event - 5 300 € (Day 5 - Finale)

Konstantin Held
Ça s'agite autour du plateau télé... Encore un busto... Enfin, Henri Kasper a craqué ! Mais, surprise : le super shortstack estonien a encore des jetons devant lui ! En revanche, le siège de Konstantin Held est lui désert. Un scénario assez incroyable... Décidément, on ne sait plus à quel saint se vouer dans cette finale : l'Allemand possédait lui 43 blindes au retour du break.

Un tapis qui est tombé à 3 580 000, soit 29 BB, et que Konstantin décide de 3-bet shove directement avec As-Neuf depuis la petite blinde, suite à une ouverture de Fabrice Bigot au bouton. La BB passe, et le Français demande un compte avant de payer avec AQ. Un play to win qui est récompensé à l'issue d'un board 8J5102, qui permet à Fabrice de grimper à 8,6 millions.

10e d'un tournoi en Floride il y a quelques semaines pour 85 000 $, Konstantin Held signe une seconde perf' de choix sur le circuit live, avec une 6e place qui lui rapporte 244 000 €. "Maintenant, il va falloir arrêter, les croupiers sont trop en forme", lâche Yu aux commentaires. Une seule question demeure : combien de temps tiendra Henri Kasper ?

Fabrice Bigot a les crocs

Fabrice Bigot se place dans les cinq derniers joueurs de l'EPT Paris avec un gros stack A 28 ans, le dernier Français en course se rapproche un peu plus de ses ambitions de longue date : s'installer sur le circuit High Roller Main Event - 5 300 € (Day 5 - Finale)

Fabrice Bigot
De toutes les discussions que nous avons avec des joueurs de poker, les plus intéressantes ne sont parfois jamais publiées. Flashback : Las Vegas, un après-midi de juillet 2022. L'escalier de béton menant à l'entrée cachée des WSOP est comme d'habitude blindé de joueurs. Ils sont en pause, ils sont entre deux tournois, tout juste éliminés, en partance pour la piscine ou sur le point d'aller soutenir un pote en finale. Une conversation débute avec un pro de l'ombre que je ne connaissais jusque-là qu'en photo, ou via son palmarès en ligne. Sa sortie en 39e place d'un 5 000 $ des WSOP ne méritera qu'une brève mention dans le coverage, et son deuxième deep run consécutif sur le Main Event a déjà été couvert en long et en large par les collègues la semaine précédente. C'est donc avec le carnet et le stylo rangés dans la poche que je me retrouve à papoter avec Fabrice Bigot. Un couvreur et un joueur tuant le temps aimablement avant de reprendre leurs boulots respectifs, sans autre enjeu que de bavarder sous le soleil. Pourtant, l'échange va durer plus longtemps que prévu. Surpris, je me retrouve en effet à boire les paroles d'un joueur déroulant avec assurance sa vision du poker, ses méthodes de travail, ses projets pour l'avenir. Les gens très sûrs d'eux me font rarement bonne impression. Au mieux, ils me font sourire. Au pire, ils m agacent. Cela ne fut pas le cas avec Fabrice Bigot : l'assurance avec laquelle il détaillait son objectif principal (s'installer sur le circuit High Roller, et le plus vite possible) m'a semblé tout à fait convaincante, voire : enthousiasmante. Je suis sorti de cette conversation avec l'envie de croire aux projets grandioses de ce mec que je ne connaissais pas une heure plus tôt.

Retour au présent. Huit mois ont passé. Depuis cette rencontre à Vegas, le nom de Bigot a fait couler pas mal d’encre dans les colonnes de la presse poker. Une presque finale sur l’EPT Prague en décembre (11e - « Un jour j’en gagnerai un, c’est sûr », nous avait-il dit à l’époque) et surtout une victoire à 180 000 € sur l’édition parisienne du World Poker Tour Prime il y a trois semaines ont fini de l’installer dans la short-list des nouveaux joueurs incontournables de la scène française. Au moment de le féliciter ce samedi soir pour sa qualification en finale du premier festival EPT organisé à Paris, l’effet de surprise s’est donc quelque peu dissipé. C’est même tout le contraire : cette première finale EPT, qu’il reprendra dimanche avec un gros tapis de 60 BB et le statut enviable de dernier Français en course, elle nous fait quasiment l’effet d’une évidence. Et cette fois, au moment de reprendre la discussion, le dictaphone était bien branché.

Fabrice Bigot
Sur le fond, le discours de Fabrice Bigot n'a pas changé. "Cela fait très longtemps que je dis que je veux jouer plus cher, donc c'est top d'avoir cette opportunité de faire un gros saut de bankroll. Clairement, c'est le truc qui me motive le plus pour demain." Bigot assume mettre de côté l'émotionnel, du moins pour le moment. "Les paliers, je ne les regarde pas, je focus uniquement sur la technique. Et j'ai eu la chance de bien run. En début de journée, ça été compliqué, mais j'ai eu pas mal de réussite sur le jeu préflop, mes bonnes mains ont tenu, quand j'étais derrière je suis passé devant..." Pour rentrer dans le détail du volet "good run", on retiendra trois coups gagnés à tapis préflop aujourd'hui : deux Rois qui tiennent contre As-Valet pour doubler, un Roi-10 qui s'améliore contre As-Dame pour éliminer Saar Wilf en 11e place et surtout, un peu plus tôt, un As-5 qui trouve un As turn pour rester en vie face à deux Dames.

