EPT Prague 2016 par PokerStars - Main Event - 3

Un départ grippé

Un accessoire fort approprié en cette semaine d'épidémie

Je débarque dans la salle de tournoi du Hilton avec une trentaine de minutes de retard (les symptômes décrits hier se sont aggravés durant la nuit, mais rassurez-vous, aucune description d’ordre graphique des horreurs que j’ai subies ce matin ne sont à l’ordre du jour dans ces colonnes - en revanche je compte bien passer ma journée à éternuer sur les joueurs que j’aime pas) et je tombe directement sur un Benjamin Pollak bien embêté sur un board 63868. Il y a déjà beaucoup de pions bleus au milieu (ce sont les plus chers à ce stade du tournoi : 5000) et Benjamin fait face à une mise à tapis placée par sa voisine, une certaine Sam Cohen. Il y a 100,000 à ajouter pour voir le showdown, et le Français poursuit sa réflexion tellement longtemps que le temps finit par être demandé. Benjamin va laisser s’écouler la minute au complet. « Quatre… Trois… Deux… Un… » La main est donc brûlée.

Assis en table télé, Clément Genon a débuté sa journée en remportant un flip (As-Roi vs 22) contre un joueur possédant moins de jetons que lui. Sous les feux des projecteurs, on retrouve aussi un des grands espoirs de la nouvelle génération, Arthur Conan.

Xavier Detournel, lui, semble bien être le premier éliminé Français de la journée : je n'ai pas trouvé trace de la plus belle afro du poker à la table 18, qu'il était censé occuper en début de journée. Au global, on a perdu une bonne cinquantaine de joueurs durant le premier niveau de 90 minutes du Day 3, dont Vanessa Selbst et Dimitri Urbanovich.

Parmi les Tricolores dont j’ai l’occasion de saisir le cliché pour la première fois, il y a…

Samy Salah (165 000 - la moyenne)

Arnaud Peyroles (148 000)

In dans rien

Après un départ moins qu'idéal dans ce Day 3, les vingt dernières blindes de Pierre Calamusa sont parties au milieu pour avec une main plus que correcte pour une telle opération : AQ. Sauf qu'en face, on l'attendait de pied ferme avec les As, donnant au VietF0u des chances de survie de 11,92%. A ce taux là, le miracle n'est pas venu : Pierrot quitte le dernier EPT de l'histoire aux alentours de la 160ème place. Son cinquième et ultime ITM EPT lui rapporte 9180 euros, mais c'est surtout sa cinquième place à Monte Carlo en mai dernier qui restera dans les mémoires.

Trou de mémoire

Après deux années d'absence sur le circuit, on n'en voudra pas à Ludovic Lacay de demander conseil à ses camarades sur certains spots difficiles. Comme celui-ci :

« Le cut-off shove 88,000 aux blindes 2500/5000. J’ai une paire de 3 au bouton, la petite blinde à 160,000 et la BB 200,000. J’ai fold. On doit payer avec 77 et mieux ? J’ai oublié ! »

C'est Florian Decamps, engagé dans le 300 turbo en marge du Main Event, qui viendra à sa rescousse : il faut payer avec 55 et plus, ainsi que les As à partir de As-8 assortis et As-9 dépareillés.

Conseil pour Ludo : installer SnapShove, une application fort utile pour connaître à la virgule près les ranges de main avec lesquelles faire tapis ou payer un tapis selon notre position.

En d’autres nouvelles, la nouvelle des double-ups de Yohan Guilbert et Arthur Conan nous est parvenue en salle de presse. « Yoh a joué préflop, Arthur a check/raise all-in au flop », a résumé mon confrère Greg Ceran-Maillard, l’homme aux mille jobs de PMU.

Bonnes nouvelles du front de l’Est

Après trois heures de jeu en ce Day 3, le clan Français se porte bien, mené par un Ludovic Lacay décidément en grande forme pour son premier tournoi pro en plus de deux ans : Sir Cuts continue d'engranger les pots sans rencontrer de résistance, et a donc rejoint donc un autre vainqueur EPT (Nicolas Chouity) au sommet du classement actuel.

