L'éclaircie Aladin
Aladin Reskallah avance au Day 4 avec 80 blindes
Rémi Castaignon seul autre rescapé du clan français
Timothy Adams et Nicolas Chouity mènent le Top 30 final
Main Event 5 300 € (Fin du Day 3)
Pour la première fois depuis le lancement de ce festival EPT, il a plu aujourd'hui sur Monaco. Une pluie qui a emporté avec elle 77 des 107 joueurs présents dans la Salle des Étoiles à midi pour le coup d'envoi du Day 2, dont 14 des 16 Français (voir liste en fin d'article). Mais comme le veut le proverbe, après la pluie vient le beau temps : un membre du Team Winamax étrenne encore son W rouge sur ce beau tournoi, avec un tapis à même de le placer dans les favoris dans la course à la table finale. Trêve de suspense, l'heure est venue de frotter la lampe magique.
"Je ne suis plus le même"
1,6 million de jetons, soit exactement 80 blindes pour attaquer le Day 4 vendredi midi et de quoi se hisser en cinquième place du classement parmi les 30 derniers joueurs de ce Main Event. Aladin Reskallah a sans nul doute exaucé le voeu qu'il avait formulé ce matin au lever du lit, et peut-être même un peu plus. "Je pourrais dire que cette journée s'est jouée toute seule, démarre le Top Shark 2017-2019, mais en fait j'ai gagné plein de petits coups où j'ai bluffé. J'ai open assez light dans pas mal de spots où je pensais que cela vallait le coup, et très souvent j'ai eu bon. Et puis bien sûr, il y a eu cet énorme set-up contre Ivan pour passer au-dessus du million."
Les heures suivantes furent un peu plus chaotiques, avec deux coups à tapis perdus contre des joueurs short stacks pour retomber aux alentours des 600 000. Vint ensuite le temps des coin flips : paire de 9 contre le A10 de Nicola D'Anselmo et surtout AK contre la paire de Valets de Dario Sammartino, pour rafler les 508 000 jetons de l'Italien, envoyés préflop sur un squeeze. "Avec les deux joueurs qui avaient payé mon open sur ce coup, il y avait trop de dead money, je ne pouvais pas fold."
Avant cela, et malgré cette petite baisse de forme juste après la pause dîner, Tm4betlight n'a pas trop souffert. "J'ai eu pas mal de réussite sur mes seat draws, avoue le Lyonnais. Sam Greenwood s'est retrouvé un moment juste à ma gauche, mais la table a cassé vingt minutes plus tard. Le joueur le plus dangereux que j'ai eu c'était Timothy Adams et il a joué assez en ligne, il ne m'a pas dérangé."
Parti se ressourcer et travailler dans un centre de formation pour grinders au Cambodge pendant deux mois, Aladin sent surtout les efforts accomplis depuis plus d'un an porter leurs fruits, amplifiés par le double effet Kiss Cool du séminaire du Team Winamax. "Tout cela m'aide, c'est une certitude. Je suis dans une super forme physique, absolument pas fatigué, même si je sens que j'ai utilisé toute ma concentration. En tout cas, par rapport à ma première année de Top Shark, je ne suis plus le même. Je pense avoir beaucoup progressé au niveau de mon jeu et aussi et surtout de mes techniques de travail. À côté de ça, j'ai évidemment bien run aujourd'hui, c'est indispensable pour aller loin sur un tournoi." Alors comme il le dit depuis le premier jour de ce festival, reprenant la phrase fétiche d'Adrián Mateos : mañana más, a por ellos!
C'est la castagne
Vendredi, "Aladar" sera accompagné côté français d'un joueur avec qui il a passé la majeure partie de son Day 3, Rémi Castaignon. Après un départ en trombe, marqué par l'élimination de Cédric Boussetta avec deux As contre As-Roi pour monter très tôt à 950 000, le sudiste a connu plus de difficultés par la suite, notamment lors d'un passage en table télévisée dont il est ressorti considérablement amoindri.
Son tournoi aurait même pu prendre fin aujourd'hui, sans un double up chanceux signé avec Roi-Valet contre l'As-Valet d'Aladin, un Roi venant le sauver au flop. Porté par un agressivité cartes en main qui n'est plus à démontrer, le vainqueur de l'EPT Deauville 2013 a mis un dernier coup de collier durant les dernières minutes, parvenant à remonter 680 000 pions, soit 34 blindes. Largement de quoi s'amuser et faire trembler quelques favoris.
