WSOP 2010 - Jour 29

Le palmarès des WSOP 2010 est à jour sur Winamax, avec les vainqueurs et résultats français. A consulter ici https://bit.ly/bGgdmi
9400 dans la boucherie apres 4 niveaux.

ouahh !!!

Bouche qui rit
Event #45 – No Limit Hold’em 1,500$ (Day 1)

On y voit un poil plus clair dans la boucherie du jour. Des 3,162 joueurs ayant pris le départ, ils ne sont plus « que » 2,400. Enfin, ça bouge autant dans un sens que dans l’autre. Arnaud Mattern, énorme à la première pause, vient de sortir. « En deux temps : brelan de six contre une paire d’as qui finit en couleur, puis paire de deux contre As-Sept. » Marc Inizan, qu’on avait laissé à 13,000, a subi le même sort. C’est toute la magie de ces tournois : du statut de chipleader, vous pouvez passer à celui de busto en cinq minutes à peine.

Du côté du Team Winamax, Almira Skripchenko dispute (enfin !) son premier tournoi de l’été. « Mais c’est quoi ce crapshoot ? » se demande ChessBaby. Hé, hé, bienvenue à Vegas ! « Il suffit de perdre une main pour se retrouver shortstack… C’est limite injouable. » Après avoir perdu la moitié de son tapis sur une rencontre entre son As-Valet et la paire de dames d’un joueur ne possédant que sept blindes, Almira a envoyé ses derniers jetons à plusieurs reprises : « Avec Sept-Huit, Neuf-Dix… Heureusement, personne n’a jamais payé ! J’ai finalement réussi à doubler avec une main un peu plus présentable : As-Dix. » Bilan des courses : Almira est de retour à 2,800. Quelques tables plus loin, Manuel Bevand a lancé la machine : son tapis a grimpé à 8,000. Un tapis équivalent à celui d’un Local Hero Winamax dans la course aujourd’hui : William « Bisounours86 » Pastout.

Vous voulez entendre une sortie amusante ? Voici celle de Bruno Launais ! En position, « Brubru » décide de payer avec [Ah][7h] alors qu’il possède 6,000 de tapis. Le flop est [9c][6c][5h] : le montpelliérain paie une mise de 700. Après un check de son adversaire sur le tournant, un [Js], Bruno envoie 1,200. Il est payé. Gloups. La rivière est un [6d]. Nouveau check adverse. Bruno envoie alors son tapis… ou presque ! Il conserve 175 sur son total de 4,100. Il se sent alors bien bête quand son adversaire annonce « All-in. » Il explose même de rire et explique qu’il ne peut pas payer. Hallucination totale à la table. Bruno, lui, continue de se marrer et passe sa main. Il envoie ses sept derniers jetons de 25 la main suivante avec As-Roi, une main qui ne résistera finalement pas à Valet-Neuf de carreau.

Quelques autres français en course : Patrick Sacryspeire pour son premier tournoi de l’été à Vegas (4,000), Gabriel Nassif (3,200), Guillaume Darcourt (20,000), Thomas Bichon (6,000) ou encore Paul Testud qui fait partie des actuels chipleaders avec un tapis de 28,000 !

Dernier représentant du clan Winamax : Aurélien Guiglini, assis à la droite de James « Mig.com » Mackey. Notre Guignol a décidément le don pour se choper des tables difficiles. Et comme il est joueur, il aime pimenter l’affaire avec des petits paris à côté. Exemple aujourd’hui : Bertrand Grospellier arrive à la table voisine et lui propose : « Last Longer, fish ? » Les règles : chaque joueur met une somme d’argent avant le tournoi et celui qui va le plus loin remporte l’intégralité du prizepool. « OK » répond Guignol. « 1,000$ ? » demande Elky. « Oh, calme toi, c’est un tournoi à 1,500… On dit 500$ ? » C’est accepté par Bertrand.

Trente minutes plus tard, Aurélien est tombé à 3,500 pendant qu’Elky est monté à 5,700. Ce dernier lui propose alors de sortir du pari. « OK pour 100 » répond Guignol. Si c’est accepté, Aurélien aura juste à donner 100$ à Bertrand et le pari sera annulé. Mais ce dernier surenchérit : « 150 ! » « OK pour 140 ! » répond Guignol. Dans le même temps, Elky joue un coup et grimpe à 8,000… Pendant qu’il empile ses jetons, il se retourne et lâche : « Maintenant c’est 200 ! » Bon, là, la bienséance ne m’autorise pas à reproduire les propos d’Aurélien. Mais en gros, il a dit non.