En revanche, nous avons dit « au revoir » à Ivan Deyra : le qualifié Winamax se contente de la 137e place et de 11,220 euros de prix pour son cinquième ITM EPT en un an. As-Dame contre As-Roi : avec 22 blindes, la confrontation était difficile à éviter.

J’ai relevé les compteurs Français juste avant la pause : il me manque juste Arthur Conan. Je m’en vais de ce pas tenter de le dénicher.

Ludovic Lacay (Team Dilletante Winamax) 650 000
Arnaud Peyroles 350 000
Benjamin Pollak 300 000 (en table TV)
Fabrice Soulier 290 000
Paul-François Tedeschi 250 000
Adrien Allain 250 000
Joseph Sabe 220 000
Clement Genon-Catalot 150 000
Yohan Guilbert 140 000
Samy Salah 110 000
Romain Lewis 100 000
Jean Souprayenmestry 80 000
Arthur Conan : inconnu

Tableau de bord
129 joueurs restants (sur 1 192 au départ)
Prix minimum : 11 220€
Tapis moyen : 280 000
Blindes : 3 000/6 000 ante 1 000

Yohan "'Yoh Viral" Guilbert

Winning, smiling

Abandonnons toute prétention à l'objectivité journalistique : Ludovic Lacay me fait méchamment kiffer pour son retour sur le circuit ! Non seulement le jeune retraité fait grimper ses tours de jetons avec constance, mais il le fait avec classe et un sourire monégasque. Et c'est en charriant copieusement ses adversaires qu'il les relance et sur-relance préflop.

A son voisin de droite, un certain Matan : « Ah, tu travailles pour le site 888 ? Et ça joue des Main Event EPT ? Je vois que monsieur a un petit problème d’addiction au jeu… C’est pas grave, il parait que c’est de bon ton dans cette industrie. »

A son voisin de gauche, un Tchèque du nom de Viteszlav : « Tu es arrivé avec un quart d’heure de retard et d’un pas mal assuré. N’essaie pas de nous la faire : tu es sorti boire des coups hier soir. » Viteszlav : « Ben non, justement, c’était la première soirée où je sortais pas. » Ludo : « Tu veux une bière ? »

pour son retour après 2 ans d’absence sur le circuit il a l’air plutot détendu Ludo …

Il se fait appeler Arthur

Chose promise, chose due : voici Arthur Conan. Le récent finaliste du WPT Marrakech a vécu un bon rush en milieu d'après-midi, passant de 110,000 à 400,000 en une heure. Son rush semble avoir pris un breakn, cependant, car au moment où j'ai pris la photo Arthur semblait posséder un poil moins que ça.

Jean peut plus, Samy barré

Il a sauté alors que nous avions le dos tourné : Jean Souprayenmestry. Ce joueur inconnu de nos services (sa fiche Hendon Mob indique une victoire à 40,000€ à Bruxelles en 2015) avait débuté le Day 3 avec moins de 20BB : il aura tenu quatre heures en short-stack avant de s'incliner en 125e place. La centaine d'éliminations survenues entre temps lui permettent de grimper dans l'échelle des prix et de remporter 11 220 euros.

Jean a rapidement été suivi par Samy Salah sur le chemin du guichet des paiements : sa 122e place lui rapporte la même somme.

Vents contraires

"Je suis content d'avoir monté des jetons avant que ces gars n'arrivent. On ne joue plus le même poker, maintenant !" Ainsi parle Arnaud Peyroles, faisant référence à la récente arrivée à sa table d'enervés comme Ludovic Lacay, Paul-François Tedeschi, et des regs étrangers tout aussi affutés.

Justement, voilà « PFT » envoyant son tapis pace à l’un de ces regs, sur un turn 3K79. « Tu as les As ? » lui demande son adversaire, qui finira par passer après quelques secondes de réflexion.

Du côté de Cuts, c'est le grand froid : le retraité a perdu la moitié de son stack au cours des deux dernières heures, tombant à 350,000, soit 44BB. Cela correspond tout de même à la moyenne.

