Ce fut court mais intense
Un petit mais sanglant Day 2 s'achève
Au moins 19 Français ont atteint les places payées dont 3 W rouges
Aladin Reskallah, Ivan Deyra et Romain Lewis tracent leur route
Main Event 5 300 € (Fin du Day 2)
70% d'éliminations. S'il fallait retenir un chiffre du Day 2 de cet EPT Monte-Carlo, ce serait peut-être celui-là. Ajoutez à cela sept heures et trente minutes de jeu effectives "seulement", et vous comprenez aisément que le mot d'ordre en cette Fête du Travail était plus ou moins le même à Paris que dans la Salle des Étoiles : passer entre les balles. Car si la photo ci-dessus vous montre une salle pleine, ne vous y trompez pas. De 355 partants à midi, ils n'étaient plus que 107 neuf heures plus tard.
Les membres du Team Winamax Pierre Calamusa dès le début de journée, João Vieira, Mustapha Kanit, Adrien Delmas, des tricolores bien dotés en jetons comme Franck Makaci, Benjamin Pollak, Theodore McQuilkin, Basile Yaiche ou Victor Choupeaux, des têtes de série internationales telles que Erik Seidel, Sergio Aido, Isaac Haxton, Kristen Bicknell, Alex Foxen, Koray Aldemir ou encore Steve O'Dwyer : la liste des éliminés notables du jour serait bien trop longue, mais sachez en tout cas que personne n'a été épargné.
O RLY : faux décollage
Fort heureusement, tous n'ont pas complètement perdu leur temps ni leur argent aujourd'hui, 135 d'entre eux se faufilant jusqu'aux places payées, suite à la cruelle élimination de Philippe Narboni à la bulle. Parmi eux, se seraient glissés au moins 19 joueurs tricolores - selon un recensement encore tout ce qu'il y a de plus provisoire -, dont quatre W rouges. Et si Aladin Reskallah, Ivan Deyra et Romain Lewis ont fait durer le plaisir jusqu'au Day 3 (voir plus bas), l'aventure s'est malheureusement arrêtée peu après pour Gaëlle Baumann, victime d'un ascenseur émotionnel particulièrement brutal.
Alors qu'elle venait de presque doubler en éliminant le Canadien Daniel Dvoress, O RLY a perdu dans la foulée un énorme lancer de pièce avec une paire de Valets contre le As-Dame de François Evard. Ses derniers jetons sont investis, après une défense de blinde, dans un check/raise sur 8-6-2, avec Roi-8 en main et perdus contre As-8. L'Alsacienne termine 112e et rejoint Paul-Francois Tedeschi (129e), Romain Piraux (128e), Zoubir Bel Hachemi (119e), et Éric Rabut (113e) dans la cohorte des éliminés français du jour.
Les yeux du tigre
Qualifiés pour le Day 3 avec respectivement 380 000, 140 000 et 108 000, Aladin Reskallah, Ivan Deyra et Romain Lewis avaient tous les trois de bonnes raisons de se satisfaire de cette journée. Le premier pour n'avoir chuté que brièvement en-dessous de son tapis de début de Day 2, avant de remonter la pente pour ensuite remporter LE coup décisif qui a tout changé, avec deux Rois contre As-Roi. Propulsé d'un coup à 450 000, Tm4betlight s'est ensuite contenté de gérer. "Je me suis fait 3-bet sur beaucoup de mes opens, commente-t-il, et je n'ai pas touché beaucoup de jeu." Et a donc parfaitement rentabilisé les rares mains qu'il a touchées.
Pour ValueMerguez, un mot suffit à résumer son temps passé dans la Salle des Étoiles : l'abnégation. "J'ai passé toute ma journée à moins de vingt blindes, souffle le Girondin, et puis j'ai doublé sur l'un des toutes dernières mains ! En plus j'ai eu pas mal de réussite. J'ai resteal 68 000 avec une paire de Valets et le joueur qui m'a payé avait entendu 58 000. Sinon, il n'aurait pas payé. Finalement je me retrouve contre As-10 suité et je tiens malgré un flop Dame-Valet-9." "C'est vraiment le but de renard à la Pippo Inzaghi, du bassin à la 95e minute," commente Aladin, jamais avare de comparaison footballistique, surtout en pleine demi-finale de Champions League entre le Barça et Liverpool.
