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PokerStars European Poker Tour Londres 2022-Main Event - 2

Bloody Monday

Le clan français amputé de presque moitié après un niveau Main Event - 5 300 £ (Day 2)

Florian Guimond

Le premier niveau de ce Day 2 vient tout juste de s'achever ici au Hilton Park Lane et déjà, le ciel s'est largement obscurci pour le contingent tricolore. Après le re-entry de Christian Huot et l'entrée tardive d'un Johan Guilbert tout juste descendu de l'avion depuis Séoul, ils étaient 21 Français en piste à midi. 90 minutes plus tard donc, ils ne sont déjà plus que douze. Outre les deux joueurs suscités, qui n'ont pas réussi à faire fructifier leurs vingt blindes, nous avons ainsi perdu, sans grande surprise, les short stacks Antoine Saout, Imad Derwiche et Florian Guimond (photo), mais aussi, plus étonnant, Arnaud Enselme et Jacob Amsellem, revenus respectivement avec 42 et 64 blindes.

Entre les deux, le Team Winamax n'a pas non plus été épargné. Ayant joué son va-tout en retentant sa chance aujourd'hui après son élimination en fin de journée hier, Mustapha Kanit n'a pas fait long feu, tout comme Loïc Debregeas et Kool Shen. Croisé dans le lobby du Hilton, où il racontait sa sortie à Mikaël Guenni, Bruno semblait en paix avec son dernier move. "Je défends 9-5 off de grosse blinde contre un open d'un bon joueur. Je sais que c'est pas terrible et, ça va être bizarre dit comme ça, mais j'avais envie de le jouer." Le plan se déroule à merveille, quand le rappeur trouve un flop sans doute bien supérieur à ses attentes, lui apportant deux 9. "Je check/raise et il paie. Je croise les doigts pour qu'il ait une overpaire." Le 3 turn est cordialement checké par les deux joueurs. "Je n'ai plus envie de représenter le 9. Et je me dis que s'il a deux Dames, deux Rois, ou deux As, son check est logique." La river est un Roi, sur laquelle KS envoie la boîte, en énorme overbet. "Il a snap call avec Roi-9. J'étais derrière depuis le début !"

On espère maintenant que les quatre niveaux de 90 minutes qui suivront seront un peu plus cléments avec nos compatriotes. Heureusement, de bonnes nouvelles nous attendent en provenance de l'autre côté des Pyrénées. On vous en parle très vite...

Le programme du Day 2 (niveaux de 90 minutes)

Level 11 : 1 000 / 1 500 / 1 500 Level 12 : 1 000 / 2 000 / 2 000 Level 13 : 1 500 / 3 000 / 3 000 Level 14 : 2 000 / 4 000 / 4 000 Level 15 : 2 000 / 5 000 / 5 000

Pauses de 20 minutes entre chaque niveau puis une pause de 30 minutes après le niveau 14. Fin de journée estimée : un peu après 21 heures.

Un couronnement à 664 400 £

Les 36 (ré)entrées enregistrées aujourd'hui ont permis de faire légèrement grossir le field pour le porter à 749 entrants. Si le chiffre peut prêter à sourire en comparaison des 2 242 inscrits du dernier EPT Barcelone, personne ne s'attendait à ce que ce record ne soit ne serait-ce qu'effleuré à Londres. Avec son buy-in légèrement plus élevé qu'un Main Event EPT classique (5 300 £ correspondent à 6 000 €), en se situant à cette période dans l'une des villes les plus chères d'Europe et avec, semble-t-il, quelques difficultés de procédure pour s'inscrire à un tournoi (d'autant plus lorsqu'on ne possède pas de compte sur la room au pique rouge), cette étape londonienne a attiré une majorité de joueurs réguliers du circuit, aux portefeuilles bien garnis, des qualifiés online bien heureux de se voir offrir des chambres sur place aux tarifs tournant autour de 400/500 € la nuit et/ou des locaux, à qui les joies du poker en live dans la capitale britannique ont dû manquer.

