Winamax Poker Open 2019 - Main Event - 1B

Crochemore than a feeling

Main Event 500 € (Day 1B)

Si vous faites partie des quelques 110 clubs de poker partenaires de Winamax, l'un des objectifs de votre année doit probablement être de gagner votre place pour le Winamax Club Trophy, cet incontournable week-end du poker associatif, qui a fêté en mai dernier ses dix ans. Non seulement ce tournoi est entièrement gratuit et prétexte à 48 heures de bonne déconne entre amateurs venus des quatre coins du pays, mais il offre aussi et surtout une dotation avec du matériel de poker flambant neuf pour les meilleurs clubs et des packages à destination de nos festivals pour les binômes les plus performants.

Laurent Crochemore

Fin avril, le duo arrivé tout en haut du classement était venu d'Harfleur et avait raflé le titre de Champion de France en bonne partie grâce à la victoire de Laurent Crochemore, alias 'loloHPC'. "C'était vraiment que du bonheur ces deux jours, souffle l'intéressé, avec encore des étoiles dans les yeux. C'était même d'autant plus fou qu'on n'y allait pas du tout pour gagner !" Si l'on ajoute que le Trophy constituait le premier véritable tournoi en dur de Laurent, on tient l'histoire parfaite de l'amateur qui arrive au bout de son rêve. "Malgré mon âge disons avancé, je reste un novice. D'accord, cela fait presque trente ans que je joue au poker, mais entre potes ce n'est pas pareil. Je ne me suis mis à joué un peu plus sérieusement qu'il y a trois, quatre ans."

Alors cette première expérience grandeur nature, Lolo a décidé de la vivre à fond. Là où beaucoup de nos qualifiés ne peuvent se libérer que quelques jours et ne s'autorisent peu voire pas d'autres tournois que celui pour lequel ils ont décroché leur siège, le Normand s'est fait plusieurs petits plaisirs, et avec succès. "Je suis arrivé mardi, j'ai commencé par faire 11e du Starter pour 600 € et le lendemain j'ai terminé cinquième du K.O. pour environ 1 600 €. Je me sentais vraiment bien, tranquille. Bon aujourd'hui c'est un peu différent, les frissons montent quand les cartes arrivent mais ça va, la table est sympa."

Ne manque finalement qu'une chose à son bonheur : la présence de son binôme du HPC Sébastien. "Il n'a pas pu venir pour raisons professionnelles, précise Laurent. Moi je suis routier dans le carburant, j'ai la chance de pouvoir me libérer un peu plus facilement. Et puis il y a toute une cargaison de Havrais qui est arrivée aujourd'hui, on devrait bien s'amuser. En tout cas, ça a beau être mon premier grand show, ce ne sera certainement pas le dernier !"

La folle ascension de JojoLeSinge

Main Event 500 (Day 1B)

Cédric JojoLeSinge

Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Telle pourraît être la devise de Cédric (photo), dont le parcours pokeristique a tout de la success story du parfait petit grinder. "J'ai commencé à jouer avec mes potes pour le plaisir, se lance-t-il, et puis j'ai découvert le online, d'abord en cash game NL2, avant de monter de limite petit à petit jusqu'à arriver en high stakes." Et faire désormais partie de l'élite des joueurs de Winamax, au sein du club particulièrement select des Red Diamond (ils sont seulement une vingtaine), notre statut VIP ultime.

Mais si Cédric nous a tapé dans l'oeil, c'est via son pseudo, JojoLeSinge, apparu fréquemment depuis le début de l'année dans nos articles récapitulatifs de sessions dominicales. "Je me suis mis aux MTT cette année, abonde le facétieux primate. Les dimanches soirs et pendant les Winamax Series, je ne fais que ça." Avec pour l'instant des résultats convaincants, comme des victoires sur l'XTREM, le Top 50 ou encore l'After Work. "Mais dernièrement, je n'ai pas super bien run, avoue-t-il. J'ai fait plusieurs finales mais à des places assez frustrantes."

Malgré cela, l'objectif est clair : opérer une transition complète du cash game vers le monde des tournois, online comme live. "Jusque-là, je jouais seulement quatre à cinq tournois live par an, mais je compte me déplacer de plus en plus, faire tout le circuit EPT. J'ai énormément de choses à apprendre, c'est très intéressant. Je commençais vraiment à me lasser du cash game, où tu retrouves toujours plus ou moins les mêmes spots, autour de 100 BB deep. Le poker de tournoi est beaucoup plus riche, avec une belle diversité de formats de jeu en Hold'em."

Aujourd'hui installé à Malte depuis trois ans, le jeune homme de 29 ans est donc en pleine construction de sa carrière, et peut compter sur le soutien de ses potes du site de coaching Spin for Win, parmi lesquels plusieurs petites terreurs de la nouvelle génération comme Vincent 'YoungFanta' et Axel Hallay, troisième d'un DeepStack des WSOP l'été dernier. Une joyeuse bande de requins prête à marcher sur les tables du monde entier. En attendant, sur ce tournoi, l'objectif est simple pour Cédric : faire mieux que sa 52e place de l'an dernier, pour ouvrir la première belle page de son palmarès live.

La vie d'Alchiato

Main Event 500 € (Day 1B)

Mathieu AlciatoVous avez déjà pu apercevoir son visage mercredi sur le High Roller : Mathieu Alciato est aujourd'hui en piste sur le Main Event, après avoir manqué le coche sur le tournoi le plus cher du festival : « J'ai eu une bonne table, alors que sur certaines il y avait plusieurs Teams Pros Winamax, rembobine t-il. Mais je me suis fait salir à la toute fin du Day 1, dans ce qui était probablement le pot du chiplead, avec deux Rois contre Roi Dame, peu avant la bulle… J'ai râlé pendant une demi-heure, mais c'est passé. »

Mathieu n'a pas mieux réussi dans le Day 1A du Main Event, mais a bien démarré le Day 1B, où il joue à la droite d'Elisha Benguigui. Avec cinq places payées déjà récensées au WPO depuis 2014 (dont 3 l'an passé), le Lyonnais fait maintenant partie des habitués des événements live Winamax. « Je commence à connaître du monde. Là je suis venu avec deux potes de mon école d'ingénieur, on jouait ensemble quand nous étions étudiants. L'un a déjà réussi des perf's à 25 000 € sur Winamax.fr, l'autre a un bon taf et peut se payer ce genre de tournois. J'ai tenté des sats sur Wina, sans succès… On est surtout ici pour boire des bières et jouer au Beer Pong. » Durant l'année, Mathieu grinde les tournois sur Winamax, et joue en cash game PLO et PLO5, « sur des parties avec des caves comprises entre 100 et 600 €. D'ailleurs, il paraît que les tables de cash game sont bonnes ici ! »

À ce sujet, Mathieu se souvient de ses sessions de l'an passé : « Il y avait un joueur russe qui arrivait avec 15 000 € dans la poche, et cavait 1 000 € par 1 000 €. Il était bourré, il jouait dans le noir… Un jour il a monté 12 000 € avant de tout reperdre ! Bon, je ne serais pas allé me friter avec lui… » Si ce genre de spewtard est de retour cette année, on ne saurait trop vous recommander de tenter votre chance sur les parties d'argent de ce festival…

Bande de Branleurs !