Grand bosseur, Fabrice Bigot ne s'installe pas à une table de poker sans un plan de jeu précis à dérouler. Aujourd'hui, c'est une stratégie "axée sur ses adversaires" qu'il a appliquée, et "leur niveau de compréhension technique." "Globalement, les dynamiques émotionnelles n'ont pas trop changé. Les joueurs étaient dans un certain état d'esprit, ils n'ont pas trop bougé. Certains joueurs, clairement ils n'ont pas eu peur de mettre les jetons au milieu, on l'a vu avec le reshove As-9 et celui avec As-Valet. Il y en a qui avaient plus le profil du joueur de cash-game, avec une compréhension des ranges différente." Toute la journée, Bigot a donné l'impression aux spectateurs d'un joueur solide, conservateur, serré disons-le... mais qui faisait tout de même entendre sa voix régulièrement, saisissant au bond toutes les balles qu'on lui passait. Il confirme et développe : "En gros, tous les spots où je peux mettre l'adversaire dans une situation qu'il n'a pas travaillée, je les prends. Et à l'inverse, tous les spots qui semblent évidents, je les joue différemment. Je m'adapte."

Quel sera le plan pour la finale à 5 dimanche ? "Se concentrer sur le fait de dormir le mieux possible, car c'est très dur. Malgré la méditation, les douches froides, tout ça, c'est galère. Je dors vraiment très mal. Je suis hyper-actif, donc la journée ça se passe très bien, je peux boire du café et tout. Mais le contrecoup va être très violent !" Concernant ses récentes percées techniques, Bigot nous explique avoir travaillé sur "les réponses et les instincts émotionnels. Se connaître techniquement, et écouter ses instincts, j'ai bossé ça avec mon coach. Donc il va avoir des moments, à table, où je mets de côté la technique pour écouter mes instincts, et prendre appui sur des choses que je n'ai forcément pas travaillées, mais qui sont là en moi, grâce aux des infos emmagasinées lors des précédents tournois live." Parmi ses 4 adversaires, le plus dangereux sera-t-il assis juste à sa droite ? On veut parler du chip-leader, le Roumain Razvan Belea. "Oui, potentiellement. Il a beaucoup de jetons, mais techniquement... Il n'a pas l'air hyper fort. Mais avec ses jetons, la perception des ranges va un peu changer. Mais ça, on verra demain."

Un mot pour Mehdi Chaoui, autre révélation francophone de ces dernières années et avec qui il a brièvement partagé un bout de finale ? « Il n’a pas eu de chance. La situation est très particulière, mais quoi qu’il arrive, avec ces mains, ça se serait terminé pareil. C’est la dureté du jeu. » Etre le dernier Français en course, ça compte ? « Oui, c’est très, très cool, c’est stylé. On va quand même essayer de pas laisser l’EPT Paris aux étrangers ! »

Revenons à l’objectif numéro 1 de Fabrice Bigot. Si demain il gagne l’EPT Paris et le gros million d’euros qui va avec, s’inscrira-t-il aussitôt au prochain High Roller au calendrier ? La réponse se fait hésitante. : « Hmm… non. Disons que, si je gagne… C’est un peu se jinx, mais si je gagne, je vais probablement passer plus de temps à travailler les prochaines semaines, pour me préparer pour les prochains gros évènements. Peut-être pas les 25K, pas encore, mais… Enfin peut-être pas un 25K, mais… Enfin je sais pas. On verra ! J’en sais rien. Mais c’est clair que je suis très pressé des les jouer. Le plus tôt sera le mieux ! »

Parole d’un mec qui, il y a seulement cinq ans, commençait son apprentissage via des freerolls, un bouquin de Dan Harrington sur les genoux…

Les 5 derniers joueurs

Ravzan Belea
La configuration est sur le papier favorable à Fabrice, qui jouera toute la finale avec la position directe sur son adversaire potentiellement le plus dangereux, Ravzan Belea (photo).

La finale reprendra dimanche à 12h30. Le streaming sera lancé avec la demi-heure de décalage traditionnelle - 13h, donc.















































Siège Joueur Pays Tapis BB
1 Fabrice Bigot France 9 625 000 64
2 Henri Kasper Estonie 1 725 000 11
3 Brian Delaney UK 10 425 000 70
4 Peter Jorgne Suède 10 775 000 72
5 Razvan Belea Roumanie 16 125 000 107

Les éliminés du jour

Arthur Conan
On était là, on a tout vu : un simple clic dans le tableau ci-dessous vous rencardera sur tous les sortants du Day 5. Les déceptions côté francophone furent nombreuses : le prodige Arthur Conan (photo) a manqué de peu sa première finale EPT, et celle de Mehdi Chaoui fut bien trop brève.

Position Joueur Pays Prix
6 Konstantin Held Allemagne 244 000 €
7 Denzel Spekman Pays-Bas 187 650 €
8 Johan Schultz-Pedersen Danemark 144 300 €
9 Mehdi Chaoui Maroc 111 000 €
10 Mathieu Di Meglio France 85 400 €
11 Saar Wilf Israël 85 400 €
12 Niklas Astedt Suède 71 150 €
13 Harry Lodge UK 71 150 €
14 Arthur Conan France 59 300 €
15 Sven Stok Pays-Bas 59 300 €

Qui sont les finalistes de l’EPT Paris ?

Profils par Florence Mazet / PokerStars La finale reprend dimanche à 12h30 (13h sur le stream)

Siège 1 : Fabrice Bigot, France 9 625 000 jetons (64 BB)

BigotLe Français Fabrice Bigot s'est qualifié en ligne sur PokerStars pour 250€. Il a gagné un package pour venir à Paris, une ville qu'il connaît bien. L'homme de 28 ans vit actuellement à Londres mais a des origines parisiennes. Connu en ligne sous le nom de « SirFalcon », Bigot est un reg MTT online, passé joueur de poker professionnel depuis fin 2018.

Il a étudié le droit à l'université et a découvert le poker en même temps. Il a également un passé dans les compétitions de Esport et a connu une expérience militaire après ses études. C'est seulement après la période Covid qu'il a commencé à jouer des tournois live. Son premier cash est une victoire, l’UDSO Paris en juillet 2021. Il a également remporté un autre tournoi à Paris en août 2022, son lieu de prédilection. Après avoir terminé 11e du Main Event EPT Prague 2022 pour 74 950€, il vient de remporter le WPT Prime au Club Circus Paris il y a trois semaines. Également coach de poker, Bigot est connu dans la communauté française pour être un vrai bosseur, sur tous les plans (GTO, technique, mental...).