Coronation

Cela étant dit, cet EPT Londres enregistre tout de même la deuxième plus forte affluence de son histoire, générant un prizepool de 3 632 650 £. Sauf deal, le futur vainqueur couronné vendredi soir en recevra la généreuse part de 664 400 £, soit plus de 760 000 € au taux actuel (1 £ = 1,15 €). Les neuf finalistes seront assurés de 61 350 £ (70 000 €), tandis que 111 joueurs seront payés, à partir d'un montant minimum de 8 500 £ (9 750 €). Et avec déjà moins de 200 joueurs en course, la bulle approche à grands pas.

L'échelle des gains complète

# Gains # Gains
1er 664 400 £ 14e-15e 34 250 £
2e 414 650 £ 16e-17e 29 800 £
3e 296 150 £ 18e-20e 25 900 £
4e 227 800£ 21e-23e 22 500 £
5e 175 250 £ 24e-27e 19 600 £
6e 134 800 £ 28e-31e 17 050 £
7e 103 700 £ 32e-39e 14 800 £
8e 79 750 £ 40e-55e 12 900 £
9e 61 350 £ 56e-71e 11 200 £
10e-11e 49 350 £ 72e-95e 9 750 £
12e-13e 41 100£ 96e-111e 8 500 £

EPT Londres : historique

Sebastian Pauli
Huit ans après, qui succèdera à Sebastian Pauli ? Crédit photo : Danny Maxwell - PokerNews

Année Buy-in Entrées Vainqueur Gains
2004 3 000 £ 175 John Shipley 200 000 £
2005 3 050 £ 242 Mark Teltscher 280 000 £
2006 3 550 £ 398 Victoria Coren Mitchell 500 000 £
2007 5 400 £ 392 Joseph Mouawad 611 520 £
2008 5 400 £ 596 Michael Martin 1 000 000 £
2009 5 250 £ 730 Aaron Gustavson 850 000 £
2010 5 250 £ 848 David Vamplew 900 000 £
2011 5 250 £ 691 Benny Spindler 750 000 £
2013 5 250 £ 647 Ruben Visser 595 000 £
2014 4 250 £ 675 Sebastian Pauli 499 700 £
2022 5 300 £ 749 ? 664 400 £

Main Event Nationalities

Ils avaient brillé par leur absence aux World Series of Poker, mais chez eux, ils répondent présents. Sans grande surprise, les Britanniques sont les plus nombreux sur ce Main Event, représentant plus d'un joueur sur quatre. Contingent n°1 sur toutes les autres étapes de la saison (Barcelone, Prague et Monte-Carlo), les Frenchies sont ici relégués en deuxième position, mais devancent nettement les autres pays phare du poker que sont l'Allemagne, les États-Unis, le Canada, l'Espagne et l'Italie.

Welcome to the machine

Main Event - 5 300 £ (Day 2)

Adrián Mateos

On vous le disait dans notre article inaugural de cette journée, tout n'était pas à jeter dans le premier niveau concernant les Français et le Team Winamax. Comme souvent, pour trouver quelques touches d'espoir, il faut se tourner du côté d'Adrián Mateos. Leader du clan W ce midi, la máquina est très vite entré dans son match, triplant presque son tapis en une poignée de minutes.

"J'ai gagné beaucoup de mains. Toutes les mains que j'ai jouées jusque-là en fait, nous confiait-il alors, sans que cela surprenne qui que ce soit. Il y a quand même eu un gros pot, sur ma toute première main aujourd'hui. Ave c54 en main, je me suis fait payer river sur un board Valet-3-2-6-9 avec deux piques au flop. Le pot fait 37 500, le siège 2 mise 18 000, je relance à 62 000 et il call muck. Après ça, j'ai éliminé un short stack avec deux As contre As-Valet sur 8-5-4-Valet-x." Une efficacité maximale, faisant culminer son tapis à ce moment-là 280 000 jetons. Et s'il a perdu quelques pions depuis, il continue de surnager au-dessus des 200 000, avec un tapis bien supérieur à la moyenne.