Ludo nous a raconté un héro call assez fou avec un As-6 relancé UTG. La grosse blinde paie et le flop tombe 9-8-5 avec deux coeurs : check/check. Le turn est un 4 : la BB mise 24,000 et Ludo paie pour voir la rivière, un 5. Une nouvelle mise de 90,000 : Ludo sent que sa hauteur As est bonne. C’est payé : il fait face à… As-7 ! Split pot. Ludo explique que son adversaire n’avait que 160,000 de tapis restant, ce qui l’a dissuadé de tenter une relance en bluff.

Ensuite, Cuts a fait doubler Romain Lewis avec As-Valet contre As-Roi, et semble n'est pas très content de son call préflop pour 170,000 (Romain a poussé de BB), effectué après avoir 3-bet à 29,000 la relance d'un joueur en milieu de parole.

Peu après, Ludo perd un nouveau showdown, payant 160,000 sur la rivière d’un board T4399. Son adversaire lui montre les Valets : on ne connaîtra pas celle de Cuts.

Lewis rime avec injustice

Douloureuse élimination que celle de Romain Lewis en 97e place : son As-Roi assorti a joué un pot de 600,000 préflop contre Roi-Dame. Malgré des statistiques en sa faveur, le Bordelais n'est pas resté en tête. Son dernier EPT lui vaut une récompense de 13,830 euros. Peu avant, on a aussi perdu Clément Genon-Catalot en 109e place (11,220 euros).

On vient donc de passer sous la barre des cent joueurs, parmi lesquels huit Français.

Pas le moment d’abandonner

Faut tout donner afin de changer les données It's underground o'clock, le Glock va détonner

"La pire erreur, ce serait de s'arrêter de jouer maintenant. Au contraire, il faut continuer d'agresser." Ludovic Lacay a essuyé quelques revers au cours des deux dernières heures, mais il était hors de question pour le retraité de poser un genou à terre. Cuts a donc maintenu une cadence soutenue durant l'avant-dernier niveau du Day 3, remportant quelques jolis pots avec des mains moins que jolies.

Un exemple : Ludo min-raise en début de parole et se fait 3-bet par un joueur en position. C’est payé. Flop 1065. Ludo check/call 16,000.

Turn : un 3 qui n’est pas misé. C’est peut-être cela qui va inciter Ludovic à envoyer 78,000 sur la rivière, un J. Son adversaire passe rapidement et lorsque je demanderai dix minutes plus tard avec quoi Ludo a misé, il secouera la tête : « J’avais tellement rien que j’ai déjà oublié ! »

Voici les positions Françaises alors qu’il reste 90 minutes à jouer ce soir… (A noter : j’ai fait une petite coquille dans mon article précédent : nos troupes sont composées de neuf joueurs, et non huit.)

Ludovic Lacay (Team J’aiVuDeLaLumièreJeSuisRentré Winamax) 472 000
Paul-François Tedeschi 425 000
Arnaud Peyroles 400 000
Benjamin Pollak 400 000
Fabrice Soulier 360 000
Yohan Guilbert 360 000
Arthur Conan 220 000
Adrien Allain 180 000
Joseph Sabe 100 000

Tableau de bord
85 joueurs restants (sur 1 192 au départ)
Prix mini 13 830€
Blindes 5 000/10 000 ante 1 000
Tapis moyen 420 000

Allain bashing

Dans le jargon, on appelle ça un setup. Dans le langage familier, on peut aussi utiliser les termes "p**** de coup de m**** à la c***". Adrien Allain a quitté le dernier EPT de l'histoire en 83e place, et n'a pas grand chose à se reprocher. Revenu de la pause avec moins de 20BB, le Breton a trouvé deux Dames et logiquement poussé 175,000 et tapis après une relance adversaire.

Les choses se gâtent avant même que les cartes ne soient retournées : Adrien entend « all-in » à sa gauche (le bouton, pour 233,000), et la petite blinde l’imite aussitôt - ce dernier couvre tout le monde. Le premier relanceur montre une paire de 10, et les jeux sont retournés :

KK chez le bouton.
AK chez la petite blinde.