« Je suis tellement reconnaissant d’en être là, confiait Bigot à la fin du Jour 5. J’ai eu la chance de bien run dernièrement et le travail avec mon coach aussi a payé. Ma motivation principale est de pouvoir jouer plus cher rapidement. Je n’ai pas regardé les paliers, mon plan de jeu a été axé sur mes adversaires. Si je gagne demain, il se pourrait que je joue des 25 000€ très bientôt ! »

Siège 2 : Henri Kasper, Estonie 1 725 000 000 jetons (11 BB)

KasperHenri Kasper possède une société de relations publiques à Tallinn, après avoir été partenaire de PokerStars pour la région baltique. Il fut à l’origine de l'introduction de l'EPT en Estonie. Avec les dirigeants suédois de PokerStars, il a organisé et promu le PokerStars Baltic Festival en 2009, qui est ensuite devenu l'EPT en 2010 et 2011. Il dirige toujours une société de relations publiques, et doit répondre à certaines sollicitations de travail pendant les pauses du tournoi.

Il se décrit comme un joueur amateur qui joue surtout des cash games PLO chez lui, mais qui profite aussi de quatre ou cinq voyages poker par an. Ses meilleurs résultats à l'EPT ont été obtenus à Monte-Carlo, où il a participé deux fois au Main Event, et à Barcelone, où il a remporté le tournoi Senior l'année dernière. C'était la première fois qu'il était éligible, à tout juste 50 ans, avec à la clé son plus gros score en tournoi avant ce deeprun en cours.

S'il arrive premier ou deuxième, il se retrouvera en tête de la All Time Money List estonienne. Kasper devait partir en vacances à Barcelone avec sa femme et ses deux enfants demain mais sa famille prendra finalement l’avion pour Paris !

Siège 3 : Brian Delaney, UK 10 425 000 jetons (70 BB)

DelaneyQui aurait deviné qu'il s'agissait du premier Main Event EPT de Brian Delaney... à moins de consulter son profil Hendon Mob. Le Londonien n'a pas beaucoup de résultats en live (juste un petit cash dans un Hyper Turbo plus tôt dans le festival), mais ce qui lui manque en cash live, il le compense par sa longévité en ligne. Connu sous le pseudo "bdel123" sur PokerStars, le joueur de 28 ans est professionnel depuis une décennie. « Je n'ai jamais vraiment eu d'autre travail que le poker », a-t-il déclaré. Delaney est tombé amoureux du poker pendant son adolescence et a commencé à jouer professionnellement des MTT à l'âge de 18 ans. Ces dernières années, il s'est tourné vers le cash-game PLO, toujours en ligne, avec beaucoup de succès.

Il vit désormais à Playa del Carmen, au Mexique, où il partage un logement avec le joueur highstakes MTT "FishOnHeater". « Nous parlons beaucoup de mains ensemble, explique Delaney vis-à-vis de son talentueux colocataire. Et le dimanche, il m'arrive de jouer des MTT avec lui. » C'est un challenge entre Delaney, FishOnHeater et le frère de celui-ci qui a conduit Delaney à Paris. Ils ont établi que s'ils gagnaient 20 000$ en ligne à eux trois dans un certain laps de temps, alors Delaney et FishOnHeater viendraient en Europe. Ils l'ont fait, et quelques jours plus tard, Delaney s'est retrouvé à faire du snowboard en Autriche. La prochaine étape de son voyage en Europe était l'EPT Paris.

« Je suis surpris d'être aussi détendu, admet Delaney. Je ne joue plus beaucoup de tournois, mais j'en ai joué en ligne pendant de nombreuses années, donc je suppose que je sais encore beaucoup de choses. »

Siège 4 : Peter Jorgne, Suède 10 775 000 jetons (72 BB)

JorgneCertaines personnes prennent une retraite anticipée et consacrent le reste de leur vie à la détente. Mais pas le Suédois Peter Jörgne. Ce quinquagénaire originaire de Stockholm a été entrepreneur toute sa vie et a vendu son entreprise de technologie financière en 2018. Il a ensuite déménagé à Marbella, en Espagne, pour profiter de sa retraite, mais après quelques années de soleil et de mer sur la Costa del Sol, il a décidé de s'essayer au poker. Pendant des années, Jörgne a joué au poker lors de parties entre amis et dans les salles de jeu de Stockholm. « C'était juste pour le plaisir, dit-il, je n'y connaissais vraiment rien. »

Mais il y a environ un an, une conversation avec son ami, le joueur de poker suédois Peter Kvisthammer, a tout changé. « Il m'a dit que si je voulais vraiment être bon dans ce domaine, je devais le prendre au sérieux », explique Jörgne. Avec Kvisthammer et un autre joueur suédois, Michael Bartov, comme coachs, ils se sont donc mis au travail. Le coaching a commencé à l'EPT Barcelone en août 2022 et Jörgne a réussi à atteindre l’argent dans deux événements. « Nous sommes comme une équipe, dit Jörgne. J’avais prévu de ne faire que ça pendant un an avec comme objectif d'atteindre une table finale dans un événement EPT ou WSOP. » Dix mois plus tard, et à sa troisième tentative, Jörgne a réussi.

Siège 5 : Razvan Belea, Roumanie 16 125 000 jetons (107 BB)

RazvanCet homme de 34 ans, originaire de Târgu Jiu, a découvert le Stud à 5 cartes lorsqu'il était enfant, puis a commencé à jouer des freerolls en No Limit Hold’em lorsqu'il a grandi. Sans investir un seul centime de son argent personnel, il s'est lentement constitué une bankroll en travaillant comme barman avant d’abandonner les cocktails pour devenir professionnel.