Ça sent Sitbon

Main Event - 5 300 £ (Day 2)

Julien Sitbon

Julien Sitbon a repris sa marche en avant. Après un départ canon hier lors du Day 1B suivi d'une stagnation autour des 100 000 jetons, le Londonien a attaqué ce Day 2 tambour battant. Juste avant la deuxième pause du jour, son tapis lui offrait déjà une place de choix dans les cimes du classement. Et puis est arrivé cette main, qui le place carrément dans le fauteuil de chipleader.

Au bouton, le Français relance du minimum, à 4 000, et trouve un payeur en la personne de la small blind. Et puis, sur T644K, Julien envoie trois gigantesques péchons à 8 000, 22 000 et 41 000. Se laissant environ 30 000 derrière, son adversaire finit par payer. Que va retourner le Londonien ? Un monstre en pleine value ? Un bluff pris en flagrant délit d'arrachage ? Ni l'un, ni l'autre, mais en l'occurrence quelque chose entre les deux : la pire des top pairs, un K2 qui ne pouvait espérer meilleure river puisque... mais oui, ça gagne ! Une agressivité maximale qui paie et lui permet de grimper à 430 000, soit trois fois la moyenne, à une cinquantaine de places de l'argent. Son deuxième ITM sur un Main Event EPT semble en bonne voie.

Royal au Barusta

Main Event - 5 300 € (Day 2)

Derrière l'ogre Sitbon, un autre tricolore affole les compteurs depuis le début de la journée, Jonathan Barusta. Sur la dernière main avant le break, nous l'avons vu s'approcher de la barre des 300 000 jetons. Après avoir ouvert au bouton et vu la grosse blinde défendre, il se contente de check le flop 856. Et s'il se contente de payer la première mise adverse de 10 000 sur le 8 turn, la seconde à 11 000 sur le J river est relancé à... 56 000. "Trop cher," se plaint son voisin, qui rend sagement ses cartes au croupier.

Jonathan Barusta

Revenu au Hilton Park Lane ce midi avec 48 500, Jonathan est la valeur montante de ce Day 2 côté français. Une ascension d'autant plus remarquée qu'il a évolué tout un moment sur le podium télévisé. "J'ai touché du jeu et j'ai fold pas mal de mains fortes," explique-t-il, en m'envoyant une capsule issue du stream prise par un de ses potes. Au bouton avec 76, il paie d'abord une ouverture du joueur UTG puis un 3-bet à 11 500 d'Alexios Zervos depuis la petite blinde. La mise de 7 000 du Grec sur un flop A62 ne le fait pas plus fuir et il profite du check de ce dernier sur la Q flop pour envoyer la boîte en semi-bluff : 50 000 dans 43 000, faisant abandonner à Zervos ses deux 10 noirs.

"J'ai fait quinte flush aussi," ajoute Barusta, qui se met alors à développer. J'ai un jeu hyper aggro, j'ai l'habitude de faire des grosses variations. Hier, j'ai été chipleader un moment avec 170 000 et j'ai pris un bad beat sur un 2-outer pour un pot à 200 000. Le mec s'était levé et tout ! Derrière, je tombe à 12 000 et je réussis à remonter à 48 000." Non professionnel, il ne compte pas moins plus d'une quinzaine d'années d'expérience. "J'ai beaucoup suivi Sylvain Loosli et Benjamin Pollak sur des EPT et aux WSOP. Je jouais les tournois jusqu'à 5K. Sur Winamax aussi j'adorais jouer : j'ai pris trois Winamax Series, j'ai fait quatrième du Highroller à 1 000 € en 2018 pour 75K, l'année d'avant j'ai terminé sixième du Million Event," en plus de nombreuses victoires sur quelques-uns de nos tournois les plus chers, le Highroller et le Battle Royale en tête. "Je connais aussi très bien votre ancien pro, Guillaume de la Gorce. J'habite entre la France et l'Andorre maintenant mais j'ai longtemps vécu à Londres et je suis ici pour travailler avec lui sur un nouveau projet qu'il s'apprête à monter." Un homme occupé donc, qui s'offre cette semaine une petite parenthèse. "J'avais déjà arrêté le live avant le Covid et en plus, j'ai quatre enfants maintenant, c'est compliqué de trouver du temps pour le poker. Donc je suis là pour me faire un kiff'."