Une vingtaine de minutes plus tard, Guignol sent une tape dans le dos et cinq billets de 100 dollars voler sur la table : « Sick ! » dit Elky, « Deux rois contre deux as, pas moyen de chatter ! » Aurélien est mort de rire et encaisse, mais la table voisine rappelle Bertrand : il lui reste 600 en jetons ! Elky récupère au plus vite ses 500 dollars et se rassoit… Très rapidement, il va même doubler ! Dans le même temps, Aurélien se retrouve à tapis avec deux valets contre [Ah][Qh] avant le flop. Il se dépêche alors d’aller toucher l’épaule d’Elky : « Donne-moi de ta chatte s’il te plait… » « C’est bon, ça passe ça » répond un Bertrand mort de rire. Pourtant, au tournant, deux cœurs apparaissent… Mais la rivière est une brique ! Aurélien souffle et sent une nouvelle tape dans son dos dix minutes plus tard… Cette fois, c’est bon : Elky a bien sauté et Guignol peut encaisser. Une heure plus tard, c’était au tour d’Aurélien de sauter, à tapis avec deux as qui s’avèreront insuffisants contre Roi-Cinq. « Hé ouais, la puissance du King 5 ! » se marre le joueur du Team Winamax.

Harper

Bientôt les demi-finales
Event #43 : HORSE 10,000$ (Day 3 et finale)

Deux poids lourds du poker nous ont quitté récemment, faisant tomber le compteur à 17 joueurs : Scotty N’Guyen et Todd Brunson. Le fils de Doyle a tout engagé sur un coup de Stud, et n’a pas réussi à trouver la moindre paire tandis que Brandon Adams avait lui reçu deux Rois.

Brian Townsend (au premier plan sur la photo) a été déplacé à la table de Mortensen et Adams, et les trois s’engagent régulièrement dans de jolies batailles à coups de relances et sur-relances en Stud, Stud High-Low et Razz.

Ils sont nombreux autour des tables à posseder un bracelet. D’entre d’entre eux sont en course pour réaliser un doublé cet été : Richard Ashby, et Michael Chow (photo) Relativement inconnu, ce dernier a remporté l’épreuve numéro 4 (Omaha High-Low à 1,500$), et possède actuellement un tapis en dessous de la moyenne.

Tableau de bord
17 joueurs restants (sur 241 au départ)
8 places en finale
Tapis moyen : 425,000
Prochain sortant : 21,997$

Benjo

Mdr la « photo » de Brian Townsend. On voit surtout Kara Scott. On veut une vraie photo mdr. :sunglasses: :mrgreen:

Et Scott Fischman dans le Horse ? Vraiment ? Je le vois toujours jouer des tournois à 1 dollars sur FT, et il parait qu’il est très mauvais/broke… :smiling_imp: :stuck_out_tongue:

Défrayé
Event #44 – Mixed Hold’em (Limit/No Limit) 2,500$ (Day 2)

C’est fait ! 54 des 507 participants du Mixed Hold’em peuvent souffler : ils viennent de s’assurer de repartir avec 4,512 dollars. Parmi les premiers éliminés suivant la bulle, on retrouve Ivo Donev, Jeff Shulman ou encore Erica Shoenberg. Un seul français reste en course, mais il est loin de faire de la figuration : Renaud Desferet, après avoir débuté parmi les plus petit tapis, pointe désormais dans le top 5 avec 165,000. Ayant parfaitement profité de la bulle, il a su monté son tapis crescendo, bien aidé également il est vrai par un énorme pot à tapis avant le flop remporté avec deux rois contre deux as et deux valets.

Toujours en course : Jim Collopy (170,000), Gavin Smith (160,000), Alex Gomez (90,000), Roberto Romanello (50,000) et Andras Hoivold (40,000).

Tableau de bord
42 joueurs restants (sur 507 entrants)
Prix assuré : 5,503$
Blindes 2,000/4,000
Tapis moyen : 90,536

Harper

Plus le net au Rio. Renaud Desferet est éliminé 21ème du Mixed Games.
Fin de la panne Internet au Rio. On peut recommencer à poster

Splitteurs de tous pays, unissez vous
Event #46 : Pot Limit Omaha High-Low 5,000$ (Day 1)

Parlons du tournoi de 17 heures ! Il s’agit bien entendu d’une épreuve high-stakes, réservée aux élites fortunées du poker… Aujourd’hui, on causera Omaha, en haut et en bas, en misant jamais plus que le pot. En abrégé, cela donne PLO8. Le tarif : 5,000 dollars.

