Interview d'Élie Baup

Interview d’Élie Baup

Consultant vedette sur beIN SPORTS, Élie Baup illumine le Multiplex Ligue 1 avec son style inimitable.

Vous êtes l’homme du MultiLigue 1 sur beIN SPORTS. Racontez-nous ce qui vous plait dans ce rôle.

L’ambiance autour des rencontres et le fait d’avoir cinq matchs en même temps t’oblige à rester en éveil. Je ne me vois pas aller dans les stades pour commenter même si je le fais parfois. À l’époque, je sortais d’une saison avec Marseille et j’étais plutôt orienté vers la Ligue 1. Faire le Multiplex est un exercice particulier, il faut de la vigilance, être réactif, et j’avais déjà eu ce type d’expérience pendant l’Euro et la Coupe du monde. Cela correspondait donc parfaitement à ce que j’aimais faire. Il y a un échange permanent avec les personnes sur le terrain, avec Smaïl également, on a un bon feeling avec tout le monde. Même si le ton est détendu, on fait en sorte de ne pas passer à côté du plus important : ce qui se passe dans le jeu.

Bordeaux et Saint-Etienne sont dans le top 5 en ce début de saison. Est-ce que l’on peut parler d’héritage Baup ?

(Rires) Non, quand même pas ! C’est de l’histoire ancienne maintenant. J’aime bien ce que fait Bordeaux, ils ont correctement débuté la saison même si l’élimination en Europa League est vraiment dommage. C’est une équipe qui a une continuité dans l’idée du jeu tout en incorporant des joueurs qui ont l’air d’avoir de la qualité. On attend de voir les confirmations mais c’est intéressant d’étudier la progression de Lerager, Cafu, Otavio notamment. L’équipe est en construction même s’il y a déjà certaines garanties. Lescure et Triaud restent mythiques mais le renouveau actuel est intéressant à étudier.

Concernant Saint-Etienne, je les trouve difficiles à manoeuvrer. On sent déjà une mise en place d’idées collectives intéressantes. Je respecte le travail de Galtier mais il y a aujourd’hui une nouvelle histoire. En tout cas, le club se donne les moyens de réussir, on l’a vu avec l’arrivée de Diony qui est le plus gros transfert de l’histoire de Saint-Etienne. Le groupe a beaucoup changé, là aussi ce sera sympathique à suivre.

Marseille a subi une claque face à Monaco. Pour vous, est-ce un accident de parcours ou révélateur d’un problème plus profond ?

Il faut voir le contexte de la rencontre : l’OM avait des absences et l’approche tactique ne correspondait pas à ce qu’il fallait faire. Miser sur le côté athlétique et défensif de l’équipe face à ce Monaco, ce n’était pas adapté. Ses joueurs ne sont pas à l’aise dans cette idée de jeu. C’est dommage parce qu’ils étaient sur une bonne série de résultats avec un 4-3-3 qui fonctionnait bien. Je pense que c’est un accident. Dans tous les cas, cela reste ouvert derrière Paris et Monaco. Ils seront à la lutte avec Nice, Lyon, Bordeaux, Saint-Etienne et pourquoi pas Lille.

Votre dernière expérience d’entraineur remonte à 2013. Est-ce que la chaleur du banc de touche vous manque ?

Les matchs me manquent, forcément, même si j’ai déjà eu des coupures comme celle-là. J’ai coaché plus de 600 rencontres en professionnel dans l’élite et en Coupe d’Europe. Cela représente une vie de formateur et d’entraineur. Heureusement que je fais ce travail de proximité avec le football professionnel, ce qui me permet de rester dans une dynamique de football, de réflexion, d’observation. Je regarde toujours les rencontres avec mon oeil d’entraineur, comme si je coachais les équipes. On ne peut pas perdre cette manière de réfléchir. J’ai eu quelques opportunités de reprendre, en Chine, en Arabie Saoudite, dans des sélections africaines, mais c’est difficile pour moi de bouger pour des raisons personnelles.