Jonathan Barusta - Benjamin Pollak

Un petit shot sans pression qu'il peut qui plus est partager avec son pote Ben Pollak, lui aussi à la fois semi-retraité du poker et sur la pente ascendante ce lundi. Avant-dernier tricolore au chipcount ce midi avec un tout petit tapis de 20 000 soit 10 blindes, le July Nine 2017 est complètement de retour dans la partie, avec un tapis tournant autour de la moyenne.

"J'ai commencé par doublé avec As-Valet contre As-9, j'ai réussi à remonter vers 65 000 et j'ai aussi fait un bon call. Un joueur ouvre en début de parole, payé une fois, et je défends Valet-10 off. Flop Valet-4-4 avec deux carreaux. Check, check, le payeur fait 6 000 et paie mon check/raise à 13 000. Turn Q, je mise 9 000, payé. River 7, je check et il mise 36 000, ce qui représente la moitié de mon palier. Je l'avais déjà vu float deux fois et abandonner river et puis j'ai aussi le T qui m'aide à prendre ma décision. Donc je call et il montre As-Roi, sans carreau." Deux styles différents, mais une efficacité tout aussi redoutable. Le contingent français s'est peut-être amenuisé à dix petites unités, mais il est de qualité.

Même table, histoires différentes

Main Event - 5 300 £ (Day 2)

Paul-François Tedeschi

Ils ont joué quelque temps à la même table, mais aussi longtemps que nous l'aurions voulu. Peu avant le troisième break de la journée, les chemins de Paul-François Tedeschi et Nicolas Vayssières se sont séparés. Évacuons d'emblée la mauvaise nouvelle avec la sortie de PFT. "J'ai été card dead de folie aujourd'hui, commente le Corse. J'ai pris deux Dames contre deux Rois et après plus rien." Son élimination, avec un Dame-9 qui se heurte à As-Roi pour remonter à une douzaine de blindes, est anecdotique. "J'attends cinq minutes et je repars au charbon sur le Mystery Bounty à 3K," nous glisse-t-il alors que ses potes quittent la salle de tournois.

Nicolas Vayssières

Parmi eux donc, un Chevre.Miel qui a mis la main dans le pot pour s'inviter dans la première moitié du classement. "Un reg autrichien open à 5 500 au low-jack avec quelque chose comme 25-28 blindes deep (dur de savoir exactement, il est au siège 8 et moi au 1). Je suis au hi-jack avec un tapis 185 000 et je fais 14 000 avec JJ. Un autre reg autrichien qui me couvre avec 220 000 cold 4-bet à 220 000 au bouton et je suis le seul à payer. Flop Roi-10-3 avec deux cœurs. Il c-bet 17 000 et je call. Turn 3 off (qui ne fait pas rentrer de deuxième flush draw) il envoie 35 000 et je call encore. River T, on check tous les deux et ça gagne." Voilà comment récupérer 100 000 jetons pour passer de 180 000 à 280 000. Un stack qu'il conserve, même après un "gros fold qu['il] ne fait jamais online" avec As-Dame sur Dame-Valet-9-x. ITM cette année à Prague, Monte-Carlo et Barcelone, Nico n'est plus très loin d'un très beau 4 à la suite !

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Main Event - 5 300 £ (Day 2)

Davidi Kitai

Ce Day 2 ne s'est pas exactement passé "comme on a dit" pour Davidi Kitai. "J'ai fait le plus gros fold de ma vie, je m'en veux un peu." Voilà qui n'est pas peu dire de la part du Belge à la Triple Couronne, présent sur le circuit depuis plus de quinze ans. "J'ai squeeze pour 12 blindes avec As-Roi suité avec un tapis effectif de 45 BB et j'ai fold quand le joueur UTG à New York Back Raise à tapis. On avait à peu près le même stack. J'avais un mauvais feeling, j'ai cru reconnaître les As, mais bon... je ne saurai jamais."

