Winamax Poker Open 2016 - Main Event - Day 3

En avant pour le Day 3

Les deux dernières tables de cette finale du Winamax Poker Open 2016 sont connues. On rappelle que vous pouvez suivre l'action de la table télévisée en streaming sur notre site. Une foule d'invités de renom se presse déjà pour épauler Harper et Jay Pee aux commentaires. On annonce même le retour d'une certaine bouteille de Génépi. En clair, pour égayer votre dimanche, soyez des nôtres à partir de 14 heures.

Table TV

1/ Guillaume Chiron 1 655 000 2/ Cédric Vanhoutte 1 135 000 3/ Benjamin Maineult 2 684 000 4/ Antonin Teisseire 1 375 000 5/ Othman Chaib 655 000 6/ Dimitri Joubert 2 500 000

Table pas TV

1/ Jérôme Launay 1 475 000 2/ Cyril Loichot 540 000 3/ Nicolas Gannerie 1 200 000 4/ Paul Mooney 1 710 000 5/ Sven Mc Dermott 2 470 000 6/ Cyrille Cassagne 2 140 000

Les prix

Vainqueur : 72 000 € Runner-up : 51 000 € 3e : 37 600 € 4e : 28 800 € 5e : 5 22 700 € 6e : 17 500 € 7e : 13 553 € 8e et 9e : 10 600 € 10e et 11e : 8 000 € 12e : 5 900 €

Cyril a eu chaud

La deuxième main de la journée a bien failli être fatale à Cyril Loichot. Après avoir placé un 3-bet à tapis depuis la petite blinde avec une paire de 7 pour ses derniers 490 000 jetons, le short stack officiel au départ de ce Day 3 n'était pas très serein lorsque Paul Mooney a retourné une paire de 9.

Le rail de Cyril se met alors à appeler un 7, et sera éxaucé dès la première carte du board, permettant à leur poulain de se replacer autour du million de jetons. Avec désormais 25 blindes sur des niveaux rallongés à une heure, il s'échappe au moins pour un temps de la zone dangereuse.

C’est tendu d’entrée de jeu

On aurait pu s'en douter : vu la profondeur importante des tapis en début de journée (50BB de moyenne), causée par le rythme très, très (trop) rapide du Day 2, la première demi-heure de jeu fut calme, avec très exactement zéro éliminations à déplorer. Conséquence directe : on a observé pas mal de jeu post-flop, et les premières tentatives d'intimidation de joueurs voulant prendre l'ascendant d'entrée de jeu. Exemples :

Bagarre de blindes entre Cyrille (SB) et Jérôme (BB). Le premier relance, le second 3-bet à 215,000, c’est payé. Flop A108. Check/check. Turn : un 2. Cyrille tente un petit 210,000, mais Jérome annonce « I’m all-in », soit une mise de 975,000. Cyrille abandonne rapidement, pour le plus grand plaisir des supporters de Jérôme. L’ensemble du clan Full Tilt a conservé les déguisements de super-héros portés tout au long du WPO.

En table TV, Dimitri Joubert limpe de SB pour 40,000. Guillaume Chiron ne l’entend pas de cette oreille, optant pour une relance en BB. C’est payé. Sur le flop 748, Dimitri check, mais c’est pour mieux relancer à 400,000 après le c-bet à 125,000 de Guillaume, qui se voit forcé d’abandonner.

Toujours en table TV, le chip-leader Benjamin Maineult ouvre à 100,000 au bouton. Antonin Teisseire 3-bet à 350,000. Benjamin revient à la charge pour 800,000 au total. Antonin pousse les jetons qu’il lui reste : Benjamin n’a pas grand chose à rajouter mais abandonne tout de même.

Portrait du Wameur hypocrisy90

Il a fait partie de ceux arrivés très tardivement au WPO, la faute à un avion capricieux. Son Main Event s’était ensuite réduit qu’à quelques niveaux joués avant de repartir comme il était venu, si bien que nous n’avons pas encore vraiment eu le temps de parler de lui. Lui, c’est WinaRSA, que vous connaissez peut-être mieux sous son ancien pseudo « hypocrisy90 ».