Main Event 500 € (Day 1B)

BPT

Le WPO Dublin, ce n'est pas que du poker et de la bière, c'est aussi des histoires de potes qu'on prend plaisir à vous raconter. Comme celle de Guillaume, Bilou, Antoine, Adrien et Karel (du haut à gauche au bas à droite) tous les quatre installés sur ce Day 1B et membres du BPT, le Branleurs Poker Tour. Une amitié autour des cartes qui dure depuis une quinzaine d'années pour certains, et qui a commencé dans les établissements nocturnes du quartier Pigalle, à Paris.

L'incontournable Bilou, membre du staff Winamax depuis maintenant 10 ans, fait partie du noyau dur depuis le début : "On s'est tous rencontrés dans des bars, des boîtes et des restaurants de Blanche et de Pigalle, et on aimait tous taper le carton. Très vite, on s'est mis à organiser des parties chez les uns et les autres, jusqu'à être une quarantaine de potes qui jouaient une fois par semaine, pour le kiff. C'était au début des années 2010, et on a pas lâché depuis, même si on a moins le temps de jouer qu'avant."

Forcément, comme le veut la vie, certains ont depuis construit une famille ou changé d'horizon professionnel. Mais ça ne les empêche pas de continuer le poker et les home-games alcoolisés jusqu'au bout de la nuit, le ciment de leur amitié. "On a tous nos petites vies : Guillaume est restaurateur, Adrien est patron du cabaret la Nouvelle Eve et vient d'ouvir un bar, le South Pigalle, Karel est un artiste cubain arrivé à Paris il y a sept ans qui bosse pour le cabaret d'Adri et Antoine est DJ. Le poker, c'est juste une occasion de se retrouver, et on espère que le BPT vivra encore longtemps."

BPT de Noël

D'autant que ce n'est pas pris à la légère pour autant. Maillots floqués, page Facebook dédiée, classement annuel et virées à Vegas et sur les festivals Winamax : le Team W peut trembler, les Branleurs ne sont pas là pour se toucher. "On organise même des BPT de noël, déguisés pour l'occasion. Chaque année, on s'inscrit aussi au KING5. Mais le mieux, c'est quand même quand on se motive à aller sur un Event Winamax ou à Las Vegas. Il y a sept ans, on avait fait les WSOP, avec 5 ITM à la clé. Kemo (Antoine) a bust Phil Hellmuth et je peux vous dire qu'on en entend encore parler à chaque partie. L'an dernier, Karel et Kemo ont fait ITM à Dublin et les mecs se la racontent comme s'ils étaient champions du monde. En fait, on est juste une bande d'amateurs qui fait n'importe quoi pour kiffer une fois par mois."

Une chose est sûre, si un des joyeux drilles venait à faire table finale, vous risquez d'entendre le rail à l'autre bout de la planète.

Dublin, le petit Vegas de Guillaume Maréchal

Main Event 500 € (Day 1B)

Guillaume Maréchal
Il y a les jeunes loups du poker online, mais il y a aussi les grinders plus anciens : c'est le cas de Guillaume Maréchal. Connu au début de la décennie sous le surnom de "Bobvegas" sur les tables de tournois en ligne, le Nantais était également un coach réputé sur le forum Poker Académie, écrivant en sus quelques articles techniques pour un magazine de poker français. Il faut dire que Guillaume, qui a débuté le poker en 2008, s'était constitué un joli pedrigree : révélé aux yeux du grand public en finissant 8e du WPT Amnéville en 2011, il avait ensuite terminé 4ème d'un tournoi à 1 500 $ aux WSOP 2014, pour un gain de 194 939 $ tout de même. Bref, Guillaume bénéficiait d'une solide réputation avant d'arrêter le grind en 2016 pour accueillir son premier enfant : "La famille a pris le pas sur le poker", confirme t-il.

Aujoud'hui, Guillaume coache encore deux ou trois joueurs en basses limites et a repris son activité de grinder à temps plein : « Je joue tous les MTT sur Winamax.fr compris entre 10 € et 50 €, sous le pseudo « .Lucky Luke. ». J'ai fais quelques tournois pendant les dernières Winamax Series, mais je joue surtout les sessions de l'après-midi, pour préserver mes soirées. Parce que se coucher à trois heures du mat' et se lever à huit heures pour le réveil du petit, ce n'est pas possible ! » Joueur de longue date, Guillaume a aussi constaté la hausse du niveau global: « Les gros regs sont meilleurs qu'avant, même si certains font encore des erreurs. Après la naissance de mon enfant, j'ai coupé presque un an, et j'ai senti la différence quand je suis revenu ! J'ai été contraint de descendre de limite. Aujourd'hui, beaucoup de grinders sont en demande de coaching. On m'a notamment parlé de la plateforme Raise Your Edge, on m'a dit que c'était les nuts. »

S'il connait bien les tables de Winamax.fr, Guillaume est un rookie des événements live siglés W. « C'est ma première fois à Dublin ! Je suis venu avec un pote qui s'est qualifié, Jeremy Léger, que j'ai connu à La Rochelle. J'avais entendu parler de l'ambiance qui règne ici… Mais je n'en ai pas encore profité, on est arrivé hier et on a été sérieux, pour être en forme pour le Main Event. C'est un tournoi 6-Max, et on a pas jamais l'occasion d'en jouer en dehors de Las Vegas. » A l'avenir, Guillaume compte d'ailleurs faire son retour sur le circuit live et retourner à Sin City : « J'avais arrêté le live car j'en avais marre : faire tout le circuit, c'est compliqué, entre les hôtels, les déplacements, l'ambiance générale… Mais maintenant je veux revenir. Mon but est de retourner à Las Vegas en 2020, ca dépendra d'un projet personnel. » Histoire de regoûter au parfum unique d'une table finale WSOP…