Derrière, Kitbul a perdu plusieurs petits coups sans showdown, avant de mettre ses douze dernières blindes au milieu depuis le cut-off avec Roi-Valet. Malheureusement, la grosse blinde se réveille avec As-Roi et met fin au parcours de notre W rouge à une trentaine de places de la bulle. "Je vais aller jouer le Mystery Bounty après le dinner break," a-t-il tenu à nous rassurer. En lui souhaitant plein de belles enveloppes pour passer à autre chose.

Sam Greenwood

Dav' rejoint une prestigieuse liste de sortants internationaux, où l'on retrouve notamment Dominik Nitsche, Chris Moorman, Ami Barer, Charlie Carrel, Dario Sammartino, Daniel Dvoress, Kenny Hallaert, Orpen Kisacikoglu, Sam Greenwood (photo) ou encore Ognyan Dimov. Côté Français, outre Paul-François Tedeschi cité dans l'article précédent, les derniers sortants en date sont Bruno Fitoussi et Patrick Sacrispeyre. Il reste donc huit tricolores en lice et deux W rouges espagnols.

Easy bubble

Main Event - 5 300 £ (Day 2)

On a déjà connu des bulles bien plus longues sur des fields nettement plus gros. Mais pas cette fois. Non, les derniers protagonistes de cet EPT Londres avaient décidé de ne pas faire traîner les choses. De ralentissement précédant l'entrée dans les places payées, il n'y eut jamais vraiment, les éliminations se poursuivant à un rythme soutenu. De double up ou de busto improbable, nous n'en avons pas vu, les positions restant à chaque fois en l'état, que ce soit à la faveur ou défaveur des short stacks. De main par main interminable, nous n'en avons pas non plus subi. Déclenchée à deux places de l'ITM, cette fastidieuse phase ayant tendance à rallonger les journées ne dura... qu'une main.

Bulle Sitbon

D'ailleurs, pour le suspense aussi on repassera. Au moment où nous arrivons autour de la table de Julien Sitbon, tout le monde sait déjà que le Français a trouvé les nuts dès le flop avec son 7-6 sur un board 985AJ. Avec son AK, Lucas Scafini (hoodie orange au siège 1) a payé les trois barrels du Londonien, dont le dernier à tapis et attend simplement que la caravane de l'organisation vienne officialiser sa sortie. Décidément on fire aujourd'hui, Julien en profite pour se propulser à 800 000 jetons et reprendre les commandes du tournoi.

Bulle

Nous n'avons qu'à nous retourner pour observer le coup suivant sur la table d'à côté. Il s'agit d'un setup en bonne et due forme : Eugenio Peralta (le mec debout, en train de filmer avec son portable) a trouvé un joli AK pour envoyer ses onze blindes au milieu, mais ne peut rien faire contre la paire de Rois de Lars Kamphues, malgré l'apparition de deux cœurs au flop. Il reste vingt minutes à jouer sur le quatrième et avant-dernier niveau de ce Day 2, et les 111 joueurs restants de ce Main Event sont tous dans l'argent. Mais ne vous excitez pas trop vite : de grandes manifestations de joie à base d'embrassades et d'applaudissements, il n'y eut pas non plus.

Alejandro Romero

Cette bulle facile fait les affaires d'Alejandro Romero. En souffrance depuis belle lurette, il n'a pas eu trop à attendre pour signer sa deuxième place payée sur un Main Event EPT en quatre participations cette année. Mieux, dès la première main suivant l'éclatement de la bulle, il double avec As-Valet contre As-2 pour remonter à vingt blindes. And1ero reste encore loin d'Adrián Mateos et ses 300 000 jetons qui s'amusent en table télévisée, mais le combat continue.