Geoffrey est un joueur invétéré qui a toujours aimé les jeux de cartes et c’est à 18 ans qu’il a découvert le poker (mais non, pas avant, mauvaises langues que vous êtes). De ses propres dires, il est d’ailleurs pas mal accroc aux jeux d’argent en général, mais nous ne lui jetterons pas la pierre. Ses débuts dans le Texas Holdem ont été, comme pour beaucoup d’entre nous, plutôt chaotiques : avec une perte de 1 000€ durant le premier mois, le Wameur a eu la chance de remporter ensuite son premier MTT pour revenir à zéro et reconsidérer sa façon de jouer dans les meilleures conditions. Cette victoire lui injectera cependant une bonne dose d’adrénaline qui développera en lui une affection toute particulière pour le poker qu’il ne quittera plus.

Adepte des tournois, il n’hésitera pas à réaliser un gros volume de jeu dans tous les autres formats pour faire évoluer sa technique. Seuls les MTT retiennent cependant son attention, la perspective du gros gain ne le laissant pas indifférent. On peut aisément le comprendre lorsqu’on sait qu’il a remporté l’Xtra, la Fièvre, l'Afterwork ou encore qu’il a réalisé une très belle 32e place sur un Million Event.

Mais les gros gains ne vont que rarement sans les grosses pertes, et lorsqu’on interroge Geoffrey sur son pire souvenir poker, la réponse est facilement trouvée : « Mes gros spew en Déglingo HU à 100, 200 et 500€. Je me rappelle surtout d’un soir où j'ai perdu 3 000€ en 30 minutes ! À l'époque où j’étais étudiant sans revenu ça été très compliqué à gérer. J'ai dû déprimer plusieurs jours après si je me souviens bien ».

Heureusement, WinaRSA n’a pas connu de pareille déconvenue ici au WPO Dublin. Tout d’abord parce qu’il n’a pas eu besoin de débourser les 550€ de buy-in pour participer au Main Event, lui qui s’est qualifié pour une poignée d’euros sur la Wam Summer League. Ensuite parce que notre ami vient de terminer 14e du side event Enduro pour un gain de 800€. Le plaisir de participer à ce tournoi aura semble-t-il été grand, notamment grâce à la présence à sa table de joueurs tels que Damien « wintops » Lhommeau ou Matthieu « SixCoups » Lamagnère. Profitons-en au passage pour souligner la 19e place de Guillaume « volatile38 » Diaz.

Et maintenant ? « Je ne sais pas encore si je vais jouer le Sunday Surprise ou faire un peu de cash game » concèdera le Wameur, encore un peu déçu par sa récente élimination.

Jérôme s’envole

Le tapis de Jérôme Launay vient de prendre un joli coup de boost dans les dernières minutes. Comme souvent dans pareil cas, tout commence par un limp, celui de Nicolas Gannerie en l'occurrence, depuis le hijack. Un cran plus loin, Paul Mooney décide d'ajouter 115 000 jetons dans le pot et voit 'Double-Face' placer un squeeze à 280 000 depuis la grosse blinde.

Nicolas s'écarte mais pas l'Irlandais, qui paie même une première salve à 250 000 sur le flop 433. Un 6 débarque au turn, qui incite le membre de la Team Kill Tilt à envoyer son tapis d'un million. Paul réfléchit quelques instants et finit par payer avec sa paire de 10. Malheureusement pour lui, il est derrière les deux Rois de Jérôme et le restera à l'issue d'un 7.

"On est chipleaders, on est chipleaders !," se met alors à chanter le Kill Tilt Squad au grand complet dans le rail alors que Mooney tombe à 350 000. Pas pour longtemps...