Le récital de Gabor Szabo

Main Event 500 € (Day 1B)

Gabor Szabo

À chaque festival, certains noms accrochent notre attention. Pour celui de Gabor Szabo, deux raisons l'expliquent : d'abord, car c'est l'homonyme parfait d'un célèbre guitariste hongrois-américain de jazz-rock, ensuite car il est présent à tous nos festivals depuis quelques éditions. Il faut dire qu'étant un régulier des Expresso 100 et 250 €, il a atteint le statut Red Diamond sous son pseudo "PMUPRO69" (no comment) et est donc invité au SISMIX comme au WPO. Un passage en freeroll qu'il a déjà rentabilisé hier, en terminant 4e du High Roller pour 14 810 €. En bon journaliste-pot-de-colle, je l'ai suivi à son break pour lui poser quelques questions et en apprendre un peu plus sur le personnage.

Première surprise : Gabor ne gaspille ses pauses. Après avoir traversé en se pinçant le nez le nuage de fumée du regroupement des joueurs du Main amateurs de cancerettes, il retrouve Brigitta, sa copine depuis avril dernier, pour partager un repas follement wealthy. Au menu : tofu et légumes, Gabor étant vegan. "Je pense que 50 % de mon succès depuis quelques mois, je le dois à Brigitta. Elle m'accompagne sur mes déplacements, au SISMIX, à Dublin et même à Las Vegas, et elle me permet de rester équilibré et de ne pas trop me fatiguer. Pouvoir manger sainement sans avoir à courir à chaque break, profiter de la pause pour se reposer avec elle au soleil et discuter tranquillement, c'est incroyable pour le mental. Et ça me réussit."

Finale du HR

En effet, outre cette belle table finale, écourtée par un vilain 80/20 perdu face au futur vainqueur, Patrick Clarke, Gabor a surtout terminé runner-up d'un Event online des WSOP à 400 $, pour 99 361 $ de gains, largement son plus beau résultat en carrière. "J'étais venu pour jouer mon one-time sur le 10 000 $ Heads-Up Championship, mais j'ai bust au premier tour. Je me suis bien rattrapé après, dommage d'être passé si près du bracelet."

Le Budapestois de 25 ans ne tarit par ailleurs pas d'éloges sur nos festivals. "Je passe pas mal de temps dans la Leisure Room, c'est vraiment fun toutes ces animations. Mais ce sont surtout les tournois que j'adore, online et live. Déjà parce que vous proposez souvent des Mixed Games pendant les Series ou les Mini WSOP et que j'adore ça. Ensuite parce que les joueurs français sont super créatifs et agréables à jouer. J'ai trouvé le niveau très relevé hier, sur le High Roller. Je ne suis pas déçu d'avoir terminé quatrième car j'ai eu beaucoup de réussite, surtout en demi-finales. Cinq minutes après mon élimination, j'avais digéré. En fait, c'est Brigitta qui était la plus dégoûtée. Au fait, j'ai une idée pour le prochain WPO : ça vous dirait pas d'organiser des Expresso en live ?" Ah, ils ne perdent pas le nord, les sharks.

On est nombreux et on est plein

C'est certain : tous les records du WPO Dublin sont en passe d'être explosés Main Event 500 € (Day 1B)

WPO Dublin
17h34 à Dublin. Les joueurs du Main Event sont partis en pause, la deuxième du Day 1B. Un coup d'oeil au compteur... Quoi ? Comment ? Y a pas une erreur, là ? Non non : vous êtes plus de 700 en lice, et le chiffre ne fait qu'augmenter. Ajoutons à cela les 373 inscrits d'hier sur le Day 1A pour arriver à ce constat : la barre des 1 100 joueurs est déjà allègrement franchie. Avec un troisième et dernier Day 1 qui débutera ce soir à 20 heures, cela ne fait absolument aucun doute : cette dixième édition du WPO va battre tous les records établis depuis 2010 ! Pour ceux qui tiennent les comptes à la maison, le record est tout frais puisqu'il date de 2018 : 1 191 incriptions avaient été enregistrées au City West il y a un an, faisant du WPO le plus gros tournoi de poker 6-max d'Europe, avant que le SISMIX Costa Brava ne lui vole ce titre quelques mois plus tard.
Wpo Dublin
Du coup, la salle est pleine à craquer, bourrée à ras-bord, remplie à capacité. Il a fallu procéder à quelqus aménagements dans le programme. Ainsi, le "One Day" à 150 € de 16h sera cappé avec seulement une dizaines de tables disponibles, et le Turbo à 100 € de 19h est annulé. Pas le choix : c'était ça, ou faire sauter le Day 1C du Main Event... C'est chiant, mais on ne va pas se mentir : ce sont de bons problèmes à avoir, et on préfère une salle trop remplie que pas assez. Les plus anciens (dont votre serviteur partie) ne manqueront pas de mesurer le chemin parcouru depuis septembre 2010 : c'était année-là, ils n'étaient que 313 à franchir les portes du Ballsbridge Inn pour disputer la toute première édition du WPO...

Staff et Team Pro
De la part du Team Pro et de tout le staff : merci à tous d'être une fois de plus venus en nombre à Dublin !

Momo Henni
Comment ça, vous ne regardez pas Momo Henni sur Winamax TV ? Le marseillais le plus célèbre du 21e siècle est en train de nous dérouler une véritable master class de poker champagne. C'est à suivre en direct avec cartes révélées.

Le KING5 mais tout seul

Main Event 500 € (Day 1B)

Ah le KING5, ses grands moments de convivialité pokeristique, quand notre jeu préféré, ô combien individuel, se transforme en une compétition par équipes géante où les coéquipiers se réunissent bien souvent pour taper le carton autour d'une pizza et de quelques bières et s'entraident en vue d'un objectif commun : décrocher en freeroll sa place pour le Main Event des WSOP ou, à défaut, pour l'un de nos tournois live et s'y rendre entre potes pour une semaine de déconne. Enfin tout ça, c'est sur le papier, car dans les faits, la vie et ses petites contrariétés se mettent bien souvent en travers du chemin.