Pedro Garagnani
Nous ne connaissons pas encore le poursuivant direct de Julien Sitbon au classement, Pedro Garagnani, mais au vu de ses résultats récents, le Brésilien ressemble à un sérieux client. Il reste sur une place payée sur un High Roller Triton Series à 75 000 $ du côté de Chypre, et s'est faufilé ici jusqu'en finale du Mystery Bounty à 10 200 £.

Les 8 Français ITM

Jérôme Finck

Jonathan Barusta Jérôme Finck (photo) Sonny Franco Benjamin Pollak Julien Sitbon Bruno Soutavong Jonathan Therme Nicolas Vayssières

Les vannes sont ouvertes

Main Event - 5 300 £ (Day 2)

Bruno Soutavong

L'enchaînement des événements au retour de la dernière pause du jour n'a pas favorisé nos petits Frenchies, avec trois éliminations parmi nos huit derniers représentants en tout juste une demi-heure. Nouvelle lanterne rouge du clan tricolore, Bruno Soutavong (photo) est le premier à flancher, lorsque ses quatre dernières blindes poussées avec Dame-10 se heurtent à deux Barbus. Vint ensuite le tour de Jonathan Barusta. Card dead durant tout le niveau qui a mené vers la bulle, l'associé de Guillaume de la Gorce a progressivement degrind jusqu'à n'avoir plus qu'une dizaine de blindes à pousser avec un maigre As-7. Opposé à As-Valet, il ne trouve aucune aide et prend la porte en centième place.

Jonathan Therme

La sortie de Jonathan Therme s'est quant à elle jouée en deux temps. L'instigateur se nomme Benjamin Pollak. Arrivé depuis peu à table, ce dernier ouvre UTG+1 à 8 000 et voit John le 3-bet à 36 000 depuis la grosse blinde. Corback enchaîne avec un petit c-bet à 12 000 sur un flop As-Dame-10 tout à cœur. Le Valet offsuit turn est checké par les deux hommes, au contraire du 2 river, sur lequel Ben envoie une belle praline à hauteur de 55 000, en se laissant 20 000 derrière. Jonathan paie avec ses deux Dames et se voit montrer Roi-Valet off, pour une quinte trouvée dès le flop. La suite ressemble à ce que d'aucuns appelleraient un "flip illégitime". Au cut-off avec 22 BB avec une paire de 5, John ouvre puis paie le 3-bet à tapis de la grosse blinde qui retourne alors J8. Un flop tout à pique plus tard, le Français quitte ce Main Event en 95e position.

Mais juste avant cela, le Team Winamax aussi s'était délesté d'une unité. Maniant à merveille le style short stack ninja, Alejandro Romero avait réussi à remonter tout près des 30 blindes. Suite à une ouverture du chipleader de la table au cut-off, il décide de les engager avec As-Valet suité mais doit s'incliner contre la pointure juste au-dessus, As-Dame. On espère que la petite heure de jeu restante nous épargnera toute autre mauvaise surprise du genre.

Il remporte 9 750 £ 95e : Jonathan Therme

Ils remportent 8 500 £ 99e : Alejandro Romero (Espagne, Team Winamax) 100e : Jonatha Barusta 106e : Bruno Soutavong 107e : Igor D'Ursel (Belgique) 109e : Paul Newey (UK)

Un chipleader et une machine

Adrián Mateos est le seul rescapé du Team Winamax Julien Sitbon termine la journée en tête Il est accompagné par Nicolas Vayssières, Jérôme Finck et Benjamin Pollak Il reste 80 joueurs Main Event - 5 300 £ (Fin du Day 2)

Adrián Mateos EOD

De 265 joueurs à 80. De 21 Français à 4. De 6 membres du Team Winamax à 1. Peu importe la manière dont on le tourne, ce Day 2 de Main Event a fait beaucoup de dégâts. Seul joueur à reprendre la partie ce midi avec un tapis au-dessus de la moyenne, Adrián Mateos est désormais le seul à porter le W rouge sur sa poitrine. En terminant la journée avec 468 000 jetons, soit bien au-dessus d'une moyenne tournant autour de 280 000, la máquina se place dans la partie haute du classement. Et encore, le bilan aurait pu être encore meilleur. "Je suis monté à 650 000 après mon passage en table TV, raconte le Madrilène, mais j'ai perdu 200 000 lors du dernier niveau."