Adrien est déjà mal en point, et son sort est définitivement scellé par un board A542A

Son commentaire sur Twitter ? « Le croupier voulait accélerer le tournoi ! » Adrien récolte 13,830 euros. A l’image de son ami Pierre Calamusa, c’est à Monte Carlo qu’il pensera lorsqu’il voudra se rappeler de sa meilleure perf sur l’EPT : second derrière Jan Bendik pour un gain maousse de 577,800 euros.

Conan le bustard

Un Français de plus à terre : décidément, cette fin de journée n'est pas tendre envers nos troupes. Arthur Conan faisait lui aussi partie des short-stacks, une situation aggravée par le double up d'un adversaire au retour de la pause. C'est muni de QT qu'il joue son dernier coup, avec un check/raise à tapis sur un flop 1097 face à deux joueurs. L'un deux a floppé le brelan de 9 : Arthur est largement dominé, et sera drawing dead dès le turn un 5.

Pour sa 79e place, Arthur récolte 13 830 euros.

Le come-back de Sir Cuts stoppé en 72e place

S'il y a bien un article que je ne souhaitais pas écrire aujourd'hui, ou demain, ou jamais, c'est bien celui-ci. Mais allons-y : Ludovic Lacay a quitté le dernier EPT de l'histoire durant la dernière heure du Day 3, mettant fin à un come-back enthousiasmant après deux ans d'absence sur le circuit professionnel.

Ce n’est pas une seule grosse confrontation qui a sabordé les espoirs de Sir Cuts, mais une succession de mini-catastrophes :

1/ Un QT qui trouve un flop As-Roi-7 avec deux coeurs : « Je check/call le flop et le turn, ma cote implicite est belle car je joue contre un adversaire contre qui je me suis level plus tôt, j’aurais pu me faire payer cher. Au final, je trouve deux briques turn et rivière, obligé de fold. »

2/ Un Roi-Dame avec lequel Ludo paie une relance au bouton. Flop Roi-7-2 : Ludo paie un c-bet. Turn : As. « J’étais en tilt, j’ai payé turn et rivière, il m’a montré As-Dame. »

3/ Un A4 limpé au bouton, la petite blinde paie, la grosse blinde complète. Flop 9-9-4. « Je mise, la SB check/call. Turn Valet, check/check. Rivière : un 4. La SB mise 45,000, je paie, il montre 9-8. »

Après cette rafale, il ne reste plus que douze blindes à Ludo. Son dernier coup vient tout de suite après et se joue plus ou moins tout seul : un AQ poussé au cut-off après un limp d’un joueur Japonais au hi-jack. Ce dernier était embusqué avec AK !

« C’est dommage », regrettera Ludo avec un demi-sourire. « J’avais déjà prévu tous les cadeaux de Noël avec un budget de 770,000 euros ! » En lieu et place, Ludo remporte tout de même largement de quoi faire plaisir à ses proches : 13,830 euros. Pas sûr qu’on le retrouve à table cette semaine : à Londres, il y a un boulot qui attend le désormais ex-professionnel du poker. On le remerciera en tout cas pour ce bref voyage dans le temps qui nous a transportés quelques années en arrière : malgré une longue absence, notre retraité a plutôt fière allure à une table de poker, et a conservé ses réflexes de la bonne époque !

Quand Sabe veut pas

Le Day 3 s'est achevé par une ultime élimination Française, la onzième de la journée. A tapis en table TV pour 14 blindes avec la plus petite paire du paquet, Joseph Sabe n'a pas réussi à trouver un 2-outer face aux 10 du chip-leader David Peters.

Avec cette dernière sortie (bonne pour un prix de 17,200 euros), le Day 3 s’achève avec seulement 65 joueurs restants, grosso modo un tiers du field de départ aujourd’hui. On compte cinq Français pouvant encore prétendre au titre !

VGG Sir Cuts !

