Episode V : Contre-attaque en cash game (2017-2019)
C’est donc sur une espèce de première expérience de jeu en semi-pro manquée que s’était interrompu mon récit, avec une approche désormais un peu plus axée sur le mental afin de mieux accepter les swings inévitables et de ne pas sombrer dans la désillusion.
En effet chacun sait que la désillusion mène à la tristesse, que la tristesse mène à la colère, que la colère mène au tilt, et que le tilt mène au côté obscur de la variance : le spew.
De spew il n’y eut pas car, en plus de mon abnégation naturelle, j’ai continué à croire en ma capacité à gagner grâce à un ami auquel je voudrais ici rendre hommage. Membre éminent de la sharky compagny depuis ses débuts, aussi à l’aise à 2 qu’à 4 cartes en main, au ROI tellement solide que le monde de la banque lui a depuis ouvert grand ses portes : j’ai nommé M. Grindabizz !!
Un soir de décembre 2016, ce dernier nous a fait vivre notre plus grand rail de la décennie, en décidant de battre pas moins de 32 503 sur un flight événement à 10€, signant au passage la perf la plus lucrative du team avec un peu plus de 25K de gains ! L’histoire raconte que le mec était en freeroll, et que cette victoire est le fruit d’un concours de circonstances extraordinaire, mais je vous laisse découvrir ça par vous-même si ça vous intéresse en cliquant ici. Notre Chris Moneymaker à nous:wink:
Cette année venait pourtant de marquer la disparition tragique de la bankroll de mon mentor Runmouse… Certains prétendent qu’il fut terrassé par la variance elle-même, d’autres par des effractions répétées au grand code du BRM, et d’autres enfin persistent à croire qu’il aurait succombé au côté obscur de la variance… Mais une rumeur résonne aux confins de la galaxie : aujourd’hui encore, sa bankroll serait toujours en vie bien que diminuée, et il serait seulement en exil, attendant son heure pour effectuer un retour fracassant… La fin de ce chapitre reste donc encore à écrire.
Ces 2 amis de la sharky seront d’ailleurs de la partie pour notre 1er voyage poker à Las Vegas à l’été 2017 ! En compagnie d’un 4ème larron dont nous parlerons un peu plus tard:wink: Cette semaine est remplie de souvenirs au top qu’il serait trop long d’énumérer ici, mais on peut citer pêle-mêle une victoire à un peu moins d’1K pour l’intenable Grindabizz sur un daily, un ITM au Rio, le temple du poker, pour notre ami Anthosema, lors d’un séjour où j’ai plus briller par quelques moments d’égarement entrés au Panthéon de la Sharky que par mes performances aux tables… Un blog sur ce voyage est également dispo si vous êtes intéressés:wink:
Mais revenons à notre grind online. La fin d’année 2017 n’est donc pas terrible pour moi sur les tables virtuelles en MTT. J’achève d’ailleurs la saison scolaire 2017/2018 sur ce qui reste à ce jour mon pire bilan annuel avec environ 800€ de pertes (ROI à – 17% environ, ça arrive…).
La différence c’est que je sais désormais qu’un tel swing est normal pour un joueur comme moi, grand amateur de gros fields. Je manque pas mal de réussite entre 20 et 50 lefts de tournois à 1 ou 2K joueurs, et je sais qu’il m’est impossible d’avoir autre chose qu’une courbe descendante tant que je ne perfe pas. Ca peut être long, je le sais, et je suis un peu dans une mauvaise routine où je joue beaucoup en MTT (2 à 3 fois par semaine), perdant un peu de vue le plaisir du format et jouant un peu trop souvent en mode pilote-automatique, attendant que la variance me fasse un signe.
2017 est marqué la 2ème plus grosse perf de la sharky compagny ! Une magnifique 3ème place sur un Sunday surprise des Winamax series pour plus de 7K de gains, et c’est à Anthosema, dit « le tracker » que revient le mérite de cette performance !