Ils sont un peu plus de 200 à avoir pris place pour le premier niveau du tournoi. Mais, on en a l’habitude, les inscriptions restent ouvertes durant les trois premiers niveaux. Ce qui, selon mes estimations, devrait faire grimper le compteur pour le stabiliser autour de 250 participants.

Qui sont les combattants du jour ? Sans surprise, nous avons affaire à un field typique, petit mais costaud.

A tout seigner, tout honneur… Roland De Wolfe est notre champion en titre. Sa victoire en 2009 avait été particulièrement remarquée pour plusieurs raisons. Déjà, l’anglais avait avoué n’avoir quasiment jamais joué en PLO8 avant de s’assoir pour disputer l’épreuve. « J’ai de l’expérience en PLO et en Omaha High-Low Limit… J’ai mélangé les deux ! », confia t-il en ne plaisantant qu’à moitié. Et puis surtout, ce premier bracelet venait compléter une trilogie prestigieuse pour De Wolfe, déjà détenteur d’un titre WPT et EPT. Il rejoignait ainsi le club très fermé des détenteurs de la non-officielle « Triple Crown », qui ne comptait jusque là qu’un seul membre, Gavin Griffin.

Roland De Wolfe s’est fait très discret cette année aux WSOP, avec seulement une poignée de tournois joués. En coulisses, on murmure que des visites trop fréquentes aux tables de Baccarat du Wynn empêcheraient De Wolfe de se rendre au Rio autant qu’il le voudrait. Mais, comme le dit la formule consacrée, cela ne nous regarde pas…

Qui d’autre ? J’ai aperçu en vrac Phil Ivey (of course), Tom Marchese, George Danzer, Barny Boatman, Tony Cousineau, Isaac Haxton, James Dempsey, John Monette…

Côté français, il y a David Benyamine, dont le bracelet en 2008 été remporté dans la version Limit de cette variante, ce qui ne l’empêche pas de figurer parmi les favoris.

Pour représenter le Team Winamax, Antony Lellouche, finaliste de cette même épreuve en 2009. On se souvient d’une prestation un poil décevante : Antony disposait d’un capital de jetons important au départ de l’ultime table, mais n’avait pu éviter une élimination en neuvième place. Le voilà assis à une table en compagnie d’Erik Seidel, Tommy Vedes, et Robert Mizrachi notamment. (Robert vient de sauter en 17e place de l’épreuve de HORSE)

Serge Martel de la Chesnaye est le père spirituel de tous les « papas » du poker français. Un papa des papa, quoi, mais je ne sais pas s’il apprécierait le qualificatif de « grand-père ». SMC vient d’arriver à Las Vegas. Le PLO8 est l’une de ses variantes préférées. Son palmarès aux WSOP inclut deux places payées dans des épreuves de PLO.

Autre français récemment arrivé à Las Vegas, Xavier Laszcz (il m’a fallu trois ans de métier pour parvenir à écrire son nom sans consulter Google, mais maintenant je suis rodé). Xavier m’a appris l’existence d’une table de cash-game du Rio où l’on joue en Omaha à cinq cartes : les européens y feraient un malheur contre les locaux, habitués qu’ils sont à cette variante spéciale très répandue au sein du Vieux Continent.

Parlons technique : comme vous le savez, les tournois avec recaves ont disparu des WSOP depuis 2009. Le tournoi est donc joué en freezeout. Mais le PLO8 est une variante riche en action. Pour éviter que les joueurs ne sautent trop vite, les organisateurs ont donc instauré un système de fausses recaves. En pratique, cela donne 4,000 de tapis de départ, plus trois jetons rouges sans valeur pouvant être échangés à tout moment contre des caves supplémentaires de 3,000 (pour un total de 15,000). Un système limité dans le temps : après trois niveaux, tous les jetons encore en circulation doivent être échangés. Antony Lellouche a fait le choix de commencer directement avec 15,000 de tapis.

Benjo

A toute vitesse
Event #44 – Mixed Hold’em (Limit/No Limit) 2,500$ (Day 2)

Depuis l’explosion de la bulle, il ne se passe pas cinq minutes sans qu’on entende « Payout on Table 369 ! », phrase synonyme d’une élimination. Cet écrémage fut malheureusement fatal à Roberto Romanello, Jim Collopy, Andras Hoivold et Eli Elezra.