5 Français pour vibrer

Peu de jetons , mais énormément de talent

Le troisième tour de l’EPT Prague a vu l’élimination des trois quarts du clan Français encore en course. Pour ceux qui sont déjà en train de crier « c’est nul ! », sachez que cela correspond pile-poil au nombre d’éliminés au global (il reste 65 joueurs parmi les 231 au départ ce matin). Cela n’empêche pas, bien sûr, la déception d’avoir perdu pas mal de joueurs très appréciés au sein de la communautés, victimes de coups inévitables en mode short-stack : Ivan Deyra, Adrien Allain, Pierre Calamusa. D’autres se sont carrément mangé des bad-beats difficiles à digérer à ce stade de la partie, comme Romain Lewis. A titre personnel, je garderai un souvenir enthousiaste de la visite surprise de Ludovic Lacay après deux années d’absence des tables : quel plaisir de retrouver le grand Cuts du temps jadis, aussi bavard qu’agressif !

Un seul des cinq Français pouvant encore prétendre au titre possède un tapis dans la moyenne, mais quatre d’entre eux sont des pros connus et reconnus, et le cinquième m’est tout à fait sympathique. Il est fort probable que tous devront à un moment ou un autre se retrouver à tapis pour espérer perdurer. Bref, les ingrédients semblent être réunis pour vibrer au Day 5 !

Fabrice Soulier 529 000 (44BB). Voir Fabsoul en tête du clan Français est la vraie bonne surprise de la fin de ce Day 3 : short-stack, il a du se risquer à jouer plusieurs coups à tapis pour survivre. Par chance, les bonnes mains sont arrivées au moment où il le fallait, et c'est un Fabrice avec des couleurs retrouvées qui prendra le départ du Day 4.
Benjamin Pollak : 371 000 (30BB). "Scenario tres creux pour l'ep.3 ! Très ennuyant mais l'épisode 4 demain s'annonce explosif !" En effet : le Londonien n'a que très peu progressé en ce Day 3, qu'il avait entamé avec 300,000 prometteuses unités. Mais avec trente blindes, tout les espoirs sont permis à ce pro qui, à l'EPT, s'est surtout illustré sur les side-events, en particulier les High-Roller. Mais pour améliorer son score sur les Main Events, il lui faudra tout de même faire mieux que la quatrième place, qu'il avait atteinte sur la dernière édition de Deauville en 2015.
Yohan Guilbert : 364 000 (30BB). Arrivé sur le tard au sein du circuit live, Yoh_Viral aura attendu le tout dernier EPT pour réaliser son premier ITM sur Main Event. Malgré plusieurs spots frustrants tout au long du Day 3 (on l'a un peu bluffé, il a parfois payé perdant, il a du faire au moins un gros fold), le résident Maltais fait mieux que doubler son tapis au global.
Paul-François Tedeschi 360 000 (30BB). En quelques années, le talentueux Corse a collecté deux finales WSOP, une finale WPT, et une finale Unibet Open, plus quelques autres gâteries de choix. Sur l'EPT, ses quatre ITM précédents se sont soldés par une 25ème place au mieux, c'était à Monte Carlo en mai dernier. Important en début de 3, son tapis n'a progressé aujourd'hui que 110,000, ce qui le place en dessous de la moyenne pour attaquer le tour suivant. Pas d'inquiétude : on a déjà vu des remontées plus spectaculaires !

Arnaud Peyrolles 180 000 (15BB). Le seul joueur amateur du clan Français affiche un profil très intéressant : Arnaud Peyrolles dirige une société d’évènementiel très impliquée dans le monde du sport de haut niveau (la caravane publicitaire du Tour de France, c’est en partie lui !) Ce passionné de sport automobile aime les sensations fortes, ayant fréquenté en tant que pilote le circuit « endurance » (dont les 24 Heures du Mans en sont la course la plus célèbre). A la table de poker (où il accumulé tout de même plus de 300,000$ de gains depuis 2011, avec entre autres une 2e place sur un side-event à Barcelone cet été) son style est plus nonchalant : Arnaud sait qu’il est dans le clan des « livetards » et l’assume complètement. Parti avec un tapis de 126,000, Arnaud a vécu un début de journée idéal (x3 en un rien de temps), avant de se retrouver à une table de sharks (dont Ludovic Lacay, dont il dira ensuite : « Quel plaisir de faire face à un joueur que je connais et respecte ! ») et de subir quelques revers (une paire de Valets craquée par les 10), le forçant à « boxer » selon ses propres termes, et tenter quelques 3-bet lights pour se refaire. Il sera au Day 4 avec plus ou moins le même tapis qu’en début de journée, ce qui ne représente plus que 15BB. C’est déjà pas mal, et Arnaud n’est pas à l’abri d’un rush d’entrée de jeu !.