Aujourd'hui, il a accumulé 1,25 million de dollars de gains en ligne, sous le pseudo de "razvyQQ" sur PokerStars, et 112 000 dollars de gains en live, avant le Main Event de l'EPT Paris. Il joue au poker environ cinq jours par semaine et avoue étudier le jeu encore plus. Cela s'avère être la recette du succès. En 2017, il a terminé cinquième du Sunday Million pour près de 40 000$ et en 2021, il a enregistré le meilleur cash de sa carrière, en terminant troisième de la phase WCOOP 109$ pour 85 000$.

Quoi qu'il arrive désormais, il enregistre son meilleur score en carrière et avec ses gains, Belea espère aider ses parents à acheter une nouvelle maison. Mieux encore : il s'est qualifié pour cet événement lors d'un satellite à 530$ de buy-in sur PokerStars.

Peter passe un sale quart d’heure

Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Peter Jorgne
Qualifié pour le dernier jour du Main Event avec un solide tapis (72 blindes), Peter Jorgne vit un début de journée trahissant quelque peu son inexpérience : d'entrée de jeu, les pros qui lui font face ne se sont pas privés pour l'attaquer sans vergogne.

Les ennuis de Jorgne commencent lorsqu'il recoit As-Dame de grosse blinde. Avant lui, Razvan Belea relance UTG et Brian Delaney 3-bet de petite blinde. Malgré la puissance de sa main (surtout en 5-handed), Jorgne choisit l'option la plus prudente : il abandonne. Un esprit result oriented fera remarquer que Delaney avait 3-bet avec une bombe : deux Rois. Il n'empêche : impossible de ne pas voir un mauvais présage dans cette timidée assumée dès la reprise.

Encore plus préoccupant, une minute plus tard : Jorgne ouvre avec KQ de petite blinde. Son unique adversaire dans le coup est Razvan Belea, installé en BB : le chip-leader envoie une large patate avec une poubelle, Roi-4. Jorgne se défend… pour se retrouver bien démuni un fois tombé le flop A64. Sa seule option : fuir en courant face au c-bet adverse.

Razvan, le run indécent

Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Razvan Bela
Le rêve éveillé dont Razvan Belea ne ne réveille pas depuis six jours peut être résumé par ce screenshot du stream, capturé 40 minutes après la reprise : alors que le Roumain vient tranquillement de checker son full floppé, il voit Fabrice Bigot et Brian Delaney s'embarquer dans une bataille de bluffs inespérée ! A son tour, Bela va prendre son temps avant d'annoncer tapis, espérant sans doute prendre le maximum de value sur une overpaire ou un 4 (le pot n'a pas été 3-bet préflop). Evidemment, Bigot et Delaney vont en rester là, mais non sans avoir permis à Bela de consolider un peu plus son édifice de jetons : le chip-leader vient de franchir le cap des 21 millions en jetons.

Kasper a su faire illusion

Henri Kasper éliminé en cinquième place (317 050 €) Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Henri Kasper
Depuis le cut-off (qui fait aussi office d'UTG+1 en 5-handed), Henri Kasper trouve A6. Un combo qu'il juge suffisant pour engager son tapis de 10 blindes. Aussi short-stack que patient depuis hier soir, l'Estonien était parvenu à se maintenir de longues heures, volant les blindes au bon moment et trouvant même un double-up sur Fabrice Bigot en fin de Day 5.

Rien de tout ça cette fois : derrière lui, Peter Jorgne l’attend avec AK, et le board K8247 n’entretiendra aucune espèce de suspens.

Félicitons tout de même l'amateur de 50 ans : sans autres stratégies à sa disposition que l'attentisme et le shove préflop, il a réussi à escalader l'échelle des prix en restant longtemps dernier au classement. Pour ses efforts d'alpiniste, Henri Kasper remporte 317 050 euros. De loin le plus gros gain en live pour celui que l'on trouve d'ordinaire assis en cash-game en PLO.

Jorgne se bat, Bigot souffre

Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Finale EPT Paris
Tentons de résumer succinctement les derniers évènements survenus à la fin du premier niveau de la journée...

D’abord : Peter Jorgne n’a pas dit son dernier mot. Trouvant un très beau tirage avec K5 sur QAJ, le Suédois se fait (encore une fois) agresser, cette fois par Brian Delaney et sa seconde paire-slash-ventrale, KJ. Sauf que là, Jorgne décide de ne pas se laisser faire : il paie une relance pour voir le turn (un décevant 3), puis un deuxième barrel pour découvrir la rivière - exactement celle qu’il cherchait : un A. Face à une mise de Jorgne, Delaney est contraint d’abandonner sur cette dernière carte.

Finale EPT Paris
Un peu plus tard, Fabrice Bigot recommence à bluffer, encore une fois sans succès. Muni de A8, le Français 3-bet depuis la BB, faisant fuir le relanceur original (Delaney) mais pas Razvan Belea, qui avait flat-call de SB et décide de voir le flop. Le flop KQJ est idéal pour c-bet, ce que Bigot fait. Sauf que Bela sent le loup et check/raise avec... une pocket paire de 6 ! Une sorte de contre-bluff avec la meilleure main, qui fonctionne aussitôt : Bigot abandonne logiquement.

Un spot difficile pour Bigot, encore, désormais tombé à 5,5 millions : trouvant un beau KQ, le Français ouvre au bouton. Sauf que Brian Delaney décide de 3-bet à tapis en SB. Il est derrière avec son Q10, mais Fabrice n'a aucun moyen d'en être certain. Une mauvaise décision le laisserait "crippled" : il choisit la prudence et rend ses cartes.

Revenons à Peter Jorgne, dont le comeback est désormais acté avec cette confrontation préflop entre ses Rois et la paire de 10 de Brian Delaney : pas de catastrophe sur le board, ce qui permet au Suédois de remonter à près de 8 millions.