D’ailleurs, est-ce que votre manière de voir le football a évolué avec le métier de consultant ?

Bien sûr. Le job de consultant permet de mener une réflexion plus large, sur l’importance des journalistes, sur ce que le public attend… Sur le terrain, on est dans une bulle et on n’a parfois du mal à s’ouvrir sur tout cela. Quand on est spectateur et qu’on fait l’effort de payer un abonnement pour aller au stade, je ne vois pas l’intérêt de s’emmerder. En tant que coach, on a une responsabilité sur le spectacle proposé.

Quel est votre plus beau souvenir sur un banc ?

C’est un tout, il y a des souvenirs forts dans les victoires comme dans les défaites. Au niveau humain, on fait des rencontres extraordinaires. C’est une magie qui opère à chaque match, un sport qui nous berce depuis toujours. C’est une vraie chance de faire ce métier. Ce qui m’a toujours plu, c’est le management des hommes. Avec Bordeaux en 1999, nous n’étions pas favoris, c’était plutôt l’OM. L’espoir est monté progressivement et au final, on y a cru. C’est un super souvenir. Quand je vois aujourd’hui certaines équipes où on organise des repas pour que les joueurs s’entendent bien, je repense à cette époque où tout était différent. Spontanément, il y avait une convivialité entre nous. On restait souvent ensemble très tard. Il y avait du talent et la volonté de faire les choses les uns pour les autres. Pour jouer en 4-4-2 plutôt offensif comme on le réalisait, il fallait tout cela.

Comment expliquez cette mode des coachs étrangers dans notre championnat ?

Même si j’aurais envie de défendre les coachs français, il faut voir que notre génération a pris de l’âge. Je m’inclus dedans avec Lacombe, Perrin, Courbis, Denoueix et d’autres. À une époque, on retrouvait un peu les mêmes têtes dans les clubs. La relève n’est pas vraiment venue, ce qui a permis aux coachs étrangers de s’imposer. C’est peut-être plus facile à gérer pour les présidents car je trouve que l’on a plus d’indulgence avec eux. C’est positif puisque cela nous a permis aussi d’accueillir des personnages comme Bielsa qui est l’un des meilleurs entraineurs au monde. Le profil de l’entraineur français est particulier, il est avant tout un formateur. Il a la cote à partir du moment où il fait passer des paliers aux jeunes. Même s’il y a de bons coachs chez nous (Gourvennec, Moulin…), nous devons être meilleurs dans notre communication, en parlant plus de jeu par exemple. Sans oublier le plus important : il faut avant tout une bonne stratégie collective.

Session one-shot « Multiplex Ligue 1 »

Smaïl Bouabdellah en un mot ?

Le plaisir du foot.

Il nous a dit que vous étiez un « mec très marrant ». Confirmez-vous ?

Très marrant je ne sais pas mais j’aime bien m’amuser. Je suis très souvent au second degré.

Que signifie votre « WEEEYEEEE » après chaque but marqué ?

(Rires) C’est naturel et incontrôlable. C’est mon petit plaisir personnel.

Le meilleur gardien de but du Multiplex Ligue 1 ?

Mike Maignan, le Lillois. Tout me plait chez lui : son jeu au pied, sa position haute sur le terrain…

Le meilleur joueur du Multiplex Ligue 1 ?

Malcom.

Comment vous a-t-on convaincu de retirer votre casquette pour l’émission ?

(Rires) J’essaye toujours de trouver des artifices. Maintenant, je me laisse pousser la barbe pour attirer le regard !

Retrouvez Elie Baup tous les samedis à partir de 19h sur beIN SPORTS 1 et tous les dimanches dans DIMANCHE LIGUE 1 LE MATCH dès 14h15 sur beIN SPORTS 1 pour présenter les matchs de 15h et 17h.