Qui va gagner le dernier EPT de l’histoire ?

65 joueurs restants dans le jubilé de l'European Poker Tour

On ne va pas se le cacher : la probabilité est très faible que l'EPTr se termine par le beau doublé d'un ancien vainqueur. L'histoire serait parfaite pour ravir le public et les journalistes, mais avec seulement deux champions restants, le circuit va plus probablement s'achever par la consécration d'un joueur correspondant à l'un des profils suivants :

1/ Un pro dont on a jamais entendu parler, mais lorsqu’on va Google on va se rendre compte qu’il est super-sharky sur le Net et/ou a fait 39 ITM l’année dernière dans des casinos où on ne va jamais. (probabilité : 71%)
2/ Un pro qu’on connaît bien et qui a gagné pas mal de trucs , mais jamais sur un EPT (probabilité : 20%)
4/ Un amateur complet en train de vivre le kif’ de sa vie (probablilité : 7%)

Ce qui nous laisse 2% pour la victoire de soit Maxim Lykov ou Salvatore Bonavena. Nos Français font bien sûr partie de la catégorie 2 à laquelle je ne prédis cependant pas un gros pourcentage pour la catégorie 2 car, comme vous le constaterez, la section « le reste du field » de mon découpage partiel du classement ci-dessous ne comporte que peu de noms. Ceci dit, on a un vrai cador de chez cador en haut du classement le chip-leader David Peters affiche plus de 14 millions de dollars de gains en live (la moitié rien qu’en 2016 !), avec un bracelet WSOP conquis en 2016 et des dizaines de finales et victoires sur des High-Roller partout dans le monde : USA, Asie, Europe… Il va falloir aller le chercher, le mec. Le Biélorusse Kiryl Radzivonau était en finale à Barcelone en 2014, tandis que Matas Cimbolas a remporté un titre WPT à Londres la même année. Le Brésilien Felipe Ramos tient bien les cartes, et est par ailleurs le coach de Neymar Jr (le footeux l’appelle parfois à trois heures du matin pour lui demander si tel coup était bien joué). Simon Charrette a gagné un bracelet en 2012, et Mihai Manole traîne sa bosse sur le circuit depuis un bail.

Salvatore Bonavea était inconnu de tous lorsqu’il remporta en 2008 l’étape EPT de Prague. Sera t-il imité par un autre amateur lundi ? Il est en tout cas le dernier vainqueur de Main Event en course avec le terrifiant Maxime Lykov.

Top 10

David Peters (USA) 2 036 000 Stoyan Obreshkov (Bulgarie) 1 356 000 Apostolos Bechrakis (Grèce) 1 036 000 Janos Kurtosi (Hongrie) 1 026 000 Viteszlav Pesta (Rep. Tchèque) 1 025 000 Kyosti Isberg (Finlande) 978 000 Andrew Hulme (UK) 902 000 Marton Czuczor (Hongrie) 897 000 Hirokazu Kobayashi (Japon) 864 000 David Lopez Llacer (Espagne) 862 000

5 Français

Fabrice Soulier 529 000 Benjamin Pollak 371 000 Johan Guilbert 364 000 Paul-François Tedeschi 358 000 Arnaud Peyroles 183 000

Le reste du field (sélection)

Kiryl Radzivonau (Biélorussie) 830 000 Martin Kabrhel (Rep. Tchèque) 602 000 Jonathan Abdellatif (Belgique) 492 000 Maxim Lykov (Russie) 449 000 - vainqueur à Kiev en 2009 Matas Cimbolas (Lithuanie) 448 000 Felipe Ramos (Brésil) 429 000 Salvatore Bonavena (Italie) 343 000 - vainqueur à Prague en 2008 Simon Charette (Canada) 337 000 Mihai Manole (Roumanie) 184 000

La partie reprendra samedi à midi aux blindes 6000/12,000 ante 2000. Tapis moyen : 550,000. Prix mini : 17,200 euros. Bonne soirée à tous !