De son côté, Renaud Desferet a longtemps réussi à se maintenir avant de perdre un coin flip décisif. Après avoir 3-bet depuis sa grosse blinde, le français sur-relance à nouveau depuis sa petite, de 9,500 à 28,000. Son adversaire prend le temps de la réflexion puis 4-bet pour environ 62,000. « All-in », annonce le français, pour environ le double. Son adversaire paie avec [Th][Tc] et Renaud révèle [Ac][Kh]. L’apparition d’un dix au flop scelle le sort de « Renaud123 », éliminé en vingt-et-unième place pour 8,373$. Gavin Smith est le seul visage que je reconnais parmi les survivants : il figure parmi les shortstacks.

Harper

Au trot
Event #43 : HORSE 10,000$ (Day 3 et finale)

Plus que quatorze joueurs après les éliminations de Roman Yitzhaki et Brandon Adams et Robert Mizrachi. Un peu plus tôt, Robert Mizrachivsortait en 17e place, marquant officiellement le départ des demi-finales.

Brian Townsend a perdu un peu de sa superbe… Attention, cela ne veut pas dire que Kara Scott l’aie quitté. Juste qu’il a lâché quelques jetons. Avec 400,000, Townsend est un poil en dessous de la moyenne.

Tous les joueurs ont échangé la plupart de leurs jetons jaunes valant 1,000 contre des jetons roses de 5,000, n’en gardant qu’une poignée servant à payer les ante. Tous, sauf Carlos Mortensen. Son tapis a beaucoup progressé et l’espagnol l’a réarrangé en de hautes piles d’une soixantaine de jetons rappelant la silhouette de l’île de Manhattan. Un « chip-race » détruirait ce bel ouvrage, et Carlos a demandé à ce que le superviseur l’épargne pour au moins quelques heures. Une requête dument acceptée. J’imagine que cette petite faveur n’aurait pas été accordée dans une épreuve de Pot Limit ou No Limit, car le tapis de Carlos est virtuellement impossible à compter.

Scott Fischman est en dessous de la moyenne, mais a trouvé le moyen de recevoir un carré de Dames sur les cinq premières cartes d’un coup de Stud. Hélas pour lui, Nick Shulman a passé immédiatement sur sa mise.

Marco Traniello est assez short, comme d’habitude, mais pas autant que John Hennighan, qui s’accroche à une poignée de jetons depuis des heures. Les deux se rattrapent aux branches avec des split-pots dans les variantes à partage. Ah, tiens, pendant que j’écris ceci, j’aperçois Hennighan se lever de son siège. Devant lui, plus aucun jeton. Voilà, c’est fait, il ne reste plus que treize joueurs. La finale semble encore loin…

Tableau de bord
13 joueurs restants (sur 241 au départ)
8 places en finale
Tapis moyen : 556,000
Prochain sortant : 31,851$

Benjo

Portés disparus
Event #45 – No Limit Hold’em 1,500$ (Day 1)

Article écrit à 18 heures, heure locale

Où sont passés Almira Skripchenko et Manuel Bevand ? Présents dans la boucherie il y a encore deux heures, je ne les ai pas retrouvé autour des 115 tables restantes. En même temps, quand on voit qu’il y a eu plus de 1,000 éliminations dans ce laps de temps, il est possible que nos pros Winamax fassent partie du wagon. Voici quelques tricolores aperçus dans l’immensité de la Pavillon Room : Thomas Bichon (13,000), Adrien Allain (10,000), Patrick Sacryspeire (4,000) ou encore le Local Hero Winamax William Pastout (8,000).

Notons également l’arrivée sur Las Vegas de Monsieur Eric Haik ! Le parisien, un des joueurs français les plus réguliers de la saison, effectue sa grande première dans Sin City. Au programme : les tournois de No-Limit Hold’em entre 1,500$ et 3,000$, le Main Event et quelques satellites afin de se qualifier pour le 25,000$ Short-Handed. « Il va être si beau » rêve Eric, « ce serait magnifique de pouvoir le jouer. » Pour ses débuts dans ces World Series, Eric maitrise parfaitement son sujet, pointant à 13,000 après six heures de jeu, environ la moyenne.

Encore un qui a demandé à sa Grand-Mère de lui tricoter une casquette Winamax… Il y a une boutique pour ça les amis !