Denis TenFiveOff

Prenez les As of Base par exemple. Quarts de finalistes de la dernière édition et récompensés chacun par un package à 1 100 € pour ce WPO, ils ne sont représentés ici que par... Denis, alias TenFiveOff. "On a tous la quarantaine donc ce n'était pas toujours possible de pouvoir se libérer, justifie-t-il. Moi je ne voulais pas attendre donc je suis quand même venu tout seul. Mais on a déjà prévu de faire le SISMIX tous ensemble l'an prochain."

Un rendez-vous manqué seulement temporaire donc. Il faut dire que les cinq larrons se connaissent depuis de longues années. "On a la même équipe depuis 2013 il me semble. Cette année-là, j'arrive à Paris depuis Angers, un de leurs anciens coéquipiers s'en va et je récupère la place. Avant ça, on avait fait un Top 50 il y a trois ans mais derrière on s'était complètement ratés. Cette fois, on a eu un run de dingues, avec trois finales et tout le monde dans le Top 20."

Après quelques tentatives infructueuses sur un FPS Lille et quelques tournois à Cadet - "L'offre à Paris n'est vraiment pas terrible, c'est frustrant." - ce professeur d'Anglais en région parisienne, joueur online occasionnel, est ici à la recherche de sa première place payée en tournoi live. La meilleure solution reste donc de reproduire ce qu'il fait au quotidien : donner à tout le monde une bonne leçon.

Jbzz Vs Dublin

Main Event 500 € (Day 1B)

Jbzz

Parmi les petits fanfarons du Team Solary, venus en masse sur ce Winamax Poker Open, l'un deux prend un peu plus le poker au sérieux que les autres, Jbzz. Après quelques tentatives infructueuses sur un Bounty et deux Turbos du soir, l'un des co-fondateurs de l'équipe tourangelle s'est lancé une première fois dans le Main Event hier, toujours sans succès, avant donc de repartir au combat ce midi. Sauf que pour l'heure, cette seconde bullet ne produit pas exactement les effets escomptés, avec moins de 25 000 jetons restants sur les 50 000 de départ.

"Je n'ai pratiquement eu que des rencontres défavorables, explique Julien, engoncé dans son sweat à capuche. J'ai dû lâcher plusieurs fois des As sur la river et là je viens de perdre avec full contre full." Après avoir défendu sa grosse blinde suite à une ouverture de Cédric Vanhoutte à sa gauche (12e de ce Main Event en 2016), Jbzz tapote une première fois la table au flop avant d'envoyer deux mises turn et river à 1 800 puis 6 000 sur 5-As-5-As-Dame. Problème, son 7 est derrière le As-Valet adverse. Impliqué dans beaucoup de coups mais visiblement peu en réussite, Julien serre les dents mais continue en tout cas d'engranger de l'expérience.

Les tournois de poker c'est incroyable en live mais j'ai jamais vu une concentration aussi élevée de beauf, ça me fume pic.twitter.com/IqLFvs7WOk

— Jbzz (@jbzzed) September 26, 2019

En parlant d'expérience, celle d'un tournoi de beer pong en compagnie de ces déglingos de la FNL (désolé Youki et Damien, on vous a reconnu) en est une belle... ou traumatisante, au choix.

Car s'il reste toujours un mordu de Fortnite et League of Legends, ces deux titres préférentiels, le streamer aux quelques 860 000 abonnés sur Youtube s'est réellement épris de notre jeu de cartes préféré. "Je joue des tournois entre 5 et 20 € sur Winamax mais c'est peut-être un peu trop haut pour moi, avoue-t-il humblement. Je pense qu'il va falloir que je remange un peu de théorie, peut-être aussi que je descende de limite." Heureusement pour lui, Jbzz peut compter sur des coaches potentiels de choix. "Je sais que Guillaume Diaz est un grand fan et il serait intéressé pour venir nous voir dans les locaux. Cela pourrait aussi être l'occasion de faire une petite review de tournoi ensemble, même si je n'ai pas non plus envie de lui prendre trop de son temps."

En attendant de le voir peut-être affronter un jour les plus grands joueurs de cette planète, et si vous êtes fans du jeune homme et de ses potos, restez branchés sur la chaîne Twitch de Solary : il n'est pas exclu qu'une émission de poker récurrente s'invite sur au milieu de leur grille.

Soirée Blanc à Dublin

Main Event 500 € (Day 1B)

Alexandre Blanc
Ils avaient eu droit à leur moment de gloire l'an passé, lors du Winamax Beer Pong Open de Dublin : Alexandre Blanc (ci-dessus) et son père Thierry avaient atteint la finale de la compétition contre Gaelle Baumann et Harper, pour la première participation du father au WPO. Cette année, la famille Blanc a évidemment remis ça : "Mais tu peux le dire, Alexandre a perdu tout son niveau !" déplore Thierry.

On imagine qu'ils ne sont pas allés bien loin, mais les deux larrons vont pouvoir se rattraper dans le vrai Main Event, celui où l'on joue au poker. Le père et le fils, qui ont commencé le Texas Hold'em en même temps il y a une dizaine d'années, sont assis à des tables presque adjacentes. Passons d'abord faire un coucou à Alex, qui travaille dans un magasin de vêtement dans le civil, mais qui est surtout le joueur le plus expérimenté des deux, du moins à Dublin : « C'est la sixième fois que je viens ici, » explique ce grinder online, qu'on peut affronter sur les MTTs de Winamax.fr sur des buy-ins compris entre 10 et 50 €. « On revoit toujours un peu les mêmes têtes, il y a toujours une bonne ambiance, on revient pour ça ! Mon père était venu pour la première fois l'an passé, il avait grave kiffé. D'ailleurs, si tu veux, tu peux aller l'embêter, il sera ok pour discuter… »

Thierry Blanc
Aussitôt dit, aussitôt fait, nous allons prendre des nouvelles du padre. Ce dernier nous explique avoir débarqué spécialement du Canada, où il réside, pour passer la semaine à Dublin. Mais comment le poker est-il arrivé dans la famille Blanc ? "On était un groupe de joueurs de tarot, on faisait des home game, et un jour l'un d'entre nous a proposé d'essayer le poker. Alex avait une quinzaine d'années à l'époque... Depuis, c'est la fin de tout !" En temps normal, Thierry joue en cash-game online, notamment sur le .com, mais aussi au Playground Casino, situé à dix minutes de chez lui, pas loin de Montréal. "J'ai aussi fait le WPT Playground", précise celui qui vivait encore à La Réunion l'an passé, où il a déjà réussi deux places payées sur des tournois locaux. Thierry confesse cependant qu'Alex est un meilleur joueur de poker. "On fait des reviews de mains, ou de sessions, on est très porté là-dessus. C'est génial de partager la même passion que son fils ! Bon après, je suis joueur de cash-game, et lui de tournois, et on sait que les deux ne s'entendent pas forcément... Alors des fois, ça finit en engueulade !"