Enfin, et malgré une période post-bulle moins bien négociée, où il a dû abandonner près de la moitié de son stack, Romain Lewis peut se réjouir de s'être sorti d'un drôle de guépier aujourd'hui, tant ses tables successives furent relevés. Dietrich Fast, Christoph Vogelsang, Orpen Kisacikoglu, Jeffrey Hakim, Nicolas Chouity, Fatima Moreira de Melo, Paul-François Tedeschi : autant de têtes d'affiche qui ont croisé la route du jeune bordelais aujourd'hui. Empêtré dans un "spot bourbax ©" durant le dernier niveau, avec une paire de Rois qu'il a dû lâcher dans un énorme coup en 3-way, Romain aura tout de même une vingtaine de blindes devant lui jeudi midi pour tenter de se refaire la cerise.
Français : Julien Martini, who else?
Julien Martini, c'est un peu ce tube de l'été qui continue de passer sur les ondes des mois après son lancement et qui nous fait taper du pied et dodeliner de la tête dès qu'on l'entend, voire même un peu plus. Près d'un an après son explosion aux yeux du grand public grâce à son bracelet WSOP, suite à sa place de runner-up au PSPC, le Corse continue de truster le haut de l'affiche presque sur chaque festival où il s'invite. Aujourd'hui, il s'est offert le chiplead dès la première heure, pour ne plus jamais quitter le Top 5 des plus gros tapis. Une facilité à monter des pions poussée à son apogée durant la bulle, où il ouvrait à tapis la quasi-intégralité des mains et ce, face à des pointures du calibre de Sam Greenwood et Mikita Badziakouski. Une insolence et un talent rares.
Le reste du contingent tricolore se divise entre profesionnels connus et reconnus (Erwann Pécheux, Pierre Merlin, Rémi Castaignon, Corentin Ropert, Emrah Cakmak...) et visages inabituels rafraîchissants. Citons-en deux, présents sur la photo ci-dessus : Jean-René Fontaine (tout à gauche) et Johann Zeitoun.
Le premier, amateur de 56 ans venu de la Réunion, avait déjoué tous les pronostics et marqué les esprits en remportant l'EPT National 2018 de Barcelone pour 547 000 €, se défaisant notamment en heads-up d'un certain Julien Martini. Se plaisant à parcourir les étapes phares du circuit depuis, il fera office d'épouvantail demain, avec un tapis qui dépasse les 500 000.
Quant au second, fils de Jean-Jacques Zeitoun, il a surpris tout son monde de par son agressivité et son culot... alors qu'il dispute son tout premier Main Event EPT, à 21 ans. Chipleader du tournoi juste avant la bulle, avec 750 000 jetons, il a ensuite attaqué toutes les mains, comme il l'avait fait jusque-là, mais avec une réussite inversement proportionnelle à celle de son tapis de journée, empaquetant autour de 150 000 pions, soit son stack au départ de ce Day 2.
Nous avions fait de Paul Michaelis notre favori pour le chip-lead en fin de journée, mais le vainqueur de l'EPT Prague 2018 a perdu un gros coup dans les dernières minutes, terminant à 573 000.
Sachez pour finir que le cortège des 107 survivants sera emmené demain par Wiktor Malinowski (769 000), jeune Polonais totalement inconnu de nos services il y a encore une semaine, et qui s'est en fait révélé être l'un des meilleurs joueurs de MTT highstakes online actuel. Il devance notamment les Américains Seth Davies (684 000) et James Romero (630 000) - tombeur de Philippe Narboni à la bulle - le chip-leader du Day 1A Ludovic Geilich (606 000), Timothy Adams (482 000), Manig Loeser (410 000), le runner-up du 10K derrière Sylvain Loosli Georgios Kitsios (263 000), Ryan Riess (202 000), ou encore le vainqueur du PSPC Ramon Colillas (134 000).
Rendez-vous à partir de jeudi midi pour le coup d'envoi du Day 3 et un peu avant pour le bilan chiffré complet de ce Day 2. D'ici làportez-vous bien et bonne nuit !
Tableau de bord
107 joueurs restants (sur 922 entrées)
Blindes au départ du Day 3 : 2 000 / 5 000, BB ante 5 000
Tapis moyen : 258 505
Prix minimum : 9 660 €
Les éliminés français du jour
112e: Gaëlle Baumann (9 660 €, Team Winamax)
113e : Éric Rabut (9 660 €)
119e : Zoubir Bel Hachemi (9 660 €)
128e : Romain Piraux (8 800 €)
129e : Paul-François Tedeschi (8 800 €)