Un rayon de soleil au milieu des nuages pour Fabrice Bigot, juste avant la pause : deux paires Dame-5 trouvées au flop sur une bataille de blindes non-relancée. Le Français parviendra à extraire à Brian Delaney un bet flop et un autre bet turn, avant de montrer la main gagnante au showdown.

L'état des stacks avant l'augmentation des blindes à 100 000 / 200 000, BB ante 200 000 :

Razvan Belea (Roumanie) 24,65 millions (123 BB)
Brian Delaney (UK) 10,005 m. (50 BB)
Peter Jorgne (Suède) 7,975 m. (40 BB)
Fabrice Bigot (France) 5,5 m. (27 BB)

Finale EPT Paris
Le rail de Peter Jorgne reprend confiance

Fabrice Bigot a de la ressource

Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Dans les cordes, acculé, pas en veine au niveau des cartes reçues, Fabrice Bigot continue pourtant de se débattre comme un beau diable. Témoin ce mal de crâne infligé à Brian Delaney sur la rivière d’un board K10A810.

Le coup avait débuté avec un audacieux limp/reraise de Fabrice depuis la petite blinde avec As-7. Avec son beau As-Valet suited, Delaney reste en place depuis la BB, et les deux joueurs laissent passer le flop monocolore pour aller directement au turn. Là, Fabrice check/call… avant d'envoyer son tapis sur la rivière !

Brian Delaney
Visiblement en maladie, Delaney commente à voix haute le coup, comme s'il était filmé par Dans la Tête d'un Pro. L'Anglais finira par conclure que Fabrice ne peut avoir un des combos battant sa top-paire : il prend la bonne décision et call pour obtenir un split pot.

Un coup pour rien… mais un très beau coup quand même !

La value qu’on prend, la value qu’on perd

Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Fabrice Bigot
Fabrice Bigot gagne. Fabrice Bigot perd. Fabrice Bigot ne nous ennuie pas en table finale.

Bataille de blinde contre le chip-leader : Razvan Belea limpe sa BB avec 42, halte-là dit Fabrice, qui relance avec AJ. C’est payé. Pas d’action sur J72, c’est le turn que ça s’agite, avec un c-bet décalé de Fabrice et… un check/raise de Belea ! Hors de question pour Fabrice de s’en aller : le Français paie pour voir la rivière, un 10 plutôt anodin. Belea tente le blocking bet sous la forme d’une toute petite mise, mais Fabrice ausculte correctement la situation et relance sa top-paire en value. De la value, il en obtient : Belea paie avec sa micro-paire… et affiche une frustration visible en voyant la main de Fabrice, qui reprend des couleurs et repasse devant Peter Jorgne au classement.

Peter Jorgne, justement : l’amateur a surpris son monde en montrant qu’il était capable d’utiliser à son avantage son image de joueur sérré. La preuve avec ce 3-bet de petite blinde avec As-Valet. Bigot, qui avait relancé UTG, décide de payer avec AQ. Sur le flop 354, Jorgne continue de miser et Bigot reste en place avec sa hauteur pour voir tomber un 3 sur le turn. C’est là que Peter Jorgne décide de créer un vrai coup de poker : il envoie son tapis. Au vu de ce qu’il a montré depuis le début de la finale, Fabrice Bigot n’a d’autre choix que de croire son adversaire suédois : il abandonne la meilleure main, s’inclinant devant la soudaine audace retrouvée de Jorgne.

Le poissard Delaney

Deux bad beats stoppent net le parcours de Brian Delaney Pour son premier résultat à l'EPT, l'Anglais atteint la quatrième place (412 200 €) Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Brian Delaney
Depuis le bouton, Brian Delaney ouvre pour un peu plus que le montant minimum. De grosse blinde, Razvan Belea considère un moment ses choix, avant d'opter pour le plus agressif d'entre eux : tapis !

Delaney paie dans la seconde - avec moins de 20 blindes et AK, sa décision est automatique. Et il est largement devant le KQ joué comme un bourrin par le chip-leader… jusqu’à que soit retourné un catastrophique board Q10688.

Voilà pour l’élimination de Brian Delaney : une quatrième place probablement frustrante, même si elle rapporte à l’Anglais plus de 400 000 euros…

… Mais l'histoire serait incomplète si on ne mentionne pas cet autre bad-beat survenu quelques minutes plus tôt. Un coup du sort qui a sauvé Fabrice Bigot de l'élimination, et provoqué à la chute de Delaney à 20 blindes.

La main débute avec une relance UTG de Delaney muni de A10. De BB, Bigot défend avec Q3, et trouve un petit quelque chose sur le flop 736. C’est assez pour le motiver à donk-bet. Delaney ne bouge pas, et est récompensé par un 10 sur le turn : le voilà muni d’une top paire. C’est là que le coup dérape : Bigot check… mais c’est pour mieux envoyer son tapis en semi-bluff après la mise de Delaney ! Secoué, l’Anglais réfléchit… avant de prendre la bonne décision, comme il l’a si souvent faire au cours de la finale. Il paie et retourne sa top-paire : elle est pour le moment en tête.

EPT Paris finale
"Pour le moment", en effet. Car avec 14 outs (tous les trèfles, les Dames, les 3) et 32 % de chances de s'améliorer, Bigot n'est pas si mal. La rivière le fera passer à 100 % : un 7 envoyant dans sa direction un pot de 13 millions, et sortant celui qui participait pour la première fois à un Main Event de l'European Poker Tour - d'ordinaire, Brian Delaney préfère le cash-game sur Internet, en Omaha plutôt qu'en Hold'em.
EPT Paris finale
EPT Paris finale
EPT Paris finale

Ils ne sont plus que 3 joueurs sur le podium télé : comme le stipule le règlement, les blindes vont désormais augmenter toutes les 45 minutes, doublant de facto le rythme de la partie.