Le point à 21 heures

Eric Haik a continué sa progression pour grimper à 22,000. D’autres français sont toujours en course : Paul Testud (30,000), Gabriel Nassif (20,000), Patrick Sacrispeyre (10,000), Adrien Allain (9,000) ou encore William Pastout (4,000). Du côté des têtes de série,Stephen Chidwick réalise un nouveau deep run (70,000). Également présents : Mario Ho (47,000), Jonathan Little, Andrew Lichtenberger et Lauren Kling dans la moyenne ou encore les belges Kenny Hallaert et Pierre Neuville, ainsi que JP Kelly, et Lisa Hamilton, tous shortstacks.

Tableau de bord
800 joueurs restants (sur 3,097 entrants)
Blindes 200/400 ante 50
Tapis moyen : 17,421

Harper

Prix d’Amérique
Event #43 : World Championship HORSE 10,000$ (Finale)

Une panne d’Internet a frappé l’Amazon Room sur le coup de 17 heures… Cela arrive tous les trois jours environ, et à chaque fois, ça dure des heures. Je me demande bien pourquoi. « C’est typique de Harrah’s », me dit un superviseur sous couvert d’anonymat. « J’ai appelé notre technicien, il ne m’a pas encore répondu, mais j’ai bon espoir qu’il me réponde d’ici 19 heures », me dit un responsable. Bref, tout ça pour vous dire que ma dernière news sur le HORSE à 10,000$ était des plus réchauffées, ayant été publiée trois heures après avoir été écrite.

J’ai profité de la panne pour aller manger, et à mon retour, Internet était revenu, tandis que les joueurs étaient partis. En effet, la table finale à huit venait d’être atteinte, et tout le monde a été envoyé en pause-dîner tandis que les jetons étaient transférés vers le podium ESPN principal.

Une finale qui commence à 22 heures, ce n’est jamais bon signe, surtout quand il s’agit d’un tournoi de Limit avec des pots partagés et des tapis profonds. Chose intéressante, les organisateurs ont proposé aux joueurs de revenir jouer demain, mais plusieurs n’étaient pas d’accord. Un vote unanime - nécessaire pour entériner la décision – fut impossible à obtenir, et l’on jouera donc jusqu’au bout ce soir.

Avant de dévoiler le casting de la finale, occupons nous rapidement de ceux qui n’en feront pas partie. Ils ne nomment Michael Chow, Cuong Do (chip-leader au départ du Day 3), Steve Billirakis, Brian Townsend et Scott Fischman.

Voici maintenant les finalistes :

Siège 1 : Richard Ashby 546,000
Siège 2 : Nick Schulman 800,000
Siège 3 : Matt Glantz 1,803 millions
Siège 4 : Eugene Katchalov 1,03 millions
Siège 5 : Carlos Mortensen 737,000
Siège 6 : Marco Johnson 1,292 millions
Siège 7 : Marco Traniello 85,000
Siège 8 : Ian Gordon 955,000

Enchères : 25,000/50,000

Ca à l’air un peu vide, comme ça, mais les autres gradins sont un poil plus remplis

Bon, Carlos Mortensen, vous connaissez déjà, je vous ai bassiné avec lui hier, et à de nombreuses reprises auparavant. Marco Traniello, c’est l’ancien coiffeur qui a progressivement plongé dans le poker après avoir rencontré sa future femme, Jennifer Harman. Un joueur qui fait souvent l’argent, mais ne gagne jamais rien, la taille minuscule de son tapis en est un témoignage frappant. Nick Schulman, c’est l’un des vétérans de la Bobby’s Room alors qu’il n’est âgé que de 25 ans. Il a gagné un bracelet en 2009 et bullé le Player’s Championship cette année. Richard Ashby a remporté l’épreuve de Stud à 1,500$ et est en position pour apporter le sixième bracelet 2010 du Royaume-Uni. Il lui faudra un peu de réussite, cependant, vu la hauteur de son tapis. Le chip-leader s’appelle Matt Glantz. C’est un excellent grinder dont les efforts aux WSOP n’ont encore jamais été récompensés par une victoire. On l’a notamment vu terminer en quatrième place du HORSE à 50,000$ en 2008. En Europe, on l’a vu remporter le High-Roller de l’EPT Londres en octobre dernier. Eugene Katchalov avait terminé en troisième place de ce même tournoi et figure lui aussi en finale ce soir avec un gros tapis. Deux joueurs que je connais pas bien terminent ce line-up : Marco Johnson (pas de titre mais 1,3 millions de dollars de gain en tournoi) et Ian Gordon (une minuscule place payée à son palmarès).

