Interview de Baptiste Reynet
Le gardien de but de Dijon pose les gants le temps d’une interview et se livre sur le début de saison de son club.
Gardien d’une défense sollicitée, Baptiste Reynet est très en vue en ce début de saison. Le portier de Dijon nous parle de son poste particulier dans une équipe joueuse.
Dijon déploie un jeu offensif, ce qui est rare pour un promu. Peux-tu nous parler de ton coach Olivier Dall’Oglio ?
C’est vrai qu’on est bon offensivement cette saison. On se crée pas mal d’occasions pendant les matches. On n’a pas changé de principe de jeu par rapport à la Ligue 2 avec une philosophie qui plaît à tout le monde. Notre équipe a très peu évolué en un an, ce qui est positif. Beaucoup de liens d’amitié se sont créés entre nous et c’est encore mieux avec le recrutement de joueurs expérimentés. Maintenant, il faut que l’on trouve une stabilité défensive. Cela nous arrive trop régulièrement de prendre trois buts dans les rencontres. Certaines erreurs se payent cash dans l’élite.
Dans les cages, est-ce qu’on prend plus de plaisir sur une victoire 4-2 contre l’OL ou sur un 3-0 contre Rennes ?
Je préfère gagner 3-0 contre Rennes quand même… J’ai toujours des regrets quand je prends des buts. Après les matches, j’essaye d’analyser ce qui n’a pas marché pour trouver des solutions. Collectivement, ces victoires face à de grosses formations font du bien. Les premières rencontres étaient compliquées, ce qui est normal quand on débute une saison dans l’élite en tant que promu. Une fois le frein enlevé, c’était plus facile. On fait les efforts les uns pour les autres et on a conscience de nos qualités. Si on joue comme ça toute la saison, nous allons nous en sortir.
Contre Bastia, tu subis vingt frappes dans la rencontre sans jamais craquer. Raconte-nous cette folle rencontre.
Dans ce genre de match, on se sent un peu invincible. Mais pour être honnête, j’avais les yeux fixés sur le tableau d’affichage et je n’attendais que la fin de la rencontre. Bastia a vraiment eu beaucoup d’occasions… Cela m’aurait embêté de prendre un but dans les cinq dernières minutes.
Dans quels domaines penses-tu avoir progressé depuis ta dernière saison en Ligue 1 avec Dijon en 2011/12 ?
Au niveau de l’expérience, je n’aborde plus les matches de la même manière. Lors de la première saison, j’étais comme un gamin insouciant qui découvre un championnat. Aujourd’hui, j’ai plus de recul avec mes années passées en Ligue 2 et ma saison à Lorient. Cela m’a forgé un mental. J’avais hâte de retrouver la Ligue 1.
D’ailleurs, vois-tu des similitudes entre cette saison et la saison 2011/12 ?
Pour l’instant malheureusement, je vois des similitudes plutôt négatives. On prenait pas mal de buts dans les dernières minutes. On doit s’en servir pour faire mieux. Il y a une plus grande cohésion de groupe cette saison. Attention, il y avait aussi de la qualité lors de la saison 2011/12 avec des joueurs comme Sankharé, Cornet, Bauthéac mais je sens plus de sérénité dans le club aujourd’hui. On tire tous dans le même sens.
Est-ce qu’il y a moins de pression quand on sait que la 18e place n’est pas forcément synonyme de descente ?
Honnêtement, je ne pense même pas à cela. Je suis encore resté bloqué à l’ancienne règle. Il vaut mieux réfléchir de cette façon parce qu’il y a beaucoup d’incertitudes à disputer un match de barrages contre une équipe qui aurait sensiblement le même niveau. On va tenter d’assurer au minimum une 17e place.
On découvre Loïs Diony cette saison avec déjà cinq buts et cinq passes décisives au compteur. Quel sera le premier club anglais à poser 40 millions d’euros sur lui ?
(rires) C’est vrai qu’il fait un très bon début de saison. On connaissait déjà ses qualités en Ligue 2 puisqu’il nous avait aidé à finir très fort. Il est puissant et a beaucoup progressé devant le but. Techniquement, il a encore des choses à régler pour se perfectionner mais c’est normal. Je lui souhaite qu’un club anglais mette ces 40 millions d’euros, on ne sait jamais avec eux !
Session one-shot gardien de but
Sortie au poing ou ballon capté ?
Ballon capté, même si c’est plus dur.
Dégagement court ou dégagement long ?
J’aime jouer long quand une occasion rapide se présente. Sinon, on repart de derrière.
Ton rituel avant d’entrer sur le terrain ?
À domicile, j’ai toujours un coup d’oeil vers mes proches.
Ton modèle de gardien de but ?
Récemment c’est Neuer. Il a tout, il est vraiment complet. Sinon, en France, je dirais Carrasso parce qu’on me prêtait une ressemblance au début de ma carrière et je me suis pris au jeu.
Pourquoi les gardiens de but s’entendent tous bien ?
Parce qu’on est à part. On a notre propre coach, parfois on s’entraîne seul. C’est vraiment un poste particulier et c’est logique de bien s’entendre avec nos homologues.
Si tu n’avais pas été gardien de but ?
Centre au rugby, j’adore. Je suis supporter de Brive, j’ai un collègue qui joue là-bas.