Les deux vont en tout cas avoir l'occasion de discuter encore davantage de leurs hand histories, puisqu'Alex va se pointer 4 ou 5 mois par an au Canada pour grinder en famille. « C'est bien, il y a six heures de décalage horaire avec la France, du coup on peut démarrer les sessions dans l'après-midi. Par exemple, La Fièvre débute à 14 heures », se réjouit Thierry. Une chose est sûre, le lobby de Winamax.fr sera souvent ouvert du côté de Montréal…

Fontaine à billets

Main Event 500 € (Day 1B)

Antoine Fontaine
Quatre : c'est le nombre de buy-ins ajoutés au prizepool du Main Event par Antoine Fontaine. Tel un Team Pro Winamax en total détente au moment de sortir les billets mauves pour remporter le tournoi de son sponsor, Antoine ne lâche pas l'affaire et n'est pas afffecté par sa mauvaise série : "Cette fois-ci, c'est la bonne !" Comme vous le constatez, ce malheureux concours de circonstances ne semble pas l'affecter : "A chaque fois, c'est un autre tournoi qui commence. Il ne faut pas re-entry avec un passif négatif !"

En vérité, Antoine n'a tiré que trois bullets dans le tournoi, car il lui restait un package live Winamax gagné il y a quatre ans. Et puis bon, celui qui a teminé 7ème de ce Main Event l'an passé (pour un gain de 13 440 €) est là pour en profiter : "C'est le festival le plus sympa à faire dans l'année. En plus, j'ai beaucoup joué l'an passé mais très peu en 2019 : je n'ai dû faire que trois sessions online. J'ai une activité prenante à côté..." Mais comme il le dit lui-même, Antoine n'est jamais très loin du giron Winamax : "Je suis pote avec Flavien Guenan, Pierre Calamusa, Leo Sellez..." Si jamais il ne parvenait pas à deeprun une nouvelle fois lors de ce festival, nul doute qu'on le reverra à Dublin l'année prochaine...

Quand Ludovik débarque au WPO

À moins de vous tenir éloigné de tout réseau social ou ordinateur depuis quelques années, sa frimousse ne devrait pas vous sembler inconnue. Le Youtubeur-comédien-réalisateur-influenceur Ludovik est venu découvrir les joies du Winamax Poker Open, et, à défaut d'être encore vraiment à l'aise aux tables de poker, il semble parfaitement s'acclimater à l'air dublinois.

Ludovik

"Je suis sur le cul. J'imagine que c'est le mélange alcool-poker qui donne ce résultat, mais l'ambiance est assez folle ici. Je suis venu faire un petit tour en Leisure Room hier, à l'occasion du Beer Pong Event, et c'était flippant le monde qu'il y avait." Si le beer pong n'est pas forcément sa pinte de thé, n'aimant pas la bière et ne s'y étant jamais essayé, est-ce que Ludo est plus à l'aise au poker ? "Je suis ce qu'on appelle un joueur qui ne sert à rien. Je me chie dessus dès qu'on me donne des cartes et je ne joue que les As et les Rois. J'ai essayé de m'entraîner un peu avant de venir, en participant à un tournoi Red Cactus à l'IPN, à Paris. J'ai terminé 9e sur 30 en passant le plus clair de mon temps à coucher ma main. Ceci dit, ça me dirait vraiment de progresser. J'ai un pote qui est très bon et il m'a un peu parlé de cotes, de probas et de mathématiques, c'est assez fascinant. En fait, c'est pas que du hasard, ce jeu. Sauf que pour l'instant, je ne suis pas encore sûr de pouvoir dire si la quinte est meilleure ou moins bonne que la couleur."

Insta Ludo

Ludovik est un touche-à-tout. Micro-trottoirs et fictions déjantées sur sa chaîneYoutube, long-métrages au cinéma ou sur Netflix, stories what the fuck sur Instagram : ce n'est pas le talent qui lui manque et la folie du WPO semble ne pas le laisser indifférent. Mais est-ce que le poker inspire son esprit délirant ? "Je vais clairement y réfléchir avec mes auteurs. Le monde du poker dégage une ambiance très particulière, le côté mafieux et en même temps fun. Comme dans cette salle de tournoi avec les mecs super concentrés, qui jouent avec les jetons... avant de se défoncer au bar dans la bonne humeur. Y'a sans doute un truc à faire."

La grande classe

Il y a quelques mois, Ludo tenait le second rôle de la comédie Netflix "La grande classe". Une scène à retenu mon attention. On y découvre Manu, un jeune adulte un peu loser, qui vit chez sa maman à 30 ans et touche le RSA. On se moque un peu de lui et de sa situation, et il répond avec tout le sérieux du monde qu'il a un plan béton : il a gagné la veille 200 € sur Winamax... Alors, c'est vraiment comme ça que tu les vois, les joueurs de Wina ? "(Rires) C'est vrai, je m'en rappelle. Tout d'abord, je tiens à signaler que je n'ai pas écrit ce film. Et surtout, je ne suis pas dans la scène, sinon je peux vous dire que je ne l'aurais pas laissé dire ça ! Les joueurs de Winamax sont des gens très bien évidemment ! Plus sérieusement, on va dire que c'est quand même un petit coup de pub' gratos..."

Si la perspective de jouer au poker a tourné court à Dublin, la faute à un Day 1B qui a fait sauter les compteurs et nous a obligés à déprogrammer le Turbo de 19h, Ludovik va peut-être s'essayer au cash-game. "En vérité, la simple idée de jouer un euro au poker me paralyse. J'ai peur de faire n'importe quoi, donc on va voir ce que ça donne." Sa carrière de joueur pro semble pour l'instant bien éloignée. Un peu comme celle de golfeur : si vous vous demandez ce qu'il fout sur le green du City West en haut de cet article, ne vous étonnez pas : il déteste le golf. Mais c'est un peu pour ce genre de décalage qu'on l'adore. Ludo n'est jamais là ou on l'attend, et il réussit toujours à se faire remarquer.