Le vainqueur repartira probablement à l’aube… enrichi de 611,666 dollars.

Benjo

Vient de se broyer les doigts au shi fu mi. en plus je me suis fait raser.

Pot aux roses
Event #46 : Pot Limit Omaha High-Low 5,000$ (Day 1)

Les inscriptions sont terminées depuis un bail dans l’épreuve de 17 heures du jour. Le compteur a grimpé pour s’arrêter finalement à 284. Seulement 252 d’entre eux ont tenu assez longtemps pour profiter de la pause-dîner d’une heure qui s’est tenue après le quatrième niveaux. Tous nos français sont encore en course.

Antony Lellouche n’a pas effectué le meilleur départ qui soit, son tapis ayant chuté jusque la somme de 7,000 (sur 15,000 de stack initial). J’ai vu Antony min-relancer au bouton avec une véritable bombe en High-Low : As-As-5-2 avec le tirage carreau max. La grosse blinde a défendu, et Antony a remporté le pot sans parvenir à extraire un jeton supplémentaire de son adversaire. Il faut dire que le board [Ks][Ts][6s][Qs][7s] rendait difficile toute tentative de bet. Son adversaire avait 8-5-3-2 avec les trèfles.

Plus tard, Antony limpe en fin de parole, et se retrouve contre les blindes : David Sklansky et Robert Mizrachi. Personne ne mise sur le flop [Ah][7h][6c]. Sur le turn [6c], Sklansky mise 250 et Antony complète. La rivière est un [Kd] et Sklansky mise à nouveau. Antony relance à 4,000 et Sklansky paie rapidement. Antony secoue la tête : il sait que son 8-4-3-2 (low 3-2) est en danger. Sklansky retourne effectivement 7-x-3-2 pour un low similaire, plus une paire de 7. Le pot est donc partagé avec trois quarts allant vers le mathématicien, et un quart seulement pour Antony. Le croupier se trompe en rendant trop de jetons à Antony, mais le joueur du Team Winamax repère immédiatement l’erreur et rend l’argent à Sklansky.

Bruno Fitoussi a rejoint le tournoi avec un peu de retard, imitant des joueurs tels que Doyle Brunson, Chris Ferguson, Joe Hachem et Humberto Brenes. « Bon départ », m’a t-il confié. « J’ai 25,000. Bruno évolue en compagnie de Stuart Rutter, Justin Smith et Phil Gordon.

Patrick Hanoteau est solide avec 22,000. Xavier Laszcz et SMC sont en difficulté avec 7,000 et 4,000, respectivement.

Stéphane Gérin a décidé de tenter sa chance après sa place payée dans la même épreuve au buy-in de 1,500 dollars. Il possède 26,000 après quatre de jeu. En face de lui, Régis Burlot avec 15,000.

Mike Sexton vient de sortir sous mes yeux. Il avait floppé un brelan d’As gagnant contre le brelan de Dames de son adversaire, mais ce dernier avait aussi un tirage de quinte par le ventre qui s’est matérialisé sur la rivière. C’est un tantinet ballot.

Avec 34,000 chacun, les deux meilleurs compétiteurs français du moment se nomment Jérôme Zerbib et David Benyamine. J’ai vu David relancer UTG+2 après un limp de UTG et UTG+1. Michael Mizrachi paie au cut-off, et les limpeurs font de même.

Personne ne mise jusqu’à la rivière [Jd][Qh][Jc][Ac][8c] où David se décide à engager 1,750. Tous ses adversaires passent sans dire un mot. Mizrachi esquisse un petit sourire de connivence, et Benyamine l’imite en retour. Qu’est-ce que cela veut dire, je n’en sais trop rien. Peut-être se communiquent t-ils des blagues belges par télépathie ?

Je me demande si Benyamine connaît celle du belge dans un sous-marin ?

Tableau de bord
252 joueurs restants (sur 281 au départ)
Blindes : 100/200
Tapis moyen : 17,000

Benjo

Ils ont l’air de bien se marrer en tout cas dans ces boucheries :mrgreen: qui évoquent davantage un free en mode détente qu’un tournoi de poker ! :mrgreen: Végas, capital du pok pok ? Really ?