Bigot a manqué de tempo

Fabrice Bigot éliminé en troisième place (535 850 €) Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Fabrice Bigot
Le poker est aussi une affaire de rythmique. Et plus souvent que jamais aujourd'hui, Fabrice Bigot se sera retrouvé à battre la mesure à contre-temps de ses partenaires de jeu, faute de recevoir de bonnes cartes lui permettant de suivre à la lettre une partition de vainqueur. Pour compenser le manque de jeu, on l'a vu tenter des bluffs... mais la plupart du temps ses adversaires étaient bien armés, prêts à le sur-relancer en se léchant les babines. Et on l'a aussi vu rendre les armes, appuyant sur le bouton "fold'" alors qu'en face ils étaient démunis, et auraient détesté se faire payer.

Un problème de tempo, donc : voilà ce dont a souffert Bigot sur la dernière ligne droite, et voilà ce qui a en définitive causé son élimination en troisième place. On vous a déjà raconté un peu plus tôt comment le Français avait rendu au croupier le meilleur jeu face à un Peter Jorgne quittant un instant son costume de joueur serré pour se lancer dans un gros bluff avec une hauteur As moins bonne… Comme tous les spectateurs du stream « 'cards up », Fabrice s’est vu révéler les secrets de cette main 30 minutes plus tard. C’est sans doute pourquoi notre héros, lorsqu’il fut plongé un peu plus tard dans un spot similaire, a voulu cette fois prendre la décision inverse. Elle lui coûtera la majeure partie de ses jetons.

Muni de 65, Fabrice relance au bouton et voit Peter 3-bet depuis la SB. C’est payé. Fabrice trouve la deuxième paire sur le flop 496 et paie le c-bet de Peter. Là encore, tout va se jouer sur le turn : direct, Peter envoie l’intégralité de son tapis. Le compte est demandé : il y a 5 millions. Bigot en possède à peine 2 de plus. Décision cruciale, bien entendu. Le Français révèle à voix haute son raisonnement : « Je pense que c’est comme tout à l’heure, quand tu as fait tapis avec As-Valet. Tu peux avoir Roi-Dame, As-Dame, As-Roi… » Suffisamment de combos que Fabrice domine sur le turn : il fait donc le choix de payer.

Sauf que cette fois, Peter n’est pas en bluff : son KJ a trouvé la top paire. Une main qui reste en tête après l’apparition d’un A rivière.

Voilà Fabrice Bigot réduit à moins de 10 blindes. Pour la première fois en 24 heures, le Français se retrouve short-stack, obligé de jouer à quitte ou double. Ce qu’il fera quelques mains plus tard après avoir trouvé AQ. De BB, Razvan Belea n’est pas haut avec son 75. Mais son statut de chip-leader l’autoriser à tenter l’estocade. Le all-in de 8 BB est payé.

Le flop KK6 laisse entrevoir à Bigot la possibilité d’un come-back. Le 8 sur le turn est de mauvais augure. La rivière 9 est fatale.

Fabrice Bigot
Pour sa première apparition en finale d'un EPT, Fabrice Bigot se contente du podium, et d'un prix de moitié inférieur à celui de la victoire. Plus d'un demi-million d'euros, tout de même : ce n'est pas rien. Et après sa victoire sur l'étape parisienne du WPT Prime il y a seulement trois semaines, cela confirme les excellentes dispositions de celui qui, il y a tout juste 5 ans, commençait son apprentissage sur les freerolls. Comme il nous l'a confié à chaud après sa sortie, son objectif à court terme reste le même : aller titiller les meilleurs joueurs sur les tournois High Roller. Et vite !

Fabrice Bigot : réaction à chaud

Fabrice Bigot
Son bilan de la finale : "Il s'est passé ce qui risquait de se passer. Beaucoup de clics "au pif". Devant ça, j'avais le choix entre assurer pour être sûr de finir au moins quatrième, ou prendre des options pour la victoire. Hier soir, en allant me coucher, j'avais déjà choisi mon plan : jouer pour la win."

Sur le call turn avec 65 : « Je sais comment il joue, il est capable de bluff avec deux overs ou une gutshot, il va faire tapis turn avec toutes les mains. Je suis 100 % OK avec ma décision, je pensais avoir un bon read. C’est pas grave. »

Sur le chip-leader Bela : « Il a run super good ! Il avait tout le temps les mains pour 4-bet quand j’étais light. »

Des regrets ? « Je rejouerais la finale pareil. Pas de regrets ! Je suis content, c’est cool. Il va falloir que je bosse quelques situations où je n’étais pas très sûr. Des décisions par rapport aux types de ranges que les joueurs peuvent avoir. Comme quand je 3-bet K3 en bataille de blindes contre Belea [il avait les Rois, NDLR, et les avait aussi dans la même situation 5 mains plus tôt]. En fait ça dépend : soit il décide qu’il peut me mettre la pression parce que je viens de doubler, dans ce cas j’ai raison de 3-bet, ou soit il continue de se dire que je suis le seul qui peut être saoulant post-flop’, et dans ce cas sa range reste sérrée et c’est pas ouf de 3-bet. »

Fabrice Bigot
Son run en finale : "Globalement, j'ai été bien card dead. Avec Q3, j'ai eu de la chance, mais j'aime toujours ce spot, j'estimais que Delaney allait trop float le flop pour envoyer sur le turn avec toutes ses mains. C'était sûr. J9, J8, Q9, Q8, A9... Clairement, ça gagne de l'argent de shove. J'ai eu la chance de toucher. Mais je n'ai pas pu en profiter, derrière je n'ai pas eu de jeu."'

Quand Jorgne fait tapis As-Valet sur le turn et que Fabrice fold As-Dame : "Quand je vois sa main sur le stream, ça me conforte dans le fold, car ça veut dire que dans ce spot, il fait tapis aussi avec As-Roi. Il a trop de mains de value contre ma main : il faut fold."