Un field réduit de moitié

Sous la barre des 400 joueurs Main Event 500 € (Day 1B)

827 joueurs au compteur, c'est beaucoup, c'est même un record absolu pour un Day 1 d'un de nos events live, mais le format 6-max est ravageur : cette population est désormais réduite de moitié, après 14 niveaux de 30 minutes. Tandis que les 399 joueurs encore en course sont en pause avant d'attaquer les 6 derniers niveaux du jour, rendons ici un bref hommage à une poignée de joueurs dont la journée s'est terminée plus tôt que prévu.

Baron Van Bragi
Créateur en mai des Pokerpotes de Winamax et d'ailleurs, un des groupes Facebook les plus actifs de la communauté poker FR, Benjamin alias Baron Bragi a vécu une scène pour le moins atypique avant son élimination. "Je me retrouve à tapis payé, mes cartes et celles de l'adversaires sont retournées. Le croupier les prend et les remet dans le paquet !" C'est ce qui s'appelle sauter une grosse étape. Un beau bordel s'ensuit, évidemment, dont la teneur échappe au Baron, faute d'être bilingue dans la langue de Shakespeare. "Tout le monde discute, j'essaie de me faire comprendre, mais le superviseur finit par me regarder avec un air dépité en me disant qu'il est désolé. Les autres me traduisent : il vient de me dire que je suis éliminé parce que je n'ai pas protégé mes cartes et que je suis le premier relanceur !" Un 'ruling' archi sévère qui sera finalement annulé, fort heureusement : comme toute la table a été témoin des cartes des deux joueurs, celles-ci sont retrouvées dans le paquet, et le coup à tapis est joué. "J'ai doublé sur ce coup-là ! Bon, ça m'a pas empêché de sauter ensuite..."
Youki
Pas d'excuses chez Franck alias Youki : "C'est mérité, j'ai mal joué !", nous disait-il en milieu d'après-midi. Une petite forme semble t-il due aux notoires penchants fêtards du joueur de la FNL : "Je dormais à table ! Ce 'barathon' hier m'a achevé. Ce que je vais faire, c'est aller faire une sieste. J'ai un deuxième package que je vais utiliser sur le Day 1C Turbo." Un dodo, et ça repart.
Mike d'Inca
Pour sa deuxième tentative de la semaine, Mike D'Inca a très vite rejoint la zone short-stack, dans laquelle il s'est battu de longues heures. Las : nous l'avons croisé rejoignant la Leisure Room peu après le retour de la pause-dîner.
Franck Serial Lucky
Alors que la pause-dîner était terminée depuis belle lurette, on a retrouvé Franck "SerialLucky" dans la Leisure Room, assis devant un échiquier. Busto ? Busto. "J'ai fait couleur... Je suis tombé contre quinte flush !" On a mal pour le joueur de la FrenchPoco.
rgneojek Romain
"Elle était dingue, cette table ! Des 4-bets, des 4-bets, et encore des 4-bets... Je trouve les joueurs encore plus agressifs que sur les éditions précédentes." Membre historique des Wam-Poker et French-Poco, Romain alias "rgneojek" en a pris plein les yeux à une table remplie de pros, dont Jonathan Therme. C'est ce dernier qui l'éliminé sur un coup jugé "standard" mais où les probas se sont retournée contre lui : "Je relance avec As-Roi, il me 3-bet... J'ai 15 BB, je fais tapis. Il a As-7."
Maxime Parys
Je suis bien placé pour vous confirmer l'élimination de Maxime Parys, autre grand habitué de nos évènements live, puisque c'est ce garnement qui m'a éliminé du tournoi de Deglingo Beer Pong dès le premier tour. En un seul coup, forcément, puisque c'est la règle dans cette épreuve turbo. Sans rancune !
Raymon Domenech
Terminons cette galerie de déçus avec l'un de nos WIP les plus joviaux : Raymond Domenech. Le légendaire style serrure de l'ancien sélectionneur des Bleus n'a semble t-il pas fait d'étincelles dans le tournoi 6-max le plus fun de l'année.

La chance, tu Conesa

Main Event 500 € (Day 1B)

Kevin Conesa
Pour profiler ses adversaires à une table de poker, on dit souvent qu'on peut se faire une première idée de leur façon de jouer en observant leur look : des cheveux blancs sont souvent synonymes de livetard ou de papy au style de jeu serré, et un jeune avec capuche et écouteurs sera souvent assimilé à un grinder online... Kévin Conesa, lui, paraît se situer entre les deux : "J'ai grindé durant une courte période, mais maintenant j'ai une vie de famille, c'est compliqué, alors je ne fais que des satellites sur Internet; explique le sympathique sudiste. La technique ? J'essaie de monter des jetons au début des tournois, et ensuite de jouer l'ICM. Mon but, c'est surtout de jouer de beaux tournois chaque année."

Un objectif qu’il n’a jamais trop de mal à réaliser : « J’ai chatté mon package pour ce WPO dès mon premier satellite à 125 € sur Winamax. Mais bon, j’ai spew les 700 € en cash du package dans les paris sportifs… Dès qu’il y a de l’argent en plus du ticket, ça se passe comme ça. Je me aussi qualifié sur Winamax pour les WSOPC Marrakech en janvier. Pour l’UO de Londres, c’était pareil, il ne m’a fallu qu’une seule bullet ! »

La chance, cela semble être l’ingrédient principal du jeu de Kévin, comme il le concède lui-même : « C’est ma plus grande qualité ! La variance est clémente avec moi… Je n’ai jamais vraiment bossé mon jeu, sauf quand je me suis pété deux fois les ligaments croisés. Je ne fais qu’une dizaine de tournois live par an, mais pourtant je m’en sors toujours avec une ou deux perf’s à cinq chiffres ! » Jugez plutôt : sur dix places payées comptabilisées depuis 2015 sur le circuit live, celui qui exerçe en tant qu’infirmier libéral dans le civil a atteint 9 tables finales, dont deux titres et deux podiums. Sa plus belle perf’ ? Une victoire lors de l’APO 2500 en 2018, l’un des plus gros tournois français, bonne pour un gain de 56 000 € ! En 2019, Kevin a aussi gagné le High-Roller du FPO La Grande-Motte… Une belle progression pour le joueur de Béziers, qui a commencé sur des 250 € ou des 300 € du Sud de la France. Il a aussi atteint deux fois consécutivement la finale de l’UDSO La Grande-Motte en 2015 et 2016.