Les pros sortent du lot
Event #45 – No Limit Hold’em 1,500$ (Day 1)

Moins d’un sixième des joueurs initiaux sont encore en course, mais on retrouve quand même de nombreux professionnels parmi eux. C’est notamment le cas de Stephen « stevie444 » Chidwick, qui figure parmi les chipleaders. Il est suivi par David « Chino » Rheem, Theo Tran, John Juanda, Amnon Filippi, Sam Trickett, Jonathan Little, Fatima de Melo, Jason Young ou encore Maria Ho. Andrew Lichtenberger a de con côté perdu de sa superbe et figure désormais parmi les shortstacks.

Côté français, je n’ai repéré que deux des nôtres : Gabriel Nassif, avec un tapis dans la moyenne, et Patrick Sacrypseire, muni de vingt blindes : « J’ai passé As-Roi après un simple 3-bet… Je me demande encore si c’était une bonne idée. Mon adversaire a montré ses cartes : une paire de valets. J’ai également manqué un pot majeur : avec As-Neuf, je passe avant le flop et il vient A-9-9. Le tournant est un 6 : un joueur part à tapis avec… paire de six ! J’aurais tout pris… L’objectif de la fin de journée est de revenir à la moyenne. »

Tableau de bord
420 joueurs restants (sur 3,097 entrants)
Blindes 500/1,000 ante 100
Tapis moyen : 33,182

Harper

A deux doigts de la finale
Event #44 – Mixed Hold’em (Limit/No Limit) 2,500$ (Day 2)

Voilà trois heures que onze joueurs se livrent un combat sans merci dans le Mixed Hold’em. Leur objectif : accrocher une place en finale afin d’aller chercher les 268,238$ de la victoire. Présentation. Actuellement en tête : Gavin Smith (photo), rien que ça. Si le canadien n’a jamais obtenu de bracelet, le total de ses gains dépasse les 5 millions de dollars. Et puis il compte un titre WPT, ce qui n’est tout de même pas négligeable. Les World Series de Gavin s’étaient pour l’instant limité à un simple ITM (dans le 10,000$ Heads-Up). Nul doute que cette finale va le revigorer.

Vous ne connaissez pas Danny Hannawa ? Allons, il faut réviser vos classiques. L’américain a terminé dix-huitième d’un Deep Stack Extravaganza il y a deux ans, le tout pour un gain mirobolant de 2,142$. Ouais, ouais, c’est sa meilleure perf. Jamie Rosen fait partie des américains ayant daigné traverser l’Atlantique pour disputer un tournoi de poker. C’était à l’occasion du tournoi Short-Handed à 5,000€ de l’EPT Monte Carlo l’an dernier, où il avait manqué de justesse la table finale. Son plus gros gain fut obtenu à l’occasion d’une boucherie aux World Series 2008, où il avait atteint une huitième place pour 79,587$. Allez, on monte en puissance avec Daniel Idema. Le canadien a remporté il y a deux ans un tournoi qui vous est totalement inconnu pour un gain de 409,890$. Cette année, il a déjà terminé deuxième du Championship en Limit, empochant 263,243$ après s’être incliné contre Matt Keikoan. Un joueur solide à surveiller.

Michael Michnik est un américain jouant exclusivement sur son territoire. Son année 2009 fut conclue par quelques probants résultats, comme deux tables finales dans des tournois à 5,000$ lui ayant rapporté plus de 120,000$. Dwyte Pilgrim est… américain. A croire qu’ils évoluent à domicile ces jeunes gens. Un joueur venu de Brooklyn tout ce qu’il y a de plus sérieux ayant déjà obtenu plus de 700,000$ de gains sur le circuit. On poursuit avec Michael Santoro, un autre américain disputant quelques tournois dans son quartier. Il a déjà accumulé 70,000$ de gains. Thimothy Finne a déjà atteint une finale aux World Series : c’était en 2009 dans une épreuve de HORSE, où il a atteint la troisième place. Depuis, c’est min-cash, min-cash, et quelques min-cash aussi.

Voici venir le seul européen de cette finale : Alfonso Amendola. L’italien a vécu de près le grand braquage de Berlin cette année : il ne fut éliminé qu’en neuvième place, à une marche de la finale. Voyons-voir si certains suivent : Jarred Solomon. Cela ne vous dit rien ? Je vous l’avais présenté comme le sud-africain dont on explique pas la présence ici, alors que la Coupe du Monde se déroule dans son pays. Je maintiens cette présentation et ajoute à son palmarès une cinquième place dans le 5,000$ Short-Handed. Que peut-on dire sur notre dernier finaliste Steven Kelly ? Il a gagné un bracelet cette année. Hé ouais, ça en jette. Trois jours après sa victoire dans le 1,500$ Shootout, Steven va tenter de renouveler l’exploit à l’occasion de cette épreuve de Mixed Hold’em.