Quand Belea le relance avec 66 sur un flop Roi-Dame-Valet off : « Globalement, ses sizings et ses ranges ne sont pas bonnes, mais il est dans un tel momentum, il gagne tous les coups, il peut se permettre. C’est pas de chance : dans ce spot je vais être très équilibré, je vais check des Rois, des As-X avec backdoor flush draw, etc. Mais je n’ai rien, et je bet. Je l’ai sans doute induce avec mon petit sizing, mais peu importe le montant, il aurait fait le play. Donc bravo à lui, il a pas eu peur, il a pris le spot. C’est cool. »

Fabrice Bigot
La Shot Clock de 30 secondes : "Dans l’ensemble, elle me sert bien… mais contre les types de profil en finale, elle me désavantage. Ce sont des joueurs qui envoient tout le temps les jetons. Donc dans tous les spots compliqués, ils y vont rapidement. C’est dur de réagir quand on a peu de temps. D’un autre côté… le spot avec 65 de pique, même si j’ai 4 minutes pour réfléchir, je finis par call quand même."

La suite ? « Dans l’ensemble, ça ne change rien à mes projets. Si je gagne un million, ça change un peu. 500K, ça ne change rien. Donc le plan, c’est de recommencer à étudier 4, 5 jours. Après, je pars au ski avec des potes, complètement off. Je vais continuer de faire ce que j’ai fait : étudier, et aller jouer le plus possible de tournois à 10K pour monter la roll. Mais avant ça, je vais décompresser, surtout. C’est très très intense, six jours comme ça. J’ai mal dormi tous les soirs. Et ça devient de plus en plus dingue au fur et à mesure, car il y a de moins en moins de joueurs, on joue de plus en plus de coups… »

Après Hugo Pingray à Monte Carlo (5e), Jimmy Guerrero à Barcelone (runner-up) et Antoine Saout à Prague (runner-up aussi), le clan français décroche une nouvelle place d'honneur sur l'European Poker. Cela fait maintenant 5 ans, depuis la victoire de Nicolas Dumont à Monaco, que l'on attend un nouveau titre. Mais avec Fabrice Bigot, c'est un prétendant ultra-déterminé sur lequel on va pouvoir compter lors des prochains rendez-vous.

Peter l’amateur a failli tout péter

Peter Jorgne éliminé en deuxième place (780 100 €) Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

De deal, il n'y a pas eu avant le dernier duel de l'EPT Paris. D'une part car la manœuvre est interdite sous la règlementation française. Et d'autre part parce qu'avec un tapis deux fois supérieur à celui de l'amateur qui lui faisait face, le pro Razvan Belea entamait le heads-up final avec toutes les chances de son côté. Et c'est avec un rapport de force identique (2 contre 1) que s'est jouée la dernière main du tournoi, après cent minutes où les jetons n'ont que peu bougé de part et d'autre de la table.

Peter Jorgne
Au bouton, Belea min-raise à 800 000 avec 76. Peter Jorgne défend sa BB avec 106. Il ne s'en doute pas forcément, mais il possède la meilleure main à ce stade. Et c'est encore le cas après la sortie d'un flop 1053.

Muni de sa top paire, Jorgne check/raise le c-bet de Belea, faisant grimper les enchères de 600 000 à 1,5 million. Une gutshot, ça peut parfois se tenter. En heads-up, ça doit se tenter : Belea reste là.

Il a bien fait : le turn lui apporte un miraculeux 4. Jorgne n’a cependant aucun moyen de deviner ce qui l’attend : il continue de miser sa top paire, envoyant 2,6 millions. Belea dégaine son plus jeu d’acteur, utilisant deux « time bank » avant de min-raise à 5,6 millions. Jorgne en utilise une, mais son hésitation à lui n’est probablement pas de l’acting. Il paie la mise. La rivière est tournée :

Un 4 apportant une doublette. Peter Jorgne se tâte quelques instants. Puis il appuie sur la détente. Tapis !

Le Suédois est couvert, comme il l'a toujours été depuis le début du duel. Razvan Belea a donc le pouvoir de terminer le tournoi ici et maintenant. Le public est debout, et se rapproche autant que possible pour l'entendre dire…

"Je ne crois pas pouvoir la fold, celle-là."

La réponse de Jorgne sera la plus succinte et digne qui soit.

« Félicitations. »

EPT Paris
EPT Paris
EPT Paris
Peter Jorgne
Une deuxième place qui vaut 780 000 euros, ça se fête quand même, non ?

Richissime retraité de la tech après avoir vendu son business en 2018, Peter Jorgne s’était lancé un défi après avoir découvert le Texas Hold’em : devenir un vrai, bon joueur de poker. Coaché par deux pros depuis l’été dernier seulement, le quinquagénaire insère déjà à son palmarès une ronflante deuxième place sur l’un des plus gros tournois EPT de l’histoire. « J’avais prévu de ne faire que ça pendant un an, avec comme objectif d’atteindre une table finale sur les WSOP ou l’EPT. » Sept mois plus tard, l’objectif est accompli.

Razvan, comment raser proprement

Rien n'est venu remettre en question la première victoire roumaine sur l'European Poker Tour Formé en ligne, un pro de 34 ans devient millionnaire dès son premier sacre en live Razvan Belea remporte l'EPT Paris (1 170 000 €) Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)

Razvan Belea
Une chevauchée implacable. Un tout droit express vers le titre et un magot de plus d'un million d'euros. Personne n'a pu arrêter Razvan Belea au cours des 48 dernières heures dans sa course folle vers la victoire sur la toute première édition de l'European Poker Tour à Paris. Inconnu une semaine plus tôt, mais doté de solides compétences affinées en ligne, le pro de 34 ans est devenu ce dimanche soir le premier joueur roumain à soulever un trophée EPT. Chip-leader depuis la constitution des demi-finales vendredi soir, Belea n'a ensuite jamais vu sa domination remise en question. Il a touché de belles mains, et a su les rentabiliser. Mais il a aussi su se montrer créatif avec des combinaisons marginales. À tout moment, il s'est montré ultra-agressif.
Razvan Belea
"Je remercie toute la communauté roumaine qui m'a soutenu tout au long du tournoi", a-t-il réagi entre deux pluies de confettis devant les micros tendus vers lui. "J'ai toujours regardé les streamings de l'EPT : c'est incroyable d'être là aujourd'hui. J'ai suivi mes rêves, j'ai beaucoup bossé. Comme quoi, tout est possible ! C'est incroyable d'être le premier vainqueur de Roumanie. C'est le second plus beau jour de ma vie après mon mariage l'an passé."