On connaît le perfectionniste d'Amadi, et on sait qu'il aura à cœur de récupérer ces jetons dès demain. Non content d'être le dernier représentant du Team W, il est aussi le seul vainqueur EPT encore en lice, après les éliminations en toute fin de Day de Dimitar Danchev et Frederik Brink. À la place d'un deuxième titre, son compatriote et collègue Alejandro Romero visait de son côté une deuxième place payée (et une deuxième finale). L'objectif a été atteint à force de patience, mais alors qu'il avait réussi à remonter dans de meilleures eaux, il a vu son parcours s'arrêter en 99e place, pour 8 500 £.

Davidi Kitai

Après les éliminations rapides de Mustapha Kanit, Loïc Debregeas et Kool Shen, Davidi Kitai a échoué à une trentaine de places de la bulle, suite notamment au "plus gros fold de [sa] vie," qu'il regrettait après coup.

Si l'Espagne et le Team Winamax ont leur máquina, la France a sa machine cette année, en la personne de Julien Sitbon. Titré quatre fois cette année, avec notamment deux Side Events EPT à son palmarès, le Londonien ne vit pourtant que sa deuxième place payée sur un Main Event EPT, mais avec la solidité et la constance d'un vieux briscard. Il termine tout simplement cette journée chipleader, avec un million de jetons. Tout rond. "Il ne s'est rien passé d'extraordinaire, mais c'était une très bonne journée, résume-t-il, avant de lister quelques-uns de ses coups-clés. Le coup qui me lance vraiment c'est quand je hero call avec Dame-Valet sur Dame-10-6-6-8. J'avais misé deux tiers pot turn et petit river et mon adversaire m'avait relancé pour 47 000. Il avait As-Valet."

Ensuite, la progression est régulière, jusqu'à un pot 3-bet avec une paire de 9 qui trouve brelan au flop et se transforme en full au turn, tandis qu'une couleur rentre river. Julien arrive à en extraire un maximum de value et continue de voir grossir ses montagnes de jetons. Elles lui servent à exploiter une période pré-bulle qui file à grande vitesse, jusqu'à donc, l'entrée dans les places payées, qu'il provoque en récupérant au passage 250 000 pions supplémentaires. Agressif, jouant beaucoup de coups, n'hésitant pas à utiliser de très gros sizings, Julien développe à merveille son jeu cette semaine. Sur le Main Event UKIPT à 1 100 £, il avait bouclé la deuxième journée en tête, déjà, avant de terminer onzième. On lui souhaite de faire encore mieux cette fois-ci.

Nicolas Vayssières

Derrière lui, les autres Français peinent à suivre, mais restent complètement dans le coup. Dans l'argent sur les trois premiers Main Events EPT de l'année, Nicolas Vayssières signe la passe de quatre et reviendra mardi avec un stack tout ce qu'il y a de plus correct de 355 000. Lui aussi a joué une main capitale autour de la bulle. "J'ai eu le droit à une belle livraison, développe Chevre.Miel. On est à une dizaine de places de la bulle, et je me retrouve en batailles de blindes contre mon voisin de droite. Il faut savoir que j'ai gagné absolument tous les coups dans ce spot contre lui, et je le sens bien tilté. Il ouvre à 10 000 sur 1 500 / 3 000 et je me contente de payer avec A7. Flop As-7-5 rainbow, il mise 6 500 et, pour le titiller un peu, je fais tout petit, 14 000. Ça fonctionne puisqu'il annonce 32 000. À ce moment-là, je sais qu'il a rien, un bon joueur ne ferait jamais ça. Turn Valet qui ouvre un flush draw à pique, je mise 10 000 pour continuer de l'appâter. River 3, je shove pour ces derniers 70 000, il tank 1min30 et finit par payer avec Valet-10 off sans pique."