Cédric nous quitte

Quelques secondes après la fin du coup entre Jérôme Launay et Paul Mooney, Antonin Teisseire nous interpelle depuis la table télévisée. Un rapide coup d'oeil suffit pour voir trois cartes sur le board et surtout trois jeux retournés :

Deux Dames pour Benjamin Maineult As-Roi pour Antonin Teissseire Une paire de 9 chez Cédric Vanhoutte, couvert par ses deux adversaires

Tout a commencé préflop par une ouverture UTG à 90 000 du chipleader au départ de cette journée, simplement payée par Tonin à sa gauche. Cédric (photo) voit donc ici un bon spot pour pousser ses derniers 700 000 jetons depuis la grosse blinde. Benji choisit alors de reshove, payée dans la foulée par le vainqueur WSOP qui détient alors un tapis d'environ 1,7 million de jetons. Le flop AAT fait passer devant le plus expérimentés des trois joueurs, qui ne tremblera pas après un turn et une rivière J.

Victime collatérale de cet énorme coup, le sympathique Lillois Cédric Vanhoutte est ainsi le premier joueur à nous quitter aujourd'hui. Sa douzième place lui rapporte 5 900 euros.

Cyrille hic

Il a vraiment joué de malchance : en position pour éliminer Paul Mooney sur une confrontation archi-dominante (les Dames contre les 9), Cyrille Cassagne a vu un terrible 9 apparaître sur le flop pour permettre à l'Irlandais de doubler à plus de un million.

Tombé à moins de 500,000 (et donc moins de 10BB), le joueur de Grenoble Poker parviendra certes à doubler dès la main suivante en voyant la réussite revenir auprès de lui, avec T8 contre K6 en bataille de blindes limpée : l’argent par sur un flop KT4, le turn est un 4, Cyrille se sauve avec un T)

Mais c’était reculer pour mieux sauter : Cyrille trouvera rapidement une main largement suffisante pour s’engager : une paire de 10. Las, Sven McDermott possède la meilleure main de départ possible, les As, et reste en tête après un board KJ393.

Cyrille Cassagne est éliminé en onzième position du Winamax Poker Open : une performance de première classe pour ce joueur amateur, bonne pour un prix de 8000 euros.

Antonin dans tous les coups

Après ce coup spectaculaire qui l'a fait passer chip-leader, Antonin Teisseire a aussi mis ses jetons au travail... Pour un résultat décevant, en tout cas jusqu'à présent : le Cannois a redistribué une partie de ses jetons à ses adversaires.

Contre Othman : Antonin relance de petite blinde, c’est payé par le Bordelais. Flop J75. Antonin mise, c’est payé. Turn : J. Check/check. Rivière : 5. Antonin check, Othman mise 115,000, c’est payé. Othman retourne J9 : c’est bien entendu la main gagnante.

Contre Guillaume : Au bouton, Guillaume ouvre à 80,000. Antonin 3-bet à 250,000. Sentant probablement un vol, Guillaume fait tapis, et effectivement, Antonin abandonne aussitôt.

Contre Benjamin : Un banal coin-flip (88 vs As-Dame, board 5-3-9-5-Valet) permet à l’ancien chip-leader de reomnter à 1,4 millions (28BB), tandis qu’Antonin chute à 3 millions. « Ca reste une bonne journée jusqu’à présent, » dit Antonin. (Cinq minutes ancient ce coup, l’ancien chip-leader avait réussi à doubler ses 8BB avec un A8 s’améliorant contre le AT de Guillaume Chiron, qui du coup tombe à 800,000 tandis que Benjamin remonte à grosso modo le même montant.)

Il espérait beaucoup mieux

Preuve, s'il était besoin de le rappeler, qu'au poker rien n'est jamais joué : 90 minutes après avoir pris place en table TV muni du titre enviable de chip-leader, Benjamin Maineult a quitté le Winamax Poker Open en dixième position, sans passer par la case "finale".

La faute, bien sûr, à cet énorme coin-flip contre deux joueurs disputé durant la première heure de jeu, un coup classique en particulier dans ce format hautement energique qu'est le 6-max. Benjamin avait pourtant réussi ensuite à doubler deux fois pour reprendre des forces, mais une dernière confrontation préflop lui sera fatale : une paire de 9 poussée pour 900,000 (18BB) qui se mange les Rois d'Othman Chaib.

