And1ero ce héros
Après trois jours de combat, le Main Event a (déjà) trouvé ses 16 demi-finalistes. Parmi eux, trois mousquetaires français plus que bien armés pour revenir dans la bataille... Mais surtout, un joueur floqué du logo W. Pas forcément le plus connu du Team, mais un homme aussi talentueux qu'agréable, qui est en train de se révéler sur cet EPT, et d'écrire une histoire irréel, pour l'un de ses premiers tournois Live. Le poker va apprendre à retenir ce nom : Alejandro Romero !
EPT Main Event (fin de Day 3)
Il y a deux mois, Alejandro devait annoncer à sa famille qu’il jouait au poker, et qu’il était même devenu professionnel de ce jeu en remportant la Top Shark Academy. Aujourd’hui, pour son deuxième tournoi officiel sous les couleurs du Team W, l'Espagnol se retrouve au Day 4 de l’EPT Monte Carlo, en demi-finale de l’un des plus grands tournois du monde, à quelques encablures d'un gain de près d'un million d'euros.
« Ça n’a pas de sens ce qu’il se passe, commente Alex après le coup de sifflet final. J’ai commencé le poker il y a deux ans, comme un hobbie, et je me retrouve ici. J’ai espéré ce moment, et je crois qu’il est arrivé ». Et plus vite que personne ne pouvait le penser.
Pour se faire sa place, Romero a réalisé un incroyable parcours du combattant. Pendant de longues heures, il a résisté avec un stack d’une vingtaine de blindes. Alejandro a attendu les spots pour se maintenir, puis revenir dans les moments cruciaux. Au retour du diner-break, il tombait même sous les quinze blindes, puis près des dix, sans jamais donner l’impression d’être inquiet.
Sa tenue de table est exemplaire, ses décisions sont justes et même sur la corde raide, il se défend comme un beau diable pour ressurgir des enfers. La pression financière, l’excitation d’un Day 4 EPT, entouré de top joueurs mondiaux… Tous ces éléments glisser sur le joueur qui ne bouge pas d’un sourcil. Difficile à croire pour un homme qui vit là… Son premier deep run sur un tournoi Live.
« Ca doit être mon septième tournoi et je n’ai jamais fait de deep run. J’ai fait la bulle d’un Side à l’EPT Prague, mais c’est la première que je vais si loin dans un tournoi ». Le secret de cette improbable tranquilité d'esprit ? « J’ai pris une pilule avant la table télévisée et mon cœur s'est arrêté de battre, plaisante le joueur. En vérité, je ne suis pas un gars nerveux. Nous les Andalous, on est comme ça ».
En plus d’une bonne attitude, il faut tout de même savoir manier les cartes pour s’offrir un Day 4 EPT. Et Alejandro a montré tout le long de la journée pourquoi il était l’un des jeunes prodiges du poker espagnol.
Tombé dans la zone rouge, il n’hésite pas à envoyer son tapis pour grappiller quelques blindes. Il remonte ainsi autour des 20BB, jusqu’à ce spot qui lui permet de respirer. Open shove de Peter Turmezey UTG pour 11BB et Romero découvre deux valets derrière. Re-shove, et ça tient contre la paire de 8
8
du Hongrois, éliminé en 24e position.
Une orbite plus tard, il trouve encore deux valets pour une nouvelle balle d’élimination. Cette fois, c’est Arthur Conan qui a envoyé son shortstack avec A
10
. Ça tient encore, Alejandro remonte près du million de jetons. Un nouveau coup bien mené où il laisse Marc Foggin bluffer sur sa double paire et l’Espagnol boucle la journée avec 1,2 millions de jetons.
Pendant qu’Alejandro réalise sa remontada, le field dégraisse. Fausto Tantillo voit son shortstack avalé par les deux rois de Morten Hvam, Jason Wheeler perd la classique A
K
contre les deux dames de Marcelo Simoes et Justin Saliba élimine, enfin, Nicola Grieco avec deux neuf qui, cette fois, tiennent contre l’underpair de l’italien fou.
Et nos Français dans tout ça ? Et bien eux aussi ont régalé. Chipleader toute la fin de journée, Hugo Pingray a maintenu son superstack a flot, sans trouver trop de spot pour le faire grossir et reviendra avec 3,4 millions de jetons au Day 4. Francky Magliocco a parfaitement géré la fin de journée et pointe légèrement au-dessus des 100 blindes (2 550 000), tandis que Yannick Cardot manœuvre toujours autour des 60 blindes. Trois mousquetaires bien armés pour attaquer l’une des plus grosses journées de poker de leur vie.
Un nouveau sac à refermer pour Ramon Colillas. Après une victoire PSPC, un Day 7 Main Event, pourquoi pas un titre EPT ?
Pour les accompagner, un vainqueur WSOP écossais, l’infatigable Niall Farrell, un colosse hongrois d’une solidité ébouriffante, Fernec Deak (2 190 000), un Iranien aussi redoutable qu’expérimente, Nariman Yaghmai (2 600 000), le vainqueur PSPC et ambassadeur Pokerstars Ramon Colillas (3 480 000). Un petit chipcount complet ne fera pas de mal pour vous donner une idée du rapport de force, mais une chose est sûre, ce Day 4 EPT promet d’être grand… Quoiqu’un peu court, puisqu’avec 16 survivants, on ne devrait pas jouer 10 heures avant d’atteindre la table finale !
Niall Farrell fait remarquer qu'il réussit à baguer moins de jetons au Day 4 qu'au Day 3... Et en plus, ça le fait marrer.
Chipcount :
1er - Morten Hvam (Danemark) 3 895 000
2e - Ramon Colillas (Espagne) 3 480 000
3e - Hugo Pingray (France) 3 360 000
4e - Narimain Yaghmai (Iran) 2 600 000
5e - Francky Magliocco (France) 2 550 000
6e - Ferenc Deak (Hongrie) 2 190 000
7e - Erkan Soenmez (Turquie) 2 075 000
8e - Marcelo Simoes (Brésil) 1 845 000
9e - Jussi Nevanlinna (Finlande) 1 710 000
10e - Yannick Cardot (France) 1 525 000
11e - Jaime Cervantes (USA) 1 500 000
12e - Dragos Trofimov (UK) 1 495 000
13e - Alejandro Romera (Espagne) 1 195 000
14e - Zhong Chen (Pays-Bas) 1 070 000
15e - Niall Farrell (Ecosse) 1 055 000
16e - Justin Saliba (USA) 660 000
Blindes : 10 000 - 25 000 Ante 25 000
Et pendant qu'on y est, un petit rappel du pay-out :
1er : 939 840 €
2e : 564 640 €
3e : 397 590 €
4e : 298 710 €
5e : 228 460 €
6e : 167 050 €
7e : 125 420€
8e : 89 770€
9e : 69 990€
10-11e : 58 130€
12-13e : 52 090€
14-15e : 46 890€
16e : 41 680€
Rendez-vous demain midi pour la suite du show Romero et pour voir nos Français poursuivre leur route vers une table finale EPT !