Pour sa première fois au Winamax Poker Open, Kevin n’a pas encore eu le temps de tâter l’ambiance du festival le plus fun de l’année, et joue son premier tournoi au Citywest. Mais connaissant son passif, on ne serait pas étonné qu’il aille chercher les gros sous dans ce Main Event…

Un hero call qui vient de très loin

Main Event 500 € (Day 1B)

Benjamin
On peut l'affirmer avec très peu de chances de se gourrer : parmi le bon millier de joueurs participant à l'édition 2019 du Winamax Poker Open, Benjamin est celui qui a fait le plus long voyage. Il nous vient en effet de Seoul, ce qui représente une douzaine d'heures dans les airs au bas mot (avec son vol Miami-Dublin, Tony Miles n'était cependant pas bien loin) Développeur informatique, Benjamin a trouvé du boulot dans une boîte coréenne fondée par l'un de ses anciens potes d'études. C'est sur l'inviation d'une autre vieille connaissance (Romain, pour ne pas le citer) qu'il a fait le chemin en sens inverse pour participer à son premier WPO.

Comme des centaines d’autres joueurs avant lui, son parcours s’est arrêté au cours du Day 1B. Qu’importe : à mi-séjour, Benjamin a déjà largement eu sa ration de bonnes histoires. D’abord parce qu’on l’a vu accrocher hier le podium d’un side event Hyper Turbo à 60 € pour un gain de 1 550 €. « Du coup, j’étais en freeroll sur le Main Event, mais les deux autres ont deal après ma sortie, je dois le prendre mal ? » Et aussi parce que sur le Main Event, il n’a pas eu peur de tenter un hero call osé face à un joueur du Team Pro. Une tentative qui n’a pas été couronnée de succès, certes, mais n’est-ce pas l’intention qui compte ?

« Ivan Deyra vient d’arriver à table, il a 55 000 », rembobine notre héros. « Un joueur reg relance, je sais plus qui c’est mais il a fait finale ici y’a un an ou deux. Ivan paie. Je retourne 43 de BB, j’ai genre 120 000, je paie. Flop 8-3-2 avec un trèfle. Je check, le reg check, Ivan mise tout petit. Je paie, on est heads-up. Turn : un autre trèfle, genre un 10. Je check et il mise le pot. Bon, il a air ou les nuts, il se polarise, quoi ! Je sens que je vais prendre la cartouche rivière, mais je paie. Rivière : un 6, les trèfles sont rentrés. Je check et Ivan insta shove. »

Là, j’arrête Benjamin pour lui demander s’il a réfléchi un peu avant de faire ce call difficile. Lui, mort de rire : « J’ai snap call ! Je suis pas venu là pour faire la paillasson ! Bon, il m’a montré les nuts. As-5 de trèfle ! »

Retour aux affaires

Main Event 500 € (Day 1B)

Kevin Goillot
Pierre Calamusa a beaucoup de potes à Dublin, et parmi eux, on retrouve d’anciens réguliers du circuit français, comme Kevin Goillot (photo) et Nicolas Langlois. Les deux compères étaient surtout actifs il y a une dizaine d’années, et ont depuis suivi des chemins bien éloignés des tapis verts… Pour Kevin, cela fait plus d’un an qu’il ne s’est pas assis à une table de poker, et que l’on entend plus trop parler de lui, ce qui ne semble pas le déranger : « Pour vivre heureux, vivons caché », confirme cet ancien grinder online.

Depuis que joueur de poker n’est plus son activité principale, celui qui avait gagné le tournoi de heads-up du Partouche Poker Tour (pour un gain de 35 000 €) s’est installé en colocation à Lisbonne avec « LeVietFou » : « Il reste cinq jours, puis repart, et revient cinq jours… » « DromZ » a également gardé le contact avec ses vieux potes du poker : « De temps en temps, quand ils se motivent, je fais des tournois (Kevin jouait d’ailleurs à côté de l’un d’entre eux, Armand de Juniac). Mais aujourd’hui, je grind le minimum syndical, le poker ne m’intér)esse plus trop et est devenu très difficile. Avant, il suffisait de se baisser pour ramasser l’argent ! Maintenant, il faut utiliser des solvers, ce n’est plus aussi kiffant… D’ailleurs, j’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de pros. »

En 2020, Kevin compte passer cinq mois à voyager, avant de tenter une nouvelle aventure : à la rentrée prochaine, il rentrera à Paris pour intégrer la formation 42, l’une des deux écoles d’informatique ouvertes par Xavier Niel, le fondateur d’Illiad, la maison-mère de Free. « Je vais devoir passer des concours, mais je ne me fais pas trop de soucis à ce niveau. Il y a des projets que j’aurai voulu lancer, et je pense que cette formation va m’y aider. » Cela lui permettrait d’imiter Nicolas Langlois, que nous vous présentons dans un prochain article…

Raviver les souvenirs

Main Event 500 € (Day 1B)

Nicolas Langlois
Après Kévin Goillot, le moment est venu de vous parler d'un autre grinder bien connu des forums poker, Nicolas Langlois, alias "NL Legend". Lui aussi a sévi durant quelques années, notamment en cash-game online, avant de tout arrêter pour créer sa boîte, comme d'autres gambleurs : il s'agit de la marque de prêt-à-porter Perus, spécialisée dans les chaussures et sacs à dos à motifs péruviens, sans oublier les pulls en alpaga. Une entreprise responsable : une paire de chaussure vendue finance un jour d'école pour un enfant défavorisé du Pérou. "Cela fait cinq ans que nous avons créé la boîte, je suis notamment associé avec Armand de Juniac, et nous sommes sept personnes aujourd'hui. Jusqu'ici, on vendait par Internet, et on vient d'ouvrir une première boutique à Paris." Mais à 28 ans, Nico compte maintenant se tourner vers d'autres projets à l'avenir : "Je pense créer une nouvelle entreprise", atteste "NL Legend".