Adams, comme une évidence
Et des favoris, ce Top 30 monégasque n'en manque pas, à commencer par l'homme dont toutes les places payées se sont soldées pas des victoires en 2019, Timothy Adams. Incontestable homme en forme de ce premier trimestre, titré il y a quelques jours sur le High Roller Single Day à 25 000 €, le Canadien n'a semble-t-il pas pris de risque, se contenant de récupérer les jetons que certains ont bien voulu lui donner, comme ont pu le faire le jeune Français Johann Zeitoun et l'Espagnol Ramon Miquel Muñoz. Valeur sûre du circuit depuis de nombreuses années, détenteur d'un bracelet décroché en 2012, il manque encore à Adams une véritable grosse perf' sur un Main Event EPT, lui qui n'avait jamais fait mieux que 42e jusque-là. Cette fois, la voie princière vers la finale semble enfin s'ouvrir.
Le Canadien est talonné au classement par une autre grosse pointure, un habitué des joutes européennes, et qui connaît qui plus est le chemin de la victoire ici à Monaco, le vainqueur de l'édition 2010 Nicolas Chouity. Suite à la sortie de Patrik Antonius en fin de journée (35e), le Libanais fait partie des trois derniers joueurs pouvant espérer signer un doublé EPT, avec le déjà cité Rémi Castaignon et le vainqueur de l'EPT Prague 2018, Paul Michaelis, lui aussi très bien placé avec 1,48 million. L'homme à la voix de basse ne sera pas le seul Allemand à surveiller de près vendredi, son compatriote Manig Loeser ayant empaqueté un tout petit plus que lui (1,635 m.), tandis que Christoph Vogelsang reviendra avec une trentaine de blindes.
Au sein de tout ce beau monde, la véritable surprise du chef du tournoi nous vient d'Iran, pays duquel elle a été élue Miss en 2017, figure actuellement sur la troisième marche du podium avec un tapis supérieur à deux millions : elle, c'est la surprenante Melika Razavi (photo). Cette cliqueuse de boutons invétérée, qui n'a pas hésité à montrer ses (nombreux) bluffs au cours de la journée n'est d'ailleurs pas la seule femme de ce field, où l'on retrouve également la Norvégienne Evy Kvilhaug (485 000) et la Russe Alisa Sibgatova (450 000), deux complète inconnues.
Parmi les autres têtes connues, citons également le récent finaliste du French National Championship James Romero (1,31 m.), le vétéran Govert Metaal (790 000), la terreur online Wiktor Malinowski (715 000), l'autre épouvantail Canadien Sam Greenwood (550 000) et le Champion du Monde 2013 Ryan Riess (230 000, photo), short stack mais toujours bien là.
Outre Antonius et Sammartino, c'est en revanche terminé pour le vainqueur du PSPC Ramon Colillas (107e), sorti dès la première main, pour Mikita Badziakouski (102e), Andreas Klatt (84e), Orpen Kisacikoglu (58e), Fatima Moreira de Melo (44e) ou encore Ludovic Geilich (38e).
On se retrouve dès vendredi midi pour un Day 4 qui promet beaucoup et qui nous emmènera jusqu'au casting des six finalistes de cet EPT Monte-Carlo. D'ici là bonne nuit et portez-vous bien !
Tableau de bord
30 joueurs restants (sur 922 entrées)
​Blindes au départ du Day 4 : 10 000 / 20 000, BB ante 20 000
Tapis moyen : 922 000
Prix assuré : 19 990 €
Les éliminés français du jour
Ils remportent 14 800 €
42e : Johann Zeitoun
49e : Jean-René Fontaine
51e : Sylvain Mazza
53e : Julien Martini
55e : Corentin Ropert
Ils remportent 12 790 €
59e : Ivan Deyra (Team Winamax)
70e : Emrah Cakmak
Ils remportent 10 780 €
75e : Cédric Boussetta
78e : David Lascar
82e : Romain Lewis (Team Winamax)
90e : Pierre Merlin
92e : Erwann Pécheux
Ils remportent 9 660 €
98e : Guy Catan
104e : Morgan Aceto