Pourquoi « le tracker » ? Ah non pas du tout parce qu’il est super fort pour analyser les joueurs à sa table. Il existe 2 théories pour ce surnom, la première voulant que ce soit pour sa capacité à retrouver n’importe quel compte Instagram féminin avec tellement peu d’indices que même Horatio Caine n’aurait aucune chance… la 2ème étant plus simple puisqu’il suffirait de passer une soirée en boîte de nuit avec lui pour comprendre:wink:
J’ai quand même conscience que ma bankroll pourrait souffrir à ce rythme, donc je décide début 2018 de mettre un coup de fouet à mon volume en cash. J’exclus pour le moment la NL50, le temps de reprendre confiance et en avant.
La suite ? Pour la première fois, je tutoie les 100K mains annuelles, et surtout je valide ma 1ère année à 4 chiffres en cash game, de quelques euros seulement.
J’opte donc en 2019 pour un changement de stratégie de grind, aussi dû à ma reprise de mon boulot à plein temps : 1 soirée de MTT par semaine seulement, et plus de volume en cash game avec un passage en NL50 que je compte cette fois réussir ! Il faut également préciser que j’ai participé avec succès début 2019 à une émission télévisée pour laquelle j’ai réalisé avec mon ami Antoine (coach mental et joueur de poker à ses heures libres) une préparation mentale qui a j’en suis certain accru mes capacités d’auto-analyse, de concentration et de définition de mes objectifs. Mes gains à cette émission, ainsi que l’augmentation de mon salaire avec le temps plein me permettent également de jouer de façon plus libérée de l’aspect purement financier de mes résultats.
Et les résultats ne se font pas attendre. Je réalise en 2019 ma meilleure année en Cash jusqu’alors avec environ 2K de gains nets ! Le passage en NL50 est réussi, et c’est avec une énorme envie que je m’envole avec mes compères de la Sharky pour mon 3ème Vegas à l’été 2019.
Pour l’occasion, nous perdons Grindabizz, pris par des projets immobiliers de premier ordre et contraint de give up à son plus grand regret… Nous apprenons également quelques jours avant le départ la défection de Jims, ayant fait le choix de quitter de nouveau la France pour vivre son histoire d’amour avec une Japonaise en Australie (long story…). Ce move difficile et réussi vient d’ailleurs d’être élu meilleur hero call de la décennie ! GG !
Mais nous gagnons 2 requins… des pools partys de Las Vegas ! Le premier, Bonnatch, sosie officiel de George Clooney avec ses cheveux poivre et sel, et le second, Vanpa81, qui manquera de peu le match Tinder de la décennie… mais qui brillera par ses talents d’investisseur, en misant presque toujours sur le bon cheval. Il ne lui manquait finalement que cette pouliche de Tinder pour réussir un magnifique strike !
Nous sommes également rejoints sur place par un local, répondant au surnom de Pyrosnipe. Cet américain d’adoption, connu pour allumer les mèches lors de ses rails dans le chat de Wina, fut également l’auteur d’une magnifique perf cet été là… et oui c’est bien à une table de poker cette fois ! Mais pas en gagnant non… il est jusqu’à preuve du contraire le seul joueur qui a réussi à se mettre un field entier à dos, croupiers compris, sans se lever de sa chaise… Big up !
Si je ne parviens toujours pas à décrocher ce fameux 1er ITM en live, je réussis un de mes objectifs principaux de l’été en MTT en parvenant à décrocher sur mon 1er sat à 135$ mon entrée pour le little one for one drop à 1111$ !! Je ne serai pas très heureux sur ce tournoi, rencontrant de nombreux spots très complexes, manquant un gros bluff, et bustant sur un 4-bet all-in préflop Cut off vs Bouton pour 30 BB effectif avec AK contre AQ, le croupier me retournant directement un flop avec 2 dames… Le souvenir est tout de même impérissable, car c’est à ce jour le plus beau tournoi auquel j’ai eu la chance de participer.
Je réussis par contre d’excellentes sessions de Cash, dans la lignée de mes résultats online, en cumulant pas loin d’1K de gains sur les 1/2$, ce qui me permet de finir le séjour up ! Ohhhh maaaann… vivement le prochain Vegas !