Probablement que les 10,000 euros que va collecter Benjamin auront un goût de lot de consolation…

Chiron-chon

Particulièrement actif depuis le début de la journée, Guillaume Chiron a connu un destin funeste durant le deuxième niveau de ce Day 3. Tombé à moins de dix blindes après avoir fait doubler Benjamin Maineult - As-10 perdant contre As-8 - ce régulier du Winamax Poker Open a poussé ses 491 000 jetons restants au cut-off avec AK à la suite d'une ouverture UTG à 125 000 de Dimitri Joubert. Le chipleader de la table ne se fait pas prier pour payer avec une paire de 3, et restera devant à l'issue d'un board TT239.

Après 2012, Guillaume enregistre sa deuxième place payée au WPO, une neuvième place synonyme de 10 600 euros de gains, le meilleur résultat de sa carrière en tournoi live.

Mooney miné

L'élimination de l'un des deux derniers joueurs Irlandais encore en course a été provoquée par... l'un des deux derniers joueurs Irlandais encore en course, au cours d'une bataille de blindes au goût de Guinness.

Paul Mooney limpe de petite blinde pour 50,000. Son voisin de gauche Sven McDermott relance à 165,000. Paul réplique avec un 3-bet à 470,000. Sven pousse son tapis et Paul engage l'intégralité de ses jetons - 1,3 million au total.

Tous les deux ont une main légitime, mais avec les Rois, Sven est archi favori pour éliminer Paul et sa paire de 10.

Le board 5-4-5-4-2 confirme cet état de fait : Paul Mooney est éliminé en huitième place, pour un prix de 10,600 euros. Il laisse Sven McDermott seul pour représenter le pays hôte du Winamax Poker Open sur la pré-table finale à sept, qui va débuter dans quelques instants.

La pré-finale à sept est lancée !

Par ordre de position autour de la table, les sept prétendants au titre :

1/ Dimitri Joubert 4 450 000
2/ Nicolas Gannerie 2 840 000
3/ Jérôme Launay 2 060 000
4/ Sven McDermott 3 080 000
5/ Othman Chaib 2 700 000
6/ Cyril Loichot 1 165 000
7/ Antonin Teisseire 3 900 000

Blindes : 30 000/60 000, ante 5 000 d'ici cinq minutes
Payout minimum : 13 553 euros

C’est clair, Jérôme Launay est chip-leader des supporters !

Nicolas se replace

Tombé aux alentours des 25 blindes après avoir attaqué la pré-table finale avec le quatrième tapis, Nicolas Gannerie a une nouvelle fois réussi à sauver sa peau aujourd’hui sur ce Main Event. Et une fois de plus, l’histoire débute par un limp, celui de Dimitri Joubert depuis la petite blinde. Celui qui a enfilé avec autorité le costume de chipleader voulait sans doute calmer un peu le jeu après avoir jusque-là énormément agressé ses voisins de table. À sa gauche, Nicolas check tranquillement avant de payer la mise de 120 000 de Dimitri sur le flop 4109..

C’est sur le turn 2 que tout s’emballe. Dimitri enchaîne avec une deuxième salve à 240 000, à laquelle Nicolas répond par un shove pour 1,4 million. Dimitri ne réfléchit pas bien longtemps avant de payer. Malheureusement pour lui, son 107 est derrière les deux paires 104 de Nicolas, qui n’en demandait probablement pas tant. Un 8 sur la rivière plus tard, le voilà qui grimpe à 3,25 millions de jetons. Dimitri subit quant à lui son premier coup d’arrêt de la journée.

Période de rodage

Nous sommes arrivés au stade du tournoi où les organisateurs et membres de la presse trompent l'ennui en remettant sur le tapis un débat vieux comme les tournois de poker : à partir de combien de joueurs restants peut-on appeler "finale" une table finale. Six joueurs, parce que c'est du 6-max ? Sept joueurs, parce que c'est à partir de ce chiffre-là que l'on a réuni les joueurs autour d'une table ?