Benjamin Pollak

Le quatuor tricolore est complété par un Benjamin Pollak à qui l'on peut décerner sans peine le dossard rouge de la combativité. En partant d'un tapis de dix petites blindes, le finaliste Main Event WSOP a passé une majeure partie de ce Day 2 avec un stack en dessous de la moyenne. Il bag au final 208 000, grâce notamment à une main qui a précipité l'élimination de Jonathan Therme en 95e place. Enfin, nous ne savons encore rien de Jérôme Finck, si ce n'est qu'il a placé 329 000 jetons dans son sac après avoir fini la journée sur le podium télévisé en compagnie d'Erik Seidel et Ole Schemion. En savoir plus sur lui sera l'une de nos missions pour le Day 3.

Sonny Franco

Sonny Franco a longtemps cru tenir le bon wagon, mais il s'est incliné sur l'une des dernières mains du jour, avec As-Roi contre... AK qui trouve couleur dès le flop. Le Marrakchi termine 82e pour 9 750 £, devançant dans les places payées, outre Jonathan Therme, Jonathan Barusta (100e) et Bruno Soutavong (106e, 8 500 £ chacun).

Ole Schemion
Chipleader en début de Day 2, dans le Top 10 à la fin : just another day at the office pour Ole Schemion.

Ramon Colillas
Le clan espagnol est petit mais costaud, avec le vainqueur du PSPC Ramon Colillas pour épauler Adrián Mateos.

Erik Seidel
Journée en dents de scie pour la légende Erik Seidel, qui ajoute un énième Day 3 EPT à un palmarès qui n'en finit pas de nous éblouir.

Ludovic Geilich
Les Britanniques sont en force sur leurs terres. La terreur des High Rollers Ben Heath, le récent vainqueur du Main Event UKIPT Conor Beresford, le July Nine 2017 Jack Sinclair, Harry Lodge ou encore Ludovic Geilich (photo) : on avait beau moins les voir en live depuis quelque temps, nos voisins nous rappellent sur ce tournoi qu'ils ne manquent pas de joueurs de qualité.

Après cette courte journée sans dinner break, il est temps pour nous d'aller nous sustenter, sans doute en arrosant tout ça d'une pinte ou deux. On se retrouve mardi à midi pour un Day 3 qui nous fait déjà saliver (à moins que ce ne soit la faim). Good night, and good luck!

Day 2 : le bilan chiffré

Day 1A : 261 inscriptions, re-entries inclus / 83 restants (dont 5 Français) - Chipleader : Luis Pinho De Faria (Portugal) 260 000 Day 1B : 452 inscriptions / 156 restants (dont 14 Français) - Chipleader : Ole Schemion (Allemagne) 280 500 Day 2 : 265 joueurs / 80 restants (dont 4 Français) - Chipleader : Julien Sitbon (France) 1 000 000

Top 10

Ben Heath

Julien Sitbon (France) 1 000 000 Pedro Garagnani (Brésil) 930 000 Ben Heath (UK) 914 000 Carl Probsting (Allemagne) 769 000 Paul Fontan (Espagne) 743 000 David Docherty (UK) 665 000 Ole Schemion (Allemagne) 635 000 Nils Pudel (Allemagne) 602 000 Conor Beresford (UK) 565 000 Ramzi Karam (Liban) 531 000

4 Français

Julien Sitbon 1 000 000 Nicolas Vayssieres 355 000 Jérôme Finck 329 000 Benjamin Pollak 208 000

Reste du field (sélection)

Gianluca Speranza

Adrian Mateos (Espagne, Team Winamax) 468 000 Jack Sinclair (UK) 418 000 Ramon Colillas (Espagne) 385 000 Martin Jacobson (Suède) 370 000 Henrik Hecklen (Danemark) 354 000 Harry Lodge (UK) 300 000 Ludovic Geilich (UK) 235 000 Erik Seidel (USA) 180 000 Gianluca Speranza (Italie) 122 000 Florian Duta (Roumanie) 62 000

Tapis moyen : 280 875 Blindes au départ du Day 3 : 2 000 / 5 000 / 5 000