Harper

Motor Mouth
Event #46 : Pot Limit Omaha High-Low 5,000$ (Day 1)

PokerNews rapportait en début de journée que Mike Matusow avait conclu un last longer à 5,000 dollars avec un collègue joueur… sur celui qui arriverait à se taire le plus longtemps ! Si vous connaissez un peu celui qu’on surnomme « La bouche », vous savez à quel point la tâche était insurmontable : Matusow s’est dégagé du pari après une demi-heure à peine, offrant 200 dollars à son adversaire pour arrêter les frais. Et nous lui en sommes infiniment reconnaissants, nous autres scribouillards : écouter Matusow rien qu’une minute est la garantie de repartir avec une bonne histoire. Le bonhomme dit tout haut ce qu’il pense, à tort et à travers. C’est parfois du grand n’importe quoi, mais ce n’est jamais, ô grand jamais ennuyeux.

Témoin cette conversation à bâtons rompus entre Mike, Doyle Brunson, Matt Graham et quelques autres. Parmi les sujets abordés, le Tournoi des Champions, ce freeroll sponsorisé par Harrah’s à hauteur d’un million de dollars, où 20 des 27 participants ont été choisis par les votes des fans parmi l’ensemble des joueurs ayant remporté au moins un bracelet. Matusow, lui, a été intégré d’office au casting en sa qualité d’ancien vainqueur du Tournoi des Champions il y a quelques années. Doyle Brunson a été plébiscité lors du vote, comme l’on pouvait s’y attendre, tout comme Phil Ivey, Daniel Negreanu, et quelques autres. Matt Graham possède deux bracelets, mais ne fait pas partie des heureux élus.

« Il y a quelques surprises dans le résultat du vote », dit Matusow.
« C’est truqué, j’en suis sur », lance Graham.
« Ivey, Negreanu, Doyle, je veux bien… Mais qui a voté pour Howard Lederer, sérieusement ? »
« La liste des 20 correspond exactement à la liste des 20 joueurs qu’on a le plus vu à la télé depuis 2003 ».
« Exactement. Tous les dinosaures, et pas de superstars d’Internet. Et ça me va parfaitement, parce que je suis incapable de battre les superstars d’Internet ! Alors que les dinosaures, j’y arrive sans problème. Je vais ressortir les vieux trucs d’il y a dix ans. Pardon, Doyle ! »

Toute la table éclate de rire, Brunson y compris.

« Je suis surpris que Moneymaker ne fasse pas partie des élus », glisse un autre joueur.
« Il n’est pas passé assez souvent à la télé », dit Graham.

« Si on m’avait demandé la côté qu’un type s’appelle réellement « Moneymaker » il y a sept ans », coupe Matusow, « j’aurais donné du 40 millions contre un. C’est son vrai nom, et il gagne le championnat du monde de poker, putain ! Aujourd’hui, les gens parlent encore du bad-beat qu’il a mis à Phil Ivey en demi-finales, à quel point c’était horrible, mais vu ce qu’il s’est passé après, l’explosion du poker, c’est un bad-beat qui lui a rapporté des millions. Si Ivey avait gagné ce coup, on en serait encore comme en 2001, avec pas plus de 200 joueurs par tournoi. »

Doyle Brunson est d’humeur philosophe : « Mais au final, on terminera tous au même endroit, pas vrai ? »

« Où ça, en prison ? », répond Matusow, confus et amusé.

Éclats de rire général. Les barreaux, ils connaissent tous les deux.

« J’en ai visité quelques unes, de prisons », soupire Doyle, « et à choisir, c’est peut-être une meilleure alternative à ce qui nous attend après… »

« Tout ce que je sais », déclare Matusow, « c’est que maintenant que j’en suis sorti, je ne ferai plus jamais rien d’illégal de toute ma vie. Merde, tous les soirs je rentre chez moi, j’appuie sur le bouton pour ne pas dépasser le 90 à l’heure. Je conduis une BMW décapotable. Les flics me repèrent facilement. « Tiens, regardons à qui appartient cette immatriculation… Oh, une condamnation pour trafic de drogue ? Fais le s’arrêter, on va le titiller un peu. » Ah, mec, plus jamais je ne commettrai ne serait-ce qu’un excès de vitesse. »

Benjo