Allez on attaque la toute dernière partie de ce coverage du WSOP circuit Paris !
Je vous avais laissé sur un petit paragraphe relatant mes talents naturels de floppeur de carrés qui m’avaient permis de me propulser à près de 70K alors que les blindes allaient attaquer le niveau 500/1000. Un très beau tapis de 70 blindes donc qui me laissait envisager sereinement la suite des opérations.
Je décide donc tout de suite de changer de vitesse et de jouer beaucoup plus agressivement à cette table où la plupart des stacks oscillaient entre 20 et 50 blindes, ce qui est très bien pour mettre de la pression avec un gros stack. Peu importe l’image et le metagame en plus car la table était sur le point de casser dans l’heure.
Dès la main suivante, alors que je suis en MP et toujours en train de ranger mes jetons en belles piles de 20 (comment il se la pète le type…), Michel open à 2200. J’ouvre as/6 o en MP, je viens de chatter un gros pot et je range mes jetons donc je suis pas trop censé m’embêter si j’ai une main bancale et fold, de plus j’ai jamais eu l’occasion de 3-bet light un pro, tous les ingrédient sont donc réunis pour une petite sur-relance à 5200 ! Tout le monde fold y compris Michel, à la fois impressioné et résigné à accepter ma domination sur cette table… enfin je crois. Quand la table casse 45 min plus tard, je range environ 80K dans le rack, les blindes sont passées à 600/1200, on est bien
Arrivé sur ma nouvelle table, j’observe les stacks. Un seul assez gros stack comme le mien chez un jeune joueur qui apparaitra rapidement jouer comme un bon reg. Il est positionné vraiment en face de moi, sur une table de 10, donc pas vraiment de raison qu’une grosse dynamique de 3-bet/4-bet se mette en place entre nous et c’est tant mieux.
Je décide de la jouer offensive d’entrée et, même si la table de révèle plutôt compétente et joueuse, les timings sont bons pour moi, j’arrive à prendre une street ou 2 quand je floppe, ça fold quand j’ai rien. Après 1h de jeu à la table, je réussis à atteindre la barre symbolique des 100K ! Quand arrive ce coup :
Un très bon joueur juste à ma gauche veut relancer à 3300 UTG sur des blindes 800/1600 sauf qu’il n’annonce pas et fais par maladresse tomber un de ses jetons avant les autres. Un floor est appelé mais la solution est évidente : ce sera un call. Un joueur en MP décide de call également, la small complète et je check ma big ac as/9 o.
Flop as/10/7 2 trefles 1 coeur, je check et le joueur en MP prend le lead à 5K dans un pot de 8K, je suis le seul à payer.
Turn 7 de coeur, je check et mon advseraire continue avec une mise assez chère de 11K dans un pot qui fait 18K. Ce 7 turn ne change pas grand chose pour nos ranges et me fait désormais split contre presque tous les as. Il y a 2 flushs draws donc mon adversaire peut continuer à bet une tonne de doubles draws en semi-bluff du type k/q s, q/j s, k/j s, 8/9 s, j/9 s et j’en passe… je pense donc que le call est assez logique, surtout qu’il va en théorie tuer l’action. En effet j’aurais dans ma range à ce moment là soit des as qu’il n’essaiera pas de bluff river, soit moi-même un double draw donc rien à faire fold.
La river apporte un 3 qui ne change rien et je checke une dernière fois. Mon adversaire semble hésiter puis finit par check derrière moi, ça ressemble à s’y méprendre à un split ou à un give up sauf qu’il me retourne un as/j… qu’il n’avait probablement pas raise préflop par peur de se faire 3-bet par le joueur UTG ce qui a du sens. Par contre je pense qu’il a manqué un peu de value river sur ce coup car s’il fait un petit 1/3 pot bien calibré river il est très probable que je paye.
Je perds un ou 2 petits coups derrière et au dinner break je pointe à 67K sur des blindes qui vont passer à 1/2K et un average à 54K. On est toujours pas trop mal !
Sauf que la dernière partie de cette journée va être bien plus galère. Elle commence par un désert de cartes et de spots d’1h30 après le dinner break, où je me prends pas mal de 3-bet et qui voit mon tapis tomber à 20 blindes. C’est heureusement une zone que je connais bien et je réussis à me maintenir à flots à coups de petits vols ou 3-bet à tapis jusqu’à ce coup :
Un joueur un peu âgé et pas très compétent décide de limp UTG sur 2/4K, ce n’est pas la première fois donc ce n’est pas vraiment inquiétant. J’ouvre alors as/q s en milieu de parole avec 19bb. Ici faire tapis ne serait pas une erreur mais je préfère amplement raise et tenter de jouer le mec heads-up en espérant qu’il me call avec des mains dominées et qu’on touche tous les 2 le flop. J’opte donc pour un raise à 11.5K.
Tout le monde folde jusqu’au bon joueur que j’avais mentionné et qui est à la SB, je le vois réfléchir et me placer un petit 3-bet calibré à 27K. Le limper fold. Le spot est parfait, le mec sait que je peux isoler avec pas mal de mains ce joueur faible, il est en SB donc représente pas mal de force, et il a mis un sizing « levier » parfait, ma main est trop forte dans cette situation et je push mes 77K… snap call par 2 rois. Allez croupier one more time ! Flop 2/5/7 avec 2 piques ! Turn Q ! J’ai une tonne d’outs ! Et la river est un vieux 3 de coeur…
Quelle claque on reçoit à chaque fois quand on se lève de sa chaise en live dans un beau tournoi comme ça, on regarde une dernière fois le board, impuissant, on rassemble ses affaires en se répétant ce bon vieux « next time ».
Ahhh ce cercle clichy, encore une fois on est passés pas loin (120ème au final pour 90 payés), mais encore une fois ça n’a pas suffi. J’y retourne dès le mois de mars pour la grande finale du Winamax Poker Tour et cette fois il va falloir que ça passe ! Parce qu’à un moment donné ça devient une question d’ego
Et d’ailleurs les amis c’est bien de me lire mais ça serait cool de venir partager ces aventures avec moi, alors go go go !