Le genre de débat sans grand intérêt (pour info, en ce qui concerne le WPO, nous avons tranché : la photo souvenirs des finalistes comportera six joueurs), si ce n'est pour nous permettre de tromper l'ennui à un moment où la partie a quelque peu baissé en intensité. En attendant la prochaine élimination (qui, vu le nombre de joueurs à 20BB ou moins, ne devrait plus tarder), voici quelques uns des rares coups intéressants observés ces dernières 90 minutes :

Le plus petit tapis Cyril Loichot a parfaitement démarré sa journée. D’abord avec un beau hero call avec hauteur As sur la rivière, puis avec un gros 3-bet préflop depuis le bouton après une relance à 175,000 de Cyril et un call d’Antonin.

Les choses avaient mal commencé pour Othman Chaib : il défend sa BB après une relance d’Antonin (120,000) et un call de Dimitri au cut-off. Flop 893, Antonin ne c-bet pas, laissant Dimitri miser 185,000. Le turn 8 est checké : Dimitri mise une dernière fois (350,000) sur la rivière, un 10. Othman paie et se voit montrer une paire d’As parfaitement déguisée.

Un beau coup de Jérôme : relance à 125,000, c’est payé par Antonin (bouton) et Nicolas (BB). Flop 733. Jérôme envoie un premier barrel (200,000), seul Antonin paie. Un second barrel sur le turn, une Q, mettra fin au coup.

Le plus gros pot de la pré-finale jusqu’à présent : Dimitri ouvre à 175,000. Payé par Nicolas (hi-jack) et Sven (bouton). Flop QJ5. Dimitri checke, Nicolas envoie 150,000, Sven paie, Dimitri fold. Turn 6. Nicolas check/call 355,000. Rivière : 5. Nicolas check/call 625,000 supplémentaires : il se prend la tête dans les mains en voyant la couleur 109 de l’Irlandais. Ce dernier passe chip-leader avec 4,6 millions de jetons.

Othman se refait la cerise dans un pot 4-way impliquant Dimitri (relanceur initial), Nicolas, et Cyril. Le board QJ4A6 est checké jusqu’au bout : le J8 d’Othman l’emporte.

Antonin Teisseire a envie d’épicer la table : il relance à 280,000 après un limp de Nicolas en début de parole. Sur le flop Q98, Anto c-bet et Nicolas fold. « Vraiment pas un bon fold ! » rigole le Cannois, qui montre ses cartes : 52.

Une pré-finale qui dure, qui dure

Deux heures sans élimination ! Mais tout de même du mouvement : Nicolas Gannerie a saigné beaucoup de jetons, et Cyril Loichot s'est refait une belle santé.

Dimitri Joubert 4,6 millions Antonin Teisseire 4,32 m. Sven McDermott (Irlande) 3,78 m. Cyril Loichot 2,64 m. Jérôme Launay 2,225 m. Othman Chaib 1,135 m. Nicolas Gannerie 870 000

Les blindes passent à 50,000/100,000 avec une ante de 10,000 : vu qu’il y a environ 20 millions d’unités en jeu, il n’y a donc plus que 200 blindes en circulation autour de la table.

Et Nicolas bulla

Avec moins de neuf blindes au retour de la deuxième pause de la journée, Nicolas Gannerie devait vite passer à l’action pour espérer poursuivre sa route un peu plus loin sur ce Main Event. Après une énième ouverture sous les fusils à 200,000 de Dimitri Joubert, Nico s’exécute en poussant ses 810,000 derniers jetons avec QJ. Son voisin de droite ne semble pas ravi mais peut difficilement ne pas payer avec AJ. Il n’aura pas à regretter son choix, le board 6788A laissant la meilleure des deux mains devant.

Le pensionnaire du Hyères Poker Club manque donc de peu de figurer au casting de la finale officielle. Il n’a cependant pas à rougir de sa septième place, qui lui permet de repartir de Dublin plus riche de 13,553 euros.

Découvrez les six finalistes du Winamax Poker Open 2016

Par ordre décroissant de tapis, roulements de tambours, voici les prétendants au titre, tadam !

