Un chipleader et une machine
Adrián Mateos est le seul rescapé du Team Winamax
Julien Sitbon termine la journée en tête
Il est accompagné par Nicolas Vayssières, Jérôme Finck et Benjamin Pollak
Il reste 80 joueurs
Main Event - 5 300 £ (Fin du Day 2)
De 265 joueurs à 80. De 21 Français à 4. De 6 membres du Team Winamax à 1. Peu importe la manière dont on le tourne, ce Day 2 de Main Event a fait beaucoup de dégâts. Seul joueur à reprendre la partie ce midi avec un tapis au-dessus de la moyenne, Adrián Mateos est désormais le seul à porter le W rouge sur sa poitrine. En terminant la journée avec 468 000 jetons, soit bien au-dessus d'une moyenne tournant autour de 280 000, la máquina se place dans la partie haute du classement. Et encore, le bilan aurait pu être encore meilleur. "Je suis monté à 650 000 après mon passage en table TV, raconte le Madrilène, mais j'ai perdu 200 000 lors du dernier niveau."
On connaît le perfectionniste d'Amadi, et on sait qu'il aura à cœur de récupérer ces jetons dès demain. Non content d'être le dernier représentant du Team W, il est aussi le seul vainqueur EPT encore en lice, après les éliminations en toute fin de Day de Dimitar Danchev et Frederik Brink. À la place d'un deuxième titre, son compatriote et collègue Alejandro Romero visait de son côté une deuxième place payée (et une deuxième finale). L'objectif a été atteint à force de patience, mais alors qu'il avait réussi à remonter dans de meilleures eaux, il a vu son parcours s'arrêter en 99e place, pour 8 500 £.
Après les éliminations rapides de Mustapha Kanit, Loïc Debregeas et Kool Shen, Davidi Kitai a échoué à une trentaine de places de la bulle, suite notamment au "plus gros fold de [sa] vie," qu'il regrettait après coup.
Si l'Espagne et le Team Winamax ont leur máquina, la France a sa machine cette année, en la personne de Julien Sitbon. Titré quatre fois cette année, avec notamment deux Side Events EPT à son palmarès, le Londonien ne vit pourtant que sa deuxième place payée sur un Main Event EPT, mais avec la solidité et la constance d'un vieux briscard. Il termine tout simplement cette journée chipleader, avec un million de jetons. Tout rond. "Il ne s'est rien passé d'extraordinaire, mais c'était une très bonne journée, résume-t-il, avant de lister quelques-uns de ses coups-clés. Le coup qui me lance vraiment c'est quand je hero call avec Dame-Valet sur Dame-10-6-6-8. J'avais misé deux tiers pot turn et petit river et mon adversaire m'avait relancé pour 47 000. Il avait As-Valet."
Ensuite, la progression est régulière, jusqu'à un pot 3-bet avec une paire de 9 qui trouve brelan au flop et se transforme en full au turn, tandis qu'une couleur rentre river. Julien arrive à en extraire un maximum de value et continue de voir grossir ses montagnes de jetons. Elles lui servent à exploiter une période pré-bulle qui file à grande vitesse, jusqu'à donc, l'entrée dans les places payées, qu'il provoque en récupérant au passage 250 000 pions supplémentaires. Agressif, jouant beaucoup de coups, n'hésitant pas à utiliser de très gros sizings, Julien développe à merveille son jeu cette semaine. Sur le Main Event UKIPT à 1 100 £, il avait bouclé la deuxième journée en tête, déjà, avant de terminer onzième. On lui souhaite de faire encore mieux cette fois-ci.
Derrière lui, les autres Français peinent à suivre, mais restent complètement dans le coup. Dans l'argent sur les trois premiers Main Events EPT de l'année, Nicolas Vayssières signe la passe de quatre et reviendra mardi avec un stack tout ce qu'il y a de plus correct de 355 000. Lui aussi a joué une main capitale autour de la bulle. "J'ai eu le droit à une belle livraison, développe Chevre.Miel. On est à une dizaine de places de la bulle, et je me retrouve en batailles de blindes contre mon voisin de droite. Il faut savoir que j'ai gagné absolument tous les coups dans ce spot contre lui, et je le sens bien tilté. Il ouvre à 10 000 sur 1 500 / 3 000 et je me contente de payer avec A7. Flop As-7-5 rainbow, il mise 6 500 et, pour le titiller un peu, je fais tout petit, 14 000. Ça fonctionne puisqu'il annonce 32 000. À ce moment-là, je sais qu'il a rien, un bon joueur ne ferait jamais ça. Turn Valet qui ouvre un flush draw à pique, je mise 10 000 pour continuer de l'appâter. River 3, je shove pour ces derniers 70 000, il tank 1min30 et finit par payer avec Valet-10 off sans pique."
Le quatuor tricolore est complété par un Benjamin Pollak à qui l'on peut décerner sans peine le dossard rouge de la combativité. En partant d'un tapis de dix petites blindes, le finaliste Main Event WSOP a passé une majeure partie de ce Day 2 avec un stack en dessous de la moyenne. Il bag au final 208 000, grâce notamment à une main qui a précipité l'élimination de Jonathan Therme en 95e place. Enfin, nous ne savons encore rien de Jérôme Finck, si ce n'est qu'il a placé 329 000 jetons dans son sac après avoir fini la journée sur le podium télévisé en compagnie d'Erik Seidel et Ole Schemion. En savoir plus sur lui sera l'une de nos missions pour le Day 3.
Sonny Franco a longtemps cru tenir le bon wagon, mais il s'est incliné sur l'une des dernières mains du jour, avec As-Roi contre... AK qui trouve couleur dès le flop. Le Marrakchi termine 82e pour 9 750 £, devançant dans les places payées, outre Jonathan Therme, Jonathan Barusta (100e) et Bruno Soutavong (106e, 8 500 £ chacun).
Chipleader en début de Day 2, dans le Top 10 à la fin : just another day at the office pour Ole Schemion.
Le clan espagnol est petit mais costaud, avec le vainqueur du PSPC Ramon Colillas pour épauler Adrián Mateos.
Journée en dents de scie pour la légende Erik Seidel, qui ajoute un énième Day 3 EPT à un palmarès qui n'en finit pas de nous éblouir.
Les Britanniques sont en force sur leurs terres. La terreur des High Rollers Ben Heath, le récent vainqueur du Main Event UKIPT Conor Beresford, le July Nine 2017 Jack Sinclair, Harry Lodge ou encore Ludovic Geilich (photo) : on avait beau moins les voir en live depuis quelque temps, nos voisins nous rappellent sur ce tournoi qu'ils ne manquent pas de joueurs de qualité.
Après cette courte journée sans dinner break, il est temps pour nous d'aller nous sustenter, sans doute en arrosant tout ça d'une pinte ou deux. On se retrouve mardi à midi pour un Day 3 qui nous fait déjà saliver (à moins que ce ne soit la faim). Good night, and good luck!