Et le poker dans tout ça ? "Je n'ai pas joué en live depuis cinq ans, et très peu online, affirme Nicolas. J'ai encore pas mal de potes du milieu, et je suis là parce qu'on s'est chauffé, c'est assez kiffant... J'avais laissé une petite bankroll de côté sur Winamax, et je me suis payé le Main Event grâce à cela." "LOTOBINGO", son pseudo sur notre pokerrroom, est en tout cas très heureux de retrouver les tables : "Ça me rappelle de bons souvenirs, j'ai joué de 16 à 22 ans, et je suis un peu nostalgique de cette époque. On s'amusait bien, on essayait de faire du live pour se montrer, car le Graal était de devenir joueur sponsorisé." Et si Nicolas, dont la fiche Hendon Mob compte 59 000 $ de gains en tournois live, réussissait la grosse perf' longtemps recherchée sur ce WPO ? Mieux vaut tard que jamais...

Etot sera le mieux

Main Event 500 € (Day 1B)

Jeremy Etot
Des centaines de joueurs dans le Day 1B : cela signifie que certains en ont profité pour monter des tonnes de jetons, alors que nous approchons de la fin de la journée, et sont, sauf accident, assurés de terminer parmi les gros tapis du jour. C'est le cas de Jéremy Etot, qui pointait à environ 700 000 à la dernière pause de la journée, et est bien parti pour finir chipleader ! Le Français nous explique que son Main Event avait commencé sous les meilleurs auspices : "J'ai doublé sur la première main du jour, avec les As contre les Rois ! J'ai fait carré sur la river, et mon adversaire, un Irlandais, a payé mon tapis ! Il était incrédule, visiblement, il ne me croyait pas..."

Par la suite, tout s'est déroulé comme dans un rêve pour Jeremy : "J'ai run comme Jésus, j'ai eu beaucoup de bonnes rencontres", déroule cet ancien joueur de cash-game des casinos du Sud de la France. Déjà 8e du Win The Button jeudi soir, Jeremy joue à Dublin son deuxième festival live Winamax, après avoir tenté sa chance au Sismix Costa Brava en mai, sans succès. "Je me suis dit que je n'allais pas rater ce WPO, et j'ai bien fait !" Il faut dire que le joueur de 31 ans a décidé de se mettre sérieusement aux tournois live cette année, n'hésitant pas à se déplacer à l'étranger pour grinder, à Namur ou San Remo notamment. "Je joue aussi les tournois d'Apo Chantzis. J'ai vraiment envie de perfer en live !" Et si Jeremy réussissait son premier résultat d'envergure à Dublin ?

Un WPO pour une lune de miel

Main Event 500 € (Day 1B)

Fabrice Davidi

"Fabrice va gagner le tournoi, ce n'est pas possible autrement. Son histoire est incroyable !" Cette affirmation catégorique est signé d'un Davidi Kitai tout juste quarantenaire (joyeux anniversaire Dav' !) et concerne son voisin de gauche, un certain Fabrice donc. Voilà qui nécessite quelques éclaircissements.

"En fait, on revient de lune de miel avec ma femme, explique l'intéressé. On a passé deux semaines à Bali, c'était vraiment incroyable : les plages et les paysages sont magnifiques et on a aussi fait de la plongée." Un rêve bleu vécu tout juste un an après la cérémonie et qui semble se poursuivre en terre dublinoise, même si le trajet entre l'Indonésie et Dublin fut long et éprouvant. "Au total, on sort de 36 heures de voyage ! On est arrivés à Paris hier matin, un ami est venu nous chercher pour nous emmener jusqu'à Beauvais et on a atterri ici tard hier soir. Donc là, on est pas mal éclatés, surtout avec le décalage horaire."

Un état de fatigue prononcé qui n'a pas empêché les deux tourtereaux de disputer chacun une longue journée de poker. Engagée sur le One Day à 150 €, Maria Jose, la seconde moitié du couple, a fait durer le plaisir jusqu'en sixième place pour un gain de 440 €. Quant à Fabrice, il ne réalisera malheureusement pas la prophétie du Génie, puisque le temps d'écrire ces quelques lignes, il a dû s'avouer vaincu, à moins de trente minutes de la fin de journée.

Deux époux qui partagent la même passion de notre jeu favori, voilà qui est suffisamment rare pour être souligné. "En fait, on s'est rencontrés grâce au poker, précise Fabrice, et même via Winamax. C'était il y a huit ans, on discutait régulièrement ensemble et puis un jour, elle est montée faire un live au Havre et elle n'est presque plus jamais redescendu." Comme quoi, loin des clichés, le poker ne contribue pas qu'à briser des couples, il peut aussi en créer. Tous nos voeux de bonheur !

Happy happy Davidi

Davidi Kitai
Les joueurs de poker l'appellent volontiers "Le Génie". Pour sa famille et ses proches, c'est simplement "Daves", en prononçant le "s". Ce soir à Dublin, les seconds ont rejoint les premiers pour célébrer la quarantième bougie d'une des personnalités les plus chéries de la planète poker. On jouait les toutes dernières mains de la journée. L'horloge s'est arrêtée, une musique a retenti. Les joueurs du Team Winamax se sont avancés en file indienne vers sa table, en chantant et en rigolant. Par une porte dérobée, un petit groupe a surgi : la maman, la moitié, la dernière arrivée, le frangin. Et quelques copains, arrivés en dernière minute par un avion tardif, histoire que l'effet de surprise soit total.
Davidi Kitai
Joyeux anniversaire, Davidi Kitai ! Mettons de côté ton palmarès, que tout le monde connaît. Oublions un instant tes coups de poker légendaires, ton art de la divination, ta science tu bluff, tous ces talents que les générations futures continueront de découvrir avec incrédulité au cours des siècles à venir. Ce soir, on a juste envie de se rappeler à quel point on a de la chance de t'avoir dans notre joyeuse famille du poker, cette famille où tu fais désormais figure de patriarche.
Davidi Kitai
A la table de poker comme en dehors, tu étais déjà un grand bonhomme lorsque nous avons fait ta connaissance il y a déjà treize années de cela. On ne sait pas trop comment tu as fait, mais tu as réussi l'exploit de te bonifier avec le temps. Les quarante premières années ont été bonnes. Trinquons ce soir aux quarante prochaines !