Dimitri Joubert - 26 ans, Bordeaux - 5,86 millions de tapis Bordelais de naissance, c’est de l’autre côté de la Manche que Dimitri Joubert a décidé de s’expatrier, du côté de Londres, pour pratiquer son activité favorite, le poker. Professionnel depuis cinq ans, si Dimitri est inconnu du grand public, c’est parce qu’il ne joue pratiquement jamais en tournoi. Joueur de cash game online (de la 2€/4€ et de la 5€/€10€), il n’hésite pas à faire monter les enchères beaucoup plus haut lorsqu’il joue en casino. « J’essaie de faire moitié live, moitié online, je m’épanouis autant devant mon ordinateur que sur la chaise d’un casino. » Il sera seulement supporté par son ami Mathieu Lamagnère sur cette table finale, « puisque tous mes autres amis sont au boulot : la fameuse session du dimanche soir ! » Sur ce WPO, il a n’a jamais réellement connu de problèmes : après avoir re-entry une fois, il a réussi à terminer le Day 1 avec 155,000, et hier soir, il a emballé près de 2,5 millions de jetons. « Je n’ai même pas de coup spécial à retenir. Tout le tournoi, je n’ai fait que grind. » Dimitri avoue en toute honnêteté que s’il venait à gagner, l’argent ne changerait absolument pas sa vie, « mais je vais quand même éviter de gaspiller mes jetons bêtement, maintenant que j’ai un bon tapis. Je ne joue pas cette finale pour l’argent, mais pour le prestige de gagner un tournoi. »
Antonin Teisseire - 50 ans, La Colle sur Loup (Alpes Maritimes) - 4,16 millions de tapis Un détenteur de bracelet WSOP en finale du Winamax Poker Open ! La présence d’une véritable icône du poker Français à Dublin honore notre petit tournoi d’amateurs et de grinders online. Antonin Teisseire, c’est plus qu’un palmarès contenant 2 millions de dollars de résultats en live, c’est aussi et surtout une personnalité forte et attachante, un vrai coeur d’or mal caché dans une carapace bourrue et imposante. Le Cannois pratique le poker depuis 30 ans, autrement dit avant la naissance de chacun de ses adversaires en finale du WPO, ou presque. Après un ITM en 2015, c’est la deuxième fois qu’il participe au Main Event, étant venu cette année accompagné de son fils Artur (24 ans), qui s’est lui aussi classé dans les places payées. Antonin a sauté lors du Day 1A, et a re-entry lors du Day 1B. Il arrive en finale avec un tapis imposant après avoir remporté un énorme coin-flip qui a provoqué au passage l’élimination de Cédric Vanhoutte. « Je joue moins de tournois qu’avant », explique Antonin, qui fut longtemps membre de l’équipe pro du groupe Partouche. « Mais j’aime beaucoup les petits tournois comme le circuit Texapoker. Dans les tournois amateurs, les gens s’amusent, ils profitent, c’est vraiment un plaisir d’y participer. » C’est Stéphane Matheu, coach du Team Winamax, qui résumera le mieux le sentiment général : « Antonin est l’un de ces rares joueurs dont la victoire rend absolument tout le monde heureux. Je n’ai jamais entendu quelqu’un dit quelque chose de négatif sur lui. »
Sven McDermott - 19 ans, Dublin (Irlande) - 3,28 millions de tapis Le dernier représentant du pays hôte du WPO joue au poker depuis un an seulement, mais il faut dire qu’il est encore tout jeune, et il l’admet avec un demi-sourire : « Cela occupe désormais une bonne partie de ma vie. » Le reste de son temps, Sven joue au Disc Jockey, mixant principalement pour des soirées privées en Irlande. Il dispute le WPO pour la première fois après avoir remporté un satellite à la veille du Day 1B. Avec cette finale, atteinte après avoir dérouté plus d’un adversaire grâce à un style hors des normes, Sven ouvre son palmarès en live. En ligne, il joue principalement en SNG.