L’ancien barman était déjà millionnaire en gains de carrière au moment d’entamer le tournoi, ayant accumulé une solide collection de perfs en ligne au cours des dernières années. Ce soir, c’est en une seule fois qu’il ramasse une somme à sept chiffres, et inscrit son nom en lettres d’or dans le grand livre du poker européen. Avec ses gains, il aidera ses parents à acheter une maison. Mais pour l’heure, en se tenant sur la terrasse surélevée de l’hôtel Hyatt Regency, il peut contempler au loin la Tour Eiffel. Fièrement dressé sur les toits de Paris, il en est le Roi d’un soir.

EPT Main Event - 1 606 inscriptions
5 300 € l’entrée - Prizepool 1 988 160 €

Razvan Belea

































































Rang Joueur Pays Prix
Vainqueur Razvan Belea Roumanie 1 170 000 €
Runner-up Peter Jorgne Suède 780 100 €
3e Fabrice Bigot France 535 850 €
4e Brian Delaney UK 412 200 €
5e Henri Kasper Estonie 317 050 €
6e Konstantin Held Allemagne 244 000 €
7e Denzel Spekman Pays-Bas 187 650 €
8e Johan Schultz-Pedersen Danemark 144 300 €
9e Mehdi Chaoui Maroc 111 000 €

Malgré les polémiques, une vraie réussite

Razvan Belea
C'est vrai : la première visite de l'EPT à Paris ne fut pas exemple de couacs. On vous a raconté les soucis logistiques qui ont entaché les premières journées du festival, et l'organisation ne s'en est pas cachée non plus. Mais on a envie de croire que ces pépins seront vite oubliés, et que très vite s'installera le souvenir durable d'un festival bouillonnant, riche en grosses dotations, beaux vainqueurs et petites histoires. En tout cas, des histoires, on a pris plaisir à vous en raconter par dizaines, depuis la présence de Neymar Jr qui a fait tant jaser jusqu'à la quasi-consécration de Fabrice Bigot. Entre deux, on s'est réjoui que Paris devienne enfin une vraie terre d'accueil pour les joueurs high rollers, on a applaudi les scores du Main Event (1 606 inscrits, le plus EPT de l'histoire en dehors de Barcelone !), on a salué une nouvelle victoire live du Team Winamax, on a accueilli les débuts des Top Sharks 2023 sur le circuit pro, et on a chroniqué nombre de succès tricolores : Alan Goasdoue sur le Main Event FPS, Mohamed Mokrani sur le High Roller FPS, ou encore Bruno Fitoussi en PLO (avec un come-back d'Antony Lellouche, rien que ça). On peut aussi mentionner de chouettes rencontres (Malo, primé sur le Main Event quelques jours après sa victoire sur la Million Week sur Winamax) et retrouvailles (Grégoire Auzoux, dernier arrivé en date dans la petite famille high roller, et 5e sur le tournoi le plus cher du festival). Bref, onze journées bien remplies... et ce sans quitter la maison. Dormir dans son lit tous les soirs après la fin du reportage : c'est un autre truc qu'on a fort apprécié sur cet EPT Paris... et une raison suffisante qui justifie de remettre le couvert en 2024. Organisateurs, ne nous décevez pas !

On aurait pu aussi vous parler de...

Stephen Chidwick
Stephen Chidwick, vainqueur du dernier High Roller à 25 000 euros du festival, devant un certain... Adrian Mateos ! L'Anglais collecte 324 500 euros tandis que le pro du Team Winamax rembourse une semaine où il fut "IN dans tout", avec un second prix valant 211 700 euros.
Gilbert Diaz
Un High Roller à 10 300 euros décevant pour les Français : la meilleure perf tricolore est signée Gilbert Diaz, éliminé en 20e place. La table est en cours à l'heure où nous publions cer article : y figure Martin Jacobson, entre autres pros européens.
Thomas Eychenne
La deuxième place de Thomas Eychenne sur l'un des derniers tournois du festival, le Deep Stack à 2 200 euros. Le finaliste du PPC ajoute 75 000 euros à un palmarès 2023 déjà surchargé.
Corentin Ropert
La victoire de Corentin Ropert sur le Mystery Bounty à 1 650 euros. Sans compter les enveloppes qu'il a tirées tout au long de son deep run, le grinder empoche 86 840 euros et signe sa deuxième victoire sur un festival PS, quatre ans après avoir ship un High Roller à Prague.

Cap sur la Grande Finale !

Winamax Poker TourAinsi s'achève un périple de onze jours en terres PokerStarsiennes. L'EPT Paris s'achève ce soir au Hyatt Regency... mais chez Winamax, on ne va pas bouger de la porte Maillot. Dans seulement trois jours, on vous retrouve au Palais des Congrès pour notre gros évènement d'hiver à nous : la Grande Finale du Winamax Poker Tour. On nous souhaite d'être aussi solides que les équipes de PS pour faire face à ce qui s'annonce comme un nouveau raz-de-marée de joueurs, prêts à en découdre six jours durant sur un Main Event à 500 euros, plus une tripotée de side-events. Rendez-vous est pris mercredi dès 10 heures. À très vite !

Benjo