Cyril Loichot - 27 ans, Chenove (Côte d'Or) - 2,975 millions de tapis Cyril joue au poker depuis dix ans, essentiellement en ligne. Evoluant en micro et basses limites, c’est avec ses gains en MTT qu’il s’est offert le prix d’entrée pour participer à son tout premier WPO – et seulement son second tournoi en live. Ce maçon de profession n’a pas eu besoin d’utiliser l’option re-entry. Il est cependant passé à deux doigts de l'élimination lorsque, tombé à moins de dix blindes, il remporta un coup crucial à tapis lui permettant de se remettre à flot. Trente minutes plus tard, il était remonté à 70 blindes et pouvait alors se remettre en selle pour atteindre aujourd’hui la table finale. Cyril fêtera son 28ème anniversaire demain, et ne dirait pas non à un gros cadeau à 72,000 euros avec 24 heures d'avance !
Jérôme Launay – 27 ans, Nantes (vit actuellement à Londres) - 2,37 millions de tapis 9e lors de l’édition 2015 du WPO, Jérôme Launay a réussi l'exploit rare de dépasser cette déjà très belle performance. Un coup d'éclat d'autant plus retentissant que celui a troqué cette année son déguisement de Leprechan pour un costume on ne peut plus seyant du Double-Face de Batman (et peut encore compter sur le soutien sans faille de tous ses potos de Kill Tilt dans le rail) ne joue... qu'un seul tournoi live par an : le Winamax Poker Open. Résident londonien, Jérôme est avant tout un grand joueur de cash game online. « Le MTT ce n'est pas du tout mon format, se permet-il même de préciser. En revanche, il m'arrive de publier des vidéos stratégiques de cash sur Kill Tilt. » Quant à son Main Event, il l'a traversé sans encombre majeure, traçant tranquillement sa route après son inscription au Day 1A. « J'aimerais dire que j'ai bien joué mais la vérité c'est que j'ai surtout touché des cartes, confesse-t-il humblement. J'ai eu une table plutôt facile au début, où j'ai monté assez facilement des jetons. Au Jour 2 par contre c'était un peu plus compliqué : tous mes voisins de table avaient autour des vingt blindes. Et maintenant, je me retrouve dans une période de tournoi que je connais pas du tout. Je ne suis jamais allé aussi loin ! » Une chose est sûre, quelque que soit son résultat final, il sera fêté comme il se doit.
Othman Chaib - 33 ans, Bordeaux - 920 000 de tapis Tiens, mais qui revoilà ? En mars dernier, nous faisions la connaissance d’Othman en table finale du Winamax Poker Tour au cecle Clichy Montmartre. Six mois après sa septième place, le bordelais est de nouveau au rendez-vous d’une épreuve live Wina. Pas mal pour ce musicien qui ne dispute que peu d’épreuves en dur, préférant le jeu sur Internet. Othman a payé de sa poche son entrée pour le WPO, qu’il a joué en freezeout puisqu’il n’a pas eu à re-entry après avoir survécu au Day 1A. « J’ai été short-stack plus ou moins tout le tournoi », explique t-il. « Table de départ très dure avec Timothée Marlin et Antonin : je perds rapidement la moitié de mes jetons, puis j’arrive à remonter. J’ai navigué avec 15 ou 20 blindes pendant très longtemps. » Après avoir provoqué l’élimination du chip-leader du Day 2 Benjamin Maineult, mais manqué de spots favorables lors de la pré-finale, Othman entame la finale avec moins de dix blindes.

allez la france bowdel :stuck_out_tongue:

et allez le nantais :mrgreen:

L’empire Othman

Short stack officiel de cette table finale, Othman Chaib n’aura pas eu le temps de savourer bien longtemps sa deuxième TF estampillée Winamax. Après sa septième place en mars dernier au Cercle Clichy-Montmartre, le Bordelais se classe sixième de ce Winamax Poker Open pour 17 500 euros. MUSICOLOGIE, comme il se fait appeler sur les tables online, a envoyé son tapis deux fois sans être payé, avant de trouver enfin preneur.

À la suite d’une ouverture à 225,000 au cut-off de Sven McDermott, Othman pousse son 1,3 million en jetons restants avec une paire de Valets. Mauvais timing (et rien d’autre : il ne pouvait pas faire autrement que de pousser), puisque Cyril Loichot se réveille à sa gauche avec une paire d’As. Le board 7K9K6 est sans surprise et permet au Bourguignon, grand animateur de ce début de final de s’approcher des 5 millions de jetons. Quant à Othman, on ne serait pas surpris de le revoir prochainement à Paris à l’occasion de la Grande Finale du Winamax Poker Tour.